Face à l'Info (Émission du 03/07/2024)

  • il y a 2 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00Bonsoir à tous. 19h, c'est l'heure. Simon Guillet en pleine forme ce soir pour les infos du soir.
00:07Absolument. Bonsoir, chère Christine et bonsoir à tous, chers téléspectateurs.
00:10Nous avons appris cet après-midi le décès de Roland Dumas, figure de la politique française pendant près de 60 ans.
00:16Il aurait été ministre des Affaires étrangères sous François Mitterrand et président du Conseil constitutionnel.
00:21Roland Dumas nous a quittés à l'âge de 101 ans.
00:24A peine ouverte et déjà saturée, la plateforme de vote en ligne pour les Français de l'étranger a ouvert ce midi
00:29mais n'est déjà plus accessible. Le gouvernement invite donc les électeurs à se reconnecter un petit peu plus tard dans la soirée.
00:35Les Français de l'étranger ont jusqu'à demain 18h pour voter électroniquement.
00:39Et puis le cinéaste Benoît Jacot mis en examen. Il est accusé de violences sexuelles par trois actrices.
00:44Benoît Jacot a été placé en garde à vue lundi, tout comme Jacques Doyon, visé par la même enquête.
00:48Jacques Doyon a lui été relâché pour des raisons médicales, Christine.
00:53Merci mon cher Simon. Et au sommaire ce soir, le tout premier sondage depuis les désistements.
01:01Sondage Harris Interactive. Le RN n'obtiendrait qu'environ 200 sièges.
01:08La majorité absolue s'éloigne-t-elle pour le Rassemblement national ?
01:12Y a-t-il encore des possibilités ? Tour de table avec nos mousquetaires dans un instant.
01:18Mais où est la démocratie ? Chaque jour amène son lot d'injonctions.
01:22Tout sauf le RN. Chaque jour sans répit. Un totalitarisme déguisé en illusion.
01:28Des consignes de vote, tel un leitmotiv, s'imposent à tous comme des dogmes oppressants.
01:33Comment nous éloigner de notre libre choix intuitif ?
01:37Comment nous plonger dans un système aliénant ?
01:40Pourquoi la mécanique du front républicain a-t-elle quelque chose de totalitaire ?
01:45L'édito de Mathieu Beaucoupté.
01:48Vous avez voté en masse pour le RN ? On vous prépare un parlement pluriel.
01:52Vous avez voté en masse pour le RN ? On vous concocte une majorité plurielle.
01:58Vous avez voté en masse pour le RN ? Une grande coalition s'organise.
02:02Vous avez voulu supprimer la Macronie ? Elle renitera quand même par cette coalition.
02:08Coalition à l'image des Pays-Bas, de l'Italie, de l'Espagne, de l'Allemagne.
02:11La dernière façon pour corriger le vote des Français.
02:17Ces Français qui n'ont de cesse de voter RN en masse aux européennes et aux législatives.
02:21Une victoire coûte que coûte, même contre les Français, même une victoire à l'apirus.
02:26L'analyse de Gabriel Cluzel.
02:29Tremblé au nom de l'extrême droite. Le terme de tous les dangers.
02:33Celui qui fait frémir, celui qui fait rugir.
02:36Mais qu'est-ce que l'extrême droite ?
02:38Si on met de côté la parenthèse de Vichy, ce qu'on appelle l'extrême droite n'a jamais réussi à atteindre le pouvoir.
02:44Que ce soit sous la quatrième ou la cinquième république.
02:47Il faut remonter au maréchal de Mac Mahon, président en 1873.
02:52Pour voir un ultra conservateur diriger le pays.
02:56Et sans l'extrême droite, le regard de Mac Menand.
03:01La montée du RN est le fruit de la déconnexion des élites et du peuple.
03:06Les élites perdent pied.
03:08Médias, intellectuels, syndicats, associations ignorent les besoins réels des Français.
03:14Une fracture grandissante, un fossé qui se creuse encore.
03:17Un fossé qui a la forme du Rassemblement National.
03:20Ces élites sourdes aux revendications populaires font monter la colère.
03:24Encore un peu plus, comment en est-on arrivés à avoir un peuple abandonné
03:29par ceux qui devraient le représenter ?
03:32Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:35Et puis, qu'est-ce que ce coup d'état administratif dont on entend parler depuis quelques jours ?
03:40D'un côté, Marine Le Pen dénonce ce coup d'état.
03:43De l'autre, l'Elysée lui demande de garder son son froid.
03:46Mais il y a bien toute une organisation mise en place pour éviter à la fois l'arrivée du RN
03:51et pour bloquer ses actions et ses décisions, non ?
03:54Ce sera l'édito de Mathieu Bocoté.
03:56Une heure avec nos mousquetaires.
03:59Un peu de dimension, la haute dimension de l'information.
04:02Je vais finir par trouver une nouvelle femme.
04:04C'est parti !
04:05D'abord, regardez une photo.
04:21La photo d'un homme qui est arrivé comme ça dans la campagne.
04:25C'est le père d'Emmanuel Macron.
04:28Il s'appelle Jean-Michel Macron.
04:30On ne l'avait pas encore vu.
04:32Je ne sais pas, vous l'aviez déjà vu ?
04:33Non.
04:34Non ?
04:35Non.
04:36Juste pour dire bienvenue dans la campagne au père d'Emmanuel Macron
04:39et qui dit qu'il était déjà au courant de la dissolution.
04:42Je voulais vous parler.
04:43C'est un médecin qui est au chevet de son fils.
04:45Mais il paraît qu'il n'a pas souhaité j'annule l'anniversaire à son père.
04:49Ce n'est pas très sympa.
04:51En tout cas, notre cinquième mousquetaire ce soir.
04:53Bienvenue.
04:54D'abord, Mathieu Bocoté.
04:56Un nouveau rassemblement à lui en ce moment même.
04:59Place de la République à Paris pour en dire non à l'extrême droite.
05:03La CGT, l'Humanité, Mediapart, SOS Racisme sont de la partie.
05:08Pas un jour, on le disait sans manifestation, pas un jour sans injonction.
05:13Espérons que les Français ont bien compris le message.
05:17Un message, peut-on dire, Mathieu, porté par une logique totalitaire ?
05:22Potentiellement.
05:23C'est-à-dire dès lors qu'on aboli la possibilité du désaccord.
05:26Dès lors qu'on dit c'est le bien contre le mal.
05:29Dès lors qu'on dit soit vous votez de notre côté,
05:31soit vous perdez votre âme, soit votre âme brûlera dans l'enfer anti-républicain jusqu'à la fin des temps.
05:36Disons que c'est une logique qui n'est pas vraiment démocratique.
05:38Vous savez, j'ai eu l'occasion de le dire à quelques reprises,
05:41je ne suis pas de ceux qui sont surpris de l'efficacité du front républicain, comme il s'appelle.
05:46Je ne suis pas surpris de son efficacité pour une raison simple.
05:50C'est parce qu'il structure l'ensemble de la vie politique française depuis 40 ans.
05:56Donc, dès lors qu'il structure la vie politique française depuis 40 ans,
05:59il a conditionné la population, il a conditionné à tout le moins les élites,
06:04il conditionne l'ensemble de la vie publique.
06:06Et quand, j'y reviendrai dans un instant, mais quand un régime se sent menacé,
06:12il peut se montrer très violent, symboliquement, politiquement ou autre,
06:16mais on n'y est pas heureusement encore,
06:18pour se maintenir contre un peuple accusé d'insurrection, de soulèvement, de jacquerie.
06:25Alors, comment fonctionne ce front républicain en ce moment?
06:29Il y a eu, rappelez-vous, c'était dimanche, on a l'impression que c'était il y a un siècle,
06:33le moment d'effroi.
06:35Oh là là, c'est terrible, les fachos font 33 % dans l'esprit.
06:39Les fachos sont au seuil du pouvoir.
06:42Je précise que 33 %, c'est loin de 51 %, en passant.
06:45Donc, c'est loin de la majorité en tant que telle.
06:47Mais le système a besoin immédiatement de mettre de l'avant un effroi terrible
06:52pour mobiliser les consciences, ou à tout le moins mobiliser les organisations,
06:57mobiliser les figures publiques, pour les obliger chacune à se positionner immédiatement.
07:02Attention, l'heure est grave, vous êtes obligés de vous positionner maintenant
07:07pour contredire l'avènement de cette force terrible qui pourrait gagner les élections.
07:12D'autant, on le sait, on était au terme des élections européennes,
07:15qui s'étaient vécues aussi sur le mode du carnaval antifasciste.
07:19Alors, il y a l'effroi.
07:21L'effroi à partir de la mémoire antifasciste,
07:24avec toujours cette idée qu'on a...
07:26L'antifascisme est le mythe fondateur de l'Europe depuis 1945,
07:29avec cette originalité, je prends la peine de le redire encore une fois,
07:32qu'on a étendu sans cesse la définition du fascisme depuis quelques décennies.
07:36Il ne faut pas oublier que dans l'histoire récente de France,
07:39Jacques Chirac a été traité de fasciste,
07:41le général de Gaulle a été traité de fasciste.
07:44François Mitterrand, quant à lui, c'est plus compliqué,
07:47parce qu'il avait une jeunesse un peu complexe.
07:49Mais quoi qu'il en soit, on va accepter de le servir sans gêne.
07:52M. Glucksmann, d'ailleurs, est un héritier d'un parti fondé par un homme qui a eu la francisque.
07:56Fin du détail.
07:58Et puis on a vu hier, dans Face à l'info, les mots de François Mitterrand.
08:01Ah oui, oui, qui a pu dire autre chose dans sa vie ensuite.
08:04Donc là, on est dans une réactivation du mythe politique
08:08sur lequel repose l'ensemble de la vie publique.
08:12Je vous sens très pessimiste.
08:14Ni pessimiste ni optimiste.
08:16Non, non, non, il est 19h09, là, je vous sens un peu fébrile.
08:20On fera un petit tour de table dans un instant pour savoir.
08:23Je décris les choses telles que je les vois, sans pessimisme ni optimisme.
08:26Je vois la nature humaine telle qu'elle est, dis-je modestement.
08:29Ensuite, comment ça fonctionne pratiquement?
08:32La première étape, on l'a vu, avant même les désistements,
08:35c'était la mobilisation des associations.
08:38Il faut que toutes les associations qui, d'une manière ou de l'autre,
08:41gravitent autour du pouvoir, se mobilisent
08:45et envoient le signal qu'elles ont entendu l'appel.
08:48Il est nécessaire de lutter contre l'extrême droite qui vient.
08:51Donc là, on a vu les universités, notamment, des journalistes,
08:54notamment de 20 Minutes, qui se sont mobilisés
08:57dans la lutte contre l'extrême droite.
08:59On sait désormais quel est le biais idéologique du 20 Minutes, par exemple,
09:02mais ce n'est pas le seul.
09:04Une mobilisation de tous les corps constitués
09:06qui envoient le signal que ce serait catastrophique
09:09si les Français votaient pour ce parti, le RN dans les circonstances.
09:12Vient ensuite le temps des désistements.
09:15Ça fait après 48 heures, 24 heures.
09:17Ça s'est fait très rapidement.
09:19Il ne faut juste pas se tromper.
09:21En moins de 24 heures, c'était réglé, en fait.
09:23En moins de 24 heures, le signal avait été envoyé
09:25et chacun était prêt à se désister
09:27pour dévoiler le visage du parti unique qui ne dit pas son nom,
09:31qui va de LFI au LR à bien des égards,
09:34qui intègre toutes les nuances, non pas de l'arc républicain,
09:37mais des partis du régime décidés à se maintenir.
09:41Ensuite, il y a, ne l'oublions pas, les intellectuels.
09:44Hier, une tribune d'historiens, Marc faisait référence,
09:48mais ce ne sont pas les seuls,
09:50qui mobilisent encore une fois le même langage.
09:52Vous noterez, c'est toujours avec les mêmes mots,
09:54le même langage qu'on décide de jouer,
09:57de rentrer dans l'orchestre antifasciste.
09:59Donc, on dit la démocratie est en danger,
10:01les Français pourraient faire un choix absolument terrible.
10:04C'est le retour de Vichy.
10:06Il y a des variations selon les uns et les autres.
10:08Pourquoi je parle des intellectuels ici et des anciens politiques?
10:11Est-ce que cette figure, cette noble figure,
10:14reconnue pour la qualité de sa morale,
10:17a senti le besoin de dire aux Français de quelle manière voter?
10:20Ensuite, qu'est-ce qui est intéressant là-dedans?
10:22C'est qu'on est dans une séquence qui est semblable
10:24à ce que Orwell appelait en 1984 les deux minutes de la haine.
10:28Les deux minutes de la haine, comment ça fonctionne?
10:30Vous avez un ennemi qui est projeté publiquement.
10:33Tout le monde peut le reconnaître.
10:35Et tous doivent participer à ce moment-là,
10:37à ce moment de dénonciation de l'ennemi.
10:40Tous doivent le faire.
10:42C'est presque un rituel.
10:44Et avec l'enjeu suivant, il ne s'agit même pas de s'y opposer.
10:48Quelqu'un qui dirait « je suis contre ce rituel »,
10:50celui qui se contente d'être silencieux
10:53passe déjà pour un dissident.
10:56Dans les circonstances présentes, le silence est une dissidence.
11:00Celui qui ne dit pas, qui ne confessera pas,
11:02soit depuis dimanche ou jusqu'à vendredi, samedi,
11:05qu'il est apeuré à l'arrivée du RN au pouvoir,
11:08celui-là s'affiche, sans même s'en rendre compte,
11:11comme un ennemi du régime.
11:13Vous êtes obligé, en ce moment, de signer une pétition,
11:17quel que soit votre milieu, pour montrer votre effroideur.
11:20Vous savez, c'est ça la fonction des pétitions.
11:22Non pas savoir qui se retrouve sur la pétition,
11:24mais qui refuse de la signer.
11:26Et quand on voit qui a refusé de signer une pétition,
11:28on sait dès lors qui est l'ennemi à abattre symboliquement.
11:32Donc, il n'est pas possible d'avoir piscine.
11:34Il n'est pas possible de dire « j'ai autre chose à faire
11:37que de participer au carnaval ».
11:39On est dans un moment d'hystérisation du débat politique.
11:43On est dans un moment où tous doivent s'afficher.
11:46Et le vote n'est plus secret.
11:48Qu'on se comprenne bien, le vote n'est plus secret
11:50depuis dimanche dernier.
11:52Tous sont obligés, c'est une forme d'inquisition nouveau genre,
11:55dans l'espace public, affichez-vous, dévoilez-vous,
11:58et si vous osez vous replier derrière « mais mon vote est secret »,
12:02c'est donc que tu as quelque chose à cacher.
12:04Et si tu as quelque chose à cacher,
12:06c'est un vote coupable.
12:08Et si c'est un vote coupable, nous ne te pardonnerons pas.
12:11Et ça nous rappelle à quel point la mécanique de la transparence
12:15est une mécanique totalitaire.
12:17Dès lors que vous considérez, il y a deux choix possibles,
12:20le bien et le mal, donc il y a un choix possible.
12:22Ensuite, il y a la transparence.
12:24Tous doivent s'afficher publiquement.
12:26Il ne sera pas permis d'être discret.
12:29Il ne sera pas permis d'être silencieux.
12:32Vous devez vous aussi répéter la prière du moment.
12:35Vous devez vous aussi répéter le slogan du moment.
12:38Vous devez, dès lors que vous avez le début d'un petit pouvoir
12:41symbolique dans l'espace public, vous afficher.
12:44Si vous ne le faites pas, sachez que nous ne vous oublierons pas.
12:48Vous serez désormais fiché XD.
12:51X droite, c'est pire encore que fiché S.
12:55À ce sujet, j'ai une petite pépite pour vous ce soir.
12:58Oh, j'en ai trouvé une bonne, dans un instant.
13:01Justement à ce sujet, Mathieu,
13:03je vous laisse terminer votre chronique,
13:05parce qu'on dit pourtant et on le répète, Mathieu,
13:07que ce front républicain ne fonctionne plus.
13:09D'ailleurs, on verra avec Charlotte, dans un instant,
13:11la déconnexion, parce qu'il y a toutes ces associations,
13:13tous ces organismes, mais ils ne fonctionnent plus, dit-on.
13:16Est-ce encore vrai?
13:18Je ne suis pas d'accord.
13:19Ils fonctionnent peut-être moins, mais ils fonctionnent toujours.
13:22En fait, il faut diviser la population
13:24en catégories sociologiques distinctes.
13:26Sur qui ce front républicain ne fonctionne-t-il plus?
13:30Je dirais chez ceux qui subissent ce régime,
13:33qui subissent le régime diversitaire,
13:35l'idéologie dominante, le progressisme obligatoire.
13:38Ceux qui le subissent et qui, finalement, ont décidé...
13:41Désolé, on vous largue, finalement.
13:43C'est-à-dire ne croient plus les élites,
13:45ne croient plus le discours médiatique, souvent.
13:47Donc, rejettent...
13:49Ils vont même, quelquefois, convertir l'interdit en désir.
13:52Vous nous interdisez de voter pour eux,
13:54alors nous allons voter pour eux.
13:56Donc, ça existe dans la population.
13:58C'est, on pourrait dire,
14:00chez tous ceux qui sont extérieurs aux sphères du pouvoir.
14:03Chez ceux qui subissent plutôt que chez ceux qui gouvernent.
14:07J'ajouterais chez ceux qui subissent
14:09et qui n'ont pas l'ambition ou même l'espoir
14:12d'appartenir demain aux catégories sociales dominantes.
14:16Donc, j'ajoute, le commun des mortels
14:18ne vote pas en fonction de la mythologie antifasciste.
14:21Ils votent en fonction de son quotidien.
14:23Si vous subissez l'insécurité,
14:25si vous devenez minoritaire culturellement chez vous,
14:27si vous constatez que votre pays
14:29est constamment déconstruit d'une manière ou de l'autre,
14:32vous voulez finalement exprimer votre désaccord avec cela.
14:35Et si on se participe, se présente en disant
14:37je suis d'accord avec vous,
14:39cette déconstruction, nous ne voulons pas,
14:41cet anéantissement de votre culture, nous ne voulons pas,
14:43cette perte de vos libertés, nous ne voulons pas,
14:45cette perte de pouvoir d'achat, nous ne voulons pas,
14:47il y a les bonnes chances que le commun des mortels
14:49s'identifie à ce parti.
14:51Parce que quels sont les deux autres pôles
14:53dans le débat public en ce moment,
14:55c'est la déconstruction accélérée de la culture,
14:57de l'identité,
14:59et pour ce qui est du bloc macroniste,
15:01c'est adaptez-vous au nom de la modernité
15:03mais sacrifiez encore une fois votre identité.
15:05C'est un choix politique légitime,
15:07ce n'est pas le choix de tous.
15:09Donc inversement, pourquoi ça fonctionne encore ?
15:11Dès lors que vous fonctionnez,
15:13dès lors que vous quittez les catégories sociologiques
15:15qui subissent la société,
15:17dès lors que vous rejoignez les élites,
15:19la condition pour appartenir à l'élite,
15:21c'est un immense conformisme,
15:23il ne faut jamais l'oublier.
15:25Pour être capable de se hisser
15:27comme président de telle association,
15:29comme grand professeur, comme grand ci, comme grand ça,
15:31il faut avoir répété les bonnes prières
15:33au fil de sa carrière,
15:35il faut avoir répété les bons slogans,
15:37il faut avoir montré patte blanche,
15:39il faut avoir envoyé le signal
15:41qu'on est d'accord avec le système.
15:43Donc si vous voulez avoir
15:45une promotion dans la vie,
15:47si vous voulez vous hisser dans la société,
15:49dans le corps social dominant,
15:51eh bien, vous devez embrasser
15:53cette idéologie dominante.
15:55Puis on nous dit souvent, vous savez, les diplômés,
15:57c'est pas comme les cutéreux un peu édentés,
15:59ascendants, qui ont le culot de voter
16:01RN ou autre, ces gens-là,
16:03plus vous êtes diplômés, plus vous êtes d'accord
16:05avec l'idéologie dominante.
16:07Il ne faut juste pas oublier que pour être capable d'accéder,
16:09sauf dans certains domaines très particuliers
16:11qui relèvent des sciences dures,
16:13pour être capable justement de rejoindre le sommet
16:15de la pyramide sociale dans l'université
16:17ou par les chemins qui les conduisent,
16:19c'est d'accepter les bons slogans.
16:21Donc pourquoi fonctionne encore le Front républicain?
16:23Il fonctionne très bien parce que tous ont compris,
16:25et je le redis, pour peu qu'ils aient
16:27un minimum d'ambition sociale,
16:29et il y a beaucoup de gens qui en ont,
16:31que s'ils veulent ne pas être dégommés
16:33de leur poste, de leur situation,
16:35de leur situation, de leur vie de famille,
16:37ils devront prononcer
16:39la petite prière d'ici dimanche
16:41en Nopasaran, Nopasaran,
16:43avec ou sans la chanson.
16:45À quoi pourrons-nous nous attendre
16:47si le Front républicain
16:49l'emporte ce dimanche?
16:51Alors, la première chose,
16:53vous savez, un régime qui a peur,
16:55c'est ce que disait Ferreiro, un des grands historiens du XXe,
16:57un régime qui a peur est un régime qui se radicalise.
16:59Or, le régime a eu peur.
17:01Quelque part dans la nuit de dimanche à lundi,
17:03le régime a eu peur.
17:05Il en a rajouté dans l'effroi, mais il a eu peur.
17:07Dès lors, quelle est la première étape?
17:09On peut dire que le mouvement
17:11qui sera rapproché des portes du pouvoir,
17:13on fera tout pour que plus jamais
17:15ils ne puissent s'en rapprocher.
17:17Dans le cas présent, c'est l'ERM.
17:19Il faut se souvenir, dès lors qu'il est apparu
17:21au début des années 80,
17:23c'est un mouvement qui s'opposait
17:25à l'immigration massive, à différentes choses.
17:27Pour être capable de l'interdire symboliquement,
17:29on l'a tout de suite fascisé,
17:31on l'a nazifié. Ensuite, il y a certains
17:33de ces cadres qui ont pu dire
17:35de véritables horreurs, on le sait,
17:37donc il s'est pas aidé toujours, c'est le moins qu'on puisse dire.
17:39Mais sur le fond des choses, c'est un mouvement
17:41qu'on a fascisé le plus vite possible
17:43pour le rendre infréquentable.
17:45Dès lors, si vous le rejoignez, vous saviez
17:47que vous rejoignez des parias. Qui a envie
17:49d'un destin de paria? Cela dit,
17:51quelle est la suite si le Front républicain l'emporte?
17:53Première chose, je crois qu'il faut le prendre au sérieux,
17:55une élimination ou à tout le moins
17:57une disqualification des médias
17:59qui auront été accusés d'avoir favorisé la chose.
18:01Il ne faut pas se tromper,
18:03le régime ne tolère plus l'idée
18:05d'un récit qui remet en question sa propre grandeur.
18:07Ou alors la mise au pas
18:09des médias qui, sans pour autant
18:11avoir été accusés directement, auraient pu
18:13s'éloigner un peu du Front républicain.
18:15Regardez ce qu'il dit dans la presse ces jours-ci, on le voit.
18:17C'était déjà le cas avant.
18:19Oui, mais là, ça frappe d'autres médias.
18:21Deuxièmement, modification du mode de scrutin,
18:23ça m'apparaît inévitable, pour empêcher
18:25demain une majorité
18:27du Bloc national.
18:29On change les règles parce que ces règles
18:31ont failli nous échapper.
18:33Matraquage antifasciste dans les médias à temps plein,
18:35extension des lois liberticides.
18:37En fait, on va, je crois, changer
18:39les règles du jeu
18:41pour que plus jamais cette possibilité
18:43d'un Bloc national au pouvoir n'arrive.
18:45Je note, soit dit en passant, ce sera ma dernière réflexion,
18:47que déjà le système
18:49se mobilise aussi, tous les partis
18:51se liguent, se fédèrent déjà
18:53dans l'idée de ce qu'ils appellent la majorité plurielle,
18:55un gouvernement d'union républicaine,
18:57pour faire en sorte que les partis
18:59se réapproprient le pouvoir
19:01contre un peuple qui a déçu.
19:03Les partis contre le peuple,
19:05était-ce vraiment l'idée de la
19:07Première République du général de Gaulle ?
19:09Je n'en sais rien.
19:11Merci pour votre regard.
19:13On va faire un tour de table dans un instant
19:15pour savoir s'il y a un peu d'espoir
19:17pour cette majorité absolue
19:19pour le RN, et est-ce qu'il y a un peu
19:21d'espoir aussi pour cette coalition ?
19:23On va parler de ça avec vous, ma chère Gabrielle,
19:25puisque lundi matin, la France
19:27qui dimanche a voté
19:29massivement pour le RN,
19:31faisant arriver ce parti en tête.
19:33Rappelons qu'en valeur absolue,
19:35le nombre de voix du RN a été multiplié par 3
19:37en deux ans,
19:39se réveillera peut-être avec un gouvernement
19:41de gauche.
19:43Majorité plurielle, parlement pluriel,
19:45coalition plurielle,
19:47Gabrielle plurielle...
19:49Non mais dites-nous tout !
19:51Je suis toute seule pour le moment dans ma tête.
19:53Là j'ai l'impression que c'est l'espoir
19:55qui renaît de cette
19:57coalition.
19:59C'est ça qui est assez incroyable,
20:01c'est que la France, dans tous les sondages,
20:03à l'élection, a montré qu'elle voulait
20:05moins d'immigration, plus de sécurité,
20:07plus d'autorité, tout simplement
20:09plus de France, et bien
20:11la France aura
20:13plus d'immigration, moins de sécurité,
20:15moins d'autorité, plus de
20:17Palestine, tout est normal.
20:19Parce qu'il va bien falloir remercier
20:21ceux qui à l'extrême-gauche se seront mobilisés,
20:23vous comprenez, qui seront désistés,
20:25qui auront joué ce jeu
20:27de ces bons
20:29ou loyaux services,
20:31dirait certains, mutuels,
20:33quitte à s'asseoir sur les électeurs.
20:35Parce que je pense quand même
20:37aux plus emblématiques, ceux de
20:39Leslie Mortreux, Anne Tourcoing,
20:41dont les électeurs sont priés d'aller voter.
20:43Gérald Darmanin, je rappelle que Leslie Mortreux
20:45elle avait parlé d'abject
20:47loi raciste de Gérald Darmanin.
20:49Aujourd'hui elle recommande à ses électeurs d'aller
20:51voter pour l'auteur de l'abject loi
20:53raciste. Donc c'est plus une couleuve,
20:55c'est un bois constructeur.
20:57Et on peut penser aussi
20:59à ceux de Noé Gauchard,
21:01sommé d'aller voter, Elisabeth Borne,
21:03orphève de la réforme des retraites.
21:05Alors il y a encore 4 jours,
21:07Noé Gauchard, vous savez comment il l'appelait Elisabeth Borne ?
21:09Il l'appelait la casseuse sociale.
21:11Et il y a quelques mois, au moment de la réforme des retraites,
21:13Elisabeth Borne, elle l'appelait
21:15les électeurs finalement de Noé Gauchard,
21:17les casseurs tout court.
21:19Et bien tout cela s'est terminé, embrassons-nous
21:21Folville, c'est merveilleux.
21:23Et est-ce qu'il faut dire que ça fonctionne ?
21:25Est-ce qu'on peut être sûr que ça fonctionne ?
21:27C'est la même question que je vous repose par rapport à Mathieu Bocoté,
21:29mais là pour la coalition.
21:31C'est vrai que si on regarde les sondages,
21:33parlons pour le moment de la méthode
21:35sur les électeurs,
21:37si on regarde les sondages, ça a l'air de fonctionner.
21:39Même si on peut avoir tendance
21:41à penser que les électeurs sont dotés
21:43d'une carte électorale, mais aussi d'un cerveau.
21:45Et que leur premier choix ne fait pas
21:47d'eux des victimes,
21:49des marionnettes
21:51sous emprise d'un gourou.
21:53Et ce matin, Gabriel Attal, du reste sur une radio
21:55du service public, a eu maille à partir,
21:57a eu forte affaire avec un
21:59policier qui disait « moi je n'ai jamais
22:01voté Rassemblement National,
22:03je votais pour vous, mais aujourd'hui il est hors
22:05de question que je vote la France insoumise
22:07et donc je vais m'abstenir. »
22:09Puisque c'était la seule alternative qu'on lui proposait
22:11dans sa région.
22:13Mais imaginons que ça fonctionne.
22:15Imaginons que ça fonctionne et qu'au moins
22:17suffisamment, que ça fonctionne
22:19au moins suffisamment pour éviter que le RN ait la
22:21majorité absolue.
22:23Donc comme je le disais, il faudra
22:25remercier tous ces braves gens qui auront prêté
22:27main forte et donc ouvrir son gouvernement
22:29à gauche. Comme l'a fait
22:31Mutatis Mutandis,
22:33Pedro Sanchez en Espagne,
22:35il était distancé
22:37par la droite aux élections, et bien
22:39qu'à cela ne tienne, il a multiplié
22:41les compromis, les alliances avec
22:43Podemos, puis Sumar, pour rester au pouvoir
22:45depuis 2018.
22:47Alors pour une majorité plurielle,
22:49vous savez ça c'est l'expression de
22:51Gabriel Attal, alors c'est joli
22:53pluriel, puisque ça donne une impression de
22:55diversité. La pluralité
22:57c'est la démocratie, et bien non, c'est
22:59précisément la démocratie
23:01qui a été éradiquée.
23:03Alors c'est très malin,
23:05ou pas, quand on y réfléchit.
23:07Alors on va marquer une pause,
23:09parce qu'on a entendu le chef de l'Etat
23:11qui a dit oui, mais pas de LFI
23:13au gouvernement. Alors une fois que
23:15les listes sont déposées, tout est scellé,
23:17on a bien fait toutes ces petites...
23:19LFI au gouvernement, de toute façon, les jeux sont
23:21faits. On en parle dans un instant avec vous,
23:23la déconnexion, ma chère Charlotte,
23:25l'extrême droite, qu'est-ce que c'est ? On en parle
23:27avec vous, et Mathieu Bocoté, coup d'Etat
23:29administratif, qu'est-ce que c'est concrètement ?
23:31Ouh là là, que des définitions, et puis une petite pépite.
23:33Hum...
23:39Bon, on a un dilemme, je vous partage...
23:41Oui, oui, on est à l'antenne, ne vous inquiétez pas.
23:43J'ai l'habitude, on est...
23:45Freestyle ! J'ai une question
23:47pour vous. Hashtag face à l'info, vous allez
23:49voter dimanche, vous avez
23:51un bulletin Renaissance, un bulletin
23:53LFI, vous votez pour
23:55qui ? Vous votez blanc, nul,
23:57Renaissance ou LFI ?
23:59Hashtag face à l'info, on ne donne
24:01pas le résultat à l'antenne, mais je regardais quand même
24:03vos réponses.
24:05Le nouvel institut
24:07de sondage, Christine Kelly.
24:09S'il vous plaît, hashtag face
24:11à l'info, j'ai une petite pépite pour vous,
24:13si vous répondez à mes questions,
24:15j'attends vos réponses. Gabriel, on est
24:17en train de parler de cette majorité plurielle,
24:19ce Parlement pluriel, cette coalition
24:21qui existe partout en Europe. Alors, c'est peut-être
24:23de l'espoir, en tout cas, c'est l'espoir de la Macronie,
24:25une opération potentiellement
24:27gagnante, on peut le dire à court terme,
24:29mais à moyen terme, à long terme, qu'est-ce que ça
24:31pourrait donner ? Moi, je crois que ça va ébranler
24:33la vision qu'ont les électeurs français
24:35du paysage politique. Et cette
24:37victoire peut se révéler être une victoire à la Pyrus
24:39pour une plus grande défaite en
24:412027. Alors, il faut savoir
24:43que majorité plurielle, je suis allée voir
24:45sur le site
24:47mots, les langages du politique, à l'onglet
24:49majorité plurielle, trajectoire
24:51d'une formule, donc j'ai vu
24:53que ça avait été inventé
24:55à la fin des années 90 et au début
24:57des années 2000.
24:59Et c'est associé à la méthode Jospin,
25:01la méthode des winners, comme chacun sait.
25:03Donc, ça aurait été inventé
25:05par l'équipe de campagne réunie
25:07autour de Lionel Jospin en avril
25:091997. Donc,
25:11Raël Planck, c'est lui qui a quand même ouvert
25:13le premier battant de la porte vers
25:15l'Elysée au FN, puisqu'il a été
25:17battu au premier tour par Jean-Marie
25:19Le Pen en 2002. Donc, on ne change pas.
25:21Une méthode qui perd.
25:23Alors, il y a cette grande coalition.
25:25Vous savez, Yael Brune-Pivet a parlé d'une grande
25:27coalition, qu'elle semble appeler de ses
25:29vœux, qui embrasserait
25:31tous les partis
25:33sauf le RN et les LR alliés.
25:35Ça irait de l'extrême gauche à Wauquiez.
25:37Alors, LFI est un peu mis à part.
25:39C'est très bien que la dernière fois que Yael Brune-Pivet
25:41avait dit qu'il fallait mettre David Guiraud
25:43de côté immédiatement.
25:45Le candidat macroniste
25:47s'est désisté en faveur de...
25:49Ou en tout cas... Non, non, s'est pas désisté parce qu'il n'était pas
25:51qualifié. Il a fait appel à voter
25:53David Guiraud. Donc, on sait ce que cela vaut.
25:55Mais finalement, cette grande coalition,
25:57ça peut être un baiser de la mort.
25:59Parce que ce conglomérat
26:01peut tout écraser et laisser imaginer à l'électeur
26:03que finalement,
26:05entre tout ce monde-là, il n'y a pas une différence
26:07de nature, mais de
26:09degrés. Vous voyez, en matière
26:11d'immigration, Emmanuel Macron, il ouvre
26:13un peu la porte quand Jean-Luc Mélenchon
26:15l'ouvre très grand. Donc, c'est le
26:17même modèle sur le cintre, mais il y en a un qui est en version
26:19XXS et l'autre en version
26:21XXL. Mais in fine,
26:23le résultat est le même. Ce n'est
26:25qu'une question de chronomètre.
26:27Et puis, que dire ? Alors, ça, c'est quand même
26:29le pompon, le summum de la journée
26:31de Xavier Bertrand
26:33et Christian Estrosi qui
26:35appellent à voter communistes.
26:37Donc,
26:39toute leur posture de droite, en fait, c'était des jeux
26:41de rôles, c'était des costumes
26:43de théâtre. C'est un peu comme dans la cour de
26:45création. On dirait que je suis de droite et toi de gauche.
26:47Moi, je suis gendarme, toi, le voleur. Et inversement.
26:49Et on change à la récréation.
26:51Alors, moi, j'étais
26:53épatée d'entendre M. Estrosi dire ce matin
26:55« Oui, oui, les communistes,
26:57c'est bien parce qu'ils n'appellent pas à briser
26:59les vitrines ». Alors, les communistes,
27:01ça ne brise pas les vitrines, mais ça juste
27:03fait des millions de morts.
27:05Voilà. Vous savez, on parle beaucoup
27:07de l'Ukraine actuellement,
27:09des millions de morts par exécution
27:11sommaire ou par famine. Mais il faudrait demander
27:13aux Ukrainiens ce qu'ils ont pensé de l'holodomor.
27:15Et moi, je suis toujours fascinée
27:17– pardonnez-moi cette parenthèse – on ne demande jamais
27:19de comptes aux communistes. On
27:21exhume tellement de fondateurs
27:23sulfureux, Afen, SS,
27:25DRA, chez l'URN,
27:27mais on ne reproche rien aux communistes. Mais eux, non seulement,
27:29ils ont des fondateurs communistes, mais ils se revendiquent
27:31de cette idéologie.
27:33Alors, il est convenu, par exemple, trouver Fabien Roussel
27:35sympa, mais un communiste
27:37sympa, c'est un oxymore, pardon. Il n'y a pas plus
27:39de communistes sympas que de nazis sympas.
27:41Donc, pardon de faire
27:43une petite leçon d'histoire face au grand maître
27:45Marc Benand, mais... – On en a besoin.
27:47– Le communisme a fait à l'origine alliance
27:51avec le nazisme
27:53par le pacte germano-soviétique.
27:55Le journal l'Humanité a glorifié
27:57Staline et Georges Malcher lui-même a été
27:59un des travailleurs volontaires dans l'usine Messerschmitt
28:01en Allemagne, sous l'occupation.
28:03Voilà, donc, fin de la parenthèse.
28:05Mais, pour revenir à Xavier Bertrand
28:07et consœur, comment voulez-vous qu'ensuite ces gens-là
28:09se refassent une virginité en redevenant
28:11de droite, par un goût de maguette magique
28:13telle une citrouille qui redeviendrait princesse ?
28:15Alors, moi, je vais vous raconter
28:17une petite anecdote. Vous savez ce que c'est le Jifutu ?
28:19– Non. – Eh ben, le Jifutu,
28:21c'est pas un volcan japonais, c'était
28:23une recette de ma grand-mère à la fin des vacances
28:25quand il y avait plein de resques dans le frigo.
28:27Vous savez, mais que chacun des resques,
28:29pris indépendamment l'un de l'autre,
28:31ne pouvait pas faire un plat.
28:33Elle prenait un grand plat gratin,
28:35elle mettait tout dedans.
28:37Alors, elle rajoutait des œufs, ça faisait le liant
28:39et personne n'osait lui dire que c'était absolument indigeste.
28:41Eh bien, Emmanuel Macron
28:43a fait un Jifutu politique.
28:45Et ici, le seul liant
28:47de ces ingrédients disparates,
28:49c'est la détestation du RN.
28:51C'est la peur du RN.
28:53La RNophobie.
28:55Le problème, c'est que ce sera très indigeste, je crois.
28:57Mais là, personne n'aura peur
28:59de le dire à Emmanuel Macron
29:01en 2027. Alors, la seule différence,
29:03c'est que le Jifutu, normalement, je l'ai dit, c'est dans un plat gratin.
29:05Là, on le fait dans une cocotte minute.
29:07Donc, vous imaginez la pression, les rancœurs
29:09qui macèrent. Donc, ça va vraiment
29:11être explosif. – Alors, la seule
29:13vraie question qui intéresse les Français,
29:15Gabrielle Cluzet, c'est de savoir si la France sera
29:17gouvernable. Là, tous les
29:19grands sujets disparaissent à l'arrière-plan
29:21à cause des élections. Mais quel sera
29:23le cap ? – Mais la France sera ingouvernable,
29:25tirée à eu et à dia
29:27par tout ce petit monde-là, sur tous les sujets,
29:29et notamment économiques. Aujourd'hui, Emmanuel
29:31Macron affirme qu'il n'y aura pas de coalition. Les insoumis,
29:33parce qu'on sait qu'ils font peur,
29:35en matière économique, par exemple, il n'y a pas que
29:37les insoumis qui ont des propositions baroques.
29:39Aujourd'hui, a été exhumée une petite
29:41vidéo issue de Boursorama
29:43de Sandrine Rousseau, qui
29:45explique que la dette, ce n'est pas un problème.
29:47Les Français ont plein d'économies
29:49et ça va permettre de compenser
29:51la dette. Le journaliste lui demande, on va contraindre
29:53les Français à donner leur épargne ? Elle dit, oui,
29:55oui, voilà. Donc, moi, je me dis
29:57qu'il faudrait demander l'avis à Xavier Bertrand,
29:59qui est assureur. Moi, je croyais que les assureurs étaient là pour
30:01sécuriser les biens. Alors,
30:03vous voyez, dans le gifoutou,
30:05donc, j'en reviens à mon gifoutou, on éclate tout
30:07à la fourchette. – À la nostalgie.
30:09– Voilà. Et les ingrédients sont
30:11méconnaissables. Eh bien, là, écoutez, ça va
30:13être pareil. Et seul le RN
30:15se rend identifiable à côté.
30:17Pour celui qui voudra une alternative,
30:19ce sera le seul
30:21produit par nature
30:23différent et non
30:25par une question de degré.
30:27Donc, vous voyez, moi, je crois qu'avec son grand
30:29fonds républicain, Emmanuel Macron
30:31a vu un canot de sauvetage.
30:33Mais, vous savez, ce canot de sauvetage,
30:35ça peut être le radeau de la méduse.
30:37Et à la fin, sur le radeau de la méduse,
30:39ils se sont tous entre-dévorés
30:41et ça ne s'est pas bien terminé.
30:43– Merci pour votre...
30:45Je vais faire un petit...
30:47Je vais envoyer un SMS
30:49à la maison pour me faire un petit gifu tout seul.
30:51– Voilà, vous m'en donnerez des nouvelles.
30:53– Comme il n'y a rien dans le réfrigérateur, ça va être un peu compliqué.
30:55– Ça fait une omelette, quoi.
30:57– À la fin, c'est tout neuf.
30:59– Dans un instant,
31:01on fera un tour de table
31:03avec ce tout premier sondage
31:05qui est tombé, qui ne donne pas la majorité
31:07absolue au RN.
31:09On va savoir un peu ce que vous en pensez.
31:11D'abord, peut-être, Marc, menant un mot
31:13sur notre
31:15Roland Dumas, avocat,
31:17ministre de François Mitterrand,
31:19président du Conseil constitutionnel
31:21qui est décédé aujourd'hui à l'âge de 101 ans.
31:23Juste un mot, une pensée.
31:25– Déjà, c'est un personnage d'une envergure
31:27intellectuelle extraordinaire.
31:29C'est le Talleyrand des temps modernes
31:31mais à petits pieds. Enfin, il faut dire
31:33quand même qu'il était habitué aux grandes pompes.
31:35Ce qui a fait un grand scandale.
31:37Mais c'était un homme
31:39extrêmement courtois qui, très tôt,
31:41entre en relation avec François Mitterrand.
31:43Il le défendra, entre autres,
31:45lors de la fameuse affaire de l'Observatoire.
31:47Vous savez, l'attentat
31:49qui n'était pas un attentat, etc.
31:51Il sera aussi le défenseur
31:53du canard enchaîné.
31:55Sera élu député grâce
31:57à François Mitterrand
31:59en se soustrayant, je dirais,
32:01à son activité
32:03d'avocat pour complaire
32:05à son ami. Voilà.
32:07Il a aussi été le défenseur
32:09en partie civile
32:11de l'affaire Ben Barca.
32:13Merci beaucoup, Omar Menand. Je disais en titre
32:15tremblé au nom de l'extrême droite
32:17le terme de tous les dangers.
32:19Mais qu'est-ce que l'extrême droite ?
32:21Vous avez voulu revenir ce soir sur ce terme.
32:23Alors moi, j'ai
32:25pas un grand diplôme en la matière.
32:27J'en ai même pas du tout. Je suis pas historien
32:29griffé, comme on dit.
32:31C'est très intéressant parce que cette notion
32:33mise en valeur tout à l'heure
32:35par notre ami Mathieu
32:37nous interroge sur cette
32:39sacralisation de la
32:41référence universitaire.
32:43Par exemple, Évariste Galois, qui a été
32:45le grand réformateur des mathématiques
32:47en étant à l'origine des
32:49mathématiques modernes, à 18 ans,
32:51il a été boudé par l'académie
32:53des sciences et des mathématiques.
32:55C'est-à-dire que quelqu'un
32:57qui est autodidacte
32:59peut avoir la bonne intuition
33:01qui nous aide à réfléchir. Mais dans le
33:03cadre actuel de cette sacralisation,
33:05ce n'est plus possible. Donc moi,
33:07j'ai fouiné, comme ça m'amuse,
33:09l'histoire. Et quand on regarde
33:11réellement l'idée
33:13de droite, ça vient bien évidemment
33:15de la constituante, avec
33:17ceux qui siègent à droite. Et à
33:19l'extrême droite, vous avez les
33:21royalistes. Alors le pouvoir
33:23en tant que tel qui peut se revendiquer
33:25d'extrême droite, il apparaîtra
33:27après ce grand drame national
33:29de 1870.
33:31Les Prussiens sont à Paris.
33:33On a un gouvernement provisoire
33:35qui se crée,
33:37et le général Trochu,
33:39qui est à la tête de
33:41ce gouvernement provisoire.
33:43Et pour obtenir cette tasse,
33:45c'est lui qui l'a demandé,
33:47car on voulait qu'il soit simplement la
33:49prolongation, comme ministre de la
33:51guerre, de la possibilité
33:53de bouter les Prussiens
33:55de France. Et il dit, je veux
33:57être le chef du gouvernement. Et ce
33:59pour faire en sorte
34:01que la religion soit
34:03reconnue en plénitude,
34:05que la religion reprenne sa place.
34:07Trochu va échouer, on ne va pas refaire
34:09toute l'histoire. Toujours est-il
34:11que quand il démissionne, c'est
34:13MacMahon qui apparaît.
34:15Et MacMahon veut
34:17imposer, quoi ?
34:19L'ordre moral. Alors là, c'est très
34:21intéressant, parce que l'ordre moral,
34:23pardon Gabrielle, pardon
34:25Charlotte,
34:27l'ordre moral, c'est avant tout
34:29redonner la puissance
34:31à la religion, comme l'avait fait Charles X
34:33en
34:351825.
34:37On plaque
34:39des calvaires dans un
34:41maximum de carrefours, on
34:43fait en sorte que l'enseignement
34:45ne soit plus tenu par les laïcs,
34:47il faut que ce soit donc
34:49la religion qui mène,
34:51en particulier en l'occurrence les jésuites,
34:53les institutions. Et
34:55MacMahon sera
34:57comme principal ennemi, celui qui
34:59n'est pas notre
35:01camarade, on peut utiliser ce terme,
35:03de Gambetta,
35:05c'est l'ennemi, c'est
35:07le cléricalisme.
35:09Quand on regarde
35:11tout ça, il y a un principe
35:13d'inversion qui apparaît.
35:15Car les royalistes,
35:17ceux qui attendent le comte de
35:19Chambord, ceux qui ne rêvent pas de
35:21la République, ils espèrent bien être en
35:23embuscade, sauf que le comte de Chambord,
35:25il dit moi je veux bien venir, mais à condition
35:27qu'il y ait le drapeau blanc, le drapeau blanc il n'a jamais
35:29été, il n'y avait pas de drapeau national
35:31sous la royauté, mais lui
35:33il veut, il a ce fantasme,
35:35comme ça ne lui est pas accordé,
35:37eh bien la 4ème République
35:39se trouve, la 3ème République
35:41est instaurée grâce
35:43à un monsieur qui s'appelle Henri
35:45Alexandre Wallon.
35:47Il a été député,
35:49on a le duc de Breuil
35:51qui est le chef
35:53du conseil, et lui il propose
35:55un article pour
35:57que
35:59l'institution
36:01élise
36:03le président de la République
36:05avec les
36:07deux assemblées, les députés
36:09et le Sénat. Que
36:11ce président
36:13soit éligible pour 7 ans
36:15et que ce soit reconductible,
36:17c'est-à-dire qu'il y a nombre des éléments
36:19votés sous cette
36:21extrême droite qui sont encore
36:23qui ont été longtemps
36:25sous nos institutions, puisque c'est
36:27récent, c'est sous Jacques
36:29Chirac
36:31que l'on a changé
36:33ce principe de l'institution
36:35dès 7 ans. Mais donc
36:37la lutte sera terrible,
36:39Mac Mahon démissionne
36:41en 1879,
36:43c'est Jules Fabre qui va
36:45prendre la place, après Jules Ferry, et
36:47ces gens-là n'ont qu'une seule idée,
36:49imposer la laïcité,
36:51faire en sorte que cette laïcité
36:53soit rayonnante
36:55sur les enfants de la République.
36:57En revanche, ce qui montre
36:59qu'ils font quand même attention
37:01à la religion, ils imposent
37:03le jeudi comme jour de repos
37:05afin que les enfants, selon
37:07le souhait des parents, puissent suivre
37:09une instruction religieuse.
37:11Mais au quotidien, il n'y a pas
37:13de religion à l'école.
37:15Ce qui est extraordinaire, c'est quand on voit aujourd'hui
37:17la gauche, elle dit
37:19mais il faut que l'istam
37:21puisse être là, dans le
37:23discours de Mélenchon
37:25dimanche soir, l'un des premiers mots
37:27c'était « la religion doit exister ».
37:29On voit les socialistes
37:31avec les femmes voilées, on voit
37:33les écologistes également
37:35avec les femmes voilées. Ces gens-là
37:37sont pour l'écriture inclusive. Or toute
37:39cette gauche qui apparaît
37:41sous Gambetta, qui se radicalise
37:43sous Jules Fabre,
37:45sous Jules Ferry, c'est une gauche
37:47patriote, c'est une gauche
37:49qui est pour une culture, avec les
37:51fameux instituteurs,
37:53les instituteurs qui doivent faire en sorte
37:55que les enfants s'enchantent
37:57avec la langue, eh bien aujourd'hui
37:59ils ont
38:01pour héritier des gens
38:03qui veulent que l'islam puisse
38:05être reconnu
38:07comme étant la façon de vivre
38:09pour ceux qui le souhaitent
38:11et par conséquent c'est la sortie
38:13de la laïcité. Même chose
38:15pour l'écriture inclusive.
38:17Vous voyez le principe d'inversion
38:19dans lequel nous sommes inscrits
38:21mais donc on peut dire que c'est pas
38:23pétain qu'il faut mettre en avant
38:25quand on parle de l'extrême-droite
38:27mais c'est ce régime de
38:29Mac Mahon et c'est à cette
38:31époque-là d'ailleurs que l'on vote
38:33sous la suggestion
38:35du curé Boilev
38:37qui est de Dumans, que l'on vote
38:39l'érection du Sacré-Cœur
38:41sur l'habit de Montmartre.
38:43Merci mon cher Marc. Dans un instant
38:45qu'est-ce que le coup d'état administratif ? Dans un instant
38:47la déconnexion entre
38:49le peuple et les élites.
38:51Juste avant, plusieurs petites choses
38:53à vous proposer. La petite pépite je sais pas
38:55j'attends encore un peu.
38:57Hier on parlait de
38:59la haine, la violence applaudie contre
39:01le RN avec le clip avec aussi
39:03des phrases comme un flic mort c'est
39:05un vote RN. En moins on voit là
39:07la haine et on a une candidate RN
39:09on en a parlé aussi hier, c'était votre chronique
39:11une candidate RN Marie Dauchy en Haute-Savoie
39:13agressée et qui arrête sa campagne
39:15voilà des candidats qui sont
39:17agressés et qui arrêtent leur campagne. Je voulais
39:19aussi vous parler
39:21du vote dont je
39:23vous ai parlé, si vous allez au second
39:25tour dimanche et que vous avez LFI
39:27et vous avez Renaissance, vous votez
39:29pour qui ? Alors au maximum tout le monde
39:31me dit blanc. Blanc
39:33ou nul, ou bien j'irai pas, ou bien je voterai
39:35plus jamais de ma vie, enfin je sais pas. Vous êtes d'accord
39:37avec ça ? Quelqu'un veut dire quelque chose là-dessus ou pas ?
39:39Non mais le fait de voter blanc
39:41en fait la confusion
39:43entretenue, c'est comme
39:45Alain Minck ce matin dans son interview qui nous
39:47dit en 2022 j'avais défendu
39:49Valérie Pécresse parce que le président
39:51au bout de 5 ans il est fatigué. Je dis mais
39:53en fait tous ces gens sont interchangeables dans
39:55un même système, c'est une confession quand même
39:57qui évidemment pousse les gens à l'abstention
39:59donc là on a beaucoup de Français
40:01Là c'est un vrai sujet là quand même parce
40:03qu'on pousse aux gens à aller voter
40:05non à l'abstention et puis là...
40:07Mais il faut comprendre, ça l'a dit, c'est qu'il y a une logique
40:09dès lors qu'on explique presque
40:11de manière... avec une grande
40:13insistance qu'un vote est fondamentalement
40:15illégitime. Ceux qui voulaient
40:17voter pour ce parti ou qui s'y reconnaissaient
40:19ont tendance à dire d'abord je m'auto-exclus
40:21du jeu électoral puisque
40:23vous m'expliquez que quand je vote pour eux je vote pour les fascistes
40:25donc ça l'abstention devient ici
40:27un comportement rationnel à défaut
40:29d'être célébré. Donc ils gagnent
40:31donc les autres gagnent. Oui mais
40:33c'est pas ça, les autres ils gagnent
40:35puisqu'en l'occurrence vous avez
40:37deux camps qui étaient ennemis
40:39et qui se retrouvent
40:41dans une perspective de coalition
40:43ce qui est quand même complètement fou
40:45donc que vous votiez
40:47à droite, à gauche, enfin
40:49ce que vous voulez, à la fin ça sera
40:51le gouvernement de coalition. Si vous êtes
40:53contre, qu'est-ce que vous voulez faire ?
40:55En tout cas je vais vous montrer ma petite pépite
40:57c'est quelque chose que j'ai retrouvé sur les réseaux sociaux
40:59quelqu'un qui dit non à l'assignation
41:01à résidence, non
41:03à la couleur de peau, bien aux origines
41:05regardez
41:07Les électeurs Front Populaire et les filles
41:09ceux qui me disent je devrais avoir honte de voter Rennes
41:11laissez-moi vous répondre. En fait on doit avoir
41:13honte de quoi ? Dites-nous
41:15Moi je vais vous dire, on est énormément
41:17de personnes issues de l'immigration
41:19qui votent Rennes, parce que dans le Rennes
41:21il y a de tout, il y a des noirs, il y a des blancs, il y a des beurres
41:23il y a de tout, il y a toutes les religions
41:25dans le Rennes. Et pourquoi on vote Rennes ?
41:27Tout simplement parce que nous on est français avant tout
41:29on est fier de l'être, on est fier de sa
41:31culture, de son patrimoine et de son histoire
41:33même si ce ne sont pas
41:35nos ancêtres entre guillemets qui ont fait
41:37l'histoire de France, moi je suis fier de l'histoire
41:39de France, je suis fier de sa culture et de son
41:41patrimoine et de tout ce qui va avec
41:43et oui c'est pas en votant LFI ou
41:45le Front Populaire qu'on va préserver
41:47tout ça, vu que vous voulez changer tout ça
41:49vous voulez nous faire oublier l'histoire de France
41:51Voilà, je voulais
41:53partager ça avec vous, l'assimilation
41:55exactement. Un tour de table rapide
41:57on a beaucoup de sujets à voir, les législatives
41:59on a vu le sondage Harris Interactive
42:01qui montre que selon
42:03les premières projections
42:05le RN et les alliés auraient
42:07190 à 220 sièges
42:09NFP 159-183
42:11ensemble 110-135
42:13LRD 30-50
42:15Moralité, la majorité
42:17absolue s'éloigne
42:19pour le RN, est-ce votre avis ?
42:21Est-ce qu'il n'y a plus aucune chance pour le RN d'obtenir
42:23la majorité absolue puisque c'est un peu l'enjeu
42:25pour Jordane Bardella ? Je ne dirais pas qu'il n'y a
42:27plus aucune chance parce qu'on ne sait pas ce qui se passera dimanche
42:29les sondages parfois se sont trompés
42:31mais c'est vrai que le nombre s'est contracté
42:33certains parlent de
42:35coup d'état légal, là aussi c'est un oxymore
42:37mais c'est vrai qu'on pourrait se poser la question
42:39parce que c'est un peu le bidouillage contre le suffrage, disons
42:41Je pense que
42:43ce qu'on voit en ce moment
42:45ce que je disais un peu en premier édito
42:47c'est la puissance d'un système qui parvient à mater
42:49une insurrection. Vous savez dans l'histoire
42:51quand le peuple se soulève, le peuple ne gagne pas
42:53toujours. Il arrive que la classe dirigeante
42:55réussisse à mater le peuple
42:57en d'autres époques c'était plus violent
42:59aujourd'hui c'est en mobilisant l'ensemble des institutions
43:01publiques, privées pour être capable de casser
43:03l'élan populaire. C'est ce que décrit
43:05peu importe ce qu'on en pense, c'est ce que décrit ce sondage
43:07Oui au risque de
43:09faire monter en effet
43:11plusieurs majorités très relatives
43:13au sein d'une assemblée
43:15alors certes avec un gouvernement
43:17qui pourrait être tout ce qu'on veut de pluriel
43:19je rappelle quand même que c'était la mission d'Anaïs-Elisabeth Borne
43:21et qu'elle a échoué. Ce qui était infaisable
43:23hier, comment pourrait-il être
43:25plus faisable aujourd'hui alors que les radicalités
43:27électorales
43:29se sont exprimées d'autant plus
43:31cette fois-ci qu'elle ne l'avait fait précédemment
43:33donc le risque c'est d'avoir un gouvernement avec qui vous voulez
43:35parce que peut-être des gens seront tentés
43:37par l'occupation
43:39d'un ministère. En revanche à l'Assemblée
43:41demeurera le même blocage
43:43pour les trois ans à venir.
43:45Des gouvernements de coalition
43:47défense nationale, voilà c'est ce que
43:49j'évoquais tout à l'heure avec
43:51Macron, c'est également à la fin
43:53de la guerre de 40, ce sont
43:55dans des instants historiques
43:57où malheureusement le sang a coulé
43:59que l'on voit ce type de principe
44:01qui s'institutionnalise. Et là
44:03le président de la République
44:05avait bien évidemment
44:07dans sa tête
44:09le principe qu'en
44:11agitant le chiffon rouge
44:13obligatoirement à la fin
44:15il serait le grand vainqueur
44:17bien que tout le monde l'ait critiqué.
44:19A suivre, tout n'est pas encore
44:21joué, le vote a lieu dimanche.
44:23Charlotte, ces derniers jours
44:25on évoque souvent la question de la
44:27déconnexion des élites par rapport
44:29au peuple français, notamment sur
44:31les choix électoraux de ce dernier
44:33mais à quoi, par quoi se traduit
44:35cette déconnexion concrètement ?
44:37Je pense que le plus frappant dans les derniers jours
44:39on a beaucoup parlé des discussions
44:41d'appareils etc, mais le débat qui agite
44:43précisément ces discussions là
44:45il relève soit de la morale, soit du
44:47recours à l'histoire. Or si on voit
44:49les ressorts du vote
44:51pour le Rassemblement National et vous verrez que
44:53en parallèle pour le Nouveau Front
44:55Populaire et en particulier pour la France
44:57Insoumise, puisque c'est là-dessus que
44:59se tournent les regards, ces ressorts
45:01là ils sont très actuels et très
45:03concrets surtout. Et cette déconnexion
45:05là déjà explique mal ce qu'il
45:07se passe entre, enfin ce qui
45:09se passe dans les urnes depuis quelques semaines.
45:11Alors ça fait de nombreuses années que le sujet
45:13immigration, que le seul fait de
45:15prononcer ce sujet là comme un sujet
45:17politique, n'est autorisé
45:19que dans le
45:21giron du Rassemblement National
45:23ou alors sur les terres du Rassemblement National.
45:25Celui qui s'aventure à parler
45:27de l'immigration comme d'une question politique
45:29se retrouve instantanément sur les terres
45:31du Front National
45:33hier et du Rassemblement National.
45:35Alors où est-ce que se situe la déconnexion
45:37exactement ? D'abord il y a un contexte,
45:39on va prendre celui de ces dernières années, je ne vais pas remonter
45:41sur plusieurs décennies.
45:43En 2015,
45:45le dispositif national d'accueil,
45:47vous savez où l'ont réparti notamment les demandeurs
45:49d'asile, comptait 55.000
45:51places en 2015 au moment de la grande vague
45:53migratoire qui touche l'Europe.
45:55Aujourd'hui il y en a 113.000.
45:57Quand on nous explique que rien ne change
45:59jamais nulle part, déjà on passe de
46:0155.000 places à 113.000.
46:03Depuis 2021, c'est
46:05organisé la répartition des demandeurs
46:07d'asile et le ministère de l'Intérieur
46:09confie qu'il y a 2.000 personnes qui
46:11quittent Paris chaque mois,
46:13c'est-à-dire plus de 20.000 personnes par
46:15an qui quittent Paris pour être
46:17réparties ailleurs en France.
46:19En 2023, on atteint un
46:21record des premières demandes d'asile avec
46:23142.000 premières
46:25demandes d'asile qui s'ajoutent donc aux autres.
46:27Vous savez les autres, elles sont soit en cours d'examen,
46:29soit les personnes sont déboutées pour
46:3160 à 70% d'entre elles
46:33et elles demeurent sur les territoires, on en a beaucoup parlé.
46:35Donc tout ça ce sont des additions.
46:37Et depuis 2023
46:39également, le gouvernement a ouvert
46:41des SASS régionaux, on en avait aussi parlé
46:43pour justement désengorger
46:45également la région parisienne.
46:47Ces SASS sont censés accueillir pendant 3 semaines
46:49les personnes qui sont sans-abri
46:51parmi lesquelles vous avez évidemment aussi
46:53des gens issus de l'immigration.
46:55Et dans les territoires, comme on dit désormais,
46:57il y a une telle
46:59saturation qu'il y a un renvoi
47:01de ces personnes souvent au bout de 3 semaines
47:03vers le 115, c'est-à-dire vers
47:05l'hébergement d'urgence qui est lui-même
47:07saturé alors qu'il compte lui aussi
47:09200 000 places aujourd'hui
47:11ce qui est une augmentation considérable sur ces dernières
47:13années. Le tout
47:15pour un coût de 1,3 milliard d'euros
47:17simplement pour l'hébergement d'urgence
47:19c'est-à-dire 4,4 fois
47:21le coût de l'hébergement d'urgence
47:23il y a 12 ans.
47:25Tout ça pèse évidemment
47:27dans le pays, ça c'est très concret
47:29c'est très très très concret
47:31ces dernières années et sur le terrain
47:33ce constat-là
47:35engendre plusieurs sujets
47:37un, et on en parle souvent, la question
47:39de l'insécurité physique
47:41qui est parfois évidemment qui ne touche pas
47:43toute cette population mais qui est parfois
47:45expliquée par la présence. Pourquoi ?
47:47D'abord c'est une population largement
47:49inadaptée parce que
47:51qui ne connaît pas l'environnement dans lequel
47:53elle est mise et une population qui n'est
47:55même pas au courant que cette population arrive
47:57avec des ressorts culturels évidemment extrêmement différents
47:59une population la plupart du temps
48:01extrêmement miséreuse
48:03parfois prise dans des réseaux de criminalité
48:05on l'a dit depuis leur passage
48:07de manière clandestine
48:09un rapport différent
48:11à la violence dans leur propre vie
48:13et donc dans le rapport à la société
48:15aux femmes, on en a souvent parlé, à la vie
48:17mais aussi à la mort, notamment
48:19dans le recours à la violence
48:21vous avez également l'insécurité culturelle
48:23qui est parfois évoquée
48:25de personnes qui sont poussées à exercer
48:27depuis 40 ans par les
48:29autorités morales qu'on entend beaucoup ces jours-ci
48:31elles sont poussées à exercer
48:33leur droit à la différence
48:35et ces autorités morales ont fini par
48:37déteindre dans leur discours sur toutes les associations
48:39d'accompagnement de ces
48:41personnes-là qui n'imaginent pas
48:43qu'il puisse y avoir un autre modèle que le fait de revendiquer
48:45sa différence, donc évidemment
48:47l'insécurité culturelle en découle
48:49mais le sujet le plus transversal
48:51et qui est confessé par
48:53toutes les autorités politiques locales
48:55c'est la question de l'insécurité
48:57sociale comme conséquence de l'immigration
48:59Pourquoi ?
49:01Le point consacre demain justement
49:03un papier à ce sujet
49:05qui a fait réagir plusieurs maires
49:07plusieurs responsables locaux
49:09on a le maire de Salbry, un ALR
49:11qui a rejoint Eric Ciotti
49:13un jeune maire en Sologne
49:15et ouvrez les guillemets, je ne sais pas
49:17qui est accueilli, je ne sais pas combien de temps
49:19il est maire de la ville dans laquelle il y a un CADA
49:21centre d'accueil pour demandeurs d'asile
49:23et mes administrés sont amers
49:25ces personnes occupent des HLM
49:27ou étaient autrefois logés des gendarmes
49:29et ont perd des services publics
49:31récemment une caserne a fermé
49:33la trésorerie et le centre de tri
49:35de la poste sont partis
49:37l'Etat s'en va et ce qui arrive
49:39c'est le CADA
49:41là c'est une question de dépossession
49:43de son propre pays, c'est à dire l'Etat s'en va
49:45c'est à dire par le biais des services publics
49:47la présence de l'Etat dans la vie des Français
49:49et l'Etat en échange leur dit
49:51vous accueillez, vous n'êtes pas prévenus
49:53et il n'y aura aucun effort d'adaptation
49:55donc dans le débat médiatique
49:57et souvent politique au niveau national
49:59uniquement, on évoque
50:01quand il est question de ça, on évoque systématiquement
50:03le droit d'asile, on résume
50:05toute cette question au droit d'asile et il n'est question
50:07que d'honneur, l'accueil
50:09et le droit d'asile sont l'honneur de la France
50:11sans que jamais les critères de
50:13droit d'asile ne soient exprimés
50:15quand on ne verse pas carrément dans le racisme
50:17alors là encore sur ce terrain
50:19concrètement, le maire d'Orléans
50:21par exemple répond
50:23j'ai 731 places d'hébergement d'urgence
50:25et pour les HLM j'ai
50:277600 personnes sur liste d'attente
50:29parfois depuis 3 ans
50:31ce qui est dit sur le terrain
50:33par rapport aux conséquences de cette
50:35immigration, c'est que le débat
50:37au niveau national de toutes ces autorités
50:39morales qu'on entend depuis quelques jours, ne pense
50:41jamais la limite
50:43et les Français quand ils se rendent aux urnes
50:45parfois, ils expliquent que eux cette
50:47limite, ils la voient de près et parfois
50:49ils la payent, et alors on a
50:51un bloc central qui dans une large mesure
50:53use de stratégie d'évitement
50:55qui ont été très bien décrites par Christophe Guy
50:57lui quand il parlait de la France périphérique
50:59on a ce bloc central, lui il joue de la stratégie
51:01de l'évitement, et vous avez à l'inverse
51:03un autre bloc qui se retrouve
51:05également dans les urnes, notamment par le biais
51:07du nouveau front populaire qui culmine
51:09on va dire dans la France insoumise
51:11qui lui appelle de ses voeux cette immigration
51:13pour des raisons inversement culturelles
51:15démographiques et politiques
51:17quoi qu'il arrive, le sujet est
51:19central et dans le débat public
51:21il est systématiquement évacué comme n'étant pas
51:23une question politique mais une question
51:25morale, ce qui n'a évidemment
51:27aucun sens quand on s'attarde un peu
51:29sur les conséquences des
51:31décisions qui sont prises.
51:33Central et évacué, vous évoquez
51:35ces insécurités, c'est un
51:37thème qui sur l'insécurité
51:39physique semble minorer
51:41comment se traduit cette
51:43déconnexion là ?
51:45Alors là je pense que par le simple choix
51:47des faits d'insécurité qu'il est autorisé
51:49ou non de traiter qui sont
51:51inversement proportionnels à l'inquiétude
51:53qu'il génère dans le pays
51:55et parfois au deuil ou aux
51:57familles brisées que ça génère également
51:59c'est à dire on peut passer des heures
52:01d'édition spéciale partout dans la presse
52:03avec toute la classe politique qui commente
52:05sur la disparition
52:07abominable d'un petit garçon par exemple
52:09sur le comportement criminel
52:11d'une star ou sur les minutes
52:13du procès d'un authentique psychopathe
52:15ça on peut y passer des heures et des heures
52:17alors Dieu merci, ces histoires là
52:19sont de réels faits divers dont on ne peut
52:21tirer aucune
52:23réaction politique
52:25il révèle évidemment
52:27et il fascine et c'est pour ça que ça fait des bonnes audiences
52:29on a bien compris, parce qu'il révèle
52:31tout l'attrait fasciné
52:33et l'attrait répulsif quasiment
52:35pour le mal mais ne peuvent pas être
52:37commentés dans les actes politiques
52:39à l'inverse, tous les faits qui sont
52:41quotidiens ou presque, les coups de couteau
52:43et sur le commentaire
52:45que l'on peut faire, c'est à dire les cas de libération
52:47anticipée, de récidive
52:49de statut administratif qui ne correspond
52:51pas au respect de la loi, de casier judiciaire
52:53surchargé, toutes ces
52:55questions que l'on retrouve dans les rodéos
52:57dans le trafic de stupéfiants
52:59dans ces attaques au couteau je vous le disais
53:01et dans ces agressions gratuites comme on nous dit
53:03eux, ces faits là
53:05dessinent une ambiance, ils dessinent un quotidien
53:07pour beaucoup de français, ils dessinent
53:09la vie que l'on fait subir dans certaines
53:11villes, dans certains quartiers
53:13on a en conséquence des
53:15habitants qui sont épuisés, qui se
53:17sentent abandonnés et qui eux
53:19génèrent immédiatement une interrogation
53:21qu'ils posent aux politiques
53:23et c'est la raison pour laquelle on ne veut pas
53:25qu'ils puissent parler
53:27alors l'INSEE en 2021 a sorti une étude
53:29elle étudie sur la période depuis
53:312010, elle dit crime et délit enregistré pour
53:33violence sexuelle multiplié par deux
53:35coups et blessures volontaires, augmentation
53:37de 26%, donc oui il y a une augmentation
53:39de cette violence quotidienne
53:41et si la compassion pour une famille
53:43endeuillée, l'exaspération devant
53:45la répétition de ces crimes et l'appel aux politiques
53:47pour le résoudre, c'est
53:49aussi sur les terres du Rassemblement National
53:51alors il n'y a vraiment pas besoin d'aller chercher la Seconde
53:53Guerre Mondiale pour comprendre ce qui s'est passé dans les urnes
53:55la semaine dernière et à l'inverse
53:57encore une fois vous avez un bloc
53:59notamment avec LFI
54:01donc une partie de la population qui
54:03est elle très réceptive à l'idée de
54:05victimisation selon laquelle le problème
54:07de la violence vient de la police
54:09et non pas de la criminalité, c'est
54:11évident quand dans les banlieues
54:13vous résumez le problème et certains hommes politiques
54:15le font aux violences
54:17policières et non pas par exemple
54:19au trafic de drogue et à lui seul
54:21qui génère plus de morts que n'importe qui d'autre
54:23en France et en particulier dans ces
54:25quartiers-là. Dernière connexion, le
54:27pouvoir d'achat.
54:29Alors le pouvoir d'achat, ce serait évidemment très
54:31long, je n'ai pas le temps de faire
54:33une chronique entière là-dessus, mais la
54:35connexion elle s'illustre sans doute parce que
54:37on a vu ressurgir encore ces derniers
54:39jours. Depuis 2017 il y a un sujet
54:41et alors d'un côté comme de l'autre auquel
54:43tout le monde s'attache, c'est l'impôt sur la fortune
54:45sa transformation d'un côté
54:47sa suppression, son rétablissement
54:49etc. Or le véritable mouvement
54:51populaire inédit qu'on a
54:53vu ces dernières années sur le terrain du pouvoir d'achat
54:55il se faisait pour quelques
54:57centimes sur le litre d'essence
54:59il est là le problème du pouvoir d'achat
55:01il n'est pas dans des sphères auxquelles
55:03elle n'accède pas la majorité de la population
55:05et je note que cette révolte
55:07elle s'est faite sur un bien
55:09quotidien nécessaire
55:11pour toute une partie de la population
55:13moins dans les grandes métropoles
55:15encore moins à Paris.
55:17Merci beaucoup Charlotte pour ce regard
55:19et de nous rappeler
55:21de nous remettre les pieds dans le réel
55:23qu'est-ce que
55:25ce coup d'état administratif
55:27va-t-on vers un coup d'état administratif ?
55:29C'est la formule qui circule
55:31depuis dimanche. Philippe de Villiers en a parlé
55:33dans le JDD à la Une
55:35il n'était pas le seul. Marine Le Pen s'en a inquiété
55:37aussi. Je résume la chose ainsi
55:39imaginons que le RN l'emporte
55:41et ait une majorité absolue dimanche
55:43prochain. Le pouvoir
55:45Emmanuel Macron dans les circonstances
55:47ne veut d'aucune manière
55:49concéder les pleins
55:51pouvoirs au gouvernement nouveau. Donc qu'est-ce qu'on
55:53fait ? Il s'agit de mettre
55:55à sa botte autant que possible
55:57c'est le scénario
55:59de l'administration pour faire en sorte que le
56:01gouvernement nouveau ne maîtrise
56:03pas pleinement les
56:05leviers de l'état en France.
56:07Donc ça s'inscrit dans une
56:09perspective plus large. On a parlé
56:11souvent du rôle du conseil constitutionnel en cas de victoire
56:13du RN. On a parlé du rôle du conseil d'état
56:15on a parlé du rôle des tribunaux de l'Europe
56:17et bien là c'est que l'Élysée
56:19directement déciderait
56:21d'assumer une politique de
56:23rupture avec le gouvernement
56:25nouveau en cherchant autant que
56:27possible à le
56:29paralyser en quelque sorte avec des
56:31nominations de
56:33fidèles qui relèveraient directement du château
56:35et résultat des courses le
56:37gouvernement nouveau serait relativement
56:39impuissant. Je note qu'on a parlé
56:41aujourd'hui des fameuses nominations qui devaient avoir
56:43en boucle. Elles sont moins nombreuses
56:45que certains le redoutaient
56:47mais gardons à l'esprit
56:49l'idée derrière ce concept
56:51il faut tout faire même
56:53ayant traversé tous les obstacles
56:55électoraux. Même si le RN
56:57réussissait à arriver au pouvoir
56:59demain, même au gouvernement
57:01il faudrait l'empêcher
57:03autant que possible de toute action
57:05significative. C'est la
57:07logique du coup d'état administratif
57:09dont on parle. C'est ainsi qu'on peut le comprendre.
57:11Barrage suite. Autrement dit
57:13vous nous annoncez une cohabitation
57:15houleuse si cohabitation il y a.
57:17Mais elle est inévitable parce qu'on n'est pas
57:19devant deux forces qui se reconnaîtraient
57:21mutuellement comme étant légitimes. On a
57:23deux côtés. Imaginons que ça arrive. Le RN arrive
57:25à Matignon.
57:27L'Élysée, dans son esprit
57:29c'est les fascistes contre les antifascistes.
57:31La république contre les factieux.
57:33La république contre l'extrême droite.
57:35Dès lors, tous les moyens sont permis. Encore une fois
57:37si on a vraiment des fascistes devant soi, on laisse de côté
57:39les bulletins de vote et on va se battre.
57:41Mais est-ce que c'est vraiment ça?
57:43C'est la logique du pouvoir.
57:45Du point de vue du RN, on est dans une logique
57:47en disant nous sommes les patriotes
57:49et vous êtes... Les termes ne sont pas aussi
57:51pertinents, mais c'est soit vous êtes
57:53les élites déconnectées, vous êtes ci. Certains diront
57:55les traîtres. On entend ça quelquefois. La formule est
57:57brutale et inutile. Mais ce qu'on voit, c'est que ce sont
57:59deux philosophies
58:01contradictoires au cœur même
58:03des institutions. Deux légitimités
58:05irréconciliables.
58:07Et on avait perdu l'habitude de ça depuis
58:0930 ans en Occident. On croyait que la politique
58:11relevait de la gestion et de la comptabilité.
58:13On redécouvre aujourd'hui qu'elle met en scène
58:15des passions fondamentales, qu'elle peut être
58:17violente, que cette violence est contenue
58:19heureusement par les institutions
58:21et que lorsqu'une classe dirigeante se sent menacée,
58:23elle se permet tout. Lorsqu'une classe
58:25dirigeante possible arrive potentiellement,
58:27elle doit gagner sa place.
58:29Gagner les élections ne suffit pas.
58:31Comme quoi la séquence politique ne se terminera
58:33pas dimanche, quel que soit le résultat.
58:35Et lorsqu'un peuple se sent
58:37menacé? Ah ça, ça peut donner
58:39autre chose. Ça peut donner des insurrections,
58:41violence, dépression, retrait de la vie politique,
58:43privatisation du sens.
58:45On pourra parler demain.
58:47On est dans de suites de programmes. Tout de suite l'heure des
58:49pro 2.

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