Dominique Reynié : les émeutes, et après ? - En toute vérité

  • l’année dernière
Avec Dominique Reynié, Directeur général de la Fondapol (Fondation Politique).

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##EN_TOUTE_VERITE-2023-07-09##
Transcript
00:00 En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Desvecquiaux.
00:04 En toute vérité, chaque dimanche, entre 11h et midi sur Sud Radio,
00:07 sécurité, économie numérique, immigration, écologie.
00:10 Pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou
00:12 des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
00:15 Et aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir le directeur de la Fondation politique,
00:20 Dominique Régnier. Avec lui, nous évoquerons cette terrible semaine d'émeutes
00:24 et ses conséquences politiques.
00:25 Les violences urbaines sont-elles la conséquence directe de l'immigration massive ?
00:30 Faut-il redouter une forme de guerre civile ?
00:32 Comment l'État peut-il reprendre le contrôle de la situation ?
00:35 Quelles sont les conséquences politiques à long terme et à court terme ?
00:38 La victoire de Marine Le Pen est-elle désormais inéluctable ?
00:41 Tout de suite, les réponses de Dominique Régnier, en toute vérité.
00:44 En toute vérité, sur Sud Radio, Alexandre Desvecquiaux.
00:50 Dominique Régnier, bonjour.
00:51 Bonjour, Alexandre Desvecquiaux.
00:52 Ravi de vous recevoir dans "En toute vérité".
00:56 On essaie de tirer le bilan politique des émeutes,
01:00 mais d'abord, peut-être, commençons par une question de fond.
01:05 Il y a un sondage du Figaro qui est paru il y a quelques jours,
01:10 qui montre que les Français font clairement le lien entre immigration et violences urbaines.
01:18 Le gouvernement ne semble pas être sur la même ligne.
01:21 Gérald Darmanin a expliqué que l'explication identitaire n'était pas forcément la bonne,
01:29 que parmi les émeutiers, il y avait des Matteo et des Kevin.
01:34 Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:35 Est-ce que vous, qui avez travaillé notamment avec la Fondapol sur la question de l'immigration,
01:40 vous faites ce lien ?
01:43 C'est très curieux de ne pas établir un lien.
01:47 Ça dépend après de la nature du lien qu'on peut établir.
01:50 Mais les émeutes ont lieu dans des quartiers qui sont caractérisés
01:56 par une forte concentration de la population issue de l'immigration.
02:00 Ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas français, issue de l'immigration.
02:04 Et on a une certaine connaissance de notre histoire sociale nationale.
02:12 Et les émeutes urbaines ne sont pas un élément habituel.
02:18 C'est une des conséquences de ce que moi j'appelle dans mon vocabulaire
02:24 la recomposition ethno-culturelle du pays.
02:26 C'est une des conséquences de la situation territoriale et urbaine liée à l'immigration.
02:34 Le problème, il est que si on ne fait pas cette relation,
02:40 on ne sait pas expliquer ce qui s'est passé.
02:44 Il faudrait fournir d'autres explications.
02:46 Parce que lorsque l'on parle de la relégation territoriale,
02:52 des conditions de quartier dit défavorisées,
02:57 je ne dis pas que ces quartiers ne sont pas en difficulté.
03:00 Je ne dis pas qu'il n'y a pas des formes de relégation sociale et même territoriale.
03:05 Mais je dis qu'on les trouve partout dans le pays.
03:08 Et c'est pas dans la périphérie des métropoles qu'on est le plus perdu.
03:16 Bien sûr, il manque des choses, la vie est très dure.
03:19 Ça c'est une évidence.
03:22 Mais il y a des territoires plus difficiles.
03:24 Je pense à la Creuse, c'est l'exemple qui me vient en tête.
03:27 Mais il y en aurait d'autres.
03:29 On sait que la France rurale souffre également beaucoup.
03:32 Elle a moins de services publics sans doute que les banlieues.
03:35 Beaucoup moins, on ne fait pas 10 milliards d'investissement par an pour...
03:37 Je ne dis pas qu'il ne faut pas faire ce que nous faisons, c'est très bien.
03:39 Mais ce n'est pas l'explication.
03:41 Ensuite, quand on parle d'immigration, il faut bien voir que...
03:46 Bien sûr, on peut distinguer ceux qui sont en France immigrés,
03:49 c'est-à-dire qui ne sont pas français et qui sont nés à l'étranger,
03:52 donc au sens propre des immigrés.
03:54 Dans ce qui s'est passé, le ministre de l'Intérieur nous dit qu'ils étaient 10%.
04:00 Bon, c'est déjà 10% problématique.
04:02 C'est tout de même extraordinairement étonnant
04:05 que des personnes étrangères puissent en France se livrer à des pillages
04:08 et à des attaques contre la police.
04:10 Je suis frappé, Alexandre de Vecchio, par le fait que quand vous dites 10%,
04:13 je viens vous dire "Ah ben ça va, c'est pas beaucoup".
04:15 Mais de quoi s'agit-il ?
04:17 Est-ce qu'il est normal qu'un État, une nation,
04:20 voit en son sein une partie de la population présente non nationale
04:24 s'en prendre violemment à des pompiers, à des policiers, à des élus,
04:29 à des services publics, à des magasins, etc. ?
04:31 C'est particulièrement inacceptable.
04:34 Ça, c'est le premier point.
04:35 Ensuite, bien sûr que dans notre pays, et compte tenu de notre culture nationale,
04:40 on devient français aisément, et c'est très bien.
04:44 Mais ensuite, il nous faut savoir,
04:46 ceux qui sont donc aujourd'hui français, y compris des très jeunes,
04:49 qui sont peut-être parfois de la quatrième génération,
04:51 que se passe-t-il pour qu'il y ait cette relation avec le reste du pays ?
04:55 Qu'est-ce qui ne va pas ?
04:56 Et pour cela, au moins pour comprendre,
04:59 il suffit pas de nous dire qu'ils sont français,
05:01 pour qu'on comprenne le processus.
05:03 C'est une affaire de science sociale, ça.
05:04 Ça m'étonne toujours, moi.
05:06 Je ne sais pas quel est leur trajectoire de nationalité, au fond.
05:10 Il ne s'agit pas d'ethnies, là.
05:12 Il s'agit de nationalité.
05:14 Ils sont nés ici ? Ils ne sont pas nés ici ?
05:17 Ils sont nés dans quel pays ?
05:19 Ou bien s'ils sont nés ici, leurs grands-parents,
05:21 on peut l'avoir sur trois générations, c'est extrêmement éclairant.
05:25 C'est comme cela que l'on sait s'il y a un processus d'intégration,
05:29 précisément, c'est par la comparaison intergénérationnelle.
05:32 L'INSEE, je cite l'INSEE, nous apprend que la tendance aujourd'hui
05:37 des français issus de l'immigration,
05:39 c'est de porter davantage chez les femmes le foulard que leurs aînés.
05:43 Donc c'est une désintégration.
05:45 Il nous faut le savoir.
05:47 J'ai tellement l'habitude, hélas, de me voir opposé,
05:52 y compris dans des discussions qui devraient être
05:55 toujours sereines, c'est certain, et toujours documentées,
05:58 le soupçon d'avoir des pensées mauvaises,
06:02 c'est parce que vous pointez ces phénomènes-là,
06:03 on en est très habitué en France, à toute une partie de l'observation
06:06 qui est plombée par tout ça, empêchée, stigmatisée.
06:09 - Simplement décrire le réel et assimiler à l'extrême droite.
06:12 - À l'extrême droite.
06:13 - C'est ce que vous voulez dire.
06:14 Est-ce que là, il n'y a pas une forme de déni du gouvernement
06:17 qui admettait un certain nombre de réalités ?
06:19 Je crois que le ministère de l'Intérieur avait lui-même admis
06:22 que dans les prisons, il y avait, je n'ai plus le pourcentage exact,
06:25 je crois que c'est 25% d'étrangers qui faisaient le lien jusqu'ici.
06:30 Et donc là, il y a une sorte de déni.
06:32 Comment vous l'expliquez ?
06:33 Est-ce que c'est par peur de l'embrasement ?
06:35 Est-ce que c'est une stratégie politique face à l'extrême droite ?
06:40 - Avec une somme de peur, de découragement au plus haut niveau,
06:44 d'évitement qui ont été la règle intérieurement.
06:49 Ça fait 40 ans, peut-être même un demi-siècle
06:51 que tout ça est vécu comme ça.
06:53 C'est-à-dire, on verra bien plus tard, il faut que ça passe maintenant.
06:58 Je ne vais pas me coltiner un tel problème tout de suite.
07:04 C'est ça, j'ai peur de dire la réalité.
07:08 Donc, soit je la mesure pas, soit je la mesure et je la publie pas,
07:12 soit je la mesure de manière régulière, soit de manière exceptionnelle.
07:16 C'est facile d'accès ou pas.
07:18 Enfin, il y a toute une panoplie.
07:19 Et chez nous en France, très franchement,
07:22 j'entends souvent dire qu'il y a tous les chiffres qu'il faut.
07:24 Non, je ne trouve pas du tout.
07:26 Il est difficile de trouver les informations.
07:28 Elles ne sont pas exposées.
07:30 Il n'y a pas de tableau synthétique suffisamment clair pour les citoyens.
07:34 Il n'y a pas que les chercheurs.
07:36 On est à la fois capable de dire la réalité n'est pas celle-là,
07:41 parce qu'on n'a pas de chiffres, on ne peut pas répondre.
07:43 Les Français vivent, ils ont des impressions.
07:46 Leurs impressions, ils les documentent comment ?
07:48 C'est la vie quotidienne, c'est les discussions.
07:50 Ils font comme ils peuvent, ils bricolent leurs statistiques.
07:52 On leur dit que c'est un sentiment,
07:53 ça ne correspond pas à la réalité des chiffres, etc.
07:56 Quand vous voyez ce qui s'est passé avec les émeutes,
07:59 ils disent « mais attendez, ce n'est pas un sentiment, mon ami.
08:01 On a bien vu quelque chose de singulier.
08:03 On ne va pas publier des chiffres,
08:06 parce que sinon nous aurions une façon,
08:08 nous trouverions une façon de montrer que ce sentiment était fondé.
08:12 » C'est passé le 11 septembre 2000,
08:14 exactement de la même manière sur l'islamisme terroriste.
08:17 Ce sont les autorités les plus et plus hautes,
08:19 à l'époque Jacques Chirac, qui étaient obligés de constater
08:22 qu'en effet, il y avait un problème avec l'islam,
08:25 qui était l'islamisme, ce qui avait été jusqu'ici
08:27 presque impossible à énoncer correctement.
08:29 Après, tout le monde le pensait un peu dans l'opinion, je dirais.
08:32 Il a fallu admettre que cette opinion avait contre ses élites plutôt raison.
08:36 C'est quand même fâcheux.
08:37 On a la même chose ici, mais ça s'adoube d'une chose.
08:40 C'est que non seulement on dit à une population qui devine des problèmes
08:45 « ça n'est pas la réalité », alors qu'on pressent que c'est la réalité,
08:49 mais en plus on accable la population d'avoir des idées
08:51 qui ne sont pas documentées, puisqu'on ne fournit pas les moyens de se documenter.
08:55 C'est quand même, je trouve, une situation extrêmement perverse,
08:58 qui en demande beaucoup comme esprit civique à nos concitoyens,
09:02 parce qu'il faut passer par-dessus les douleurs de l'expérience,
09:05 par-dessus ce que l'on s'obstine à voir,
09:08 pour arriver à se situer dans cette réalité.
09:14 J'ajoute, Alexandre de Vecchio, c'est important de le dire,
09:18 qu'on nous fait savoir, je crois que c'est l'ministère de l'Intérieur qui a informé de cela,
09:25 qu'il y avait pendant ces émeutes environ 15 000 personnes vraiment engagées.
09:29 Ça permet de dire premièrement que la plupart des immigrés
09:34 ne sont pas engagés dans ce type de comportement.
09:37 Et donc c'est probablement là le signe qu'une bonne partie du processus d'intégration se fait.
09:43 On ne sait pas exactement dans quelles conditions,
09:45 puisque encore une fois, je trouve qu'on manque de données.
09:47 Mais quand on nous dit cela, c'est pour nous dire quasiment qu'il n'y a plus de problème.
09:53 Mais si, parce qu'il faudrait savoir par ces études sur les trajectoires nationales,
09:58 quel est le profil de ces émeutiers qui sont dangereux.
10:04 Et là, nous verrions peut-être que si tous les Français issus d'immigration
10:09 ne sont pas dans un problème d'intégration,
10:11 que tous ceux qui sont dans un problème d'intégration, de ce type-là,
10:14 je veux dire avec de la violence au bout,
10:16 sont peut-être issus d'immigration ou une grande partie.
10:18 Ce qui serait quand même une façon de mieux comprendre.
10:20 Et puis j'ajouterais que s'ils sont 15 000,
10:22 ça prouve que c'est possible de les circonscrire.
10:24 Donc il faut le faire.
10:26 – Merci Dominique Régnier.
10:28 On continue à parler de ces émeutes après une courte pause.
10:31 On verra si c'est un phénomène conjoncturel
10:33 ou si c'est quelque chose de structurel.
10:35 Est-ce que ça peut conduire à finalement une forme de guerre civile
10:40 comme certains responsables politiques le redoutent ?
10:43 On parle de tout ça après une courte pause.
10:45 En toutes les vérités avec Dominique Régnier.
10:47 À tout de suite sur Sud Radio.
10:48 [Musique]
10:48 – En toutes vérités, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Desvecquiaux.
10:52 – Nous sommes de retour sur Sud Radio, en toutes vérités,
10:55 avec le directeur de la Fondation pour l'innovation politique, Dominique Régnier.
11:00 Nous parlons des émeutes, des conséquences politiques des émeutes,
11:06 du lien entre émeute et immigration.
11:08 Nous l'avons fait avant la pause.
11:11 J'aimerais vous interroger, Dominique Régnier, sur le spectre de la guerre civile.
11:16 C'est ce que certains hommes politiques agitent, notamment Éric Zemmour.
11:21 Est-ce que c'est un diagnostic qui vous paraît catastrophique
11:24 ou est-ce que c'est quelque chose que les responsables,
11:26 les décideurs doivent avoir en tête ?
11:29 – Ce que pour ma part, j'exclus aujourd'hui,
11:34 compte tenu de l'état des choses et de la réaction des pouvoirs publics,
11:38 ce que j'exclus c'est une cicatrisation propre de ce qui s'est passé.
11:43 C'est-à-dire que, bien sûr, ce type de phénomène violent s'épuise à une fin,
11:50 à la fois les confrontations, le fait que tout un système économique est perturbé,
11:55 notamment l'économie de la drogue.
11:57 Donc il y a un moment donné où ça s'arrête,
11:58 mais c'est pas parce que ça s'arrête que le problème a disparu.
12:02 C'est une forme de pause, en fait.
12:05 Donc moi, ce que j'exclus, c'est que nous revenions à un état
12:09 que d'ailleurs nous ne connaissons déjà plus depuis pas mal d'années,
12:12 où il y a de manière rémanente, dans ces quartiers de notre territoire,
12:16 une violence constante.
12:18 Les agressions de pompiers en 10 ans ont augmenté de 213%.
12:23 C'est là une illustration, par exemple,
12:24 de cette espèce d'étrange détestation de services publics
12:28 et de ceux qui se portent au secours des autres.
12:31 Mais je vois aussi une impossibilité,
12:37 enfin à moyen terme, à long terme, je ne sais pas bien,
12:39 je ne crois pas à cette idée de guerre civile.
12:43 Mais par contre, il y a des points intermédiaires.
12:46 La répétition d'une telle crise urbaine donnera lieu,
12:51 parce qu'on voit bien les évolutions au fil du temps,
12:52 donnera lieu, cette fois-ci, à une plus grande présence des armes.
12:57 Déjà, on les a percevées ici.
12:59 C'était encore modéré.
13:01 Les mortiers d'artifice, c'est quand même déjà de l'armement,
13:06 quand c'est utilisé comme ça.
13:08 - On a vu effectivement des fusils à pompe, des kalachnikovs.
13:11 Alors, ils ne sont pas servis contre les forces de l'ordre,
13:14 c'était plutôt contre les caméras, etc.
13:16 Mais ça démontre qu'il y a des armes dans ces quartiers-là.
13:19 Ils ont décidé de ne pas s'en servir,
13:21 mais ça pourrait ne pas toujours être le cas.
13:24 - Absolument.
13:26 Ils s'en servent d'ailleurs régulièrement entre eux-mêmes.
13:29 - Dans le cadre des trafics de drogue.
13:32 - Mais on a vu aussi le début,
13:36 en tout cas pour moi ce sont des signes avant-coureurs,
13:38 le début d'organisations d'autodéfense.
13:43 Les commerçants qui ont essayé de défendre leur commerce
13:46 en organisant une espèce de brigade avec un bâton,
13:52 des mouvements ici ou là de ce type.
13:54 Ça, c'est quand même, je trouve, un élément supplémentaire.
13:57 Et c'est ce processus-là qui peut prendre une importance plus grande
14:01 lors d'une prochaine crise,
14:03 où il y aurait possiblement des confrontations directes
14:07 et/ou des confrontations armées.
14:09 Donc ça n'est pas nécessairement exactement une guerre civile,
14:13 mais c'est peut-être une crise majeure
14:16 où il serait impossible d'intervenir sans être,
14:20 je parle des forces de l'ordre, sans être armé
14:23 et capable de tirer vraiment sur des émeutiers
14:28 qui seraient dangereux parce qu'armés jusqu'au nord.
14:32 - Dominique Régnier, à travers la Fondation pour l'innovation politique,
14:38 vous avez étudié différents pays, différentes situations.
14:43 Est-ce que ce type de phénomène est propre à la France en Europe ?
14:48 Alors il y a eu des émeutes en Suède,
14:50 il y en a eu en Grande-Bretagne,
14:53 mais peut-être pas avec les mêmes répétitions qu'en France.
14:59 Est-ce que notre pays vous paraît dans une situation plus grave
15:03 que les autres pays européens ?
15:04 Ou est-ce que c'est un phénomène global
15:06 qui touche les démocraties occidentales ?
15:07 - Alors c'est une question difficile, Alexandre de Vécuo, que vous me posez.
15:10 J'y réponds modestement en soumettant ça au jugement des auditeurs
15:14 parce qu'il faut vérifier toutes ces choses-là.
15:16 Mais mon sentiment, c'est qu'il y a deux pays qui font exception en Europe
15:22 par le caractère très dégradé de la relation d'une partie
15:28 des membres de la communauté nationale singulièrement issue de l'immigration
15:32 avec le tout, c'est la France et la Suède que vous avez citées.
15:39 Et je fais une comparaison, j'établis une relation,
15:42 et c'est là qu'il faudrait documenter davantage
15:44 pour s'assurer qu'il y a une causalité.
15:47 J'établis une relation avec le fait que ce sont également deux des pays,
15:52 la France certainement en tête, les plus généreux socialement,
15:57 en particulier avec les personnes accueillies.
16:00 Et c'est une générosité qui est inconditionnelle,
16:03 qui est automatique, et qui non seulement n'est pas mégotée,
16:10 mais en plus qui n'est jamais reprise, soumise au contrôle.
16:17 C'est tout à fait frappant, c'est massif.
16:19 C'est pour ça d'ailleurs que me mérite profondément
16:23 le procès d'une France raciste.
16:25 Parce que je ne sais pas pour un pays comme les États-Unis,
16:28 si je sais que les États-Unis sont des pays racistes, ça je le sais.
16:30 Je sais aussi qu'ils ont un état social absolument inexistant.
16:33 Mais la France, dont je ne crois pas que ce soit un pays raciste,
16:36 a, pour le prouver d'ailleurs, un état d'une grande générosité,
16:40 notamment à l'égard des populations immigrées.
16:44 Je vous donne rapidement deux chiffres, là-dessus ou trois.
16:49 INSEE, toujours INSEE, et le vocabulaire de l'INSEE,
16:51 les Français sans ascendance migratoire,
16:54 11% ont un logement social, 35% pour les Français immigrés.
16:58 C'est beau quand même, c'est une forme de générosité.
17:03 53% pour les immigrés qui viennent de l'Afrique subsaharienne.
17:06 50% pour les Algériens.
17:08 C'est quand même des signes.
17:10 On pourrait les multiplier, parce que nous les faisons.
17:13 Nous accueillons des personnes qui sont des demandeurs d'asile.
17:16 Alors bon, c'est un sujet en soi.
17:18 Mais il faut savoir quand même que ces personnes
17:20 qui se comptent par centaines de milliers
17:22 ont aussitôt droit à l'allocation pour la demande d'asile,
17:25 qui correspond à 426 euros par mois si on ne prend pas un logement.
17:28 En général, il y a de la colocation, mais le logement est financé.
17:31 C'est 426 euros par mois.
17:33 Quand vous multipliez par 12, vous arrivez,
17:36 pour des pays de départ, à des revenus qui sont vertigineux.
17:39 450 euros par mois en dollars, c'est le revenu annuel moyen afghan.
17:44 On le donne en un mois, nous, sans aucune...
17:47 Enfin immédiatement.
17:48 Et on a accès à la sécurité sociale, à tous les soins,
17:52 sans avoir à payer quoi que ce soit.
17:55 On peut dire que c'est très bien,
17:56 mais c'est au moins le signe d'une très grande générosité.
17:59 Et donc, je me demande s'il n'y a pas quand même
18:01 une espèce de relation entre le fait qu'on accède à des droits inouïs,
18:06 quand on vient d'un pays très pauvre.
18:08 On pourrait dire que c'est merveilleux,
18:09 mais il faut le dire à tous les humains qui en ont besoin.
18:11 On ne pourra pas faire ça, évidemment.
18:12 C'est ce que pensent les Danois,
18:13 que ce n'est pas possible d'avoir un état social généreux
18:17 pour l'humanité qui est dans le besoin.
18:19 C'est comme ça. C'est une espèce d'évidence.
18:22 Cette sorte de bénéfice inconditionnel par le fait d'être...
18:28 Au fond, les droits sociaux sont devenus des droits naturels, en quelque sorte.
18:33 Je crois n'être pas un élément favorable
18:36 pour une partie de la population à l'intégration.
18:38 C'est contre-productif.
18:40 Et ça exclut du coup l'explication sociale,
18:43 alors qu'on a peut-être moins entendu après ces émeutes
18:46 que les précédentes en 2005.
18:48 Mais je pense que ça va sans doute venir dans le débat.
18:50 Vous commencez par là, sur des quartiers qui seraient défavorisés.
18:54 Oui, des quartiers populaires aussi,
18:56 Alexandre Devecchio, moi j'entends ça maintenant.
18:59 Les quartiers populaires sont les quartiers
19:01 où il y a une population ici de l'immigration
19:03 qui est très fortement concentrée.
19:04 Mais les quartiers populaires, c'est pas que ça.
19:06 Et d'ailleurs, les quartiers populaires en France, il y en a plein.
19:10 S'il y a des quartiers populaires, c'est qu'il y a des classes populaires.
19:12 Et les classes populaires, elles votent Marine Le Pen ou elles s'abstiennent.
19:15 Donc c'est un drôle de paradoxe qu'il faudrait quand même qu'on nous explique.
19:18 On parle de quartiers populaires, quartiers défavorisés.
19:20 Mais c'est pas que c'est pas vrai.
19:23 C'est que c'est partout comme ça.
19:24 C'est partout comme ça. Il y a quelques métropoles ou quelques villes tranquilles,
19:27 quelques métropoles prestigieuses et très riches.
19:30 Le prix du mètre carré à Paris est hors de prix pour la plupart des gens.
19:34 Mais enfin, en France, il y a bien des endroits où...
19:38 Moi j'habite dans une commune où il y a 40% de logements sociaux et 140 nationalités.
19:42 Bon voilà, il y a plein de problèmes aussi.
19:45 C'est pas vraiment quelque chose de si singulier que cela.
19:50 Et donc cette espèce d'obtention inconditionnelle me paraît problématique.
19:55 Et je l'étendrai d'ailleurs.
19:57 C'est la même chose.
19:58 Ça ne me concerne pas que les personnes issues de l'immigration.
20:00 Vous allez le voir. C'est la même chose pour le bac.
20:02 C'est typiquement ça le bac.
20:03 Si 90% des jeunes ont le bac, on les prive même de la joie d'avoir arraché un succès.
20:11 La notion de mérite disparaît.
20:14 C'est triste, totalement.
20:15 Parfois, il n'y a pas de motivation.
20:16 J'y suis pas arrivé, t'y arriveras l'an prochain.
20:18 Il est arrivé mieux que moi ou je suis arrivé mieux que lui.
20:20 C'est une récompense.
20:22 On est encouragé.
20:22 On poursuit.
20:23 On persévère.
20:24 Là, c'est une espèce d'universalisation des bénéfices et des diplômes.
20:27 Je pousse un peu, bien sûr.
20:28 Je suis trop radical là-dessus.
20:30 C'est quand même une tendance.
20:31 Et du coup, en tout cas, je dirais que c'est contradictoire avec ce que requiert l'intégration
20:36 dans une communauté existante, préexistante.
20:39 La communauté préexistante, elle doit ressentir qu'on est fier de la rejoindre, qu'on fait
20:45 un effort pour l'intégrer.
20:47 Et à ce moment-là, c'est même quelque chose dont la communauté accueillante va
20:52 s'enorgueillir d'être désirée au fond et de vouloir...
20:56 Oui, l'assimilation est une histoire de désir mutuel et de copier finalement un modèle.
21:03 Encore faut-il que ceux qui proposent ce modèle en soient fiers de m'y écragner.
21:09 Pardonnez-moi, j'ai pris un peu la parole.
21:12 On continue à discuter de tout cela après une courte pause.
21:17 On verra quelles sont les conséquences politiques.
21:20 Est-ce qu'il y a une dérive du camp Mélenchonnis ?
21:22 Est-ce que Marine Le Pen est le principal vainqueur de cette situation politique et sociale ?
21:30 On en parle en toute vérité avec Dominique Régnier, toujours sur Sud Radio.
21:33 En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Desvecques.
21:38 Nous sommes de retour sur Sud Radio, en toute vérité, avec le directeur de la Fondation
21:42 pour l'innovation politique, Dominique Régnier.
21:45 Nous faisons un peu le bilan de ces émeutes.
21:49 Nous cherchons à en comprendre les causes profondes.
21:53 Nous allons nous intéresser aussi aux conséquences et notamment aux conséquences politiques.
21:56 Avant la pause, Dominique Régnier, vous essayez de comparer avec d'autres pays européens.
22:03 Vous expliquez que la France était peut-être dans une situation les plus graves d'Europe avec la Suède.
22:08 Et vous incriminiez en quelque sorte notre système social qui, paradoxalement, est peut-être trop généreux
22:14 et n'incite pas à l'intégration.
22:16 Il y a un pays qui était pourtant, et qui est toujours, un pays social-démocrate plutôt généreux,
22:22 qui est le Danemark, qui a revu de fond en comble sa politique d'immigration,
22:27 mais aussi d'intégration, de sécurité.
22:29 Je sais que c'est un modèle que vous avez étudié.
22:33 Est-ce que vous pouvez nous donner les clés de ce qui semble être un succès au Danemark
22:39 et nous dire si c'est transposable ou pas en France ?
22:42 Le Danemark offre un modèle à l'Europe entière.
22:45 C'est un pays qui, depuis un peu plus de 20 ans, avec la droite de gouvernement et la droite populiste,
22:55 a mis au point un programme de sévère sélection de l'entrée au Danemark.
23:03 J'insimile à un système de fermeture.
23:05 Donc on peut ouvrir, accueillir, mais c'est très contrôlé, conditionné.
23:10 Et on peut venir au Danemark et/ou y rester, éventuellement devenir danois,
23:17 si on remplit des conditions qui sont très clairement précisées
23:20 en termes de compétence linguistique, de compétence professionnelle
23:26 et, je dirais, de compétence politique, c'est-à-dire de respect, de compréhension des valeurs du pays d'accueil.
23:32 Et c'est un élément essentiel parce que les Danois sont très attachés à un État social,
23:39 à un État à providence très généreux.
23:41 Et ils ont eu cette réflexion fondamentale que nous n'avons pas eue, nous, encore, en France.
23:48 Comment peut-on être socialement très généreux si on ne ferme pas les frontières ?
23:53 Fermer, ça veut dire si on ne régule pas les entrées.
23:56 – En gros, un modèle social ne peut pas être universel, c'est ça que vous…
24:00 – Un modèle social universel, ce que la France a l'air de vouloir tenter,
24:03 c'est une dépense publique de solidarité qui est destinée à ceux qui sont candidats au fond
24:10 et, comme par définition, ils sont très nombreux, c'est évidemment impossible que nous soyons engloutis.
24:16 Donc, les Danois ont eu une réflexion morale sur le sujet.
24:20 C'est ça qui est très intéressant dans le cas danois.
24:22 Ils ont eu une réflexion morale, ce n'est pas une réflexion cynique.
24:25 Cette politique a donné des fruits, c'est-à-dire que le Danemark,
24:29 même si je résume, le Danemark a maîtrisé les flux, a amélioré l'intégration, la formation.
24:36 C'est très contrôlé, l'intégration se fait sur les candidats à l'immigration
24:42 par la prise en charge par l'État, les collectivités locales, une entreprise.
24:46 Il y a des mentors à chaque moment qui vérifient que la personne progresse,
24:51 qu'elle est conforme et qu'elle remplit les engagements qu'elle devait remplir.
24:55 Pour donner un exemple, en Allemagne, la formation à l'allemand,
24:59 notre exemple, se fait au frais du migrant candidat.
25:03 Ce sont des éléments qui montrent bien qu'on veut que ensuite la personne se dise
25:07 "je l'ai fait, j'ai réussi, j'ai mis de mes ressources pour le faire".
25:11 Et puis, il y a une politique extrêmement travaillée de gestion,
25:20 du respect des règles par les migrants, avec des sanctions qui sont très fortes
25:27 lorsque les migrants, on commence même par un petit délit,
25:30 perdent des chances de rester au Danemark.
25:34 Et puis à un moment donné, c'est fini, ils ne peuvent plus rester.
25:36 C'est tout un système de ce type qui fait que le Danemark a réussi à maîtriser
25:42 son rapport à l'immigration.
25:45 Ils ont aussi besoin eux-mêmes d'immigrer,
25:47 ils ont la même situation démographique que beaucoup d'Européens.
25:50 Mais ce qui est frappant, c'est que la droite a mis en place ce système,
25:54 elle l'a gouverné pendant une quinzaine d'années,
25:57 et les sociodémocrates ont failli disparaître,
26:00 parce qu'ils étaient opposés à cette politique.
26:03 Et autour de 2015, Mette Frederiksen, qui est l'actuelle
26:07 chef du gouvernement au Danemark, une sociodémocrate qui vient de l'aile gauche
26:11 du parti sociodémocrate, elle a compris, en fait, il y a eu un rapport interne
26:16 au parti qui lui a expliqué que c'était fini, les populistes danois
26:19 étaient en train de prendre le thème de l'État-providence.
26:22 Et donc elle a compris que soit elle basculait du côté d'un modèle de ce type,
26:27 c'est-à-dire social mais régulateur, aux frontières,
26:30 soit elle disparaissait.
26:32 Elle a fait le saut, et elle a été élue,
26:36 elle vient d'être réélue en 2022, c'est un des rares pays
26:40 où la gauche est élue, réélue, le Danemark,
26:43 et encore une fois, parce que les réactions sont souvent
26:47 pleines de malentendus, encore une fois, c'est un régime
26:51 très sévère, très exigeant, qui n'est pas fermé,
26:54 et qui est fondé sur une réflexion politique et morale.
26:59 Si nous croyons que notre système social généreux et juste,
27:03 et nous le croyons, nous devons penser à sa durabilité,
27:07 ça c'est le raisonnement moral complet, et pas simplement il faut être généreux.
27:10 C'est absurde de dire que être généreux c'est être moral,
27:13 ça dépend de ce que ça fait sur le reste de la vie et du monde.
27:15 Donc là il faut être généreux, oui, mais aux conditions de la soutenabilité,
27:19 les conditions de la soutenabilité de la générosité danoise,
27:21 c'est la fermeture et le contrôle, c'est ainsi que le Danemark a décidé
27:24 moralement et politiquement de façon cohérente, y compris chez les
27:27 sociodémocrates, d'avoir une politique de fermeture et de contrôle,
27:32 de sélection, pour préserver cette philosophie de leur pays.
27:37 On va parler justement de cette mutation très intéressante
27:42 de la gauche danoise, finalement, on verra que la France en est loin,
27:47 mais je voulais d'abord savoir si à votre avis c'est réellement
27:50 transposable en France ce modèle. Vous êtes plutôt favorable à l'Union
27:55 Européenne, Dominique Régnier, le Danemark au moment de Maastricht
28:01 a quand même négocié des conditions d'exception,
28:06 ils ne sont pas tout à fait dans les mêmes traités que nous les Danois.
28:10 Donc quelle est notre marge de manœuvre réelle là-dessus ?
28:13 Alors je suis d'accord avec vous, il n'y a pas de volonté politique,
28:16 le diagnostic moral que vous avez très bien décrit n'a pas été fait
28:19 en France, mais est-ce qu'il n'y a pas une forme d'impossibilité légale
28:23 aujourd'hui ?
28:23 Non, en France je ne crois pas.
28:26 D'abord, vous avez raison, le Danemark s'est aménagé des marges
28:29 que nous n'avons pas, c'est très juste.
28:33 Ensuite, l'explication par l'Europe, à mon avis,
28:39 est la ligne de fuite de la plupart des politiques en France.
28:43 Il y a une forme de lâcheté supplémentaire, c'est à cause de l'Europe,
28:47 nous on voudrait bien mais on ne peut pas.
28:48 Et comme on sait que vous ne voulez pas quitter l'Europe,
28:49 vous les Français, on vous le dit, choisissez,
28:52 on quitte l'Europe comme les Anglais, ou on fait comme ils nous disent
28:55 et on ne peut pas grand-chose.
28:56 En fait, si vous regardez, moi j'ai eu à le faire pour le Figaro Magazine,
29:01 ils nous avaient demandé une comparaison complète
29:04 de tous les systèmes de gestion de l'immigration,
29:07 on en a fait une note à la Fondation, en Europe,
29:09 donc toutes les politiques européennes d'immigration,
29:12 à droit constant, si vous laissez de côté le Danemark,
29:15 tous les pays font mieux que nous.
29:17 Tous sont un peu plus sévères que nous, un peu plus exigeants,
29:19 ont des principes, des règles.
29:21 Alors certains sont peu concernés parce qu'il y a peu de mouvements,
29:26 en particulier l'Europe centrale et orientale,
29:28 sinon qui viennent de l'Ukraine, ce genre de choses,
29:30 mais...
29:31 - Et puis ils sont particulièrement durs, quand même,
29:33 en plus sur la question des Grattons.
29:35 Ils sont peu concernés mais plus durs que nous.
29:38 - Alexandre Delecchio, ça fait partie du sujet
29:41 et les Danois ont compris cet aspect-là.
29:42 Je veux dire par là qu'on sait très bien,
29:45 dans le monde d'aujourd'hui,
29:46 que les Hongrois ne sont pas accueillants.
29:49 On le sait maintenant aussi des Danois.
29:50 Si on veut y aller, on est déjà prévenus.
29:53 C'est une vraie politique, ça, au Danemark,
29:55 et je pense aussi à Hongrie.
29:56 - C'est un message qui est envoyé.
29:57 - C'est un message.
29:58 Ne venez pas vous épuiser pour rien,
29:59 ne faites pas un voyage inutile,
30:01 sachez que ça va être difficile et voici les conditions.
30:04 On a intérêt, nous, à faire ça.
30:05 C'est pas la peine de créer des flux
30:07 qu'on ne sait pas gérer ensuite.
30:10 C'est un élément qui est à méditer,
30:13 une vraie partie de la solution.
30:15 Nous, nous pouvons appliquer toute une série de mesures.
30:19 Je donne souvent cet exemple,
30:21 lorsqu'un mineur en France supposé
30:24 est ici de manière irrégulière,
30:25 si on veut montrer qu'il est majeur,
30:27 ou mineur, si on veut choisir,
30:28 on fait une radio du poignet.
30:31 Si on montre qu'il est majeur,
30:33 à ce moment-là, son statut change.
30:35 Mais en France, on a le droit de refuser la radio.
30:38 Là, en général, les mineurs...
30:40 - Ils la refusent.
30:41 - La refusent.
30:41 - Les mineurs qui ne sont pas mineurs d'ailleurs.
30:43 - Voilà.
30:44 En Finlande, si vous refusez,
30:45 vous êtes déclaré majeur.
30:48 Et les conséquences qui s'en suivent.
30:49 C'est pas compliqué, on peut le faire,
30:50 c'est un droit constant.
30:51 Et on pourrait comme ça multiplier les exemples.
30:53 Je vais prendre un autre exemple qui est assez massif,
30:55 sur lequel on a aussi fait un travail.
30:57 On a la France, c'est la France, l'état français,
31:00 un accord avec l'Algérie depuis 1968,
31:02 27 décembre 1968,
31:03 qui donne aux Algériens des facilités,
31:06 quoi qu'ils en disent,
31:07 d'ailleurs ils y tiennent cet accord,
31:08 donc c'est bien qu'il y a des facilités,
31:09 pour s'installer en France.
31:11 Ils ne sont pas obligés de parler français,
31:12 ils ont plein d'éléments très favorables,
31:14 c'est pas le sujet, je développe pas.
31:17 On pourrait dire quand même...
31:17 Et il y a à peu près aujourd'hui
31:19 900 000 Algériens en France non-français.
31:23 La communauté d'origine algérienne est très importante.
31:26 On pourrait dire,
31:27 l'Europe nous empêche de faire quoi ?
31:29 Rien du tout.
31:30 Il suffit que l'état français
31:31 mobilise le courage qui est entre ses mains,
31:33 que nous lui avons mis entre les mains.
31:34 - Négocie ses propres traités.
31:36 - Il dit, je renonce, je dénonce le traité,
31:38 on va recommencer à discuter.
31:39 Et même d'un point de vue, je dirais, européen,
31:41 ça serait pas mal,
31:42 parce que ça mettrait l'Algérie plus proche
31:45 du modèle qui a cours dans Schengen.
31:48 Et puis enfin, Rexent de Vecchio,
31:49 il me semble que le modèle danois
31:51 peut tout à fait faire l'objet
31:53 d'une grande discussion européenne
31:54 pour être le modèle européen.
31:56 - Merci Dominique Régnier.
31:58 On continue la conversation.
32:01 Les premiers sondages semblent indiquer
32:02 que le RN profite de la situation.
32:05 On a eu aussi un Jean-Luc Mélenchon
32:08 très très vindicatif,
32:10 expliquant que la police tuée
32:12 prenait le parti des émeutiers.
32:14 On va se demander si ces émeutes
32:16 ne vont pas accentuer la polarisation politique en France.
32:20 On en parle après une courte pause
32:21 avec Dominique Régnier, en toute vérité.
32:24 - En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio,
32:27 Alexandre de Vecchio.
32:28 - Nous sommes de retour sur Sud Radio,
32:30 en toute vérité, avec Dominique Régnier.
32:33 Nous faisons le bilan de cette semaine terrible.
32:37 Des meutes, on a tenté de comprendre
32:40 quelles en étaient les causes,
32:42 où se situait la France par rapport
32:43 aux autres pays européens.
32:44 On a vu notamment que tout n'était pas désespéré,
32:47 qu'il y avait des modèles qui fonctionnaient,
32:49 comme le Danemark.
32:50 On va essayer d'analyser les conséquences politiques
32:53 immédiates ou à plus long terme.
32:56 Tous les sondages, notamment le sondage fiducial
33:00 Sud Radio l'indique.
33:02 Marine Le Pen semble être pour le moment
33:05 celle qui tire le plus profit de la crise,
33:09 avec un taux de satisfaction de 41%.
33:13 On note d'ailleurs qu'aucune personne
33:15 dans la classe politique n'a un taux
33:17 de satisfaction majoritaire, de 50% ou plus.
33:21 Mais qu'est-ce que ça dit ?
33:24 Est-ce qu'aujourd'hui, finalement,
33:25 ce processus de normalisation
33:27 du Rassemblement national qui s'achève,
33:29 et finalement la réalité qui donne raison
33:32 à un certain nombre de diagnostics
33:34 du RN depuis longtemps ?
33:36 C'est comme si de guerre lasse,
33:37 les Français se dirigeaient vers l'élection
33:39 de Marine Le Pen.
33:40 Ce n'est pas d'un enthousiasme.
33:42 C'est après avoir demandé à la gauche,
33:44 à la droite de fournir des raisons
33:46 de ne pas le faire.
33:48 Et c'est ça qui me frappe.
33:50 Je crois profondément que ce n'est pas
33:52 le désir des Français,
33:55 mais qu'ils sont prêts à s'y résoudre,
33:59 faute d'avoir, après plusieurs tentatives,
34:01 de trouver comment faire autrement.
34:04 Notamment parce que cette question
34:06 de l'immigration n'était pas correctement traitée.
34:11 Et objectivement, on ne peut pas dire
34:13 que les choses aient été correctement menées
34:17 sur ce sujet-là, encore une fois,
34:19 depuis 40 ans.
34:21 C'est à chaque fois un peu plus compliqué.
34:25 Ce qui m'étonne aussi,
34:27 et c'est ce que vous disiez, Alexandre Devecchio,
34:29 en interrogation,
34:31 ce qui m'étonne aussi,
34:33 c'est qu'on est tous spontanément,
34:35 je pense, d'accord pour dire
34:37 que ça fait longtemps que le FN dit cela.
34:39 Le père et la fille, FN et RN.
34:43 C'est quand même incroyable,
34:45 et ça boucle avec une partie de la discussion
34:47 qu'on avait au début,
34:49 sur l'impossibilité d'en parler dans des termes
34:51 qui ne sont pas ceux d'un parti.
34:53 Mais le résultat, il est terrible.
34:55 Parce que nous avons offert un monopole,
34:57 et je l'ai déjà dit, mais ça n'a pas été suffisant,
34:59 nous avons offert un monopole à ce parti,
35:01 la description d'une réalité que les Français éprouvaient
35:03 en plus grand nombre chaque année.
35:05 C'est comme si nous avions offert,
35:07 en monopole au RN,
35:09 la correspondance avec la réalité.
35:13 Moi, ça me frappe, ça.
35:15 C'est comme si nous avions construit,
35:17 à coup de lâcheté, de bon sentiment,
35:19 d'évitement,
35:21 nous avons construit une situation
35:23 dans laquelle, spontanément,
35:25 le parti qui est supposé avoir toujours dit ça,
35:27 avant tout le monde,
35:29 ça devient le parti
35:31 contre lequel on faisait des barrages républicains
35:33 il y a encore quelques années.
35:35 Comme si nous avions offert la représentation,
35:37 je parle ici volontairement de représentation,
35:39 la représentation du réel,
35:41 correct,
35:43 tel que les Français le reconnaissent,
35:45 à ce parti-là. Mais si les Français disent
35:47 "c'est bien le réel que j'ai vécu,
35:49 et seul le FNRN parlait de ce réel
35:51 que moi je vivais, les autres me disaient
35:53 que je ne le vivais pas", alors légitimement,
35:55 c'est un bon représentant,
35:57 et logiquement, c'est lui qui prend le pouvoir.
35:59 Et là, nous sommes d'une grande
36:01 culpabilité,
36:03 la classe politique, la classe médiatique,
36:05 la classe intellectuelle, de ne pas avoir
36:07 voulu, très vite,
36:09 parler de tout cela,
36:13 et essayer de le documenter,
36:15 de l'analyser, sans que l'anathème soit jeté
36:17 sur les uns et sur les autres. Encore en 2023,
36:19 Alexandre Devecchio, moi je fais expérience,
36:21 dans mes débats, de journalistes
36:23 qui
36:25 utilisent les mêmes
36:27 réflexes
36:29 que dans les années 80.
36:31 Je pourrais dire,
36:33 ce n'est pas une grande formule, mais ça relève vraiment
36:35 de la police de la pensée. Il y a des choses que vous ne pouvez pas
36:37 dire, ou pas dire comme ça, ou qu'il vous faut dire,
36:39 dépêchez-vous de le dire, etc.
36:41 Ça continue aujourd'hui, c'est la
36:43 fin, bien sûr, mais ça continue
36:45 aujourd'hui. – Non, mais on commençait là-dessus,
36:47 sur les propos du ministre de l'Intérieur,
36:49 qui n'est pourtant pas le plus à gauche
36:51 dans le gouvernement, le moins
36:53 insensible à ces questions-là,
36:55 qui semblait
36:57 vouloir rétropédaler
36:59 et nier le lien
37:01 qu'on peut faire, au moins en partie,
37:03 entre l'immigration et ce type
37:05 de phénomène.
37:07 Comment vous expliquez
37:09 cette tétanie
37:11 du pouvoir, alors que
37:13 les Français, les élites, ont des
37:15 réflexes, vous l'avez dit, mais très majoritairement,
37:17 les sondages l'indiquent, il y a un consensus
37:19 sur ces questions-là,
37:21 pour les Français, et quelle que soit
37:23 leur obédience politique, d'ailleurs, qu'ils soient de gauche,
37:25 de droite, d'extrême-droite, du centre.
37:27 – Et désormais, quel que soit leur lieu de vie,
37:29 puisque ces questions qui ont été
37:31 longtemps une sorte de monopole
37:33 de la France de l'Est
37:35 et des grandes métropoles,
37:37 est devenue maintenant une question
37:39 partout présente, et pas
37:41 simplement en métropole.
37:43 Si on prend le cas de Mayotte,
37:45 dont je trouve
37:47 qu'on fait peu de cas, justement,
37:49 le cas de Mayotte
37:51 est spectaculaire, et les
37:53 Mahorais nous demandent
37:55 secours,
37:57 nous demandent des mesures
37:59 draconiennes, pour contrôler,
38:01 expulser,
38:03 voilà, et c'est
38:05 une espèce d'apologue.
38:07 Mayotte, pour moi, c'est l'apologue de ce que
38:09 nous vivons, et on n'entend même pas,
38:11 au fond, c'est comme si
38:13 on était prêt à considérer,
38:15 et je l'ai même entendu, ça, que c'était
38:17 pas une bonne idée de garder Mayotte,
38:19 parce que, décidément, c'était très compliqué.
38:21 Si les mauvaises relations entre personnes
38:23 issues de l'immigration et personnes
38:25 présentes ici, sans
38:27 ascendance migratoire,
38:29 ces mauvaises relations entre ces deux catégories
38:31 conduisent à penser qu'il faut lâcher les lieux
38:33 où ça se passe mal,
38:35 bon, c'est une drôle
38:37 d'évolution, quand même, on peut bien dire que là,
38:39 on va
38:41 se trouver dépossédé de tout argument.
38:43 - On va vers la partition, je crois, aussi,
38:45 comme le disait
38:47 François Hollande. On a parlé
38:49 effectivement des conséquences politiques
38:51 du RN, qui
38:53 semble être approuvé
38:55 par les Français, sans enthousiasme,
38:57 mais approuvé parce qu'il a fait le bon
38:59 diagnostic depuis quelques
39:01 années sur ces questions-là, ou on a moins parlé
39:03 de la gauche en France.
39:05 On a vu que, dans d'autres pays,
39:07 le Danemark, la gauche pouvait
39:09 se réformer en profondeur.
39:11 On a l'impression qu'en France,
39:13 c'est presque le contraire.
39:15 La gauche réaliste a
39:17 perdu et on a une gauche
39:19 de plus en plus radicale.
39:21 On l'a vu, là, avec un Jean-Luc Mélenchon
39:23 qui a stigmatisé la police,
39:25 soutenu
39:27 les émeutiers, quasiment
39:29 appelés à la violence. - Clairement,
39:31 avec la France insoumise et Jean-Luc Mélenchon, on a vu
39:33 une gauche qu'on ne connaissait pas en France,
39:35 qui a d'ailleurs empêché
39:37 l'unanimisme de l'hommage
39:39 aux forces de l'ordre, qui a
39:41 empêché ce qu'on éprouve
39:43 collectivement dans un moment
39:45 pareil, tous, autant que nous sommes
39:47 dans ce pays,
39:49 ça ne s'était jamais produit, sinon
39:51 sur des marges qui n'ont pas d'intérêt
39:53 et qu'on ne signalait pas.
39:55 C'est quand même le deuxième groupe
39:57 parlementaire d'opposition, la France insoumise.
39:59 Donc c'est pas rien. Le parti communiste
40:01 ne s'est jamais comporté comme ça,
40:03 pour préciser ce point.
40:05 C'est un
40:07 un
40:09 un élément
40:11 impressionnant de voir que
40:13 cette gauche,
40:15 qui était républicaine
40:17 jadis, a même
40:19 pris fait et cause contre la police.
40:21 Donc
40:23 c'est une gauche qui
40:25 va disparaître et muter.
40:27 Elle est perdue, c'est la fin,
40:29 elle va muter,
40:31 il y aura quelques éléments de cette division
40:33 qui iront ailleurs, et l'autre partie
40:35 va muter dans cette relation intime
40:37 avec
40:39 certains groupes
40:41 précisément vivant dans ces quartiers.
40:43 C'est ce qu'on a appelé, on s'en est beaucoup moqué
40:45 l'islamo-gauchisme, mais franchement
40:47 on peut chercher un autre terme,
40:49 mais la réalité, elle existe.
40:51 Ça se voit d'ailleurs dans les positions...
40:53 - Vous expliquez, elle va disparaître, mais est-ce qu'elle
40:55 était presque au second tour de la présidentielle ?
40:57 Il y a un pari aussi
40:59 peut-être de Jean-Luc Mélenchon, qui est démographique,
41:01 qui est clientéliste.
41:03 - Oui, bien sûr, mais ça ne se produira pas
41:05 pour 2027 en tout cas.
41:07 Mais là où le mal est profond,
41:09 je voudrais ajouter,
41:11 c'est que ça ne tient pas qu'à la France insoumise
41:13 en réalité, parce que
41:15 Europe Écologie des Verts,
41:17 là aussi a été très engagée
41:19 dans le discours anti-flic,
41:21 très engagée
41:23 aussi dans cette espèce de
41:25 compréhension très étrange
41:27 avec l'islamisme,
41:29 et d'autant plus étrange que sur d'autres sujets,
41:31 on peut dire que la polarisation est parfaite,
41:33 sur l'égalité hommes-femmes, sur la liberté
41:35 d'opinion, enfin,
41:37 il y a plein de sujets sur lesquels c'est frontalement
41:39 une opposition totale.
41:41 Donc c'est
41:43 la recherche en effet de clientèle,
41:45 on le voit bien dans les municipalités,
41:47 c'est la recherche d'appui pour les élections,
41:49 on passe des accords, même parfois
41:51 des accords avec des...
41:53 je dirais des...
41:55 des réseaux qui sont plutôt dans la...
41:57 - Est-ce qu'il y a une complaisance, vous l'avez dit,
41:59 dans le débat public, il y a certaines questions
42:01 qui sont difficiles à soulever, mais est-ce qu'il n'y a pas aussi
42:03 une forme de complaisance vis-à-vis de ce qu'on pourra qualifier
42:05 tout simplement d'extrême-gauche,
42:07 alors qu'on continue
42:09 à pourchasser
42:11 Marine Le Pen comme si elle était
42:13 d'extrême-droite,
42:15 c'est-à-dire qu'on a un parti malgré tout
42:17 qui vient de l'extrême-droite
42:19 mais qui se recentre petit à petit,
42:21 en face on a une gauche qui est de plus en plus
42:23 extrême et on dénonce toujours
42:25 en quelque sorte des fantômes
42:27 qui n'existent plus, sans voir
42:29 peut-être ce qui est
42:31 le plus dangereux aujourd'hui pour la démocratie.
42:33 - C'est une asymétrie
42:35 très ancienne maintenant,
42:37 je pense qu'elle a commencé en 1945,
42:39 on peut le comprendre,
42:41 mais c'est une asymétrie
42:43 qui est devenue
42:45 pesante, qui est devenue insupportable
42:47 et qui est devenue coupable parce que
42:49 elle a à chaque fois permis
42:51 de...
42:53 dégrader
42:55 la gravité du mal que faisaient
42:57 l'extrême-gauche et la gauche mélenchoniste
42:59 à la République et au
43:01 pays, au motif
43:03 qu'il y avait de toute façon
43:05 chez ces gens-là, inévitablement, de bonnes intentions
43:07 tandis que
43:09 la partie située sur l'extrême-droite
43:11 était mal intentionnée.
43:13 Ils ne se sont pas posé beaucoup de questions
43:15 sur les raisons pour lesquelles il y avait de plus en plus d'électeurs
43:17 à l'extrême-droite
43:19 et de moins en moins
43:21 à gauche en tout cas
43:23 et aussi à l'extrême-gauche puisqu'on connaît les parcours électoraux
43:25 et par exemple, pour donner
43:27 un exemple précis, lors de l'éligiative de
43:29 2022, lorsqu'au second tour
43:31 il n'y avait pas la France insoumise
43:33 mais l'ERN face à un macroniste,
43:35 France insoumise a largement
43:37 voté pour l'ERN sans difficulté
43:39 et là
43:41 il y a une vraie porosité. Ils n'ont pas tous voté pour,
43:43 bien sûr, il y a de très bons transferts, supérieurs
43:45 aux transferts dans l'autre sens. Donc il y a une
43:47 vraie porosité, ça on le sait bien
43:49 et il y a aussi un problème
43:51 qui est que dans notre pays, c'est pas
43:53 propre à la France mais c'est très marqué chez nous
43:55 la classe intellectuelle,
43:57 universitaire, journalistique
43:59 et même politique finalement
44:01 est très biaisée, ce sont
44:03 le paradigme de gauche est dominant
44:05 c'est très net à l'université
44:07 en son social, ce serait une blague
44:09 de le contester, c'est très net
44:11 moi je trouve quand même dans l'offre médiatique
44:13 mais c'est aussi très net dans la politique
44:15 c'est aussi pour ça que la droite
44:17 a perdu son crédit
44:19 parce qu'on a toujours trouvé
44:21 qu'elle était quand même, pour une droite
44:23 très à gauche. On avait
44:25 le sentiment qu'au pouvoir, ils n'osaient pas
44:27 au fond faire ce qu'ils avaient proclamé
44:29 avec virulence dans les campagnes
44:31 alors une fois, deux fois, trois fois mais
44:33 maintenant à mon avis la messe est dite
44:35 et la droite
44:37 je pense aura beaucoup
44:39 d'efforts à faire. - C'est la fin du clivage
44:41 droite-gauche, vous pensez qu'il ne peut pas se reconstituer ?
44:43 - Ah non, ça je ne crois pas.
44:45 En tout cas, un, ce n'est pas la fin des clivages
44:47 ça ce n'est pas possible. - Il n'y aura pas
44:49 des clivages, mais il peut y avoir de nouveaux clivages
44:51 le clivage mondialiste
44:53 pour raciste
44:55 comme l'a dit Emmanuel Macron
44:57 - Il peut y avoir plusieurs clivages, le clivage
44:59 mondialiste - Anti-mondialiste
45:01 - Anti-mondialiste est un clivage que je ne recommanderais pas
45:03 en tout cas je ne recommanderais pas d'investir
45:05 dans la partie mondialiste, électoralement
45:07 ça me paraît difficile, mais il peut y avoir
45:09 ce clivage va compter, il va y avoir
45:11 un clivage de plus en plus
45:13 religieux, laïque, ça je crois
45:15 et dont les parcours seront
45:17 je dirais les fondements
45:19 seront étudiés de près.
45:21 - Merci Dominique Régnier
45:23 c'était passionnant
45:25 on est ravis et on vous accueille
45:27 de nouveau dans "Toute Vérité"
45:29 quand vous voulez, pour la saison prochaine
45:31 puisque c'était la dernière
45:33 de la saison, merci
45:35 je vous laisse avec les informations
45:37 bon dimanche.
45:39 En toute vérité sur Sud Radio, Alexandre de Vicchio.
45:43 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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