Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 Déjà pour commencer, qui fait la minute info ?
00:04 Non mais, sommeil à la vidéo.
00:06 On va commencer tout de suite par la minute info, comme ça, l'info tout de suite.
00:09 Elisabeth Borne fait le bilan à Lisieux dans le Calvados.
00:16 Il faut dire que la ville a été le théâtre de nombreuses dégradations suite aux émeutes.
00:20 La Première Ministre a pu échanger avec les commerçants
00:23 et la population encore choquée par cette semaine de violence.
00:26 Elle leur a assuré que le gouvernement est très mobilisé pour assurer la sécurité des 13 et 14 juillet.
00:32 Cette question à présent, quel impact ont-eux les émeutes sur le tourisme ?
00:37 Le gouvernement se veut rassurant.
00:39 Il faut garder son sang-froid.
00:41 Nous n'avons pas de vague d'annulation à Paris, assure Olivia Grégoire, la ministre déléguée du Tourisme.
00:47 Et puis c'est une tradition, comme presque chaque année depuis son élection,
00:51 le Président s'est rendu sur le Tour de France.
00:54 Emmanuel Macron a fait escale à la 6e étape entre Tarbes et Côte-Ricombe-Ascq
00:59 après avoir rencontré des élus de Pau dont le maire François Bayrou un peu plus tôt dans la matinée.
01:06 Et au sommaire ce soir, selon le sénateur Eléa Bruno Rotaillot,
01:13 on connaît les causes des émeutes et bien sûr que s'il y a un lien avec l'émigration,
01:18 pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques.
01:25 Que signifie régression vers les origines ethniques ?
01:28 Et pourquoi la gauche se déchaîne-t-elle contre le sénateur Rotaillot au sujet de cette régression ethnique ?
01:34 L'édito de Mathieu Bocoté.
01:36 Lors des émeutes de ces derniers jours, selon les observations faites par la police,
01:40 très peu d'armes ont été utilisées par les émeutiers.
01:43 Pourtant on sait qu'il y a de nouvelles armes de guerre en circulation.
01:46 Qu'est-ce que cela nous révèle de la situation du pays et de la nature des événements ?
01:50 Certains préfèrent avouer que la République n'aurait pas les forces suffisantes
01:54 pour s'opposer à quelques centaines de milliers d'individus s'ils étaient déterminés et menés par un leader.
02:00 Que peut faire le gouvernement pour reprendre en main la situation
02:05 et éviter de perdre le monopole concret de la violence dans le pays ?
02:09 L'analyse de Jean-Sébastien Ferjou.
02:12 Selon Vincent Trémolet du Figaro, je cite,
02:16 "Personne ne croit sérieusement qu'il n'y a pas de lien entre la politique d'immigration menée depuis 40 ans et les émeutes.
02:21 Pourquoi Hollande, Darmanin, Macron n'ont pas le courage de dire ce qu'ils savent ?"
02:25 Notre faillite, est-ce le fait que des jeunes nés en France se sentent moins français que leurs parents, leurs grands-parents ?
02:32 Qu'en est-il de Kevin et Mathéo ?
02:34 Les prénoms utilisés par le ministre de l'Intérieur pour décrire une partie des émeutiers.
02:40 L'édito de Guillaume Bigot.
02:43 Linda Kebab, représentante SGP Police, s'insurge.
02:48 Le policier de Nanterre a rédigé un faux.
02:50 Yassine Bouzerou, avocat de la famille de Nahel, a menti.
02:53 Il a diffamé nos collègues. Il ment. Il manipule l'opinion contre les policiers.
02:57 Il porte une responsabilité dans les troubles qui secouent le pays.
03:01 Une citation. Que s'est-il passé réellement avant la mort de Nahel ?
03:06 Qui tient le récit médiatique pour instrumentaliser les Français ?
03:09 En quoi l'instrumentalisation se poursuit-elle encore aujourd'hui ?
03:13 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:15 Et puis en Tunisie, les tensions entre Tunisiens et migrants s'intensifient.
03:20 Un Tunisien de 41 ans a été poignardé par un migrant lundi.
03:24 Des habitants armés de bâtons interpellent eux-mêmes des migrants.
03:28 Les Tunisiens ont-ils basculé à l'extrême droite ?
03:32 L'édito de Mathieu Beauclet.
03:35 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos éditorialistes.
03:39 C'est maintenant.
03:41 Ravi de vous retrouver. Ça va Jean-Sébastien Ferjou ?
03:55 Très bien.
03:56 Ravi de vous retrouver autour de la table.
03:58 J'ai demandé à nos tweetos, comme c'est la dernière,
04:00 de nous envoyer un petit mot pour décrire un peu l'émission,
04:04 partir avec des mots doux.
04:06 Vous exposez, oui.
04:08 On a l'habitude, mais on regarde que des mots doux.
04:11 Il y a tellement de mots d'amour.
04:13 On va mettre tout à tweet et ensuite on attaque.
04:16 On a beaucoup de choses à voir.
04:18 Une équipe de résistants, honnêtes, droits, valeureux, au sens propre comme aux figurés.
04:22 Voilà comment ils nous décrivent, nos téléspectateurs.
04:25 Amoureux de la France. Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
04:28 Intelligents. Ça dépend pour qui.
04:30 Une voix juste, intelligente, intelligible, un réconfort, un soutien quotidien.
04:35 L'été va être long, merci.
04:37 Envoyez-nous des messages cet été.
04:40 Sylvain Royanet, c'est un très fidèle.
04:43 Ma famille préférée de Face à l'Info.
04:45 Vous allez beaucoup me manquer.
04:47 À ce soir pour cette dernière, ma chère Christine, embrassez de ma part vos mousquetaires.
04:51 Ça dépend.
04:52 Vivement la rentrée.
04:54 Et puis, un dernier tweet, de numéro 8.
04:57 C'est une pointe d'humour, un zeste de mise en perspective, un soupçon d'expertise.
05:01 Quelques gouttes d'auto-dérision et beaucoup d'intelligence.
05:04 Un cocktail rafraîchissant à consommer sans modération tout au long de l'année.
05:09 Je précise que ce n'est pas moi qui ai choisi les tweets.
05:11 Il y en avait beaucoup.
05:13 C'est toute l'équipe de Face à l'Info qui est en régie.
05:16 Et je les remercie.
05:17 Merci infiniment pour votre fidélité tout au long de l'année.
05:21 Et dans un instant, on fera un tour de table aussi pour vous proposer un livre à lire pendant l'été.
05:26 Chaque éditorialiste, sauf Jean-Sébastien Ferjou, a choisi un livre à vous proposer.
05:31 Mais il a encore 30 minutes pour trouver son livre à proposer.
05:37 Bruno Rotaillot est dans la tourmente.
05:42 De passage, hier à France Info, le président du groupe LR au Sénat s'inquiétait de la régression ethnique d'une partie de la jeunesse des quartiers.
05:52 La gauche a voulu voir une déclaration raciste et même relevante d'un racisme décomplexé.
05:58 Mathieu Bocote veut y voir un scandale.
06:01 Et c'est sur cette controverse qu'il revient pour commencer.
06:04 Parce que nous sommes témoins en ce moment d'une séquence médiatique et politique que l'on pourrait présenter ainsi.
06:10 Vous n'avez pas vu ce que vous avez vu.
06:13 La trame de fond des derniers jours consiste à nous dire qu'il n'y a aucun lien entre les émeutes des quartiers et l'immigration.
06:24 Et si vous croyez le contraire, c'est que vous êtes déjà suspect, vous êtes déjà coupable et vous êtes probablement raciste.
06:32 Et c'est une thèse qui est défendue à la fois par la gauche, on se sent surprise, et par le gouvernement, par Gérald Darmanin,
06:38 qui a décidé de nous refaire le coup du supporter britannique, mais cette fois en nous expliquant que le portrait d'une partie significative des manifestants,
06:46 c'était Kevin et Mathéo.
06:48 Donc Kevin et Mathéo sont les nouveaux supporters britanniques, manquent probablement aussi une proportion significative de Zeb et de Sixtine, je n'en doute pas.
06:55 Donc il y a quelque chose d'assez étonnant.
06:58 C'est la séquence où, c'est fascinant parce que je suis persuadé que Gérald Darmanin ne se croit pas.
07:02 Je suis persuadé qu'il sait qu'on ne le croit pas.
07:05 Mais il dit cela et on est obligé de faire semblant de le croire, donc on est dans ce type de moment que j'appelle l'institutionnalisation du mensonge,
07:12 c'est-à-dire un dogme doit être maintenu, l'immigration n'a rien à voir avec cela, et pour cela on est prêt à tout dire et à faire preuve de créativité argumentative
07:21 quitte à s'affranchir du réel.
07:24 L'argument utilisé, c'est toujours le même, 90% des émeutiers étaient français.
07:29 La question posée par plusieurs, c'est que fait-on du fait que plusieurs d'entre eux ne se sentent pas français?
07:35 Plusieurs d'entre eux piétinent même l'identité française.
07:39 Elle est quelques fois non seulement désirée, non désirée, mais elle est rejetée.
07:44 Et on le voit, et pas seulement pendant les émeutes,
07:47 pensez dans les compétitions sportives, quand une partie significative de la jeunesse des quartiers
07:51 confond son élème nationale avec « one, two, three, viva l'Algérie ».
07:55 Pensons aux drapeaux qui sont mobilisés, qui sont souvent des drapeaux étrangers,
08:00 même sur les Champs-Élysées, pour célébrer un pays étranger,
08:04 alors que leur nationalité administrative, juridique, est française.
08:09 On peut penser à la survalorisation de l'identité religieuse dans les quartiers,
08:13 dont nous parlait Guillaume tout récemment, quand l'islam devient une identité,
08:16 non pas l'expression d'une religion personnelle,
08:19 mais devient un substitut identitaire à une France indésirée encore une fois.
08:24 On peut penser aux formules nombreuses « salle français », « salle séfran », « salle blanche ».
08:28 Donc il y a une telle chose qu'un rejet aujourd'hui de l'identité française
08:33 par une partie de ces quartiers.
08:35 Et la question que se pose, et quelle forme ça prend,
08:39 c'est que souvent certains vont dire « je préfère l'identité d'origine de mes parents,
08:43 ou de mes arrières-grands-parents, ou de mes grands-parents,
08:46 plutôt que l'identité française. »
08:48 Donc je me replie vers ces origines, et sur le mode évidemment du ressentiment victimaire.
08:52 Se replier sur ses origines,
08:54 plutôt que de se définir par sa commune citoyenneté nationale,
08:58 c'est ce qu'on appelle de manière technique une forme de régression ethnique.
09:01 Une régression ethnique, ça veut dire se replier sur l'identité d'origine,
09:05 même si on est en France depuis deux, trois, quatre générations,
09:08 parce qu'on considère que cette identité d'origine témoigne davantage
09:12 de notre sentiment identitaire que de nos papiers d'identité français.
09:17 Ça, c'est ce qu'on appelle, d'autres appellent ça le communautarisme.
09:20 Le terme régression ethnique, il est précis.
09:23 Et Bruno Retailleau, c'est ce qu'il a dit.
09:25 Il n'a rien dit d'autre que cela.
09:27 C'est important de le dire. Bruno Retailleau s'est désolé.
09:29 Je le dis parce qu'ensuite, on va voir comment les gens ont interprété ses propos de manière malhonnête.
09:34 Il s'est désolé du fait qu'une partie de la jeunesse des quartiers
09:37 se replie vers l'identité d'origine des parents, grands-parents, et ainsi de suite,
09:41 plutôt que de se définir par la communauté nationale.
09:43 Ça, c'est ce que dit Retailleau.
09:45 Mais disant cela, il aborde la question fondamentale
09:48 de l'écart de plus en plus ressenti entre la nationalité administrative, juridique,
09:53 et la nationalité identitaire, le sentiment d'appartenance.
09:56 Il nomme un problème que tous reconnaissent,
09:58 c'est celui de gens qui sont naturalisés sans être acculturés ou assimilés.
10:04 Jusqu'ici, on est quand même dans quelque chose qui est assez documenté,
10:07 qui est bien pensé, et la formule régression ethnique,
10:09 si on écoute Retailleau, fait référence à ça.
10:12 Mais touché à la question de l'immigration en ce moment, on l'a dit,
10:15 il faut créer un tabou, personne ne peut dire qu'il y a un lien
10:20 entre l'immigration, le sentiment identitaire et les émeutes.
10:22 Dès lors, qu'est-ce qu'on doit faire?
10:24 On doit faire un exemple sur la place publique
10:26 avec ceux qui osent rappeler l'existence de ce lien.
10:29 Et qu'est-ce qui s'est passé depuis 48 heures environ, 24 heures en fait?
10:33 C'est Retailleau, pour avoir dit cela, a été désigné par la meute médiatique
10:38 et politique de la gauche jusqu'au centre-droit,
10:42 comme s'il avait dit une horreur, comme s'il avait tenu des propos racistes.
10:45 Et là, l'hypothèse que je fais, c'est soit les gens,
10:48 parce que je vais vous lire beaucoup de commentaires qui ont été faits à ce sujet,
10:51 que je trouve, je vous le dis très honnêtement, atroces.
10:54 Soit ceux qui disent cela sont des incultes et des analphabètes,
10:57 ne sous-estimons jamais cette possibilité.
10:59 Soit ils sont malhonnêtes. Ne sous-estimons pas cette possibilité.
11:03 Je n'en vois pas de troisième.
11:05 - Oui, le troisième, diversion. Ça marche bien.
11:07 - Oui, la stratégie politique.
11:09 - C'est la malhonnêteté. C'est une subdivision de la malhonnêteté.
11:13 Alors, je vous en lis quelques-uns.
11:15 Raquel Garrido, qui accuse Retailleau.
11:18 "Culture de la guerre civile", dit-elle,
11:20 "avec l'idée de distinguer entre Français et qui est bon Français et qui n'est pas bon Français."
11:27 Alexis Corbière, "Régression vers les origines ethniques",
11:30 "formule ignoble qui atteste de la régression intellectuelle vers les origines racistes de l'auteur."
11:38 "Cette obsession des origines atteste que cet homme ne comprend rien à la conception républicaine de la citoyenneté de la nation."
11:43 Premièrement, il accuse Retailleau d'avoir des origines racistes.
11:46 Ça m'intéresse beaucoup de savoir ce dont il parle.
11:48 Ensuite, "formule ignoble".
11:50 Ignoble en quoi? Je viens de la définir, la formule.
11:52 On pouvait l'entendre. Il n'y a rien inventé.
11:54 Plus loin, Audrey Pulvar.
11:56 Alors, on commence par des produits de qualité.
12:00 Pour Retailleau, si on est Français depuis trois générations,
12:03 on ne l'est pas tout à fait et on remonte à ses origines ethniques.
12:07 Mais encore, peut-on être noir et Français à partir de quand?
12:11 Mais à quel moment Retailleau a-t-il parlé du fait qu'on ne pouvait pas être noir et Français?
12:16 À quel moment a-t-il dit cela?
12:19 Cari Madéli, eurodéputée écologiste,
12:22 "C'est inadmissible et le président des LR au Sénat est raciste.
12:25 Nous sommes Français et nous sommes fiers d'être Français."
12:28 Mais à quel moment Bruno Retailleau a-t-il dit des immigrés qui se sont assimilés à la France qui ne sont pas Français?
12:33 À quel moment a-t-il dit cela?
12:36 Clémentine Autain, "Et ces gens ont racisme dégoulinant,
12:39 osent donner des leçons de bonne tenue républicaine, racisme dégoulinant."
12:43 Mais ces gens-là n'ont aucune retenue.
12:45 Manuel Bonpard, "C'est un propos raciste, RIP la droite républicaine."
12:49 À ça, un de mes préférés, Fanta Berreté ou Berret, je ne sais pas comment le prononcer, députée Renaissance de Paris.
12:54 "Moi, fille d'Ibrahima et Mariam, naturalisée Française il y a plus de 40 ans,
12:59 née à Lyon il y a 48 ans, j'apprends par Bruno Retailleau que je suis en régression ethnique."
13:04 Est-ce que cette femme sait lire? Est-ce que cette femme, Fanta Berreté, sait-elle lire?
13:08 Ça m'intéresse. Ça m'intéresse. Est-ce qu'elle sait lire? J'en suis pas certain.
13:11 Apparemment, elle est députée, ça le dit sans bêtant.
13:13 Sandrine Rousseau, je laisse de côté, c'est quand même pas vraiment intéressant.
13:16 Antoine Léaument, "Les seuls qui font ce type de régression,
13:20 ce sont ceux qui tiennent des propos racistes contre les jeunes Français de notre pays
13:24 pour la seule raison qu'ils n'ont pas la bonne couleur de peau.
13:27 Ce sont les racistes qui sont hors de l'art républicain."
13:30 Léaument, M. Robespierre, qui nous explique que Retailleau a parlé de couleur de peau.
13:35 Quand, quand, quand, Retailleau a-t-il parlé de couleur de peau? Jamais.
13:39 Ça, c'est pas mal. Naïma Abouchou, qui est vice-présidente de l'Assemblée nationale,
13:42 c'est supposément quelqu'un d'important, qui est députée Horizon.
13:45 Pour Bruno Retailleau, c'est l'ADN qui fait le voyou.
13:48 Il y a comme une sorte de régression du patron LR au Sénat vers l'extrême droite.
13:52 Est-ce que vous voyez tout ça?
13:54 Parce qu'il y a une utilisation du mot "ethnique" ici, par Retailleau.
13:57 Utilisation au sens "identité d'origine antérieure à l'adhésion à la communauté nationale".
14:03 Eh bien là, il y a toute une série de gens qui, comme...
14:06 Alors, je l'ai dit, soit par idiocie ou inculture, soit par malhonnêteté ou par diversion,
14:11 pour reprendre votre terme, eh bien, décident de détourner la signification de son propos
14:16 pour faire croire à l'existence d'un scandale terrifiant.
14:19 C'est un vrai léchage, et on peut dire de la droite, de la gauche éléphie à la droite philippienne,
14:24 une volonté d'assimiler toute réflexion aux défauts d'assimilation au racisme.
14:28 On fabrique un scandale artificiellement.
14:31 Retailleau a répondu sur ce temps passant. Je cite sa réponse en un mot.
14:34 "La régression vers les origines ethniques, c'est le repli vers le communautarisme,
14:37 c'est le contraire de la République française,
14:39 qui unit tous les citoyens dans une seule communauté nationale et dans le dépassement des origines."
14:43 Mais la gauche, et une partie de la droite, ont cherché à fabriquer artificiellement un raciste
14:47 avec cette méthode de gangstaire qui consiste à dire,
14:50 "Dénoncez pas, vous aussi, en ce moment, ce personnage. Votre silence est une complicité.
14:55 C'est une opération d'exécution publique dégueulasse qu'on a vue.
14:58 Je suis fasciné d'autant de mauvaise foi, d'autant de malhonnêteté, d'autant d'esprit de diversion."
15:03 - Ça fait dix minutes que vous parlez.
15:05 - Vraiment? Je m'excuse. Je serai très bref pour la suite.
15:08 - Non, c'est pour dire à quel point... Mais cette stratégie...
15:10 Pourquoi il y a cette stratégie? Une question. Je sors un peu des textes.
15:14 Est-ce que ce n'est pas cette stratégie qui voit d'habitude en face se coucher devant, justement,
15:20 la violence des réactions? En général, on émet une idée, violence des réactions,
15:25 on se couche et c'est fini. Va-t-il se coucher?
15:28 - Je pense que chez les Républicains, c'est un de ceux les plus construits intellectuellement
15:32 et les plus courageux. Va-t-il se coucher? J'en sais rien.
15:35 Mais ce qui est certain, c'est que pour l'instant, la violence de la réaction
15:38 témoigne de la puissance du tabou qu'on veut maintenir.
15:40 Et vous me permettrez donc, très brièvement, parce que je ne veux pas déborder,
15:44 d'évoquer un élément qu'on peut mettre en lien avec tout cela.
15:47 Vous avez peut-être vu, Le Monde en parlait, en Seine-Saint-Denis, une école,
15:52 une école, c'est intéressant, qui devait s'appeler Angela Davis,
15:55 du nom de la grande figure du combat des droits civiques,
15:58 mais qui a tenu des propos très anti-français. Et on a décidé, c'est Valérie Pécresse,
16:02 de la nommer finalement École Rosa-Parc.
16:05 Donc, une autre grande figure du combat des droits civiques.
16:08 L'argument de l'utiliser par Pécresse, je l'ai dit, c'est propos anti-français
16:11 de la part d'Angela Davis. Ce qui est intéressant derrière cela,
16:14 c'est qu'Angela Davis et Rosa-Parc, quoi qu'on en pense, sont deux figures
16:17 qui appartiennent à l'histoire américaine. Pourquoi la France, pour nommer l'école
16:22 de ses quartiers, doit-elle, en situation de diversité, doit-elle automatiquement
16:26 se tourner vers des références américaines? Premier élément.
16:29 Deuxièmement, est-ce qu'on considère que les jeunes des quartiers
16:32 ne peuvent s'identifier en dernière instance qu'à des personnes racisées
16:36 et qu'ils ne seraient pas capables de s'identifier à d'autres figures?
16:39 Samuel Paty, par exemple, à d'autres figures. Clémenceau, à d'autres figures.
16:43 Trouvez le nom que vous souhaitez. Ou doit-on vraiment se plonger
16:46 dans l'histoire américaine pour trouver une légitimité qui tienne
16:49 pour les jeunes de ces quartiers? Je note qu'au dernier moment,
16:51 le monde commentant la controverse dit qu'il y a une course à l'échalote
16:54 entre la droite et l'extrême droite pour savoir qui sera finalement
16:57 le plus radical et à quoi juge-t-on la radicalité en ce moment
17:00 dans le fait de faire des nuances à l'intérieur de l'histoire américaine
17:04 pour choisir de nommer une école française. Pardonnez-moi, j'ai fait trop long,
17:07 mais j'étais ce soir révolté.
17:09 - Je ressens ça. C'était très intéressant. On a été suspendus à chacun de vos mots.
17:14 Il y a Maryse Condé, par exemple, qui est une gaulle de PN.
17:17 Elle est racisée, mais il y a des Français noirs depuis longtemps.
17:23 On n'est pas obligés d'aller chercher des Américains.
17:25 - Mais c'est important ce que vous dites. Des Français, pas des blancs.
17:27 Des noirs, des jaunes, des mauves, des bleus et des points verts.
17:30 - Et des Français, quel que soit leur couleur.
17:32 - C'est ça. Mais ça, on est dans une logique racialiste.
17:34 Notez que ceux qui accusent aujourd'hui d'extrême droite Retailleau
17:38 sont des gens qui se complaisent dans le racialisme en temps plein,
17:40 dans le communautarisme en temps plein, qui font une forme d'élite racialiste.
17:43 - Ils mettent en avant la couleur de peau en permanence.
17:45 - Mais ils ne pensent qu'à la couleur de peau.
17:46 Et aujourd'hui, soudainement, ils s'insignent quand on se désole
17:49 du fait que certains préfèrent leur communauté d'origine à la nation.
17:53 - Je me tourne vers vous, Jean-Sébastien Ferjou,
17:56 le temps d'une bonne respiration de Mathieu Bocote.
17:59 Selon les observations de la police, très peu d'armes ont été vues
18:06 chez les émeutiers la semaine passée.
18:09 Qu'est-ce que cela nous révèle de la situation du pays
18:12 et de la nature des événements ?
18:14 Et on va pousser un peu plus loin tout à l'heure.
18:16 - Oui, parce que des armes, on sait qu'il y en a,
18:18 et vraisemblablement qu'il y en a de plus en plus,
18:20 notamment parce qu'il y a des zones de guerre
18:22 qui ne sont pas très loin de chez nous et que les filières se sont renforcées.
18:25 Donc, qu'est-ce qu'on a vu ? On n'en a quasiment pas vu.
18:28 - Qu'est-ce que disent les policiers ?
18:30 Il y a malgré tout un policier qui a manifestement
18:33 pris une bataille de 9mm à Nîmes.
18:36 Il y a eu quelques armes qui ont été sorties
18:38 pour viser des caméras de vidéosurveillance,
18:40 mais autrement non, c'était des mortiers ou des incendies.
18:44 Combien il y a d'armes en France ?
18:46 Il y a un fichier officiel des armes détenues de manière légale,
18:49 le fichier Agrippa, il y a 5,4 millions d'armes
18:52 qui sont officiellement déclarées en France.
18:55 Par définition, c'est difficile de voir très clair
18:58 sur les armes qui, elles, ne sont pas déclarées,
19:01 mais selon diverses sources, il y a des think tanks étrangers
19:04 notamment qui ont travaillé sur cette question-là,
19:06 on peut estimer que ce serait 11, 12, 13 millions d'armes
19:09 qui circuleraient en France. Sur ces armes-là, il y a quoi ?
19:11 Il y en a peut-être 10% parce que beaucoup sont des armes
19:13 qui servent à la chasse ou des armes qui, finalement,
19:15 ne sont pas très dangereuses dans le cadre
19:18 d'une éventuelle rébellion ou même de criminalité.
19:21 Il y a à peu près 10% de ces armes qui, elles,
19:23 pourraient être vraiment dangereuses.
19:25 10 millions de 12 millions, ça fait quand même
19:27 un chiffre passablement intéressant.
19:29 Que savons-nous sur les saisies ?
19:31 Parce que c'est un indicateur aussi.
19:33 Elles sont en forte hausse. L'année dernière,
19:35 le ministère de l'Intérieur a annoncé que les saisies
19:37 avaient augmenté de 9,5% sur l'année 2022
19:40 par rapport à l'année 2021.
19:42 Un peu plus de 8000 armes saisies.
19:44 Sur ces 8000 armes, il y avait 297 armes
19:47 qui étaient de catégorie A, donc des armes dites de guerre.
19:50 On voit bien que c'est en augmentation
19:52 et que c'est loin quand même d'être négligeable
19:54 et d'être marginal.
19:56 Alors, qui les détient, ces armes-là ?
19:58 Ce sont les caïds. Ce n'est pas n'importe qui non plus.
20:01 A priori, c'est quand même concentré
20:03 dans certaines régions en France.
20:04 C'est le cas plutôt en région parisienne,
20:06 à Marseille, à Lyon et, dans une moindre mesure,
20:08 à Grenoble.
20:09 Mais on commence à en voir apparaître ailleurs.
20:12 Par exemple, la gendarmerie, cette semaine,
20:14 a fait une saisie de cannabis.
20:15 30 kilos dans l'Est, dans la région Grand Est,
20:17 deux kalachnikovs ont été saisis.
20:20 On voit aussi d'autres indicateurs.
20:21 Par exemple, le prix des kalachnikovs.
20:23 Est-ce que vous savez, Christine, si vous voulez
20:25 vous offrir un kalachnikov,
20:26 combien ça vous coûterait ?
20:27 1,50 € ?
20:29 Non, je take in.
20:30 Non, mais il y a quelques années,
20:31 c'était 2 500 €.
20:32 Le prix a chuté drastiquement, il est à 300 €.
20:35 Donc, comme toujours, quand le prix chute,
20:37 ça veut dire qu'à priori,
20:38 il n'y a pas rareté sur le marché.
20:40 Vous savez, c'est comme le prix de la drogue.
20:41 Quand il ne baisse pas, ça veut dire que les saisies
20:43 que nous martèle le ministre de l'Intérieur,
20:46 notamment, ne doivent pas être très efficaces.
20:48 Parce que comme il ne s'agit ni pour les marchands d'armes,
20:50 ni pour les dealers de gens qui font dans l'État Providence,
20:53 quand les prix ne baissent pas,
20:54 c'est parce qu'ils n'ont pas beaucoup de problèmes
20:56 à assurer la demande.
20:58 Donc, toutes ces armes-là,
20:59 elles sont plutôt, comme je vous le disais,
21:00 quand même en état tenues par les chefs des réseaux,
21:03 vraiment par les caïds,
21:04 et utilisées plutôt dans les guerres entre gangs.
21:07 Et on a vu quand même plusieurs dizaines de morts
21:09 dans les guerres entre gangs,
21:10 notamment à Marseille,
21:12 qu'elles ne sont utilisées vis-à-vis de la police,
21:15 malheureusement, ça pourrait changer.
21:17 C'est ça, en tout cas,
21:18 ce n'est pas rassurant du tout qu'elles existent.
21:20 Le préfet Michel Auboin disait dans le Figaro,
21:23 c'est Jean C, je cite,
21:25 "Je ne crois pas à l'insurrection,
21:27 car personne ne dirige ni de coordonne ce mouvement.
21:31 Si tel était le cas, la République s'effondrerait,
21:34 car nous n'aurions pas les forces suffisantes
21:36 pour nous opposer à quelques centaines de milliers
21:39 d'individus déterminés."
21:41 Au-delà de ce qui vient de se passer,
21:42 question Jean-Sébastien Ferjou,
21:44 ce risque d'insurrection vous paraît-il exister
21:47 dans l'avenir, les jours qui viennent,
21:49 les mois qui viennent ?
21:51 C'est vrai que cette question est vertigineuse.
21:53 Tout le monde a sous les yeux ou en tête
21:55 les images auxquelles nous avons été confrontés
21:57 ces derniers jours,
21:58 et tout ça sans armes.
22:00 Donc imaginons s'il y avait eu des armes.
22:03 Maintenant, une fois qu'on a dit ça,
22:05 est-ce qu'il y a réellement des gens
22:06 qui voudraient une insurrection dans le pays ?
22:08 Parce que ça, c'est une autre question,
22:10 que la potentialité existe d'un point de vue théorique.
22:12 Oui, effectivement, si tous les gens
22:14 qui avaient des armes sortaient dans la rue,
22:15 ça serait un vrai défi pour la République.
22:17 Et on a vu des zones, des communes,
22:19 où clairement l'ordre n'était plus du tout garanti.
22:21 Les mairies ont été brûlées
22:22 sans que les forces de l'ordre
22:24 n'aient été en mesure du tout d'intervenir
22:26 pour essayer même, ne serait-ce qu'être présentes,
22:28 pour essayer d'empêcher.
22:30 D'ailleurs, un certain nombre de maires
22:31 en ont tiré des conclusions
22:32 en voulant armer ou réarmer leur police municipale
22:35 et finalement les transformer,
22:36 les faire passer de la garantie de l'ordre,
22:39 de la paix civile en quelque sorte,
22:40 au vrai maintien de l'ordre,
22:41 ce qui ne fait pas partie, à priori,
22:42 des missions des polices municipales.
22:44 Donc il y a eu cet électre-choc-là.
22:46 Maintenant, est-ce qu'il y a dans le pays
22:47 des gens qui ont envie d'insurrection politique ?
22:49 Peut-être que certains en rêvent à l'extrême gauche,
22:51 mais est-ce qu'il y a véritablement des troupes ?
22:53 Non, nous ne sommes plus du temps d'Auguste Blanqui
22:55 ni des anarchistes,
22:57 ni même du temps de Chimine.
23:00 Et pour le coup, on ne voit pas bien
23:01 en quoi les réseaux auraient intérêt
23:02 à se lancer là-dedans, parce qu'on l'a vu.
23:04 Et pour le coup, c'est ce que disent
23:06 les autorités de l'État,
23:07 c'est quand même les dealers qui ont appelé
23:10 à ce que le calme revienne
23:11 dans un certain nombre de quartiers.
23:13 Et c'est comme toujours,
23:14 parce qu'il y a des questions,
23:15 et d'ailleurs j'espère qu'elles seront éclairées,
23:17 l'influence des États étrangers
23:18 ou l'ingérence des États étrangers.
23:19 Il faudra y faire clair.
23:20 Mais même chose, un État étranger
23:21 n'a pas intérêt, forcément,
23:22 il peut vouloir intimider la France,
23:24 instaurer un rapport de force,
23:25 mais pas non plus aller jusqu'à l'insurrection armée,
23:28 parce que pour le coup, en l'État,
23:30 l'État français serait capable de répondre.
23:33 Mais si on le découpe en scénarios,
23:34 donc je dis le scénario 1,
23:35 il y en a trois, en gros.
23:36 Scénario 1, l'insurrection, quand même,
23:38 ce n'est pas le scénario le plus probable,
23:40 en tout cas si on raisonne à court ou moyen terme.
23:42 Il y a un autre scénario
23:43 qui est celui des guerres de gang.
23:44 Regardez ce qui s'est passé aux États-Unis
23:45 après les émeutes du Black Lives Matter.
23:47 Les émeutes du Black Lives Matter ont abouti à quoi ?
23:49 On a enlevé les fonds "Defund the Police",
23:52 vous savez, donc on a réduit les budgets de la police,
23:54 ils se sont retirés d'un certain nombre de quartiers,
23:56 le taux d'homicide a explosé,
23:58 et qui ont été les morts ?
23:59 Les gens des quartiers en question,
24:01 les Afro-Américains notamment,
24:03 mais c'est quasiment 5000 morts en plus par an.
24:05 Le dernier scénario...
24:07 - On va marquer une pause.
24:08 Pardonnez-moi, c'est un peu ennuyant à chaque fois de couper.
24:11 Non mais c'est pour tenir aussi nos téléspectateurs.
24:13 Le dernier scénario, c'est intéressant.
24:15 Et puis une question,
24:16 je ne sais pas si vous savez d'où viennent les armes,
24:18 par quel pays transitent ?
24:20 Je ne sais pas si vous avez pu étudier la question,
24:22 mais on en parle tout le temps.
24:23 - D'où après ?
24:24 - Juste après la pub.
24:25 On marque une pause et puis on continue
24:26 parce que c'est passionnant.
24:27 A tout de suite.
24:28 - Chers Twitter @Christine_Kelly,
24:33 mettez-moi des petits messages.
24:34 Si vous êtes gentils,
24:35 je vais peut-être prendre un ou deux tweets encore,
24:36 mais pas sûr.
24:37 Je vais voir si vous avez...
24:38 Oh, ils sont trop mignons, vos messages.
24:40 J'adore.
24:41 Revenons à l'essentiel.
24:43 - Oui, Christine.
24:44 - On était en train de parler...
24:45 Comment ?
24:46 - Oui, Christine-du-bas.
24:47 - Christine-du-bas Kelly.
24:49 Vous êtes en train de nous expliquer
24:51 que des armes circulent dans toute la France
24:54 et en fait, vous êtes en train de nous dire
24:56 que heureusement qu'elles n'ont pas été utilisées.
24:58 Vous nous parliez de trois scénarios possibles,
25:00 on va y revenir,
25:01 mais une question avant tout,
25:03 d'où viennent ces armes qui circulent dans toute la France ?
25:06 Rappelons que nous ne sommes pas aux Etats-Unis.
25:08 - On sait qu'il y a une filière clairement
25:10 qui a été l'ex-Yougoslavie,
25:11 le Kosovo notamment,
25:12 mais un certain nombre de criminologues
25:13 avaient alerté sur le sujet.
25:16 Là, maintenant, avec la guerre en Ukraine,
25:18 il n'y a pas forcément celle qui viendrait directement d'Ukraine,
25:20 mais il y a les Carpathes,
25:21 qui est une zone assez mal contrôlée à côté d'Ukraine
25:23 et qui était une zone de trafic,
25:24 mais qui partait justement plutôt via Odessa
25:26 ou via la Turquie.
25:27 Comme la voie d'issue n'existe plus,
25:29 ça vient vers l'Europe de l'Ouest.
25:32 On a notamment travaillé là-dessus
25:33 avec Xavier Hofer sur Atlantico.
25:35 Mais figurez-vous que certaines arrivent,
25:37 ça m'a surpris,
25:38 mais c'est ce qu'on m'a dit,
25:39 par voie postale.
25:40 On peut commander des armes par voie postale.
25:42 - Mais quelle voie ?
25:43 - Il y a aussi des armes de guerre.
25:46 - Rappelons que c'est strictement interdit en France.
25:47 - Des armes de guerre, vraiment.
25:48 Alors les Kalashnikovs sont des armes de guerre,
25:50 mais il y a des armes,
25:51 et c'est plus inquiétant.
25:52 Alors, ça n'était pas pendant les émeutes,
25:53 mais il y a eu une fusillade à Marseille
25:55 dans le cadre des guerres de gang
25:56 où on a retrouvé des douilles,
25:57 enfin je crois qu'on dit des étuis
25:58 pour les armes de guerre,
25:59 de 5,56,
26:00 et ça, ce sont plutôt des fusils d'assaut léger de l'OTAN.
26:03 C'est-à-dire des armes qui sont bien plus facilement maniables
26:05 que des Kalashnikovs.
26:07 Mais comme je vous le disais,
26:08 pour l'instant, ces armes,
26:09 elles sont utilisées vraiment par les caïds entre eux
26:11 pour établir leur domination sur un territoire.
26:13 - Je veux dire que ce n'est pas interdit,
26:14 mais c'est strictement encadré.
26:16 En France, c'est strictement encadré.
26:17 - Détenir des armes de guerre, oui, ça,
26:18 je pense que c'est strictement encadré.
26:20 C'est même interdit, je pense,
26:22 pour le citoyen lambda,
26:25 nous ne sommes pas aux États-Unis.
26:27 En France, vous pouvez avoir des armes,
26:29 enfin des revolvers pour la chasse,
26:31 mais pas des armes de guerre.
26:33 Mais je vous avais parlé de trois scénarios.
26:35 Donc l'insurrection, il ne paraît pas le plus vraisemblable.
26:37 Il y a les guerres de gang,
26:38 on y est déjà, il y a des morts,
26:39 faisant attention à ne pas retirer la police des quartiers
26:42 parce qu'il faudrait je ne sais pas quoi,
26:44 parce qu'on accuserait de racisme, etc.
26:45 Ce que ça a produit aux États-Unis,
26:47 comme je vous le disais,
26:48 c'est une explosion des homicides,
26:49 une explosion des homicides.
26:50 Il y en avait 16 000 par an,
26:52 un peu plus de 16 000 par an,
26:53 avant la mort de George Floyd.
26:55 On est passé à 23 000, 22 900 sur les chiffres de 2022.
27:00 Et en majorité des gens qui meurent dans les quartiers
27:03 parce que la police n'est plus là.
27:05 Le maire de Baltimore d'ailleurs,
27:06 qui est afro-américain, avait dit
27:08 ça suffit les fantasmes de bobos blancs,
27:10 parce que ceux qui meurent
27:11 quand vous êtes dans l'antiracisme,
27:13 ce sont les gens des quartiers,
27:15 les blacks, les latinos, etc.
27:17 Donc après, troisième scénario,
27:19 c'est celui des cartels.
27:20 Est-ce que finalement, on a vu
27:22 ce qu'était devenue la Belgique et les Pays-Bas,
27:24 qui devient de plus en plus des narco-states,
27:26 la princesse héritière des Pays-Bas,
27:27 qui vit sous protection,
27:28 enfin qui était partie faire ses études,
27:29 on a été obligé de la ramener au Palais-Royal
27:31 parce qu'on ne savait pas assurer sa sécurité
27:33 contre les trafiquants de drogue.
27:34 Un certain nombre de ministres,
27:35 il y a eu des morts d'ailleurs aux Pays-Bas.
27:38 Donc il y a ce scénario-là aussi.
27:39 Alors après, même chose,
27:40 sachant raison garder,
27:42 l'État français, malgré tout,
27:43 la police est un peu plus,
27:45 enfin plus résistée que les polices,
27:48 notamment sous l'influence de discours antiracistes,
27:50 aux Pays-Bas,
27:51 qui sont confrontés à des filières marocaines notamment,
27:53 ou en Belgique.
27:55 Si on fait un état,
27:56 pour vous donner un ordre de grandeur
27:57 par rapport au marché américain,
27:58 on n'est pas menacé tout à fait
27:59 par des scénarios à l'américaine
28:00 ou par ce qu'on a vu, par exemple,
28:01 des cartels mexicains.
28:02 Vous savez qu'au Mexique,
28:03 il y a plus d'hommes dans les cartels
28:04 qu'il n'y a d'hommes dans l'armée,
28:06 enfin d'hommes armés dans les cartels
28:07 qu'il n'y a d'hommes dans l'armée mexicaine.
28:09 Aux États-Unis, il y a 59 millions de consommateurs de drogue par an
28:13 qui ont déclaré avoir consommé au moins une fois
28:15 une drogue illégale dans l'année.
28:16 En France, on est sur quelque chose de plus modeste,
28:18 et c'est tant mieux,
28:19 même si la consommation est très répandue.
28:21 C'est 2 millions de consommateurs de cannabis,
28:23 600 000 consommateurs de cocaïne.
28:25 Pourquoi je vous donne ces chiffres-là ?
28:26 Parce que ça donne quand même une idée du chiffre d'affaires.
28:28 En France, le chiffre d'affaires global de la drogue,
28:30 c'est 3 à 4 milliards.
28:31 On est quand même très, très loin
28:32 de ce que ça rapporte aux États-Unis.
28:33 Donc mécaniquement,
28:34 on fait quand même acheter moins d'armes
28:36 et donc on ne s'est pas tout à fait
28:38 dans la même situation de danger.
28:39 Dernière question,
28:40 que peut-on faire,
28:41 que peut faire le gouvernement
28:43 pour reprendre la main
28:44 et reprendre en main justement la situation
28:47 pour éviter de perdre le monopole concret
28:48 justement de la violence dans le pays ?
28:50 Oui, parce que ce n'est pas une vision paranoïaque.
28:52 C'est ce que je vous disais,
28:53 les scénarios en question,
28:54 il ne faut pas non plus délirer.
28:56 Ce n'est pas demain que tout va virer dans la guerre civile.
28:59 Mais là, on avait perdu le contrôle,
29:01 le monopole de la violence en a plu.
29:02 Quand vous avez des policiers
29:03 qui ne peuvent plus rentrer chez eux
29:05 sans être,
29:06 évidemment, ce ne sont pas tous les policiers,
29:08 mais quand même, ça existe,
29:09 des policiers qui sont menacés à domicile.
29:11 Il y a eu des guet-apens,
29:12 je vous le disais,
29:13 à un certain nombre de communes
29:14 où on a été incapable de protéger
29:15 les bâtiments publics.
29:16 Pendant les Jeux olympiques,
29:17 je ne voudrais donner d'idées à personne,
29:19 mais il ne vous aura pas échappé
29:20 que quand vous mobilisez énormément
29:21 de forces de l'ordre
29:22 à un endroit donné sur certains événements,
29:24 il y aura d'autres zones en France
29:26 qui peut-être seront moins protégées
29:27 et donc celui qui aurait l'idée d'aller piller,
29:30 je pense, ne rencontrera pas beaucoup,
29:32 beaucoup d'obstacles sur son chemin
29:34 parce que ces questions-là,
29:35 elles sont devant nous.
29:36 Maintenant, est-ce que c'est vertigineux ?
29:38 Est-ce qu'on est au pied d'un mur ?
29:39 Est-ce qu'on est au pied d'un évresse
29:40 qui est infranchissable ?
29:41 Quand vous parlez à des responsables policiers
29:43 ou à des gendarmes,
29:44 même pas tant que ça,
29:45 même pas tant que ça.
29:46 Je ne vous dis pas qu'il y a de baguettes magiques,
29:48 ça n'existe pas parce que derrière,
29:49 il y a tous les problèmes en cascade,
29:50 sociaux, culturels,
29:51 bref, tout ce qui en fait,
29:52 les émeutes.
29:53 Mais si on raisonne uniquement
29:54 sur le terrain maintien de l'ordre,
29:56 d'ailleurs, vous savez que la sémantique a évolué,
29:58 parce qu'à présent,
29:59 on parlait juste de maintien de l'ordre.
30:00 Là, maintenant, la haute hiérarchie,
30:01 de quoi parle-t-il,
30:02 notamment parfois dans la gendarmerie
30:03 ou dans l'armée,
30:04 de contre-insurrection ou de reprise de l'ordre,
30:08 ce qui n'est plus la même chose
30:09 que le scénario où vous assurez l'ordre.
30:12 On constate que oui,
30:13 ce risque-là existe.
30:15 En gros, c'est 26 départements qui posent...
30:17 Je ne vous parle pas de ce qui s'est passé
30:18 la semaine dernière.
30:19 Là, c'est un embrasement généralisé,
30:20 mais finalement, assez limité.
30:21 C'est 26 départements qui posent problème
30:23 et c'est 5 à 10 000 individus
30:24 qui posent vraiment problème dans le pays.
30:26 5 à 10 000 individus qui posent problème dans le pays
30:29 avec de la volonté politique,
30:30 c'est loin d'être insurmontable.
30:32 - Merci beaucoup pour votre regard,
30:34 Jean-Sébastien Ferjou.
30:35 Je voulais juste qu'on ait une petite pensée
30:37 pour Karl, c'est son prénom.
30:40 Il a été tué d'une balle perdue
30:42 alors qu'il se trouvait chez lui à Cayenne.
30:44 Personne n'en parle.
30:46 Et je trouve que c'est important.
30:47 Je ne sais pas ce que vous en pensez,
30:49 peut-être, Charlotte,
30:50 ou je ne sais pas si quelqu'un peut dire un mot.
30:52 Il est père, il avait 54 ans,
30:55 père de deux enfants,
30:56 il est habitant en Guyane,
30:58 il a été victime d'un tir des émeutiers
31:00 qui visait la police.
31:01 Est-ce que c'est parce que ce n'est pas la bonne victime ?
31:04 Personne n'en parle.
31:05 - Ce n'est pas la bonne victime
31:07 et ce n'est surtout pas le bon agresseur.
31:09 On a vu des réactions initialement sur la Guyane
31:12 puisque à l'époque,
31:13 certains pensaient que c'était les policiers
31:15 qui avaient tiré.
31:16 Et là, on avait vu des réactions immédiates,
31:18 réactions qui se sont immédiatement tues
31:20 quand on a su que la balle venait des émeutiers
31:22 et qu'elle visait en plus initialement la police.
31:24 - On n'entend pas les cris de sa femme,
31:27 on n'entend pas les cris de ses enfants,
31:29 on n'entend pas les cris de sa famille,
31:31 on n'entend pas les cris parce qu'il est Guyanais,
31:33 parce qu'il est loin,
31:34 parce qu'il est victime des émeutiers
31:36 et pas de la police ?
31:37 - Parce qu'il est victime des émeutiers.
31:39 Moi, je pense que c'est l'élément central,
31:41 c'est l'indignation d'un coup,
31:43 aurait atteint le sommet du thermomètre
31:45 s'il s'agissait d'un policier.
31:46 Mais puisque ce n'est pas le cas,
31:47 on décide de laisser ça de côté,
31:49 ça devient une non-histoire.
31:50 Autrement dit, la victime n'était pas la bonne
31:52 et surtout, le tireur n'était pas le bon.
31:54 S'il y avait eu le tireur qui cadrait
31:56 avec le récit médiatique convenu,
31:57 alors là, l'indignation serait venue.
31:59 - En tout cas, penser à Karl Tharad
32:01 et à sa famille, à sa femme
32:03 et à ses deux enfants,
32:05 laissés donc seuls en Guyane.
32:08 Je me tourne vers vous, Guillaume Bigaud.
32:10 10 %, on va continuer un peu sur ce que disait
32:13 Mathieu Bocoté il y a quelques instants,
32:15 10 % selon Darmanin, des émeutiers
32:17 n'étaient pas français et en même temps,
32:19 il y avait un peu de Mathéo, un peu de Kévin,
32:21 pourquoi un tel déni ?
32:23 - 10 %, on dirait presque le nom d'une série.
32:26 C'est vrai que c'est la suite après le Stade de France.
32:30 Souvenez-vous, hier, il y avait les supporters
32:32 et les faux billets et maintenant,
32:34 on prend 10 % et les prénoms et tout est caché.
32:39 C'est des feuilles de vignes absolument dérisoires.
32:42 C'est un cache-misère pour cacher la réalité.
32:45 Moi, je veux bien qu'on dise que c'est sans doute
32:47 tout à fait vrai, d'ailleurs, il n'y avait que 10 % d'étrangers
32:49 mais ce qu'on parle, c'est un minute,
32:51 des 90 % restants.
32:52 Les 90 % restants, pas tous évidemment,
32:55 suivant l'expression consacrée,
32:57 mais les essentiels venaient de quartiers
32:59 dans lesquels l'immigration extra-européenne
33:01 représente 60, 70 % parfois de la population.
33:04 Donc c'est ça le problème.
33:06 Pourquoi le nier ? C'est ça la question.
33:08 Pourquoi le nier ? Pourquoi cacher ?
33:10 D'abord, il me semble que c'est vraiment très méprisant
33:12 pour les Français, pour le peuple français
33:14 dans son ensemble.
33:15 C'est-à-dire que ça part du principe
33:17 que les Français sont des enfants,
33:19 que si on leur dit la vérité,
33:20 ils vont devenir xénophobes, les beaufs vont devenir
33:22 islamophobes, etc.
33:24 Mais non, M. Darmanin, les Français,
33:26 ils jugent les gens par ce qu'ils font,
33:28 pas par ce qu'ils sont en réalité.
33:30 Les Français, ils savent parfaitement
33:32 qu'il y avait beaucoup de Mohamed,
33:34 beaucoup d'Abdel qui ne sont pas allés
33:36 brûler et piller.
33:38 C'est pas la peine de raconter des salades
33:40 ou des craques.
33:41 Ils savent également qu'il y avait des Linda Kebab
33:43 qui étaient du côté des forces de l'ordre
33:45 qui ont tenu la République, M. Darmanin.
33:47 C'est pas la peine de raconter des salades pas fraîches.
33:49 Ensuite, cette histoire de...
33:51 Ça me semble même, d'ailleurs, ce déni
33:53 spécialement méprisant
33:55 pour les immigrés assimilés.
33:57 Alors, je ne sais pas combien il y avait
33:59 de Kevin et de Mathéo, sans doute quelques-uns.
34:01 Moi, je ne pense pas qu'il y ait eu beaucoup
34:03 de Chang ou de Nguyen, ça m'étonnerait.
34:05 Enfin, passons.
34:06 Mais le plus grave, c'est que ce déni-là,
34:09 il est en train, finalement, d'attaquer
34:11 au fond ce qu'est l'identité française.
34:13 C'est-à-dire que la France, ça ne se résume pas
34:15 à des papiers.
34:17 Lorsque Manoukian est fusillé
34:20 en criant "Vive la France",
34:22 il n'a pas de papier français.
34:24 Il est français.
34:25 Lorsque les frères Klein,
34:27 qui sont des Français de souche,
34:29 comme on dit, ont été trahir leur pays
34:31 et rejoindre l'État islamique,
34:32 ce ne sont pas des compatriotes,
34:34 ce sont des traîtres.
34:35 Donc, il faut remettre un peu d'ordre dans tout ça.
34:37 Il y a évidemment un déni,
34:39 il y a une volonté de diversion qu'on voit.
34:41 On la voit, M. Darmanin.
34:43 On va tirer le fil.
34:44 Pourquoi on ne parlerait pas des cibles
34:46 qui ont été visées par les émeutiers ?
34:48 Parce que les cibles,
34:49 elles désignent des intentions.
34:50 Les mairies ont brûlé,
34:51 les supermarchés ont brûlé.
34:52 Alors, le président de la République
34:54 va faire un inventaire minutieux
34:56 de ce qui s'est passé.
34:57 J'espère qu'on nous dira
34:58 combien de magasins halal ont été brûlés,
35:00 combien de mosquées ont été pillées.
35:01 Ce serait intéressant de savoir.
35:03 Maintenant, si on continue dans le déni,
35:05 pourquoi le silence des autorités françaises ?
35:07 Je rappelle quand même
35:08 qu'on a rappelé notre ambassadeur en Italie
35:10 pour moins que ça.
35:11 On a rappelé notre ambassadeur
35:12 en Grande-Bretagne pour moins que ça.
35:13 Pourquoi les déclarations incendiaires
35:15 de M. Erdogan et de M. Tebboune,
35:17 président de l'Algérie,
35:18 président de la Turquie ?
35:20 Silence absolument radio.
35:22 Pourquoi la grossière manipulation
35:24 des indigénistes et des islamistes
35:26 à l'occasion des obsèques de Nahel
35:29 n'ont pas été dénoncés par le gouvernement ?
35:31 Pourquoi ?
35:33 Moi, je pense qu'il s'agit,
35:35 alors évidemment,
35:36 de ne pas alimenter le racisme,
35:38 ni l'islamophobie,
35:39 pas faire de peine à l'Algérie.
35:40 Ben oui, c'est triste, évidemment.
35:42 Ils passent leur temps à nous insulter
35:43 au lieu de s'occuper de leur propre population.
35:45 Ça serait dommage de riposter.
35:47 Je pense surtout, M. Darmanin, on vous a vu,
35:49 il s'agit de ne pas remettre en cause
35:51 la loi immigration,
35:52 parce que le président de la République
35:53 ne veut pas la durcir.
35:55 Je comprends que ce soit difficile
35:56 d'être ministre, M. Macron.
35:58 Alors même que ces émeutiers
36:00 sont souvent nés en France,
36:02 ce qu'a dit Gérald Darmanin,
36:03 parfois de parents français,
36:05 pourquoi leur intégration
36:07 semble ou est aussi problématique
36:10 pour certains ?
36:12 C'est une question
36:14 qui est d'autant plus paradoxale
36:16 qu'on nous dit, et c'est vrai,
36:18 que beaucoup de ces émeutiers
36:19 venaient de quartiers dits populaires.
36:21 Je rappelle cette formule
36:22 frappée au coin du bon sens de Jaurès,
36:24 est assez profonde d'ailleurs, cette formule.
36:26 La patrie, c'est le bien
36:27 de ceux qui n'ont rien.
36:29 En général, les riches n'ont pas besoin
36:30 d'appartenir à un groupe
36:31 parce qu'ils ont suffisamment
36:33 de prestige, de reconnaissance.
36:34 Les gens les plus modestes, en général,
36:36 sont très patriotes.
36:37 Mais les immigrants,
36:39 les descendants d'immigrés,
36:40 sont généralement super patriotes
36:42 pour la même raison.
36:43 D'abord parce qu'ils sont
36:44 généralement reconnaissants
36:45 à leur patrie d'origine
36:46 de leur donner des possibilités
36:48 économiques, sociales,
36:49 qu'ils n'ont pas dans leur propre pays.
36:51 Et en plus, parce que souvent
36:53 ils sont à cheval entre plusieurs cultures,
36:54 ils doivent faire le deuil souvent
36:55 de la culture d'origine.
36:56 Donc c'est un grand classique.
36:57 Même dans un pays comme le Japon,
36:59 qui est très fermé, très xénophobe.
37:01 Les yakuza, par exemple,
37:02 les gangsters japonais,
37:03 sont pratiquement tous
37:04 d'origine coréenne.
37:06 Et vous savez quoi ?
37:07 Ils sont tous hyper nationalistes japonais.
37:09 Ils revendiquent à bloc
37:10 leur japonitude.
37:11 Alors pourquoi ça ne fonctionne pas
37:13 cette fois-ci ?
37:14 En fait, ça continue à fonctionner.
37:15 Vous avez quand même
37:16 une surreprésentation, par exemple,
37:18 dans le vote pour le rassemblement national,
37:19 une surreprésentation des descendants
37:21 de l'immigration portugaise,
37:22 des descendants de l'immigration italienne, etc.
37:24 Mais pourquoi ça ne marche pas,
37:25 finalement, pour se dire
37:26 est-ce que c'est la faute de l'islam ?
37:27 Est-ce que c'est la faute
37:28 de la culture arabo-musulmane ?
37:29 Est-ce que c'est la faute de
37:32 la distance culturelle
37:34 avec l'Afrique, par exemple ?
37:35 Ça, c'est le discours identitaire.
37:37 Moi, je veux bien tout ce qu'on veut,
37:38 y compris le discours identitaire.
37:39 Tout n'est pas faux là-dedans.
37:40 Mais quand même,
37:41 arrêtons-nous cinq minutes.
37:42 Il y a d'autres paradoxes
37:43 qui sont très intéressants à éclairer.
37:45 La colonisation.
37:46 Alors là, on nous explique
37:47 que 5 millions de musulmans fidèles
37:49 qui vont à la mosquée,
37:50 ça menace la France et sa stabilité.
37:52 Moi, je veux bien.
37:53 Je rappelle quand même
37:54 que pendant la période de la colonisation,
37:55 quelques milliers d'officiers
37:57 et d'administrateurs des colonies
37:59 tenaient 110 millions de personnes
38:02 dans les colonies
38:04 avec des troupes,
38:05 pour la plupart indigènes,
38:06 pour la plupart musulmanes,
38:07 qui étaient d'une fidélité,
38:08 d'une loyauté absolument impeccables
38:10 à la France,
38:11 alors même que la France était,
38:12 il faut le dire,
38:13 pendant la colonisation,
38:14 relativement injuste.
38:15 Les descendants de ces gens-là
38:16 viennent chez nous maintenant,
38:18 alors que leur pays est libre,
38:20 a été décolonisé.
38:21 Ils viennent notamment profiter
38:22 des aides sociales,
38:23 d'un niveau de vie, etc.
38:24 et nous méprisent.
38:25 Vous voyez bien que c'est plus compliqué
38:27 que simplement le problème de l'Islam
38:29 en tant que tel
38:30 ou le problème de la distance culturelle.
38:32 Deuxième question.
38:33 Les cafés arabes de mon enfance.
38:34 Moi, j'ai grandi à la frontière
38:36 entre le 93 et Paris 20e arrondissement.
38:38 Il y avait des cafés,
38:39 ce qu'on appelait des cafés arabes.
38:40 Qu'est-ce que c'était les cafés arabes ?
38:41 C'était des gens qui,
38:43 généralement,
38:44 parlaient très mal le français,
38:45 étaient analfabètes,
38:46 travaillaient dans des usines
38:48 et buvaient, en fait, des pastis
38:50 et faisaient du tiercé dans des cafés à eux.
38:52 Ce n'est pas leurs enfants,
38:54 c'est leurs petits-enfants,
38:55 parfois leurs arrières-petits-enfants
38:56 qui sont en camisse
38:57 avec des barbes longues comme ça
38:58 et qui tirent sur des chichas.
38:59 Non, mais là, il y a une erreur système, en fait.
39:01 Parce que, normalement,
39:02 plus les générations succèdent
39:03 et plus il y a assimilation.
39:05 Là, plus les générations se succèdent,
39:07 pas tous, évidemment,
39:09 mais une partie des gens issus
39:11 de cette immigration,
39:12 et plus l'assimilation recule.
39:15 Alors, comment l'expliquer ?
39:16 Évidemment, il y a un travail de sable.
39:18 Travail de sable des islamistes,
39:19 travail de sable des indigénistes,
39:20 travail de sable de l'Algérie
39:21 qui essaye de contrôler ses ressortissants
39:23 et d'alimenter ce ressentiment.
39:25 Évidemment.
39:26 Évidemment qu'il y a un problème de nombre.
39:28 Depuis 2005, 4 millions d'immigrés
39:31 nous ont rejoints.
39:32 Depuis le début du premier quinquennat
39:34 de M. Macron, 1,7 million.
39:36 Il y a un problème de concentration,
39:38 de non-mixité.
39:39 Mais surtout, Christine,
39:40 il faut arrêter ce silence insupportable.
39:43 On ne peut pas taire la...
39:45 Moi, je veux bien qu'on tape sur les immigrés
39:46 et les enfants d'immigrés.
39:47 Mais pourquoi on tait la responsabilité
39:49 des dirigeants, de la classe dirigeante
39:52 du PS, de la gauche,
39:53 soi-disant gouvernement ?
39:55 On parle de l'extrême-gauche, on a raison.
39:56 On parle des écologistes, on a raison.
39:58 Ils jettent de l'huile sur le feu.
39:59 Mais la gauche de gouvernement, LR, Renaissance,
40:02 on en parle ?
40:03 C'est un minute ou pas ?
40:04 C'est là, je crois, qu'il y a un sujet.
40:05 Qu'est-ce qu'ils ont fait ?
40:07 Pardon.
40:08 Oui, c'est un peu ça la question, finalement.
40:11 C'est vrai, c'est une question.
40:12 Comme c'est la dernière, je me maîtrise.
40:14 Au-delà de l'origine des immigrés,
40:16 Guillaume Bigot,
40:17 où a été la responsabilité de la classe dirigeante ?
40:20 Et là, je vous laisse dire ce que vous en pensez.
40:22 Moi, je pense que cette responsabilité,
40:25 elle est absolument massive.
40:28 Elle est massive et elle est double.
40:30 C'est un en même temps.
40:31 C'est-à-dire qu'en même temps,
40:32 on renonce à toute assimilation.
40:34 Et en même temps, on continue l'immigration.
40:36 En même temps.
40:37 J'ai pas l'impression qu'ils voient qu'il y a un petit problème,
40:40 il y a un petit problème de contradiction.
40:41 Et donc, ce déni sur les ratés de l'immigration,
40:44 en fait, s'explique assez facilement.
40:46 Parce que s'ils admettaient ces ratés,
40:50 ils seraient obligés de faire des aveux gênants.
40:52 Alors quels aveux ?
40:53 Premier aveu, eux-mêmes.
40:55 Vous les entendez parler de la France ?
40:57 Je vous prouve qu'ils sont patriotes, les dirigeants.
40:59 Ils parlent de ce pays, pas notre pays.
41:02 Ils ne parlent jamais de la France,
41:03 ils parlent de la République.
41:05 C'est évidemment un cash sex ou un euphémisme.
41:07 Les valeurs républicaines.
41:08 Eux, ils ne sont pas fiers d'être français,
41:10 ils sont fiers d'appartenir à une surclasse diplômée, nomade,
41:14 qui s'est enrichie d'ailleurs grâce à la suppression
41:16 des frontières économiques et au marché mondial.
41:18 Et ils sont très fiers que leurs enfants
41:20 partent à l'international,
41:22 notamment dans les pays anglo-saxons,
41:23 pour faire des études.
41:24 Et ils sont prêts à s'expatrier au moindre problème.
41:26 C'est ça la classe dirigeante française,
41:27 ou européenne d'ailleurs.
41:28 Deuxième aveu qu'ils seraient obligés de faire.
41:31 Mais l'histoire des métiers sous tension,
41:33 c'est quoi l'histoire des métiers sous tension ?
41:36 C'est simple.
41:37 On vous dit que les Français,
41:38 d'ailleurs les immigrés qui sont déjà là,
41:39 sont des paresseux, ne veulent pas travailler, etc.
41:41 Donc ils vont faire venir d'autres.
41:42 Moi, je crois que c'est simplement
41:43 qu'ils ne veulent pas augmenter les salaires.
41:45 Ça me paraît beaucoup plus clair.
41:46 Et c'est la raison pour laquelle une Mélanie,
41:48 par exemple, en Italie,
41:49 n'a rien changé à l'immigration.
41:50 Elle continue.
41:51 C'est la raison pour laquelle
41:52 Sounac, par exemple,
41:53 continue à faire venir des immigrés.
41:54 Comme ça, les salaires n'augmentent pas.
41:56 Évidemment, c'est très intéressant.
41:57 Troisième aveu.
41:58 Le plan de la classe dirigeante,
42:00 il est très visible.
42:01 C'est-à-dire, c'est en fait,
42:03 c'est avoir un État sans nation.
42:05 C'est-à-dire de faire l'Europe.
42:07 Faire l'Europe, ça veut dire quoi ?
42:09 Ça veut dire qu'on détache d'un côté
42:10 la loyauté culturelle,
42:11 la loyauté linguistique, l'histoire,
42:13 tout ce qui est affectif,
42:14 tout ce qui permet aux individus
42:15 de se projeter d'appartenir à un groupe
42:17 et d'en tirer une fierté.
42:18 Ça, on le détache de la loi,
42:19 on le détache des institutions,
42:20 on le détache de l'État.
42:21 C'est une fabrique de Ikea, si vous voulez.
42:24 On retire tout ce qui est affectif
42:26 et on ne prend que des règles sèches.
42:28 Voilà.
42:29 Et donc, la classe dirigeante
42:30 ne peut pas avouer que son plan,
42:31 c'est transformer la France
42:32 en lander européen.
42:34 Elle ne peut pas avouer
42:35 que le patriotisme, c'est fini ou c'est mal.
42:37 Elle ne peut pas avouer
42:38 que l'assimilation, c'est fini ou c'est mal.
42:40 Et elle ne peut pas avouer
42:41 qu'elle continue l'immigration
42:42 parce qu'elle veut gagner de l'argent.
42:44 Et donc, elle se réfugie, évidemment,
42:45 dans le déni et dans le mensonge.
42:47 Très récemment,
42:52 Charnote Dornelas,
42:53 la syndicaliste policière Linda Kebab,
42:56 a accusé l'avocat de la famille de Nahel,
42:59 Maître Bousserou,
43:00 de mentir, de manipuler l'opinion
43:03 au risque d'envenimer
43:05 une situation déjà extrêmement tendue.
43:07 Quel est exactement le différent
43:09 entre les deux ?
43:10 Vous vous souvenez, au tout début,
43:12 on va dire, de cette histoire,
43:14 le jour où Nahel est mort,
43:15 on a eu la vidéo qui est immédiatement sortie.
43:18 La vidéo donnait une partie
43:21 de ce qui s'était passé le matin même.
43:23 Et Maître Bousserou, en effet, est sorti.
43:26 Alors, évidemment, il est avocat
43:27 de la famille de Nahel.
43:29 Et donc, il est venu parler de cette affaire.
43:32 Et il a parlé, notamment,
43:34 il a accusé les policiers
43:35 de s'être rendu coupable,
43:36 un, de faux en écriture publique,
43:38 et deuxièmement, d'avoir affirmé
43:40 qu'ils tiraient pour échapper à la voiture
43:42 parce qu'ils auraient été devant la voiture
43:43 et que la voiture leur fonçait dessus.
43:45 Et souvenez-vous, alors,
43:46 quand vous regardez, initialement,
43:48 Maître Bousserou est prudent.
43:51 Il sait comment parler,
43:53 c'est-à-dire qu'il dit toujours au conditionnel.
43:55 Simplement, comme il n'y a que lui qui parle
43:57 et seulement lui qui a des éléments,
43:59 eh bien, il fait le récit.
44:00 Et souvenez-vous, les premiers jours,
44:02 le récit, c'est qu'en effet,
44:03 un, on a tous la vidéo sous les yeux
44:05 qui est évidemment échoquante
44:06 puisqu'on voit les dix secondes
44:07 où le policier tire sur Naël
44:09 à l'intérieur de la voiture.
44:10 Et en plus de ça, le récit qui accompagne,
44:12 c'est que non seulement le policier
44:14 venu de nulle part dans cette vidéo
44:16 tire sur un jeune homme qui est au volant,
44:18 et en plus, derrière, il ment,
44:20 il organise son mensonge pour se protéger
44:22 puisque, évidemment, c'est le but.
44:24 La conséquence de ce récit construit initialement,
44:27 c'est l'emballement de tous
44:29 et derrière, en effet, les émeutes
44:30 que nous avons vécues.
44:31 Alors, il y a plusieurs strates.
44:33 Que l'émotion populaire soit émue,
44:35 que l'émotion populaire soit liée
44:37 à la vidéo que nous avons tous vue,
44:39 c'est normal, c'est à la fois le problème
44:43 et aussi la valeur ajoutée de la vidéo,
44:45 c'est qu'à la fois, on voit directement
44:47 et parfois, on ne voit qu'une partie
44:49 aussi directement.
44:50 L'émotion populaire, elle est normale.
44:52 Ensuite, que les journalistes n'observent jamais
44:54 aucune prudence dans les affaires
44:56 qui impliquent des policiers,
44:57 c'est déjà nettement plus gênant
44:59 parce que vous savez que ces interventions,
45:01 elles sont extrêmement techniques,
45:03 elles sont très bien faites,
45:05 elles sont très bien réalisées,
45:07 elles sont très bien réalisées
45:08 dans un contexte et forcément,
45:10 tout ça mérite de la prudence.
45:12 Je ne dis pas qu'il fallait dire le contraire.
45:14 Je dis que ça méritait de la prudence au minimum
45:17 et alors derrière, que des responsables politiques
45:19 jusqu'au président de la République
45:21 terminent carrément l'enquête
45:22 avant même qu'elle commence,
45:23 alors là, par contre,
45:24 c'est du domaine de l'hallucinant.
45:25 C'est-à-dire que ça n'arrive jamais,
45:27 sauf quand il y a des policiers impliqués
45:29 parce que c'est aussi une manière,
45:31 c'est une manière sociale que de dire "on participe".
45:33 Éric Dupond-Moriti, ministre de la Justice,
45:35 a quand même expliqué qu'Emmanuel Macron
45:37 avait jugé que le policier était inexcusable
45:40 et que le geste était incompréhensible
45:42 ou inqualifiable
45:43 et Éric Dupond-Moriti, ministre de la Justice,
45:45 dit "c'est normal que le président de la République
45:47 communie à l'émotion populaire".
45:49 Un certain Christophe Castaner
45:51 nous avait dit la même chose en son temps.
45:53 Alors, précédemment, qu'un ministre de la Justice
45:55 nous explique que dans certaines situations,
45:57 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
45:59 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:01 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:03 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:05 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:07 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:09 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:11 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:13 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:15 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:17 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:19 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:21 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:23 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:25 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:27 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:29 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:31 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:33 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:35 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:37 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:39 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:41 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:43 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:45 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:47 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:49 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:51 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
46:53 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
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48:17 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
48:19 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
48:21 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
48:23 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
48:25 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
48:27 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
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48:31 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
48:33 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
48:35 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
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54:03 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
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57:09 c'est bien que le président soit au-dessus des lois,
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