L'Heure des Pros 2 Été (Émission du 28/07/2023)

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Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00 Il est presque 20h sur CNews, très heureux de vous retrouver pour L'heure des pros 2
00:03 avec le sociétaire de L'heure des pros, Georges Fenech. C'est le début de notre
00:06 week-end Georges, cinq émissions ensemble. Je m'en réjouis.
00:08 Michel Taubes, William Tay et Noemi Alioua, bonsoir à tous les quatre.
00:13 On commence tout de suite par cet accident de la route, ce drame dans les
00:16 Yvelines qui a fait deux morts. Vous savez cet accident de bus, ce bus qui a
00:20 voulu éviter une voiture qui roulait à contre-sens, voiture conduite par un
00:24 jeune homme de 23 ans qui était sous l'emprise d'alcool. On écoute tout de
00:27 suite la procureure de la République de Versailles qui a fait le point vers 18h
00:31 sur l'accident. Ce jour, 28 juillet 2023, aux alentours de 7h du matin, sur la
00:38 commune de Mésières-sur-Seine, route départementale D113, un accident
00:43 mortel de la circulation est survenu entre deux véhicules. Ces véhicules
00:48 étaient d'une part un bus qui transportait une quarantaine de personnes,
00:53 peut-être un petit peu plus, ça restera à déterminer, et d'autre part un véhicule
00:56 dit plus léger, il s'agissait d'une Clio qui comprenait à son bord
01:01 uniquement le conducteur. S'agissant du véhicule, il appartient à son conducteur,
01:07 je vous en dirai un mot évidemment tout à l'heure, c'est un véhicule qui est en
01:11 règle, de même que son conducteur qui était également en règle, titulaire de
01:15 son permis de conduire depuis trois ans environ, et il avait l'intégralité de
01:18 ces douze points. Alors s'agissant des victimes de l'accident,
01:25 nous déplorons, vous le savez, deux victimes qui sont quasiment immédiatement
01:30 décédées des suites de l'accident. S'agissant des autres personnes, et
01:34 notamment de celles qui étaient grièvement blessées ce matin, il y avait
01:37 donc cinq personnes qui avaient été déclarées en état d'urgence absolue,
01:43 dont un certain nombre avec un pronostic vital engagé, ce soir, alors sous
01:49 réserve évidemment d'informations plus objectivées, beaucoup plus certifiées,
01:55 mais ce soir il semblerait que les nouvelles soient plutôt rassurantes ou
01:59 plus rassurantes, puisque à l'heure où je vous parle, une seule personne serait
02:04 encore placée en pronostic vital engagé.
02:08 Voilà donc une personne est toujours entre la vie et la mort, donc ce jeune
02:11 homme de 23 ans qui conduisait cette Clio qui roulait à contresens avait 2,04
02:16 grammes d'alcool dans le sang, c'est quatre fois plus que la limite autorisée.
02:21 On réécoute la procureure.
02:23 Le conducteur de la Clio qui lui-même a été blessé,
02:26 puisqu'il s'est fait opérer cet après-midi d'une fracture du bras, il est
02:30 toujours d'ailleurs hospitalisé et lui-même n'a pas encore été auditionné.
02:34 Il est actuellement placé en garde à vue depuis ce matin.
02:38 Ce que je peux vous indiquer concernant ce conducteur, c'est que la prise de sang
02:42 qui a été effectuée évidemment immédiatement après son interpellation
02:46 a permis de donner un résultat et nous pouvons indiquer que son alcoolémie est
02:51 fixée à 2,04 grammes.
02:54 Il avait été en revanche déclaré négatif au test concernant les stupéfiants.
03:01 Georges Vennec, ancien magistrat, on va voir quelle est la suite de l'enquête
03:05 mais si ce jeune homme de 23 ans est condamné, il ira forcément en prison ?
03:10 C'est les juges qui décideront, il y aura une instruction, donc c'est une instruction
03:13 qui décidera effectivement s'il y a lieu de le placer sous mandat de dépôt.
03:17 Souvenez-vous dans l'affaire Pierre Palmade, les juges l'avaient placé en détention
03:22 dans un premier temps avec le critère du risque de récidive.
03:26 Là il y a deux morts à la différence de l'affaire Palmade.
03:28 Là c'est un accident très grave, deux morts et un taux d'alcoolémie très élevé,
03:34 limite coma éthylique, 2 grammes.
03:36 L'équivalent de deux bouteilles de vin.
03:38 Deux bouteilles de vin à 7h du matin, un comportement extrêmement fautif
03:42 qui entraînera des sanctions sans aucun doute à terme très lourdes
03:46 et sur la peine principale, c'est-à-dire l'emprisonnement et l'annulation du permis de conduire.
03:52 Il en court quand même 7 ans d'emprisonnement et encore si une troisième circonstance aggravante
03:58 venait à être établie, par exemple l'excès de vitesse, pour l'instant on n'en est pas certain,
04:03 il en court même 10 ans d'emprisonnement.
04:05 Alors ça ce sont des peines théoriques, mais il est certain que la peine sera très lourde.
04:09 William, le gouvernement présentait justement il y a quelques semaines l'homicide routier
04:14 pour rebaptiser l'homicide involontaire dans justement ce type de drame
04:19 parce que évidemment cette appellation "homicide involontaire"
04:21 c'est insupportable pour les familles.
04:23 On a cité Pierre Palman, on peut aussi citer ce qui est arrivé au fils du chef Yannick Alenau.
04:28 C'est une bonne solution de rebaptiser l'homicide involontaire en homicide routier
04:33 même si on ne change pas l'échelle de la peine.
04:36 En politique vous avez deux choses, le symbole et les actes concrets.
04:38 D'un point de vue symbolique, il est normal que lorsque vous commettez par le biais d'un accident,
04:44 soit sous la compte de prise de stupéfiants, soit parce que vous êtes alcoolisé, un décès,
04:49 on n'appelle pas ça un homicide involontaire.
04:51 De la part de la famille des victimes, si par cas il y a des victimes,
04:54 vous imaginez si par cas vous êtes dans une voiture, que vous perdez votre conjoint ou votre conjointe
04:58 ou vos enfants dans un accident de voiture et que...
05:00 Aujourd'hui encore on appelle ça homicide involontaire.
05:02 Alors actuel, c'est-à-dire que si par cas cette affaire est jugée, ce sera un homicide involontaire.
05:05 Et c'est le chef Yannick Aneau qui est monté en première ligne dans les médias pour dire que c'était totalement insupportable.
05:08 Tout à fait. Donc d'un point de vue symbolique, c'est intéressant.
05:11 D'un point de vue concret, moi je pense que ce n'est pas proportionné.
05:14 Tout simplement parce que ce qui fonctionne en France et ce qui devrait fonctionner,
05:18 c'est le principe de responsabilité.
05:19 C'est-à-dire que lorsque vous commettez un acte, la peine que vous devez à la société
05:23 et la peine que vous devez réparer à la victime, soit proportionnelle au dégâts que vous avez causé.
05:27 Lorsque vous conduisez maladroitement ou vous conduisez sous l'emprise de stupéfiants ou d'alcool
05:32 et que vous conduisez à un décès de quelqu'un ou à une paralysie à vie,
05:35 est-ce qu'il est normal de faire seulement un an, deux ans ou trois ans de prison ?
05:39 Il faudrait que la peine que vous causez soit proportionnelle au dégâts que vous causez.
05:43 Georges, la possibilité de condamner lourdement une personne qui en plus a des circonstances aggravantes
05:49 comme l'alcool ou les stupéfiants existe.
05:52 Le problème, c'est que les magistrats ne prononcent pas des peines suffisamment lourdes
05:56 du point de vue des familles de victimes.
05:58 Alors, c'est un dossier, ce sont des individus, chacun a un profil, chacun a un passé judiciaire,
06:05 tout ça doit rentrer en ligne de compte si vous voulez.
06:08 Mais, d'expérience je vous parle, puisque je suis occupé de ce type d'affaires,
06:14 c'est très rare lorsqu'il y a de l'emprisonnement ferme et de longue durée, c'est très rare.
06:18 Il faut changer le logiciel, comme on dit souvent ici,
06:21 la mentalité sur ce type d'affaires qui trouble vraiment gravement l'entre-public.
06:26 On a plus de 3000 morts par an, la conduite selon prise d'état alcoolique ou stupéfiante,
06:31 c'est la deuxième cause des accidents mortels.
06:34 Donc, il faut que la répression soit vraiment implacable.
06:38 Michel, il faut des peines plus sévères ?
06:39 Oui, l'exemplarité c'est notamment le retrait du permis de conduire à vie, par exemple,
06:43 lorsque un homicide routier entraîne la mort de personnes innocentes.
06:49 Effectivement, je pense qu'il faut des actes qui soient à la fois symboliques et dissuasifs.
06:53 Une personne qui commet un tel acte ne doit plus circuler sur la voie publique,
06:58 ce n'est pas être excessif que de le dire,
07:00 c'est également se protéger contre de possibles récidives de sa part.
07:05 Et effectivement, l'alcoolémie est avec la vitesse une des deux principales causes de mortalité sur la route.
07:10 Donc, prenons des mesures très fortes,
07:12 et notamment le retrait à vie du permis de conduire, je pense que ça aurait du sens.
07:16 Chaque année en France, près de 23% des accidents mortels
07:19 sont dus à une prise excessive d'alcool, Noemi.
07:21 Oui, c'est terrible et je rejoins tout à fait mon confrère.
07:24 Je pense que la justice doit être sévère, alors on verra ce qu'il en sera après l'enquête.
07:29 Mais vous savez, lorsque ce genre d'affaire n'est pas jugé suffisamment sévèrement,
07:34 cela participe à creuser encore le décalage entre la justice et le peuple,
07:40 et ce sentiment d'injustice qui se développe, l'impopularité de la justice,
07:44 lorsque ce genre d'affaire n'est pas suffisamment bien traité, ou en tout cas pas assez sévèrement.
07:48 Vous l'avez dit, il y a une forme de comportement totalement irresponsable
07:52 de la part de l'automobiliste qui s'est mis en danger, qui a mis la vie des autres en danger.
07:57 Et donc, bien sûr, que les familles de ces victimes vont réclamer une peine
08:01 qui est à la hauteur de la souffrance qu'ils sont en train de vivre aujourd'hui.
08:05 Il y a eu un drame, vous l'avez dit, il y a eu des vies brisées, il y a eu deux morts.
08:08 Et donc, d'abord, peut-être on peut avoir aussi, si vous voulez,
08:11 quelques mots de compassion pour ces familles qui aujourd'hui sont en France,
08:14 et d'autre part reconnaître le comportement totalement irresponsable de cet automobiliste.
08:18 Vous l'avez dit, quasiment deux bouteilles d'alcool.
08:22 C'est-à-dire que cette personne, elle s'est enfilée deux bouteilles avant de prendre le volant.
08:25 Et donc, là, il y a véritablement...
08:27 Comme vous disiez, Georges, proche du coma éthylique.
08:28 Absolument.
08:29 D'autres auraient fait des comas éthyliques.
08:31 Absolument.
08:32 Voilà, donc c'est un comportement qui est irresponsable, qui doit être jugé comme tel.
08:35 Sinon, encore une fois, on peut comprendre le sentiment de frustration
08:38 et d'impopularité qui se développe vis-à-vis de la justice.
08:41 Et les deux passagers décédés sont un homme et une femme, deux adultes nés en 1959 et 1969.
08:48 Sans transition.
08:49 Éric Dupond-Moretti sera bel et bien jugé pour prise illégale d'intérêt.
08:53 Il va passer dans quelques mois devant la CJR, la Cour de justice de la République,
08:57 qui juge les ministres.
08:59 Et pour...
09:00 C'est une première.
09:00 Et pour la première fois, un ministre de la justice, en exercice,
09:04 sera jugé devant cette fameuse CJR.
09:06 Le point avec Noémie Schultz.
09:09 L'audience devant la Cour de justice de la République pourrait se tenir à la fin de l'année 2023
09:14 ou en tout début 2024, une situation totalement inédite,
09:18 avec un ministre de la justice en exercice qui comparaît devant cette juridiction spéciale,
09:23 la seule habilité à poursuivre et juger des ministres pour des actes commis
09:27 dans l'exercice de leur fonction.
09:29 Un cas d'école intenable nous confiait il y a quelques semaines un haut magistrat.
09:33 Imaginez-vous, le procureur général va devoir requérir contre son ministre.
09:38 Dans cette affaire, Éric Dupond-Moretti a toujours contesté les faits qui lui sont reprochés,
09:41 à savoir avoir profité de sa nomination comme ministre de la justice
09:45 pour régler ses comptes avec des magistrats auxquels il avait été confronté quand il était avocat.
09:50 Il a toujours expliqué avoir agi en suivant les conseils de son administration.
09:54 Il a toujours exclu le fait de démissionner.
09:57 Il se dit même impatient de pouvoir prouver son innocence.
10:01 Je suis d'abord à la tâche, vous l'avez vu, et puis je répondrai le moment venu.
10:07 Chaque chose en son temps.
10:09 Éric Dupond-Moretti comparaîtra, on le rappelle, devant 15 juges de la Cour de justice de la République,
10:15 3 magistrats professionnels de la Cour de cassation et 12 parlementaires,
10:20 6 issus de l'Assemblée nationale, 6 issus du Sénat.
10:24 Georges Fenech, c'est une situation totalement inédite et comme le disait Noemi,
10:28 les magistrats s'en inquiètent déjà.
10:31 Mais oui, comprenez bien que ça pose un problème institutionnel en fait.
10:34 Il ne s'agit pas de remettre en cause la présomption d'innocence.
10:37 M. Dupond-Moretti, garde des Sceaux, a le droit à la présomption d'innocence.
10:41 Je ne me place pas sur ce terrain-là.
10:43 Il y a un autre problème qui me paraît insoluble en l'État,
10:48 si M. Dupond-Moretti garde la plénitude de toutes ses fonctions.
10:52 Il va être jugé par la Cour de justice de la République.
10:56 On vient de le rappeler, la Cour de justice de la République est composée de 3 magistrats professionnels
11:01 sur lesquels le garde des Sceaux a une autorité de tutelle administrative.
11:06 D'ailleurs, il s'est bien gardé de nommer le successeur de François Mollins,
11:10 qui est aujourd'hui Rémi Etz à la Cour de cassation,
11:12 sachant que c'était ce magistrat-là qui allait requérir.
11:14 Donc, il avait déjà dû se déporter sur cette question-là.
11:18 3 magistrats sur lesquels il a quand même une autorité de tutelle administrative
11:22 qui vont le juger.
11:22 Vous voyez la situation paradoxale.
11:25 Mais les parlementaires, vous avez 6 députés et 6 sénateurs qui siègent.
11:30 Ce sont des parlementaires qu'il va croiser le lundi à l'Assemblée nationale
11:34 et le mardi, il les retrouvera en robe, parce qu'ils mettent la robe, les parlementaires aussi,
11:38 pour être jugés.
11:39 Il y a quelque chose qui ne va pas.
11:41 Donc, moi, je ne suis pas de ceux qui crient au loup ou qui demandent la démission du garde des Sceaux,
11:46 mais je ne vois pas comment il pourrait éviter, pendant la période du procès
11:51 et jusqu'à la décision finale, de se mettre en retrait de ses fonctions.
11:57 Et ça, c'est tout à fait possible.
11:59 Souvenez-vous, par exemple, le courant d'hôtel registre, Edouard Philippe
12:02 avait récupéré le portefeuille du ministre de l'Intérieur qui était vacant.
12:05 Il l'avait récupéré comme Premier ministre.
12:06 Quelques semaines après la démission de Gérard Collomb pour tout autre chose.
12:10 Tout autre chose.
12:10 Donc, ce que je veux dire par là, c'est qu'on ne peut pas être jugé
12:13 par ceux sur lesquels vous avez soit une autorité de tutelle administrative,
12:16 soit une autorité morale politique, parce que parmi les députés,
12:19 il y aura des gens de renaissance, avant de voir le juger.
12:23 Or, il a une autorité politique morale sur ces députés-là,
12:26 qui va croiser à l'Assemblée nationale.
12:28 Il va peut-être soutenir des textes en leur présence.
12:30 Donc, on voit bien qu'il y a là un problème de compatibilité
12:34 pendant la période du conseil.
12:35 Pour la première ministre, il n'y a pas de problème,
12:37 puisque Matignon nous fait savoir qu'Éric Dupond-Moretti
12:39 garde toute la confiance d'Élisabeth Borne.
12:41 Et puis, Michel, savez-vous qui, en mars 2017, a prononcé la phrase suivante ?
12:46 Dans le principe, un ministre doit quitter le gouvernement lorsqu'il est mis en examen.
12:50 Alors, ça peut être Emmanuel Macron.
12:52 Voilà.
12:52 Je n'avais pas regardé le courant.
12:54 Mais oui, effectivement, il y a un peu de poids de mesure.
12:57 Mais j'ai envie de vous dire.
12:58 Et je rappelle que François Beyroux, garde des Sceaux,
13:01 avait démissionné, avait fait quelques mois à peine à la chancellerie.
13:04 Mais la jurisprudence Macron en matière de...
13:07 Ça a changé.
13:07 ... a beaucoup évolué.
13:10 Non, il y a eu un remaniement ministériel il y a quelques semaines.
13:13 C'est à ce moment-là qu'il fallait demander à Éric Dupond-Moretti
13:15 de prendre de la distance,
13:17 parce que je pense qu'il savait que la saisine, que le procès auraient lieu.
13:22 Donc, je pense effectivement que la doctrine qu'a adoptée Emmanuel Macron
13:26 en choisissant Éric Dupond-Moretti,
13:28 qui n'est quand même pas n'importe quel avocat,
13:30 qui est une grande gueule, une grande gueule des palais,
13:33 en le prenant comme ministre de la Justice,
13:36 de toute façon, il assumait dès le départ
13:38 le fait que la relation entre ce garde des Sceaux un petit peu inédit
13:42 et les différents corps de la Justice serait compliquée.
13:45 Donc, je pense effectivement qu'il va garder sa ligne,
13:48 peut-être par fierté, par excès d'orgueil.
13:51 Mais malheureusement, ça pose...
13:53 ça jette un peu le discrédit en termes d'image
13:57 sur des relations déjà considérées comme un peu incestueuses
14:01 entre la Justice et la politique quand il s'agit de juger des politiques.
14:04 Donc, ce n'est vraiment pas contribué, j'ai envie de dire, à l'apaisement du climat.
14:09 Alors, Jordan Bardella a réagi.
14:11 Un ministre de la Justice en procès pour prise illégale d'intérêt.
14:13 La défiance de notre police envers une partie de la magistrature.
14:16 La violation de la séparation des pouvoirs par le président lui-même.
14:18 La France s'enfonce dans une crise institutionnelle.
14:21 William Tay, vous êtes d'accord ou pas ?
14:23 La France est dans une crise institutionnelle,
14:24 mais pas en raison de l'affaire de Dupond-Moretti,
14:27 c'est en raison de la fronde ou des arrêts maladie de la police.
14:29 On va en parler dans un instant.
14:30 Le pouvoir politique n'est pas capable de tenir, mais c'est un autre sujet.
14:32 Moi, je vais être très simple.
14:34 Éric Dupond-Moretti est l'un des ministres de la Justice les plus mauvais
14:37 de la cinquième avec Taubira.
14:38 Donc, moi, je pense qu'il ne devrait pas rester.
14:40 Par contre, je pense qu'il faut se battre au nom de principes
14:42 et qu'en l'occurrence, pour ces principes-là,
14:45 je pense qu'il doit rester ministre de la Justice et je vais expliquer pourquoi.
14:47 Si par cas...
14:48 En trois points ou pas ?
14:49 Non, même pas un seul point.
14:50 Si vous dites que Dupond-Moretti doit démissionner,
14:54 doit être infiltré dans le cadre d'un remaniement ou doit partir
14:56 avant un procès, vous remettez en cause la présomption d'innocence,
14:59 c'est-à-dire que c'est les juges qui décident et qui reprennent la main
15:02 sur le pouvoir politique et qui décident qui est capable de rester ministre ou pas.
15:06 Or, les seuls capables de dire qui doit rester ministre ou pas,
15:08 c'est le peuple français qui doit décider à travers une élection,
15:11 que ce soit l'élection du président de la République
15:13 ou l'élection législative pour pouvoir démettre un gouvernement.
15:16 Or, Éric Dupond-Moretti, pour l'instant, est présumé innocent.
15:19 Et en l'occurrence, il a en capacité de se défendre.
15:21 C'est quand même très compliqué d'avoir un garde des Sceaux
15:23 qui représente quelque part les magistrats,
15:26 qui va être jugé par la CJR.
15:29 Ça paraît quand même complètement incompatible.
15:31 D'une part, les députés seront indépendants.
15:34 C'est pas tenable, vous dit un ancien magistrat.
15:35 Et deuxième point, je pense que les juges ont démontré ces derniers temps,
15:39 et notamment sur l'affaire qui nous occupe, notamment sur celle des policiers,
15:42 qu'ils sont très indépendants du pouvoir politique.
15:44 Ils sont capables de prendre des décisions contre le pouvoir politique,
15:46 que ce soit le Conseil d'État, que ce soit la Cour de cassation.
15:48 Et le Conseil constitutionnel, vous savez très bien, Georges,
15:51 que les magistrats s'inscrivent de plus en plus quasiment en opposition
15:53 contre le pouvoir politique.
15:54 Je suis d'accord avec ce que vous dites, si ça avait été n'importe quel autre ministre.
15:57 Ministre de l'Économie.
15:58 Oui, là, c'est le ministre de la Justice.
16:00 Là, c'est un ministre qui a autorité sur ceux qui vont le juger.
16:03 Vous comprenez le problème que ça pose ?
16:04 Il a autorité sur ceux qui vont le juger.
16:07 C'est-à-dire qu'il a entre ses mains leur carrière future, etc.
16:11 C'est pas possible.
16:12 Il y a un problème de compatibilité.
16:14 Il va se retrouver dans une situation intonante.
16:17 Et je pense que ce n'est pas rendre service à l'institution judiciaire
16:21 que de se maintenir de cette façon-là.
16:23 Moi, je ne réclame pas la démission.
16:24 Ce n'est pas du tout ce que je dis.
16:26 Je dis que pendant la période du procès,
16:28 en plus, il va être accapéraillé par des audiences qui vont être très longues.
16:31 Vous comprenez bien.
16:31 Ça peut durer combien de temps d'ailleurs, Georges ?
16:33 Il ne va pas s'occuper de son ministère.
16:34 Il faut protéger l'institution judiciaire.
16:36 La seule manière possible, c'est de se mettre en retrait.
16:38 Laurent Fabius, quand il avait été poursuivi devant la Cour de justice de la République,
16:42 président de l'Assemblée nationale, s'était mis momentanément en retraite.
16:44 Ça peut durer combien de temps ?
16:45 Ça peut durer combien de temps, un procès devant la CJR ?
16:47 Cour de justice de la République ?
16:48 Ça peut durer trois mois, quatre mois.
16:50 C'est vrai que Noemi, ça paraît complètement incompatible.
16:52 Ça paraît complètement incompatible, mais je vous rejoins.
16:54 Il faut se méfier du gouvernement des juges.
16:56 Ce n'est pas aux juges de faire l'appui et le beau temps au sein des justices.
16:58 Mais je vous rejoins aussi, la situation, elle est intonable.
17:01 L'image qu'on renvoie, elle est intonable.
17:03 C'est donc un ministre de la justice qui est renvoyé en procès
17:05 pour prise illégale d'intérêt.
17:07 C'est kafkaïen.
17:08 Moi, ça me rappelle quand on a eu un ministre de l'économie,
17:11 Causac, qui professait à l'Assemblée nationale contre l'évasion fiscale.
17:14 C'est tartuffe.
17:15 Ou encore, il y a quelques jours, lorsque vous...
17:17 Jérôme Causac, c'est différent parce que ça s'est révélé vrai,
17:19 son compte en Suisse.
17:20 Là, attention, Éric Dupond-Moretti est présumé innocent.
17:24 Il s'était mis en retrait du dossier aussi.
17:26 Oui, mais vous avez de la tartuffe.
17:27 Il a fini par démissionner.
17:28 Mais Causac avait avoué, surtout.
17:30 Après avoir menti pendant de nombreuses semaines.
17:34 Moi, je vous dis, on a une conséquence déjà très concrète
17:36 de cette situation ubuesque.
17:38 Si je trouve le ministre de la Justice
17:40 particulièrement discret cette semaine,
17:42 alors qu'il a son collègue de l'intérieur...
17:44 On va l'écouter dans un instant, sur la fronte de la police.
17:47 ...pour défendre les policiers.
17:48 Mais du coup, je trouve Éric Dupond-Moretti
17:50 presque un peu empêché...
17:51 Vous me faites la transition, Michel.
17:52 ...de défendre la justice.
17:53 On voit bien qu'il est dans une situation
17:55 qui est politiquement difficilement tenable.
17:56 Vous me faites la transition.
17:57 Éric Dupond-Moretti, qui était en déplacement
17:59 dans le sud de la France, il a appelé justement,
18:00 après les propos de Gérald Darmanin hier,
18:03 à respecter la justice.
18:05 Ce dont la justice a d'abord besoin,
18:09 et surtout besoin.
18:11 Elle a besoin, comme les policiers, de respect.
18:15 Elle a besoin d'indépendance.
18:17 Elle a besoin qu'on la laisse travailler.
18:21 Et il y a trois ans que je dis,
18:23 et je le redis aujourd'hui,
18:25 que la justice ne se rend pas dans la rue,
18:27 elle ne se rend pas sur les plateaux de télévision,
18:30 elle se rend dans les palais de justice.
18:33 Et quand on n'est pas content d'une décision,
18:35 on utilise les voies de recours
18:37 que nous autorise le code de procédure pénale.
18:40 Il y avait une image très forte hier,
18:42 c'est dans le commissariat du 19e arrondissement de Paris.
18:46 Gérald Darmanin devant Frédéric Vaud,
18:48 le patron de la police, et Laurent Nunez,
18:50 comme pour montrer qu'il faisait bloc avec ses hommes.
18:52 Et évidemment, on a envie d'opposer les propos
18:54 qui vont suivre de Gérald Darmanin
18:56 à ceux d'Éric Dupond-Moretti qu'on vient d'entendre.
18:59 Le directeur général de la police nationale
19:00 est un grand policier, j'allais lui dire un grand flic.
19:03 30 ans de carrière au service de la République,
19:05 à arrêter des voyous, à protéger des innocents.
19:09 Et je vais vous dire, je souhaite à tous ceux
19:10 qui ont craché sur le directeur général de la police nationale,
19:12 qui l'ont insulté, la même carrière,
19:15 le même service, le service de la République.
19:17 Le dire qu'il n'est pas démocrate,
19:18 le dire qu'il n'est pas républicain,
19:19 est une insulte vis-à-vis de la carrière de ce fonctionnaire
19:22 qui a risqué sa vie des centaines de fois pour nous protéger.
19:25 Donc c'est un excellent directeur général.
19:27 Il a parlé comme parle un chef vis-à-vis de ses policiers.
19:30 Je le soutiens totalement
19:31 et je suis très fier que ce soit mon collaborateur.
19:33 Georges Fenech, je sais que les propos de Frédéric Vaud
19:35 ont été ensemble sur ce même plateau
19:36 quand on les a découverts en direct.
19:38 Vous vous êtes choqués.
19:39 Gérald Darmanin fait bloc derrière Frédéric Vaud.
19:42 Forcément, puisque manifestement…
19:44 Il les avait validés.
19:44 Il les avait validés.
19:47 Vous avez vu, moi je ne fais pas de corporatisme,
19:49 vous le savez très bien, je critique souvent,
19:51 malheureusement, la justice dévoyée, politisée, etc.
19:54 Mais vous comprenez bien que le plus haut responsable
19:58 de la police nationale, qui en plus a autorité
20:01 sur ceux qui vont faire l'enquête, l'IGPN, etc.
20:06 qu'ils disent ouvertement
20:08 un policier ne doit pas être mis en détention provisoire,
20:10 qu'ils le disent d'une manière générale,
20:12 c'est quand même à l'occasion de cette affaire,
20:14 c'est tout de même une critique très forte
20:17 contre la décision du juge.
20:20 Vous comprenez bien.
20:21 C'est ça qui me pose un problème.
20:22 C'est cette critique institutionnelle
20:25 entre deux institutions, la police et la justice.
20:28 Moi, je ne me prononce pas sur le fond,
20:30 sur l'opportunité de cette détention provisoire,
20:32 ce n'est pas la question.
20:33 Et qui plus est vouloir créer un statut spécial
20:37 pour les policiers.
20:38 Donc créer deux types de citoyens, quelque part.
20:39 Mais c'est anticonstitutionnel.
20:40 Je ne sais pas si tu as pas...
20:43 Je sais bien qu'on n'est pas d'accord là-dessus.
20:45 Il y a des principes...
20:46 Non mais il y a des principes,
20:49 mais souvent la justice a, eux-mêmes, bafoué ces principes.
20:52 Vous étiez, je crois, député à l'époque de Nicolas Sarkozy.
20:54 Combien de fois la justice s'est exprimée
20:56 directement contre la politique de Nicolas Sarkozy
20:58 en rompant l'indépendance,
21:00 enfin la séparation des pouvoirs.
21:01 En appelant à voter contre lui.
21:02 Appelé à voter contre lui.
21:04 Ça continue, le syndicat de la magistrature
21:05 fait des communiqués toutes les semaines
21:06 contre les règles du Comoréti, justement.
21:07 Et ensuite, après, il y a un autre point que moi je souligne.
21:09 Pourquoi est-ce que l'indépendance,
21:11 la séparation des pouvoirs s'applique uniquement
21:13 lorsque le pouvoir exécutif fait des commentaires
21:15 pour soutenir les policiers,
21:17 mais n'ont pas exprimé cette séparation des pouvoirs
21:19 contre Emmanuel Macron,
21:20 lorsqu'il a parlé de faute inexcusable
21:22 et injustifiable sur le policier
21:24 qui a conduit au décès de Noël.
21:25 Et pareil pour Elisabeth Borne.
21:26 Donc c'est uniquement dans un sens
21:28 lorsque les décisions du pouvoir politique
21:29 sont contre les policiers.
21:31 Ils sont pour.
21:32 Et malheureusement, quand ils viennent défendre les policiers,
21:33 il n'y a plus de séparation des pouvoirs.
21:35 L'autre point que je vois sur la question de Darmanin,
21:37 est-ce que Darmanin est seul contre tous ?
21:38 Non !
21:39 C'est justement la question que je voulais vous poser.
21:40 Est-ce qu'il marche seul ?
21:41 Parce qu'il était convoqué aujourd'hui par Elisabeth Borne,
21:45 sans doute pour un recadrage.
21:47 Et puis regardez ce qu'a dit Gabriel Attal
21:49 sur les propos du patron de la police.
21:51 Il dit "je n'ai pas compris les mots
21:52 qu'il a employés sur la détention provisoire".
21:54 Il a très bien compris,
21:54 c'est juste qu'il s'oppose à ces mots.
21:56 Les policiers font un travail extraordinairement difficile.
21:58 Ils sont quotidiennement en première ligne,
22:00 souvent provoqués.
22:01 Donc il y a ce "en même temps".
22:03 J'ai envie de dire qu'Emmanuel Macron et Elisabeth Borne
22:05 peuvent faire difficilement autrement
22:07 parce qu'ils ne peuvent pas se fâcher
22:07 avec une institution toute entière,
22:09 que ce soit la police ou la justice.
22:10 Donc Éric Dupond-Moretti défend les magistrats
22:12 et Gérald Darmanin défend les policiers.
22:14 Je suis certain que la montée au créneau de Gérald Darmanin,
22:18 hier, mise en scène comme il l'a faite,
22:21 suscite au sein de la Macronie des vagues très importantes.
22:24 Et je pense que...
22:24 Négative ou positive ?
22:25 Mais négative !
22:26 Parce que Gérald Darmanin, il est seul dans la Macronie
22:29 à défendre une posture régalienne très, très forte.
22:32 Mais il joue aussi l'opinion
22:32 parce qu'il sait très bien qu'il y a sept Français sur disque
22:36 qui sont favorables aux policiers.
22:37 Donc il joue l'opinion
22:38 pour un éventuel mandat présidentiel.
22:41 Est-ce que Gabriel Attal,
22:41 le nouveau zoro d'Education nationale,
22:43 avec tous les problèmes du ministère,
22:47 tiendrait les mêmes propos contre Gérald Darmanin
22:49 qu'il n'a tenus par rapport au directeur de la police ?
22:51 Puisque l'un et l'autre ont dit exactement la même chose.
22:53 Donc honnêtement, je pense que Gérald Darmanin s'expose politiquement...
22:57 Mais Gérald Darmanin n'a pas dit tout à fait la même chose
22:59 que Frédéric Vaud, justement.
23:00 Ah non, vous ne pouvez pas dire ça.
23:01 Frédéric Vaud dit ce que Gérald Darmanin, justement, ne peut pas dire.
23:05 Prenons l'hypothèse défavorable, que je ne souhaite pas, franchement.
23:08 Prenons l'hypothèse défavorable que le 4 août,
23:11 la Chambre d'instruction confirme,
23:13 pour les nécessités de l'enquête, de l'instruction, le mandat de dépôt.
23:17 Que va faire M. Frédéric Vaud ?
23:19 Il va s'en prendre aussi directement au haut magistrat de la Chambre d'instruction,
23:23 en disant "ce n'est pas bien ce que vous faites, mais dans quel monde on vit ?"
23:27 Moi, je n'y comprends plus rien.
23:30 On est en train vraiment de saper, je dirais, les fondements de la République
23:34 qui posent sur la séparation.
23:35 Mais qui sape les fondements de la République ?
23:36 Que des politiques critiques, vous avez raison,
23:39 ils sont là pour s'opposer et critiquer.
23:41 Mais là, on a affaire à un haut fonctionnaire qui a un statut
23:45 et qui a une obligation de réserve à cet égard.
23:47 Mais quand ils s'attaquent à un président de la République,
23:50 quand ils interfèrent dans des élections présidentielles,
23:53 quand ils interfèrent dans l'élection que vous avez connue,
23:55 c'est condamnable.
23:56 Mais c'est tout à fait condamnable.
23:58 Et je l'ai condamné souvent.
23:59 C'est uniquement lorsque le pouvoir politique essaye de reprendre la main,
24:02 ce qui était de sa place.
24:03 Pour vous, François Fillon aurait dû arrêter d'être candidat,
24:04 je me souviens à l'époque.
24:06 Mais en même temps, les juges n'auraient pas dû attaquer François Fillon à ce point-là aussi.
24:09 J'ai considéré, c'est vrai à l'époque, avec d'autres parlementaires,
24:13 que un candidat mis en examen ne pouvait plus prétendre
24:17 au suffrage universel.
24:18 C'était ma conception.
24:20 Je l'avais dit un peu haut et fort, à l'époque, c'est vrai.
24:23 Mais malheureusement, pour notre famille politique,
24:25 la suite m'a donné raison.
24:27 On ne peut pas jouer avec ces principes fondamentaux.
24:29 Ce n'est pas possible.
24:30 Il y a des principes généraux qui fondent une démocratie.
24:32 Évidemment, la réaction de Gérald Darmanin fâche l'entièreté de la NUPES.
24:35 Ça a commencé par Olivier Faure, patron du PS.
24:37 Pour lui, tout le monde doit démissionner.
24:40 Je ne sais pas s'il parle d'une même voix.
24:41 Si c'est le cas, c'est inquiétant.
24:43 Pourquoi ? Parce que vous avez aujourd'hui des institutions républicaines
24:46 qui sont parfaitement remises en cause,
24:48 assumées par le ministre de l'Intérieur,
24:49 qui, comme le DGPN et comme le préfet de police de Paris,
24:54 devraient démissionner.
24:55 - Vous demandez ce matin leur démission à tous les deux,
24:57 y compris Laurent Nunez.
24:59 - Au trois, bien sûr.
25:00 Pourquoi ? Parce qu'ils défient aujourd'hui les lois de la République.
25:03 Imaginez que demain, vous ayez des ministres qui, les uns après les autres,
25:07 viennent expliquer que la règle que nous avons toutes et tous adoptée
25:11 est une règle qui ne s'applique pas à eux.
25:13 Comment pouvez-vous justifier le fait que vous ayez aujourd'hui
25:16 une catégorie de fonctionnaires qui n'acceptent plus de répondre de la loi
25:21 et qui considèrent qu'ils le précèdent d'eux-mêmes ?
25:25 C'est quand même complètement inouï.
25:27 Vous avez là une situation qui est extrêmement grave,
25:30 qui suppose que le chef de l'Etat s'en empare
25:33 et qu'il rappelle quels sont les fondements de la République.
25:36 Je le répète, il est le garant de l'indépendance de la justice.
25:39 C'est son rôle constitutionnel.
25:41 - Noemi, tout le monde veut démissionner.
25:43 - Tout ce qui est excessif et insignifiant, dit Talleyrand,
25:46 c'est exactement ce qu'on pense quand on regarde cette séquence.
25:49 C'est assez fidèle finalement, la nupèce, plutôt anti-police,
25:51 des propos qu'on entend régulièrement.
25:53 Non, ce n'est pas très surprenant.
25:55 Ils réclament des démissions, ils réclament des têtes.
25:57 C'est dans le sillage de leurs discours réguliers sur la police.
26:02 - Alors, William, je suis désolé, il n'y a plus de temps.
26:04 On va marquer une courte pub,
26:05 mais on va revenir en parlant de la loi anti-squat.
26:08 Parce que vous savez, le Conseil constitutionnel a censuré l'article 7.
26:11 Je vous le dis très simplement, vous avez un squatteur chez vous,
26:15 il se casse la figure dans les escaliers,
26:18 et bien vous êtes responsable.
26:19 On en parle juste après la pub.
26:20 Deuxième et dernière partie de l'heure des pro-2.
26:25 Et alors là, c'est une histoire absolument ubuesque.
26:28 C'est totalement absurde.
26:30 Vous êtes squatté, on squatte votre maison.
26:33 Vous devez tout de même l'entretenir parce que c'est la décision
26:37 du Conseil constitutionnel qui a censuré l'article 7
26:40 de la loi anti-squat.
26:42 Et donc, vous êtes forcé d'entretenir votre maison.
26:44 Et si un squatteur, par exemple, se casse la figure dans les escaliers,
26:48 et bien vous pouvez être responsable, Georges.
26:50 Pénalement responsable.
26:51 - J'ai vu que je suis tombé de l'armoire aussi
26:53 quand j'ai entendu cette décision.
26:54 En fait, le Conseil constitutionnel a dû considérer
26:57 que le squatteur est dans les mêmes droits,
26:59 de ce point de vue-là, qu'un locataire régulier.
27:02 - On continue d'en parler, Georges, mais j'ai oublié quelque chose.
27:05 Le rappel des titres.
27:05 - Ah pardon.
27:06 - Carmon Panars, la panne de signalisation liée à de violents orages
27:15 est résolue.
27:16 L'incidence est produite entre Massy-TGV et Courtalin
27:19 et a engendré de nombreux retards du côté de la ligne
27:22 à grande vitesse atlantique, aussi bien dans le sens des arrivées
27:25 que des départs.
27:26 Les forces de l'ordre ont été mobilisées pour contenir
27:28 les mécontentements des voyageurs.
27:31 Selon la procureure de la République de Versailles,
27:33 l'automobiliste impliqué dans l'accident à Mésir-sur-Seine
27:37 était fortement alcoolisé, avec une alcoolémie fixée à 2,4 g.
27:42 Il a été déclaré négatif au test des stupéfiants.
27:45 Blessé et toujours en garde à vue, il n'a pas encore été entendu.
27:49 Le jeune homme roulait à contresens lorsqu'il est entré en collision
27:52 avec un bus.
27:53 L'accident de ce matin a fait deux morts et de nombreux blessés.
27:57 Une personne reste encore en urgence absolue.
28:00 Les assureurs n'indamniseront pas les dommages causés aux vignobles
28:04 par le mildiou, un parasite très virulent, surtout cette année,
28:08 et non couvert par les contrats multirisques climatiques.
28:11 Depuis plusieurs semaines, viticulteurs, élus et organisations
28:15 professionnelles réclament des aides de l'État et des assureurs
28:19 pour lutter contre ce fléau qui touche la région de Bordeaux,
28:22 mais aussi le Gers, la Drôme ou encore Lyon.
28:26 Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
28:28 Louis Alliot, le maire de Perpignan, a réagi à cette drôle de décision
28:31 du Conseil constitutionnel qui a censuré ce fameux article 7,
28:34 rendant toujours le propriétaire responsable.
28:37 Il est obligé d'entretenir sa maison alors même qu'elle est squattée.
28:42 Le maire de Perpignan explique la décision du Conseil constitutionnel
28:44 qui fait suite à sa saisine par des députés d'extrême gauche
28:47 à invalider l'article 7 de la loi anti-squattes et d'une absurdité totale.
28:51 Désormais, un squatteur peut poursuivre un propriétaire
28:53 s'il ne vient pas entretenir son logement.
28:56 Où va-t-on ?
28:56 La prochaine étape, c'est de leur remplir le frigo.
28:59 Marion Maréchal demande si les sages du Conseil constitutionnel
29:03 ne sont pas devenus fous.
29:04 Elle dit que le Conseil constite à trancher.
29:06 Les squatteurs pourront se retourner contre les propriétaires
29:08 si le bien est mal entretenu.
29:10 Les sages sont-ils devenus fous ?
29:11 Sont-ils devenus fous, Georges Fenech ?
29:13 On n'a pas le droit de discuter des décisions de justice.
29:16 Ils sont tous sages.
29:18 Si, on a le droit quand même d'essayer de comprendre le sens des décisions.
29:23 Vous savez, un propriétaire, il est déjà tenu.
29:26 Il ne peut pas couper l'électricité, il ne peut pas couper le chauffage.
29:29 Donc, qui paiera la facture ?
29:31 C'est le propriétaire pour le squatteur.
29:33 Et s'il y a une réparation, il devra réparer.
29:37 C'est-à-dire que le squatteur, il y a une fuite d'eau dans votre maison
29:39 alors qu'elle est squattée, vous devez envoyer le plombier,
29:40 payer le plombier pour réparer la fuite d'eau.
29:42 Exactement.
29:42 Sinon, le squatteur peut vous attaquer.
29:43 Parce qu'en plus, il y a un risque pour les tiers,
29:46 il y a un risque pour les voisins, etc.
29:48 Pourquoi le Conseil constitutionnel a censuré cet article ?
29:52 J'aimerais bien le savoir.
29:53 Je pense qu'il a estimé qu'il y aurait une rupture d'égalité
29:56 entre l'occupant squatteur et l'occupant locataire.
30:00 Et donc, on va pousser l'égalité à l'extrême.
30:02 Sauf que l'occupant squatteur, il est occupant sans titre.
30:05 Et que la seule chose qu'il a à faire, c'est de quitter les lieux
30:07 parce qu'il n'a aucun titre pour s'y maintenir.
30:10 Malheureusement, cette décision va encore créer du trouble parmi les propriétaires.
30:14 Le monde à l'envers en titre, Michel.
30:16 Le monde à l'envers.
30:17 Le monde à l'envers ?
30:18 Le tweet de M. Allieux qui disait "quand est-ce qu'on va leur remplir le frigo ?"
30:22 Il faudra leur remplir le frigo bientôt.
30:23 Il y a beaucoup de squatteurs qui bénéficient d'aides sociales
30:25 grâce auxquelles ils peuvent remplir leur frigo.
30:28 Je pense qu'il y a un laxisme dans la société française
30:31 qu'on dénonce souvent.
30:33 Là, c'est l'inversion des valeurs.
30:34 Ça, encore une fois, c'est l'inversion des valeurs.
30:36 C'est une inversion des valeurs.
30:37 C'est-à-dire que la personne en difficulté, la personne pauvre,
30:42 les derniers de la Terre ont des droits parfois exorbitants
30:45 sur tous ceux qui se lèvent tôt le matin pour travailler et faire des efforts.
30:49 Et c'est vrai qu'on est dans une société où, effectivement,
30:50 on a poussé le bouchot trop loin.
30:52 Et je trouve effectivement que cette décision de la Constitution
30:55 est caricaturale de ces excès d'un état de droit qui perd son propre sens.
31:02 C'est-à-dire qu'ils vont au-dessus du législateur,
31:05 ils font œuvre en législative.
31:06 Et ils prennent le parti du squatteur plutôt que le parti du squatté.
31:09 C'est une forme de judiciarisation.
31:11 William, vous réagissez dans un instant.
31:12 On essaye d'écouter un avocat en droit immobilier
31:14 qui va tenter de nous expliquer cette décision,
31:17 pour le moins absurde, du Conseil constitutionnel.
31:19 Vous êtes aussi responsable du bien qui se dégrade vis-à-vis des tiers.
31:23 Ça veut dire que, demain, pas seulement pour le squatteur,
31:26 ça veut dire que le squatteur qui est à l'intérieur de votre appartement,
31:29 de votre maison, qui ne vous paye aucun loyer,
31:31 qui est rentré sans droit ni titre,
31:33 qui a forcé la porte pour venir pénétrer dans le logement qui est le vôtre,
31:36 si demain ce logement est amené soit à perdre une fuile,
31:41 soit une poutre qui s'effondre et qui va causer aussi un dommage à un tiers,
31:44 sans causer forcément un dommage au squatteur,
31:47 vous en êtes aussi responsable.
31:48 Donc, le propriétaire, de par le fait que le Conseil constitutionnel
31:53 est écarté d'accord, cet article 7,
31:56 aujourd'hui on a la certitude qu'il a l'obligation d'entretien de son bien,
32:00 quand bien même ce bien est occupé par un squatteur.
32:03 Cet entretien, vous l'avez dit, il est opposable au propriétaire
32:07 vis-à-vis du squatteur qui ne paye rien, qui n'a pas de droit,
32:09 qui n'a pas de titre, qui est rentré par effraction,
32:13 vraisemblablement dans votre logement.
32:14 Et aujourd'hui, comme vous l'avez dit, on marche sur la tête totalement.
32:18 On marche sur la tête, le monde à l'envers, inversion des valeurs,
32:20 vous choisissez William.
32:21 Moi, au départ, quand j'ai vu ça, j'ai rigolé.
32:23 Je me suis dit qu'on ne pouvait pas tomber plus bas,
32:24 mais finalement, les juges arrivent à toujours nous faire tomber beaucoup plus bas.
32:27 Celui qui est squatté, si vous êtes squatté un jour, votre rire s'arrêtera net.
32:30 Moi, je pense que de toute façon, ils iront beaucoup plus loin.
32:33 Je ne suis pas en désaccord avec le tweet d'Alio qui dirait
32:35 "la prochaine fois, ils vont demander à une obligation de remplir le frigo".
32:38 La prochaine fois.
32:39 Le point que je vois, c'est qu'il y a une continuité dans les décisions de justice
32:42 et notamment dans les décisions du Conseil constitutionnel
32:44 et des magistrats de la Cour de cassation et du Conseil d'État,
32:47 c'est-à-dire qu'on pratique l'inversion des valeurs.
32:50 On pense davantage à la sécurité et la réinsertion du potentiel criminel
32:54 ou des délinquants plutôt qu'à la sécurité de la victime.
32:56 On pense davantage aux droits des délinquants qu'aux droits des victimes.
33:00 Et là, c'est tout à fait normal, dans cette suite logique,
33:03 qu'on pense davantage aux droits du squatteur que du droit du propriétaire.
33:06 Vous avez une sorte de fil conducteur et un fil logique dans les décisions françaises.
33:10 On est tellement garant de l'état de droit qu'en fait, l'état de droit a été dévoyé
33:14 jusqu'au point où maintenant, pour l'état de droit et pour les principes juridiques,
33:18 on va projeter davantage les droits du squatteur, qui je rappelle, est en faute,
33:21 que les droits du propriétaire.
33:23 Mais ça va se poursuivre sur un ensemble de sujets.
33:24 Vous avez déjà ça sur les peines de justice,
33:26 vous avez ça sur l'ensemble des points de société
33:28 et je pense qu'on ira beaucoup plus loin en raison des principes juridiques qui nous habitent.
33:32 Oui, je vous rejoins complètement.
33:33 Il y a un vrai décalage entre, on peut dire, le droit et la justice.
33:37 Et on ne sait pas si les sages sont fous, comme le dit Marion Maréchal,
33:40 mais on se demande si les sages sont chages.
33:42 Parce qu'effectivement, vous l'avez dit, on se demande
33:44 comment est-ce qu'ils en sont arrivés à retirer cet article 7.
33:47 Alors je voudrais juste peut-être rappeler ce qu'il y a dans cette loi,
33:49 ce qui peut faire qu'on peut voir un petit peu le verre à moitié plein
33:53 et le verre à moitié vide.
33:55 Le verre à moitié vide avec le retrait de cet article 7,
33:57 mais le verre à moitié plein parce que, je rappelle que dans cette loi,
34:01 il y a aussi un triplage des sanctions encourues par les squatteurs.
34:06 Donc jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
34:09 Ce n'était pas le cas.
34:10 Cette loi aussi étend la notion de domicile aux résidents secondaires.
34:14 Donc tout ça participe aussi au fait de dire que cette loi...
34:16 Mais ça, ce n'est pas la responsabilité du Conseil constitutionnel.
34:18 C'est les députés qui ont fait le job.
34:19 Bien sûr.
34:20 Et le Conseil constitutionnel, la seule chose qu'ils ont fait,
34:22 c'est de censurer cet article 7.
34:24 Et en gros, c'est une inversion des valeurs totales.
34:26 C'est de permettre aux squatteurs de se retourner contre le propriétaire
34:29 s'il tombe dans les escaliers ou comme le disait l'avocat,
34:32 s'il tombe dessus.
34:33 Non mais en plus, vous pouvez rajouter aussi, et Georges le sait très bien,
34:36 que le Conseil constitutionnel a plein d'outils à disposition.
34:38 Si par cas, il voulait dire...
34:40 Et on avance.
34:41 L'article 7 était contraire à des principes constitutionnels.
34:44 Ils auraient pu mettre une réserve d'interprétation pour demander
34:47 aux députés et aux sénateurs de changer la formulation de cet article
34:50 pour qu'il soit valide par rapport à la Constitution.
34:51 Donc on voit bien que les juges commencent à être en dehors de toute la réalité.
34:55 Et la question qui se pose par rapport à tout ça
34:57 et par rapport à tous les sujets que vous posez,
34:58 c'est jusqu'à quand on aura de sacro-saint des juges
35:00 et on n'interrogera pas la responsabilité des juges dans leur décision de justice.
35:04 Cette histoire qui fait froid dans le dos, l'histoire d'un viol collectif.
35:06 Une femme de 27 ans aurait été violée par cinq individus au Champ de Mars.
35:10 Une enquête pour viol en Réunion a été ouverte.
35:13 Deux personnes sont en garde à vue.
35:14 Les gardes à vue ont d'ailleurs été prolongées.
35:16 Trois autres personnes sont toujours recherchées par les policiers.
35:19 Selon le Parisien, la victime se trouvait seule vers 1h du matin
35:22 dans le parc à proximité de la Tour Eiffel
35:24 lorsqu'elle s'est faite agresser par ces cinq individus.
35:27 Le point avec Amaury Bucot.
35:28 Le touristique et emblématique de la capitale parisienne,
35:33 le Champ de Mars, une touriste de 27 ans mexicaine
35:37 a été violée dans la nuit de mercredi à jeudi.
35:40 Une enquête de flagrance a été ouverte pour viol en Réunion.
35:44 Deux personnes de suspect ont été interpellées et placées en garde à vue.
35:48 Le parquet de Paris indique que cette garde à vue devrait être prolongée.
35:53 Et puis c'est la 3e DPJ, un service d'investigation parisien
35:57 qui est en charge de l'enquête et qui devra notamment
36:00 tenter de retrouver les autres suspects puisque cinq personnes
36:03 sont mises en cause dans ce viol en Réunion.
36:05 Alors la question qu'on se pose Georges, c'est une fois qu'il fait nuit à Paris,
36:09 est-ce que le Champ de Mars c'est devenu une zone de non-droit ?
36:10 Parce que c'est le Figaro qui rappelle ça.
36:12 Je vais vous citer plusieurs faits.
36:13 En 2016, une jeune majeure s'était fait abuser par quatre hommes
36:17 en plein Champ de Mars.
36:18 En septembre 2022, une touriste avait été violée à proximité de la Tour Eiffel
36:22 avant d'être séquestrée.
36:24 En avril dernier, une jeune Allemande avait été victime
36:27 d'une tentative de viol de la part d'un Moldave.
36:30 Et plus récemment encore, deux sœurs brésiliennes ont été sexuellement
36:33 agressées au pied de la Dame de Fer en début d'année.
36:36 Il ne faut plus aller au Champ de Mars, c'est devenu une zone de non-droit.
36:38 Il fait nuit au Champ de Mars, vous prenez un risque.
36:40 Vous imaginez le message que l'on envoie à un an, jour pour jour.
36:43 Des JO.
36:44 Des JO olympiques.
36:45 Le Champ de Mars doit être un lieu important des JO en plus.
36:48 N'allez pas à la Tour Eiffel qui est quand même le symbole de Paris
36:50 et de la France, que tous les touristes voudront visiter.
36:53 Et on leur dit, attention, vous risquez d'être violés au pied de la Tour Eiffel.
36:58 Donc c'est un message insensé.
36:59 Alors vous parlez des touristes ?
37:00 Je pense, des touristes et puis évidemment…
37:02 On va les entendre dans un instant.
37:03 On va entendre les touristes justement.
37:04 On écoute les touristes qu'on a interrogés tout à l'heure
37:06 au pied justement de la Tour Eiffel.
37:09 C'est affreux.
37:11 Mais on a le même problème à Berlin, en Allemagne.
37:15 Je n'en ai pas entendu parler.
37:19 Je suis vraiment choquée.
37:22 Ça peut arriver n'importe où.
37:24 Pas seulement ici.
37:25 On doit faire attention partout.
37:27 Ça me surprend, car je pensais que dans une ville comme Paris,
37:33 où il y a du monde en permanence, ce genre de choses n'arrive pas.
37:36 Ça va clairement me rendre plus méfiante.
37:38 Je vous avoue, dans l'ensemble, on sent sécurité
37:40 parce qu'il y a beaucoup de police et on voit beaucoup la police.
37:43 Donc c'est quand même quelque chose qui est important.
37:45 Je dirais que le soir, on sent un petit peu moins sécurité.
37:47 Ça veut dire qu'à partir du moment où on arrive à la fin de la journée,
37:50 j'ai pris la bijouque de m'engrandir à Paris et regarder derrière moi.
37:54 Alors vous savez ce que demandera Chidanati ?
37:56 La fermeture du Champ de Mars la nuit, après ces multiples événements.
38:00 Comme tous les autres jambes de Paris.
38:01 Oui, mais fermez la lune !
38:03 Il y a une augmentation d'affaires en affaires
38:05 et une augmentation de la présence policière.
38:07 Mais vous avez vu la liste que je vous ai faite ?
38:09 Non, mais selon beaucoup d'observateurs,
38:10 la police est présente jusqu'à 23h, 23h30.
38:13 Là, les faits sont à 1h du matin.
38:16 Donc il y a une demande, Chidanati demande la fermeture du Champ de Mars la nuit.
38:20 C'est dommage, mais c'est la réalité du monde dans lequel on vit.
38:24 Et oui, en termes d'image, c'est catastrophique.
38:26 La Tour Eiffel, c'est Paris Worldwide tous les jours.
38:31 C'est un aveu d'impuissance.
38:32 C'est une façon de dire on ne pourra pas vous protéger quoi qu'il arrive,
38:34 donc on va fermer les lieux.
38:35 C'est un aveu d'impuissance du pouvoir public qui est terrible.
38:38 L'opposition municipale, j'entendais Philippe Bougeon,
38:40 notamment qui est maire du 15e, faire d'autres propositions.
38:43 Effectivement, clôturer le Champ de Mars la nuit,
38:47 mettre beaucoup plus de caméras qu'il n'y en a,
38:50 installer aussi une équipe de police, mais pérenne,
38:54 pas uniquement une équipe mobile, installer carrément
38:57 une sorte de petit commissariat.
38:59 Là, tout le monde peut en faire une.
39:01 C'est vrai ce que dit Noemi.
39:02 Il y a une sorte d'impuissance quand Emmanuel Macron,
39:04 dans sa déclaration lundi, dit il faut répartir les difficultés
39:08 sur l'ensemble du territoire.
39:09 C'est-à-dire qu'on ne règle pas les difficultés en France.
39:11 On les répartit partout en France.
39:13 Est-ce que vous vous rappelez quand Gérald Darmanin a annoncé
39:15 qu'il allait lancer une grande campagne de diffusion de flyers
39:18 pour lutter contre le harcèlement de rue ?
39:20 Ça aussi, ça fait deux choses.
39:21 Les numéros verts et les flyers.
39:22 Ça, ils sont au top.
39:23 Et on sait à quel point ça fonctionne
39:25 pour régler ce genre de problèmes.
39:26 On a un flyer dans la boîte aux lettres des squatteurs.
39:28 Non, mais le point, c'est qu'à un an des JO,
39:31 on ne peut pas faire en sorte que le champ de Mars
39:33 devienne un champ de ruines.
39:34 Ce n'est pas possible.
39:34 C'est l'image de Paris.
39:35 Vous avez vu la liste que je vous ai faite ?
39:37 Oui, je suis d'accord avec vous,
39:38 mais ça ne veut pas dire qu'on n'est pas capable
39:39 de trouver des solutions en un an.
39:40 On est quand même un pays qui a fait partie des cinq
39:42 à six puissances mondiales depuis plus de mille ans.
39:44 Depuis plus de mille ans, si on n'est pas capable
39:46 de sécuriser une ville en vue des JO,
39:48 on n'est plus une grande puissance.
39:49 Le point essentiel, c'est est-ce qu'on est capable
39:51 de reprendre la main pour faire en sorte d'assurer
39:53 la sécurité et la tranquillité du territoire partout en France ?
39:57 Le point essentiel de ce que vous voyez avec les champs de Mars,
39:59 c'est que l'art de vie à la française est menacé partout
40:01 à cause des caïds, des gangs et des personnes
40:03 qui ne savent pas se comporter normalement.
40:05 Et le point dessus, c'est qu'il faut pouvoir faire en sorte
40:08 que les personnes puissent se comporter et se balader
40:11 où est-ce qu'elles veulent.
40:11 Et pour ça, ce qui a fonctionné pendant les émeutes
40:14 et ce qui a fonctionné le 14 juillet,
40:15 c'est la présence policière.
40:17 Donc si par cas on veut faire en sorte que les champs de Mars...
40:19 On ne va pas mettre 45 000 policiers et gendarmes
40:20 aux champs de Mars.
40:21 Non, mais il n'y a pas de tour Eiffel.
40:27 On peut demander à la sécurité de la tour Eiffel,
40:28 à la tour Eiffel de payer des agents de sécurité privés
40:30 pour les stationner autour de la tour Eiffel.
40:32 On passe à Gabriel Attal.
40:35 Est-il l'anti-Papendiaïe, Georges Fenech, Gabriel Attal,
40:37 dans ses premiers pas, dans ses prises de position,
40:39 dans ses déclarations ?
40:41 On a l'impression que dès le moment où il a pris possession
40:43 de ses fonctions, il a fait tout le contraire.
40:45 Exactement.
40:47 Sur le harcèlement scolaire, sur l'uniforme, la baïa.
40:52 On se dit enfin quoi.
40:53 Il joue la cassure.
40:53 Non mais c'est formidable.
40:54 Il joue la rupture.
40:55 On va voir les propositions au choc de Gabriel Attal
40:58 ce matin dans Midi Libre avec Vincent Farrandes.
41:00 L'un des chantiers principaux de Gabriel Attal,
41:05 restaurer le respect de l'autorité et la laïcité à l'école.
41:10 Le nouveau ministre de l'Éducation affiche ce matin
41:13 sa fermeté quant au port de la baïa.
41:16 Venir en baïa à l'école est un geste religieux visant
41:18 à tester la résistance de la République sur le sanctuaire
41:21 laïque que doit constituer l'école.
41:24 Toujours évoqué, jamais mis en place,
41:26 la question du port de l'uniforme fait son grand retour.
41:30 Gabriel Attal n'y ferme pas la porte.
41:32 Si la communauté éducative d'un établissement
41:34 demande à l'expérimenter, j'y suis favorable.
41:37 Mais je suis réaliste.
41:38 Est-ce qu'on peut imaginer que ce serait une solution magique
41:40 pour régler tous les problèmes ?
41:42 Je n'y crois pas.
41:43 Parmi les personnes que nous avons interrogées,
41:45 les avis sont partagés.
41:46 Le fait que tout le monde soit habillé de la même manière,
41:49 qu'il n'y ait pas de différence,
41:51 au moins personne ne pourra avoir un premier regard
41:55 sur toutes ces catégories sociales.
41:57 J'estime que ça introduit a priori des contraintes
42:02 pour les parents, pour les enfants.
42:05 C'est une très bonne idée parce que ça met tous les enfants
42:08 sur le même plan d'égalité.
42:10 Enfin, le ministre de l'Éducation évoque le harcèlement scolaire.
42:13 Un plan interministériel doit être présenté à la rentrée.
42:18 Vous savez que Gabriel Attal est devenu d'extrême droite ?
42:20 Selon Thomas Porte, puisqu'il propose l'uniforme,
42:22 comme le Rassemblement national, c'est vrai,
42:23 donc forcément il est d'extrême droite.
42:25 Thomas Porte dit "la première décision du nouveau ministre
42:27 de l'Éducation nationale est de reprendre une proposition du RN.
42:31 De l'intérieur à l'Éducation nationale,
42:32 les idées d'extrême droite sont portées au plus haut niveau de l'État".
42:35 Naufrage, la honte absolue de Thomas Porte,
42:37 on le rappelle, ce député Léphy,
42:38 qui s'était fait exclure de l'Assemblée nationale
42:40 après avoir mis son pied sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt.
42:43 Après, on peut regretter que l'uniforme,
42:45 il ne décide pas lui-même de l'expérimenter,
42:48 par exemple dans tous les départements de France.
42:50 Pourquoi s'en remettre à la communauté éducative ?
42:52 Après, vous avez tout à fait raison.
42:53 Il joue la rupture avec Papendiaï.
42:55 Complètement, pour une raison très simple.
42:56 Papendiaï était aux abonnés absents.
42:58 Sur tous les sujets.
42:59 Sur le terrain.
43:00 Et vous avez vu que sur le harcèlement,
43:01 il a répondu tout de suite présent pour la petite amandine.
43:03 On a médiatisé l'affaire et il a trouvé une école pour la petite amandine.
43:06 Chose qu'il n'avait absolument pas fait Papendiaï.
43:08 Mais attention, on va vouloir jouer les euros
43:10 qui vont régler tous les problèmes de l'éducation nationale.
43:12 La rentrée va être très dure parce qu'il s'avance beaucoup.
43:16 Il parle beaucoup.
43:16 Il avait lui-même parlé d'humilité lorsqu'il a pris ses fonctions.
43:20 Ruy Gronelle.
43:21 Donc, il faut être prudent.
43:22 Et encore une fois, sur la barrière, bravo ce qu'il dit.
43:24 C'est très important.
43:26 On attendait enfin une parole du ministre de l'éducation nationale
43:30 pour bien rappeler que c'était un vêtement religieux.
43:32 En revanche, c'est une décision politique.
43:34 C'est aux politiques de la prendre et c'est au ministre lui-même de dire
43:38 on va l'expérimenter dans tout le pays et ne pas laisser
43:41 au chef d'établissement ses décisions.
43:43 Oui, Papendiaï, je suis très clair.
43:45 Il fait partie du trio de la déconstruction avec Payon et Belkacem.
43:47 C'est le trio des nuls.
43:49 C'est le trio qui a tout déconstruit.
43:50 Donc, Gabriel Attal, je suis bien d'accord avec Michel Thaube.
43:52 Il ne peut pas rectifier en une semaine ce que ces trois personnes
43:56 ont déconstruit en six ans parce que ce n'est pas uniquement...
43:58 Non, là, il donne des signaux.
43:59 Il donne des signaux, mais ce n'est pas uniquement
44:00 qu'ils ont été aux abonnés absents, Papendiaï.
44:02 C'est que sur un ensemble de sujets, il a démoli l'éducation publique
44:06 parce que l'école française était déjà en déclin.
44:08 Papendiaï a accéléré ce déclin de manière de plus en plus intensive.
44:11 L'autre point sur Gabriel Attal, c'est qu'il tente de faire,
44:13 moi, je pense, un peu comme ce que fait Darmanin à l'intérieur,
44:15 c'est-à-dire qu'il essaie d'être présent sur tous les sujets,
44:17 d'avoir une certaine réactivité pour pouvoir répondre
44:19 à l'ensemble des points directement.
44:21 Or, la question qui est posée à Gabriel Attal,
44:23 c'est est-ce qu'il arrivera à mettre une politique éducative cohérente
44:27 basée sur l'enseignement des savoirs fondamentaux,
44:29 le niveau des élèves et mettre fin au pédagogisme,
44:32 ce qui a coulé l'éducation française ?
44:33 Est-ce que vous allez prendre le train pendant les vacances ou pas ?
44:36 Pas sûr.
44:36 C'est sans transition, là.
44:37 C'est sans transition, oui, parce qu'il me reste 45 secondes.
44:39 Ah oui, alors c'est devenu un produit de luxe.
44:42 Parce que vous savez ce qui s'est passé, Garmon-Parnasse...
44:44 Plus cher que l'avion.
44:44 Oui, c'est plus cher que l'avion, c'est une catastrophe.
44:46 Et alors, Garmon-Parnasse, à cause des intempéries,
44:48 il y a eu une panne de signalisation.
44:50 Regardez le monde qui s'entassait cet après-midi, Garmon-Parnasse.
44:53 Jusqu'à 1h50 de retard, Garmon-Parnasse.
44:56 On va écouter quelques personnes qui vont passer une soirée compliquée.
45:01 Ça fait un peu plus d'une heure, là.
45:03 Je n'ai aucune idée à quelle heure le train va partir.
45:06 La dernière fois, c'était pareil.
45:07 J'ai pris le train et j'ai perdu deux heures parce qu'il était en retard.
45:10 Un vendredi soir aussi, et voilà.
45:12 Je pense que c'est quand même indépendant de leur volonté,
45:14 mais je pense qu'ils devraient être plus réactifs à ce genre de problème.
45:17 Je pense qu'ils ont de l'espérance pour,
45:18 ils ont le personnel pour.
45:20 Ça fait quand même déjà une heure sur beaucoup de trains.
45:24 Ils devraient être plus réactifs, je pense.
45:26 Au départ, c'était 20 minutes, puis 30,
45:27 et puis finalement, on arrive sur 1h30, maintenant d'afficher.
45:30 Bien sûr, c'est indépendant de leurs faits.
45:32 C'est vrai que simplement pour des conditions météorologiques,
45:34 c'est compliqué.
45:35 C'est que le début, vous n'êtes pas prêts.
45:37 Réchauffement climatique aussi, donc accrochez-vous.
45:41 Bon voilà, c'est un véritable enfer.
45:42 Alors la panne est résolue, mais il y a plusieurs heures de retard
45:45 qui se sont évidemment accumulées avec cette panne.
45:48 Bonne chance si vous prenez le train.
45:49 C'est plus cher que l'avion et vous n'arrivez pas à l'heure.
45:51 Alors l'avion, remarque, il y a aussi du retard en ce moment.
45:53 William, mot de la fin ?
45:54 Oui, mais après, ce n'est pas grave.
45:56 Tant que vous respectez les consignes de Sandrine Rousseau,
45:57 vous serez heureux, donc continuez à prendre le train.
46:00 Voilà, ce sera le mot de la fin.
46:01 Un brin ironique de William Taylor.
46:03 Georges, on se retrouve demain matin ?
46:04 Absolument.
46:05 9h, vous êtes là ?
46:05 Je serai là.
46:06 Vous reprendrez présent, évidemment.
46:08 Je veux remercier Jean-Luc Lombard à la réalisation,
46:10 Pascal Choup à la vision, Charlotte Ausson,
46:12 évidemment, Benjamin Naud, Robin Piette et Kylian Salé.
46:15 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
46:19 Tout de suite, c'est Nelly Dédac, donc vous l'avez compris.
46:21 Nous, on vous attend demain à 9h avec Mr Georges Fenech.
46:24 Très belle soirée sur CNews.
46:25 Merci.
46:26 [SILENCE]

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