Gangsters Les Diables De L Amérique S01E04 Alpo Martinez Le maire de Harlem
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00:00 Arlem était un quartier prisé parce que la drogue, ça dépotait.
00:05 On trouvait de la coke partout.
00:07 On l'appelait Alpo dans le milieu.
00:09 Alpo Martinez aimait être sous les projecteurs.
00:13 Il est plutôt cool pour un tueur aussi impitoyable.
00:17 Il a tué des amis, des associés.
00:23 Il y a eu tellement de morts.
00:25 On a tiré sur un homme au troisième étage.
00:31 Le JT du soir recense le nombre de morts de la journée, vous l'aurez remarqué.
00:36 Des innocents ont été tués sur ordre d'Alpo.
00:40 Le milieu te transforme en monstre sanguinaire.
00:43 Alpo s'avance vers Domencio Benson et le canarde sur le terrain de basket.
00:50 Que font les autres ? Ils continuent à jouer.
00:52 Ce soir-là a marqué le début de sa chute.
00:56 Il avait des informations à échanger.
01:01 Son témoignage a permis d'arrondir les angles à la fin.
01:04 J'étais là, on les a éliminés.
01:07 Ce n'est même plus perpète que tu risques.
01:10 Il faut t'arrêter ou on t'arrêtera.
01:13 Forcément.
01:14 C'est terminé.
01:17 Aujourd'hui, dans les Diables de l'Amérique, Alpo Martinez, le maire de Harlem.
01:36 Dans une Amérique en guerre contre la drogue, le territoire le plus chaud du pays se trouvait
01:49 au pied du Capitole, siège du pouvoir législatif.
01:52 L'usage de stupéfiants est devenu le problème public numéro un.
02:01 C'est la colonne du crack.
02:03 Ils sont là depuis un mois, installés jour et nuit sur des bancs à fumer du crack.
02:07 Bush a choisi Washington pour une opération anti-drogue d'envergure.
02:13 Au milieu des années 80, le taux d'homicide dans le district de Columbia était de moins
02:26 de 100 par an.
02:27 En 1990 et 1991, le taux d'homicide a triplé, approchant les 400 par an.
02:40 Et 80% étaient liés à la drogue.
02:43 Selon un sondage national du Washington Post, 50% des personnes interrogées pensent que
02:48 Washington est une arène meurtrière corrompue.
02:50 Cette fois, j'ai vraiment redouté un effondrement des autorités civiles.
02:58 À l'époque, Washington était la capitale mondiale du meurtre.
03:03 La cocaïne rendait fortement dépendants.
03:12 Ça touchait des mères, des pères, des adolescents, jusqu'aux responsables politiques censés
03:23 délivrer la ville de ce gâchis.
03:27 En janvier 1990, le maire de Washington, Marion Berry, est filmé ici à son insu, en train
03:42 de fumer du crack avec un indique.
03:44 Charles Lewis a déclaré au juge Stanley Sporkin qu'il a acheté du crack trois fois
03:49 pour le maire Marion Berry.
03:51 Cette affaire a sans doute sauvé la vie d'un des plus grands distributeurs de cocaïne
03:55 des États-Unis.
03:56 Un jeune homme venu jeter de l'huile sur le feu à Washington.
04:00 Albert Gudis Martinez.
04:07 Accusé de diriger en bande organisée des trafics de drogue, d'armes et de blanchiments
04:13 d'argent, Albert Martinez avouera le meurtre de 14 personnes.
04:17 Albert était surnommé Alpo.
04:27 On l'appelait Alpo dans le milieu.
04:28 Alpo est un enfant de Harlem qui s'est imposé dans les rues de New York.
04:33 S'il n'y avait pas eu d'enquête sur Marion Berry, il serait sans doute mort au
04:38 coin d'une rue à Washington, la nuit du 21 février 1990.
04:42 Alpo s'est méfié quand il a vu s'approcher ces types.
04:48 Ils en eut le dessus et ils lui ont tiré dans le dos.
04:54 Le tireur, un dealer du coin surnommé Joe Brecker, défendait apparemment son territoire
05:00 contre l'intrusion du New-Yorkais.
05:01 L'ironie, c'est qu'une protection rapprochée était sur les lieux dans le cadre de l'enquête
05:07 sur le maire.
05:08 Un mois à peine après l'arrestation de Marion Berry, une unité de police surveillait
05:14 l'un des témoins à charge, à l'angle de Taylor et de la 13e rue.
05:18 Ils ont entendu tirer.
05:20 La police lui a sûrement sauvé la vie.
05:22 Un de mes informateurs m'a appelé en pleine nuit pour me dire qu'on avait tiré sur Alpo.
05:31 Angelo Parisi, alors jeune agent de police de New York, croulait sous les affaires de
05:39 drogue.
05:40 J'avais déjà Alpo à l'œil, car il était suspecté de meurtre à New York.
05:51 Deux mois auparavant, l'un des meilleurs amis d'Alpo, un dealer réputé appelé Richie
05:59 Porter, avait été retrouvé mort, assassiné, sur le bas-côté d'une route près d'Orkard
06:05 Beach, à New York.
06:08 Quelques semaines plus tard, le corps du frère de Richie Porter, âgé de 12 ans, était
06:14 retrouvé démembré dans des sacs poubelles au même endroit.
06:17 Alpo était le principal suspect du meurtre de Richie Porter et de son petit frère Darnell.
06:24 Je suis allé à l'hôpital cette nuit-là et je suis allé le voir au soins intensifs.
06:35 Il était mal en point.
06:36 Il était sous sédatifs et sous perfusion des liquides entrés et sortés de son corps.
06:41 Il m'a dit qu'il ignorait qui avait tué Richie Porter.
06:46 Il essayait de m'expliquer qu'il n'était pas un tueur, juste un dealer.
06:51 En tenant ce genre de discours, il pensait s'en sortir.
06:55 Le lendemain, deux policiers de New York sont venus.
07:02 Ils l'ont interrogé un moment.
07:04 Je sais qu'Alpo a participé à la violence et au bain de sang qu'a connu la ville.
07:10 Mais de toutes les personnes à qui j'ai eu affaire et que j'ai arrêté, en tant
07:17 qu'être humain, il était agréable, un gars sympathique, insouciant.
07:22 Il est plutôt cool pour un tueur aussi impitoyable.
07:25 Il a tué des amis, des associés, des personnes qu'il fréquentait.
07:36 Il commanditait leur assassinat le lendemain, pour le bien des affaires.
07:44 L'homme qui met Alpo en selle est un autre enfant de Harlem, A.Z.
07:52 Faison.
07:53 Il disait que ce n'était pas de sa faute, mais celle du milieu.
07:57 N'importe quoi.
07:58 Quand on a appris ce qui est arrivé à Washington, on a halluciné.
08:02 Ce n'est pas vrai.
08:03 Il était devenu un tueur en série.
08:07 Ça ne lui ressemblait pas.
08:08 Impossible.
08:09 Alpo est coincé à l'hôpital avec une balle dans le dos, loin de Harlem.
08:16 Tout porte à croire que son avenir dans le milieu est compromis.
08:19 Quand je suis revenu le lendemain, il était parti.
08:24 Un soir, il est couché sous perfusion et assistance.
08:29 Le lendemain, il se lève.
08:31 Et le surlendemain, il s'envole.
08:32 Après avoir fait poursuivre en justice le maire de Washington, Parisi et son équipe
08:40 s'intéressent de plus près au jeune homme à la bonne bouille qu'on surnomme le maire
08:45 de Harlem.
08:46 L'agression de ce soir-là a marqué le début de sa chute.
08:50 On est tous tombés dans le piège.
08:53 Si on ne prend pas de recul, on meurt sur la chaise électrique.
08:59 Albert Guedis Martinez devient l'ennemi public numéro un à Washington.
09:08 Or, Alpo a fait ses débuts de trafiquant à New York.
09:14 Quand j'étais au lycée et au collège, on entendait raconter qu'Alpo avait fait
09:21 une roue arrière sur la 145e rue avec les flics aux fesses.
09:26 La légende était née.
09:28 Dans une chanson connue de LL Cool J, "The Truth", il raconte qu'il traîne avec
09:35 Hadzi, Alpo et Rich.
09:38 Trois amis de Harlem, Alpo Martinez, Richie Porter et Hazy Faison vont changer les règles
09:46 du milieu new-yorkais.
09:47 Ces gars, c'était des superstars, des stars du ghetto, du quartier.
09:54 Ils n'avaient pas l'âge de voter, mais ils gagnaient plus de 100 000 dollars par
10:01 semaine dans les années 80.
10:03 Je dirais qu'ils représentaient ce que 50 Cent, Jay-Z et Lil Wayne sont aujourd'hui
10:12 pour les jeunes.
10:13 Les soi-disant gangsters rappeurs d'aujourd'hui se la jouent comme s'ils s'étaient appropriés
10:21 Harlem.
10:22 Ils nous imitent, c'est leur fond de commerce.
10:27 C'est de la blague, tout ce petit manège c'est terminé.
10:33 On a grandi dans le quartier de Sugar Hill.
10:41 Tout ce dont on a besoin pour se développer sur le plan spirituel, culturel, nutritionnel
10:47 était limité à Harlem.
10:48 Par contre, on trouvait la mort et la destruction au premier coin de rue.
10:52 À 16 ans, j'aurais pu faire le tour de 5 pâtés de maison et trouver facilement des
11:02 armes, et même de la cocaïne, de l'héroïne et du crack si j'avais voulu.
11:09 On ne trouve pas de bonne école, mais de la cocaïne, oui.
11:16 Ils sont issus de deux quartiers diamétralement opposés de Harlem.
11:21 Azee et Richie viennent du quartier ouest de Sugar Hill.
11:25 Alpo, quant à lui, a grandi dans une tour de la première avenue à Spanish Harlem, du
11:30 côté est.
11:31 Alpo Martinez était d'origine portoriquaine, mais avait le physique d'un Afro-Américain.
11:41 Il parlait espagnol couramment.
11:43 Il a commencé très tôt à revendre de la drogue dans la rue, à l'âge de 14 ans.
11:52 Beaucoup d'argent tournait dans ces blocs.
11:59 Chaque pâté de maison avait son dealer.
12:02 Chacun se mêlait de ses affaires.
12:04 Le bloc suivant, celui de la 116e rue, était réputé à l'époque pour l'héroïne, du
12:12 temps de Nicky Barnes.
12:15 À Harlem, chaque coin de rue est associé à un gangster.
12:22 À l'époque, il y avait Nicky Barnes, Bumpy Johnson, beaucoup de figures légendaires
12:34 qui tenaient les rues dans le milieu.
12:37 On respectait leur parcours plus que celui des autres parce qu'on était sur place et
12:44 qu'on les voyait faire.
12:45 Les bagnoles, le fric, c'était plus rapide que d'essayer de devenir basketeur.
12:51 A.Z.
12:57 rencontre Alpo Martinez sur le terrain de basket Rocker Park.
13:01 Des stars de la NBA viennent y jouer, comme Jules Irving, Dr.
13:05 J et Karim Abdul-Jabbar.
13:07 Mais les héros des jeunes hommes évoluent dans de plus hautes sphères.
13:11 Il y a un skating en face du terrain de basket, démoli depuis longtemps.
13:19 Les gens allaient sur le toit du skating pour s'afficher, étaler leurs bijoux.
13:27 Les femmes qui les accompagnaient, leurs chaussures, leur argent qu'ils claquaient.
13:32 Et ça attirait beaucoup de fricoteurs.
13:35 Un meurtre perpétré sur le toit va réunir les garçons.
13:45 La victime s'appelait L.A.
13:49 L.A. a grandi avec nous.
13:53 Il était la première personne que je connaissais qui, très jeune, fricotait et vendait de
14:00 la drogue.
14:01 La mort de L.A. a un effet domino.
14:06 Rich et L.A. étaient proches.
14:11 L.A. est mort, Rich prend sa place.
14:15 Rich participe à une fusillade et prend un an de taule.
14:18 Pendant qu'il était en prison, ce type m'a donné un tas de matos à fourguer pour
14:24 lui.
14:25 Tout a changé du jour au lendemain.
14:30 Je gagnais plein d'argent.
14:32 C'est là que j'ai rencontré Alpo.
14:36 A.Z.
14:37 Faison initie Alpo à une technique de vente particulière.
14:42 A l'époque, la coke se vendait seulement dans les bars, dans les boîtes du coin.
14:56 Nous, les gamins, on a commencé à la vendre dans la rue.
14:59 On la conditionnait dans des flacons.
15:03 Du coup, ceci semblait contenir un gramme de coke, mais c'était moins.
15:08 Vous me suivez ?
15:09 Quand le client achetait un gramme, on lui remettait un flacon qui donnait le change,
15:17 mais il contenait bien moins.
15:18 En 1986, les trois amis reignent en maître.
15:28 A l'instar des caïds légendaires qu'ils admiraient, ils se sont partagé Harlem et
15:35 vendent 4 à 5 kilos de cocaïne par jour, conditionnés dans des flacons à 10 dollars.
15:40 On se faisait 100 000 dollars par semaine, parce que la drogue, c'était hypothèque.
15:45 On était des gamins avec du fric.
15:50 On n'avait pas de loyer à payer.
15:52 On achetait des voitures comme des baskets.
15:54 A.Z.
15:55 avait un faible pour les voitures.
15:59 Rich Porter était très chic, il aimait les bijoux.
16:04 On dit qu'il ne portait jamais les mêmes vêtements deux fois.
16:09 Quant aux gamins de East Harlem, il aime se faire remarquer, mais à sa façon.
16:17 Alpo était le Joe Pesci de l'équipe, si vous avez vu les Affranchis.
16:25 Alpo était du genre à taquiner des policiers pour qu'ils le poursuivent dans Harlem.
16:31 Les gens le saluaient avec les flics à ses trousses.
16:34 C'était dingue.
16:35 Tu fais quoi là ? Pourquoi tu fais ça ?
16:39 Il émut par un besoin aussi impérieux que celui de ses clients toxicomanes.
16:44 Il était tapageur et aimait la démesure.
16:48 Alpo a poussé ça à son paroxysme.
16:50 Les trois gamins de Harlem, nés dans la misère, sont devenus les rois de New York,
16:59 comme Nicky Barnes, Bumpy Johnson et Frank Lucas avant eux.
17:02 Alors qu'Alpo Martinez, Rich Porter et A.Z.
17:07 Faison sont des pointures dans leur quartier, seul l'un d'entre eux suivra les traces
17:12 des gangsters qu'ils admirent.
17:13 Il a commencé très jeune.
17:18 Je crois qu'il avait 14 ans quand il a commencé à distribuer ou livrer de la drogue à des
17:23 réseaux.
17:24 Il s'est montré fiable et a progressivement grimpé les échelons.
17:28 Il se hisse au sommet en étant à la fois complaisant et impitoyable.
17:34 Il charmait les gens et gagnait leur confiance.
17:38 Il a démarré en vendant de la cocaïne dans la rue, à des consommateurs et des petits
17:45 dealers qui transformaient le produit en crack.
17:48 On allait acheter des flacons.
17:50 On ne ressortait pas avec un sac, mais des chariots remplis de flacons.
17:55 C'était de la folie.
17:57 Tous les jours, il y avait 70, 100 personnes faisant la queue dans la rue.
18:06 Une seule file, en plein jour.
18:09 Il y avait des gens en costume, des actifs, d'autres étaient moins soignés, peut-être
18:17 sans abri.
18:18 Il y avait des gens de tous bords.
18:20 Ils étaient là pour acheter de la drogue.
18:22 C'était clair.
18:23 Et les voitures de flics passaient leur chemin.
18:26 Franchement, on aurait cru que c'était légal dans les années 80.
18:30 Vraiment.
18:31 La police passait devant comme si de rien n'était.
18:34 Fin 1986.
18:39 Ils arrêtent de travailler dans la rue et s'installent sous le couvert de commerce.
18:43 Vous voyez la petite porte ? Il y en avait une autre à droite avant qu'ils remanient
18:51 l'immeuble.
18:52 C'était un point de vente, une vitrine.
18:54 C'était ma salle de jeu appelée "Vidéo Jukebox".
18:57 On jouait une partie et on revenait avec du matos pour le vendre.
19:01 Cet endroit était bondé.
19:02 On vendait beaucoup de drogue.
19:03 La bonne cam se vend toute seule.
19:10 Quand on a la meilleure, il vaut mieux être discret.
19:14 On reste sur ses gardes, sans être agressif quand on a du bon matos.
19:19 On vous en redemande.
19:22 C'était mon cas.
19:23 J'avais la meilleure.
19:26 En cas de descente, ils cachaient la cocaïne dans les bornes d'arcades, comme Pac-Man
19:31 et Astéroïd.
19:32 Il n'y avait pas que les flics.
19:34 Il y avait des voleurs, beaucoup de gens, des sales types dans la foule.
19:39 Il ne fallait surtout pas se faire remarquer.
19:43 C'est ce qui a mené les trois camarades de jeu à s'éloigner les uns des autres.
19:49 Alpo Martinez aimait être sous les projecteurs.
19:56 Et ça posait pas mal de problèmes.
20:01 Alpo aimait les belles choses.
20:06 Il voulait en mettre plein la vue.
20:08 Il achetait une moto neuve et faisait des roues arrières, et il la fracassait et en
20:14 achetait une autre.
20:15 C'était lui tout craché.
20:17 Il claquait de l'argent en feu d'artifice, des milliers de dollars pour se pointer et
20:24 les allumer.
20:25 Il aimait se faire voir.
20:28 Et dans le milieu, ce n'est pas bon.
20:32 Je n'arrêtais pas de lui dire qu'il était dingue.
20:34 Vous savez, quand on est riche, il faut adopter un profil bas.
20:40 Mais il faut croire que ça le dépassait.
20:45 Et pourtant, le premier à pâtir de sa réussite est justement le plus discret.
20:53 Voici l'immeuble Johann Blum.
20:58 Ma tante habitait là.
21:00 À 10h30, la police du Bronx a été appelée à la résidence Sagamore à l'angle de la
21:05 167e et Grande Concourse.
21:07 Il y avait trois personnes.
21:09 Le copain de ma soeur de l'époque, il m'avait piégé, vous me suivez ? Il a essayé de
21:17 me voler.
21:18 Il y avait cinq personnes dans l'appartement avec Aizy ce soir-là.
21:23 Mais Richie et Alpo n'étaient pas là.
21:25 Ils les ont ligotés sur le lit, à plat ventre.
21:31 J'avais seulement sur moi 5 000 dollars.
21:35 Je n'étais pas un basketeur.
21:37 On a tiré sur un homme au troisième étage.
21:40 Les policiers ont trouvé la porte de l'appartement 3B ouverte.
21:43 Il a posé le flingue sur mon front et a tiré.
21:48 Je n'ai rien senti.
21:49 J'ai entendu le coup de feu et je me suis vu quitter mon corps.
21:54 Il reprend ses esprits sur le sol de la salle de bain.
22:00 Tout le monde avait tiré.
22:03 J'ai appelé, je tremblais, personne ne répondait.
22:05 Je me sentais coupable, honteux, car c'était arrivé à cause de moi.
22:11 Il est admis à l'hôpital avec 9 balles dans le corps, dont 2 dans la tête.
22:17 Deux policiers et le procureur du Bronx ont parlé au médecin qui leur a dit qu'il n'a
22:25 pas 5 minutes.
22:26 Donnez-nous ces 5 minutes.
22:27 Ils ont posé un magnétophone sur mon torse.
22:33 Je voulais qu'ils m'entendent avant que je meure.
22:37 Les médecins sont revenus et m'ont sauvé pendant qu'ils m'interrogeaient.
22:40 A deux doigts de la mort, il parle à la police de ses agresseurs, mais pas de ses associés.
22:46 Il n'a rien dit sur Rich ni Alpo.
22:50 Il n'a donné aucune information pour négocier et réduire sa peine de prison.
22:55 Il était mourant.
22:56 Dans le quartier, les gens considèrent qu'il a violé le code de la rue en parlant.
23:00 Mais il n'a pas balancé, autrement il aurait parlé de ses associés pour réduire sa peine
23:04 de prison.
23:05 Les responsables sont condamnés pour l'homicide de trois personnes et l'agression de trois
23:11 autres.
23:12 A.Z. n'est pas inquiété grâce à son témoignage.
23:16 Après quoi, il décide de se ranger.
23:19 Je crois que ça l'a calmé.
23:22 Les gens font n'importe quoi pour du fric.
23:27 N'importe quoi.
23:30 A.Z. ne voit pas ses associés pendant sa convalescence.
23:37 Ils continuent leurs affaires.
23:41 C'est mes amis.
23:43 Je les adore parce qu'on est de la famille.
23:46 Quand j'ai essayé de les prévenir qu'à ce rythme, on allait y rester, personne ne
23:54 m'a écouté.
23:55 Personne n'a relevé.
23:57 Puis c'est au tour du deuxième.
24:00 En 1989, Alpo Martinez voit un de ses plus vieux amis, le gamin qui l'a initié aux
24:10 affaires, se faire agresser violemment.
24:11 A.Z.
24:12 Faison survit à ses multiples blessures par balle.
24:17 Mais alors que ce dernier décide de se retirer du jeu, Alpo s'intéresse à des territoires
24:22 plus au sud.
24:23 Il a trouvé une opportunité d'affaires à Washington quelques mois avant l'agression
24:33 d'A.Z.
24:34 Selon les procureurs, Rayfoul Edmond III était le plus gros dealer de cocaïne de Washington
24:42 avant qu'il ne soit arrêté avec des membres de son gang au printemps dernier.
24:46 Rayfoul Edmond était à l'époque le plus gros dealer de Washington.
24:51 Il était responsable de 70 ou 80% - c'est difficile à dire - de la cocaïne distribuée
24:58 en ville.
24:59 Rayfoul Edmond est arrêté en avril 1989 et condamné à perpétuité sans possibilité
25:06 de libération conditionnelle, un mois après la fusillade dont A.Z. a réchappé.
25:10 À l'époque, on était persuadés que l'arrestation de Rayfoul Edmond et de son réseau changerait
25:18 la donne.
25:19 On pensait qu'on allait reconquérir la ville.
25:24 Mais le vide laissé par le démantèlement du réseau de Rayfoul Edmond a été comblé
25:30 par un nouveau pilier de la drogue qui a mis la main sur le marché.
25:35 Le maire de Harlem a décidé de développer son réseau dans la capitale du pays.
25:42 Alpo faisait beaucoup d'argent à Washington.
25:48 J'ai vu moi-même ramener des sacs remplis d'argent.
25:53 Rich travaillait encore avec lui.
25:58 Alpo et Richie Porter étaient encore associés et avaient les mêmes fournisseurs.
26:03 Martinez achetait des centaines de kilos de cocaïne à New York à 18 000 dollars le
26:10 kilo qu'il revendait à Washington avec un profit de 3 000 dollars par kilo.
26:15 Le plus gros du boulot consistait à faire cinq heures de route jusqu'à Washington
26:21 et passer une heure à chercher des clients.
26:25 Il avait suffisamment de relations.
26:28 Il pouvait se faire autant d'argent que Rayfoul.
26:32 Alpo change de tactique sur son nouveau territoire.
26:35 Il arrête de vendre des flacons dans la rue et se met à vendre des kilos de cocaïne
26:40 aux anciens clients de Rayfoul & Monde.
26:43 Il rentre à New York s'approvisionner, parfois par l'intermédiaire de Richie Porter.
26:49 Il essaie même de convaincre ce dernier de le rejoindre.
26:53 Mais le nouveau trafic finit par éloigner les deux amis.
26:55 Rich l'aurait fait payer entre 3 à 5 000 dollars de trop le kilo.
27:02 Quand on achète 100 à 200 kilos, ça fait beaucoup.
27:06 Rich ne bossait pas gratuitement.
27:10 Personne n'était régulier en affaires.
27:13 Et quand ça arrive, tout le monde sort son 9 mm.
27:20 Avant que la confrontation inévitable n'ait lieu, le petit frère de Richie Porter, âgé
27:26 de 12 ans, disparaît en se rendant à l'école en décembre 1989.
27:30 Darnell a grandi dans ce bâtiment.
27:35 Il a dû emprunter cette rue pour aller à l'école, mais il n'est jamais arrivé.
27:41 Quelqu'un a proposé de l'emmener.
27:44 Il connaissait la personne et l'a suivi.
27:46 Quelqu'un a déposé un message pour la famille Porter, disant "On tient à votre petit frère.
27:53 Vous voulez le récupérer ? Donnez-nous 500 000 dollars."
27:59 Rich Porter a cru que c'était une blague.
28:01 Il a dit "On va trouver le responsable."
28:03 Puis quelqu'un a appelé chez eux et a dit "Apparemment, vous ne croyez pas.
28:10 Alors allez à l'angle de la 125e rue et de Broadway ou McDo.
28:17 Allez aux toilettes pour hommes et vous verrez."
28:23 Ils ont trouvé un récipient avec deux doigts sectionnés et une cassette.
28:30 Au-dessus, on entendait son frère pleurer.
28:36 "Payez la rançon, sinon ils me tueront."
28:38 Un gamin de 13 ans enlevé, mutilé et qui pleurait pour sa vie sur l'enregistrement.
28:44 "C'est impossible d'appeler le FBI.
28:47 Aidez-moi à trouver mon frère."
28:49 Et c'est là qu'entre en scène Alpo.
28:54 Cette semaine-là, Alpo est à New York avec un de ses hommes de main.
28:58 Il est face à Porter et l'accuse de l'arnaquer.
29:01 "Je l'ai échangé deux, trois, quatre fois.
29:06 Mais pour finir, persuadé que Rich Porter lui volait de l'argent, Alpo l'a embarqué
29:11 et conduit à Orchard Beach."
29:13 "L'un de ses sbires tire dans la tête de Rich Porter, qui ne meurt pas.
29:22 Alors Alpo Martinez avance et lui tire plusieurs balles dans la tête."
29:27 "Pourquoi l'avoir tué ? Ce n'est même plus perpète que tu risques.
29:35 Le milieu te transforme en monstre sanguinaire."
29:41 Trois semaines plus tard, le corps de Darnell Porter est retrouvé à Orchard Beach.
29:50 Alpo Martinez devient le suspect numéro un.
29:52 Trois semaines plus tard, Alpo se prend une balle dans une agression sans lien apparent.
30:03 "Les risques du métier."
30:07 Il replonge dans le milieu alors qu'il est recherché et reprend aussitôt les affaires.
30:12 "Il s'est lié avec un certain Wayne Perry."
30:18 "Wayne ne se considérait pas comme un tueur à gages, mais un tueur tout court.
30:24 Alpo avait besoin d'un garde du corps et Wayne Perry l'escortait tout en faisant
30:30 grimper son image de marque à Washington."
30:33 "Les dealers de drogue avaient une équipe de basket qui les représentait.
30:40 Ils disputaient des matchs contre leurs rivaux."
30:46 Depuis le bloc 1400 de la 7e rue, Alpo défie à un match un de ses rivaux appelé Domencio
30:54 Benson.
30:55 "Alpo se pointe portant sous son sweat un gilet pare-balles et dans le dos de son jogging
31:06 un 9mm.
31:07 Comment peut-on jouer au basket avec un tel attirail ?"
31:11 Alpo est venu engager une partie d'un autre genre.
31:14 "Il y avait environ 200 personnes sur le terrain et autour et Alpo discute avec Domencio
31:23 Benson.
31:24 Son tueur à gages Wayne Perry lui fait signe car ils ont prévu de tuer Domencio Benson.
31:31 Ces types se moquaient des centaines de témoins.
31:34 Wayne Perry et un de ses sbires attitrés s'avance vers Domencio Benson et ils le descendent
31:48 sur le terrain de basket.
31:49 Que font les autres 200 personnes ? Elles restent.
31:54 Pourquoi ? Parce que c'est un match de basket.
31:58 Ils continuent à jouer.
31:59 Ils dribblent le ballon par-dessus le corps de Domencio Benson pendant qu'il se vide
32:05 de son sang sur le terrain.
32:07 Personne ne signale quoi que ce soit.
32:10 Ces dealers ont une telle emprise sur la communauté que personne n'oserait dire à la police
32:18 qui a tiré sur qui, de peur d'être la prochaine victime.
32:23 Le climat de violence, les meurtres, le grabuge dont Washington était le théâtre à l'époque,
32:34 il fallait y mettre un terme.
32:35 Le flic qui s'est lié d'amitié avec Alpo à l'hôpital suit sa trace et le localise
32:43 dans ce quartier du sud-ouest de Washington.
32:46 On a été informé qu'Alpo serait à un certain endroit.
32:54 C'était en novembre 1991, sur Pennsylvania Avenue, au sud-est de la ville.
33:00 Il était très tard, c'était en novembre, il faisait froid, et une voiture est arrivée.
33:10 Quelques minutes plus tard, un homme et une femme montent dans la voiture.
33:14 Natasha Roland, je crois qu'elle s'appelait.
33:19 Alpo fréquentait beaucoup de femmes.
33:22 Il avait de nombreuses relations parmi l'agente féminine à Washington.
33:27 Fortune Martinez est montée du côté passager.
33:30 Rapidement, une voiture de police arrête leur véhicule à quelques mètres d'une
33:37 bretelle d'accès à l'autoroute.
33:39 L'agent a mis le girofard, la voiture s'est arrêtée.
33:44 Quand je lui ai dit de descendre, il a semblé surpris de me voir.
33:48 Il a compris la situation et a dit « je vais sortir mon permis de conduire ». Il s'est
33:54 penché vers la boîte à gants en plongeant son torse en avant.
33:56 J'ai cru qu'il cherchait une arme.
34:01 Alors je lui ai sauté dessus.
34:03 Quand je suis arrivé sur place, le moteur tournait à plein régime et Natasha Roland
34:09 criait.
34:10 Il ne cherchait pas une arme, mais le levier de vitesse.
34:14 Elle avait le pied sur l'accélérateur et emballait le moteur.
34:18 Il essayait de mettre le levier en position de marche pendant qu'elle accélérait.
34:22 L'agent en uniforme l'a tiré de son siège.
34:27 J'ai vu ses jambes sortir de la fenêtre.
34:29 Je pense que s'il avait enclenché la vitesse pendant qu'elle accélérait, la voiture
34:36 aurait sans doute fait une embardée sur le bord de la route.
34:39 L'autre agent et moi avons réussi à le faire descendre et à l'arrêter.
34:47 Il ne s'est pas débattu.
34:51 En fait, il était assez aimable et nonchalant.
34:54 C'était terminé, il en était conscient.
34:57 Sa reconversion est en marche.
35:00 Il était une fois trois rois de Harlem.
35:08 Le premier s'est rangé du trafic après avoir pris deux balles dans la tête.
35:13 Le deuxième a perdu la vie quand le troisième l'a lui apprise.
35:16 Le 8 novembre 1991, Alpo Martinez est arrêté au bord d'une route dans le sud de Washington.
35:24 Ce soir-là, on l'a ramené dans nos locaux pour l'enregistrer, le photographier et relever
35:32 ses empreintes.
35:33 On était en bons termes.
35:36 Il a compris que j'étais le type de l'hôpital.
35:39 Il a dit "J'aimerais vous parler, mais je veux voir un avocat."
35:46 Il est inculpé de trafic de cocaïne en bande organisée.
35:50 À l'audience préliminaire, quand j'ai été appelé à la barre, il a ouvert le
35:57 portillon pour me laisser passer.
35:59 Le procureur m'a demandé d'identifier l'accusé.
36:04 L'accusé est-il dans la pièce ? Il m'a fait un signe de la main et j'ai dit "Oui,
36:09 c'est l'homme qui me fait signe."
36:11 Je vous l'ai dit, j'aimais bien ce type.
36:17 Il n'y avait pas d'affaires de meurtre incriminant à Alpo, mais assez de drogue
36:21 pour le coffrer à vie.
36:22 C'est ce qui a retenu son attention.
36:24 Selon la loi contre le trafic organisé, si le ministère public parvient à relier le
36:30 chef d'un gang à des meurtres commandités à des fins criminelles, il peut réclamer
36:34 la peine de mort.
36:35 Alpo savait qu'il finirait par résoudre les meurtres.
36:41 En bon homme d'affaires, il savait évaluer les risques.
36:46 Son analyse de la situation l'a incité à prendre la décision stratégique de négocier
36:51 avec les autorités.
36:52 Il avait des informations à échanger, et pas qu'un peu.
36:56 J'étais là, on les a éliminés.
36:59 Je suis allé chercher de la drogue à New York.
37:01 À mon retour, Bob m'a dit qu'il venait de tuer Blake.
37:05 Il avait tellement d'informations.
37:08 Je crois qu'on a passé une semaine entière, 8 heures par jour, à le débriefer.
37:15 En fait, dès qu'il a été repéré sur le terrain, le signal a été lancé.
37:20 De tous ceux que j'ai vu interroger, il était le plus disposé à parler.
37:26 Moi, lui et un autre gars recherchions les flingueurs.
37:30 On les a éliminés.
37:31 J'endosse la responsabilité parce que je n'étais pas contre.
37:34 Je plaide coupable.
37:35 J'étais là.
37:36 Il nous donnait des dates, des mobiles, désignait les porte-flingues et qui avait tiré sur
37:43 qui et pourquoi.
37:44 On n'en est pas resté là.
37:48 On voulait des preuves médico-légales.
37:50 On a eu de l'ADN.
37:52 Il y avait eu tellement de morts.
37:56 Ça nous donnait le vertige.
37:58 En tout, Alpo avoue avoir commandité 14 assassinats.
38:03 L'assassinat qu'il m'a semblé regretter le plus et qui le rendait mal à l'aise était
38:11 celui de Ritchie Porter.
38:14 Il a mis un long moment à avouer avoir tué Ritchie Porter et il a fini par dire « c'était
38:23 moi ».
38:24 Ritchie Porter était le grand frère du jeune retrouvé assassiné.
38:29 Et même quand j'ai coopéré, le doute planait toujours que j'en savais plus, que je n'en
38:36 disais au sujet du petit garçon.
38:38 Il n'avait rien à voir avec ça.
38:43 Les ravisseurs de Darnell Porter ont forcément appris que Ritchie Porter avait été assassiné.
38:48 Ils se sont dit « on n'aura jamais notre enson ». Le gamin nous a vu.
38:52 Il faut l'éliminer.
38:53 Et ils l'ont tué.
38:54 On a d'abord retrouvé le corps de Ritchie à Orchard Beach, City Island.
39:01 Donc le ravisseur du petit garçon s'est dit « je vais m'en sortir comme ça.
39:05 S'ils trouvent l'assassin de Ritchie et je place le corps au même endroit, ils feront
39:10 le rapprochement ». Mais la police n'a pas été dupe.
39:13 C'était l'oncle de Ritchie et de Darnell.
39:20 Le frère de leur mère qui vivait avec eux, qui a organisé l'enlèvement de son propre
39:26 neveu pour réclamer une rançon.
39:29 Ça montre le degré de perfidie existant dans ce milieu.
39:34 Le témoignage d'Alpo dénonçant son entourage proche change la donne.
39:40 En devenant une balance, il sauve sa peau.
39:44 Ça éliminait la peine de mort, parce qu'il n'aurait jamais plaidé coupable s'il avait
39:52 encouru la peine de mort.
39:54 Le premier à faire les frais de son témoignage est son garde du corps, Wayne Perry.
40:00 Grâce à sa coopération, on a pu retirer ce psychopathe de la circulation.
40:05 Les interrogatoires d'Alpo ont mené à l'arrestation de 15 à 20 dealers violents.
40:15 La police a mené un travail de longue haleine sur ces homicides.
40:20 Son témoignage a permis de faire la lumière sur tout ça.
40:26 Je n'oublierai jamais qu'il était à l'origine de 14 assassinats ultra-violents.
40:33 Et aussi qu'il dirigeait un immense réseau de trafic de drogue qui profitait de la dépendance
40:44 et de la misère des gens pour faire fortune.
40:46 En gros, on doit pactiser avec le diable.
40:55 Un type qui devrait être condamné à perpétuité et qui mériterait même la peine de mort.
41:02 Dans le quartier, les gens considèrent qu'il a violé le code de la rue en parlant.
41:12 D'après ce qu'on m'a dit, c'était du genre, il vaut mieux pas qu'il se repointe
41:16 à Harlem.
41:17 Il n'a pas remis les pieds à Harlem depuis et il aurait du mal à reconnaître son quartier.
41:23 Tout ça remonte à loin, aux années 80, 90.
41:27 C'est complètement dingue.
41:29 On se promène et vous le voyez bien, tout a changé.
41:35 En 1992, le maire de Washington est envoyé en prison.
41:41 Le maire de Harlem le rejoint derrière les barreaux.
41:43 Contrairement à Marion Berry, Alpo Martinez n'a pas été libéré depuis.
41:48 Malgré son témoignage, il a été condamné à 35 ans de prison.
41:53 S'il se tient à carreau, il sera libérable pour bonne conduite, en 2019.
41:58 Quand il sortira, il aura, je ne sais pas, dans les 60 ans.
42:03 C'est encore jeune.
42:05 Il aura payé sa dette.
42:08 Ça me convient.
42:09 Quand on se regarde en face, la question est, qui es-tu ? Es-tu fier de toi ? Je respecte
42:18 le milieu, mais le milieu ne respecte personne.
42:21 Vraiment.
42:22 Il faut t'arrêter ou on t'arrêtera.
42:26 Forcément.
42:27 Et il n'y a pas d'excuses.
42:30 Aucune.
42:31 C'est comme ça que je le vois.
42:32 C'est comme ça que je le vois.
42:33 C'est comme ça que je le vois.
42:34 C'est comme ça que je le vois.
42:34 ♪ ♪ ♪