Gangsters Les Diables De L Amérique S02E03 Carlos Lehder Le Rambo colombien
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00:00 Il faut comprendre comment ces gens raisonnent.
00:05 On vous a accusé d'être un nazi.
00:08 C'est un crime ?
00:10 Il est impitoyable, violent et mauvais.
00:13 Les autorités commencent à comparer Medellin au Far West américain.
00:17 George Young a pactisé avec le diable, en l'occurrence Carlos Lehder.
00:23 Le marché de la cocaïne était en train d'exploser.
00:28 Avant Carlos Lehder, le trafic se faisait essentiellement à dos de mulet.
00:33 Mais lui a eu une autre idée.
00:35 Pour un trafiquant de drogue, les Bahamas représentent le paradis.
00:39 Son idée était très simple.
00:42 Il voulait acheter une île des Bahamas et créer une plateforme de lancement vers les Etats-Unis.
00:47 Il voulait chasser les locaux.
00:50 Les narcotrafiquants deviennent vos voisins. C'est vraiment un coup dur.
00:55 J'ai vu des photos aériennes. On dirait l'aéroport de Chicago.
00:59 Les Etats-Unis savaient, mais ils n'arrivaient pas à endiguer l'arrivée de cocaïne.
01:03 Si un juge se prononçait en faveur de l'extradition, il était tué dans les 24 heures.
01:09 Carlos Lehder a dit "ça va être une guerre totale".
01:14 Il a fui dans les jungles d'Amérique centrale.
01:19 Et qui est venu le sauver ? Pablo Escobar, qui lui a dit "tu veux travailler pour moi ?"
01:24 Carlos Lehder est devenu une sorte de légende.
01:28 Tout le monde se demandait "où est passé Carlos Lehder ?"
01:31 Aujourd'hui, dans les Diables de l'Amérique, le Rambo colombien, Carlos Lehder.
01:53 Le Rambo colombien
01:57 4 novembre 1979.
02:02 Des militants iraniens envahissent l'ambassade américaine à Téhéran et prennent 52 personnes en otage.
02:20 Ils vont devenir des pions dans une partie d'échecs géopolitiques de Longaleine, entre l'Orient et l'Occident.
02:26 Alors que Téhéran laisse éclater sa rage contre les Etats-Unis,
02:35 un paradis peu connu se retrouve lui aussi assiégé.
02:45 Une révolution est en marche, dans une guerre d'un nouveau genre.
02:50 Il s'agit d'une guerre et de rien d'autre.
02:54 Et ni le peuple américain, ni le reste du monde ne sont au courant.
02:59 Si vous deviez inventer un méchant, vous ne pourriez pas faire mieux que Carlos Lehder.
03:05 Grâce au trafic de drogue, il pensait contribuer à la chute des Etats-Unis.
03:11 C'est une action politique.
03:14 Et la cocaïne et le cannabis sont devenus des armes révolutionnaires contre l'impérialisme nord-américain.
03:20 Le talon d'Achille de l'impérialisme constitue la force vive de la Colombie.
03:29 C'est un vrai gangster de la première heure, l'un des plus importants trafiquants de cocaïne.
03:38 Ça a été le Henry Ford du trafic de stupéfiants.
03:42 Il en a fait un milieu très organisé.
03:47 C'était un peu comme le genre de jeune chef d'entreprise qu'on peut voir aujourd'hui à la Silicon Valley.
03:55 Boeing a révolutionné le transport des hommes à travers le monde.
04:04 Carlos Lehder a révolutionné le transport de cocaïne venant de Colombie.
04:10 Carlos Lehder a été surnommé le Rambo colombien.
04:17 Il a fini dans les jungles d'Amérique du Sud, trahi par ses alliés, coupé du monde et jurant de se battre jusqu'à la mort.
04:28 Inculpé trois fois aux États-Unis pour une liste de chefs d'accusation, comprenant le trafic de stupéfiants et le complot,
04:34 il aurait au plus fort de son règne importé des milliers de tonnes de cocaïne.
04:39 Dans l'histoire du narcotrafic, il n'y a pas de personnage plus intéressant que lui.
04:53 On vous a accusé d'être un nazi.
04:56 Est-ce un crime ?
04:58 Pas en Colombie.
05:00 Il est étrange et imprévisible.
05:03 Il fréquente des guerriers rose gauchistes, mais adore Hitler.
05:07 En toute objectivité, Adolf n'avait avec lui que 6 millions de soldats.
05:15 Et il a éliminé les soldats de la guerre.
05:18 Adolf n'avait avec lui que 6 millions de soldats.
05:22 Et il a éliminé 21 millions de communistes.
05:26 Il a adopté une rhétorique anti-américaine.
05:31 L'élection de Ronald Reagan symbolise le déclin des États-Unis et de l'Amérique du Nord.
05:38 Mais il a passé beaucoup de temps aux États-Unis et parlait parfaitement l'anglais.
05:42 C'est une guerre froide vraiment sale.
05:47 Il était impitoyable, violent et mauvais.
05:51 Mais il avait un faible pour John Lennon.
05:54 Il a fait faire une immense statue de John Lennon.
06:01 Le chanteur était nu, avec un trou au niveau de la poitrine.
06:06 C'est Carlos en personne qui a fait ces trous.
06:11 Il investit une île paradisiaque au Bahamas et lance une opération invasion de cocaïne aux États-Unis.
06:17 C'était à la fois un malfrat et un mathématicien.
06:28 Son idée était très simple.
06:30 Acheter une île des Bahamas, y faire atterrir un avion cargo rempli de cocaïne,
06:37 diviser la drogue en plus petits paquets,
06:40 puis les envoyer aux États-Unis en un coup,
06:43 grâce à toute une flotte d'aéronefs.
06:46 Quinze avions qui décollent en 25 minutes.
06:51 20 à 40% de la cocaïne et du cannabis arrivant en Floride passent par les Bahamas.
06:57 Au début des années 80, c'était impossible de les repérer.
07:02 Si vous passiez sous les radars, vous étiez tranquille.
07:07 Lader crée un empire de la drogue dans l'Atlantique.
07:10 Mais il est harcelé par les autorités américaines,
07:14 qui voient en lui l'ennemi numéro un dans la guerre qu'elles mènent contre la drogue.
07:18 Nous ne fabriquons ni armes ni ogives nucléaires.
07:22 La Colombie n'exporte que de la cocaïne.
07:25 Carlos Lader offre alors une récompense pour la tête du grand chef de la DEA,
07:31 le Service américain de lutte contre les stupéfiants.
07:35 La tête des agents de la DEA était mise à prix à 350 000 dollars.
07:39 Pour le chef, c'était encore plus.
07:41 C'est comme ça que les américains ont su que Carlos était très dangereux.
07:44 C'est pour cette raison qu'ils ne laisseront aucun répit à Carlos Lefou,
07:50 même quand ses alliés de Medellin lui tourneront le dos.
07:53 Du coup, il s'enfuit dans la jungle.
07:58 Et de là, il commence à publier des manifestations.
08:03 Et à menacer le gouvernement colombien.
08:06 Selon les autorités américaines, il joint les actes à la parole.
08:13 En janvier, onze cadavres ont été retrouvés dans des bennes à ordures.
08:18 Je veux dire à l'armée et à la police que je ne fais pas la guerre contre eux.
08:24 Mais nous refusons de nous laisser acheter par l'impérialisme
08:28 et de laisser un seul Colombien quitter la Colombie.
08:32 Carlos Lehder a vécu comme un gangster,
08:35 mais passe ses derniers jours de liberté en cavale.
08:38 Il a fui dans les jungles d'Amérique centrale
08:42 pour garder une longueur d'avance sur la DEA qui le recherchait.
08:45 Grand artisan de l'invasion de cocaïne aux États-Unis,
08:49 Lehder est devenu l'ennemi public numéro un
08:51 dans la guerre menée contre le trafic de drogue.
08:54 Les États-Unis sont un pays qui est en train de se défendre.
08:58 C'est un pays intoxiqué par la pornographie
09:01 et commandé par une industrie militaire
09:04 qui l'oblige à ouvrir de nouveaux fronts.
09:07 Il a été impressionné par le pouvoir et l'autorité qu'il avait acquis
09:13 et il parlait bien trop librement de ce qu'il faisait.
09:16 Ses provocations ouvertes en font un héros aux yeux de certains de ses adversaires.
09:21 Les États-Unis sont un pays qui est en train de se défendre.
09:25 Ses provocations ouvertes en font un héros aux yeux de certains de ses concitoyens.
09:29 L'homme le plus recherché du cartel de Medellin a pourtant commencé modestement.
09:37 Il vient d'un milieu modeste.
09:45 Il est né dans la petite ville colombienne d'Arménia.
09:48 Son père était un ingénieur allemand et sa mère une institutrice colombienne.
09:52 Ils avaient aussi des parts dans un garage automobile.
09:55 C'était un bon élève, très curieux.
09:58 D'anciens camarades de classe disent que c'était un gentil garçon,
10:02 mais hostile à l'autorité.
10:04 À l'adolescence, il quitte sa petite ville
10:08 et part pour les États-Unis afin d'aider ses parents.
10:11 Une fois là-bas, il leur envoyait des pièces détachées volées
10:15 afin d'aider le garage à gagner de l'argent.
10:20 Il a aussi commencé à revendre du cannabis.
10:22 Carlos Leder, l'un des plus gros trafiquants de cocaïne,
10:25 a donc débuté avec du cannabis.
10:28 Ça ne va pas durer.
10:32 Très jeune, je suis parti aux États-Unis.
10:36 J'ai travaillé, j'ai étudié.
10:38 Et puis on m'a accusé de participer au trafic de cannabis.
10:43 Et j'ai fait deux ans de prison.
10:48 Cette première expérience carcérale va changer sa vie.
10:51 Dans son apprentissage de la criminalité,
10:59 la meilleure chose qui lui soit arrivée,
11:01 ça a été de se faire prendre.
11:03 L'Institut correctionnel de Danbury, dans le Connecticut,
11:08 a été très riche d'enseignements pour Carlos.
11:11 Il étudie assidûment et obtient l'équivalent du baccalauréat.
11:17 Mais il apprend d'autres choses dans cette enceinte,
11:19 notamment à devenir un gangster.
11:21 Il partageait sa cellule avec un certain George Young,
11:27 un autre dealer de cannabis.
11:29 Mais pas n'importe quel dealer.
11:32 George est certainement le trafiquant le plus connu aujourd'hui.
11:36 Il a été incarné et immortalisé par Johnny Depp dans le film Blow.
11:43 Carlos et George vivaient donc ensemble, 24 heures sur 24.
11:48 George a pris Carlos sous son aile.
11:52 Il lui a dit « Comment tu faisais ?
11:54 Tu mettais la cam' dans des boîtes, que tu planquais dans des valises ?
11:57 C'est dépassé, ça. Je vais te dire comment je fais, moi. »
12:00 George remplissait un avion avec un maximum de marijuana.
12:04 Disons une tonne, il passait la frontière,
12:09 atterrissait quelque part et se faisait payer.
12:12 Carlos s'est dit « Wouah, un avion ?
12:14 Et si je faisais pareil avec de la cocaïne ? »
12:16 Avant Carlos Leder, le trafic de drogue se faisait essentiellement à dos de mulet.
12:26 Des gens qui prenaient de petites quantités de drogue sur eux
12:29 et arrivaient aux États-Unis soit par avion, soit sur de petits bateaux volés.
12:34 Il a vu que l'avenir du narcotrafic, ce n'était pas le cannabis, mais la cocaïne.
12:40 Et que la Colombie allait jouer un rôle majeur.
12:43 John Young a même dit que Carlos avait pris des notes.
12:46 C'était un étudiant, il essayait d'apprendre.
12:49 Les deux hommes prévoient de s'associer après leur libération
12:54 et de révolutionner le marché de la cocaïne avec des avions.
12:58 Le cartel de Medellín avait déjà essayé d'importer de la cocaïne par voie aérienne.
13:06 Mais pour un avion privé, il était impossible de relier la Colombie et les États-Unis sans se ravitailler.
13:12 Les douanes et la DEA le savaient.
13:15 Ils attendaient donc les avions qui atterrissaient sur des pistes de fortune en Floride
13:19 où ils déposaient leurs marchandises et se ravitaillaient.
13:23 Tôt ce matin, la douane et le FBI ont arrêté 12 personnes
13:27 soupçonnées d'avoir importé 9 tonnes de cocaïne par voie maritime ou aérienne depuis la Colombie.
13:35 En 1975, juste avant la libération de Carlos, 10 avions ont été interceptés.
13:40 C'était une perte énorme pour le cartel.
13:43 Alors Carlos est arrivé avec une autre idée.
13:46 Il leur a dit "Vous savez quoi ? Je vais acheter une île pour en faire un point de ravitaillement.
13:50 Vos avions s'y poseront, partiront livrer la drogue aux États-Unis
13:54 et y repasseront avant de rejoindre la Colombie."
13:57 Carlos Lehder commence à se faire une place à la table des plus puissants barons de la drogue.
14:05 Carlos Lehder voulait créer une plateforme de lancement,
14:11 une base d'opération assez proche des États-Unis à vol d'oiseaux,
14:16 mais également suffisamment éloignée des radars afin de ne pas se faire repérer.
14:22 Carlos Lehder a juste besoin de trouver l'endroit idéal.
14:28 Normans Cay était un site touristique très privé.
14:33 Il n'a pas seulement acheté une île, il y a construit un empire.
14:37 Dans sa cellule du Connecticut, Carlos Lehder a mué.
14:46 Il est passé d'un petit dealer de cannabis à un cerveau du narcotrafic.
14:51 Il ne lui reste plus qu'à faire ses preuves.
14:54 N'oublions pas que les narcotrafiquants colombiens sont comme une armée de fourmis.
15:01 Carlos Lehder était une fourmi comme les autres.
15:04 En 1977, Carlos et son compagnon de cellule, George Young, sont libres.
15:11 Ils peuvent préparer l'invasion.
15:14 George Young était un rêveur.
15:17 Carlos Lehder, un industriel.
15:20 George refusait de dévoiler certaines de ses sources de cocaïne.
15:25 Ça n'a pas plu à Lehder. Du coup, Carlos l'a tout simplement écarté du projet.
15:31 Quand vous pactisez avec le diable, il faut s'attendre à recevoir un coup dans le dos.
15:37 George Young a pactisé avec le diable.
15:41 En l'occurrence, Carlos Lehder.
15:44 En 1978, Carlos Lehder atterrit au paradis.
15:50 Il veut construire une rampe de lancement pour toute une flotte de petits avions,
15:55 chargés d'importer pour plusieurs millions de dollars de cocaïne colombienne aux États-Unis.
16:00 Il a une idée bien précise de ce qu'il recherche,
16:03 et finit par le trouver dans l'archipel des Exumas, au large des Bahamas.
16:07 Un lieu isolé, presque idyllique, baptisé Normans Cay.
16:12 Au 16e et 17e siècle, ces eaux étaient traversées par des bateaux pirates.
16:23 Cette région a connu une histoire mouvementée,
16:27 notamment pendant la prohibition où des entrepôts servaient à stocker l'alcool
16:32 importé illégalement dans le sud de la Floride.
16:35 Pour Lehder, c'était l'endroit idéal,
16:40 un point stratégique entre la Colombie et les États-Unis, à 330 km de là.
16:46 Normans Cay est une île magnifique en forme de crochet, avec un lagon naturel.
16:53 C'est aussi une zone qui grouille littéralement de requins.
16:58 Le tourisme ne s'y est jamais développé, tout simplement,
17:06 parce qu'à partir de 16h30, c'est trop dangereux de s'y baigner.
17:10 Il n'y avait ni touriste ni sécurité sur cette île.
17:14 On pouvait y faire ce qu'on voulait.
17:16 Et en plus, il y avait une piste d'atterrissage.
17:21 Normans Cay était très isolé, parce qu'il fallait de l'argent pour y accéder.
17:26 Il vous fallait un yacht ou un avion.
17:29 Des stars du rock y sont allés.
17:32 Jackie Kennedy y a séjourné plusieurs fois,
17:35 et le journaliste Walter Cronkite venait souvent à marrer son bateau dans le lagon.
17:40 Mais ce petit paradis va changer avec l'arrivée d'un gangster.
17:49 Quand Carlos est venu la première fois,
17:51 il s'est présenté sous le nom de Joe Leder, pas Carlos.
17:55 Et il s'est fait passer pour un éventuel investisseur.
17:59 Il n'y avait que quelques résidents privés sur cette île.
18:05 Carlos les rejoint.
18:08 Il achète une propriété en bord de mer qu'il nomme Volcano.
18:11 Puis il met son plan en action.
18:15 [Musique]
18:18 Première chose à faire, acheter le gouvernement.
18:22 Or les Bahamas était un pays réputé totalement corrompu.
18:26 Des membres du gouvernement auraient touché des pots de vin.
18:29 En échange, certains ont accepté de fermer les yeux sur les actions menées par des trafiquants de drogue.
18:35 Ils étaient incontestablement au courant.
18:39 Le premier ministre Pindling s'est même rendu plusieurs fois à Normanskay en présence de Carlos Leder.
18:45 Deux membres du gouvernement ont été renvoyés
18:48 et trois autres ont démissionné pour une affaire de corruption liée à la drogue.
18:52 Laissez-moi tranquille !
18:54 Carlos a acheté le gouvernement et obligé les autres à se taire.
18:58 Une fois le gouvernement dans sa poche, Joe Leder peut s'occuper de ses voisins.
19:06 Pas mal de gens étaient prêts à vendre leurs maisons.
19:09 En fait, presque tous l'ont fait.
19:12 Il devient incontournable sur l'île.
19:16 Il voulait chasser les locaux.
19:19 Il a fait venir une vingtaine d'Allemands intimidants qui sillonnaient l'île dans des 4x4.
19:25 Et puis il avait des Dobermann qui étaient assez effrayants.
19:29 La plupart étaient des retraités qui ne voulaient pas d'ennuis.
19:35 Carlos Leder est arrivé avec ses troupes paramilitaires
19:41 qui arpentaient l'île de long en large, comme une vraie gestapo.
19:45 Pour ceux qui refusaient de vendre, des choses étranges ont commencé à se produire.
19:54 Dans leurs citernes, l'eau devenait non buvable.
19:57 Leurs lignes d'amarrage qui retenaient leur bateau dans le lagon étaient mystérieusement coupées.
20:04 L'un des habitants a même retrouvé le corps de son chien préféré flottant dans sa citerne.
20:10 Imaginez, vous vivez tranquille sur cette petite île paradisiaque
20:16 et du jour au lendemain, Carlos Lefou et des narcotrafiquants deviennent vos voisins.
20:22 C'est vraiment un coup dur quand un cartel de la drogue s'empare de votre île.
20:27 Un corps a été retrouvé dans un bateau.
20:33 L'un des habitants a été mystérieusement assassiné.
20:36 Soudain, les gens ont commencé à partir.
20:41 Et Carlos a fini par contrôler totalement cette île.
20:45 À une exception près, le plongeur Richard Novak refuse de quitter Normandskaye.
20:52 C'était un professeur qui adorait plonger et passer du temps dans les Caraïbes.
21:01 Il était passionné de biologie sous-marine.
21:04 Il dirigeait un centre de plongée au Florida Keys.
21:08 Et Normandskaye l'intéressait parce qu'il était spécialisé dans l'accouplement des requins-marteaux.
21:14 Au début, le gangster et le professeur entretiennent une singulière amitié.
21:20 L'affection qu'ils se vouaient était très intéressante.
21:27 Ils parlaient couramment l'allemand.
21:31 Ils étaient tous les deux intrépides.
21:33 Surtout Richard qui n'hésitait pas à plonger au milieu d'un banc de requins.
21:39 Je pense qu'ils se fascinaient mutuellement.
21:43 Joe Leder explique à Richard Novak qu'il veut construire un centre de recherche sous-marine et en propose la direction au plongeur.
21:51 Il voulait que mon père travaille pour lui.
21:54 Mais mon père a compris qu'il y avait autre chose en jeu.
21:58 Des engins de construction envahissent l'île.
22:00 Des hangars sont construits.
22:02 Les avions se multiplient.
22:04 Et des fêtes animent les lieux en permanence.
22:07 Il faisait venir de Nassau des avions remplis de prostituées.
22:14 Et ça se finissait en orgies sur la plage.
22:17 Ils couraient nus sur l'île.
22:20 Ils s'amusaient pendant plusieurs jours avant de sombrer dans une sorte de coma de toxicomanes.
22:26 Là aussi pendant plusieurs jours.
22:28 La nouvelle de ces fêtes a commencé à s'ébrouiter.
22:32 Elles sont devenues mythiques.
22:34 Richard Novak voit son île paradisiaque disparaître peu à peu.
22:38 Carlos a alors dit "je vais agrandir la piste d'atterrissage".
22:50 Et il l'a rallongée de 1000 mètres.
22:54 N'importe quel avion pouvait désormais atterrir en provenance de Colombie.
22:59 Voyant tous ces hangars, mais aussi le matériel destiné au radar et à la radio,
23:08 Richard a commencé à se méfier.
23:10 Il a compris que c'était son ami Joe qui tirait les ficelles sur Normanskaye.
23:15 Il est allé voir la police Bahaméenne et les ennuis ont commencé pour lui.
23:22 On a toujours senti que mon père était en danger.
23:25 On avait peur.
23:27 Mais le professeur refuse de s'avouer vaincu.
23:31 Novak a levé son majeur et a dit "va te faire voir, je ne partirai pas".
23:38 Carlos avait sous-estimé le danger que pouvait représenter Richard Novak.
23:49 C'est au moment même où Ronald Reagan devient le 40ème président des Etats-Unis.
23:53 Les 52 otages américains retenus en Iran depuis 444 jours sont libérés.
23:59 Mais alors qu'une crise internationale est résolue, une autre est sur le point d'éclater.
24:07 Un gangster du nom de Carlos Slader inonde les Etats-Unis de cocaïne,
24:12 au nez et à la barbe des autorités.
24:16 Tout le monde savait que c'était un gangster,
24:19 mais personne à mon sens n'avait mesuré l'importance de Carlos Slader.
24:24 À cette époque, le marché de la cocaïne a explosé.
24:32 Les Etats-Unis n'avaient jamais vu ça.
24:34 La cocaïne n'arrivait plus par paquet de moins de 10 kilos,
24:39 mais par centaines de kilos, voire même par centaines de milliers de kilos.
24:44 Par centaines de kilos, voire même par tonnes.
24:47 Carlos Slader faisait entrer 30 à 60 tonnes de cocaïne chaque année.
24:53 Il est difficile d'imaginer à quel point Carlos Slader a révolutionné le marché de la cocaïne.
25:00 Il a joué un rôle capital.
25:03 Durant cette période, la DEA a estimé qu'un kilo de cocaïne sur quatre entrant aux Etats-Unis
25:11 lui était un putain de mec.
25:14 Depuis sa base de lancement dans l'Atlantique,
25:16 Slader a formé un escadron d'aéronefs qui effectue des vols nocturnes.
25:21 Son QG se trouve sur une île des Bahamas, Normandskaye.
25:28 Il y avait 35 employés sur place, dont un tiers de Bahaméens chargés de la maintenance de l'île.
25:39 Le reste était composé de Colombiens, hommes et femmes,
25:42 qui réalisaient des tâches spécifiques et d'une équipe de sécurité qui patrouillait en permanence.
25:48 Son opération est un secret de polychinelle.
25:52 Carlos Slader paye des gens haut placés,
25:55 censés le protéger contre l'administration américaine de lutte contre la drogue.
26:00 Si la DEA prévoyait une action sur Normandskaye,
26:06 Carlos et ses hommes étaient prévenus par le gouvernement Bahaméen.
26:10 Ça leur laissait le temps de se débarrasser de toutes les preuves.
26:14 Mais un homme tente de résister aux gangsters.
26:20 Richard Novak, un professeur et ancien marine, s'est installé sur l'île pour étudier les requins.
26:26 Novak a levé son majeur et a dit "Va te faire voir, je ne partirai pas".
26:34 Pour commencer, il porte plainte auprès des autorités locales.
26:37 Chaque fois qu'il allait voir la police, il était en danger.
26:41 Puis, il décide de prendre les choses en main.
26:44 Richard a commencé à prendre des photos,
26:51 à relever les immatriculations des avions et à transmettre des preuves à la DEA.
26:58 Mon père observait tout, caché dans les buissons.
27:03 À ce moment-là, Novak en voulait énormément à Carlos Lehder.
27:07 Carlos a commencé à consommer sa propre marchandise et c'est devenu un problème.
27:15 Et puis il parlait bien trop librement de ce qu'il faisait.
27:19 Joe Lehder se révèle être un narcotrafiquant cocaïnomane et non un promoteur amoureux de l'océan.
27:29 Richard Novak va se servir de la paranoïa de Carlos, alors sous l'emprise de la drogue.
27:34 Il mettait du sable dans les réservoirs des avions
27:39 et utilisait les mêmes tactiques qu'avait employé Lehder pour chasser les habitants de l'île.
27:44 Rares sont ceux qui se battent pour leurs idéaux.
27:50 Mon père a fait ce qui lui semblait juste.
27:56 Richard Novak a frôlé la mort à quatre reprises.
27:59 Une fois, l'un des gardes du corps de Carlos Lehder lui a planté une bouteille cassée dans le dos.
28:05 Il a failli rester paralysé.
28:10 C'est ma mère qui a retiré les morceaux de verre et ce n'est qu'une anecdote parmi d'autres.
28:15 La DEA savait parfaitement que la police Bahaméenne était sous doyer.
28:23 Quand les marines sont faits une descente sur l'île, ils n'ont rien trouvé.
28:26 Ni drogue, ni Carlos Lehder.
28:29 Les officiels débattent sur le bien fondé de l'opération américaine au Bahamas.
28:34 J'ai vu des photos aériennes, on dirait l'aéroport de Chicago.
28:38 Les États-Unis savaient, mais ils n'arrivaient pas à endiguer l'arrivée de cocaïne.
28:44 En vérité, la DEA savait ce qui se passait.
28:49 Mais leurs efforts visant à interrompre l'activité sur Normandskaye étaient court-circuités sur le terrain politique.
28:55 Non loin de là, sur l'archipel Bahaméen d'Endros, se trouve la base navale OTEC.
29:04 Qui permet aux militaires américains de surveiller les sous-marins soviétiques dans les profondeurs de l'océan Atlantique.
29:11 Les États-Unis avaient besoin de cette base.
29:15 C'était une véritable priorité.
29:19 La DEA a commencé à se plaindre auprès du gouvernement bahaméen, qui a rétorqué
29:24 "Vous savez, nous aussi nous avons des priorités.
29:27 Si vous voulez renégocier cette base sous-marine,
29:30 vous allez devoir nous laisser une plus grande liberté d'action vis-à-vis des narcotrafiquants."
29:36 Selon les services de répression américains, il faudrait chercher la drogue à la source.
29:41 Je ne pense pas qu'une opération au Bahamas change grand-chose.
29:47 D'autres auditions sont prévues la semaine prochaine.
29:49 Carlos Lefou semble être au-dessus des lois.
29:53 Norman Skate serait le bastion armé de Joe Leder.
29:59 Quand le gouvernement n'arrive pas à ses fins, il fournit parfois des informations aux médias.
30:04 En 1982, la chaîne NBC s'interroge.
30:08 Comment un ancien détenu colombien a-t-il pu prendre le contrôle d'une île des Bahamas ?
30:15 C'était l'affaire de la DEA.
30:17 Mais en la rendant publique, en faisant en sorte que ça devienne un sujet du journal télévisé,
30:22 Carlos et sa bande sont passés sur le devant de la scène.
30:25 Et ça, c'est jamais bon pour un trafiquant de drogue.
30:28 Leder tente de répliquer.
30:34 En juillet 1982, ses hommes survolent Nassau et lâchent des tracts réclamant le départ de la DEA.
30:42 Chaque tract est accompagné de billets verts.
30:45 Ça a été la goutte d'eau.
30:49 Ça devenait trop flagrant.
30:51 Il fallait agir.
30:53 Les autorités bahaméennes ne voulaient pas de problèmes juridiques.
30:57 Ils ont donc demandé à Carlos de quitter l'île.
31:02 Entre ça et la pression sur le cartel de Medellín,
31:09 je pense que ça a convaincu les alliés de Carlos de fermer l'île.
31:12 Les autorités démentaient l'opération qui durait depuis cinq ans.
31:21 La maison de Leder est incendiée.
31:23 Mais ils s'échappent juste avant leur aide.
31:26 Le rêve s'est éteint à ce moment-là, pour Carlos comme pour Richard Nowak.
31:33 Normandskaye a été littéralement détruite.
31:38 Entre les épaves d'avions, les maisons brûlées, les douilles de balles sur la piste,
31:42 on aurait dit une zone de guerre.
31:44 Carlos le fou regagne la Colombie.
31:48 Mais sa terre d'origine n'est pas le sanctuaire qu'il espérait.
31:52 Quand il a perdu Normandskaye en 1982, il s'est enfui dans la jungle.
31:58 Et il y a contracté un virus, une maladie cardiaque qui l'a presque tué.
32:03 Mais le Rambo colombien n'a pas dit son dernier mot.
32:08 À Bogotá, un membre de la Cour suprême a été assassiné par des narcotraficants.
32:13 Ces gens voulaient livrer 300 à 400 Colombiens à l'impérialisme nord-américain.
32:21 En 1982, Carlos Leder quitte le paradis pour sa terre natale.
32:28 Il retrouve un pays divisé par la guerre que se livrent les cartels de la drogue et le gouvernement.
32:36 En Colombie, les narcotraficants tuent les policiers, les juges et les hommes politiques.
32:41 Les autorités commencent à comparer Medellín au Far West américain.
32:45 Suite à l'explosion de la cocaïne aux États-Unis et aux violences liées à la drogue,
32:53 les narcotraficants colombiens sont devenus les ennemis numéro un aux yeux des Américains.
32:57 En 1979, les deux pays ont signé un accord d'extradition,
33:03 permettant aux États-Unis de poursuivre les étrangers qui importent de la drogue.
33:07 Il y avait un traité d'extradition, mais il n'avait jamais été réellement appliqué.
33:16 En 1982, quand Carlos Leder revient au pays, le gouvernement colombien semble décider à suivre les États-Unis.
33:25 Ils ont commencé à parler d'extradition.
33:32 Carlos Leder, Pablo Escobar et les autres barons de la drogue colombien ont alors répondu
33:39 "La guerre va être totale."
33:42 Et ils se sont fait appeler les "extraditionnables".
33:46 Le cartel de Medellín riposte en créant des groupuscules terroristes anti-gouvernementaux.
33:59 Carlos était lié à cette organisation qui prenait une Colombie forte.
34:03 Leur message était "Nous acceptons d'être jugés et punis en Colombie s'il le faut, mais pas aux États-Unis."
34:10 C'est une question de souveraineté nationale, de fierté nationale.
34:14 Pablo Escobar et Carlos Leder deviennent des hommes politiques.
34:18 Leder lance même un journal pour diffuser son discours jusqu'aux États-Unis.
34:24 Mais selon les autorités, la rhétorique n'est pas leur seule arme.
34:29 Le cartel de Medellín a tué beaucoup de gens, des policiers, des membres du gouvernement.
34:34 En avril 1984, des agents colombiens et américains détruisent un laboratoire dans la jungle
34:41 et saisissent plus de 12 tonnes de cocaïne pure.
34:44 Un record.
34:46 En représailles, Rodrigo Larrabonilla, le nouveau ministre de la justice qui a ordonné l'arrestation des extraditionnables,
34:54 est abattu par des assassins à moto.
34:58 Le président colombien signe immédiatement un ordre d'extradition contre Carlos Leder.
35:03 Il est devenu la cible prioritaire du gouvernement colombien.
35:09 Bonilla a été exécuté par le peuple parce que la voix du peuple est la voix de Dieu,
35:14 et la main du peuple est la main de Dieu.
35:17 Le meurtre de Bonilla serait donc justifié ?
35:20 Bien sûr qu'il est justifié, évidemment.
35:24 Si un juge se prononçait en faveur de l'extradition, il risquait d'être tué dans les 24 heures.
35:30 Si un journaliste écrivait que la Colombie devait extrader, il était tué dans les 24 heures.
35:36 En novembre 1985, des mercenaires du cartel de Medellín envahissent le palais de justice colombien
35:45 et retiennent les juges de la cour suprême en otage.
35:52 Pendant l'assaut de l'armée, ils ont tué 11 des 23 juges de la cour suprême de Colombie.
35:58 Plus de 100 personnes, rebelles et otages confondus, sont tués.
36:05 La police nationale colombienne a lancé un raid sur une maison censée abriter Carlos Leder.
36:19 Lui n'était plus là, mais ils ont trouvé plusieurs millions de dollars et de nombreux objets à l'effigie d'Adolf Hitler.
36:26 Or, Carlos Leder idolâtrait Hitler au point de faire mettre des croix gammées sur ses paquets de cocaïne.
36:34 Il était donc évident que c'était bien la maison de Carlos Leder.
36:41 En 1986, un trafiquant de cannabis condamné fournit des preuves et des informations.
36:48 C'est dur de se faire prendre aux États-Unis.
36:50 Il met la DEA sur la piste d'un vieil ami de Leder.
36:54 C'était George Young.
36:56 Il a commencé à nous parler.
37:01 On voulait organiser un plan dans lequel George aurait dit à Carlos Leder qu'il voulait acheter une planque d'armes,
37:08 que Leder serait allé vérifier lui-même.
37:11 Finalement, ce projet est abandonné.
37:18 Aux premières heures du 4 février 1987, la police nationale colombienne lance l'assaut sur une ferme, aux abords de Medellín.
37:26 Quinze hommes sont capturés.
37:30 Carlos Lefou en fait partie.
37:33 De toute évidence, Leder avait fait la fête toute la nuit.
37:37 Quand ils l'ont arrêté, il titubait sous l'emprise de la drogue et de l'alcool.
37:43 Ils l'ont transféré à Bogotá, puis confié à des agents de la DEA.
37:47 De là, il a d'abord été envoyé dans la baie de Guantanamo, puis à Tampa, en Floride.
37:54 Ça a été le premier baron de la drogue colombienne à être jugé aux États-Unis.
38:01 Ce n'était pas rien. Le département de la justice ne savait pas à quoi s'attendre.
38:09 Alors que le procès débute, Francis Mullen, le chef de la DEA, apprend que son enlèvement ou son exécution seront récompensés par le cartel de Medellín.
38:17 L'arrivée et le départ de Leder au tribunal de Jacksonville ont été marqués par le plus important dispositif de sécurité jamais vu dans cette ville.
38:29 Les autorités craignaient des actions visant à libérer Leder, à le tuer ou à venger son arrestation.
38:36 Le cartel et Pablo Escobar sont avec lui. Mon Dieu, ils vont peut-être tuer des gens à Jacksonville. Qui sait ce qui peut se passer ?
38:43 Une unité d'intervention a donc été placée sur le toit du tribunal.
38:47 Le procès dure sept mois et demi.
38:50 George Young devient le témoin vedette du gouvernement.
38:54 Il a demandé à Pablo Escobar son autorisation, parce qu'il ne voulait pas être considéré comme celui qui témoigne contre le cartel de Medellín.
39:05 Si vous contrariez les autorités américaines, vous serez recherché, arrêté et jugé.
39:10 Si vous contrariez le cartel, vous signez votre arrêt de mort.
39:14 Pablo Escobar lui a dit "Tant pis pour Carlos, tu peux témoigner".
39:20 Même Richard Novak se rend à Jacksonville pour le procès.
39:25 Novak est tombé nez à nez avec lui devant la salle d'audience.
39:33 Il avait été décidé que Leder ne serait pas jugé pour les crimes commis au Bahamas, mais essentiellement pour le transfert de drogue sur le sol américain.
39:42 Richard Novak n'a donc pas été appelé à la barre, probablement à son grand regret.
39:48 Il n'en aura pas besoin.
39:52 Accusé d'avoir fait rentrer aux Etats-Unis, en deux ans, 80% de la quantité totale de cocaïne importée durant cette période,
40:01 Carlos Leder est déclaré coupable et condamné à la prison à perpétuité, sans conditionnel possible, plus 135 ans pour la forme.
40:09 Quand on vous rajoute 135 ans, c'est pour être sûr que vous n'aurez absolument aucune chance de sortir de prison.
40:24 Sauf si vous êtes Carlos Leder, là c'est différent.
40:30 Deux ans après le début de la peine de Leder, les Etats-Unis envahissent Panama pour faire chuter un dictateur.
40:37 Manuel Noriega était un allié proche des Etats-Unis.
40:40 Et concernant le Panama, les Etats-Unis ne s'étaient jamais occupés d'autre chose que de la sécurité du canal.
40:47 En 1988, Noriega a commencé à représenter une gêne pour les Etats-Unis, qui ont alors changé de cap.
40:54 Noriega est ainsi devenu une sorte de grand méchant loup.
40:59 Carlos Leder connaît Noriega.
41:01 Tous ceux de la DEA ou du gouvernement qui s'étaient battus pour obtenir l'extradition de Leder aux Etats-Unis,
41:09 ont dû s'arracher les cheveux le jour où Carlos a levé la main en prison, et qu'il a dit "Noriega ? Je peux témoigner contre lui ? Je sais même des choses intéressantes sur lui."
41:18 Manuel Noriega est financé depuis des décennies par le gouvernement américain.
41:26 Mais le dictateur a été trop loin le jour où il s'est mis à accueillir des trafiquants de drogue.
41:30 Carlos Leder, autrefois ennemi public numéro un, devient un pion dans une partie d'échecs bien plus importante.
41:37 En témoignant contre Noriega, sa peine a été réduite à 55 ans, ce qui est incroyable quand on sait ce qu'il a fait.
41:44 Les meurtres, la drogue et le reste.
41:46 Et trois ans plus tard, ils ont déboulé dans sa prison en pleine nuit et l'ont emmené.
41:53 Parmi les prisonniers qui étaient sur place, les autorités l'ont tout simplement enlevé.
41:57 C'est la dernière fois qu'on a vu Leder.
42:00 Il fait partie d'un programme de protection des témoins au sein du bureau des prisons.
42:05 S'ils bénéficient vraiment de la protection des témoins, on ne le saura jamais.
42:11 Carlos Leder est devenu une sorte de légende urbaine, car il n'y a aucune information officielle.
42:21 Les américains refusent de dire où il est, et le mystère qui l'entoure a fait de lui une légende.
42:25 Des rumeurs prétendent qu'il serait sorti du système.
42:28 Quoi qu'il en soit, Carlos le fou s'en est vraiment bien tiré.
42:31 vraiment bien tiré.
42:32 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org