SMART SPACE - SPACE TALK du vendredi 7 juillet 2023

  • l’année dernière
Vendredi 7 juillet 2023, SMART SPACE reçoit Cécile Rilhac (députée du Val d'Oise, membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, coprésidente du groupe d’études Aéronautique et Espace, Assemblée Nationale)
Transcript
00:00 [Musique]
00:04 Le nouveau rendez-vous du secteur spatial français dédié aux acteurs s'est tenu cette semaine à Paris.
00:10 Investisseurs, start-up, industriels et décideurs se sont rassemblés à Station F.
00:16 C'est l'occasion pour nous de faire le point sur l'évolution du New Space en France et en Europe
00:21 depuis les toutes premières assises du New Space l'année dernière.
00:26 Pour cela nous avons avec nous Pierre-José Billotte fondateur des assises du New Space.
00:30 Bonjour, bienvenue dans Smart Space.
00:33 A vos côtés Cécile Riak, députée du Val-d'Oise et membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation
00:39 et aussi co-présidente du groupe d'études aéronautiques et espaces de l'Assemblée nationale.
00:43 On va revenir sur ce sujet ensemble.
00:45 Bienvenue Cécile Riak sur le plateau de Smart Space.
00:48 Alors d'abord les assises.
00:50 Après deux jours de rencontres, quel bilan Pierre-José Billotte ?
00:54 Alors le bilan pour les organisateurs, je rappelle que quand même c'est très important.
01:00 On a une organisation particulière, les assises sont dirigées par un collectif d'acteurs.
01:05 17 organisations représentatives du spatial, il faut le dire, parce que c'est ça qui définit la stratégie de l'événement et les contenus.
01:11 Donc c'est très important, c'est inhabituel, c'est un cas particulier.
01:14 Et ensuite on a une agence événementielle qui elle fait le travail on va dire opérationnel.
01:19 Donc le bilan on ne l'a pas encore complètement tiré et on en fera un débriefing fin août.
01:24 C'est la prochaine date du collectif.
01:26 Le collectif est en vacances pour la partie collective depuis aujourd'hui.
01:29 Oui.
01:30 Donc mais on a déjà quand même des indications quand même très intéressantes.
01:35 Alors il y a un bilan, on va dire, il y a un bilan en général à titre personnel, c'est mon expression.
01:40 Je dirais 2022 c'était la date, c'était l'année de l'émergence d'un événement sur lequel on pouvait parfois s'interroger.
01:47 C'est une première, on s'interroge.
01:49 Je pense que l'année 2023 c'est vraiment la confirmation que les assises sont devenues un lieu incontournable pour parler du new space.
01:59 Et tout le monde était là ?
02:00 Alors il y a eu on va dire deux grandes évolutions, une évolution qualitative.
02:05 Et là le niveau a monté de deux étages par rapport à l'année dernière.
02:09 Tous les décideurs publics étaient là, que ce soit dans le domaine civil, dans le domaine militaire qui était extrêmement présent.
02:15 Le CDE était là, l'AIDE était extrêmement présente, les patrons de ces organisations étaient là.
02:20 Le commandant en chef du CDE était là, le patron de l'AIDE était là, l'ADGA était représenté à très haut niveau, etc.
02:28 Donc l'AIDE avait un stand sur place, donc les militaires étaient extrêmement présents.
02:32 Au niveau des décideurs publics, le patron de BPI était là, le patron de l'ADGE était là.
02:39 Enfin je veux dire on a vraiment le patron de directeur général de super héros était là.
02:43 Dans le domaine public, on a vraiment tous les décideurs importants étaient là.
02:46 Et les industriels, les acteurs, les partenaires, tout le monde était en l'équipe ?
02:49 Ça c'était la force on va dire déjà de la première édition, mais là aussi on est monté, j'allais dire, de deux étages.
02:54 Si on prend l'exemple du village de Spacetech qui est un des points forts et de mettre en avant, on va dire,
03:00 l'essor et le désir entrepreneurial dans le spatial de la France.
03:05 On avait 20 Spacetech l'année dernière, on avait prévu, on avait l'objectif d'en avoir 40.
03:11 Et on est obligé d'en mettre 45.
03:13 Donc ça dit tout dans un contexte qui n'était quand même pas le plus simple non plus,
03:18 parce qu'il y avait beaucoup d'événements autour de ça.
03:20 Donc je dirais sur le plan qualitatif, aussi les décideurs publics, les militaires,
03:25 et puis aussi on va dire la relation qu'on a débutée avec les parlementaires,
03:30 qui ont été très très présents et ça c'est une formidable nouvelle pour tout le monde,
03:33 pour les parlementaires et pour les industriels.
03:35 Alors effectivement vous avez assisté vous aussi Cécile Riak aux assises du New Space
03:39 et vous n'êtes pas venue seule, vous avez embarqué avec vous vos collègues parlementaires de l'Assemblée Nationale.
03:44 Alors racontez-nous quel était l'objectif de cette visite, c'est quoi la culturation ?
03:48 Complètement, c'est quand j'ai été nommée présidente, coprésidente du groupe d'études aéronautique et espace.
03:57 Donc je suis coprésidente avec une collègue qui est Christine Arégui, députée de Haute-Garonne.
04:02 Déjà toutes les deux on a fait le choix de séparer nos missions.
04:07 Christine Arégui de l'aéronautique et moi beaucoup plus de l'espace.
04:11 C'est un vrai choix et je vous avoue que c'est un choix qui vient de ma part,
04:15 parce que j'ai depuis le début de ce nouveau mandat souhaité faire du spatial l'un des objectifs de ce mandat.
04:23 Et donc de rencontrer et que l'espace prenne une place importante dans les décisions politiques,
04:30 parce que j'ai été déjà parlementaire en 2017,
04:34 et je me suis rendue compte que la décision politique n'était pas forcément entendue.
04:41 C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de partenariat particulier dans un domaine aussi important stratégique que l'espace.
04:46 Donc on s'est rencontré d'ailleurs très très vite avec énormément d'acteurs.
04:50 Pierre-José, on s'est rencontré tout de suite après le rapport que vous avez sorti suite aux premières assises.
04:57 On va revivre sur ce rapport.
04:59 Et dans ma volonté de vouloir acculturer mes collègues parlementaires, mais aussi mes concitoyens,
05:06 il est paru une évidence qu'il fallait que quelque part je me démène,
05:10 justement pour créer moi aussi des événements et donner envie aux parlementaires de s'intéresser non pas que à l'aéronautique,
05:15 mais aussi à la spécificité de l'espace.
05:18 Et c'était une belle occasion, les assises du New Space.
05:21 Ça nous a permis d'organiser à l'Assemblée Nationale une soirée en marge,
05:25 avec le soutien de la présidence de l'Assemblée Nationale, donc Yael Braun-Pivet,
05:30 qui nous a mis à disposition l'hôtel de l'Assez pour que justement, plus d'une centaine de participants,
05:35 et comme vous l'avez dit Pierre-José, tout le monde était représenté.
05:39 Le CNES, l'ESA, la DGA, la DGE, le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Défense, le commandement de l'espace.
05:48 Et beaucoup d'entrepreneurs.
05:50 Et beaucoup, bien entendu.
05:52 Le New Space, Sophie Primat, ma collègue sénatrice, a parlé du First Space.
05:56 Moi j'aime bien parler aussi, on va dire, peut-être des acteurs historiques.
05:59 Mais voilà, tout le monde était présent.
06:01 Le Sénat était présent, le Parlement européen était présent, et mes collègues parlementaires.
06:06 Donc en effet, en une année, nous avons réussi à mobiliser.
06:11 Alors mobiliser, c'est aussi le travail que vous avez mené tout au long de l'année.
06:15 C'est-à-dire qu'il y a eu le top départ des assises du New Space, et puis ce premier rapport,
06:19 on va y revenir, qui a été préparé.
06:22 Et puis, tout au long de l'année, vous étiez déjà revenu dans ce marché, il se pouvait en parler,
06:25 vous avez présenté ce rapport à différents acteurs.
06:28 Donc ça, c'était aussi ce travail de mobiliser.
06:30 Oui, si vous voulez, le collectif c'est une histoire singulière.
06:33 Dans l'histoire industrielle, moi j'ai une petite histoire maintenant qui commence à avoir quelques années derrière moi,
06:37 dans la tech et dans les nouvelles technologies.
06:40 Je l'ai dit d'ailleurs au cours des assises, derrière tout ça, il y a un collectif.
06:44 Ce collectif, c'est une sorte de think tank, j'allais dire de nouvelle génération,
06:48 au sens où il n'est pas là pour dire "on sait, et vous ne savez pas, et on va vous le dire",
06:53 mais "on sait, mais avec notre savoir, on va organiser le moyen pour que les gens puissent s'exprimer".
06:58 Et ensuite, nous, on va faire la synthèse de ça.
07:00 Et deuxièmement, on n'est pas seulement des gens qui publions le rapport,
07:04 on est des gens qui essayons d'agir derrière.
07:06 Et les assises, c'est une stratégie d'action de ce collectif, pour faire quoi ?
07:11 Pour atteindre l'objectif qui était au départ, qui était de dire,
07:14 il y a deux ans, je discutais avec Philippe Baptiste, il me dit "il y a deux ans, il n'y avait rien".
07:18 Et je lui dis "il y a deux ans, on ne parlait pas de New Space en France".
07:21 Et l'objectif, c'était d'imposer à un agenda spatial historique, quand même,
07:25 cette thématique, et pas de l'imposer avec des coûts ponctuels,
07:29 mais de faire un travail de fond, permanent, ça revient à ce que vous venez de dire,
07:34 permanent par des actions très concrètes, d'accord,
07:37 pour imposer cette thématique dans l'agenda spatial,
07:40 pas ponctuellement, mais dans le temps.
07:42 Donc c'est la raison pour laquelle les assises est un rendez-vous annuel,
07:45 et derrière, le rapport a été produit,
07:48 et le rapport est un instrument qui nous a permis de faire un travail, on va dire, régulier,
07:51 pour continuer à discuter entre deux assises,
07:54 de ce qu'il est nécessaire de faire pour mettre le spatial français de demain et d'aujourd'hui,
07:58 je dirais, au devant de la scène.
08:00 Est-ce que ça fonctionne ?
08:02 Ah ben, ça c'est l'histoire qui le dira.
08:05 On a une première année de parcours, une première année où on parle du New Space,
08:09 où vous portez ces acteurs, où cette coalition s'est formée,
08:12 est-ce que ça fonctionne ?
08:14 Moi je pense qu'il y a deux niveaux.
08:16 Un d'abord, il y a le niveau, je dirais, d'avoir imposé physiquement, j'allais dire,
08:20 le New Space dans l'agenda.
08:22 Ça s'est fait, on va dire, et les assises sont devenues incontournables,
08:24 tout le monde le dit, même François Chopard, qui est le président de Starburst, que vous connaissez,
08:28 il a dit "mais alors, idéalement, il faudrait organiser des assises tous les mois".
08:31 Bon, alors évidemment, c'est pas possible, mais c'est montré que, je dirais,
08:34 c'est devenu, tout le monde reconnaît que c'est la nécessité pour vraiment faire avancer les choses.
08:38 Le rapport, lui, je dirais, il a mis en sorte de thématiques au-delà des assises,
08:44 les assises c'est ponctuel, mais le rapport il fixe un certain nombre de thématiques
08:47 qu'on considère comme essentielles, et ensuite nous on fait un travail dessus.
08:50 Donc on a rencontré beaucoup d'acteurs publics et privés,
08:53 et on constitue des groupes de travaux, il y a des binômes qui vont se mettre en place
08:56 sur les propositions qu'on considère prioritaires, et on continue notre travail en permanence.
08:59 Vous l'avez dit l'année dernière, il faut aller vite, on n'a pas le temps d'attendre.
09:03 Est-ce que vous avez vu cette accélération, vous aussi, au regard de l'Assemblée Nationale,
09:07 quand on a préparé l'émission, on parlait de cette méconnaissance des budgets,
09:11 et par exemple de la nécessité de financer, et c'est très important, on va le répéter ici,
09:16 mais c'est très important de prendre la mesure du financement nécessaire
09:19 pour faire éclore le New Space, est-ce que vous voyez une accélération ?
09:22 Alors l'accélération au niveau politique, on l'a, elle a été déjà d'ailleurs annoncée
09:27 au moment de l'IAC en septembre par la Première Ministre, avec cette annonce de 16 milliards.
09:34 Là on voit bien que dans la loi de programmation militaire, il y a également une volonté d'investir,
09:39 donc là c'est l'activité duale, spatiale, plutôt dans le domaine justement de la défense.
09:44 Donc on voit qu'il y a une volonté. Accélérer, je ne sais pas.
09:48 Voilà, moi ce qui... et c'est l'une des raisons pour lesquelles je me suis engagée politiquement
09:53 sur cette thématique-là, parce qu'on a besoin de cette accélération.
09:58 Et ma crainte, c'était justement à la fin de mon premier mandat, c'était,
10:01 je ne voyais pas justement cette prise de conscience qu'on avait loupé.
10:05 On va être très honnête, on a loupé quelques petits virages, on a loupé justement quelques décisions.
10:11 Et là, ce n'est pas que le politique, les industriels et peut-être aussi en fait
10:15 tous les acteurs français et européens, parce qu'on travaille dans ce partenariat-là.
10:20 On a peut-être en effet loupé quelques petites choses.
10:24 Le problème, c'est qu'on ne peut plus se permettre aujourd'hui de louper un virage,
10:28 de prendre la mauvaise trajectoire, et donc il faut accélérer.
10:32 Le domaine de l'espace a besoin d'agilité.
10:34 Et aujourd'hui on se rend compte, en tout cas au niveau de l'organisation spatiale française et européenne,
10:41 que cette agilité, cette prise de décision, eh bien nous ne l'avions peut-être pas.
10:45 Donc là, la parlementaire que je suis, il y a deux choses à nos mandats,
10:49 contrôler l'action du gouvernement et évaluer les politiques publiques.
10:52 En termes de politique publique spatiale, on a peut-être en effet des programmes budgétaires,
10:56 mais politique publique spatiale, à mon sens, ça n'existe pas.
11:00 En tout cas, je n'ai pas vraiment trouvé la définition.
11:02 Donc ça veut dire qu'il faut peut-être se poser la question.
11:04 Est-ce que nous avons une stratégie spatiale française ?
11:07 Ce serait quoi la politique publique spatiale ?
11:09 La réponse, elle a été apportée, si je peux me permettre, Cécile,
11:11 la réponse, elle a été apportée pendant les assises.
11:13 Des personnalités de très haut niveau ont dit "il n'y a pas de stratégie spatiale en France".
11:18 Donc France 2030, d'ailleurs, cette semaine, Bercy a présenté
11:23 en public ce programme, France 2030, en rappelant les appels à projets qui ont été menés.
11:29 Oui, mais ça, ce n'est pas une stratégie spatiale nationale.
11:31 Comme l'a dit Cécile, c'est une composante d'une stratégie qui n'a pas été définie.
11:36 Mais on a dit "il faut de l'argent", donc on met de l'argent.
11:38 Mais ça, ce n'est pas une stratégie.
11:39 Mais de l'argent, c'est nécessaire, mais ce n'est pas une stratégie.
11:41 Et ceux qui se sont exprimés là-dessus, ce sont, je le dis, je ne vais pas les citer,
11:45 mais ce sont des personnalités de premier rang dans le domaine spatial en France,
11:49 dans le secteur public, pas dans le domaine privé.
11:51 Ce qui est quand même très rare, c'est pour ça qu'il fallait absolument être là.
11:53 Mais si vous voulez, ça quand même, peu importe les gens qui se sont exprimés,
11:57 l'important, c'est ce qui a été dit.
11:58 Ça, c'est important.
11:59 On rebondit sur l'enjeu d'une des propositions, qui est le Conseil national de l'espace,
12:04 dont l'objectif serait justement de définir cette stratégie nationale spatiale.
12:07 Elle n'existe pas aujourd'hui.
12:08 Donc si vous voulez, il y a plein de choses qui sont intéressantes, qui sont faites.
12:12 L'accélération, on va dire, j'ai apporté un début de réponse,
12:16 on a un début d'accélération.
12:18 Voilà ce que je dirais.
12:19 C'est vrai qu'il y a plein de choses, il y a plein de briques qui se mettent en place.
12:22 On a vu des levées de fonds, par exemple, parce qu'on peut parler financement.
12:26 Et alors là, il y a un rôle public, évidemment,
12:29 mais il y a aussi un grand besoin d'aller chercher des fonds privés.
12:33 C'est important.
12:34 On a vu des fonds publics se mobiliser, cette année notamment.
12:39 On a des levées de fonds en CID, en pré-CID,
12:42 mais on a encore du mal à voir des grosses sommes se débloquer.
12:45 C'était une thématique, un fil rouge, dès la CIS.
12:49 Vous le savez, c'est une thématique que nous on porte,
12:51 qu'on rabâche, qu'on rabâche, qu'on rabâche, parce qu'il faut le faire.
12:54 Aujourd'hui, vous l'avez dit, c'est juste,
12:56 sur ce qu'on appelle l'early stage, les levées de fonds de très tôt,
13:00 je dirais, aujourd'hui, on arrive à faire le boulot, on va dire ça comme ça.
13:03 Mais dès qu'il y a eu des belles séries B,
13:06 c'est-à-dire, il faut le dire pour les téléspectateurs,
13:08 on est sur des montants de 30, 40, 50 millions d'euros.
13:11 Donc ça, c'est très bien.
13:12 Les travailleurs de compte cube l'ont fait,
13:13 elles étaient en avant-première dans la pleinière.
13:16 Mais après, c'est le problème, c'est ce qu'on appelle le late stage,
13:20 c'est-à-dire les séries C et D,
13:22 où là, ces acteurs auront besoin,
13:24 pour les plus légères, de 50 millions à nouveau,
13:27 mais pour les plus lourdes, de 150 millions ou de 100 millions.
13:29 Aujourd'hui, on ne sait pas le faire.
13:31 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, SIN, une entreprise,
13:33 on va dire normale, qui a fait une série B,
13:36 elle doit lever 150 millions d'euros en France,
13:38 aujourd'hui, elle ne peut pas le faire.
13:40 - Ni en Europe, a priori, pour l'instant.
13:42 - Alors l'Europe, je connais un peu moins bien le sujet,
13:45 mais sur la France, aujourd'hui, elle ne sait pas le faire.
13:47 Donc aujourd'hui, on a des fonds publics,
13:49 vous l'avez dit, France 2030, c'est le 7e parti,
13:51 il y a BPI qui intervient, etc.
13:53 Vous l'avez dit, le vrai sujet, c'est le manque,
13:56 ce qu'on appelle la contrepartie privée dans le financement.
13:59 C'est-à-dire, les fonds privés.
14:01 Les fonds privés, il y en a deux,
14:03 mais aujourd'hui, dans le meilleur des cas,
14:04 au mois de septembre, ils auront 150 millions d'euros pour AE2.
14:07 Je parle de Carista et d'expansion.
14:11 150 millions, ça ferait une seule levée de fonds de CERICÉ.
14:14 Et après, ils n'ont plus d'argent.
14:16 - Alors la solution, ce serait peut-être,
14:18 pour pousser les investisseurs, d'avoir une politique,
14:20 une stratégie française en front commun, en fait.
14:23 - Là, c'est là où, en effet, le politique rentre en action.
14:27 Parce que si on a des trajectoires qui sont très claires,
14:30 ça permet aussi, derrière à nos tissus,
14:32 qu'ils soient industriels ou émergents,
14:35 de pouvoir, en fait, aussi se dire,
14:37 bon, là, il peut y avoir de la commande publique derrière.
14:40 Il y a un intérêt de l'État.
14:42 Et donc, ça peut permettre de créer des dynamiques
14:44 et donc d'avoir des visions à 10, 15 ans.
14:47 Ça permet aussi, on va prendre un acteur incontournable
14:50 dans le milieu spatial, qui est le CNES.
14:52 Lorsque vous avez cette structure
14:55 qui, on va dire, subventionne des jeunes pousses,
14:58 des startups, mais qui aussi s'inscrit dans des programmes industriels,
15:02 c'est un label.
15:03 Il faut aussi qu'en France,
15:05 on s'appuie sur cet opérateur très connu,
15:08 en fait, dans le monde de l'espace,
15:10 mais complètement inconnu du grand public.
15:12 Aujourd'hui, là, en la parlementaire que je suis,
15:14 donc, pourquoi Affaires culturelles et éducation ?
15:17 Parce que c'est quand même le budget de la recherche
15:19 qui finance le CNES.
15:21 Très peu...
15:24 Si vous n'êtes pas membre de la commission des Affaires culturelles et d'éducation,
15:27 vous ne connaissez pas le CNES,
15:28 et vous ne connaissez pas son action.
15:30 Et d'ailleurs, Pierre-José,
15:32 vous l'avez plusieurs fois répété au moment de ces assises,
15:34 en France,
15:36 vous disiez 5%,
15:38 mais je suis sûre que même pas 5% des Français connaissent le CNES,
15:40 là où 80% des Américains connaissent la NASA.
15:43 Donc, on voit bien, vous parlez de la culturation,
15:45 il y a non seulement la culturation, en effet, des politiques,
15:47 mais aussi la culturation,
15:49 de tout un chacun,
15:51 de l'utilisation de l'espace au quotidien.
15:53 Et ça, pour nous, en tant que politique,
15:55 c'est extrêmement important,
15:57 parce que si nous décidons
15:59 que l'État, donc un gouvernement,
16:01 mette de l'argent dans le domaine spatial,
16:04 il faut une acceptation de la société.
16:06 Il faut que les gens sachent pourquoi
16:08 une partie de leur impôt va permettre de financer
16:11 des lanceurs, des satellites, des choses comme ça.
16:13 Ça, c'est fondamental, et particulièrement dans une société tendue.
16:16 Et c'est le rôle du CNES.
16:18 De faire connaître son action.
16:20 Justement, ce n'est pas forcément le rôle du CNES.
16:22 Le rôle du CNES est un opérateur,
16:24 et il le fait très bien, c'est-à-dire qu'il va mettre
16:26 des opérations en place, justement,
16:28 pour financer, pour faire une ingénierie.
16:30 Mais ce n'est pas lui qui fait la liaison avec le grand public.
16:33 En tout cas, ça ne faisait pas partie de ses missions.
16:35 - Sur le financement, juste pour revenir sur ce financement,
16:37 parce que le sujet est aussi très important
16:39 de l'évangélisation du grand public,
16:41 en soutien aux politiques publiques.
16:43 Sur le financement, on a un moment charnière,
16:45 on commence à avoir de l'argent privé.
16:47 La question de savoir, c'est est-ce que
16:49 cette amorce-là, elle va déclencher
16:51 la décision d'acteurs financiers privés
16:54 pour venir abonder de manière plus massive
16:56 des financements de croissance
16:58 pour les belles spec tech françaises qu'on a en France,
17:00 et on en a beaucoup.
17:02 Donc on a un moment charnière de l'histoire.
17:04 On va voir dans les 12 prochains mois,
17:06 18 prochains mois, est-ce qu'on fait la bascule
17:08 ou est-ce qu'au contraire on reste un peu scotché,
17:10 si vous m'excusez ce terme-là,
17:12 on va dire sur les montants qu'on a et qui vont bloquer
17:14 le développement et qui fera qu'on n'arrivera pas
17:16 à sortir des licornes spatiales.
17:18 C'était un objectif du président de la République,
17:20 sortir, je le dis sans licornes, je le reprends.
17:22 Je le dis sans licornes, c'est franchement un débat sans intérêt,
17:24 mais d'avoir des entreprises qui vont devenir
17:26 des acteurs internationaux, mondiaux français,
17:28 qui vont tirer la technologie, qui vont permettre
17:30 à des français qui vont à l'école,
17:32 qui vont dans les écoles d'ingénieurs, de pouvoir trouver
17:34 un débouché dans des entreprises françaises nouvelles du spatial.
17:36 Donc l'enjeu, il est considérable.
17:38 On a un moment de bascule,
17:40 et nous on le regarde très précisément.
17:42 On en a parlé, Nicolas Dufour, qui était intervenant,
17:44 il a dit "moi je me mets de l'argent public,
17:46 mais j'ai besoin d'une contrepartie privée.
17:48 Si elle n'est pas là, on ne peut pas faire les tours de table."
17:50 Donc ça c'est le grand enjeu.
17:52 Il faut que les grandes familles françaises,
17:54 on en a beaucoup parlé, ce qu'on appelle les "families office",
17:56 c'est-à-dire que les familles françaises qui ont
17:58 des gros patrimoines, mettent de l'argent,
18:00 prennent des risques dans le futur spatial français.
18:02 Voilà, ça c'est un enjeu.
18:04 - Vous reviendrez sur ce plateau
18:06 pour faire le point sur cette bascule,
18:08 si elle aura lieu ou pas, on l'espère, pour le secteur spatial français.
18:10 Merci Pierre-José Billotte, merci Cécile Rillac
18:12 d'avoir pris le temps de venir sur ce plateau.
18:14 Merci à tous de nous avoir suivis.
18:16 On se retrouve non pas la semaine prochaine,
18:18 mais à la rentrée pour suivre de nouveau
18:20 l'actualité du secteur spatial
18:22 ensemble sur Bismarck.
18:24 Bon week-end !
18:26 Sous-titrage Société Radio-Canada
18:28 [Musique]
18:30 [Musique]

Recommandée