• l’année dernière
Avec Christine Cauquelin, directrice des Chaînes "Découvertes" et des documentaires du Groupe Canal+

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-06-28##

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Transcription
00:00 Radio Média, 10h10h30, Valérie Exper, Gilles Gansman.
00:04 Bonjour Gilles, aujourd'hui on va parler documentaire avec la reine des documentaires,
00:10 Christine Coquelin, bonjour, vous êtes directrice des chaînes Découverte et des documentaires
00:14 du groupe Canal+.
00:15 Bonjour, il y a quelques jours vous étiez, enfin Canal+ présentait son offre pour la
00:22 rentrée qui est assez incroyable, assez diversifiée.
00:27 Vous produisez énormément de documentaires et on va y revenir avec vous dans un tout
00:32 petit enfant.
00:33 Il n'y a pas que les plateformes Valérie, il y a aussi le groupe Canal+.
00:36 1000 heures de programme inédit, 1900 contenus disponibles à tout moment sur MyCanal, on
00:42 va en reparler avec vous dans un instant, puis vous allez raconter comment on choisit,
00:46 comment se fait la ligne éditoriale de Canal+ par rapport aux documents qui sont encore
00:50 une fois extrêmement variés et diversifiés.
00:52 Alors restez bien avec nous parce qu'on va vous faire découvrir des documentaires incroyables
00:57 de contenus comme ce pasteur qui est à la fois pasteur et policier, il les arrête,
01:02 après il va les confesser, on va vous raconter ça, c'est formidable.
01:05 Alors on passe au Zapping.
01:06 Evidemment Valérie avec les tensions à Nanterre, désormais fleurie sur tous les médias, y
01:15 compris chez nous, des débats alors que l'enquête ne fait quand même que démarrer.
01:19 Prenons du recul, hier BFM recevait le maître Daniel Merchat, avocat et ancien commissaire
01:26 de police qui se demandait si la suppression de la police de proximité n'est pas en fait
01:30 à l'origine de tout.
01:31 Ce fut une absurdité de débrancher la police de proximité, c'est la mère de toutes les
01:39 erreurs qu'on a suivies après.
01:40 Et de toutes les tensions que l'on peut connaître ce soir après ce qui s'est passé ce matin.
01:44 La police de proximité était à ce moment là une bonne méthode, une bonne solution,
01:50 une bonne dynamique pour permettre aux fonctionnaires de police, qui à l'époque n'étaient pas
01:56 ramés comme des porte-avions, qui à l'époque n'avaient pas du tout les mêmes tenues qu'aujourd'hui,
02:01 qui à l'époque effectivement connaissaient tous les décideurs des quartiers.
02:06 Alors Christine on en parlera tout à l'heure avec Valérie, mais vous, vous avez un documentaire
02:11 sur la BRI, vous avez suivi.
02:13 Et l'Antigang, il y a deux documentaires.
02:16 Sur ces policiers, quelle image vous avez sur cette police qui est tant critiquée ?
02:20 Alors nous on a le parti pris d'être avec eux, c'est-à-dire de les entendre nous raconter
02:26 de l'intérieur, la façon dont ils travaillent et les affaires qu'ils ont suivies.
02:29 Alors Antigang c'est intéressant parce que dans l'imaginaire de tout le monde, c'est
02:33 le commissaire Broussard, c'était une unité qui a été créée justement sans méthode,
02:38 sans règle en réalité, c'était à franchir tout.
02:41 Il fallait résoudre des problèmes de grands banditistes qui fleurissaient et donc c'était
02:45 un peu des cow-boys à l'époque.
02:47 Aujourd'hui, la pratique...
02:48 Ah c'est vrai que tout était permis dans l'Antigang ?
02:51 Bah si, c'était une autre époque.
02:53 Donc en fait aujourd'hui évidemment ça ne pourrait plus se produire comme ça.
02:58 Et ils le racontent dans le documentaire ?
02:59 Et ils le racontent à travers, dans chaque épisode, il y a huit épisodes, à chaque
03:02 épisode c'est une histoire, une affaire, et quelle méthode ils ont mis en place pour
03:06 résoudre cette affaire.
03:07 Ah génial.
03:08 Donc l'Antigang sont les précurseurs de la BRI et donc la BRI c'est la possibilité,
03:16 et c'est toujours comme ça qu'un documentaire se fait, c'est d'avoir un accès.
03:18 Si vous n'avez pas d'accès vous ne pouvez pas raconter.
03:20 Donc ils ont ouvert leurs portes et ils nous ont raconté leurs histoires et c'est ce
03:23 que va raconter la série.
03:24 Un zapping toujours pour vous Christine, je vous garde.
03:28 La directrice de documentaire que vous êtes pour Canal+ sera sûrement intéressée.
03:31 Alors c'est une sordide affaire de trafic humain par qui ? Et bien par le patron d'Amorque
03:37 de l'université d'Harvard aux Etats-Unis.
03:40 Je ne sais pas si on nous rappelait Valérie, le charnier de Descartes révélé par Andrew.
03:43 Le chef de l'Amorque de Harvard accusé de trafic humain en ligne.
03:47 L'une des plus prestigieuses universités du monde est au cœur d'une sombre affaire.
03:51 L'ancien responsable de l'Amorque de l'école de médecine de Harvard, sa femme et quatre
03:55 autres personnes sont poursuivies pour trafic d'organes et de restes humains.
03:58 D'après la justice fédérale, Cédric Lodge volait des organes et d'autres parties de
04:02 cadavres donnés à la science pour de la recherche et de l'éducation médicale avant
04:06 leur crémation.
04:07 L'homme de 55 ans aurait appartenu à un réseau national d'individus qui achetait et vendait
04:12 des restes humains volés à Harvard et dans une morgue de l'Arkansas entre 2018 et 2022.
04:17 Cédric Lodge aurait notamment vendu deux visages disséqués pour 600 dollars, soit environ 550
04:22 euros à une patronne de cabinet de curiosité.
04:24 C'est ça le pire, c'est ceux qui achètent je trouve.
04:27 Enfin ceux qui vendent aussi évidemment.
04:28 Ça a duré 40 ans en France.
04:30 Et l'université Paris-Descartes est fermée suite à cela.
04:34 - Allez lire l'enquête d'Anne Jouan, c'est formidable.
04:37 Alors pour ceux qui écrivent "surtout pas Trump en 2024", surtout pas Trump.
04:41 Eh oui c'est 2024.
04:42 L'année prochaine, au mois de novembre, on sera à la fin des Jeux Olympiques, qu'on
04:47 enchaînera avec les élections américaines.
04:49 Alors surtout pas Trump, c'est pas sûr.
04:52 Parce que vous allez voir que dans le parti de Biden, on a trouvé encore plus fou, encore
04:56 plus complotiste.
04:57 Seulement voilà Valérie Ryan, il s'appelle Phil Gerald Kennedy.
05:01 Il s'appelle Bob Phil Gerald Kennedy.
05:03 Et c'est le neveu de l'ancien président je crois.
05:06 Et ben c'est pas vraiment ça.
05:09 RFK Junior, comme on le surnomme, est surtout connu pour ses prises de position anti-vax
05:13 complotistes pendant la pandémie de Covid.
05:16 Il avait choqué l'Amérique avec cette comparaison entre la vaccination obligatoire et le régime
05:20 nazi.
05:21 - Même dans l'Allemagne d'Hitler, vous pouviez fuir en Suisse en traversant les Alpes.
05:24 Vous pouviez vous cacher dans un grenier comme Anne Frank l'avait fait.
05:27 Ces délires vont souvent très loin et s'abreuvent de tout l'imaginaire conspirationniste contemporain.
05:31 Sa dernière théorie fumeuse, s'il y a davantage d'adolescents transgenres, c'est à cause
05:36 de l'eau qu'ils boivent.
05:37 - Il y a de l'atrazine dans notre eau.
05:39 Si vous mettez de l'atrazine en laboratoire dans un réservoir rempli de grenouilles, cela
05:43 castrera chimiquement et féminisera de force toutes les grenouilles qui s'y trouvent.
05:47 Si le produit agit de la sorte sur les grenouilles, il y a beaucoup d'autres preuves qu'il agit
05:51 de la même manière sur les êtres humains.
05:52 - Et oui les trans, ce sont des grenouilles.
05:55 Il fallait...
05:56 CQFT.
05:57 - Voilà, un documentaire sur le sujet.
05:59 - Sur les complotistes, vous faites des documentaires d'actualité un peu...
06:04 - Pas vraiment, parce qu'au fond, le documentaire, je crois que c'est le temps long.
06:08 C'est le moment où on prend du recul sur l'actualité et on raconte les choses avec
06:11 un autre angle, une autre perspective.
06:13 Donc non, on laisse ça à l'actualité.
06:17 - Toujours pour vous Christine, toutes les grandes cérémonies, on l'a découvert à
06:21 la conférence de presse dont parlait Valérie, toutes les grandes cérémonies sont sur Canal
06:25 Plus, Cérémonies du cinéma en particulier, et les fameux César.
06:28 Et quand ce n'est pas Corinne Masiero qui est à poil ou Adèle Hénel qui hurle, c'est
06:32 aussi les gagnants qui râlent, comme l'année dernière, Justine Trier.
06:36 Dimanche dernier, dans 7 à 8, Gérard Darmon était saoulé par toutes ses revendications.
06:40 - J'ai envie de dire, tu ne peux pas kiffer un peu ta palme d'or, t'es obligé de nous
06:48 remettre une bouse comme ça sur la table même.
06:51 C'est bien intellectuellement, on ne peut pas dire "alala, quel chieux".
06:55 Non, ce n'est pas vrai.
06:56 Mais on peut lui dire "prends ta palme d'or, vas-y, c'est la soirée du cinéma, éclate-toi".
07:04 C'est un mal français, je trouve, le truc inévitable des César qui arrive avec des
07:09 panneaux, avec des trucs.
07:10 Mais moi je milite autrement, et croyez-moi que je milite.
07:15 Et comme tous ceux qui militent vraiment, je n'ouvre pas ma gueule pour dire ce que
07:19 je fais, je le fais.
07:20 - Il faut que les César redeviennent une fête.
07:23 - Clairement.
07:24 - Vous êtes d'accord ? Vous ne faites pas ça ?
07:26 - Je vous passe le message, j'ai la direction.
07:28 Bon, et puis pour les anciens, donc vous Valérie, vous vous souviendrez.
07:32 - Je vous rappelle que Christine Coquelin vient de venir, on avait à peu près le même
07:34 âge, donc je ne vais pas vous insulter, nos invités.
07:37 - Vous avez bien rouillé la balle.
07:40 Pour les anciens, ils se souviendront de Jean-Luc Reichman, de la Brosse à Dents ou de Que
07:45 le meilleur gagne, entre autres.
07:46 Hier, la star de TF1 a retrouvé son ancien compagnon de route, Nagui, et il lui a fait
07:51 la surprise de venir chanter sur France 2 dans "N'oubliez pas les paroles".
07:55 - Jean-Luc Reichman dans "N'oubliez pas les paroles".
07:58 Oh, fini, fini pour moi.
08:01 Je ne veux plus voir mon image dans tes yeux.
08:09 Tout le monde !
08:10 Dix ans de chèque sans voir le jour, c'était la fête en salle de la cour.
08:17 Et bonne chance à ceux qui...
08:19 - Je vous ai pas interrompu cette fois-ci.
08:21 - Oui, je vois ça, vous avez...
08:22 - J'interromps Gilles en général parce que ce qui me fait ressentir ici...
08:24 - Mais là, je vous l'avais bien prouvé.
08:25 - Je ne me plais pas.
08:26 Et c'était assez mignon ce qu'il a fait, Jean-Luc Reichman, parce qu'en fait, il avait
08:29 une accompagnatrice dans le public qui n'aimait pas trop son jeu, mais qui aimait beaucoup
08:34 Nagui.
08:35 Et comme c'est le studio d'à côté, il l'a emmené dans le studio rencontrer Nagui
08:39 et "N'oubliez pas les paroles".
08:41 - Et je précise, j'ai dit l'année dernière parce que c'est les Césars de l'année dernière,
08:44 mais j'utilise Trieste, évidemment, cette année.
08:47 - Ce n'était pas les Césars, d'ailleurs, c'était la Palme d'Or.
08:51 - Non, c'était les...
08:52 Ah, c'était la Palme d'Or.
08:53 - C'était la Palme d'Or, oui, il faut prendre des vacances, Gilles.
08:55 Allez, on se retrouve dans un instant pour parler...
08:58 J'ai toujours raison.
08:59 Pour parler des documentaires avec Christine Coquelin, directrice des chaînes découvertes
09:03 et documentaires du groupe Canal, avec un menu extrêmement alléchant à venir à la
09:10 rentrée.
09:11 A tout de suite.
09:12 - Sud Radio Média, l'invité du jour.
09:16 - L'invité du jour, c'est Christine Coquelin, directrice des chaînes découvertes et documentaires
09:22 du groupe Canal+.
09:23 La rentrée de Canal+ a été présentée il y a quelques jours par Gérald Briseviret.
09:30 Et donc, on nous a présenté, c'était une très longue séquence, passionnante, tous
09:34 les documentaires que nous allons voir à la rentrée sur Canal+.
09:38 Et des documentaires, c'est là-dessus que je voulais commencer.
09:42 Sur une nouvelle écriture, on a pu le voir avec Air Cocaïne.
09:45 C'est-à-dire que ce n'est plus le documentaire de 52 ou 90 minutes.
09:48 Vous faites comme une série, en fait.
09:51 Et ce sont en six épisodes.
09:53 - Oui, c'est vrai.
09:54 Alors, ça peut être quatre épisodes, six épisodes, huit épisodes, peu importe le
09:56 format.
09:57 Mais surtout, on est parti de l'idée qu'au fond, le réel est le meilleur scénariste
10:01 au monde et que les gens adorent qu'on leur raconte des histoires.
10:04 Nous-mêmes, nous sommes une espèce narrative.
10:06 On a une vie avec un début, un milieu, une fin.
10:08 Et c'est quelque chose que les gens adorent.
10:09 Et donc, souvent, quand on aborde le documentaire, on l'aborde de façon très cognitive, réflexive.
10:14 On est des enfants de Descartes, on veut comprendre.
10:16 Et là, juste, on avait envie de narrer, de raconter.
10:19 Et donc, c'est une autre approche.
10:21 On va s'appuyer sur le réel, mais en racontant les histoires avec la force dramaturgique
10:26 d'une fiction.
10:28 - Et donc, on va voir la tuerie de Chevaline qui va être dans ce...
10:32 - Absolument.
10:33 - Qui va rentrer...
10:34 Donc là, c'est combien d'épisodes ?
10:35 - Là, c'est quatre fois 52 minutes.
10:36 - Et on raconte quoi ?
10:37 - Alors, on raconte cette affaire dont vous vous souvenez peut-être en 2012.
10:42 C'est une famille de Britanniques qui est retrouvée assassinée sur un petit chemin
10:47 forestier.
10:48 Et ce qui est assez remarquable dans cette histoire, c'est que pendant dix ans, les
10:52 enquêteurs ont cherché à trouver qui avait commis ce crime.
10:56 Et ils ont...
10:57 C'est une enquête assez remarquable parce que parfois, il y a des...
11:01 Ils trouvent dans la raquette.
11:02 Là, c'est pas du tout le cas.
11:03 Ils ont vraiment cherché toutes les hypothèses.
11:05 Probablement sauf une, puisqu'on n'a pas retrouvé à ce jour le tueur.
11:10 Et en fait, la série revient...
11:12 C'est l'autopsie d'une enquête, en fait, revient sur toutes ces pistes qui ont été
11:16 tirées.
11:17 Et en fait, c'est une piste nouvelle.
11:18 Et à chaque fin d'épisode, on est certain que c'est la bonne.
11:22 Et puis, bing ! Quelque chose arrive qui invalide le choix.
11:26 - Il y a un auditeur qui a une question qui dit "à quel moment tombe-t-on dans le glauque
11:29 ou l'indécence ? Où est la limite ?"
11:31 Est-ce que vous faites attention à ça par rapport justement à des sujets comme celui-là,
11:36 comme Chevaline, où il y a des victimes, où il y a des survivants, en l'occurrence
11:40 les petits-fils ?
11:41 - Les enfants, bien sûr.
11:42 - Comment ça se passe ? Et jusqu'où on va ? Je pense aussi à des documentaires qui
11:45 ont pu être faits, ou des fictions.
11:48 C'est un peu différent, c'est le thème de la fiction.
11:50 Mais sur ces sujets-là en particulier, comment vous appréhendez ? C'est une bonne question.
11:55 - Nous, le côté voyeur, ça ne nous intéresse pas tellement en réalité.
11:59 Je pense pas que ce soit le sensationnel qui fasse systématiquement venir les gens.
12:03 Moi, ma conviction, c'est que quand on raconte les choses de façon puissante, on arrive
12:09 à attraper le téléspectateur comme avec une fiction.
12:11 Et c'est plutôt la force de la narration et la dramaturgie qu'on met dans la façon
12:16 de raconter les histoires qui va aller chercher le téléspectateur, plutôt que le glauque,
12:21 qui n'est pas tellement notre genre de voyeur.
12:23 - Vous avez effectivement, Gilles, évoqué "Confession d'un pasteur infiltré", réalisé
12:32 par David André.
12:33 Alors ça, c'est un sujet incroyable.
12:35 - Ça, c'est un cadeau parfois, où on vous amène des histoires qui sont complètement
12:39 dingues, et évidemment, toute la difficulté, ça va être de faire en sorte qu'elles soient
12:44 aussi incroyables que quand on vous la pitche.
12:46 - De la mettre en image.
12:49 - Exactement.
12:50 Donc quand David est venu nous voir, il nous a dit "ben voilà, c'est l'histoire incroyable
12:54 d'un type qui est pasteur le jour et qui est flic infiltré la nuit".
12:57 Et donc, il passe de son église au club de strip-tease, et il s'est inventé un nombre
13:01 de légendes incroyables pour pouvoir faire tomber les méchants, en tout cas dans sa
13:06 vision du monde à lui.
13:07 Et la beauté de l'histoire, c'est qu'une fois qu'il les a arrêtés, en inventant des
13:13 choses incroyables, il a monté des studios d'enregistrement de rap, où il y avait des
13:17 caméras partout, il a arrêté des dealers de drogue.
13:20 Une fois qu'il les a arrêtés, il s'empresse d'aller essayer de sauver leur âme, en leur
13:23 rendant visite en prison.
13:24 Et je trouvais que l'histoire était juste incroyable.
13:27 Donc je fais confiance à David pour nous la raconter avec cette force narrative-là.
13:30 - Mais c'est toujours pas tourné ?
13:31 - On est en post-production, il l'a tourné, maintenant, il y a beaucoup de temps.
13:34 - Il y avait un documentaire où vous trouviez l'idée géniale, vous l'avez commandée,
13:39 et à l'arrivée c'est indiffusable ?
13:40 - Indiffusable, non.
13:41 - Il faut le rattraper, en fait.
13:43 - Non, indiffusable, ça n'est jamais...
13:44 Enfin, c'est vraiment un incident majeur où on n'a pas pu tourner ce qu'on devait tourner,
13:48 parce que le personnage s'est désisté, mais généralement on s'en rend compte avant de
13:53 partir.
13:54 Non, ce qui peut arriver, effectivement, c'est que ce soit déceptif, parce que le réel,
13:57 il vous donne pas tous les éléments pour raconter une histoire.
13:59 Il y a toujours des trous.
14:01 Et c'est comment est-ce qu'on fait pour que l'on maintienne la tension narrative du début
14:06 jusqu'à la fin ? Et parfois, on est obligé de faire des digressions, d'aller chercher
14:09 quelqu'un qui va vous raconter un expert, et là vous perdez de la force narrative.
14:12 Donc aujourd'hui, toute la créativité, c'est de réussir à garder la tension pour que les
14:18 gens aient envie de continuer à suivre l'histoire.
14:20 - Comment vous travaillez ? C'est quoi votre boulot, en fait ? Vous recevez des gens, des
14:23 producteurs qui ont des idées et...
14:26 - Et le tout-pari se bouscule.
14:28 - Il lui donne des sous-tables, il lui dit "tu prends mon documentaire".
14:32 - Comment ça se passe ? Parce que c'est aussi une expérience.
14:37 Ça fait un moment que vous êtes à la tête des documents.
14:40 Mais il faut dire que, c'est ce qui a été dit dans la conférence de presse, que vous
14:44 avez doublé vos docs en prime sur Canal+.
14:46 Vous allez doubler par rapport à la saison dernière.
14:48 C'est un produit fort, donc vous êtes un des personnages importants dans le dispositif
14:53 de Canal+.
14:54 C'est quoi votre boulot ? Comment vous travaillez ?
14:55 - Mon boulot, c'est de recevoir des producteurs ou des réalisateurs qui viennent me voir avec
14:59 une idée.
15:00 Une idée, ça ne fait pas un film, ça ne fait pas une narration, ça ne fait pas une
15:04 histoire.
15:05 Et quand bien même l'idée arrive, la question se pose.
15:07 Parce que la série, ce n'est pas une obligation.
15:09 Il y a des choses qui ne peuvent pas se décliner en série.
15:11 Et on a des unitaires et ça va très bien.
15:13 Donc la difficulté, c'est de voir...
15:16 D'abord, il faut mesurer.
15:18 Quand quelqu'un vient vous raconter l'histoire, comme Delfine Sutherland, la première question
15:21 qu'on pose à David, c'est "est-ce que tu as accès à ce personnage ? Est-ce qu'il
15:24 est d'accord pour se raconter ?
15:25 Est-ce qu'il y a des archives ?
15:26 Est-ce qu'on va pouvoir illustrer ce qu'il nous dit ?"
15:28 Parce qu'on ne fait pas de la radio, hélas.
15:30 Parfois, on aimerait bien.
15:31 C'est plus simple pour raconter de belles histoires.
15:34 Mais l'image est contraignante.
15:35 Donc, il y a tout un travail d'expertise quand le projet arrive pour savoir s'il est
15:40 racontable en image.
15:41 Parfois, ça peut faire un très bon livre, ça peut faire un très bon podcast, mais
15:44 ça ne fera pas un film.
15:45 Donc ça, c'est la première étape.
15:46 Et puis ensuite, on se met d'accord avec le réalisateur sur son intention de réalisation,
15:51 sur son angle.
15:52 Parfois aussi sur le sous-texte.
15:53 Qu'est-ce qu'on a envie de raconter quand on raconte Chevaline ?
15:55 Qu'est-ce qu'on a envie de dire ?
15:56 Il y a toujours quelque chose qui est…
15:58 Enfin, il y a du sens pour nous.
16:00 On n'est pas là justement par rapport à la question de notre auditeur juste pour faire
16:03 du sensationnel.
16:04 Donc, on se pose cette question du sous-texte, de langue, etc.
16:06 Et puis ensuite, il part tourner.
16:09 Et puis, on se retrouve au moment du montage parce qu'il y a beaucoup de choses en documentaire
16:13 qu'on peut reboutiquer au moment du montage pour donner de la force et de l'intensité
16:18 narrative.
16:19 Et puis, jusqu'à la comptabilité à la montagne.
16:21 Et puis, allons un peu sur le sport, Valérie.
16:23 Parce que déjà, celui de radio, c'est la radio du Révis, c'est la radio de la
16:27 Coupe du Monde, c'est la radio évidemment de Toulouse, puisque évidemment, notre actionnaire
16:32 est le plus gros sponsor de Toulouse.
16:35 Et vous allez avoir Antoine Dupont qui avait été interviewé par Patrick Roger.
16:39 Vous allez avoir un documentaire sur Antoine Dupont.
16:41 Oui.
16:42 Alors là, pour celui-ci, ce n'est pas chez moi.
16:45 C'est la rédaction des sports qui va s'en charger parce qu'ils ont le contact et les
16:51 archives, etc.
16:52 Puisque c'est la chaîne du rugby.
16:54 Mais par contre, Victor Wemba Niyama, celui dont on a parlé, le grand basketteur qui
17:00 a été drafté par la NBA, ça, c'est chez vous.
17:03 Ça, c'est chez moi.
17:04 Vous l'avez suivi pendant un an.
17:05 On est très content.
17:06 Parce que c'est vrai que pour les gens qui s'intéressent au basket, Victor, il était
17:11 déjà le petit prodige du basket et on savait qu'il allait avoir une carrière formidable.
17:15 Et quand on a vu qu'il allait probablement être drafté par la NBA, alors un réalisateur
17:22 qui avait l'accès, parce que c'est toujours une question d'accès, nous a dit "je peux
17:26 le suivre, je peux le suivre pendant un an" et raconté son histoire.
17:32 Et c'est une histoire intéressante parce que qu'est-ce que ça veut dire de s'engager
17:37 à ce point dans un sport ? Quel renoncement ? Comment est-ce qu'on est soutenu par sa
17:41 famille ? C'est en même temps un garçon qui a plein d'autres centres d'intérêt.
17:44 Il dessine, d'ailleurs ses dessins vont illustrer le documentaire.
17:47 Et c'est un portrait d'une jeunesse qui n'est pas celle qu'on nous présente régulièrement
17:52 à la télévision.
17:53 C'est une jeunesse qui est engagée, qui va jusqu'au bout de l'effort, qui a une vision,
17:59 qui a une envie et qui ne lâche pas l'affaire.
18:01 Est-ce qu'à ce moment-là vous signez une exclusivité pour pas que ça se retrouve
18:03 sur Prime Vidéo ?
18:04 De toute façon, quand on a accès à un talent, on lui demande d'être exclusif avec nous.
18:13 Il faut donc aussi signer avec son agent ?
18:15 Oui, mais pour un sportif, oui, parce que c'est la façon dont ça se fait, c'est contractuel.
18:22 Mais quand on s'engage avec un personnage comme Dale Sutherland, on s'assure qu'il
18:28 ne fera pas un documentaire ailleurs en même moment.
18:31 Vous avez parlé d'engagement et c'est vrai qu'il y a de l'engagement dans les documentaires.
18:36 Moi j'aime beaucoup la série "On avait reçu Clémentine Sellerier, elle parle d'elle".
18:40 Et puis il y a toute une partie aussi sur l'écologie et puis l'engagement féministe
18:46 avec le documentaire que j'ai hâte de voir de Sarah Barouk qui a publié un livre sur
18:52 justement les victimes de féminicides.
18:54 C'est important aussi de donner du sens dans les documents pour vous.
18:57 Bien sûr, et là on n'est plus sur des séries, on est sur des unitaires.
19:00 C'est ce que moi j'appelle les docs d'impact parce que je trouve que ce qui est intéressant
19:04 c'est à la fois d'accompagner ces projets, de raconter des histoires comme "Plastique
19:09 Odyssée" où tout d'un coup trois jeunes gens de trentenaires, ingénieurs, s'engagent
19:13 et décident de fabriquer des machines locos pour traiter le plastique.
19:16 Ou une Sarah Barouk qui, alors l'année où elle a échappé au féminicide, elle va rencontrer
19:22 les 125 femmes qui ont été victimes.
19:28 Elle confie les témoignages qu'elle a récoltés à des personnalités de la société civile.
19:32 Elle sort ce livre qui a un impact fou et nous on a décidé de l'aider à aller plus
19:37 loin parce que Sarah c'est quelqu'un qui a envie de porter des solutions.
19:40 Et en fait dans les docs d'impact c'est ça la promesse, c'est d'aller chercher des solutions
19:44 pour faire avancer les problématiques, c'est pas juste faire le constat du dysfonctionnement.
19:48 C'est important pour moi ça.
19:49 On va découvrir tous ces documentaires à la rentrée.
19:52 Il y en a un, il y en a un.
19:53 Il y a la Djo, il y a la Garfeld.
19:54 On vous réinviterait.
19:55 Voilà.
19:56 Merci à vous Christine Coquelin d'être venue ce matin sur Sud Radio, directrice des chaînes
20:00 Découvertes et Documentaires du groupe Canal+.
20:03 Et nous on se retrouve demain et tout de suite c'est Jean-Jacques Bourdin.
20:07 Très bonne journée.

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