Gangsters Les Diables De L Amérique S02E01 Bartolome Moya La terreur des dealers
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00:00 En 1992, New York a connu un nombre record d'homicides.
00:07 Le sud du Bronx était réputé comme l'un des principaux marchés de l'héroïne aux
00:15 États-Unis.
00:16 Moya a créé un nouveau modèle d'entreprise.
00:20 Il se faisait passer pour des flics et kidnappait les gens en pleine rue.
00:26 Bartolomé Moya dirigeait un vaste réseau de trafic de drogue et de kidnapping visant
00:32 les autres dealers.
00:34 Radio, badge, insignes, l'illusion était parfaite.
00:39 Moya était un vrai fantôme.
00:42 Il n'était jamais sur place.
00:44 On a fini par le coincer à Philadelphie.
00:47 Il avait l'air très malade.
00:49 Il était cardiaque, au point que le juge a annulé sa condamnation en pensant qu'il
00:53 allait mourir.
00:54 On était sûr qu'il n'allait pas attendre bien gentiment la mort.
00:58 S'il y avait un moyen de s'en tirer, il allait le trouver.
01:03 La chance a souri à Bartolomé Moya qui était inscrit sur la liste d'attente de grève.
01:07 Les médecins ne savaient pas à qui ils avaient affaire.
01:11 C'était un type très dangereux.
01:13 Il s'est remarquablement bien établi et a réussi à s'enfuir.
01:19 On a lancé une véritable chasse à l'homme.
01:23 Ce nouveau cœur, je voulais l'envoyer battre derrière les barreaux.
01:26 Vous prenez le chef d'un grand gang de trafiquants de drogue, vous lui donnez un nouveau cœur,
01:33 vous le libérez sous caution.
01:34 À votre avis, qu'est-ce qu'il va faire ?
01:36 Aujourd'hui dans les Diables de l'Amérique, Bartolomé Moya, la terreur des dealers.
01:58 23 février 1994.
02:07 Des balles sifflent dans l'un des quartiers les plus violents d'Amérique, le sud du Bronx.
02:13 Une vente de drogue a mal tourné.
02:22 Un homme suspecté d'être un dealer a reçu une balle dans la tête.
02:30 À l'époque, le sud du Bronx était surnommé Fort Apache.
02:37 Beaucoup de drogues, beaucoup de violences.
02:39 À New York, au milieu des années 90, on comptait quelques 2000 homicides par an.
02:46 Au moins 900 de ces homicides étaient commis dans le Bronx.
02:50 Il y avait des fusillades de tous les côtés.
02:53 Les flics couraient partout comme des pompiers essayant d'éteindre le feu.
02:59 Si cette affaire-là revêt une importance particulière, ce n'est ni du fait de l'identité
03:05 du tireur, ni de la nature du crime.
03:07 Cette affaire n'avait rien de particulier.
03:10 C'était juste un de ces horribles accidents où une personne se fait tuer.
03:14 Seul fait notable, une pastille a posé sur le permis de conduire de la victime.
03:20 Sa famille a fait don de son cœur pour que sa mort soit utile à quelqu'un.
03:27 Le cœur est prélevé sur le corps inerte d'un homme considéré par la police comme
03:33 une probable victime des guerres de la drogue du Bronx.
03:36 Il est acheminé par hélicoptère à plus de 150 kilomètres des rues ensanglantées
03:42 de Fort Dapash dans la banlieue de Philadelphie.
03:44 Dans le centre médical de l'université Temple, la recherche d'un donneur compatible
03:51 aboutit dans 95% des cas, ce qui est énorme.
03:54 Dans la salle d'opération, une équipe de chirurgiens a déjà ouvert le corps d'un
04:01 autre homme et s'apprête à lui sauver la vie en remplaçant son cœur malade par un
04:05 cœur correspondant à son groupe sanguin et compatible.
04:08 Imaginez comme l'attente d'une grève d'organe doit être pénible à vivre.
04:15 Qu'un organe parfaitement compatible soit disponible, c'est une chance remarquable.
04:23 Remarquable, c'est peu dire.
04:29 A l'époque, les médecins ne savent pas qu'ils sont sur le point de donner une seconde
04:35 vie à un gangster particulièrement violent.
04:37 Bartholomé Moya, l'homme qui est allongé sur la table d'opération et recherché par
04:44 la police fédérale.
04:45 Il est à la tête d'une vaste entreprise criminelle soupçonnée de trafic de drogue,
04:51 de kidnapping et d'assassinat.
04:53 Moya était une machine à tuer.
04:57 Il n'éprouvait absolument aucun remords à tuer.
05:01 De toute ma vie, je n'avais jamais vu des crimes d'une telle violence.
05:09 39 homicides dans 4 états, 3 attentats à la voiture piégée, une douzaine d'enlèvements,
05:18 d'innombrables vols.
05:19 En 30 ans, j'ai couvert beaucoup de procès pour homicides, mais je n'ai jamais rien
05:24 vu de pareil.
05:25 Bartholomé Moya tire les ficelles d'une impitoyable bande de dealers et de tueurs.
05:34 Il a opéré en toute impunité pendant des années, jusqu'à ce que les autorités
05:39 découvrent son existence.
05:41 Il y a eu une série d'assassinats sur lesquels la police de New York a mené l'enquête.
05:52 Ça ressemblait à une exécution.
05:54 Les victimes étaient conduites à l'écart, on les faisait s'agenouiller et on leur
05:58 tirait une balle dans la nuque.
06:00 Ils avaient du ruban adhésif opaque sur les yeux et les mains attachées dans le dos avec
06:05 des menottes en plastique.
06:06 Les corps sont découverts dans des lieux publics, dans des airs de jeu, sur le bord
06:16 de la route.
06:17 C'était des crimes de nature similaire, ce qui a attiré l'attention de la police.
06:22 La disparition des victimes n'a généralement pas été signalée.
06:26 Un fait qui intrigue les enquêteurs, jusqu'à ce qu'ils découvrent un point commun entre
06:31 les disparus.
06:32 Ce sont tous eux-mêmes des criminels présumés.
06:35 À l'époque, la police de New York était tellement occupée à lutter contre la criminalité
06:42 que ça n'a frappé personne.
06:44 Des dealers qui se font descendre, ce n'est pas rare.
06:46 Quand on est dealer, soit on se fait tuer, soit on finit en prison.
06:51 La drogue rapporte beaucoup d'argent et cet argent n'est pas placé à la banque.
06:58 C'est ce qui a donné à ces types l'idée de s'en prendre aux dealers.
07:02 Les méthodes utilisées par Bartholomew Moya contre ses rivaux sont ingénieuses, extrêmement
07:09 efficaces et terrifiantes.
07:11 Ils se faisaient passer pour des agents de la DEA.
07:18 Radio, badge, langage des flics, insignes, l'illusion était parfaite.
07:22 Malheureusement, ce n'était pas une arrestation, mais un enlèvement.
07:27 Ils ont enlevé de grands trafiquants de drogue avec demande de rançon.
07:34 C'était des crimes parfaits.
07:39 Dans la mesure où les victimes n'étaient pas en position d'aller à la police.
07:44 Que la rançon soit versée ou non, Bartholomew Moya et ses hommes ne relâchaient jamais
07:49 leurs victimes.
07:50 Ils commettaient ces actes incroyablement violents et souvent dans des quartiers très
07:59 peuplés sans que personne ne réagisse.
08:02 Les gens qui habitent là-bas, ils y sont 24 heures sur 24.
08:09 Ils doivent élever leurs enfants, ils sortent parfois tard le soir et ils ont peur d'être
08:14 tués.
08:15 C'était épouvantable, il fallait y mettre un terme.
08:22 En définitive, ce ne seront ni ses rivaux, ni la police qui arrêteront Bartholomew Moya
08:30 dans la force de l'âge.
08:32 Mais ses problèmes de santé.
08:34 Les Marshalls n'avaient qu'une vieille photo de lui où il était bien en chair.
08:39 En fait, il était devenu maigre comme un clou.
08:42 Tandis que son corps décline, il garde toute sa vivacité d'esprit.
08:48 Moya a réussi à se faire inscrire sur la liste des patients en attente d'une grève
08:56 de coeur.
08:57 Ce type était censé être très dangereux et à 35 ans, on lui offre un nouveau départ.
09:02 On lui attribue un coeur qu'un autre patient aurait pu avoir.
09:05 Un flic, une infirmière, un ouvrier, votre père ou votre mère.
09:12 Les gens étaient outrés.
09:13 Mais l'injustice ne s'arrête pas là.
09:16 Après avoir reçu un nouveau coeur, Bartholomew Moya va être remis en liberté.
09:24 Bartholomew Moya est un gangster au coeur de pierre, à la tête d'une bande de dealers
09:34 et de tueurs opérant dans le Bronx.
09:36 C'était un novateur.
09:39 Il a créé un nouveau modèle d'entreprise.
09:42 Le principe est de prendre pour cible les dealers en possession de drogue ou d'argent liquide,
09:48 moins susceptibles d'appeler la police.
09:50 Un modèle qui continue à faire des émules parmi les gangsters.
09:57 Il y a des spécialistes de la question au bureau du procureur général.
10:02 Il y a énormément de meurtres, de viols, de vols, de fusillades qui y sont associés.
10:07 Pour ces bandes, il y a un trésor dans chaque appartement.
10:10 Dans l'appartement des victimes, la police a découvert 7000 dollars en cash, deux armes
10:15 et un demi-kg de ce qui apparaît être de la cocaïne.
10:18 Ou bien ils viennent de vendre et ils ont 500 000 ou 5 millions de dollars, ou bien
10:23 ils viennent de réceptionner une centaine de kilos de drogue prête à être emportée.
10:27 Avant, ils envoyaient une petite fille frapper à la porte et demander du sucre et s'engouffrer
10:46 à l'intérieur.
10:47 Mais depuis, ils ont développé des techniques extrêmement sophistiquées.
10:50 Ils font appel à des laveurs de vitres qui descendent en rappel et passent par les fenêtres.
10:54 C'est incroyable.
10:56 Bartholomé Moya porte la criminalité entre gangsters à un tout autre niveau.
11:03 Dans les années 1990, les trafiquants de drogue du sud du Bronx frémissent à la seule
11:11 évocation de son nom.
11:13 Moya était un vrai fantôme.
11:15 Il n'était jamais sur place.
11:17 On aurait dit un personnage fictif.
11:20 Irréel.
11:21 Ce parfait inconnu originaire des Caraïbes va devenir l'un des caïds de New York.
11:32 Il venait de la République dominicaine.
11:36 Il était marié et avait deux jeunes enfants.
11:39 Il était très agréable, très poli, calme.
11:42 Un gentleman comme vous et moi.
11:47 À son arrivée aux États-Unis en 1986, son casier judiciaire est vierge.
11:52 Mais dans le milieu de la pègre dominicaine, les occasions ne manquent pas.
11:57 Les Dominicains ont toujours travaillé main dans la main avec d'autres organisations
12:06 criminelles, en particulier les Colombiens.
12:09 La République dominicaine est une importante zone de transbordement pour la cocaïne provenant
12:16 de Colombie.
12:17 C'est très facile de la faire passer à Puerto Rico ou de l'expédier aux États-Unis
12:22 à bord de bateaux-vedettes.
12:25 Lorsque Bartolomé Moya débarque à New York, la ville est ravagée par la drogue et la
12:31 violence.
12:33 Le crack et l'héroïne écoulent à flot.
13:00 En 1992, New York a connu un nombre record d'homicides.
13:04 Je crois que c'était le plus haut niveau historique.
13:06 Le sud du Bronx était réputé à l'époque comme étant l'un des principaux marchés
13:12 de l'héroïne aux États-Unis.
13:13 Dans ce quartier, il y avait beaucoup de cocaïne, d'héroïne, de marijuana.
13:21 C'était la jungle.
13:22 On risquait sa peau en s'aventurant là-bas.
13:24 Il n'y avait pas que des poubelles dans la rue.
13:28 Souvent, au milieu des ordures, il y avait aussi des balles, des flingues et du sang.
13:33 Bartolomé Moya monte deux affaires légales, une agence de voyage et un garage automobile.
13:43 Selon les enquêteurs, on ne faisait pas que réparer des pare-chocs et des feux arrière
13:47 dans ce garage.
13:48 D'après les procureurs, Moya écoulait de grandes quantités d'héroïne et de cocaïne
13:54 dans le cadre d'un vaste réseau de distribution.
13:57 Très souvent, les trafiquants montent des entreprises pour pouvoir blanchir l'argent
14:04 généré par la drogue ou d'autres activités criminelles.
14:07 Il avait toute une organisation très structurée, très sophistiquée, une entreprise criminelle
14:17 dont il était le PDG.
14:22 Si Bartolomé Moya est le PDG, le chef des opérations est un homme du nom d'André
14:29 Page.
14:30 André Page était un type ignoble qui sévissait depuis des années dans le nord de Manhattan
14:38 et dans le Bronx.
14:40 Il était redouté, il avait fait de la prison, il était extrêmement charismatique et extrêmement
14:49 violent.
14:50 Il travaillait surtout pour Moya, c'était son bras droit.
14:55 Il valait mieux ne pas le croiser dans une ruelle sombre.
14:59 C'était un type effrayant, une vraie teigne.
15:03 Le travail de Page consiste principalement à endosser une autre identité.
15:09 Il se faisait appeler inspecteur Drey.
15:13 Il portait un uniforme, un gilet pare-balles et il était armé jusqu'aux dents.
15:19 Moya, qui était un gros trafiquant, se renseignait sur les activités de ses rivaux.
15:28 Il transmettait ces informations à son équipe et en particulier à cet homme, André Page.
15:37 Les deux chefs ont rassemblé une bande de sbires à qui ils fournissent l'équipement
15:42 nécessaire.
15:43 À Chinatown, on peut acheter des faux boucliers, des tenues d'intervention, des casquettes
15:47 de la DEA.
15:48 Ils avaient de faux formulaires de police, des mandats de perquisition qui paraissaient
15:54 officiels.
15:55 Les gens prenaient ça pour un document officiel, en fait, ce n'était qu'une ruse.
16:00 Page avait été arrêté de nombreuses fois et savait comment la police travaillait.
16:08 Il s'était même payé une formation à la Gordon Liddy School à Washington sur les
16:13 méthodes de surveillance.
16:14 Des crimes entre trafiquants de drogue, il y en a, mais pas aussi bien organisés ni
16:23 aussi violents.
16:24 Pour atteindre un tel niveau, il fallait deux éléments difficiles à réunir.
16:33 Premièrement, une personne comme Moya, qui savait ce que faisaient ses rivaux et où
16:40 se trouvait la drogue.
16:41 Et deuxièmement, quelqu'un comme Page, prêt à commettre ses actes sans éprouver
16:47 le moindre remords.
16:48 Et souvent contre des gens qui s'avéraient innocents.
16:51 Ça ne lui faisait ni chaud ni froid.
16:54 Une fois à l'intérieur, tout était permis.
16:57 Un peu partout dans le Bronx, les corps s'amoncèlent dans les lieux publics.
17:02 Le maire a décidé d'agir.
17:06 La police a mis sur pied une équipe spéciale chargée de travailler sur la question et
17:17 d'établir des rapprochements.
17:19 Les enquêteurs sont loin de se douter que Moya a inventé le crime parfait.
17:24 Des gangsters déguisés en policiers.
17:26 Avec l'aide d'André Page, il est devenu un redoutable caïd, opérant à l'insu des
17:31 autorités.
17:32 C'était des méchants qui attaquaient d'autres méchants.
17:35 Et mon boulot, c'était de les mettre sous les verrous.
17:37 Au début des années 1990, un gangster déclenche une nouvelle vague de crimes dans les rues
17:49 de New York.
17:50 Bartolomé Moya est le chef d'une bande de tueurs prenant pour cible l'ensemble de ses
17:56 rivaux.
17:57 Des types qui se faisaient passer pour des policiers ou des agents de la DEA, enlevaient
18:03 des gens en pleine rue et ensuite les tuaient.
18:06 Moya était un gros revendeur de cocaïne et d'autres drogues.
18:15 Il savait qu'il devait tuer sans pitié pour s'extirper des baffons de New York, du ventre
18:23 de la bête.
18:24 Des types qui se font passer pour des flics, c'est inimaginable.
18:32 A l'époque, la police n'a aucune idée de la façon dont l'homme se joue de ses rivaux.
18:37 La situation s'est débloquée quand on a eu ce quadruple homicide.
18:42 En octobre 1990, le gang de Moya kidnappe trois hommes et une femme.
18:49 Ils leur volent leurs drogues et les abattent d'une balle dans la tête.
18:54 Les corps sont jetés à deux endroits du Bronx.
18:56 Ils ont tué trois de ces personnes sur le parking derrière la cité de Webster Avenue.
19:06 J'ai parlé à un témoin.
19:09 Elle se trouvait au dixième étage et elle a vu André Page.
19:13 Il a ouvert le coffre de sa voiture et s'est mis à secouer ce qui lui a paru être des
19:18 sacs de linge.
19:19 Il les a sortis du coffre, il les a soulevés et les a balancés au-dessus d'une clôture.
19:26 Il y en avait trois.
19:28 Elle a cru d'abord qu'il s'agissait juste de vêtements.
19:33 Mais il est retourné à la voiture, il est revenu avec un flingue et s'est mis à tirer
19:38 sur ce qu'elle avait pris pour des sacs de linge.
19:40 Peu de temps après, on a découvert le corps d'une femme sur le bord d'une voie express
19:46 menant à Manhattan.
19:47 L'examen balistique des deux scènes de crime a montré que la même arme avait été utilisée,
19:56 un calibre 45.
19:58 La police a créé une équipe spéciale chargée de plancher sur cette affaire.
20:05 L'équipe est baptisée Hercule.
20:09 Sa cible, un personnage énigmatique et visiblement hors du commun.
20:14 Au départ, il y avait les services de police de New York, des inspecteurs des homicides
20:20 du Bronx, ceux de la Major K Squad et les policiers du 42e secteur.
20:26 Puis on a sollicité l'aide du bureau de l'alcool, du tabac et des armes, l'ATF.
20:32 Les enquêteurs de l'ATF sont des spécialistes des explosifs.
20:35 C'est alors qu'il y a eu les bombes.
20:39 13 juillet 1991.
20:44 L'affaire prend un tour inquiétant.
20:47 Une chambre du motel Lincoln Tunnel, dans le New Jersey, est soufflée par l'explosion
20:52 d'une charge de dynamite reliée à un petit engin radiocommandé.
20:56 La pièce a été détruite dans l'explosion.
20:59 La porte en métal a été arrachée de ses gonds et a atterri dans le parking.
21:04 La chambre était occupée par Enrique Calas, un dealer notoire.
21:10 Le trafiquant était absent au moment où la tentative d'assassinat a eu lieu.
21:17 L'affaire laisse les enquêteurs perplexes.
21:20 Ils ne font pas d'emblée le lien entre cet attentat et les meurtres commis dans le Bronx.
21:26 Quelques semaines plus tôt, le frère d'Enrique Calas a été tué dans une explosion similaire
21:31 survenue dans le comté de Dade, en Floride.
21:34 Ils ont trouvé une de ces bombes automatiques qu'on peut déclencher à l'aide d'une
21:42 petite voiture radiocommandée sous le châssis d'une camionnette.
21:46 Les gars ont attendu et quand ils ont vu un homme s'approcher, ils ont appuyé sur
21:52 le bouton.
21:53 Les enquêteurs de l'équipe Hercules apprennent qu'Enrique Calas a livré un camion entier
22:00 de drogue et que ce dernier a disparu, de même que des millions de dollars.
22:05 On pense qu'Enrique Calas a volé de la drogue à Bartolomé Moya.
22:13 Moya l'a poursuivi tout le long de la côte est pour l'éliminer.
22:19 Et il a décidé de le tuer en faisant sauter la chambre où il était censé se trouver.
22:25 Quelques semaines après ce premier attentat, Moya s'attaque à la maison de la petite
22:29 amie du dealer dans le comté de Deide.
22:31 Par chance, il n'y a pas eu de blessés.
22:35 On ne sait pas ce que Calas est devenu, mais apparemment, il a survécu à trois bombes.
22:40 Lorsque Calas disparaît, le cas Bartolomé Moya devient une affaire fédérale.
22:45 Les enquêteurs de l'ATF découvrent que les bombes sont fabriquées par la même personne
22:52 à l'aide de la même pince pointue.
22:53 La dynamite s'avère provenir d'un réfrigérateur dans un appartement du Bronx.
23:00 D'après un informateur, ce dernier aurait servi d'atelier aux hommes de Moya.
23:05 On découvrait des homicides, des fusillades, des attentats à la bombe perpétrés dans
23:11 quatre États.
23:12 Ces crimes étaient une violation de la loi sur le commerce inter-État.
23:17 Ils entraient parfaitement dans le cadre de la loi Ricot.
23:21 La loi Ricot est la législation mise en place par les États-Unis pour lutter contre la
23:28 criminalité organisée.
23:29 Avant, on appliquait le principe de confusion des peines, ce qui signifie que si vous aviez
23:36 commis un vol à main armée, que vous étiez mis en examen et reconnu coupable, vous étiez
23:40 écroué pour vol à main armée.
23:42 Mais si vous aviez formé une association en vue de commettre ce vol, vous étiez condamné
23:46 pour association de malfaiteurs.
23:49 Avec la loi Ricot, on a introduit le système de cumul des peines.
23:52 S'il s'avère que vous tombez sous le coup de cette loi, et si vous êtes accusé en
23:56 outre d'association de malfaiteurs, chaque chef d'accusation est distinct et peut donner
24:01 lieu à des peines cumulées.
24:02 Avant, une condamnation pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs pouvait vous
24:08 valoir de 15 à 20 ans de prison.
24:10 Maintenant, vous pouvez écoper de 5 fois 20 ans.
24:13 Vous ne ressortez plus jamais.
24:15 L'équipe Hercule attend un élément susceptible de débloquer l'affaire.
24:20 Elle a identifié une organisation criminelle qui réalise des millions de dollars de bénéfices
24:26 en revendant la cocaïne et l'héroïne volée à d'autres trafiquants, lesquels
24:31 sont kidnappés, détroussés, puis assassinés.
24:34 Au printemps 1993, le mystère de Bartolomé Moya, l'auteur de ce plan machiavélique,
24:41 est enfin dévoilé.
24:42 Un des membres du gang, un certain Manuel Gutiérrez, qui était accro à l'héroïne
24:50 et qui vivait dans le monde de la drogue et de la violence depuis des années, a cru
24:55 que la police était à ses trousses.
24:56 Il s'est présenté de lui-même et a témoigné contre Paige et Moya.
25:01 Ça a été un élément clé dans l'affaire.
25:04 Avec l'aide de l'équipe Hercule, les agents fédéraux piègent un à un les membres
25:09 du gang de Moya.
25:11 On a appris qu'un membre du gang avait plein de petites voitures qu'il déseaussait
25:16 dans son garage.
25:17 Son surnom, c'était Kochiz.
25:20 Il cachait de la dynamite dans des réfrigérateurs dans différents logements sociaux de New
25:25 York.
25:26 Les personnes arrêtées donnaient chacune de nouvelles informations.
25:28 Chaque arrestation les rapproche un peu plus du baron de la drogue.
25:33 En mars 1993, Bartholome Moya est mis en examen pour extorsion en bande organisée, meurtre,
25:42 kidnapping et direction d'une organisation criminelle, une bande de gangsters et de tueurs
25:47 déguisés en policiers s'attaquant à d'autres trafiquants.
25:50 L'équipe Hercule resserre les taux autour du gang de Moya.
25:56 Un des derniers à être capturé est le bras droit du patron, André Paige.
26:02 Avec toutes ces histoires d'usurpation d'identité, il risquait de penser qu'il s'agissait
26:10 de représailles de la part de ses rivaux.
26:12 Et il était essentiel pour nous de faire en sorte qu'il sache qu'on était de la
26:18 police.
26:19 On a donc remis nos uniformes, on a emprunté des voitures au poste de police locale, on
26:28 a attendu qu'il soit découvert et quand l'occasion s'est présentée, on a foncé.
26:34 Il nous a regardé, il a regardé autour de lui, il a vu nos plaques en or et il a souri.
26:41 Il nous a dit "vous n'êtes pas la vraie police, vous êtes qui ?" "T'as raison
26:47 André, on n'est pas la police, on est des agents fédéraux."
26:51 Son sourire a disparu d'un coup.
26:53 Après ça, il n'a plus dit un mot.
26:56 André Page est conduit au centre de détention près du palais de justice afin d'être
27:00 interrogé par le bureau du procureur fédéral.
27:03 L'ascenseur s'est arrêté et là, qui je vois monter ? André Page.
27:09 Je me suis poussé un peu dans le fond de l'ascenseur.
27:14 Il est sorti avant nous, il s'est retourné et il nous a souhaité une bonne après-midi.
27:20 Sacré Page.
27:22 Si André Page est bien connu des services de police, son patron est passé jusqu'alors
27:27 à travers les mailles du filet.
27:29 On cherchait Moya, on a fini par le coincer à Philadelphie.
27:33 Risquant d'être incarcéré dans une prison fédérale, la plupart des hommes de Moya
27:38 ont plaidé coupable et coopéré avec la justice dans l'espoir d'un allègement de peine.
27:43 Leurs témoignages ont permis à l'équipe Hercule de localiser leur chef dans une banlieue
27:47 paisible de la ville de Philadelphie.
27:49 Mais ce dernier n'est pas en fuite.
27:53 Il est venu chercher de l'aide.
27:55 On a reçu un message de Joe Lobu nous disant que la femme de Moya vivait à Camden.
28:01 On l'a mise sous surveillance.
28:03 Comme il ne se manifestait pas, on a débarqué chez elle tôt le mardi matin 3 août.
28:08 On l'a interrogée.
28:09 Elle nous a dit qu'il était à Philadelphie, qu'il souffrait du cœur.
28:12 On lui a demandé l'adresse exacte.
28:14 Elle était très évasive.
28:16 Finalement, elle nous a indiqué le 3131 North Front Street.
28:20 En août 1993, Bartholome Moya est arrêté et placé en détention.
28:27 Il est bien loin de ressembler à un caïd redouté.
28:31 Le marshal chargé de l'affaire m'a dit "J'ai l'impression que ce type ne va pas passer la nuit.
28:39 Il avait l'air très malade."
28:41 On l'avait trouvé dans cet état là.
28:45 Âgé de 35 ans, l'homme vient de subir une crise cardiaque.
28:49 Il souffre d'insuffisance cardiaque congestive.
28:52 On nous a informé qu'il n'était pas en état d'assister au procès, ni même d'aller en prison.
28:58 Il allait mourir.
29:00 Les médecins lui donnent 6 mois à vivre.
29:02 Son avocat demande instamment au juge de classer l'affaire.
29:06 J'ai dit au juge qu'il allait mourir, qu'il ne pouvait pas aller au tribunal,
29:12 qu'il allait s'effondrer la tête la première.
29:15 Edelstein a fait valoir que Moya était très malade,
29:19 qu'il n'allait jamais supporter l'épreuve du procès,
29:24 et que par conséquent, la mise en examen devait être annulée.
29:29 Pour notre part, nous estimons qu'il y a beaucoup de gens malades dans le système de justice pénale
29:37 et que ce n'est pas une excuse.
29:39 Mais le juge n'a rien voulu savoir.
29:41 Pour lui, cet homme allait mourir et il fallait classer l'affaire sans suite.
29:44 Dans le cas où il survivrait, on pourrait toujours le remettre en examen.
29:49 Et c'est comme ça que Moya a été libéré.
29:51 En 30 ans de carrière, j'ai couvert beaucoup de procès pour homicides.
29:56 J'ai vu des procès ajournés pour des raisons de santé.
29:59 J'ai vu des prévenus reconnus coupables et condamnés,
30:02 mais autorisés à purger leur peine à domicile à cause de problèmes de santé.
30:06 Mais je n'ai encore jamais vu une chose pareille.
30:11 En octobre 1993, Bartolome Moya retourne chez lui à Philadelphie
30:15 pour passer ses derniers jours en famille.
30:18 On était sûr qu'il n'allait pas attendre bien gentiment la mort.
30:23 Il avait survécu au pire.
30:26 Il était robuste.
30:29 S'il y avait un moyen de s'en tirer, il allait le trouver.
30:32 Moya a été adressé par son médecin au centre médical de l'université Temple.
30:40 L'hôpital de l'université Temple n'avait pas d'autres renseignements sur Moya
30:44 que ce qu'il avait fourni.
30:46 En 1984, le Congrès adopte une loi sur les transplantations d'organes,
30:53 visant à nationaliser et à rationaliser le don d'organes
30:56 et les critères d'admission en liste de greffe.
30:59 L'admissibilité est basée sur des critères médicaux et scientifiques.
31:05 La question qu'on se pose, c'est de savoir si cet organe
31:09 va permettre de sauver la vie du patient.
31:11 On ne porte pas de jugement moral.
31:13 On considère uniquement les besoins scientifiques et médicaux.
31:17 Il remplit le questionnaire.
31:20 Il dit aux médecins qu'il travaille dans le secteur des voyages organisés,
31:24 qu'il a deux garçons et une fille qu'il adore.
31:27 Il passe devant la commission, comme tout le monde.
31:33 Moya a indiqué qu'il n'avait pas d'argent.
31:35 Et grâce à ça, et au fond débloqué par l'université Temple,
31:41 il s'est retrouvé en haut de la liste.
31:43 Moins de quatre mois plus tard, en février 1994,
31:51 une vente de drogue tourne mal dans le Bronx.
31:54 Les gens se sont rendus compte qu'il y avait un problème.
31:59 Une vente de drogue tourne mal dans le Bronx.
32:02 Quelle coïncidence.
32:04 Un type est abattu sur l'ancien territoire de Monsieur Moya.
32:09 Et c'est un donneur parfaitement compatible.
32:12 Cet individu est absolument sans pitié avec ses semblables.
32:20 En gros, ce coeur, il l'a volé.
32:28 Ce qui est comble, c'est que vous et moi avons payé pour cette greffe de coeur.
32:32 Tout a été financé par Medicaid.
32:34 Et en 1994, quand on lui a fait sa greffe,
32:39 l'opération coûtait dans les 200 000 dollars.
32:43 J'avais l'intention de l'arrêter et de le ramener à New York
32:49 dès qu'il serait en état de voyager.
32:51 Moins d'un mois après l'opération,
32:54 les officiers de la police fédérale se présentent à l'hôpital.
32:58 On a mis l'hôpital sous surveillance.
33:00 Je me souviens, j'étais dans la salle d'attente.
33:03 Un type portant un masque blanc est entré dans la pièce.
33:06 Je l'ai reconnu, mais il avait beaucoup changé.
33:08 Avec ce nouveau coeur, il marchait d'un pas plus souple.
33:12 On aurait dit qu'il rebondissait.
33:14 Il n'a pas fait attention à nous jusqu'à ce qu'on s'approche et qu'on l'empoigne.
33:18 C'est là qu'il a compris.
33:20 Il a baissé les yeux, il était déçu.
33:23 Il ne s'attendait pas à être arrêté à nouveau.
33:27 Bartholomé Moya est transféré en ambulance à 150 km de l'hôpital,
33:31 jusqu'au Palais de Justice de New York.
33:33 Le juge n'était pas très content.
33:38 Pour lui, j'avais agi un peu imprudemment.
33:40 Les médecins avaient peur que le coeur soit rejeté.
33:45 Il avait un traitement à suivre.
33:46 J'ai dit au juge qu'il devrait laisser Moya retourner à l'hôpital le temps qu'il récupère.
33:54 Le procureur a demandé « et s'il s'échappe ? »
33:57 J'ai fait remarquer que c'était très facile pour lui de s'évader.
34:02 J'ai répondu « s'il s'échappe, il va devoir emporter tout l'hôpital avec lui. »
34:08 L'homme doit prendre des médicaments sans interruption pour éviter le rejet de la greffe.
34:15 Des experts médicaux ont affirmé qu'en prison,
34:19 il lui serait difficile d'obtenir le traitement anti-rejet dont il avait besoin.
34:25 Je me souviens que le juge a dit qu'il était encore très très fragile.
34:32 Que s'il s'enfuyait, il mourrait.
34:35 Et c'est comme ça que Moya a été à nouveau relâché.
34:41 Bartholomé Moya est libéré sous caution de 250 000 dollars
34:48 et assigné à résidence à Philadelphie.
34:52 Peu après, on a arrangé un rendez-vous à New York pour pouvoir revoir le dossier.
34:57 Il nous a dit qu'il venait.
35:00 10 heures, 11 heures, pas de Moya.
35:04 J'ai reçu un coup de fil d'un de mes collègues qui m'a dit
35:08 « le type que vous avez assigné à résidence, il a coupé son bracelet et il a disparu. »
35:13 On était revenu à la case départ.
35:20 Vous prenez le chef présumé d'un grand gang de trafiquants de drogue.
35:23 Vous lui donnez un nouveau cœur, vous le libérez sous caution.
35:27 À votre avis, qu'est-ce qu'il va faire ?
35:31 Bartholomé Moya est retourné dans l'ombre où il avait prospéré pendant des années.
35:38 On a lancé une véritable chasse à l'homme.
35:42 24 heures sur 24, non-stop.
35:45 C'était la troisième fois qu'on le cherchait et on ne savait même pas si on allait le trouver.
35:49 C'était très frustrant.
35:51 Ce nouveau cœur, je voulais l'envoyer battre derrière les barreaux.
35:56 En mai 1994, Bartholomé Moya est assigné à résidence en attente de son procès.
36:03 Poursuivi pour de nombreux chefs d'accusation, dont meurtre et trafic de stupéfiants,
36:09 il a été renvoyé chez lui par le juge pour récupérer de sa grève du cœur.
36:13 Quelques semaines plus tard, l'homme que la police a traqué en vain pendant des années
36:18 disparaît sans laisser de traces, le jour même où il a rendez-vous avec son avocat.
36:23 Je me suis dit qu'on allait le retrouver mort dans le métro à cause des médicaments anti-rejet.
36:33 Depuis son opération en février, Moya suit un traitement spécifique pour éviter que son nouveau cœur ne soit rejeté par son organisme.
36:45 Lors de sa précédente visite, il m'avait montré toute une valise remplie de médicaments, de seringues, etc.
36:51 Ce type était accusé de crimes extrêmement violents.
36:56 Il dirigeait un important réseau de kidnapping et de trafic de drogue.
37:00 Ces médicaments sont assez faciles à trouver sur le marché noir.
37:04 J'ai contacté son avocat.
37:07 Il pensait qu'il était peut-être mort quelque part et qu'on n'avait pas retrouvé le corps, ce qui m'a paru absurde.
37:14 À sa place, je serais allé à University Heights, au nord de Manhattan, une grosse communauté latino, et j'y serais resté.
37:22 C'est la planque idéale.
37:26 On a mis des mois à le localiser.
37:29 Il avait décidé de fuir la justice américaine et de retourner dans son pays natal, la République dominicaine,
37:42 pour échapper à la prison.
37:44 C'était frustrant parce qu'il avait un atout.
37:50 Il savait, comme tout le monde à l'époque,
37:52 que son pays n'extradait pas ses ressortissants.
37:56 Joe Lobu et la police fédérale font pression sur les autorités de Saint-Domingue pour obtenir leur collaboration.
38:09 On les a renseignés sur sa famille, ses amis, les endroits qu'ils fréquentaient. On n'a négligé aucun indice.
38:17 À une heure du matin, ils m'ont appelé pour me dire qu'ils l'avaient arrêté.
38:23 Même s'il n'y a pas d'extradition là-bas, ils ont accepté de le placer en détention provisoire
38:32 et de voir s'ils consentaient à signer un document autorisant son extradition et à retourner aux États-Unis.
38:39 Je pense qu'on lui a laissé le choix.
38:41 Tu peux rester en prison ici aussi longtemps que tu veux, mais on n'a pas les médicaments dont tu as besoin.
38:46 Ou alors tu prends la viande de ton plein gré et tu retournes aux États-Unis.
38:51 Je suis arrivé au poste de police locale. Il était assis, menotte aux poignets. Il m'a regardé
38:59 et il a secoué la tête.
39:02 Le cauchemar recommençait. J'étais toujours là.
39:07 On a réuni une équipe de tournage, on s'est précipité à l'aéroport JFK et on a pu le filmer à sa descente de l'avion.
39:14 Il l'avait ramené et pour la troisième fois, il allait comparaître devant le tribunal.
39:22 Une fois de retour, il a essayé de coopérer pour obtenir une réduction de peine.
39:28 Ses informations étaient dépassées. Je doute qu'il nous ait dit la vérité.
39:35 Chef d'une vaste organisation de tueurs et de trafiquants de drogue déguisés en policiers, Bartholome Moya finit par plaider coupable.
39:42 Après tout le mal qu'on s'était donné, j'étais persuadé que ce coup-là, il n'allait pas s'en tirer. On entamait le dernier chapitre.
39:51 Il a été accusé de 13 homicides, mais il en a probablement commis une trentaine.
39:57 Pour moi, il aurait dû être condamné à mort.
40:03 En septembre 1996, Bartholome Moya échappe à la peine capitale. Il est condamné à 25 ans de réclusion.
40:10 Moya ne se sentait pas obligé d'adopter les règles de vie qui lui étaient imposées.
40:18 Quand vous avez eu une grève du cœur, vous êtes tenu de suivre un régime très particulier.
40:24 On pourrait se dire qu'en prison, c'est plus facile à faire,
40:29 mais visiblement, ce n'était pas dans les cordes d'un homme comme Monsieur Moya.
40:34 Après avoir échappé à la peine de mort, Bartholome Moya meurt en prison le 26 mars 1999,
40:40 moins de trois ans après son incarcération.
40:43 S'être donné tout ce mal pour apprendre qu'il était mort en prison, pour moi, c'est du gâchis.
40:51 Comme je l'ai dit, je voulais que ce cœur batte derrière les barreaux,
40:55 mais ça aurait été beaucoup plus plaisant de savoir qu'il avait été attribué à une personne qui le méritait vraiment.
41:01 C'est très déroutant d'entendre les gens se demander si une personne mérite ou non une transplantation d'organes.
41:08 Même les détenus y ont droit.
41:18 Un jour, ils sortiront de prison, et avec un peu de chance, ils se réinserreront dans la société.
41:26 Ni Bartholome Moya, ni son bras droit, André Page, n'en auront l'occasion.
41:32 Ce dernier a été condamné à 35 ans de prison.
41:34 Ironie du sort, Page, qu'on croyait en pleine forme, dont on disait qu'il allait tous nous enterrer,
41:40 est mort lui aussi en prison, à cause d'un problème de foi, au bout de deux à trois ans de détention.
41:46 C'est un homme qui a été condamné à 35 ans de prison,
41:52 à cause d'un problème de foi, au bout de deux à trois ans de détention.
41:56 Il était comme un oiseau en cage. En prison, on s'atrophie, et il ne l'a pas supporté.
42:02 Page et Moya pensaient pouvoir vivre hors la loi, dans la violence.
42:08 C'est difficile de vivre aussi intensément le jour comme la nuit.
42:14 Courir, bouger sans arrêt, changer de nom...
42:16 Les gens finissent par s'épuiser, ils commettent des erreurs.
42:20 On finit généralement par les arrêter.
42:23 Ils ont fait tout ça pour rien. Ils ont perdu leur argent, leur liberté et leur vie.
42:31 C'est la mort de tous.
42:33 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org