Olivier Faure - "Je souhaite un candidat commun de la gauche en 2027"

  • l’année dernière
Avec Olivire Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste.

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-10-06##

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Transcript
00:00 C'est ici que ça se passe le matin, entre 8h30 et 9h, notre invité politique Olivier Faure ce matin,
00:05 qui est Premier secrétaire du Parti Socialiste et député de Seine-et-Marne.
00:09 Olivier Faure, bonjour.
00:11 – Bonjour Jean-Jacques Brodin.
00:12 – Merci d'être avec nous.
00:14 Tout à l'heure vous pourrez réagir, 0826 300 300, après les infos de 9h,
00:19 sur ce qu'a dit Olivier Faure, mais aussi sur tous les sujets d'actualité évidemment,
00:22 vous avez maintenant l'habitude.
00:24 Olivier Faure, les militants socialistes ont voté,
00:28 il y aura donc une liste autonome aux européennes, vous confirmez ?
00:32 – Je confirme, il y a eu un vote hier soir,
00:35 et donc près de 90% des socialistes ont fait ce choix,
00:40 qui résulte d'une situation, en fait nous avons toujours dit la même chose,
00:44 nous souhaitions avoir un débat avec l'ensemble de la gauche,
00:47 vérifier quels étaient les sujets sur lesquels on pouvait s'accorder,
00:51 et puis ce débat n'a pas été rendu possible,
00:54 deux formations sur cinq ont annoncé qu'elles partaient déjà,
00:58 et donc ce débat impossible, nous avons fait un choix,
01:01 celui d'assumer ce que nous sommes, d'avancer,
01:03 et puis de partir parce que le feuilleton sur la liste commune ou pas,
01:07 a assez duré, et qu'il n'est pas le meilleur feuilleton que nous ayons à produire.
01:11 Donc maintenant nous allons nous battre, parce qu'il y a un vrai sujet,
01:15 nous avons le sentiment qu'il y a une ouverture qui s'est réalisée en Europe,
01:18 avec la question de crise, crise sanitaire, crise écologique,
01:23 et qui ont permis des avancées,
01:25 on a suspendu le pacte de stabilité, on a permis une dette commune,
01:29 on a été jusqu'à produire ce qu'on a appelé le Green New Deal,
01:34 en fait le pacte vert,
01:36 et puis il y a un certain nombre de sujets sur lesquels nous avons le sentiment
01:40 que l'Europe change peut-être de logiciel,
01:42 mais nous voyons aussi que la droite, l'extrême droite,
01:45 font tout pour revenir en arrière et qu'on revienne au triptyque bien connu,
01:49 concurrence, libre-échange incontrôlé, et austérité.
01:55 Et donc nous, nous voulons au contraire,
01:57 utiliser ce moment pour pouvoir mettre en avant les valeurs qui fondent la social-démocratie,
02:04 le socialisme écologique, c'est-à-dire la solidarité, la coopération,
02:07 et puis cette volonté d'avancer ensemble.
02:09 — Je vais revenir sur l'Europe que vous voulez, on a besoin d'Europe ?
02:14 — Oui, bien sûr. — Ou on n'a pas besoin d'Europe ?
02:15 — Bien sûr, mais... — On a besoin d'Europe, de plus d'Europe ?
02:18 — On a besoin de mieux d'Europe. On a besoin d'une Europe qui fasse le boulot,
02:23 comme ça a été le cas pendant la vaccination, lors de la crise sanitaire,
02:27 comme c'est le cas aujourd'hui, parce que je ne vois pas très bien
02:30 comment on pourrait à nous seuls résoudre la crise écologique.
02:34 Si on veut vraiment enrayer le réchauffement climatique,
02:36 ça ne peut pas se faire à l'échelle d'un seul pays.
02:38 C'est à minima un continent qui lui-même doit entraîner le reste du monde.
02:42 Donc oui, nous avons besoin d'une Europe qui prend conscience à la fois de sa force,
02:48 mais aussi qui prend conscience de ses responsabilités.
02:51 Nous le faisons en Ukraine, il faut maintenant aller plus loin,
02:54 et donc il faut une Europe qui assure sa propre souveraineté
02:59 et qui soit un modèle pour le reste du monde.
03:01 — Alors, Europe Écologie Les Verts et le Parti Communiste
03:04 avaient décidé de présenter une liste autonome aux Européennes,
03:08 donc vous avez, vous aussi, franchi le pas.
03:11 Vous avez proposé une réunion rapide à vos alliés de la NUPES.
03:17 C'était lundi, dans une lettre.
03:20 D'abord, est-ce que vous avez eu des réponses ?
03:22 — Non, je ne les ai pas encore revues.
03:24 Et traditionnellement, on s'écrit, on se parle,
03:27 et donc je pense que j'aurai une réponse rapide.
03:29 — Mais vous allez vous proposer toujours cette réunion ?
03:31 — Oui, bien sûr. Moi, je souhaite que nous n'ayons pas...
03:33 — Même avec des listes autonomes ?
03:35 — Oui, bien sûr, mais regardez ce qui se passe en Espagne.
03:37 Vous avez le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, dirigé par Pedro Sánchez,
03:41 avec Soumar, la gauche radicale espagnole.
03:44 Ils partent séparés aux élections européennes,
03:47 et ils veulent gouverner ensemble.
03:49 Le SPD, le socialiste allemand, avec les Grünholm, les Verts allemands,
03:53 gouvernent actuellement ensemble l'Allemagne.
03:55 Et pour autant, ils partent avec des listes séparées.
03:57 Et donc moi, ce que je cherche, c'est à dire que le soir du 9 juin,
04:01 il faudra additionner l'ensemble des scores de la gauche et des écologistes
04:05 pour permettre de comprendre quel est le rapport de force dans notre pays.
04:08 Et puis après, nous aurons, derrière les élections européennes,
04:12 à remettre sur le métier le projet que nous devrons proposer en 2027
04:17 aux Françaises et aux Français,
04:19 parce que nous n'avons pas gagné sur le projet précédent.
04:21 Et donc, il faudra faire notre propre inventaire,
04:23 accepter l'idée que celles et ceux qui veulent accompagner la gauche
04:26 puissent venir à la fois critiquer, enrichir, prioriser,
04:30 et faire en sorte que nous ayons un projet qui soit vécu comme crédible
04:33 et qui permette la victoire.
04:34 Parce que moi, je ne suis pas là, vous l'aurez compris,
04:36 simplement pour témoigner.
04:38 Je suis là pour que la gauche puisse l'emporter.
04:40 Si vraiment, nous pensons ce que nous disons,
04:41 c'est-à-dire que nous avons peu de temps sur la question écologique,
04:44 que nous avons une crise sociale qui ne s'apaise pas,
04:48 eh bien nous devons effectivement, par devoir vis-à-vis de ceux qui font confiance,
04:51 avancer et faire...
04:53 - Un projet commun en 2027, ça veut dire un candidat commun ?
04:56 - Moi, je le souhaite.
04:57 - Vous êtes favorable à un candidat commun en 2027 ?
05:00 - Oui, absolument.
05:01 - Commun de la gauche ?
05:02 - Absolument.
05:03 - De toute la gauche ?
05:04 - De toute la gauche.
05:04 - Toute la gauche, allant du Parti communiste, des Insoumis,
05:08 le Parti communiste, Europe Écologie-Les Verts,
05:10 et le Parti socialiste ?
05:11 - Absolument.
05:11 - On est bien d'accord.
05:12 Bien.
05:13 Est-ce que ça pourrait être Jean-Luc Mélenchon ?
05:16 - Ça pourrait être n'importe lequel de ces quatre formations politiques.
05:19 - Je vous pose franchement la question,
05:20 parce que j'ai entendu le Parti communiste, Fabien Houssel, dire
05:24 "Jean-Luc Mélenchon fait perdre la gauche, ou fera perdre la gauche".
05:29 - Ben, pour l'instant, Jean-Luc Mélenchon...
05:30 - Vous êtes d'accord avec lui ou pas ?
05:31 - Ce que je crois, c'est que Jean-Luc Mélenchon est à la fois un formidable débatteur,
05:36 qui a prouvé à deux reprises qu'il était au bord du deuxième tour.
05:40 Ce que nous savons aussi, c'est que si la logique de conflictualisation permanente devait demeurer,
05:46 le risque, c'est qu'il ne soit pas le meilleur candidat de ce second tour.
05:48 - Est-ce que ça veut dire qu'il torpille la NUPES ?
05:50 Avec cette logique, avec ce comportement-là ?
05:52 - Je ne sais pas s'il torpille la NUPES,
05:54 je crois que chacun a la responsabilité de l'ensemble,
05:57 et que chacun devrait se comporter de manière telle,
06:00 que par ses paroles, il n'ait jamais à blesser quiconque dans la NUPES.
06:05 Et que nous devrions chacun chercher où est le centre de gravité permanent de notre collectif,
06:10 pour pouvoir avancer, et qu'à chaque fois que l'un d'entre nous cherche à tirer la couverture à lui,
06:16 le risque c'est effectivement de fracturer.
06:17 Et donc, moi je souhaite que nous puissions parler à chaque fois à l'ensemble de la gauche,
06:22 et avancer parce que nous avons une responsabilité qui est lourde.
06:25 - Oui, mais est-ce que vous pouvez continuer à vous allier avec un parti qui dit que la police tue,
06:30 qui défend le port de la baïa à l'école, et qui veut renverser le capitalisme ?
06:34 Je vous pose franchement la question.
06:36 - Mais, il y a... Moi je cherche à bâtir quoi ?
06:39 Je cherche à bâtir un contrat de coalition sur les cinq prochaines années.
06:43 Je ne cherche pas à définir en fait ce que chacun doit penser pour l'éternité.
06:47 Il y a des différences entre nous, elles sont évidentes,
06:49 entre nous nous sommes dans le même parti.
06:51 Moi je n'ai pas...
06:52 - La laïcité, l'universalisme, enfin il y a de profondes différences.
06:57 - Mais vous croyez qu'il n'y a pas de profondes différences entre aujourd'hui la coalition qui est au pouvoir,
07:02 vous croyez qu'il n'y a jamais eu de différence quand François Mitterrand dirigeait le pays,
07:07 ou quand Lionel Jospin avait la gauche pour elle,
07:09 vous pensez que ces différences-là n'existaient pas ?
07:11 Bien sûr qu'elles existaient, ça n'a pas empêché de gouverner,
07:14 ça doit simplement être...
07:15 - Alors qui en fait l'union ?
07:16 Jean-Luc Mélenchon lui-même, sa personnalité, sa façon de concevoir la vie politique ?
07:23 - Je crois qu'il y a parfois avec Jean-Luc Mélenchon,
07:26 des propos qui mettent en danger, mais comme c'est le cas pour Fabien Roussel,
07:33 parce que je vois qu'aujourd'hui chacun cherche à dire
07:36 "la nupèce ou la gauche, c'est moi".
07:39 Non, la gauche c'est tout le monde, et donc nous avons besoin des uns et des autres,
07:43 nous avons besoin de faire en sorte que chacun s'accorde,
07:46 qu'on ne soit pas tout le temps en train d'expliquer que,
07:48 effectivement, on ramène tout à soi,
07:51 c'est le problème de ce bal connu qu'est ce bal des égaux,
07:55 qui fait que nous avons à chaque fois buté sur cette échéance.
07:58 - Mais vous vous dites en 20 ans, à trois reprises,
08:03 la gauche n'était pas présente au second tour de l'élection présidentielle,
08:06 est-ce que ça doit continuer ?
08:07 Est-ce que ça doit être maintenant l'exception quand la gauche arrive au second tour ?
08:11 Moi je crois au contraire que la gauche a un message à délivrer à ce pays,
08:14 sur les grands sujets qui sont devant nous,
08:16 sur ceux que vous traitez de chaque matin,
08:18 sur le pouvoir d'achat, sur la question écologique, sur la question démocratique,
08:22 nous avons besoin d'une gauche puissante,
08:25 et donc moi je ne me résous pas à l'idée de chaque fois
08:28 rejouer le jeu des gauches irréconciliables.
08:31 - Alors il va falloir trouver un bon candidat.
08:33 - Il faudra trouver un bon candidat.
08:34 - Il faudra trouver un bon candidat, autre que Jean-Luc Mélenchon.
08:37 - Je vous laisse.
08:38 - Il a été battu combien de fois ?
08:40 - Il a été battu trois fois.
08:41 - Trois fois.
08:42 Est-ce que vous souhaiteriez qu'il soit battu une quatrième fois ?
08:44 - Non, je ne souhaite pas que Kidang soit battu une quatrième fois.
08:47 Mais je souhaite en réalité,
08:49 ne pas...
08:50 Si aujourd'hui je disais, je disqualifie tel ou tel...
08:53 - Oui je comprends, je comprends.
08:54 - Ça veut dire que finalement, en fait, je considère que c'est
08:57 le socialiste uniquement qui a le droit d'être candidat.
08:59 Ça n'est pas le cas, nous avons tous le droit,
09:01 et nous choisirons le moment venu,
09:02 avec le bon processus,
09:04 pour parvenir au meilleur ou à la meilleure candidate.
09:07 - Bien, Olivier Faure,
09:09 l'Europe,
09:10 je reviens à l'Europe, avant de vous parler de Sonia Chikirou,
09:13 mais l'Europe...
09:15 Sophie, faut faire quoi je dis Sonia ?
09:18 Sophia Chikirou.
09:19 L'Europe, quelle Europe voulez-vous ?
09:22 Pour nous résumer.
09:23 Sur l'Ukraine,
09:25 sur l'Ukraine,
09:26 pas d'ambiguïté.
09:27 On est bien d'accord, vous êtes derrière l'Ukraine,
09:30 il faut continuer à armer l'Ukraine,
09:32 on est bien d'accord ? - Absolument.
09:33 - Olivier Faure,
09:34 bien, sur...
09:36 - Je vous arrête d'un mot, mais
09:38 il faut le faire, non seulement pour les Ukrainiens,
09:40 mais il faut le faire aussi pour l'Europe.
09:42 Pourquoi ? Parce que quand Poutine
09:44 a commencé en Syrie,
09:46 en Tchétchénie,
09:47 puis en Géorgie,
09:48 et bien, et puis en Crimée,
09:50 nous avons tous, d'une certaine façon, fermé les yeux,
09:53 accepté cette situation.
09:55 Le résultat c'est quoi ? C'est qu'à chaque fois,
09:58 Poutine n'a pas considéré que c'était
10:00 simplement, en fait,
10:02 une forme d'accord,
10:04 il a considéré que c'était une possibilité pour lui
10:06 d'avancer plus loin. Et donc si nous ne voulons pas connaître
10:09 ce que nous avons connu à d'autres époques,
10:11 c'est-à-dire une forme d'impérialisme autocratique
10:14 qui s'impose à l'ensemble de l'Europe,
10:16 nous devons effectivement poser des digues,
10:18 dire "là, c'est pas possible, ça s'arrête maintenant".
10:21 - Sur le nucléaire,
10:22 vous êtes clair, là aussi,
10:24 il faut absolument développer le nucléaire.
10:27 - Il faut accepter l'idée simple...
10:29 - Parce que l'Allemagne réactive des centrales électriques au charbon.
10:32 - Oui, bien sûr.
10:34 Et c'est une erreur colossale,
10:36 c'est au nom de l'abandon du nucléaire,
10:38 rouvrir des centrales à charbon,
10:40 ou autrefois, ça s'est interrompu parce qu'il y a la guerre en Ukraine,
10:44 mais aussi aller chercher le gaz russe.
10:46 Donc tout ça n'a aucun sens, c'est-à-dire que
10:48 vous avez une énergie qui est décarbonée,
10:51 le nucléaire, et parce que vous n'en voulez plus,
10:53 vous allez chercher des énergies carbonées. Donc par ordre de priorité,
10:56 il faut commencer par décarboner notre économie,
11:00 et ensuite, nous ferons en sorte,
11:02 dans les décennies qui viennent, de faire en sorte que
11:05 nous soissions de nucléaire, quand les énergies renouvelables seront arrivées à maturité.
11:08 Mais dans l'ordre des facteurs, il faut commencer
11:11 par faire ce que nous a demandé par le GIEC,
11:14 c'est-à-dire faire en sorte d'interrompre ce réchauffement climatique qui menace
11:18 la vie au terre.
11:19 - Alors, Sofia Chikirou, vous avez vu le...
11:22 le documentaire, enfin l'émission "Complétement d'enquête"...
11:24 - Comme vous l'avez dit tout à l'heure, j'étais hier soir sur le vote des militants,
11:27 et donc je n'ai pas vu le documentaire.
11:29 - "En politique, on ne s'excuse jamais",
11:31 dit-elle. Vous êtes d'accord avec elle ou pas ?
11:33 - Je ne suis pas sûr qu'il ne faille jamais s'excuser.
11:36 Je pense que quand on a tort, on s'excuse.
11:37 Mais je ne sais pas...
11:39 - Vous n'avez pas vu l'émission, donc...
11:42 Mais simplement, lorsqu'elle traite des collaborateurs de tafiole de merde, ça vous...
11:47 ça vous choque, ça vous... C'est un fait, c'est un délit !
11:50 - Je crois... - C'est un délit !
11:52 - Après ce que j'ai compris dans le teasing qui a été fait de cette émission,
11:55 il y a des propos dans des boucles internes qui...
11:58 sont effectivement... qui sont condamnables.
12:01 Parce que, effectivement, tafiole, c'est homophobe.
12:04 Et c'est une évidence.
12:06 Maintenant, je ne sais... J'ai l'impression quand même que
12:08 on en fait beaucoup, autour de Sofia Chikirou,
12:11 j'aimerais qu'on en fasse autant sur Dupont-Moretti,
12:14 quand il même fait des bras d'honneur à l'Assemblée nationale,
12:17 quand on a un ministre de la Justice qui est mis en examen
12:19 et qui ne démissionne pas, je vois quand même que
12:21 il y a quand même une façon de procéder avec Sofia Chikirou
12:25 et qui doit s'expliquer, qui doit maintenant
12:28 s'expliquer devant la Justice, puisque visiblement elle est accusée
12:31 de malversation, donc là, la Justice devra trancher.
12:34 Il faut que les salariés qui...
12:36 s'il y a des salariés qui s'estiment victimes,
12:39 eh bien qu'ils puissent saisir,
12:40 parce qu'il y a un Code du travail qui s'applique, y compris
12:43 à Sofia Chikirou, donc je pense qu'il y a là matière
12:46 à faire en sorte que le droit soit respecté à tout moment.
12:50 Et personne ne relève d'un régime d'impunité,
12:54 et donc si Sofia Chikirou a été l'auteur
12:57 de malversations, eh bien elle doit, elle devra
13:00 en répondre devant la Justice.
13:02 - Élargir le champ de l'article 11 de la Constitution
13:06 qui permet tous les référendums,
13:09 c'est ce que propose le Président de la République.
13:12 C'est ce qu'il a proposé mercredi.
13:14 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que
13:15 le Président de la République, le Parlement pourrait décider
13:20 l'organisation d'un référendum sur l'immigration, par exemple,
13:24 demandé par la droite et l'extrême droite.
13:27 Vous êtes favorable à un référendum sur l'immigration ?
13:29 Vous pensez que ça serait utile ?
13:30 - Je vois bien quel est l'intérêt du chef de l'État,
13:33 c'est qu'il cherche en réalité à aller puiser ses voix,
13:37 ses suffrages à droite et à l'extrême droite,
13:40 et que c'est avec eux qu'il cherche à faire un deal
13:42 pour changer la Constitution.
13:43 Moi j'aurais préféré que le chef de l'État
13:45 s'intéresse plus largement à l'équilibre des pouvoirs,
13:48 qu'on en finisse avec le pouvoir personnel,
13:50 qu'on n'est plus un chef de l'État omnipotent.
13:53 La Constitution de 1958 à 1965, c'est un bel âge pour la retraite.
13:56 Et donc il aurait fallu, au contraire, penser...
13:58 - Changer la Constitution ?
14:00 - Changer la Constitution.
14:01 Je prends un autre sujet, un sujet qui m'intéresserait très directement.
14:03 - Et créer la 6ème République ?
14:05 - Oui, et je pense qu'aujourd'hui, la 5ème a montré ses limites,
14:09 elle est née d'un quasi-coup d'État,
14:11 il faudrait maintenant que nous sommes dans une société
14:14 qui est apaisée, en tout cas qui devrait l'être,
14:16 arriver à faire en sorte que nous puissions retrouver
14:18 le rêve des premiers républicains, qui est d'en finir avec le pouvoir personnel.
14:22 Je reviens d'un mot sur un sujet qui m'intéresserait très directement.
14:25 J'aurais aimé que, par exemple, dans les sujets
14:27 qui doivent intéresser une réforme constitutionnelle,
14:30 par exemple, on protège les sources des journalistes.
14:33 C'est quand même incroyable qu'aujourd'hui se multiplient
14:35 les attaques contre la presse, avec cette collègue que vous avez,
14:39 cette consoeur qui, avec Disclose, a mis en évidence
14:43 le fait qu'il y avait des actions illégales de la France en Égypte,
14:46 et qui est maintenant privée de ses sources,
14:48 on va chercher dans ses sources pour comprendre comment elle est arrivée à ça.
14:51 C'est quand même un problème.
14:52 Si encore elle avait dévoilé des secrets qui menaçaient la sécurité nationale,
14:55 je comprendrais, mais là, arriver à faire en sorte que,
14:59 quand on dénonce des sujets qui sont des sujets d'intérêt général,
15:03 je ne comprends pas qu'on vienne leur chercher des poults dans la tête.
15:07 Et donc il faut protéger la presse,
15:09 parce qu'il n'y a pas de grande démocratie sans presse libre.
15:11 Des migrants de Lampedusa seraient à Paris,
15:14 j'emploie volontairement le conditionnel,
15:17 parce que... pas de confirmation, mais bon,
15:20 faut-il, s'il s'est avéré, faut-il les accueillir, les régulariser ?
15:27 - Mais je ne sais pas quelle est leur situation.
15:29 Je ne sais pas s'ils relèvent du droit d'asile, si...
15:32 - Voilà, c'est ce que je voulais vous dire.
15:33 Ceux qui relèvent du droit d'asile sont accueillis,
15:37 ceux qui ne relèvent pas du droit d'asile sont reconduits dans leur pays,
15:43 quand c'est possible.
15:44 Si c'est possible.
15:45 C'est votre position sur les questions migratoires.
15:49 - Absolument, ma position elle est simple,
15:51 c'est que vous avez les voies classiques
15:54 qui permettent d'arriver sur notre territoire,
15:56 vous êtes étudiant, vous avez le regroupement familial,
15:59 et puis vous avez le droit d'asile qui permet de protéger ceux qui sont des réfugiés.
16:03 Et puis vous avez une situation pour ceux qui sont déjà en France,
16:07 qui sont parfois travailleurs,
16:09 et donc moi je souhaite que les travailleurs sans papier
16:12 puissent être régularisés,
16:14 parce qu'il y a une forme d'hypocrisie absolue.
16:16 - Tous les travailleurs sans papier ?
16:18 - Oui, tous ceux qui ont aujourd'hui un emploi.
16:20 - Un contrat de travail en quelque sorte.
16:21 - Un contrat de travail, qui payent des cotisations.
16:23 - CDD ou CDI ?
16:24 - Oui alors, le titre de séjour peut varier,
16:26 c'est-à-dire qu'il peut être pluriannuel pour ceux qui ont un CDI,
16:30 et annuel pour ceux qui ont un CDD.
16:32 Parce qu'il faut arriver à faire en sorte que
16:34 on a aujourd'hui une forme de marché parallèle qui s'est installé
16:38 avec des gens qui payent des cotisations,
16:40 qui sont des salariés, mais qui ne sont pas régularisés,
16:43 et donc qui sont les otages d'employeurs indélicats,
16:46 qui les font tourner, et qui font tourner notre économie.
16:48 Et donc moi je souhaite qu'effectivement on puisse
16:51 faire en sorte de ne pas vivre ce paradoxe, cette absurdité.
16:55 Vous avez aujourd'hui un gouvernement
16:56 qui multiplie les obligations de quitter le territoire français, les OQTF,
17:00 il y en a eu 140 000 l'an passé, 19 000 exécutés.
17:03 Donc on ne peut pas renvoyer, et on ne veut pas intégrer.
17:07 Alors on fait quoi ? On crée le chaos, on crée le désordre,
17:10 on crée en fait des situations de non-droit
17:12 qui font qu'en réalité, nous sommes dans une situation complètement folle,
17:17 avec des gens qui vivent en marge de société,
17:21 et qui parfois basculent dans le délit.
17:23 - Olivier Faure, est-ce que ça veut dire que vous voterez l'article 3
17:26 de la prochaine loi Immigration, article 3 sur les métiers en tension ?
17:30 - Je ne sais pas ce qu'il en restera après le passage au Sénat,
17:34 mais les métiers en tension, c'est une chose,
17:37 moi je vais plus loin que les métiers en tension.
17:39 - Oui, vous allez plus loin.
17:40 - Donc je prends... - Vous voterez ?
17:42 - S'il fallait prendre uniquement les métiers en tension,
17:45 je ne vais pas dire que je suis contre tout ce qu'on peut régulariser,
17:48 je suis pour qu'on les régularise.
17:49 Est-ce que ça crée une situation où ça permettrait de voter l'ensemble du texte ?
17:53 La réponse est non.
17:54 - Bien, oui, vous ne voterez pas l'ensemble du texte,
17:57 ce n'est pas suffisant pour que vous puissiez voter l'ensemble du texte.
18:00 - J'ai résumé la situation. - Exactement, c'était un bon résumé.
18:03 - Bon, très bien. Le Haut-Karabakh, vous y êtes allé.
18:06 - Oui. - Est-ce que...
18:08 Alors la situation est un peu complexe,
18:11 elle n'est pas un peu, elle est terriblement complexe.
18:13 J'ai entendu l'Azerbaïdjan prête, enfin le président Aliyev prête,
18:18 pour parler avec l'Arménie sous médiation de l'Union Européenne.
18:22 C'est une avancée pour vous ?
18:23 - Je suis habitué à ce que les propos d'Aliyev
18:26 soient des propos qu'il faille prendre avec beaucoup de précaution.
18:29 Je me rappelle, il y a malheureusement peu de temps, il y a deux ans,
18:34 quand le président Aliyev avait annoncé publiquement chez lui,
18:38 ça a été peu commenté, mais la stratégie qu'il posait,
18:41 il avait à l'époque, lors de la dernière guerre avec le Haut-Karabakh,
18:46 il avait annoncé que ça ne s'arrêterait pas là,
18:49 que son objectif était de relier l'Azerbaïdjan à la Turquie
18:53 et donc de reprendre y compris non seulement le Haut-Karabakh,
18:56 mais de reprendre aussi une partie de l'Arménie.
18:58 Et donc, en fait, quel est le rêve d'Aliyev comme celui d'Erdogan ?
19:03 C'est en réalité de recréer ce qu'a été l'Empire Ottoman.
19:08 Et donc, moi je vois qu'il y a aujourd'hui des empires qui se réveillent,
19:11 des ex-empires qui se réveillent, qui cherchent à tester les démocraties que nous sommes
19:15 et de voir quelle est notre capacité de résistance.
19:18 Et quand ils voient, comme pour Poutine,
19:20 comme pour le régime de Xi Jinping aussi en Chine,
19:24 partout ces gens nous disent "écoutez, nous on a décidé de reprendre nos territoires,
19:29 nos droits et on va avancer. Et si vous ne bougez pas, on avancera."
19:33 Et donc, là aussi, face à Aliyev et face à l'Azerbaïdjan,
19:36 il faut que l'Europe soit en fait un bloc qui puisse s'imposer face à l'Azerbaïdjan,
19:43 envoyer des armes, sanctionner l'Azerbaïdjan,
19:47 que l'Europe arrête d'acheter le gaz à zéri
19:50 parce que c'est aussi une façon de dire à Aliyev
19:53 "en réalité, bon, on peut moyenner, ok, on ferme les yeux parce que nous avons besoin d'autres gaz."
20:01 Ben non, il y a un moment où il faut effectivement,
20:03 et ça reboucle aussi avec ce qu'on se disait juste avant sur le nucléaire,
20:07 c'est que nous avons besoin aujourd'hui de retrouver notre propre autonomie énergétique
20:11 pour pouvoir être en mesure de résister à tous ces dictateurs
20:16 qui aujourd'hui font la loi et imposent finalement un monde sans les droits humains.
20:21 – Vous avez vu ce que Vladimir Poutine a déclaré à propos du Haut-Karabakh,
20:24 la reprise du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan était inévitable, a dit Vladimir Poutine.
20:30 Il y a un peu d'ambiguïté quand même dans les propos et dans les choix,
20:34 les décisions du Premier ministre arménien.
20:37 – Oui, enfin je ne vais pas commenter, je ne vais pas affaiblir un gouvernement qui l'est déjà assez.
20:42 – Je comprends. – Maintenant, juste un mot.
20:44 – Emmanuel Macron a dit "le temps n'est pas aux sanctions",
20:46 vous demandez des sanctions, vous réclamez…
20:48 – Et je demande aussi à ce que le président du Haut-Karabakh puisse être libéré immédiatement
20:54 puisqu'il a été emprisonné et qu'il lui est promis la peine perpétuelle.
21:00 Mais comment peut-on accepter, nous, l'Europe, accepter que le président du Haut-Karabakh,
21:08 de cette république du Haut-Karabakh, soit emprisonné simplement pour ce qu'il est
21:12 et pour avoir dirigé cette république démocratique pendant des années ?
21:19 – Merci d'être venu nous voir Olivier Faure ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
21:24 Vous réagissez évidemment, vous réagissez ce n'est pas compliqué, 0826 300 300.
21:30 Merci, il est 8h55, plusieurs sujets seront développés.
21:36 Tout à l'heure, tiens, je vais vous poser la question à propos du numérique,
21:40 est-ce qu'il faut lever l'anonymat sur les réseaux sociaux ?
21:45 – Alors normalement cette nuit, en fait, moi je m'étais élevé contre cet amendement
21:50 de cet député de Renaissance qui s'appelle Paul Midi,
21:55 – Qui sera là tout à l'heure d'ailleurs.
21:56 – Et qui a finalement cette nuit renoncé ses amendements, ce qui est une bonne chose.
21:59 – C'est une bonne chose, bien, et bien nous parlerons de cela tout à l'heure.

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