Le président des centres E. Leclerc était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 28 juin 2023.
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00:00 Bonjour Michel-Édouard Leclerc.
00:01 Bonjour. Bonjour à tous deux.
00:02 L'inflation commence à reculer.
00:05 L'inflation commence à reculer. Nous sommes en train de gagner ce
00:07 combat. Voilà ce que disait Bruno Le Maire il y a quelques jours.
00:09 Est-ce qu'il a raison d'être optimiste ?
00:11 Il a raison de dire que ça va rebaisser.
00:13 On est dans un pic d'inflation.
00:15 Il ne faut pas oublier qu'il y a un an, on était à 5, 6 %
00:19 notamment sur l'alimentaire et aujourd'hui, on est à 17, 16, 17.
00:23 Vous avez les derniers chiffres.
00:25 Et donc, c'est une sorte de colline ou dans l'inverse.
00:28 On en est où de la colline ?
00:29 Eh bien, on est au étal en haut.
00:32 C'est comme si on a gravé une face du Mont-Blanc et maintenant,
00:35 il faut redescendre.
00:37 Attention, la baisse du taux d'inflation n'est pas la baisse des
00:41 prix. La baisse du taux d'inflation, c'est important, ça va augmenter
00:45 moins vite, mais ça continue d'augmenter.
00:46 Alors justement, depuis un mois, le ministre de l'Économie met la
00:49 pression sur les industries agroalimentaires pour qu'elles
00:51 rouvrent les négociations.
00:53 Vous en êtes où ?
00:54 Il ne se précipite pas, nos amis industriels.
00:56 Il y a 75 industriels désignés par le ministre et reconnus par
01:00 l'Association des industries de l'agroalimentaire.
01:03 Alors, il y a des grosses marques.
01:05 C'est une grosse fédération dans laquelle il y a toutes les grandes
01:08 marques françaises, un peu d'internationales.
01:10 Ils nous proposent des cachous.
01:13 Ils nous proposent, ça ne se dit plus, des petits bouts de sucrettes.
01:17 Ils nous proposent des petites remises, des promotions, mais ils
01:21 ne veulent pas renégocier les accords.
01:22 Pourtant, Bruno Le Maire avait bien dit, il y a retournement
01:26 des marchés de matières premières, des marchés de gros, en tout
01:30 cas sur certains, et il ne nous donne pas les remises à due proportion.
01:35 Alors, on va avoir sur des pâtes ou sur des huiles des -5%
01:39 sous forme de promotion, etc.
01:41 Mais ce n'est pas le mouvement annoncé.
01:43 Ce n'est pas le mouvement annoncé parce qu'en fait, ils se
01:45 retranchent tous derrière le fait qu'on ne change pas la loi,
01:48 qu'on ne prend pas une disposition juridique pour négocier.
01:50 En gros, ils disent, si le maire croit vraiment ce qu'il dit,
01:54 eh bien, il faut qu'il prenne un arrêté pour nous obliger à négocier.
01:57 Pourtant, il les a menacés, Bruno Le Maire.
01:59 Il les a menacés de taxes.
02:00 Il les a menacés de "name and shame", c'est-à-dire de dénoncer
02:03 publiquement ceux qui ne jouent pas le jeu.
02:05 Ça ne marche pas.
02:06 Alors, c'est du spectacle.
02:07 C'est du bon spectacle parce que ça nous donne une caution,
02:12 une prétexte pour aller chercher des prix bas.
02:14 Mais en fait, la loi, normalement, interdit de renégocier
02:17 entre deux périodes.
02:18 Donc, si Bruno Le Maire veut vraiment qu'on casse la baraque,
02:21 qu'on aille chercher des prix bas avec les gros,
02:25 il faut qu'il modifie une partie de la loi.
02:27 – Vous lui demandez de prendre cet arrêté aujourd'hui
02:29 pour arrêter les cachous et passer à autre chose.
02:31 – Oui, je pense que là, on est à un stade où il faut que les pouvoirs publics
02:35 prennent, c'est leur rôle, une disposition juridique,
02:38 un arrêté, un décret qui autorise la renégociation des accords
02:45 de début mars.
02:49 S'il n'y a pas ça, on n'est pas dans la légalité pour renégocier.
02:52 Donc, le ministre a beau dire "name and shame",
02:55 "taxation fiscale", enfin, personne n'y croit.
02:58 – Le patron de l'Agnac, qui était sur ce plateau la semaine dernière,
03:01 donc c'est le groupement des industries de l'agroalimentaire,
03:04 lui, il expliquait que c'était compliqué de baisser les prix,
03:08 mais en revanche, ils allaient aller à fond sur les promotions.
03:11 Vous, dans vos magasins, concrètement, qu'est-ce qui va baisser
03:13 à partir des prochaines semaines ?
03:16 – Alors, si on reste sur l'alimentaire,
03:18 il n'y a pas grand-chose qui va baisser.
03:20 Il y a même sur les 75 fournisseurs de l'Agnac,
03:22 une dizaine qui ne nous proposent que des hausses.
03:25 Donc, je dis ça, ce n'est pas pour faire peur,
03:27 je dis, si on y croit, si les uns et les autres ne mentent pas,
03:31 qu'ils prennent des dispositions pour que les consommateurs puissent bénéficier.
03:36 – Qu'est-ce qui va augmenter, par exemple ?
03:37 Parce que là, c'est étonnant que vous disiez que…
03:39 – Nous sommes en négociation, là, on essaie, on a jusqu'à fin juillet,
03:43 M. Le Maire nous a donné jusqu'à fin juillet.
03:46 Après avoir dit que début juillet, ça baissait.
03:48 Donc, en fait, moi, je ne critique pas individuellement telle parole ou telle mesure,
03:53 ce n'est pas un problème personnel ni politique,
03:55 c'est simplement qu'on n'a pas le droit, en France, aujourd'hui, de déroger à la loi.
04:00 Et la loi, c'est, je ne négocie qu'en décembre prochain.
04:03 – Non mais si vous obtenez la réouverture des négociations,
04:05 rien ne dit qu'elles vont aboutir.
04:06 – Non plus, mais déjà, il faut que j'obtienne la réouverture des négociations.
04:09 Donc aujourd'hui…
04:10 – Donc vous dites à M. Le Maire, maintenant Bruno, il faut y aller.
04:11 – Oui, je lui dis…
04:13 – Vous lui avez dit ou vous le dites dans les médias uniquement ?
04:15 – Marc Fauvel, je lui dis, Bruno, il faut y aller, il ne faut pas simplement s'agiter,
04:19 il faut prendre l'arrêté qui va amener tous les produits
04:23 qui ont flambé comme ça de manière très élevée, même les pâtes et l'huile,
04:28 il faut que ça puisse baisser de 10%, de 15%,
04:31 les céréales, il faut que ça puisse baisser de 15%.
04:33 Mon cher Bruno, ou M. Bruno Le Maire, il faut que ça puisse baisser.
04:36 – Et là, vous n'y arrivez pas quand vous négociez avec les industriels ?
04:39 – Non, non, on n'y arrive pas et je sais que mes collègues ont bien du mal.
04:41 Alors, tout le monde peut mettre en scène des petites opérations promo pour septembre,
04:45 ça c'est du marketing, mais dans la réalité aujourd'hui,
04:49 les industriels, quoi qu'ils en disent, n'ont pas intérêt à bouger
04:52 et les distributeurs n'ont pas le droit de renégocier sans l'accord du ministre.
04:55 – Il y a un exemple concret ces derniers jours,
04:57 c'est l'un des produits d'ailleurs les plus vendus en grande surface,
05:00 c'est le Ricard, en approche de l'été, ce n'est sans doute pas un hasard.
05:03 Où en êtes-vous avec Ricard ?
05:04 Vous disiez il y a quelques jours que c'était le roi de la marge,
05:06 le roi du profit et que la négociation était difficile.
05:09 – Oui, et vous savez, contrairement à ce qui est dit d'ailleurs ici ou là,
05:13 ce n'est pas nous qui avons déréférencé Ricard,
05:16 c'est Ricard qui a arrêté de nous livrer.
05:18 Ricard ne nous livre pas.
05:20 – Parce que vous ne voulez pas payer plus ?
05:21 – Parce que nous ne voulons pas payer le prix qu'il propose,
05:25 qui est un prix prohibitif, donc nous sommes en train de fêter.
05:29 Et vous voyez, on dit toujours Leclerc, le Ricard, c'est un produit d'appel.
05:33 Nous sommes en train… nous n'avons pas de Ricard,
05:36 donc nous nous privons, nous privons nos consommateurs de Ricard,
05:39 on fait un peu de marché parallèle, on arrive à en acheter en Europe
05:43 quand même à des conditions décentes,
05:45 mais pas assez pour fournir tout le marché, et Ricard ne cède pas.
05:48 Le rapport de force n'est pas toujours celui que l'on croit.
05:51 Le rapport de force n'est pas toujours celui que l'on croit.
05:53 Celui qui a une marque forte, on n'a pas de problème majeur avec Coca,
05:58 mais vous voyez, ça pourrait être la même chose avec Coca-Cola,
06:00 avec certaines grandes marques.
06:01 – Combien il vous demande d'augmentation, M. Ricard ?
06:02 – Je ne sais pas, je ne suis pas dans l'exécutif quotidien,
06:07 dans la négociation quotidienne des centres logistiques.
06:09 – Mais ça veut dire que vos consommateurs,
06:10 ils vont tout simplement l'acheter ailleurs aussi ?
06:12 – Oui, aussi, oui.
06:13 – Oui, vous en avez…
06:14 – Ou ils vont trouver des produits de substitution.
06:16 – Mais ça veut dire que vos concurrents, eux, ont accepté cette hausse ?
06:18 – Ça veut dire que mes concurrents ont accepté le prix de Ricard,
06:21 mais eux aussi, ils ont des problèmes sur d'autres produits,
06:25 et donc peut-être aussi allons-nous avoir les clients de ces enceintes
06:30 qui n'ont pas ces produits phares.
06:32 En ce moment, c'est chaud dans les rapports entre l'industrie…
06:35 – Il faut accepter qu'il y ait des produits qui disparaissent de vos rayons, en fait.
06:39 – C'est ce que constatent les consommateurs, il y a des ruptures.
06:41 Mais il y a des fournisseurs qui n'ont aucun intérêt
06:43 de livrer un distributeur qui ne vend pas cher.
06:46 Quand nous, on entraîne le marché vers le bas, ce qui est le cas aujourd'hui,
06:48 il y a des écarts de 30% entre un centre Leclerc et le plus mauvais de la classe.
06:53 Donc, je fais attention aux citations,
06:56 mais en gros, il y a un groupe de têtes qui bagarre pas mal
06:59 et qui maîtrise l'inflation française de consommation,
07:02 c'est Leclerc, Sistemu, Intermarché, Aldi, Lidl.
07:06 On est dans un peloton d'attaques, mais il y en a d'autres qui sont à la traîne.
07:13 Donc, il y a des formes de…
07:14 – Tissons, Carrefour, Auchan…
07:17 – Auchan, il est loin, oui.
07:18 – Casino, mais on ne se met pas sur les ambulances.
07:21 – Oui, Casino, 4 groupes en grande difficulté aujourd'hui.
07:23 Ce que vous nous dites en gros ce matin, Michel-Édouard Leclerc,
07:26 c'est que ce que fait le gouvernement depuis des mois ne sert à rien.
07:29 Il essaie de ne pas prendre un arrêté,
07:33 je pense qu'il a fait des promesses au lobby agroalimentaire.
07:36 Dans ce gouvernement, Bruno Le Maire est correct,
07:38 parce qu'il a toujours été contre ces dispositifs.
07:41 Il est même venu chez vous dire qu'il était contre une loi
07:44 qui s'appelait la loi des creusailles,
07:46 qui nous oblige à limiter les promotions, qui nous freine dans la négociation.
07:50 Donc, lui, il est cohérent, mais il n'obtient pas de sa première ministre
07:54 ni de son gouvernement les mesures qui permettraient de faire baisser les prix.
07:57 En attendant, donc, nous, distributeurs, on prend sur nos marges,
08:01 par exemple pour la rentrée des classes, c'est nous qui allons prendre sur nos marges.
08:04 Pour ce qui concerne tout ce que vous allez voir dans les magasins
08:07 et la bataille entre Leclerc et les groupes cités tout à l'heure,
08:12 c'est beaucoup sur nos propres marges que l'on prend
08:15 pour essayer de faire basculer la tendance du marché.
08:18 – Michel-Édouard Leclerc, invité de France Info, il est 8h41,
08:21 le Fil info, Maureen Suignat.
08:22 [Générique]
08:23 Le préfet de police de Paris affirme ce matin que 24 policiers et gendarmes
08:27 ont été blessés la nuit dernière dans des violences entre des habitants
08:31 et des forces de l'ordre, des incidents dans plusieurs villes de région parisienne
08:35 en réaction à la mort de Naël, un mineur de 17 ans tué hier matin
08:39 lors d'un contrôle de police, il était alors au volant d'une voiture.
08:43 "J'ai mal à ma France", réagit ce matin le capitaine des Bleus, Kylian Mbappé.
08:47 Fin de visite à Marseille pour Emmanuel Macron,
08:49 troisième jour sur place pour le président.
08:52 Aujourd'hui, l'accent est mis sur la lutte contre l'habitant indigne
08:55 et le développement du port.
08:57 Huit morts dans une frappe russe à Kramatorsk près…
09:00 Hier, c'est près de 60 blessés aussi qui sont recensés dans cette ville
09:04 de l'Est de l'Ukraine.
09:06 Un restaurant a été visé, les autorités craignent que des personnes
09:09 soient toujours ensevelies sous les décombres.
09:12 Une grande majorité des Français ressentent le changement climatique
09:14 dans leur quotidien, 7 Français sur 10 selon le baromètre
09:18 de la Fondation pour la Nature et l'Homme, réalisé par Rodoxa.
09:22 Les moins de 35 ans et les habitants de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur
09:26 sont ceux qui sont le plus sensibles à cette question.
09:30 - Michel-Edouard Leclerc, les marques distributeurs
09:41 coûtent 30% moins cher dans les rayons que les grandes marques,
09:44 donc les ventes ont bandi.
09:45 Est-ce que c'est votre nouvel pouls aux œufs d'or ?
09:48 - Alors c'est surtout dans la mesure où les marques ont trop augmenté
09:52 et ne veulent pas baisser.
09:54 Les marques de distributeurs, c'est intéressant parce qu'on maîtrise
09:57 le cahier des charges et on maîtrise dans la durée avec les fabricants
10:01 le prix finalement dans nos magasins.
10:03 Si on est 30% moins cher sur des éco+, sur des marques repères,
10:07 c'est parce qu'on est sur des contrats de 3 ans, 4 ans avec des fournisseurs
10:12 et qu'au fond, à travers nous, ça peut être des grands fournisseurs aussi,
10:16 mais à travers nous, évidemment, ils sont assurés d'une dynamique de marché
10:20 que sont en train de perdre les grandes marques.
10:21 Les grandes marques aujourd'hui sont en train de perdre de 11% du marché en volume.
10:26 C'est énorme.
10:26 - Ça veut dire que même dans vos rayons, on va voir apparaître
10:28 de plus en plus de marques distributeurs et moins en moins de grandes marques ?
10:32 - Non, elles y seront, mais c'est elles qui choisissent d'être plus sélectives,
10:37 d'être plus chères et donc c'est leur choix marketing.
10:41 Tout le monde croit pouvoir faire du luxe à outrance,
10:44 comme si le marché était… alors que le pouvoir d'achat français est très restreint.
10:48 Donc nous, on joue beaucoup avec nos marques de distributeurs.
10:51 On a bloqué la marque éco+ pendant 3 mois.
10:53 On prépare des choses pendant l'été autour de cette marque.
10:58 Sur la rentrée des classes, par exemple, sur la rentrée des classes,
11:01 on a acheté déjà la rentrée des classes il y a 6 mois.
11:03 Il y a 6 mois, on était encore dans la crise de l'énergie.
11:05 On était dans la crise du papier.
11:09 On a acheté à peu près 10% plus cher, je ne parle pas de prix de vente,
11:12 on a acheté 10% plus cher que l'année d'avant.
11:15 - Et à la vente, ça va te donner quoi par rapport à la rentrée dernière ?
11:17 - Parce que c'est nos marques de distributeurs, la marque Esquisse, la marque éco+,
11:21 on ne fait pas de marge dessus, pas de marge au niveau industriel,
11:24 peu de marge au niveau magasin.
11:25 Et donc, du coup, on va être peut-être à 2 ou 3% de hausse par rapport à l'année dernière.
11:31 Et encore, on va avoir des offres même qui vont baisser.
11:34 C'est intéressant.
11:35 J'en profite pour dire qu'on fait un produit partage avec l'association,
11:40 la fondation France Télévisions.
11:41 Les cahiers se vendent toujours autant.
11:43 Tout le monde a des tablettes.
11:45 Donc, on fait un truc assez sympa avec...
11:49 Vous connaissez le Street Artist 7 ?
11:51 Non, ça ne vous dit rien ?
11:52 Dans le 13e, il y a des grands panneaux urbains, c'est un type génial.
11:56 - Le Communicant qui parle maintenant.
11:57 - Et on fait des cahiers français, fabriqués en France,
12:02 au profit des 30 associations qui sont dans la fondation France Télévisions.
12:07 Et donc, ça, c'est un produit en entrée d'éclat.
12:12 On vend 450 000 cahiers de ce type.
12:14 - Michel-Edouard Leclerc, les pays producteurs de pétrole ont décidé récemment de réduire leur production.
12:18 Est-ce que ça veut dire que les prix vont repartir mécaniquement à la hausse,
12:22 et notamment cet été pour les départs et les retours en vacances ?
12:25 - Alors, il y a des tensions sur le marché.
12:28 J'étais très énervé pendant la période où Total,
12:32 ayant sorti de gros produits...
12:34 - Est-ce que la ristourne chez Total ne vous profitait pas, à vous aussi ?
12:36 - Ni aux autres clients de Total.
12:39 Donc, le gouvernement a accepté, les autorités de la concurrence ont accepté une sorte de discrimination
12:44 où Total, qui est certes un fournisseur et un concurrent,
12:47 n'a pas fait profiter sa ristourne à ses clients.
12:51 - Il n'allait quand même pas vous faire ce cadeau-là, M. Pouyanné ?
12:54 - M. Pouyanné n'a pas de raison de me faire de cadeau, mais c'est mon fournisseur.
12:58 Il pouvait aussi chercher des alliés objectifs.
13:01 - Fournisseur et concurrent.
13:02 - Et donc, un peu énervé par ça, on a décidé, c'était la semaine dernière,
13:07 l'ensemble des centres Leclerc de France, 700 centres Leclerc,
13:11 on a décidé que tous les week-ends de ces vacances, tous les week-ends de transhumance,
13:17 nous allons faire des opérations à prix coûtant, du vendredi matin au dimanche soir.
13:22 Tous les week-ends. Ce qui est une manière aussi de harceler les prix élevés.
13:26 Dès ce week-end, dès ce vendredi...
13:28 - Dès ce week-end, dans vos pompes, le prix, ce sera à prix coûtant ?
13:31 - À prix coûtant, pas de marge. Et c'est de manière répétée chaque week-end.
13:34 Et l'objectif, c'est d'entraîner.
13:36 Évidemment, vous me direz, pourquoi vous ne le faites pas entre les week-ends ?
13:38 - On allait vous demander si vous étiez vraiment énervé, pourquoi pas le faire aussi la semaine ?
13:41 - Parce que ça va entraîner... En fait, de fait, le fait que Leclerc fasse des opérations
13:47 à prix coûtant du vendredi au dimanche, évidemment, nos concurrents vont être obligés d'être entraînés.
13:54 Et j'espère que nous allons dynamiser le marché. Il faut savoir que... D'ailleurs, on a...
13:59 - En plus, c'est pour tout le monde ou alors il faut avoir une carte spéciale, une carte plus claire ?
14:02 - Non, non, c'est pour tout le monde. C'est pour tous nos clients dans les stations...
14:04 - Mais c'est pas sous forme de bon d'achat ou... - Non, non, non, non, non.
14:07 C'est free et on n'est pas obligés d'entrer dans le magasin. Vous voyez, c'est... Il n'y a pas de lien.
14:11 Donc l'idée, c'est vraiment une opération pouvoir d'achat.
14:14 J'insiste là-dessus parce qu'on a eu ce débat à l'interne.
14:17 Évidemment, c'est de l'énergie fossile. Et l'objectif, c'est pas de promouvoir l'énergie fossile.
14:25 Donc à terme, on est là en train de mettre des bornes électriques partout, on est en train de mettre des panneaux solaires.
14:29 Mais enfin, les gens vont pas changer de voiture en un an.
14:32 Et donc aujourd'hui, ils ont des voitures lambda à essence ou à gasoil.
14:37 Nous, nous devons de faire des prix les plus bas.
14:40 Ça pèse énormément en province. Surtout, ça pèse énormément sur le prix des transports des consommateurs.
14:46 - Et à quand l'électricité des bornes électriques a pris coûtant ?
14:49 - Alors, on s'est déjà un peu planté en essayant d'aller sur le marché de l'électricité un peu trop tôt
14:54 alors qu'il n'était pas régulé. Vous en avez pas trop entendu parler.
14:57 Donc ça veut dire que ça va, il n'y a pas eu trop de dégâts.
15:01 Mais notre idée, c'est d'arriver à ça, oui.
15:03 Mais pour le moment, personne ne connaît les règles du marché de l'électricité.
15:06 Et je vous rappelle que l'État lui-même n'est pas très clair pour lui-même sur le prix de l'électricité.
15:11 - Michel-Édouard Leclerc, l'Espagne et le Maroc connaissent depuis plusieurs semaines des pics de chaleur inhabituel.
15:16 En France, la sécheresse est là aussi. On risque de manquer d'eau cet été. C'est ce que craint le gouvernement.
15:21 Est-ce que ça aura forcément une incidence sur ce qu'on va retrouver ou pas dans les rayons cet été ?
15:26 - Michel-Édouard Oui. Alors, c'est pas clair là, à date. Pour le moment, il n'y a pas de sonnette d'alarme, il n'y a pas de signaux rouges.
15:32 On me dit que... J'ai fait mes petites courses avant de venir chez vous. Sur la pomme de terre, elle est trop précoce.
15:39 Donc il y a des arrachages en ce moment. Je pense qu'on peut avoir des problèmes de maturité de la pomme de terre, des problèmes de qualité.
15:45 Pour le moment, c'est pas significatif. Sur la pêche, la nectarine et l'abricot, il y a eu beaucoup d'eau et du soleil.
15:55 Et pour le moment, il n'y a pas globalement de problème. Il y a quelques orages qui ont cassé des arbres, mais il n'y a pas de pénurie.
16:01 Par contre, sur le melon, c'est la fin de l'offre sous serre. Et maintenant, c'est l'offre de pleine terre.
16:08 Là, dans le plein champ, il manque de l'eau. Ça, c'est clair. Et donc, on peut imaginer qu'il n'y en ait pas assez de melon.
16:16 Et sur la cerise... - Et donc, il soit plus cher aussi. - Ou plus cher. Les deux vont de pair, souvent.
16:20 Et la cerise, on n'a que 60% de la récolte de l'année dernière en perspective. Donc là aussi, il peut y avoir des problèmes.
16:28 - Michel-Édouard Leclerc, invité de France Info, jusqu'à 9 h, on s'interrompt. Une petite minute pour le Fil info, puisqu'il est 8 h 50.
16:34 Et que voici Maureen Suignard.
16:37 Ce geste ne rentre absolument pas dans le cadre de la légitime défense, affirme sur France Info.
16:42 L'avocate de la famille de Naël, ce jeune tué hier lors d'un contrôle de police, il conduisait alors une voiture.
16:49 Le policier est en garde à vue en ce moment, soupçonné d'homicide volontaire.
16:53 Le policier affirme qu'il lui a foncé dessus, ce que les avocats de la famille contestent en s'appuyant sur une vidéo.
16:59 Comment différencier les pratiques des soins utiles des autres, qui peuvent parfois être dangereuses ?
17:04 Réunion au ministère de la Santé, ce matin, en présence des acteurs du secteur.
17:08 L'homéopathie, la kinésie, thérapie, l'acupuncture ou encore l'hypnose montrée du doigt.
17:13 L'ordre des médecins demande une régulation pour éviter les dérives.
17:17 L'artiste russe Piotr Pawlenski et sa compagne Alexandra de Tadeo, jugées à partir de ce matin à Paris pour avoir diffusé des vidéos à caractère sexuel.
17:26 Des images de Benjamin Griveaux, il y a plusieurs années, il était alors une figure du camp présidentiel, candidat à la mairie de Paris.
17:33 Il est le premier sportif français qualifié pour les Jeux de Paris 2024, à 33 ans.
17:38 Le danseur B-Boy Danny, qui vient de devenir champion d'Europe de breaking.
17:43 Une danse où l'on enchaîne des figures acrobatiques.
17:45 Toujours avec Michel-Edouard Leclerc, toutes les entreprises qui s'étaient lancées il y a 2-3 ans dans la foulée du confinement,
18:00 dans le marché des courses express, des courses livrées en 10 minutes sont en train de couler ou alors de quitter la France.
18:06 Est-ce que c'est une mauvaise nouvelle pour les consommateurs ?
18:08 Oui, c'est une mauvaise nouvelle.
18:12 Vous, vous ne l'aviez pas fait.
18:13 Non.
18:14 Pourquoi ?
18:16 Ce n'est pas dans mon plan de bataille.
18:21 C'est une bonne nouvelle de pouvoir se faire livrer.
18:23 Même, je me souviens sur ce plateau, il y a quelques mois, de Laurent Berger qui avait dit...
18:28 Ce qui ne marche pas, c'est le quick commerce.
18:31 La livraison à domicile marche.
18:33 Oui, oui, moi, je parle de la livraison en 10 minutes.
18:35 Oui, mais...
18:35 Ce sont des petits entreprises qui sont ouverts dans les villes et qui permettent d'être à proximité des habitants et donc être livrés en moins de 10 minutes.
18:42 Oui, alors nous, on n'est pas dans ce format-là.
18:45 On a un autre format qui n'est pas menacé.
18:48 Grâce d'ailleurs, après discussion avec le ministre de la Ville, Olivier Klein, avec plusieurs municipalités, l'Association des maires de France.
18:56 Nous, nous nous proposons que plutôt que de monter chez les clients avec de manière un peu comme ça importune, on ait des dépôts relais.
19:05 Et à la sortie du travail, à la sortie de la gare, on passe devant chez soi.
19:09 Il y a un dépôt relais et on retire son paquet, le paquet qu'on a commandé.
19:14 Ça s'appelle un drive piéton, un dépôt relais.
19:16 C'est votre système et les dark stores, c'est ceux qui viennent livrer à la maison.
19:19 Et nous, on ne fait pas ça.
19:20 Est-ce que vous prenez du terrain ?
19:22 Non, non, non, non, c'est pas une menace pour vous.
19:25 Non, mais il faut voir que c'est des choses qui se passent beaucoup dans les métropoles.
19:29 Nous, nous sommes implantés beaucoup en province et dans les métropoles.
19:32 Le problème des dark stores, c'est que c'est qu'il y avait une confusion entre des zones de stockage, des zones de commerce.
19:38 Mais c'était très marginal. Ce sont des tests.
19:40 Et d'autre part, sur le plan social, il y avait un peu ce phénomène d'ubérisation.
19:45 Et il y avait aussi ce phénomène du bruit, de la concentration de personnes.
19:49 Les élus demandaient l'arrêt de ces dark stores pour des raisons d'aménagement du territoire, de bruit et tout ça.
19:55 Mais on n'est pas dedans. On n'est pas dedans.
19:57 Une barquette de lardons et retards avec 54% de vide.
20:00 Un sachet de carré de chocolat noir Côte d'Or grimpe à 61% de vide.
20:05 C'est ce qu'on appelle le sur-emballage.
20:06 Et c'est une enquête de Foodwatch qui le révèle.
20:08 Ça veut dire qu'on nous vend de l'air ?
20:11 Non, on ne nous vend pas de l'air parce qu'il n'y a pas d'air dedans, justement.
20:13 Mais c'est beaucoup de cartonnage superfétatoire, on dit.
20:18 Ça fait partie des négociations que vous avez ?
20:20 Non, c'est...
20:21 Avec ces marques qui leur disent réduisez l'emballage.
20:23 Oui, oui, oui.
20:23 Avec ce qu'ils vous disent.
20:24 Le sujet, c'est que ça a un coût de réduire.
20:27 Et donc, en fait, ils ont un format pour toutes sortes de portions.
20:33 Et donc, plutôt que d'adapter le format de carton ou du plastique à la portion,
20:38 on met la portion sur le carton, comme ça.
20:42 Et donc, non, il faut s'attaquer à ça.
20:44 Mais c'est de la tromperie ? Ça peut être perçu comme une arnaque ?
20:46 Non, non, c'est pas de la tromperie. C'est juste que c'est plutôt du laxisme.
20:50 En fait, il faut... Non, il faut s'attaquer à ça.
20:52 Alors, il faut changer les machines. C'est ça, le sujet.
20:55 On ne fait pas ça comme ça.
20:56 Quand vous êtes industriel de la charcuterie,
20:58 que vous faites des tranches de jambon ou du saucisson,
21:02 vous avez des systèmes de machines qui sont par centaines de millions.
21:05 Donc, il faut changer les machines qui font les emballages.
21:08 Donc, je pense que c'est assez acté de la part des industriels.
21:12 Pour le coup, on n'est pas antagonique tout le temps.
21:15 Les industriels vont changer les machines pour diminuer ces sur-emballages.
21:20 C'est assez un peu comme notre problème dans les magasins,
21:22 où on avait des bagues de surgelés qui ne fermaient pas.
21:27 Donc, on a mis des portes, mais ça a mis 5-6 ans,
21:30 à mettre des portes sur des bagues de surgelés,
21:32 parce qu'ils n'étaient pas confectionnés comme ça.
21:34 Et sur 4-5 ans, la mutation se fait. Et aujourd'hui, c'est fait.
21:39 Michel-Édouard Leclerc, le gouvernement veut étendre la participation
21:41 et l'intéressement aux entreprises de plus de 10 salariés et de moins de 50.
21:46 Aujourd'hui, la participation est uniquement obligatoire dans celles de plus de 50.
21:49 Est-ce que c'est une bonne loi ?
21:50 Et est-ce que ce sera suffisant pour régler la question du pouvoir d'achat ?
21:53 C'est pas suffisant pour régler la question du pouvoir d'achat,
21:56 parce que participation et intéressement ne valent pas salaire.
22:00 Salaire, ça détermine aussi vos retraites,
22:02 ça détermine bien d'autres avantages et de transferts sociaux.
22:06 Mais c'est une très bonne initiative que prend le gouvernement là,
22:10 parce qu'il n'y a pas de raison que des entreprises
22:13 entre 10 et 50 salariés ne fassent pas profiter,
22:17 leurs collaborateurs, des fruits de l'entreprise.
22:19 Ça sera le cas chez vous ?
22:21 Chez nous, tout le monde est à l'intéressement et à la participation,
22:23 en tout cas pratiquement tout le monde, je ne veux pas être pris en défaut,
22:26 pratiquement tout le monde est en intéressement et participation.
22:29 Dans notre convention de la distribution, on est déjà au 13e mois,
22:34 mais quand vous avez un panneau Leclerc sur un magasin,
22:38 l'exploitant a obligation contractuelle,
22:40 pour avoir le panneau sur Leclerc, d'être moins cher,
22:43 mais de donner 25% au premier profit,
22:46 de donner 25% du bénéfice avant impôt,
22:49 sous forme d'intéressement, de participation, de gratification au personnel.
22:52 Est-ce que ça se fait au détriment du salaire ?
22:54 Ça ne se fait pas.
22:54 Est-ce que vous avez une idée de l'augmentation des salaires dans vos supermarchés ?
22:58 Oui, c'est très varié, et on est en cours.
23:01 Oui, oui, mais je pense que je vais vous dire,
23:04 je peux donner des chiffres moyens, mais ça ne dit rien pour le salarié qui nous écoute,
23:07 mais en gros, on va recruter 10 000 postes de travail cette année,
23:11 en une journée de job dating, comme ils appellent chez moi,
23:15 on a eu la moitié qui a été conclue.
23:19 Donc ça veut dire que l'enseigne est très attractive.
23:21 Vous dites un peu comme Emmanuel Macron,
23:23 on fait le tour d'un supermarché Leclerc, on trouve du boulot.
23:25 Oui.
23:26 Lui c'était sur Leport, je le simplifie.
23:28 Là, vous caricaturez, j'allais dire oui, mais j'étais flatté de la comparaison.
23:33 Pour les salaires, l'indexation sur l'inflation,
23:35 ça peut marcher dans un groupe comme Leclerc ?
23:38 Non, je pense qu'il ne faut pas indexer un salaire sur un coût,
23:41 il faut payer, il faut revisiter par branche les niveaux de salaire.
23:46 En plus, les métiers sont en train de changer.
23:48 Il y en a qui sont moins pénibles,
23:49 il y en a d'autres qui étaient devant, face aux consommateurs,
23:53 et qui se font maintenant derrière, dans les drives ou dans les entrepôts.
23:57 Je pense qu'il faut une revisitation de la pénibilité ou de l'intérêt des postes
24:02 et réadapter les salaires à ces métiers.
24:06 Mais c'est un peu comme vous aussi, les technologies ici bougent beaucoup.
24:09 Il y a des gens derrière, il y a des gens devant.
24:12 L'intéressement et la participation, l'intérêt, c'est que tout le monde touche.
24:15 C'est-à-dire qu'il y a ceux qui sont sur le front de vente,
24:18 qui connaissent le public, qui voient le jour, et ceux qui sont derrière.
24:21 Ça, c'est intéressant quand même.
24:22 Ça crée un esprit d'entreprise.
24:25 Vous l'avez évoqué rapidement tout à l'heure,
24:27 le groupe Casino est en grande difficulté.
24:29 C'est l'un de vos concurrents, il cherche un repreneur.
24:30 Est-ce que vous pourriez être intéressé à investir, vous allier avec Casino ?
24:35 Mes collègues des centres Leclerc sont intéressés à reprendre des magasins casinos,
24:42 des magasins géants.
24:44 Et il n'y a pas que sur le marché.
24:46 Après, en général, on vend les magasins qui ne marchent pas.
24:50 Donc, ce n'est pas gagné d'avance.
24:53 Ensuite, la question aujourd'hui, et plus globalement, ce n'est pas une opportunité.
24:58 La question, c'est de savoir quel est l'avenir de ce groupe, de cette entité
25:02 qui a aussi ses discounts, qui a monoprix, francs prix.
25:06 Il y a des trucs qui marchent.
25:08 Et donc, sur l'aspect...
25:11 C'était un peu l'anti-Leclerc, Casino, avec les plus chers quasiment du marché,
25:17 là où vous, vous êtes souvent le moins cher.
25:18 Oui, il n'était pas dans notre horizon concurrentiel, si on veut dire,
25:22 si on veut parler comme Macron.
25:23 Mais c'est...
25:25 Mais par contre, il y a des belles boîtes dedans.
25:27 Il y a ses discounts, c'est très intéressant.
25:30 Et même, je n'ai jamais compris, mes collègues de Leclerc n'ont jamais compris,
25:33 à un moment donné, Géant cassait les prix.
25:35 C'était notre principal concurrent.
25:38 Ils ont changé de stratégie.
25:39 Ils ont changé de stratégie.
25:40 Donc, moi, je ne suis pas là pour régler mes comptes derrière le comptoir.
25:43 Et puis, je ne sais pas quelle est ma responsabilité.
25:45 C'est un groupe coté quand même.
25:46 Donc, je ne vais pas faire dire exactement ce que je pense.
25:50 Ce que j'espère simplement, c'est que pour les salariés de Casino,
25:52 pour les collaborateurs de Casino, il y a un avenir.
25:55 Merci Michel, Édouard Leclerc. Bonne journée à vous.