Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 -19h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir.
00:03 La Minute Info, Simon Guillain.
00:06 -Bonsoir, Christine.
00:07 Le terroriste Salah Abdeslam,
00:09 incarcéré dans une prison de la région parisienne,
00:12 c'est ce qu'a annoncé le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.
00:16 Il a été transféré de la Belgique vers la France.
00:19 Salah Abdeslam est condamné à la perpécuté incompressible
00:23 pour sa participation aux attentats du 13 novembre 2015.
00:27 Mes amis Netanyahou annoncent que se plier aux demandes du Hamas
00:31 ne fera que mener à un autre massacre.
00:33 Il a rencontré Antony Blinken,
00:35 un peu plus tôt dans la journée, à Jérusalem.
00:37 Un entretien censé favoriser un accord de trêve
00:40 dans la bande de Gaza.
00:42 Et puis, l'association La Citadelle
00:44 a été dissoute ce matin en Conseil des ministres.
00:46 C'est ce qu'a annoncé Gérald Darmanin sur son compte X.
00:50 En 2016, ce groupe d'ultra-droite a ouvert un bar
00:52 qu'il présente comme un établissement patriote
00:55 et qui a été détruit.
00:56 Selon le ministre de l'Intérieur,
00:58 cette association incite à la xénophobie,
01:01 à la discrimination, à l'haine et à la violence.
01:04 -Merci beaucoup, Simon Guilin.
01:06 33 ans de télé, je me trompe toujours de caméra.
01:08 C'est la bonne. Merci, Simon Guilin.
01:11 -J'étais le meilleur quand vous avez commencé.
01:13 -Oui, absolument. Vous avez compté.
01:16 Au sommaire, ce soir,
01:17 les Insoumis, même hués par la foule,
01:21 n'ont pas réussi à gâcher l'hommage
01:24 du chef de l'Etat et de la France entière
01:27 aux 42 victimes françaises du terrorisme du Hamas.
01:31 Mais est-ce que la France sera au moins parvenue
01:33 à se réconcilier le temps de ce discours,
01:36 de cet hommage ?
01:37 L'édito de Mathieu Boquecôté.
01:39 Suite à la route des élections européennes,
01:41 une affiche "Renaissance des jeunes avec Macron"
01:44 a créé une vague de critiques.
01:46 L'affiche reprend le logo du gérant américain Apple,
01:49 un groupe particulièrement en conflit avec Bruxelles.
01:52 L'affiche reprend également une étoile de couleur jaune,
01:55 un visuel dont les jeunes avec Macron sont fiers,
01:58 mais ils se sont fait aussi critiquer
02:00 par le Parti communiste français,
02:02 qui revendique la paternité du logo.
02:05 Que comprendre ? Pas de culture, pas de discernement ?
02:08 L'analyse de Guillaume Bigot.
02:10 Aux Invalides, aujourd'hui,
02:12 c'est le 23e hommage national d'Emmanuel Macron
02:14 depuis qu'il est au pouvoir.
02:16 Il y en a eu 21 sous François Hollande.
02:18 Rendre hommage à des civils,
02:20 c'est l'un des exercices de rhétorique les plus difficiles
02:24 pour un président de la République.
02:26 C'est une pratique plutôt récente.
02:28 Avant, on ne rendait hommage qu'à des héros et à des militaires.
02:31 Pour le président, il faut parler juste.
02:34 Et souvent, pour ne pas dire toujours,
02:36 il y a derrière une plume un scribe
02:38 qui s'érinte à sculpter les mots,
02:40 l'analyse et le regard de Marc Menand.
02:42 Gérard Miller est accusé d'agression sexuelle
02:45 et ce sont dix nouveaux témoignages
02:47 à l'encontre du psychanalyste,
02:49 dont trois qui étaient mineurs au moment des faits.
02:52 Une plainte a été déposée,
02:54 une affaire qui fait couler beaucoup moins d'encre que d'autres,
02:57 comme le cas de Gérard Depardieu,
02:59 une affaire qui provoque moins de réactions indignées.
03:02 Comment expliquer cette différence de traitement
03:05 par les féministes et les médias ?
03:06 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:08 "Je veux faire barrage à l'extrême droite, donc je suis."
03:12 C'est en tout cas la question que l'on va se poser
03:15 avec la candidature à la présidentielle de Xavier Bertrand,
03:18 qui a annoncé se présenter pour faire barrage à l'extrême droite.
03:22 Selon lui, il n'y a pas une majorité de fachos en France.
03:25 Lutter contre le RN, est-ce suffisant pour se définir ?
03:29 Qu'est-ce que cela dit de nos politiques ?
03:32 L'édito de Mathieu Beaucoup.
03:33 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité
03:36 avec nos mousquetaires. C'est parti.
03:39 Musique de tension
03:41 ...
03:51 -Bonsoir. Je me suis encore trompée de caméra.
03:54 C'est celle-ci. -Oh là là !
03:55 -J'en prends encore. -Oui, vous êtes stagiaire.
03:58 Quand on vous regarde, on dit "un début dans le métier".
04:01 -J'adore.
04:02 Charlotte est en forme. Très.
04:04 Les mousquetaires de gauche...
04:06 Ainsi formulée, c'est étrange.
04:08 Mais ça va toujours.
04:09 -Et moi, je suis mousquetaire de droite.
04:12 C'est ma bouche à moi.
04:13 -Je sais comment vous faire bondir, en tout cas.
04:16 C'est aujourd'hui que se tenait l'hommage national
04:20 aux victimes françaises du Hamas.
04:22 Mathieu Beaucoup, on le sait,
04:24 s'est accompagné ces derniers jours d'une polémique
04:27 entourant la présence de LFI à l'événement,
04:30 malgré le désinclin des familles des victimes.
04:32 -Oui, et je pense que pour revenir sur cet événement
04:35 et le discours notamment senti d'Emmanuel Macron,
04:39 il faut revenir sur ce qui a construit la polémique.
04:43 Qu'est-ce qui s'est passé ?
04:44 On a presque eu une substitution d'événements.
04:47 Donc, non pas un hommage,
04:49 mais une querelle nationale dans le rapport à Israël.
04:52 Le point de départ, il faut y revenir,
04:54 c'est la réaction des familles.
04:56 D'abord, c'est un hommage un peu tardif.
04:59 Tous l'ont noté, c'est un hommage un peu tardif
05:02 pour ces victimes du Hamas.
05:04 Un hommage non seulement tardif
05:06 qui fait qu'il est un peu décalé par rapport à l'actualité.
05:09 Cela dit, j'y reviens, les familles disent
05:11 qu'on ne veut pas de la présence de LFI.
05:14 Pour une raison simple,
05:15 dans cette guerre, disent-elles, nous ne sommes pas du même côté.
05:19 Les morts que nous pleurons,
05:21 vous vous réjouissez du fait qu'ils soient morts,
05:23 vous êtes indifférents aux méthodes
05:26 qui ont été exécutées.
05:28 Donc, dans cette guerre, ayez la décence, disent les familles,
05:31 ne pouvez pas vous présenter notre ressenti,
05:34 on dirait aujourd'hui,
05:35 faites en sorte que votre présence serait intolérable.
05:38 C'est le point de départ.
05:40 La réaction de LFI, globalement, c'est...
05:43 On y va si on veut.
05:44 Pour une raison simple, c'est votre ressenti,
05:47 ce n'est pas un événement privé, c'est public.
05:49 Votre ressenti, votre douleur,
05:51 ne peut pas se substituer au protocole national,
05:54 au protocole politique.
05:55 Ce qui n'est pas faux, soit dit en passant.
05:58 On est très souvent ici,
06:00 nous dénonçons le fait que la douleur des uns
06:02 justifie l'interdiction des autres,
06:04 même quand ça touche les insoumis.
06:07 Donc, on a dit le protocole est plus important
06:09 que le ressenti des uns des autres.
06:11 En fait, il y avait une tension.
06:13 La douleur des familles, qu'on comprenait tous,
06:16 et le fait qu'on ne saurait adapter la règle républicaine
06:19 en fonction des différentes querelles.
06:22 S'ajoute à ça, et là, c'est un élément qui n'est pas négligeable,
06:25 la volonté explicite de LFI, et on l'a vu, je crois,
06:29 peut-être qu'ils ont un peu grâché l'hommage,
06:31 la volonté de s'en emparer.
06:33 Il faut comprendre ça comme ça.
06:35 Il y a un hommage national, et LFI dit que ce n'est pas vrai
06:38 que cet hommage sera consacré aux victimes françaises du Hamas.
06:41 Ce sera un événement dont on va le squatter,
06:44 le coloniser, s'en emparer, en faire autre chose,
06:47 on va rappeler qu'il n'y a pas d'unanimité autour de cela.
06:50 C'est important, quand même.
06:52 On doit comprendre une différence,
06:54 de ce point de vue, entre LFI et le reste de la classe politique,
06:58 qu'on dit radicaux ou antisystèmes.
07:00 Le RN, quel est son souci ?
07:01 Globalement, c'est de se faire accepter par le système,
07:04 de donner non seulement des gages,
07:06 mais envoyer le signal qu'il participe
07:08 au pluralisme démocratique.
07:10 On est soucieux du point de vue de l'autre,
07:13 on essaie de jouer le jeu parlementaire.
07:15 Dans le cas de LFI, le signal envoyé,
07:17 c'est qu'on se fout complètement de ce que vous dites.
07:20 On s'en fout complètement.
07:22 Nous avons notre propre système de légitimité.
07:24 Vous avez beau nous dénoncer, vous avez beau nous maudire,
07:28 que vous êtes partie de la grande opposition radicale
07:31 à tout le système politique.
07:32 Qu'est-ce qu'on a vu aujourd'hui ?
07:34 Je note une chose, en passant.
07:36 Des figures de la Macronie ont dit aussi,
07:39 "S'il vous plaît, au nom de la décence,
07:41 "ne venez pas."
07:42 Vous me permettrez de noter que les figures de la Macronie
07:45 en question étaient infiniment plus violentes,
07:48 rhétoriquement, pour dénoncer la présence
07:50 du RN à la marche contre l'antisémitisme
07:53 que pour dénoncer la possible présence des gens de LFI
07:56 aujourd'hui.
07:57 Pour contrer la présence du RN à la marche contre l'antisémitisme,
08:01 on mobilisait l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale,
08:04 l'horreur antisémite.
08:05 Dans le cas d'aujourd'hui, c'était un appel discret
08:08 et prudent à la décence, sans aller trop loin.
08:11 Ce qui nous rappelle que dans la lutte contre les extrêmes,
08:14 il y a une tendresse pour LFI.
08:16 On est toujours prêts à leur pardonner leur dérapage.
08:19 C'est la politique du cordon sanitaire à deux vitesses.
08:22 Par ailleurs, qu'est-ce qu'on a vu aujourd'hui, finalement ?
08:26 Dans l'indifférence absolue aux critiques qu'ils susciteraient,
08:30 dans l'indifférence absolue aux UÉ,
08:32 dans l'indifférence absolue aux critiques,
08:35 les gens de LFI se sont présentés.
08:37 Émeric Caron, qui n'est pas le plus subtil, je dirais,
08:40 ni le plus modéré dans ce parti.
08:42 Mme Pannot, qui était là aussi.
08:44 Donc, des figures qui assument clairement
08:47 un parti pris non seulement pro-palestinien,
08:49 mais pro-palestinien, tel qu'il s'exprime avec le Hamas,
08:52 il se permettait d'être là sans gêne.
08:55 Si on n'a pas tout ça à l'esprit,
08:57 on ne comprend pas pourquoi l'hommage d'aujourd'hui
09:00 était un hommage un peu en décalage avec la réalité des choses.
09:04 -On va montrer, pendant que je vous relance sur la question,
09:08 Manuel Bompard, qui était aujourd'hui aux Invalides
09:11 et qui s'est fait un peu remonter les bretelles par Meyrabib,
09:15 qui lui disait qu'il avait un peu de dignité,
09:17 il ne serait pas sur place.
09:19 Je vous relance sur est-ce qu'il s'agit, selon vous,
09:22 d'un coup médiatique, finalement, de la part de LFI ?
09:25 Voilà, c'est l'image qu'on voit ici,
09:28 où il a osé lui dire que s'il avait un peu de dignité,
09:31 il ne serait pas là.
09:32 -Mais retournez la formule, je me permets de commenter la scène,
09:36 mais Manuel Bompard s'en fout.
09:37 On devait mettre des accords avec lui,
09:40 mais quelqu'un qui dit
09:41 "je ne vous demande pas la permission de faire quelque chose".
09:44 Si l'ensemble des acteurs de la classe politique
09:47 cessaient de demander la permission aux gens qui le critiquent,
09:51 on a quelqu'un qui dit
09:52 "ce n'est pas à vous de décider si je suis ici ou non".
09:55 Je retiens quand même la chose,
09:57 non pas pour l'enféliciter, mais pour l'enregistrer.
10:00 -Peut-être que ce que vous avez dit,
10:03 c'est que LFI fait partie de leur stratégie.
10:05 -Exactement, vous avez tout à fait raison.
10:08 Or, aujourd'hui, on a eu le discours d'Emmanuel Macron,
10:11 et c'est un discours qui était, je crois,
10:14 en décalage avec la réalité, et je m'explique.
10:16 Emmanuel Macron a cette phrase qui en a touché plusieurs,
10:20 "68 millions de Français endeuillés
10:22 "par l'attaque terroriste du 7 octobre dernier".
10:25 C'est une phrase magnifique, mais c'est une phrase fausse.
10:28 Elle est aussi fausse que magnifique,
10:30 parce que ce n'est pas vrai que 68 millions de Français
10:33 sont endeuillés.
10:35 Il y a une proportion significative de la population
10:38 qui n'est pas endeuillée et qui, bien au contraire,
10:41 et j'y reviendrai, au moment des attentats,
10:43 en fait, de cette agression, de ce pogrom, ont applaudi.
10:47 Ou s'ils n'ont pas applaudi,
10:48 ils ont tout de suite relativisé.
10:50 Et s'ils n'ont pas relativisé, ils ont excusé.
10:53 Donc, on était dans le grand écart.
10:55 Quand Macron dit 68 millions de Français,
10:58 tout le monde sait que c'est faux, et pourtant, il le dit.
11:01 Alors, quel est le grand écart qui se révèle ?
11:04 C'est que, tout simplement, il n'y a plus en France
11:07 un seul peuple. Il y a plusieurs peuples en France.
11:09 Je ne sais pas si tous peuvent se dire également français,
11:13 mais il y a plusieurs peuples qui cohabitent
11:15 et qui n'ont pas la même mémoire,
11:18 qui n'ont pas le même rapport à l'histoire,
11:20 au monde.
11:21 Et qu'est-ce qu'on voit dans cette...
11:23 Je me permettrais d'aller plus loin.
11:26 La France, avec 1789, on pourrait dire
11:28 que c'est une fracture des philosophies.
11:30 Il y a deux Frances qui s'affrontent,
11:33 puis une forme d'affrontement à finir,
11:35 mais il n'y a qu'un peuple français.
11:37 Entre l'instituteur et le prêtre,
11:39 il y avait une morale commune, ce que disait Jules Ferry.
11:42 Donc, il y avait un peuple uni dans ses mœurs,
11:45 sa langue et son identité,
11:47 même s'il se divisait politiquement et philosophiquement.
11:50 On peut dire que depuis la Ve République,
11:53 il y a une union française autour du régime politique,
11:56 même si tous n'étaient pas d'accord à l'origine.
11:59 Il y a une réconciliation française autour de la Ve République.
12:02 La France, aussi divisée qu'elle soit,
12:05 c'était une division qui faisait mal,
12:07 parce que c'était entre frères,
12:09 une logique de guerre civile.
12:10 Là, ce n'est pas ça qu'on voit.
12:13 Il y a un peuple qui s'est installé ici,
12:15 par les flux démographiques que nous connaissons,
12:17 qui se dit, dans ce conflit, ne vous trompez pas.
12:20 Nous ne sommes pas du même côté.
12:22 Et ils ne le cachent pas.
12:23 Les enquêtes d'opinion tendent à le confirmer.
12:26 Donc, la fracture démographique,
12:28 qui est souvent sociale, identitaire,
12:31 qui est souvent documentée, on l'a au visage.
12:33 Le président de la République doit être capable
12:36 de faire un discours où il a les mots appropriés,
12:39 tout en sachant que son discours n'est pas le même.
12:42 Il ne crée pas une réalité alternative
12:44 qui réconcilierait tout le monde.
12:46 Il dénonce fermement le terrorisme.
12:49 Avec raison. Il dit le terrorisme,
12:51 mais il oublie de dire islamiste.
12:53 Ce n'est pas le terrorisme générique qui a frappé.
12:56 C'est un terrorisme très particulier.
12:58 Il ne croyait pas nécessaire de le nommer.
13:00 Il dit le pire massacre antisémite de ce siècle.
13:03 Il a raison de le dire, mais il parle de l'ensemble des victimes,
13:07 créant un effet de répercussion.
13:09 Il y a des victimes dans tous les camps.
13:11 Il y a une agression initiale.
13:13 On peut aller plus loin.
13:15 Il parle d'agression antisémite,
13:17 mais il évite un mot important, le mot pogrom,
13:20 qui est le mot qu'il faut utiliser
13:22 pour nommer ce qui s'est passé en octobre en Israël.
13:25 Quand on a tout cela à l'esprit,
13:27 on se dit qu'on est devant un discours
13:29 qui cherchait à créer, par la parole simplement,
13:33 ce qui n'existait pas dans les faits.
13:36 C'est un important discours.
13:37 Mieux vaut tenir un discours qui dit la France au fond d'elle-même,
13:41 se sent unie, mais on sait...
13:43 Est-ce que le discours peut créer ce qui n'existe pas
13:46 dans la sociologie, la démographie ?
13:49 C'est une bonne question à se poser.
13:51 -Est-ce que la France sera au moins parvenue à se réconcilier
13:55 le temps de ce discours, de cet hommage ?
13:57 -Je ne crois pas.
13:59 Vous avez eu un commentaire qui m'a touché au début.
14:02 Vous dites que l'EFI ne sera pas parvenue à gâcher l'hommage.
14:05 -J'ai osé. -Je ne suis pas d'accord avec vous.
14:08 -J'ai senti ça.
14:09 Je veux garder le positif.
14:11 Je veux garder cet hommage.
14:13 -Ca vous honore, et je comprends,
14:16 mais de mon point de vue,
14:19 l'EFI a réussi à s'emparer de l'hommage.
14:22 Pourquoi ?
14:23 Parce qu'au final, quand Emmanuel Macron nous dit...
14:26 J'y reviens, sur son 68 millions.
14:28 Tout le monde dit que c'est faux.
14:31 Pour plusieurs...
14:32 On ne parle pas de centaines de personnes,
14:35 on parle de millions de personnes.
14:37 On parle de centaines de personnes.
14:39 On parle de centaines de personnes.
14:41 On parle de centaines de personnes.
14:43 On parle de centaines de personnes.
14:45 On parle de centaines de personnes.
14:48 On parle de centaines de personnes.
14:50 On parle de centaines de personnes.
14:52 On parle de centaines de personnes.
14:54 On parle de centaines de personnes.
14:56 On parle de centaines de personnes.
14:58 On parle de centaines de personnes.
15:01 On parle de centaines de personnes.
15:03 On parle de centaines de personnes.
15:05 On parle de centaines de personnes.
15:07 On parle de centaines de personnes.
15:09 On parle de centaines de personnes.
15:11 On parle de centaines de personnes.
15:14 On parle de centaines de personnes.
15:16 On parle de centaines de personnes.
15:18 On parle de centaines de personnes.
15:20 On parle de centaines de personnes.
15:22 On parle de centaines de personnes.
15:24 On parle de centaines de personnes.
15:27 On parle de centaines de personnes.
15:29 On parle de centaines de personnes.
15:31 On parle de centaines de personnes.
15:33 On va écouter un extrait d'Emmanuel Macron
15:35 On va écouter un extrait d'Emmanuel Macron
15:37 ce matin, ce midi, aux Invalides.
15:39 ce matin, ce midi, aux Invalides.
15:42 -Et dans les notes de musique d'un lieu de fête
15:44 Et dans les notes de musique d'un lieu de fête
15:46 ont éclaté les tambours de l'enfer.
15:48 Et les téléphones de nos enfants,
15:50 qui jusque-là filmaient les joies de leur vie,
15:52 sont devenues les boîtes noires de l'horreur.
15:55 Elles nous entreront, ces images.
15:57 Elles nous enterront, ces images.
15:59 Le ciel livide qui se zèbre de missiles.
16:01 Le ciel livide qui se zèbre de missiles.
16:03 Les brigades infernales qui écument le festival
16:05 Les brigades infernales qui écument le festival
16:08 se répandent dans les plaines, puis dans les villages,
16:10 se répandent dans les plaines, puis dans les villages,
16:12 fracassent les portes, font irruption dans les foyers,
16:14 fracassent les portes, font irruption dans les foyers,
16:16 dans les chambres, sous les lits.
16:18 Les déflagrations, les cris de massacrons les Juifs,
16:21 les déflagrations, les cris de massacrons les Juifs,
16:23 les grenades, les hurlements, les pleurs, puis le silence.
16:25 les grenades, les hurlements, les pleurs, puis le silence.
16:27 -Et puis, il y a eu des moments importants au début
16:29 -Et puis, il y a eu des moments importants au début
16:31 qui ont touché, qui ont ému. On va essayer de revoir ces moments
16:33 où les portraits sont montrés aux avalées.
16:36 Ensuite, on fera un tour de table.
16:38 J'ai envie de vous entendre aussi sur la question.
16:40 (Bruits de la foule)
16:42 (Bruits de la foule)
16:44 (Bruits de la foule)
16:46 (Bruits de la foule)
16:49 (Bruits de la foule)
16:51 (Bruits de la foule)
16:53 (Bruits de la foule)
16:55 (Bruits de la foule)
16:57 (Bruits de la foule)
16:59 (Bruits de la foule)
17:02 (Bruits de la foule)
17:04 (Chant)
17:06 -Le jour de gloire est arrivé
17:10 contre nous de la tyrannie.
17:14 Les tendances sanglants est levées.
17:18 Les tendances sanglants est levées.
17:22 Entendez-vous dans les campagnes...
17:26 -Qu'est-ce que vous retenez de ce moment, Marc Menand ?
17:30 -Ce qui est essentiel, dans un instant comme celui-là,
17:34 forcément, les mots portent
17:38 l'intention du président, ce désir d'unification,
17:42 mais sans la mise en scène,
17:44 on ne pourrait pas être dans cet élan de fusion morale.
17:51 Ce qui est formidable, c'est la manière dont ça a été conçu
17:54 et d'entendre cette garde républicaine
17:58 en tenait a capella la Marseillaise,
18:01 crée une sorte de frisson émotionnel
18:05 qui, à cet instant-là, crée véritablement,
18:08 pour celui qui est devant son téléviseur,
18:11 qui regarde l'événement,
18:13 même s'il ne se sentait pas concerné,
18:16 je pense qu'il chavire en son âme
18:19 et qu'il sent qu'il se passe quelque chose,
18:22 il est au moins ouvert à l'interrogation.
18:24 -La mission a été accomplie, le devoir a été accompli,
18:30 et le devoir, je pense qu'il était d'abord tourné
18:33 vers les victimes, d'abord tourné vers les familles,
18:36 d'abord tourné vers ceux qui ont...
18:39 Pour qui la perte est irréparable,
18:41 et vers la communauté juive française d'abord,
18:45 au-delà peut-être de l'Etat d'Israël,
18:48 pour ne pas leur dire qu'ils sont abandonnés par la République,
18:51 et le chef de l'Etat a pu leur donner cette impression.
18:54 La mission et le devoir sont accomplis.
18:57 Je ne sais pas s'il a fallu attendre autant de temps
19:00 et le faire dans les invalides,
19:02 car les soldats morts pour la France, ce sont des civils.
19:05 -A partir de ce que disait Mathieu,
19:07 j'ai retenu la même phrase dans le discours,
19:10 parce qu'elle m'a fait de la peine.
19:12 Je l'ai entendue, je me suis dit que ce n'était pas vrai.
19:16 -Ca se l'intimide. -On aimerait que ce soit vrai.
19:19 -Vous dites qu'ils n'ont pas gâché l'hommage pour ceux qui le voulaient.
19:23 Mais la question demeure en tuer pour ceux qui ne le voulaient pas.
19:27 Il y a eu quelque chose qui s'est cassé.
19:29 Quand Emmanuel Macron fait le lien,
19:31 ça résonne par rapport à ce qui s'est passé à Nice, à Paris,
19:35 et dans d'autres endroits, il a raison pour ceux qui voulaient
19:39 rendre cet hommage.
19:40 C'est parce qu'ils étaient français,
19:43 parce que toutes ces victimes étaient françaises.
19:46 La question que pose Mathieu,
19:48 elle se pose à chaque attentat en France,
19:50 et elle se pose de manière exponentielle,
19:52 parce que là, nous avons un conflit étranger
19:55 qui ne risque pas de s'importer,
19:57 qui est importé par la force des choses en France.
20:00 Malheureusement, les cœurs ne peuvent pas s'ouvrir
20:03 de la même manière à l'interrogation,
20:06 dès lors qu'ils ne sont pas du même côté de la barricade.
20:09 Franchement, ça m'a fait de la peine.
20:11 -Je suis d'un point très bref.
20:13 Je suis d'accord avec ce que l'un et l'autre ont dit.
20:17 Ce qui est révélé aussi, c'est que ces gens-là sont en minorité.
20:20 -Et je reviens sur ce que vous disiez, Mathieu,
20:23 même si on a peu de temps,
20:25 mais est-ce que ce n'est pas justement dans son rôle
20:28 de chef d'Etat de vouloir unifier,
20:31 même si c'est faire semblant ?
20:33 Je réfléchis par rapport à ce que vous dites,
20:35 qui est très juste.
20:37 A ce moment-là, des 68 millions,
20:39 tout le monde s'est dit "wow".
20:41 Mais est-ce que ça n'a pas aidé à unir le pays ?
20:43 -C'est une question de mots.
20:45 Je ne veux pas m'improviser, rédacteur de discours,
20:48 mais je dis comment je le formulerais à ma manière.
20:51 S'il dit "la France est endeuillée",
20:54 s'il dit "le peuple français est endeuillé",
20:56 c'est vrai.
20:58 S'il dit "68 millions de Français sont endeuillés", c'est faux.
21:01 La formulation...
21:03 En plus, c'est assez tôt,
21:04 le président de la République était le président de la France,
21:08 et pas de chaque Français individuellement.
21:11 La formulation nous conduisait sur cette observation
21:14 de ce discours et la réalité.
21:16 Je m'en désole, mais les termes étaient mal choisis.
21:19 -En tout cas, cet hommage sera rediffusé sur Seigneaux
21:23 ce soir à 21h50.
21:25 Mon cher Guillaume,
21:27 samedi 3 février,
21:28 les Jeunes avec Macron ont publié sur les réseaux sociaux
21:32 une affiche commune aux membres de Réunion,
21:35 le parti centriste au Parlement européen.
21:37 Pour la première fois, de Lyon à Prague,
21:40 de Paris à Berlin, de Berlin à Madrid,
21:42 nous allons partager la même affiche.
21:44 Se félicite la formation macroniste
21:47 en publiant deux clichés dévoilant le visuel,
21:50 voilà, on le voit ici,
21:51 et le slogan "Think different",
21:54 "Pensez différemment quand pensez-vous",
21:58 justement, mon cher Guillaume.
22:00 Ca a beaucoup fait réagir.
22:02 -Ca a l'air d'être un sujet infiniment plus léger,
22:05 et ça l'est aussi, que ce qu'on vient d'évoquer auparavant.
22:08 Et en fait, c'est quand même un sujet plus grave
22:11 que ce que ça y paraît.
22:13 -Oui.
22:14 -Qui sont les gens qui brandissent l'affiche ?
22:17 Ce sont les "jam", les jeunes avec Macron.
22:20 "Jam", en anglais, c'est "confiture".
22:22 Mais ça veut dire aussi... C'est la vérité.
22:25 Jeunes avec Macron. Ils font rien par hasard.
22:27 Tous les mots qu'ils choisissent, c'est très pensé.
22:30 Ils ont des cabinets de consultantes,
22:32 qui payent fort cher pour réfléchir à tout ça.
22:35 Alors, "renew", qu'est-ce que c'est ?
22:37 Alors, "renew", c'est dû en même temps.
22:40 C'est-à-dire, si on serait pas drôle,
22:42 c'est le Renaissance,
22:43 c'est le nouveau nom du parti présidentiel,
22:46 qui s'appelait auparavant "En marche".
22:48 C'était une recherche, c'était les initiales d'Emmanuel Macron.
22:51 "En marche", on sait pas trop vers où.
22:54 Et il s'est rebaptisé "Renew Renaissance".
22:56 Mais c'est en même temps "renew" le nom
22:59 d'un groupe libéral centriste euro...
23:02 Alors, eurofana, à mon avis, eurobêta,
23:04 enfin, euro très, très euro, fanatique,
23:07 au Parlement européen.
23:09 Voilà. Donc, qui est le 3e groupe au Parlement européen,
23:12 avec 101 députés, pour l'instant,
23:14 qui représentent 24 pays.
23:16 Déjà, ça, ça mérite d'être souligné,
23:18 parce que c'est le 1er parti, disons,
23:21 qui gouverne dans un pays d'Union européenne,
23:24 dont le chef de l'Etat se revendique,
23:27 enfin, à un parti, qui est celui du Parlement européen,
23:31 qui est un parti transnational.
23:32 -On va marquer une pause,
23:34 parce que ça vaut le coup d'être décrypté.
23:37 On a vu, à l'heure jaune, cet appel au géant américain Apple,
23:40 et puis ce parallèle avec l'étoile du Parti communiste français.
23:46 On marque une pause, on revient pour décrypter cette image
23:49 qui a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux.
23:52 -On retourne sur le plateau de Face à l'Info.
23:56 On va continuer à décortiquer cette affiche.
23:59 On a appris que François Bayrou déclare
24:01 qu'il ne rentrera pas au gouvernement,
24:04 "faute d'accord profond sur la politique à suivre".
24:07 Sans ce AFP, on attend depuis quelque temps
24:10 le remaniement des informations qui traînent.
24:13 On aura enfin un remaniement rapide,
24:15 puisque c'était, on avait compris,
24:17 François Bayrou qui traînait un peu
24:19 et qui tiquait sur certains dossiers à suivre.
24:22 Revenons sur cette affiche. -Rapide un mois.
24:24 -Non, c'était pour la deuxième partie.
24:27 -La France septembre, François Bayrou de Parti,
24:29 ne rentrera pas au gouvernement. -Concentrez-vous.
24:33 -C'est inconsolable. -Vous êtes déchaîné.
24:35 Revenons sur cette affiche qui en dit long.
24:37 -Oui. -On en était où ?
24:39 -Je vous expliquais que les gens qui avaient fait cette affiche,
24:43 c'est le parti Renew,
24:44 c'est vraiment le parti qui dit "amen" à l'Europe.
24:47 C'est béni-oui-oui de l'Europe.
24:49 J'ai vérifié, tout ce que la commission propose,
24:52 le Green Deal, Farm to Fork, l'écologie la plus punitive,
24:55 l'interdiction des voitures thermiques,
24:57 les accords de libre-échange, le pacte asile-immigration
25:00 n'est pas relocalisé.
25:02 Ils disent oui à tout.
25:03 C'est simple.
25:04 C'est ces journées, c'est le parti de Macron,
25:07 et c'est la 3e partie du Parlement.
25:09 Maintenant, ce qui est incroyable, c'est que cette affiche,
25:13 elle concentre énormément de symboles
25:18 de ce que veut l'Europe officiellement,
25:21 ou ce que veut l'Europe un peu plus officieusement,
25:24 de cette image.
25:26 C'est un détournement, au second degré,
25:28 on l'aura bien compris,
25:29 de la publicité de Steve Jobs d'Apple.
25:32 Avec la pomme, il y a l'étoile à la place.
25:35 Et le slogan "Things different".
25:37 Ce qui est drôle,
25:38 c'est que cette histoire de second degré
25:41 est très macronneux européiste.
25:42 On reste entre nous.
25:44 Tu as la référence, j'ai la référence, etc.
25:46 Tout est second degré, on ne prend rien au sérieux.
25:49 Il n'y a plus le tragique de l'histoire.
25:52 Mais ce qui est intéressant,
25:53 c'est qu'il est question de penser différemment.
25:56 Mais c'est extraordinairement conformiste.
25:59 C'est le premier paradoxe.
26:01 Parce qu'en fait, ils sont en train de dire,
26:03 ils sont en train de renouer
26:05 avec leur histoire de "start-up nation".
26:07 Ce que ça illustre, c'est une fascination,
26:10 comme le lapin dans les phares d'une voiture.
26:13 Ils sont fascinés par ces GAFAM américains,
26:15 ces grandes entreprises numériques américaines,
26:18 dont l'Europe, et notamment Renew,
26:20 nous avait dit qu'on allait les bloquer au Parlement européen.
26:24 En fait, les textes,
26:25 ils se piquaient de les mettre à l'amende,
26:28 comme au sens figuré.
26:29 En particulier Apple, qui défiscalisait à bloc,
26:32 et qui est toujours en train de défiscaliser en Irlande.
26:35 Ils ont infligé à Apple une amende de 13 milliards d'euros.
26:39 Vous savez combien on a été payés ? Zéro.
26:41 Le juge européen a considéré qu'il ne fallait pas.
26:44 Ils ont trouvé des vices de procédure.
26:46 Ils ne paieront rien. Mais on verra bien.
26:48 Les grandes lois pour bloquer les GAFAM,
26:51 ça veut dire que vous allez appuyer plusieurs fois de suite
26:54 pour accéder à un site.
26:56 C'est de l'autorégulation qui sert quasiment à rien.
26:59 Et à ce prix-là, on voit, en réalité,
27:02 qu'il s'agit d'avouer son admiration,
27:06 sa fascination, j'allais même dire son "aliénation",
27:10 pour reprendre un terme marxiste,
27:12 le fait qu'il pense dans la tête des Américains,
27:14 en particulier des Américains californiens.
27:17 Déjà, ils pensent en anglais, ils écrivent en anglais.
27:20 Violation d'article 2 de la Constitution.
27:22 On est sur un document électoral.
27:24 Mais c'est pas grave.
27:26 - Si vous voulez la langue officielle,
27:28 c'est le français. - Mieux que ça.
27:30 Le pays anglophone le plus peuplé,
27:35 c'est la Grande-Bretagne,
27:37 est sorti de l'UE, il ne reste plus qu'Irlande.
27:39 A peine plus de 1 % des Européens parlent anglais.
27:42 On a vendu l'Europe comme un moyen
27:44 de rééquilibrer la puissance américaine
27:46 et de défendre les cultures européennes.
27:49 Résultat, tout le monde parle le californien.
27:52 Donc, en fait, on voit bien que c'est l'idée
27:56 de parler la langue du dominant, de parler la langue du maître.
27:59 On a un bon maître américain, on va utiliser sa langue.
28:02 Est-ce que c'est exagéré ? On pourrait le penser.
28:05 Mais la réalité va toujours plus loin.
28:07 La Commission européenne a embauché Taylor Swift,
28:11 la chanteuse américaine,
28:12 pour convaincre les jeunes d'adhérer à l'Europe.
28:16 Tout y est. De toute façon,
28:17 de l'expression des pères fondateurs
28:20 à la création d'une Cour suprême,
28:22 au discours de l'Etat de l'Union devant le Parlement européen,
28:25 à l'idée fédérale,
28:26 mais qui peut douter une seule seconde
28:29 que ce projet est autre chose
28:31 que d'imiter, de s'inger de manière servile l'Amérique
28:34 et de rester collé à l'Amérique ?
28:36 Depuis la guerre en Ukraine,
28:38 la puissance européenne, la défense européenne,
28:41 ça veut dire qu'on fait tourner les usines d'armement américaines.
28:44 Voilà ce qu'on peut lire, à mon avis,
28:47 de cette image.
28:48 Il n'y a pas qu'un slogan en anglais,
28:50 "Guillaume Bigot sous forme de clindole",
28:52 il y a aussi une image, un logo, une étoile.
28:55 Comment l'interprétez-vous ?
28:56 C'est-à-dire qu'on voit...
28:58 C'est bien sûr l'étoile de l'Europe,
29:00 c'est sûr et certain,
29:02 mais il y a le Parti communiste qui s'est manifesté
29:04 et beaucoup ont dit que c'était la reprise
29:07 du logo du Parti communiste français.
29:10 Bon, peut-être c'était un peu plus tiré par les cheveux,
29:13 peut-être qu'ils l'ont fait exprès.
29:16 Quand on lance une affiche pour une campagne électorale,
29:19 outre des considérations juridiques,
29:21 il faut se border juridiquement,
29:23 en plus de ça, on sait bien que la politique, c'est du symbole.
29:26 On fait attention au symbole qu'on envoie.
29:29 Donc, là, recyclé, quasiment,
29:30 la proximité entre les deux logos est quand même incroyable.
29:34 Donc, moi, je pense que c'est un second clin d'oeil.
29:37 C'est un clin d'oeil, on pourrait dire, conjuratoire.
29:40 De la même façon que l'UE, d'une certaine façon,
29:43 en tout cas, nargue Steve Jobs en reprenant le logo d'Apple,
29:46 là, il nargue finalement Karl Marx
29:49 en reprenant le logo du Parti communiste français.
29:51 Il faut jamais oublier que c'est une sorte
29:54 que j'appellerais un clin d'oeil conjuratoire,
29:56 parce que l'étoile du communisme, finalement,
29:58 a été très menaçante en Europe pendant très longtemps.
30:01 C'était la menace de la révolution bolchévique.
30:04 Et n'oublions pas que des pays comme l'Allemagne
30:07 ont été sous l'emprise de cette dictature communiste
30:10 de la Russie bolchévique jusqu'en 1989,
30:12 et une grande partie de l'Europe.
30:14 Mais je pense qu'il y a autre chose derrière.
30:17 De manière peut-être plus inconsciente et involontaire,
30:20 il y a l'idée de reprendre, de s'opposer au communisme,
30:23 faire en sorte que le communisme ne revienne pas.
30:25 On dit "Regardez, on n'a plus peur de toi."
30:28 Mais il y a aussi l'idée qu'il y a quelque chose dans l'Europe
30:31 qui fait vraiment songer un communisme à l'envers.
30:34 Je vais essayer de vous expliquer ça.
30:36 -Mathieu semble d'accord. -Oui, l'URSS.
30:39 -Exactement. -Ah oui.
30:40 -En fait, exactement comme dans le communisme,
30:43 le marxisme dit que l'économie vient en premier,
30:47 et ensuite, la politique suit.
30:48 L'économique domine la politique.
30:50 Mais qu'est-ce que c'est que la construction européenne ?
30:54 Depuis le départ, si ce n'est des instruments,
30:56 des traités commerciaux, la création d'une monnaie unique,
31:00 des instruments économiques pour qu'ensuite,
31:02 ça génère un Etat.
31:03 On a exactement le même raisonnement que le communisme,
31:07 et surtout, on a quelque chose qui ressemble à l'URSS,
31:10 qu'on ne voit plus tellement c'est énorme,
31:12 c'est que dans les textes européens
31:14 qui organisent le pouvoir en Europe,
31:16 c'est-à-dire quasiment des textes constitutionnels,
31:19 en 2005, on essaie de nous vendre une constitution.
31:22 Cette constitution intégrait un modèle économique.
31:25 Et ça, c'est incroyable.
31:26 Il n'y a que les institutions soviétiques
31:29 où il y avait des règles du jeu institutionnelles
31:31 et des règles du jeu économique.
31:33 C'est incroyable.
31:35 On a vu au moment de la révolte des agriculteurs
31:37 à quel point il y avait un raisonnement type communiste.
31:40 Si ça ne marche pas, c'est parce qu'il n'y a pas eu assez de communisme.
31:44 Si ça ne marche pas, le président Macron nous a dit
31:47 qu'on va créer des institutions européennes.
31:49 -Dernière question. Certains ont cru voir dans ce logo,
31:52 Guillaume Bigot, l'hexagone français amputé
31:55 d'une partie de son territoire.
31:57 -C'est-à-dire ?
31:58 -C'est un peu plus tiré par les cheveux,
32:00 mais il y a notamment, à mon avis, Philippe David,
32:03 qui est un des politos très...
32:05 -Ils en ont beaucoup parlé.
32:07 -Beaucoup de gens l'ont vu.
32:08 -Racontez-nous.
32:10 -Parce qu'en fait, c'est vrai que si vous regardez bien le logo,
32:13 on se rend compte que cette étoile,
32:15 imaginons qu'elle figure l'hexagone,
32:18 et probablement, dans l'esprit de ces concepteurs,
32:21 elle peut figurer soit l'hexagone, soit d'autres pays européens,
32:24 et ils sont incomplets sans l'Europe.
32:26 C'est ça, le message que ça véhicule.
32:29 Et si on considère que cette étoile figure l'hexagone,
32:32 il y a une partie qui est enlevée.
32:34 Cette partie qui est enlevée,
32:36 est-ce que c'est le fait du hasard
32:38 qu'elle correspond au territoire d'Alsace-Lorraine
32:41 qui avait été conquis par le Reich ?
32:43 En tout cas, beaucoup de gens ont vu ça.
32:45 Philippe David a vu ça, par exemple.
32:48 Ce qui est sûr et certain, c'est que manifestement,
32:51 pour ceux qui veulent construire cette Europe,
32:53 rien n'est trop beau pour notre Europe.
32:56 Il n'y a aucun sacrifice qu'on ne puisse consentir,
32:59 notamment au service de l'Allemagne
33:01 et notamment au service de notre Europe.
33:03 Par exemple, fermer Fessenheim,
33:05 centrale qui fonctionnait parfaitement,
33:08 mais qui était trop proche de la frontière.
33:10 Par exemple, créer une euro-région
33:13 qui s'appelle l'Elsace, à cheval,
33:16 si vous voulez, au-dessus de la frontière,
33:19 en incluant une partie allemande
33:21 et en incluant une partie française.
33:24 -Dernier mot. -Le dernier mot,
33:25 c'est que ce qui est sûr, c'est que le parti Renaissance,
33:29 Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné,
33:31 sont d'accord avec leurs collègues
33:33 du parti Renew,
33:37 c'est-à-dire M. Verhoefstadt,
33:40 qui a proposé un plan
33:42 qui signifie, qui propose,
33:44 pardon, de renoncer à la règle de l'unanimité en Europe.
33:48 Renoncer à la règle de l'unanimité en Europe,
33:51 ça veut dire que la France pourrait être
33:53 complètement mise en minorité,
33:55 c'est-à-dire qu'on renonce carrément
33:58 à une démocratie directe.
33:59 -Merci, Guillaume, pour cette analyse
34:02 de ce logo qui a beaucoup fait parler
34:04 sur la route des Européennes.
34:06 On va revenir avec vous, Marc,
34:08 un peu sur le discours, l'hommage
34:10 qui a eu lieu aujourd'hui aux Invalides.
34:12 C'était le 23e hommage national d'Emmanuel Macron
34:15 depuis qu'il est au pouvoir.
34:17 Rendre hommage à des civils,
34:19 c'est l'un des exercices de rhétorique
34:21 le plus difficile pour un président.
34:23 C'est une pratique récente.
34:25 Pour des civils, on a l'habitude
34:27 d'en donner à des militaires ou encore à des héros.
34:30 Et pour vous, derrière un hommage,
34:33 c'est le jeu des mots,
34:34 c'est celui qui sculpte, l'inscribe,
34:37 qui va s'érinter à sculpter les mots.
34:39 On avait envie de vous entendre.
34:41 J'ai vu un article du Figaro
34:43 qui parlait justement de ces différents hommages
34:46 et de l'importance des mots.
34:48 On l'a vu, Mathieu Bocoté,
34:49 qui ne nous écoute pas maintenant,
34:52 mais tout à l'heure, il nous disait
34:54 que chaque mot était important.
34:56 Il aurait pu dire la France.
34:57 Il y a toujours une histoire derrière les mots.
35:00 -Ce qui est extraordinaire,
35:02 c'est que dans l'hommage, effectivement,
35:04 il n'est pas question d'être dans la politique.
35:07 On essaie d'unifier.
35:10 On essaie de montrer que nous sommes un peuple,
35:13 que nous avons une âme,
35:14 que nous sommes tous capables de communier.
35:17 Et là, en l'occurrence, c'était non seulement
35:20 de rendre hommage aux victimes,
35:22 mais de condamner l'antisémitisme,
35:25 cette verrue, cette gangrène viscérale
35:28 qui nous menace et que l'on a souvent tendance à oublier.
35:33 Et donc, l'importance des mots, la subtilité.
35:37 Comment sont arrivées ces hommages nationaux ?
35:41 Eh bien, c'est le président Jacques Chirac
35:45 qui, sous deux, a rendu hommage à qui ?
35:49 Au président... Pardon, au commandant Cousteau.
35:52 Il était en pleine plongée, le président Chirac,
35:55 puisqu'il avait été battu aux élections.
35:58 Il était victime d'une cohabitation.
36:02 Il savait plus quoi faire, comment se faire remarquer,
36:05 comment sortir du lot.
36:07 Il rendit hommage au commandant Cousteau,
36:10 qui était considéré par les Français
36:12 comme le symbole même de l'audace,
36:16 le symbole même de l'esprit français,
36:19 d'où son extrême popularité.
36:21 Et il y avait forcément des nègres,
36:24 comme on disait à une époque, maintenant on dit des plumes,
36:28 ou alors des scribes, si on revient aux temps antiques.
36:33 Et Christine Charbonnel faisait partie
36:36 de ceux qui écrivaient pour Jacques Chirac.
36:39 Alors, elle raconte comment on se réunissait.
36:42 Vous avez les conseillers,
36:43 il y avait également monsieur De Villepin qui était là.
36:48 Chacun lisait le discours tel qu'il était proposé
36:52 par Christine Charbonnel.
36:54 "Ah, il y a une petite virgule qui manque, là.
36:58 "On passe à côté de l'intonation."
37:00 Chirac regardait si dans l'Assemblée,
37:02 il y en avait un qui faisait la moue.
37:04 "Qu'est-ce qui va pas, mon cher Maurice Ulrich ?
37:07 "Ah bon ? Alors il faut reprendre."
37:08 Et on avait monsieur De Villepin, vous savez, il flambe.
37:12 C'est l'éloquence de Villepin. Et hop, il partait.
37:15 Madame Charbonnel se fâchait, elle disait,
37:18 "Vous êtes dans ces conditions que monsieur Villepin écrive le discours."
37:22 Voilà, on avait cette passion des uns et des autres
37:28 dans un esprit très français,
37:30 dans un esprit digne de nous, à savoir l'ajustement du verbe.
37:35 106 versions pour le discours final de Jacques Chirac
37:40 quittant la République le 7 mars 2007.
37:44 106 versions.
37:46 Alors après, nous avons eu la période Nicolas Sarkozy.
37:52 Si j'ai bien compris, Nicolas Sarkozy,
37:54 il aime pas être Nicolas Sarkozy,
37:56 mais lui, il est plus dans l'improvisation,
37:57 vous voyez, se sortir les tripes.
38:00 Et le discours, vous en occupez,
38:03 et on le découvrira tant et si bien qu'Henri Guaino,
38:06 qui était la principale plume,
38:08 il s'arrangeait pour lui donner au dernier moment
38:11 qu'il n'y ait pas de possibilité qu'un râleur vienne
38:14 et qu'il y ait un truc qui va pas,
38:15 et que Nicolas Sarkozy prête attention.
38:18 D'où une erreur phénoménale qui a été produite un jour
38:22 alors qu'il était en Afrique,
38:24 et qui fit un petit problème diplomatique
38:29 puisqu'il remettait en question le propre de l'homme africain.
38:33 Bref, voilà sous Nicolas Sarkozy,
38:36 qui rend hommage à qui ?
38:38 Eh bien à Pierre Schoendorfer,
38:39 entre autres dans ce côté hommage national à des personnages civils.
38:44 Puis après, il y a M. Hollande.
38:47 - François Hollande.
38:48 - Alors, François Hollande, c'est très particulier.
38:51 Il met sa façon de travailler.
38:53 Il semblerait qu'il aimerait être l'auteur.
38:57 Mais malheureusement, les occupations qui sont les siennes,
39:00 quand on voit le nombre de discours qu'il y a à rendre,
39:03 on n'a pas toujours la possibilité de se consacrer
39:06 pendant une journée, pendant deux jours.
39:07 Vous vous rendez compte la qualité du discours d'aujourd'hui ?
39:10 S'il n'y avait pas eu derrière, je le suppose,
39:13 le jeune écrivain,
39:15 garçon qui a un parcours universitaire incroyable,
39:18 il a 30 ans, Baptiste Rossi.
39:20 Son premier roman, il l'a sorti à 19 ans,
39:24 c'était "La vraie vie" de Kevin.
39:28 Après, il a écrit "Le roi du Sud".
39:30 C'est lui qui, théoriquement, va chercher les mots
39:33 pour Emmanuel Macron.
39:35 Eh bien donc, sous...
39:37 - François Hollande. - Sous François Hollande...
39:39 - 21 hommages nationaux.
39:41 - Il y a ceux qui sont en réalité
39:45 les sparring partners.
39:46 C'est-à-dire que tel le boxeur qui s'entraîne
39:49 avec des gars qui vous préparent au combat
39:53 et trouver les répliques,
39:55 là, il demande à ce qu'on lui envoie les mots,
39:59 il règle ce qui ne lui va pas,
40:02 il est capable d'offenser littéralement
40:05 ceux qui lui ont adressé, par exemple,
40:07 Christophe Prochasson.
40:09 Christophe Prochasson, il lui donne un discours
40:12 et là, il renvoie de façon très stricte.
40:15 "À refaire, c'est du blava, ça ne veut rien dire."
40:18 Voilà comment s'exprime le président Hollande.
40:22 M. Macron, ce qui est intéressant,
40:25 avant Baptiste Rossi,
40:27 c'était une jeune femme qui faisait ses discours.
40:30 Elle s'appelait Sophie Vallon.
40:33 Aujourd'hui, elle est au musée d'Orsay.
40:35 C'est une jeune fille aussi très talenteuse,
40:38 qui a fait l'ENA, qui a fait l'Hippocagne.
40:41 Et elle dit qu'il y avait des codes
40:44 et le président, il anote avec un feutre bleu.
40:48 Son écriture, on voit qu'il est d'une famille de médecins,
40:51 c'est tellement illisible, je mettais plus de temps
40:54 à décrypter ce qu'il avait mis en annotation
40:57 que de corriger le discours.
40:59 Là encore, on se précipite,
41:00 "Mais là, ça va pas, il faut reprendre."
41:03 Et ce qui est extraordinaire,
41:05 c'est comment le président Macron
41:08 fait attention, ça, c'est son côté théâtral.
41:10 N'oubliez pas que quand il était gamin,
41:12 il envisageait un jour de monter sur scène.
41:15 Il est monté sur scène, mais en tant qu'amateur.
41:17 Il a une jubilation à tenir un discours.
41:20 Alors, il y a les discours du quotidien,
41:22 ceux du politique,
41:24 et ça, peut-être que c'est pas ce qui l'intéresse le plus.
41:27 On l'a vu aujourd'hui.
41:28 Il est, dans un instant d'émotion,
41:32 dans cette position de l'homme,
41:34 représentant, oui,
41:36 il représente le peuple français,
41:39 il représente la nation,
41:41 il l'incarne tellement qu'il vibre.
41:44 Il cherche comment il peut toucher son public.
41:48 On l'a bien vu aujourd'hui, quand, par exemple, il dit
41:51 "la barbarie qui hape un enfant
41:54 "au creux des bras de son père,
41:57 "la barbarie, celle qui brûle et qui brise,
42:00 "qui abuse et qui tue,
42:01 "celle qui déchire."
42:03 C'est là que l'on voit la qualité
42:06 de celui qui les sert de plume aujourd'hui.
42:08 Le président a, pour moi, un tout petit défaut,
42:11 même dans son intention.
42:13 C'est vrai qu'on peut pas rester indifférent,
42:16 mais il est peut-être encore un peu dans la lecture.
42:19 -Merci, Marc Menand,
42:21 pour cet effort d'analyse, d'hommage national et de discours.
42:25 Dans un instant, avec vous, Mathieu Bocoté,
42:27 on parlera de "facho",
42:29 si vous permettez l'expression.
42:31 C'est un gros mot ?
42:33 -Pour Xavier Bertrand, c'en est un.
42:34 C'est pas de bonne chose d'être facho.
42:37 -On en parlera dans un instant,
42:40 juste avant.
42:41 Charlotte, on a appris aujourd'hui
42:44 que l'actrice Judith Goodrich
42:46 portait plainte pour viol avec violence sur mineurs
42:49 de moins de 15 ans,
42:50 contre le réalisateur Benoît Jacot.
42:52 On s'arrêtera, nous, ce soir,
42:54 sur la différence de traitement
42:56 de ce genre de fait plutôt délicat.
42:59 Ces derniers jours,
43:01 le célèbre psychanalyste Gérard Miller
43:03 a été accusé par plusieurs femmes
43:05 d'agressions sexuelles ou de viols,
43:07 d'abord dans "Elle",
43:09 puis aujourd'hui dans "Médiapart",
43:11 une affaire qui fait couler beaucoup moins d'encre
43:14 que d'autres et provoque moins de réactions indignées.
43:17 Deux poids, deux mesures, soyons clairs.
43:19 Gérard Depardieu, par exemple,
43:21 ça fait pas du tout les mêmes réactions.
43:23 Comment expliquer tout cela ?
43:25 -Déjà, précisément, vous l'avez dit,
43:27 c'est des sujets délicats,
43:29 des matières inflammables qui nécessitent une précaution.
43:32 Nous le répétons systématiquement sur ce plateau.
43:35 Certains le répètent selon les acteurs des dossiers.
43:38 Nous, on va continuer à le faire systématiquement
43:41 pour deux raisons essentielles.
43:43 Un, parce que les témoignages de ces femmes,
43:46 elles arrivent et elles rendent public des témoignages
43:49 en expliquant que ces actes les ont traumatisés
43:54 et elles décrivent des scènes
43:57 qui, objectivement, peuvent traumatiser.
43:59 "Je n'étais pas là, je ne sais pas ce qui est réel."
44:01 Et l'autre pendant, on va dire, de cette nécessaire prudence,
44:05 c'est que l'accusation pour l'homme qui la reçoit,
44:07 quelle qu'il soit, est tellement infamante
44:10 qu'il est nécessaire d'être prudent pour la même raison.
44:13 Nous n'y étions pas non plus.
44:15 Donc, en effet, on a à la fois des témoignages
44:17 et des témoignages qui peuvent se révéler extrêmement douloureux
44:21 pour la personne qu'elle vise.
44:22 Voilà pourquoi il est nécessaire d'être prudent.
44:25 Que savons-nous ?
44:26 Il y a trois femmes qui ont parlé d'elle il y a une semaine,
44:29 dix qui parlent dans Mediapart aujourd'hui.
44:31 Elles parlent de viols, d'agressions sexuelles,
44:34 d'hypnose, sous-hypnose, d'alcool,
44:36 de propos et de gestes particulièrement déplacés.
44:39 Elles évoquent parfois une très forte différence d'âge.
44:42 Il y en a certaines qui sont même mineures.
44:44 Elles évoquent souvent une rencontre sur un plateau de télévision.
44:47 Elles arrivaient dans le public.
44:49 Jérémie Lhors venait les voir à la fin de l'émission.
44:52 Il y en a plusieurs qui racontent ça.
44:54 Il y en a un qui raconte qu'il est allé à la maison
44:57 et qu'il les a invités chez lui
44:59 et que s'en suivait les scènes en question.
45:03 Alors, "lui", c'est important.
45:05 Il nie toute agression sexuelle et viol, mais...
45:07 Et le "mais" vient de lui.
45:09 Il a envoyé son communiqué à BFM, en l'occurrence,
45:12 et il reconnaît l'existence des scènes qu'elles décrivent.
45:15 Il dit qu'en gros, c'est une différence de perception
45:19 entre les deux,
45:20 que c'était des rapports inégalitaires
45:22 qu'il reconnaît aujourd'hui,
45:23 et qu'il met ce qui s'est passé sur le dos d'une époque,
45:26 et je mets "entre guillemets" car c'est lui qui cite une époque,
45:30 et de la "domination masculine", je remets les guillemets de Miller,
45:33 comme s'il était dédouané par un système qui le dépasse
45:36 et qui l'aurait combattu.
45:38 C'est ça, à mon avis, qui est important dans cette affaire,
45:41 et d'ailleurs, exactement comme l'histoire de Judith Godrej
45:45 que vous évoquiez précédemment.
45:47 D'ailleurs, Miller avait été accusée de l'avoir interviewée
45:50 sur cette affaire en particulier,
45:52 pour le dire gentiment.
45:53 Il dit, par exemple, que "je sais que depuis le début du mouvement #MeToo,
45:57 "des paroles essentielles ont émergé,
45:59 "qui remettent en cause la façon dont les rapports hommes-femmes
46:03 "sont constitués dans notre société
46:05 "sur la base d'une incontestable domination masculine."
46:08 C'est une manière de reconnaître les choses
46:11 tout en se dédouanant absolument de ce qui aurait pu se passer,
46:14 car il y a beaucoup de femmes et d'hommes
46:16 qui n'ont pas à se plaindre,
46:18 même dans cette période-là, disons-le, quand même.
46:21 Il dit, "Aujourd'hui, nous ne sommes plus..."
46:24 Il parle justement de cette affaire Judith Godrej,
46:26 de Benoît... Benoît ? Benoît Jacot ?
46:29 -Oui, Benoît Jacot. -J'ai eu un doute.
46:31 Il est interviewé.
46:32 Pourquoi vous avez été aussi bienveillants ?
46:35 Il dit, "Aujourd'hui, nous ne sommes plus dans cet aveuglement collectif."
46:39 Permettez-moi de rappeler que l'aveuglement n'était pas collectif.
46:42 "Il faut bien mesurer ce qui a changé,
46:45 "sinon on oublie ce qui a été révolutionnaire dans #MeToo."
46:48 Ce ne sont pas les actes qui sont contestés du côté de Miller.
46:52 C'est la perception de ses actes.
46:54 Il y a deux choses.
46:55 On comprend dans son communiqué, un.
46:58 Il réintègre l'autre dans la libération sexuelle,
47:01 qu'il a voulu et qu'il a prôné.
47:03 Miller faisait partie des gens qui l'ont accompagné.
47:05 Il réintègre l'autre.
47:07 Il existe donc, et c'est ce qu'on comprend,
47:09 il a compris avec #MeToo qu'il existe des entraves à la jouissance
47:13 qui s'appellent l'autre, tout simplement,
47:15 dans la relation sexuelle.
47:17 Mais là, ce n'est pas un système que Jérémie Miller a subi,
47:20 c'est quelque chose qu'il avait défendu.
47:22 C'est important de le dire.
47:24 Ça ne dit rien de ce que décidera la justice sur les actes.
47:27 Je dis juste que lui dit des actes qui ont été posés.
47:31 Et par ailleurs, il y a la réintégration
47:33 d'une morale extérieure à lui-même dans les actes qu'il pose.
47:36 Oui, il existe des choses qui ne se font pas,
47:39 notamment sur ce terrain-là.
47:40 Oui, ça existe.
47:42 Tout n'est donc pas relatif à ma seule conception
47:45 de la liberté et du plaisir,
47:47 mais là, encore une fois,
47:48 c'est moins un système que Jérémie Miller a subi
47:51 qu'un système, sur le terrain sexuel,
47:53 qu'il a défendu et accompagné.
47:55 Voilà ce que j'ai lu dans le communiqué de Jérémie Miller,
47:58 sans me prononcer sur ce que dira la justice
48:01 des accusations faites de ses actes.
48:03 -On constate par ailleurs
48:05 Charlotte Dornelas, un véritable deux poids deux mesures
48:08 dans le traitement de ses affaires,
48:11 d'un Gérard à l'autre.
48:12 Les féministes et les militants politiques
48:15 n'ont pas le même comportement.
48:17 Comment l'expliquer ?
48:18 -Le journal Libération a un peu résumé
48:20 ce deux poids deux mesures
48:22 avec une une entière sur Gérard Depardieu
48:24 et une brève de quelques lignes sur Gérard Miller.
48:27 Il pourrait l'expliquer par mille raisons.
48:30 Il y a eu des tribunes par-ci et par-là.
48:32 Sur Gérard Miller, il n'y a pas eu de tribune du tout,
48:35 ni des uns ni des autres, ni de ceux qui ont fait des tribunes
48:39 contre Gérard Depardieu.
48:40 Il y a une différence de traitement
48:42 qui apparaît évidente à tout le monde.
48:45 C'est un travail général, au-delà du cas de Gérard Miller
48:48 et de Gérard Depardieu.
48:50 1, évidemment que l'étiquette politique ou idéologique
48:53 n'épuise pas le comportement d'un homme.
48:56 Il y a des hommes qui se comportent mal,
48:58 de manière délinquante, criminelle,
49:00 absolument partout, en dépit de ces étiquettes.
49:03 Mais idéologiquement, le mouvement de balancier
49:06 qu'a représenté #MeToo, c'est pas les uns contre les autres,
49:10 c'est les enfants des uns contre leurs parents.
49:13 Et, notamment, ça se passe dans la même famille idéologique,
49:16 dans ce qu'on appelle, de manière un peu...
49:19 Comment dire ? Rapide, la gauche culturelle,
49:22 qui a voulu cette libération sexuelle
49:24 et qui a ses propres enfants qui lui disent
49:26 "Stop, on existe, on n'a pas envie de ça,
49:29 "là, on aimerait bien que tu poses des limites."
49:32 Les frontières de cette gauche culturelle sont très larges.
49:35 Elles vont parfois à droite de l'échec politique, cette fois-ci.
49:39 La gauche culturelle a fait beaucoup d'adeptes.
49:42 Vous posiez la question des médias et du féminisme.
49:45 Le féminisme est clairement habité par cette idéologie-là.
49:49 Les médias le sont de manière assez large,
49:52 pour une partie d'entre eux.
49:53 On reviendra sur ceux qui n'y sont pas.
49:56 On voit bien que, dans cette affaire de #MeToo,
49:59 la droite, de manière générale, la droite culturelle,
50:02 est restée nettement plus réservée sur cette révolution.
50:05 La gauche l'a embrassée complètement,
50:07 même jusqu'à dire "il y a des victimes collatérales,
50:10 "qui sont nécessaires dans cette révolution."
50:13 La droite, elle, était un peu plus en réserve,
50:16 on va dire, sur la révolution et le fait qu'elle dévore ses enfants.
50:19 Mais on comprend à force qu'il y a aussi une réaction épidermique.
50:23 Elle n'est pas que idéologique.
50:25 On voit certaines personnes tomber, je vous le dis franchement,
50:29 et on se dit "cette révolution n'est pas que idéologique,
50:32 "il y en a aussi qui ont subi des comportements
50:35 "que je n'avais jamais vus de ma vie."
50:38 Et là, on comprend, par la domination culturelle,
50:40 notamment médiatique, même politique, et dans le féminisme,
50:44 que la réaction par rapport aux acteurs
50:47 qui sont impliqués dans ces dossiers,
50:49 elle est inversement proportionnelle
50:51 à ce que je viens d'évoquer.
50:53 Pourquoi ? Ce n'est pas une remise en cause
50:56 de ce qui a été défendu, c'est un transfert idéologique.
50:59 Le procès doit continuer à être le même, c'est celui de l'homme.
51:03 Il doit continuer à être le même.
51:05 Et ça, il y a quand même une continuité,
51:07 on oppose en permanence les uns aux autres.
51:10 Cette continuité-là existe.
51:12 C'est pour ça qu'il n'y a aucune remise en cause
51:15 de la conception de la sexualité, de la conception de soi
51:18 dans la sexualité qu'on impose, dans la manière de se comporter
51:21 d'un homme avec une femme. Cette remise en cause n'existe pas.
51:25 C'est la domination masculine circulée.
51:28 Il n'y a plus rien à voir, comme si tous les hommes
51:31 se comportaient de la même manière.
51:33 C'est important de préciser la conception du débat public
51:36 et de la place de ces affaires dans le débat public.
51:39 Il existe, de fait, à droite,
51:41 et encore une fois, c'est une droite large,
51:43 mais il existe, de fait, une retenue de principe
51:46 qui existe moins à gauche.
51:48 C'est un pur constat dans les affaires
51:50 qu'on a vues ces dernières années.
51:52 Quand Depardieu, vous le disiez, quand Gérald Darmanin
51:55 est accusé sur ce terrain-là,
51:57 la gauche, de manière générale, en l'occurrence la politique
52:01 culturelle, tombe à bras raccourcis,
52:03 fait énormément de bruit.
52:05 Quand la droite réclame le respect de la présomption d'hénosauce,
52:09 comme on dit, et que la chasse aux sorcières
52:12 stoppe en attendant que la justice passe.
52:14 Mais quand c'est Gérard Muller, ça fait beaucoup moins de bruit.
52:18 Pourquoi ? Il faut expliquer.
52:20 Parce que la gauche fait moins de bruit,
52:22 mais parce que la droite, à l'inverse,
52:24 ne fait pas le bruit que la gauche ne fait pas.
52:27 C'est important de le souligner.
52:29 Jean-Luc Mélenchon, au moment de l'affaire Katnins,
52:32 avait fait remarquer, sans remarquer ce qu'il disait,
52:35 qu'à l'époque, il parlait de Mme Ménard,
52:37 la droite et LREM disaient-ils,
52:39 "On demandait que cesse les UE".
52:41 Il disait médiatiquement, "Vous allez pas continuer
52:44 "à taper sur Adrien Katnins, qui est passé devant la justice.
52:48 "Même la droite demande que les UE cesse."
52:50 Mais si seulement Jean-Luc Mélenchon pouvait demander
52:53 à la gauche que les UE cesse, en toute circonstance,
52:56 ce serait un pas énorme.
52:58 Là, c'est assez personnel comme analyse,
53:00 mais si la droite défend sur ce terrain-là
53:03 des principes pour tout le monde,
53:05 et que la gauche, je prends l'exemple de la FI,
53:08 qui a été confrontée, on va dire, à ces dossiers,
53:11 et que la FI prend les principes de la droite
53:14 quand ça la concerne elle,
53:15 et garde les siens quand ça concerne les autres,
53:18 c'est qu'à priori, il y a une différence de pertinence
53:21 dans les modèles à suivre sur ce terrain-là.
53:24 Ce n'est pas celui de la FI que je plébiscite.
53:27 -Personne, pourtant, Charlotte,
53:30 n'a clairement soutenu ou défendu Gérard Miller,
53:34 même à gauche.
53:35 Est-ce que ça, c'est pas important à noter ?
53:38 -Tout le monde retrouve ses esprits,
53:40 quand c'est une personnalité autant étiquetée à gauche,
53:43 dans laquelle, qui a tous ses amis,
53:45 dans cette fameuse gauche morale dont je parlais,
53:48 tout le monde retrouve ses esprits.
53:50 Les femmes peuvent témoigner, leur témoignage est pris au sérieux,
53:53 il est accessible à tous, sans que la traque soit
53:56 dite sans raison ni place accordée, on va dire,
54:00 à la nécessaire enquête professionnelle.
54:02 Je note qu'à l'inverse, la droite ne défend pas les siens
54:06 sur le terrain des actes quand ça arrive.
54:08 Elle dit simplement, pour les siens, on va dire,
54:11 ou pour les autres, "Nous ne savons pas exactement
54:14 "dans le détail ce qu'il s'est passé,
54:16 "il est nécessaire d'être prudent par rapport à ce témoignage."
54:19 Je sais, et je le précise, la justice ne trouve pas
54:22 toujours de réponse sur ce terrain-là.
54:24 Elle ne trouve pas souvent même, malheureusement,
54:27 la vérité sur ce terrain-là, mais il est nécessaire
54:30 que nous ayons une régulation de la vie publique
54:32 qui passe quand même par une justice
54:35 qui est certes imparfaite, mais qui est nécessaire
54:37 parce que nous n'avons rien d'autre.
54:40 Manuel Bompard, représentant de la France insoumise,
54:42 a été interrogé au sujet de Gérard Miller,
54:45 qui a été longtemps un soutien de la France insoumise.
54:48 Il répond, "Pour l'instant, c'est une accusation
54:51 "et j'imagine qu'il y aura une enquête judiciaire,
54:54 "de cette personne." On sent que dans cette déclaration,
54:57 parce que c'est Gérard Miller, chaque mot est pesé.
55:00 Si Manuel Bompard et tous ses amis pouvaient adopter
55:03 le même poids dans leurs mots pour chacune des personnes
55:06 qui sont accusées comme ça dans le débat public,
55:09 je pense qu'on gagnerait en sérénité.
55:11 Tous.
55:12 -Merci pour votre analyse, Charlotte.
55:14 Xavier Bertrand, qui a annoncé sa candidature probable
55:19 à la présidentielle de 2027 ces derniers jours,
55:22 a expliqué se présenter pour faire barrage à l'extrême droite
55:26 en se disant convaincu qu'il n'y a pas
55:29 une majorité de fachos en France.
55:31 Cette formule vous a fait réagir.
55:34 Mathieu Bocote. -C'est le moins qu'on puisse dire.
55:36 Je comprends que l'antifascisme aura comme ultime avatar
55:40 Xavier Bertrand, qui sera celui,
55:42 dans une forme de grand remake de 39-45,
55:46 mais qui s'appellera désormais 2027,
55:48 une lutte à finir entre, d'un côté, Xavier Bertrand,
55:51 héritier, je le comprends, de la démocratie exemplaire,
55:54 et, de l'autre côté, les héritiers tardifs
55:57 du NSDAP, le parti nazi, et du parti fasciste italien,
56:00 que serait le rassemblement national.
56:02 Il faut être sérieux.
56:04 Quand on dit qu'il n'y a pas de majorité de fachos en France,
56:07 il utilise la référence au fascisme
56:09 pour présenter Marine Le Pen et la constellation autour de lui,
56:13 et surtout ceux qui vont voter pour Marine Le Pen,
56:16 la majorité de fachos qui voteraient pour elle.
56:18 Si j'avais l'occasion de le croiser, êtes-vous sérieux ?
56:22 M. Bertrand, vous êtes un homme intelligent.
56:24 Vous êtes pas pour vous, la France est menacée
56:27 d'une insurrection fasciste à travers Marine Le Pen.
56:30 Je serais curieux de savoir ce qu'il entend par fascisme.
56:33 Est-ce que le mot "facho" ne réfère pas au fascisme ?
56:36 Si oui, je lui suggère d'utiliser un autre terme.
56:39 Mais il y a aussi une évolution à la Hillary Clinton
56:42 de Xavier Bertrand. Vous me demanderez pourquoi.
56:45 Rappelez-vous ce moment où Hillary Clinton
56:48 ne se contente plus d'attaquer Donald Trump,
56:51 mais attaque les partisans de Donald Trump et ses électeurs
56:54 en "basket of deplorables".
56:56 Qu'est-ce qu'il fait ? Elle décide de diaboliser les électeurs
57:00 en disant "vous êtes coupables".
57:02 De la même manière, lorsque Xavier Bertrand dit
57:05 que Marine Le Pen l'emporte,
57:06 ça veut dire qu'il y a une majorité de fachos en France,
57:10 ça veut dire qu'il nous présente la France aujourd'hui
57:13 comme un pays travaillé par une tentation fasciste.
57:16 J'aime les mots de Bertrand.
57:18 J'aimerais savoir si c'est son analyse.
57:21 Et imaginons un scénario, certes improbable,
57:23 où Bertrand se retrouve au deuxième tour de la présidentielle,
57:27 à la manière de l'homme providentiel qu'il est,
57:30 et il réussit à faire un 52 % Bertrand,
57:33 48 % Marine Le Pen, il l'emporte.
57:35 Est-ce que Bertrand veut nous dire qu'il serait le président
57:39 de la République d'un pays où il y aurait 48 % de fachos ?
57:43 Croit-il qu'un pays où il y a 48 % de fachos,
57:46 49 ou 47, j'en sais rien,
57:48 c'est un pays qui est gouvernable ?
57:50 Je serais curieux de savoir ce que Bertrand pense des Français
57:53 qui ne pensent pas comme lui.
57:55 -Un sondage paru aujourd'hui nous apprend que Marine Le Pen
57:59 est en bonne position pour remporter la présidentielle.
58:02 -Je crois que Bertrand doit avoir eu une crise de larmes.
58:06 C'est le premier élément.
58:08 Mais je ne suis pas certain que tous les Français
58:11 sont dans cet état d'esprit.
58:12 Je parle beaucoup du décalage
58:14 entre le commun médiatique et le commun immortel.
58:17 L'antifascisme est le dernier instrument rhétorique et politique
58:21 pour une partie des élites pour conserver ses places.
58:25 On va mobiliser jusqu'à la dernière image,
58:27 la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale,
58:30 pour empêcher un parti politique d'émerger
58:33 parce qu'on craint qu'il ne balaie la classe politique actuelle.
58:37 Le commun immortel voit les choses autrement.
58:39 Le 51 % des Français qui voteraient pour Marine Le Pen,
58:43 c'est des élections religieuses au RN ou à Marine Le Pen.
58:46 Les Français ont décidé de faire ce que leurs élites et médias ne font pas.
58:51 Ils ont normalisé l'ORN, non pas comme le parti rédempteur,
58:55 comme le parti qui va les sauver tous,
58:57 mais comme un parti parmi d'autres pour lequel on peut voter ou non.
59:01 Les Français qui adhèrent au ORN, on en connaît tous,
59:04 ce ne sont pas des fachos, ce sont des gens qui disent
59:08 que globalement, ils préfèrent l'ORN aux autres.
59:11 C'est une question de démocratie, de préférence de l'un pour l'autre.
59:15 De ce point de vue, affirmer que le RN est un parti comme les autres,
59:19 qu'on peut apprécier ou non,
59:21 aujourd'hui, pour Xavier Bertrand, c'est le seuil du fascisme.
59:25 Mais c'est l'ultime transgression dans l'espace médiatique.
59:29 Pour le commun immortel, c'est une banalité.
59:32 - Merci beaucoup pour votre analyse.
59:34 Merci, Guillaume, Charlotte, Marc,
59:36 et l'autre selon-tu de programme ?
59:39 L'heure des pro-2.
59:40 ...