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Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00Mardi 17 septembre 2024, Morandini Live numéro 1487 sur CNews, première chaîne Info de France à 10h35, bonjour et bienvenue en direct à La Hune, nous partons tout de suite en direct à Avignon où se déroule le procès des viols de Mazan puisqu'il y a quelques instants Dominique Pellicot de retour dans le box a pris la parole avec des phrases chocs, on retrouve Régine Delfour sur place, Régine.
00:00:28Oui Jean-Marc, on attendait ce témoignage depuis plus d'une semaine, Dominique Pellicot est absent et il est là aujourd'hui, il a reconnu tous les faits qui lui sont reprochés dans leur totalité, il a eu plusieurs phrases chocs notamment « je suis un violeur ».
00:00:43« Je suis un violeur » comme tous ceux d'ailleurs qui sont dans cette salle, c'est ce qu'il a ajouté Régine, dans un instant vous allez nous détailler tout ça, on vous retrouvera dès le début de cette émission, vous êtes sur place avec Stéphanie Rouquier.
00:00:54Dans l'Isère à Échirol, l'institut de la communication et des médias pourraient déménager car le lieu est devenu un véritable point de deal, la situation n'est pas simple d'autant que les fusillades ont même éclaté la semaine dernière à proximité, écoutez les étudiants sur place.
00:01:09Dans le paysage quoi, ça fait partie intégrante de l'endroit où on est, quand on passe à côté il y a les murs qui sont tagués, des fois quand on est en amphi on entend des bruits mais après nous on s'est pas trop emmerdés mais les filles je sais que des fois elles se font un peu plus emmerder que nous.
00:01:26Ils sont là, c'est sûr, ils sont là, ils sont visibles et ils se cachent pas mais en même temps je sens pas forcément de menace imminente qui vient de ces points de deal, je pense que c'est des gens qui font leur travail quoi que la loi en pense et quoi que la morale en pense.
00:01:43Nous reviendrons également sur cette affaire dont nous vous parlions dès hier dans Morandini live, ces trois chasseurs violemment agressés par une soixantaine de migrants dans le Pas-de-Calais, l'attaque avec des barres de fer et des armes blanches a duré toute la nuit, vous entendrez dans un instant le témoignage d'un des trois chasseurs, l'un d'entre eux hier sur Europe 1 a d'ailleurs expliqué qu'il a cru sa dernière heure arriver.
00:02:05Une quinzaine de gendarmes qui sont arrivés, on leur a demandé de les escorter, de nous faire sortir du marais parce qu'on était pétrifiés, peur, de la peur franchement mais comme jamais j'ai eu, j'en ai encore la voix qui tremble et à l'heure d'aujourd'hui j'ai encore marqué quoi, j'ai vraiment cru qu'on allait mourir.
00:02:24Quand on voit ces armes, les machettes, les couteaux, on a même retrouvé des couteaux au niveau des voitures au sol parce qu'on a envie, quand ils ont vu les gendarmes arriver, ils sont partis en courant, ils ont dû laisser leurs couteaux.
00:02:35Voilà et dans un instant vous entendrez donc le témoignage d'un des chasseurs en longueur.
00:02:39Pour limiter ou en tout cas contrôler l'immigration, vous savez que l'Allemagne a décidé de rétablir les contrôles à toutes les frontières, une mesure qui est applaudie par le Rassemblement National qui aimerait que l'on s'en inspire en France.
00:02:50Alors nous sommes allés voir comment les choses se passent en Allemagne.
00:02:55A Kehl, ville voisine de Strasbourg, la présence de policiers est particulièrement visible. Dans les bus, les trains ou encore les tramways, ils procèdent à des contrôles aléatoires.
00:03:06Cette décision du gouvernement allemand de renforcer ces contrôles à la frontière s'appliquera pour les six prochains mois.
00:03:12L'objectif des mesures prises ici à la frontière entre la France et l'Allemagne est bien sûr de limiter l'immigration irrégulière, de lutter contre le trafic de migrants mais aussi d'appliquer le refoulement de manière cohérente.
00:03:24Cette politique, déjà établie à l'est et au sud du pays depuis quelques mois, est désormais élargie à tous ses voisins, de la France au Danemark.
00:03:33La semaine dernière nous vous parlions de cette initiative de la SNCF qui limite désormais le nombre de bagages dans les trains et qui met des amendes à ceux qui en ont trop.
00:03:41Hier c'était donc le premier jour et le moins que l'on puisse dire c'est que cette mesure passe très mal.
00:03:46Terminée la tolérance, voyager avec plus de deux gros bagages peut entraîner dorénavant une amende de 50 euros par valise ou sac supplémentaire.
00:03:55Cette mesure surprend et dérange.
00:03:58Je trouve ça un peu abusé qu'on paye un surplus de bagages alors qu'en soi il y a de la place dans le train.
00:04:04On a en haut pour mettre, il y a l'espace bagage et il y a en dessous des sièges aussi.
00:04:08C'est plus par gain, rentabiliser, faire un peu plus de profit. Je ne pense pas que c'est parce que ça gêne ou ça prend trop de place. Au contraire ça fait des années que ça dure.
00:04:16Pour ce voyageur c'est l'incompréhension. Pour lui ces amendes sont une hérésie. La SNCF doit s'adapter aux nouvelles mobilités au lieu de sanctionner.
00:04:26Aujourd'hui dans les trains il y a peut-être deux compartiments pour les vélos donc c'est largement insuffisant.
00:04:32Il y a très nombreuses fois où en voyage on est collé et serré. Donc il y a de nombreux trains qu'on ne peut pas prendre avec le vélo.
00:04:38C'est complètement contre-courant par rapport aux besoins des gens.
00:04:43Seuls les trains grande ligne, les TGV et les intercités sont concernés par ces nouvelles amendes.
00:04:50La tentative d'attentat contre Donald Trump, vous imaginez bien qu'aux Etats-Unis toutes les chaînes de télé ont interrompu leur programme pour annoncer ce qui s'est passé.
00:04:57Et hier soir TMC a compilé les breaking news aux Etats-Unis, regardez.
00:05:03This is CNN breaking news.
00:05:05We have breaking news.
00:05:08This is breaking news right now.
00:05:10We are coming on the air with breaking news about former President Donald Trump.
00:05:13This is a Fox News alert, former President Trump is safe.
00:05:16He is safe after a shooting incident near the Trump International Golf Course in Florida.
00:05:20Toujours spectaculaire ces breaking news aux Etats-Unis.
00:05:23Aux Etats-Unis justement toujours, le rappeur Puff Daddy qui se fait aussi appeler Didi ou P Didi a été arrêté cette nuit dans une chambre d'hôtel de New York
00:05:30où le FBI a fait irruption.
00:05:32On ne connaît pas les détails de cette intervention musclée mais depuis novembre 2023, au moins huit femmes ont accusé l'artiste de violences et de divers abus sexuels.
00:05:41Son ex-compagne affirme même avoir subi des violences sexuelles et psychologiques pendant des années, entre 2005 et 2018.
00:05:48On devrait connaître aujourd'hui les raisons de cette arrestation.
00:05:51Et puis la colère de la chanteuse Shakira ce week-end en plein concert à Miami dans une boîte de nuit,
00:05:55elle a quitté la scène alors qu'un homme a tenté à deux reprises de filmer sous sa jupe.
00:06:00Vous allez voir les images, c'est une première fois tout d'abord.
00:06:03Vous allez la voir s'arrêter de danser, tenant sa jupe à deux mains, faisant comprendre à l'homme qu'elle l'a vue.
00:06:08Mais le spectateur continue à vouloir filmer sous la jupe et Shakira quitte la scène.
00:06:25...
00:06:47Voilà donc c'était aux Etats-Unis à Miami.
00:06:50Un mot sur l'actu télé avec ce soir une enquête qui fait déjà beaucoup parler.
00:06:54Ce sera à 21h10 sur France 2 grâce à des documents exclusifs et des témoignages inédits.
00:06:59Cache-investigation enquêtée sur le cabinet de conseil américain qui a beaucoup travaillé avec le gouvernement, le cabinet McKinsey.
00:07:05Quels sont ses vrais liens avec Emmanuel Macron ?
00:07:08Cache-investigation, enquête sur McKinsey.
00:07:12C'est l'une des sociétés les plus influentes de la planète.
00:07:15Le cabinet américain McKinsey vend ses conseils à prix d'or aux multinationales et au gouvernement.
00:07:20Les honoraires d'un consultant à la journée.
00:07:22Un processus comptant milliers d'euros.
00:07:23Découvrir qu'une société missionnée par l'État recevait des millions pour des missions qui quelquefois n'aboutissaient pas, ça a été choquant.
00:07:30Cache-investigation a enquêté sur les liens entre McKinsey et Emmanuel Macron.
00:07:35Là il faut être très clair parce qu'on a l'impression qu'il y a des combines. C'est faux.
00:07:38Est-ce que vous diriez que c'était une erreur, c'est tout ?
00:07:40McKinsey est au cœur de trois enquêtes judiciaires.
00:07:43Pourquoi vous n'avez pas payé ses impôts ?
00:07:45Parce qu'on n'a pas généré de rentabilité en France.
00:07:48Avec Élise Lusset, le nouveau numéro de Cache-Investigation suit-il d'un débat ?
00:07:52C'est mardi soir à 21h05 sur France 2 et sur la plateforme France.tv
00:07:59Voilà donc pour l'actualité. L'actualité en ce moment c'est en direct.
00:08:03On va partir tout de suite à Avignon, à la cour criminelle d'Avignon, puisque vous le savez Dominique Pellicot a été présent ce matin et il a pris la parole.
00:08:12Quelle foi vous êtes sur place avec Stéphanie Rouquier, c'était une intervention très attendue.
00:08:16Il a dit beaucoup de choses importantes Dominique Pellicot.
00:08:22Oui absolument, c'est évidemment un moment très attendu puisque ça fait une semaine que son audition est attendue.
00:08:28Il était absent pendant près de huit jours pour des raisons de santé et là il s'est exprimé.
00:08:33A la lecture des faits reprochés, il les a reconnus. Il a dit je les reconnais dans leur totalité.
00:08:39Et puis il y a eu ses mots, je suis un violeur comme ceux qui sont concernés dans cette salle.
00:08:43Ils connaissaient l'état de Gisèle Pellicot, ils ne peuvent pas dire le contraire, elle ne méritait pas cela.
00:08:50Il est revenu sur son enfance, sur le viol qu'il aurait subi quand il avait 9 ans.
00:08:55Puis il a été témoin à l'âge de 13 ans d'un autre viol.
00:08:58Et puis après il a parlé aussi de son parcours, de sa rencontre avec Gisèle Pellicot, de ses enfants, de son parcours professionnel.
00:09:06Gisèle Pellicot elle a pu aussi prendre la parole, elle était particulièrement émue.
00:09:11Elle a dit il est difficile pour moi d'entendre tout cela puisque j'ai vécu pendant 50 ans avec cet homme.
00:09:15Cet homme avec qui j'avais entièrement confiance, que j'aimais.
00:09:18Dominique Pellicot lui a dit je regrette ce que j'ai fait même si c'est impardonnable.
00:09:22Là pour le moment il revient donc aussi sur sa personnalité.
00:09:26Il est décrit comme un pervers manipulateur.
00:09:29Il a dit cette phrase aussi, on ne n'est pas pervers, on le devient.
00:09:35Régine vous nous disiez que non seulement il a reconnu lui être un violeur,
00:09:38mais également il accuse les autres personnes qui sont dans le box des accusés,
00:09:42cette cinquantaine de personnes, il les accuse également d'être des violeurs et de tout savoir.
00:09:46Quelles ont été les réactions dans la salle quand il a prononcé ces mots ?
00:09:52Il y a eu une sorte de rumeur, un peu de bruit sur les bancs puisqu'évidemment il a dit cela.
00:09:58Et puis aussi il y a été question des enregistrements vidéo.
00:10:02Pourquoi c'était classé ? Il s'est justifié en disant qu'il voulait avoir des preuves aussi.
00:10:07Il parle aussi d'un chantage dont il a été victime par un des hommes qui serait venu.
00:10:13Et donc c'était aussi pour se protéger.
00:10:15Il a dit qu'il avait été en fait heureux aussi d'être interpellé puisque ce cauchemar pouvait s'arrêter.
00:10:21Merci beaucoup Régine Delfaux.
00:10:23On vous retrouvera bien évidemment s'il y a du nouveau encore ce matin parce que ce qui se passe à La Cour est très attendu.
00:10:30Vous êtes avec Stéphanie Rouquier sur place.
00:10:32On est en direct avec Josiane Rinanovi, expert psychologue auprès des tribunaux de Paris.
00:10:37Bonjour, merci d'être en direct avec nous.
00:10:39D'abord vous de façon un peu plus globale, parce que bien évidemment vous n'allez pas vous prononcer sur ce qui se passe en ce moment,
00:10:44mais de façon un peu plus globale, comment vous analysez le fait que cette personne reconnaisse à la fois être un violeur et accuse les autres ?
00:10:53Déjà, il nous a habitués aux surprises monsieur Pénicaud.
00:10:59Puisque ça fait quand même un moment qu'on se demande s'il va revenir, s'il ne va pas revenir.
00:11:04Il a mal, il n'a pas mal.
00:11:06Donc tout tourne autour de lui depuis pas mal de temps.
00:11:10Donc il nous habitue aux surprises.
00:11:12Il nous en fait une, encore une aujourd'hui, qui ressemble beaucoup encore à une mise en scène.
00:11:20Je trouve que, rappelons-nous comment il explique lui, ou plutôt comment les films, tout explique comment il a violé.
00:11:30Il organisait, il appelait les gens sur internet, il leur disait de se garer loin,
00:11:35il leur disait de ne pas venir avec de parfums, ni en ayant fumé une cigarette avant,
00:11:40de se laver les mains pour que ma foi ne se réveille pas,
00:11:44comme si la pénétration qui allait suivre avait plus ou moins de risque de la réveiller qu'un parfum.
00:11:51Donc il nous a habitués quand même à une mise en scène régulière de tout ce qu'on entend dire sur lui.
00:12:00– C'est-à-dire que vous avez, si je vous entends bien,
00:12:02ça veut dire que vous avez un peu le sentiment quand même qu'il y a de la manipulation dans tout ça,
00:12:06et que ça fait partie peut-être d'une stratégie judiciaire que de reconnaître ce qu'il a pu faire,
00:12:13et en même temps d'accuser les autres ?
00:12:15– Alors, ça peut faire partie, mais bon, moi je ne suis pas psychiatre,
00:12:21c'est les psychiatres qui peuvent se prononcer plus sur l'habitude qu'ont les pervers narcissiques,
00:12:26puisqu'il paraît que ce serait ça, sa maladie.
00:12:31Donc oui, bien sûr, ça pourrait être, j'organise encore, il y a le spectacle,
00:12:37c'est-à-dire il est au centre, il se décrit comme étant, d'après ce que j'ai compris,
00:12:41comme étant quelqu'un qui a été violé, c'est pas facile pour lui, la vie, etc.
00:12:46Il reconnaît tous les faits, mais il fait quand même un sacré coup de Trafalgar à ses comparses,
00:12:52c'est-à-dire aux 50 autres accusés qu'il accuse.
00:12:56Il joue tous les rôles, la victime, le violeur, puisqu'il dit l'être le procureur,
00:13:02puisqu'il accuse les autres de savoir et d'avoir toujours su.
00:13:07Il manque que l'avocat, même s'il fait un peu aussi l'avocat quand il parle de lui,
00:13:13mais il y a quand même toute une mise en scène, qu'elle soit consciente ou inconsciente,
00:13:17on ne peut, nous, spectateurs, auditeurs, que remarquer.
00:13:22– Un mot un peu plus technique, j'ai envie de dire, on parle beaucoup de pervers narcissiques,
00:13:27alors Cédric, le mot est très employé dans les médias,
00:13:29mais je pense que tout le monde ne sait pas exactement ce que c'est.
00:13:32C'est quoi exactement un pervers narcissique ?
00:13:35– Un pervers narcissique, on va résumer, c'est quelqu'un qui aime faire mal à l'autre,
00:13:41c'est-à-dire il va choisir quelqu'un qu'il va d'abord séduire
00:13:45avec toutes les armes de la séduction habituelle,
00:13:49tu es belle, je t'aime, etc.
00:13:51Et puis, pour mettre en place très rapidement,
00:13:54ce qu'il aime par-dessus tout, c'est faire souffrir l'autre,
00:13:57en particulier l'autre qui est déjà sa chose, sa victime, son objet.
00:14:03Il va petit à petit lui dire qu'elle est moche,
00:14:07ou que les amis qu'elle a ne sont pas les bons,
00:14:11ça va être tout le temps quelque chose de plus anodin,
00:14:15qui va passer petit à petit, progressivement,
00:14:20comme si on faisait du compte-gouttes.
00:14:23– Je vous interromps un instant, parce qu'on va partir à Vignon,
00:14:26je vous reprends dans un instant,
00:14:27mais il y a l'avocat de Dominique Pellicot qui est en train de s'exprimer.
00:14:30– Ça sera entendu ou ça ne sera pas entendu,
00:14:32je ne sais pas ce que ça va donner, ce que les gens vont penser,
00:14:34mais à la limite, peu m'importe ce que les gens vont penser,
00:14:36c'est la vérité de Dominique Pellicot, et c'est celle qui ressort du dossier.
00:14:40– Auquel état d'esprit est-il ?
00:14:42– Pardonnez-moi, aujourd'hui il est là au moment où je viens de le voir,
00:14:49il est bien évidemment très abattu,
00:14:51il a demandé à sa femme de bien vouloir l'excuser de tout ce qui s'est passé,
00:14:55je ne sais pas ce que Mme Pellicot décidera de faire
00:14:58avec cette demande-là et cette proposition-là,
00:15:00mais quoi qu'il en soit, il en est là, il continuera,
00:15:03on va dire qu'on est dans un processus confessionnel,
00:15:07qu'il va continuer assurément, n'ayez aucune crainte là-dessus.
00:15:10Je crois qu'on va aller au bout de ce procès,
00:15:12on saura tout de Dominique Pellicot.
00:15:14– Est-ce qu'il est rassuré sur son état de santé ?
00:15:16– Pour l'instant oui, il a besoin quand même de s'allonger pendant les pauses,
00:15:19de boire beaucoup, d'être sur un fauteuil,
00:15:21je ne sais pas si vous l'avez remarqué,
00:15:22mais dans un fauteuil un peu plus confortable que les chaises
00:15:25qui se sont prévues initialement, voilà.
00:15:27Pour l'instant ça a l'air de se passer correctement.
00:15:29– Il a dit très contondant, il y a des soucis angulaires
00:15:31et les autres soucis sont des violeurs.
00:15:33Est-ce qu'il pourra prouver ça à la fin de l'année ?
00:15:35– Je crois monsieur que la pierre angulaire de ce dossier,
00:15:38ce sont les vidéos, après chacun fera l'interprétation des vidéos,
00:15:43chacun fera sa propre interprétation.
00:15:46Un œil avisé me dit que c'est une scène,
00:15:49voilà, il y en a d'autres qui vont dire que c'est une scène de sexe,
00:15:52d'autres, je ne vais pas rentrer sur ce terrain-là maintenant,
00:15:54aujourd'hui parce qu'on est plus sur la personnalité de Dominique Pellicot,
00:15:56que sur les faits eux-mêmes.
00:15:58Chacun des faits va être examiné avec chacun des accusés
00:16:01et chacun se fera son opinion.
00:16:03– Il a dit « on ne naît pas, on perd, on devient »,
00:16:06ce serait selon lui toute cette enfance qui l'aurait conduit
00:16:09petit à petit à ces actes-là en fait ?
00:16:11– Oui, je pense qu'il y a tous ces traumatismes
00:16:14dont il a déjà parlé et sur lesquels on va revenir,
00:16:16c'est-à-dire un viol à l'hôpital de Châteauroux quand il a 9 ans,
00:16:20un viol collectif auquel il assiste
00:16:22et auquel on veut le faire participer quand il a 14 ans
00:16:25et manifestement des scènes de violence sexuelle entre ses parents
00:16:28qu'il ne doit pas voir parce qu'un gamin de 14 ans
00:16:31ne doit pas voir ce genre de choses et qui le perturbe énormément,
00:16:34qui l'attriste et qui surtout le secoue complètement
00:16:38et qui détermine un peu la violence de ce père
00:16:41qui est quelque chose qui a été mis en exergue déjà vis-à-vis de lui
00:16:46et vis-à-vis de sa mère aussi.
00:16:49N'oublions pas quand même que le schéma familial est très particulier,
00:16:52on a affaire à une femme qui a épousé un premier frère
00:16:55et puis abandonnée par ce premier frère,
00:16:57épouse le second et fait des enfants aux deux,
00:16:59donc vous avez des frères et sœurs qui sont en même temps des cousins germains,
00:17:02c'est un peu compliqué, c'est un schéma familial
00:17:05qui dénote un peu du schéma classique et commun qu'on connaît tous.
00:17:09– Selon lui, ça expliquerait comment il est arrivé à ce niveau-là de perverseur ?
00:17:13– Ça explique une partie, je vais essayer, je vais m'employer
00:17:16à faire en sorte qu'il puisse dévoiler à la cour la raison
00:17:19pour laquelle on en est là aujourd'hui.
00:17:21J'ose espérer qu'il puisse répondre à cette question,
00:17:24en tout cas c'est ce que je vais m'employer à faire à la reprise des débats.
00:17:27– Merci beaucoup. – Merci à vous.
00:17:29– Prodéatrice Zavarro qui est l'avocate de Dominique Pellicot
00:17:33qui prenait la parole après ces événements,
00:17:35Josiane Rinanovi, experte psychologue auprès des tribunaux de Paris,
00:17:38c'était intéressant d'entendre les explications
00:17:42sur comment il serait devenu ce pervers narcissique,
00:17:45c'est convaincant comme explication ?
00:17:50– Pas pour moi, ce n'est pas convaincant,
00:17:53c'est-à-dire d'abord, on a longtemps parlé,
00:17:56en parlant de la famille Pellicot, en tout cas de madame et de monsieur,
00:17:59d'une famille lambda, on s'aperçoit de plus en plus qu'elle n'a rien de lambda,
00:18:03et surtout, comment dire, un pervers narcissique, c'est très très habile,
00:18:10mais il y a une chose vraiment sur laquelle je veux insister,
00:18:13on dit toujours quelqu'un qui a été violé va devenir violeur, etc.
00:18:17C'est absolument faux, quelques personnes qui ont été violées
00:18:21vont peut-être plus tard devenir violeurs,
00:18:24à chacun de trouver dans quelles circonstances, c'est absolument faux,
00:18:30et ça c'est très important que le public le sache,
00:18:33les gens violés ne deviennent pas systématiquement des violeurs, loin de là,
00:18:37ils deviennent même des grands combattants du viol,
00:18:40donc quand on dit qu'il a été violé, je trouve ça très triste qu'il ait vécu ça,
00:18:45ou qu'à l'hôpital en plus, dans un lieu où on est censé être protégé,
00:18:50quand on dit qu'il a vu les ébats de ses parents,
00:18:53heureusement, n'affolons pas le peuple français et les autres,
00:18:57c'est pas parce qu'on a vu ses parents avoir des ébats sexuels,
00:19:02c'est pas parce qu'on a été violé qu'on devient violeur.
00:19:06– C'est-à-dire que les explications, vous ne semblez pas du tout convaincu,
00:19:09finalement, par les explications de l'avocate,
00:19:12et c'est étonnant parce qu'elle se dit, et la question qu'on se pose aussi,
00:19:15c'est comment est-ce que sa femme va recevoir ces explications,
00:19:19est-ce qu'elle va être convaincue par les explications de son mari ?
00:19:22– Alors c'est possible, c'est possible d'une part parce que,
00:19:26contrairement à ce qu'on laisse passer dans la presse et les médias,
00:19:29on dit que cette femme est très forte, elle est très digne en tout cas,
00:19:34elle m'émeut moi, je la trouve très émouvante,
00:19:38mais en même temps je la trouve extrêmement fragile,
00:19:41et d'après le livre de sa fille que j'ai lu,
00:19:46elle semblait quand même beaucoup aimer son mari,
00:19:49et puis il semblerait, mais tout ça c'est au conditionnel
00:19:52puisque je ne suis pas dans ce dossier, donc je n'ai pas tous les éléments,
00:19:57il semblerait par exemple qu'il y a quelques années,
00:20:00il est déjà filmé sous les jupes de certaines femmes,
00:20:04et elle a pardonné en disant, bon, c'est quand même pas grave,
00:20:08enfin je ne dis pas que c'est ce qu'elle a dit,
00:20:12je dis que c'est ce qui est rapporté comme étant ce qu'elle a dit.
00:20:16– En même temps, Josiane Reynanovi, il y a un monde entre,
00:20:18même si ce n'est pas pour excuser ni justifier,
00:20:21mais il y a un monde entre juste filmer sous les jupes des femmes
00:20:24et ensuite faire violer sa femme par 50 hommes et organiser tout ça,
00:20:28on n'est pas au même niveau.
00:20:31– Ça on est d'accord, ce n'est pas du tout le même niveau,
00:20:34c'est même incroyable ce qu'il a fait, on n'en connaît pas d'autres jusqu'à présent.
00:20:40– Et c'est vrai que le monde entier en plus s'intéresse à cette affaire,
00:20:42je vois ce matin en fait la presse du monde entier
00:20:44est en train de suivre cette affaire qui se déroule en France.
00:20:46Merci Josiane Reynanovi, expert psychologue auprès des tribunaux de Paris,
00:20:50d'avoir été avec toi et avec Teckner, cette affaire elle est incroyable
00:20:53et ce qui se passe ce matin aussi, ce qu'on est en train de vivre,
00:20:56c'est-à-dire lui qui revient au tribunal et qui dit je suis un violeur,
00:20:59tout le monde savait, ceux qui sont dans cette salle,
00:21:02dans le box des accusés sont aussi des violeurs,
00:21:04c'est un rebondissement, c'est incroyable quand même.
00:21:06– Oui c'est un rebondissement, en même temps je partage ce qui est dit quand même
00:21:09sur le fait que potentiellement il peut jouer à un double jeu,
00:21:12il faut rappeler que ce n'est pas seulement un violeur
00:21:14qui a commis une sorte de crime passionnel une ou deux fois
00:21:17et qui après justement serait allé se confesser,
00:21:20ce n'est pas quelqu'un qui à un moment s'est livré de lui-même à la police,
00:21:23il a été pris la main dans le sac des décennies après avoir commencé,
00:21:26il a organisé un véritable système, aujourd'hui il aurait continué à le faire,
00:21:31ça il faut le souligner, effectivement moi je suis assez dérangé
00:21:34par ce discours qui tendrait à faire croire que si jamais vous avez été violé
00:21:38ou abusé lorsque vous êtes jeune, ça veut dire que quasiment systématiquement
00:21:42vous le serez justement dans les décennies à venir,
00:21:44ça participe à un état d'esprit aussi qui peut pousser justement toujours à relativiser,
00:21:47alors que ça tout le monde en a bien conscience,
00:21:50on ne peut absolument pas le relativiser et on sent aussi l'emprise
00:21:54qu'il veut continuer à avoir justement durant ce procès sur son épouse
00:21:58en essayant justement d'avoir les mots pour que ça la touche.
00:22:01Oui, on va voir sur place s'il y a des réactions en direct sur place au tribunal.
00:22:06Que les violeurs soient reconnus et punis comme ils doivent l'être
00:22:10parce que ce sont des violeurs.
00:22:15De la colère, on est en colère et on veut que justice se fasse.
00:22:23Oui, on l'a contactée et elle nous a remercié pour l'action que l'on menait.
00:22:28On a été là le premier jour avec nos pancartes pour la soutenir
00:22:32et puis pour dire que ça ne passera pas, que justice se passe
00:22:36et on espère bien que ces gens-là ne dormiront plus jamais tranquilles.
00:22:41Et c'est aussi le procès que tu m'as mentionné ?
00:22:44Oui, en fait c'est le procès du patriarcat et au-delà du procès d'une femme
00:22:51et on la trouve très courageuse pour ça, c'est que c'est le procès d'une société
00:22:54et maintenant il faut que tout le monde ouvre les yeux sur cette question du continuum de la violence.
00:22:59Ça ne peut plus continuer comme ça et donc on dit, halte, ça suffit le patriarcat
00:23:05et on ne se laissera plus faire.
00:23:07Tous les jours vous allez vous relayer, c'est ça ?
00:23:08Oui, on se relaie tous les jours jusqu'à la fin du procès.
00:23:11C'est très important pour vous ?
00:23:12Voilà les associations féministes qui sont présentes bien évidemment dans la salle
00:23:16et qui soutiennent Gisèle Pellicot.
00:23:18Gisèle Pellicot d'ailleurs qui les a remerciés hier et qui a remercié la mobilisation.
00:23:22Je vous propose de réécouter ce qu'elle disait hier.
00:23:29Vous allez entendre dans un instant ce qu'elle disait hier.
00:23:32Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont témoigné leur soutien depuis le début de cette épreuve
00:23:39et plus particulièrement celles et ceux qui ont pris le temps de se réunir samedi dernier.
00:23:44À travers toute la France, j'ai été profondément touchée par cet élan qui me donne une responsabilité.
00:23:51Grâce à vous tous, j'ai la force de mener ce combat jusqu'au bout.
00:23:56Ce combat que je dédie à toutes les personnes, femmes et hommes, qui à travers le monde sont victimes de violences sexuelles.
00:24:04À toutes ces victimes, je veux leur dire aujourd'hui, regardez autour de vous, vous n'êtes pas seules.
00:24:12Voilà le courage incroyable de Gisèle Pellicot, Ludovic Thoreau.
00:24:16Comment faire autrement que de plier les coupables et dire qu'il est un violeur ?
00:24:20C'est l'axe de la défense. Un, c'est de ma faute. Deux, les autres sont aussi coupables que moi et c'est à cause de ma jeunesse.
00:24:25C'est trop facile. Quant aux termes de pervers narcissique qui pourraient expliquer tout,
00:24:29évidemment qu'il a une pathologie psychiatrique, c'est évident.
00:24:31Mais est-ce que ça doit excuser le geste ? Absolument pas.
00:24:34Sauf que ce n'est pas un viol unique.
00:24:36Ça peut ne pas l'excuser mais l'expliquer.
00:24:38Ce n'est pas la même chose. Il y a une grosse différence entre expliquer et justifier.
00:24:41Expliquer, on va expliquer tout. Quand il y a un cri, on va trouver quelque chose pour expliquer.
00:24:44Expliquer, ça ne veut pas dire qu'on l'excuse.
00:24:46Ça veut dire qu'on comprend pourquoi on en est arrivé là.
00:24:48Ça ne veut pas dire qu'il n'a pas de peine. Ça ne veut pas dire qu'il n'est pas condamné.
00:24:51Juste, ça permet de comprendre peut-être le cheminement intellectuel.
00:24:53Oui, mais ce n'est pas certain que même si on fait une analyse psychiatrique, on trouvera le cheminement.
00:24:57Je suis désolé de vous le dire comme ça. La psychiatrie n'a pas toujours raison, on l'a bien vu.
00:25:00Mais il ne faudrait pas que son passé puisse excuser un geste.
00:25:03C'est que 50 personnes, quand même, c'est un viol calculé.
00:25:07C'est quelque chose d'épouvantable.
00:25:11C'est une stratégie de la défense, j'allais dire, tout à fait naturelle, en l'occurrence.
00:25:15En effet, ils vont puiser dans le passé de cet individu pour essayer, finalement,
00:25:20de faire en sorte que la peine soit la moins lourde possible pour son client.
00:25:25Donc là, c'est une stratégie, j'allais dire, tout à fait banale.
00:25:28Mais en fait, on est face à une affaire qui est quand même hors norme, en l'occurrence, il faut le dire,
00:25:32qui défraie les annales judiciaires.
00:25:35Mais la réalité, qu'est-ce que c'est que cet individu pervers, narcissique, peut-être ?
00:25:39Et au sens étymologique du terme, un monstre.
00:25:41C'est-à-dire quelqu'un qu'on va montrer, je veux dire,
00:25:43parce que ce qu'il fait est évidemment une transgression absolue, j'allais dire, de l'élémentaire.
00:25:50Juste, on écoute un des avocats qui s'exprime.
00:25:52Je pense que dans ce domaine et dans ce dossier,
00:25:56beaucoup devraient quand même se regarder dans la glace
00:25:59et considérer que leur comportement est quand même, quelque part, attentatoire.
00:26:06Maintenant, ils feront ce qu'ils vous donnent dans le silence de leur conscience.
00:26:11– Il y a eu du bruit un peu dans la salle quand il s'est exprimé ?
00:26:14– Je crois que tout le monde l'attendait.
00:26:16Vous savez, c'était un peu pélico, c'est un peu le taureau dans l'arène.
00:26:19Il arrive, la question c'était, allait-il venir ?
00:26:23Il est venu, on voulait entendre le son de sa voix.
00:26:27On voit qui en fait ? On voit un personnage qui est assez calme,
00:26:31peut-être abîmé par la maladie, puisqu'il souffre quand même, avec une petite voix.
00:26:37Et comme toujours dans ces dossiers,
00:26:39on se dit que les personnages que l'on voit arriver
00:26:42ne correspondent pas à ce que l'on avait imaginé.
00:26:45Et c'est quelqu'un d'assez fallot, finalement, dans le box.
00:26:50Mais c'est quelqu'un qui, jusqu'à présent, a quand même un discours
00:26:54qu'il faut reconnaître comme étant proche de la réalité.
00:26:59– Parce qu'il reconnaît les faits dans leur totalité.
00:27:01– Il reconnaît les faits dans leur totalité.
00:27:03Et puis bon, il a dit dès le départ, je reconnais, je suis responsable,
00:27:08comme d'ailleurs mon client Jean-Pierre Maréchal.
00:27:12Et il dit, et ça c'est ce qui est très important,
00:27:15mais bon, moi ça m'importe quelque part au niveau du dossier,
00:27:19mais il dit, tous qui sont présents sont effectivement coupables.
00:27:25Et ça, je pense qu'il a quand même asséné à ce dossier
00:27:28et à cette audience une nouvelle vision des choses.
00:27:32– Demain, peut-être cet après-midi ou demain,
00:27:34c'est la compération de votre client, qu'est-ce que vous attendez ?
00:27:38– La confirmation, et puis moi j'espère bien faire un parallèle de vie
00:27:43entre la vie de Pélico et la vie de Maréchal, et notamment l'enfance.
00:27:48Parce que c'est dans ces domaines que l'on trouve l'origine
00:27:52de ce qui peut alors être reproché.
00:27:54Mais là, je pense que ça sera effectivement très intéressant,
00:27:57y compris dans le questionnement de l'un et de l'autre.
00:27:59– Monsieur Dominique Pélico, il y a eu cette phrase aussi,
00:28:01on ne n'est pas pervers, on le devient.
00:28:03– Oui, alors là, moi je ne vais pas vous dire que j'adhère,
00:28:08parce que je n'ai pas suffisamment de connaissances psychologiques
00:28:11ou psychiatriques.
00:28:13Maintenant, ce qui est particulier dans le dossier,
00:28:15c'est que l'on a eu des gens qui avaient un fonds,
00:28:21qui s'est tué pendant 30-40 ans, et qui subitement ont ressurgi.
00:28:26C'est-à-dire que la bête ne faisait que dormir,
00:28:29et elle a ensuite explosé.
00:28:31– Merci Maître.
00:28:33– C'est Patrice Contard, qui est l'avocat de Jean-Pierre Maréchal,
00:28:36qui est l'un des accusés dans ce dossier,
00:28:38avec Régine Delfour et Stéphanie Rouquier qui sont sur place.
00:28:40Ça vous fait réagir ?
00:28:41– Oui, ça me fait réagir, parce qu'en fait, c'est une question philosophique
00:28:43que pose pratiquement cet avocat.
00:28:45Est-ce que le mal est inné, ou est-ce que le mal est une construction ?
00:28:47Et on voit bien que dans la stratégie de défense,
00:28:49qui est une stratégie de relativisation,
00:28:51on va dire qu'en effet, c'est la société qui produit l'individu.
00:28:54Donc si la société produit l'individu, c'est vrai que ce qu'il fait est grave,
00:28:57mais finalement, le principal responsable,
00:28:59le principal coupable, c'est la société.
00:29:01Je ne suis pas sûr que ce soit un discours
00:29:03qui soit tout à fait recevable pour les victimes.
00:29:05– Valérie Barnier, Ludovic Thoreau.
00:29:07– Moi, ce que j'ai envie de dire, c'est un pervers narcissique,
00:29:09c'est un manipulateur, mais il a surtout tué,
00:29:11psychologiquement, des femmes, une femme.
00:29:14Après, c'est ce qu'on sait.
00:29:16Aujourd'hui, je pense que s'il a violé une fois,
00:29:18il a pu violer plusieurs fois, ça c'est des faits aussi
00:29:20qu'on pourra découvrir par la suite.
00:29:22Et moi, je voudrais juste finir là-dessus et dire
00:29:24qu'il faut condamner fermement et lourdement les violeurs,
00:29:27il faut condamner aussi toutes ces personnes,
00:29:29et il faut combattre toutes les violences faites aux femmes,
00:29:32sexistes et sexuelles.
00:29:34– Vous savez, on parlait de l'atteinte psychiatrique de ce monsieur,
00:29:36mais les 50 personnes qui sont venues,
00:29:38qui ont répondu et qui ont eu une relation
00:29:40avec quelqu'un qui dormait…
00:29:42– Alors eux, leur argument, c'est de dire
00:29:44qu'on pensait que c'était un jeu.
00:29:46Ça, c'est l'argument…
00:29:48– Vous êtes d'accord avec moi.
00:29:50– Je vous dis juste, mon rôle, c'est de vous donner les éléments.
00:29:54– Il y avait 50 à dire ça.
00:29:56– Mais enfin, quand vous venez, vous répondez à quelque chose,
00:29:58la personne ne bouge pas du tout.
00:30:00Les gens vont dormir, excusez-moi,
00:30:02ils ont aussi un problème psychiatrique, ces 50 personnes.
00:30:04Et eux aussi, on aura un profil à étudier très fortement.
00:30:06– Je pense que le profil est étudié, effectivement, Eric Tegner.
00:30:08– Moi, justement, ces aveux de pellico à post-théorie
00:30:10m'inquiètent encore plus sur le profil.
00:30:12On sent quelqu'un, en fait, qui est dans le pas vu, pas pris.
00:30:14C'est-à-dire qu'il avait conscience
00:30:16des crimes qu'il produisait depuis des années, en fait.
00:30:18Parfois, on se retrouve à la barre avec des gens
00:30:20qui ont du mal à avouer, tout simplement,
00:30:22parce qu'ils ont du mal à voir en face les horreurs
00:30:24qu'ils ont eux-mêmes commises.
00:30:26Lui, on sent que ça fait des années qu'il connaît ses horreurs.
00:30:28Et je pense qu'il y a aussi cet élément,
00:30:30que justement, cet aspect ultra pervers qu'il avait en lui,
00:30:32c'était aussi de voir des gens devenir des criminels devant lui.
00:30:34C'est la raison pour laquelle, c'est lui qui leur dit
00:30:36« vous êtes bien entendu coupables ».
00:30:38Il a presque plus conscience, je pense,
00:30:40de la culpabilité de ces personnes-là
00:30:42qu'eux-mêmes, parce que lui-même,
00:30:44c'est un peu le criminel en chef.
00:30:46Et là-dessus, justement, c'est quelque chose qui est encore
00:30:48plus inquiétant, et c'est la raison pour laquelle
00:30:50ses aveux, pour moi, ne l'excusent absolument pas
00:30:52ou n'ont pas de raison, justement,
00:30:54d'atténuer sa peine potentielle, parce qu'elles montrent
00:30:56au contraire qu'en fait, il avait pleinement conscience
00:30:58de cela. S'il avait pu produire sans criminel,
00:31:00il l'aurait produit. Souvent,
00:31:02on calcule aussi la peine par rapport au danger
00:31:04qu'une personne peut produire sur la société.
00:31:06Non seulement, c'est contre cette femme,
00:31:08mais également contre tous les autres qu'il, justement,
00:31:10voulait remettre dans son filet pour qu'il devienne
00:31:12même des criminels. – En fait, il veut partager
00:31:14sa pathologie. C'est-à-dire qu'il va
00:31:16excuser sa pathologie en faisant voir
00:31:18d'autres malades. C'est ça, en fait.
00:31:20C'est une sorte de contagion, et ça l'excuse,
00:31:22parce qu'il trouve des malades aussi malades que lui.
00:31:24– Il dilue sa responsabilité. – Il dilue, tout à fait.
00:31:26C'est un partage de pathologie qui, de ce fait,
00:31:28est beaucoup moins fort, puisque les 50 viennent faire
00:31:30quelque part ce qu'ils demandent et ce qu'ils font.
00:31:32– Voilà donc ce qu'on pouvait dire sur ce qui se passe
00:31:34depuis ce matin à Avignon. On continue de le suivre
00:31:36avec Gine Delfour et avec Stéphanie Rouquier
00:31:38qui sont sur place. Et on retournera sur place,
00:31:40bien évidemment, s'il y a une interruption
00:31:42de séance, puisque vous l'avez compris,
00:31:44le jugement vient de reprendre,
00:31:46la cour vient de rentrer à nouveau
00:31:48et le jugement est en cours.
00:31:50Donc la séance est en cours,
00:31:52on aura l'occasion d'y retourner
00:31:54dans un instant. En attendant, on va regarder
00:31:56le reste de l'actualité d'aujourd'hui.
00:31:58Et le reste de l'actualité, c'est cette attaque
00:32:00par des dizaines de migrants,
00:32:02cette attaque de chasseurs.
00:32:04On vous en va parler là encore, hier,
00:32:06dès que l'information nous est arrivée.
00:32:08Tout d'abord, le rappel des faits.
00:32:10– Une scène d'une rare violence.
00:32:12Dans la nuit de samedi à dimanche,
00:32:14trois chasseurs accompagnés
00:32:16d'un enfant de 3 ans ont été pris
00:32:18pour cible par une soixantaine de migrants.
00:32:20Adrien est l'un d'entre eux.
00:32:22Il raconte.
00:32:24– On a vu un convoi de migrants,
00:32:28une bonne soixantaine de migrants
00:32:30avec un bateau sur le dos.
00:32:32Ils étaient en train de porter le bateau devant
00:32:34et derrière, il y avait tous des migrants
00:32:36en train de marcher.
00:32:38– Ayant compris le projet de traverser
00:32:40des migrants et craignant un drame,
00:32:42il décide alors d'en informer la gendarmerie.
00:32:44– On les a vus descendre dans le marais,
00:32:46on les a vus passer en haut, sur une route,
00:32:48descendre sur la plage.
00:32:50– Leur projet avorté, les migrants en colère
00:32:52se dirigent alors vers la hutte des chasseurs,
00:32:54armés.
00:32:56– On voit les bardeux faire passer,
00:32:58on les voit avec des machettes,
00:33:00et après, on les entend partir sur les voitures
00:33:02et là, on entend les bruits de pistoles,
00:33:04comme en est témoin ma voiture.
00:33:06Ma voiture, il n'y a plus de carreau,
00:33:08le toit est plié,
00:33:10le capot plié, les pneus crevés.
00:33:12– Les gendarmes parviennent à les disperser
00:33:14à l'aide de bombes lacrymogènes.
00:33:16Les trois hommes sont alors escortés en dehors du marais.
00:33:18Adrien est encore sous le choc.
00:33:20– J'ai cru que c'était ma dernière nuit,
00:33:22que c'était tout,
00:33:24qu'ils allaient finir par rentrer.
00:33:26Quand je les entendais taper dans la porte
00:33:28j'ai vraiment cru qu'ils allaient rentrer
00:33:30et nous faire la peau, c'est tout.
00:33:32– Adrien demande à l'État d'agir et d'accorder
00:33:34plus de moyens aux gendarmes,
00:33:36souvent dépassés, dit-il,
00:33:38par cette problématique des migrants.
00:33:40– Éric Tagnère, c'est clair qu'on a frôlé le drame
00:33:42de façon évidente, puisqu'hier,
00:33:44on avait des chasseurs qui disaient qu'on était armés
00:33:46et forcément, ils auraient pu se servir de ces armes.
00:33:48Or, ils ont gardé leur sang-froid,
00:33:50ils ont accepté d'être attaqués,
00:33:52attaqués, d'être agressés,
00:33:54d'avoir cette porte qui a tenu bon.
00:33:56Ils étaient enfermés dans cette hutte,
00:33:58ils étaient trois plus un gamin, il faut le rappeler.
00:34:00Il y avait un gamin de trois ans qui était là,
00:34:02ils ont tenu bon, ils n'ont pas utilisé leurs armes.
00:34:04On va avoir un drame.
00:34:06– C'est certain, là, c'est le sang-froid, moi,
00:34:08qui m'a vraiment marqué ce matin en lisant ça.
00:34:10Justement, quand on voit que cette petite fille
00:34:12était également là, on voit des individus
00:34:14qui sont organisés, qui ont des machettes,
00:34:16donc qui sont armés et qui, en fait,
00:34:18tout simplement, revenaient d'un refoulement
00:34:20de la part de la police. Il faut savoir qu'il y a
00:34:22près de 140 tentatives qui sont tentées
00:34:24et qui, en revanche, deux tiers réussissent
00:34:26et ensuite, ces migrants-là, ils veulent retenter
00:34:28la traversée. Mais lorsque, justement,
00:34:30ils rebroussent chemin, qu'est-ce qu'ils font ?
00:34:32Ils vont faire des pillages, ils vont faire des vols
00:34:34et on le voit bien là, ils font des attaques.
00:34:36Ce sont des groupes qui sont organisés
00:34:38et qui s'organisent depuis des centaines de kilomètres
00:34:40parce que, lorsqu'ils traversent souvent l'Europe de l'Est,
00:34:42lorsqu'ils traversent la Hongrie, lorsqu'ils traversent
00:34:44la Serbie ou les Balkans, ils sont déjà avec des passeurs
00:34:46qui sont armés et ils sont organisés
00:34:48dans cette logique-là. Après, ça nous renvoie aussi
00:34:50à cette idée de la surreprésentation
00:34:52de la délinquance, aujourd'hui,
00:34:54des populations étrangères. C'est ce qui
00:34:56est marquant quand on voit cela. Et là-dessus,
00:34:58il y a juste une statistique que je voudrais mettre en avant
00:35:00par le service statistique de la sécurité
00:35:02intérieure qui montre que si on a 7,8%
00:35:04d'étrangers en France, comme le dit
00:35:06l'INSEE, par exemple, sur
00:35:08les vols commis avec violence,
00:35:10c'est 40% qui sont commis
00:35:12par ces étrangers avec une surreprésentation
00:35:14encore plus auprès, justement, des migrants
00:35:16qui viennent de l'Afrique subsaharienne.
00:35:18Donc, bien entendu qu'il faut à la fois régler
00:35:20le problème des migrants à Calais,
00:35:22mais ça pose aussi la question, justement,
00:35:24de l'immigration de façon beaucoup plus large.
00:35:26Ludovic Thoreau, je l'ai dit, on a frôlé le drame
00:35:28dans ce qui s'est passé, mais ça va arriver.
00:35:30On s'en doute, ça va arriver parce que
00:35:32tous ceux qui sont sur place nous disent que les migrants sont de plus en plus
00:35:34violents. On est attaqués de plus
00:35:36en plus souvent et à un moment donné,
00:35:38hélas, hélas, un des chasseurs
00:35:40ou une des personnes attaquées utilisera une arme.
00:35:42Il y a 30 000 passages par an et il y a 10 000
00:35:44qui échouent. Il faut bien qu'ils soient quelque part.
00:35:46Si vous allez dans le Nord et vous allez les voir
00:35:48le long des autoroutes, c'est comme des ombres.
00:35:50C'est impressionnant. Mais quelque part,
00:35:52excusez-moi, l'Europe, Frontex, tout ça,
00:35:54ils sont où tous ces gens-là ?
00:35:56C'est vrai que l'Angleterre nous donne un peu d'argent pour qu'on mette
00:35:58plus de policiers sur les plages, mais vous avez bien vu
00:36:00ce qui se passe. C'est pas comme ça que ça se passe.
00:36:02C'est au départ qu'il faut bloquer.
00:36:04A l'arrivée, c'est compliqué. Ils sont déjà là et il y en a
00:36:0610 000 qui ne passent pas. Donc, évidemment, ils vont
00:36:08se rejoindre, mais ils n'ont pas d'argent. Et la violence
00:36:10va augmenter. Plus vous aurez de personnes, plus vous aurez de violence.
00:36:12Donc, excusez-moi, un jour,
00:36:18on va aller au Haut de France. Bonjour. Merci d'être en direct
00:36:20avec nous.
00:36:22Ma question est claire. Quelle est
00:36:24l'ambiance sur place ? Comment les choses
00:36:26se passent vraiment dans cette zone ?
00:36:28L'ambiance,
00:36:30elle est assez compliquée. Il faut savoir que
00:36:32c'est une gestion constante.
00:36:34Il faut forcément que
00:36:36les collègues soient alertes 24 heures
00:36:38sur 24, 7 jours sur 7.
00:36:40On voit
00:36:42sur vos images, effectivement,
00:36:44les dégradations. Il y a eu des poubelles.
00:36:46C'est les collègues qu'on a tenté
00:36:48d'incendier, que les migrants ont tenté
00:36:50d'incendier à Grandfort-Philippe
00:36:52et dans d'autres endroits.
00:36:54Et c'est vraiment compliqué pour
00:36:56les fonctionnaires de police aujourd'hui,
00:36:58sachant en plus que sur certains
00:37:00secteurs, on est déficitaire. Si on
00:37:02prend le Dunkerquois aujourd'hui,
00:37:04c'est devenu compliqué pour
00:37:06nous de travailler. On a perdu encore des effectifs
00:37:08là en septembre et
00:37:10on n'a pas été renforcés sur ce secteur.
00:37:12Mais ça veut dire
00:37:14qu'aujourd'hui, vous êtes en sous-effectifs
00:37:16dans ce secteur. Ça veut dire qu'en revanche, il y a
00:37:18de plus en plus de migrants. Ces migrants, en fait,
00:37:20qu'est-ce que vous pouvez faire, vous, contre eux ?
00:37:22Quelle est votre marge
00:37:24de manœuvre ?
00:37:26Notre marge de manœuvre, elle est simple.
00:37:28Dès qu'il y a du pénal, forcément, on va intervenir.
00:37:30Quant sur la gestion
00:37:32après du flux migratoire,
00:37:34les gens qui veulent passer en Angleterre,
00:37:36on est plus sur de la sécurisation.
00:37:38On essaie forcément, on le sait,
00:37:40je l'ai déjà dit sur votre antenne,
00:37:42la mer du Nord peut être très dangereuse.
00:37:44On a des marées. Forcément,
00:37:46la mer,
00:37:48elle peut être très calme à 14 heures
00:37:50et à 18 heures, c'est une catastrophe.
00:37:52Généralement, quand ils prennent la mer, il faut savoir
00:37:54qu'on a quand même une traversée qui va durer 5 heures
00:37:56à peu près, en moyenne.
00:37:58C'est pour éviter déjà
00:38:00qu'eux se mettent en danger.
00:38:02Et sur le nombre, on l'a dit,
00:38:04sur le nombre d'individus,
00:38:06on se retrouve très vite face à 40,
00:38:0860, 80 individus.
00:38:10La contenance moyenne de leur bateau,
00:38:12c'est 40 personnes, mais on en retrouve plus
00:38:1480 que 40 sur chaque bateau.
00:38:16Et aujourd'hui, il faut autant
00:38:18de collègues pour se retrouver en face.
00:38:20Il faut quand même qu'il y ait un ratio
00:38:22entre les fonctionnaires de police
00:38:24et ces gens-là, quand ils veulent s'en prendre
00:38:26à la police, il faut qu'il y ait un ratio
00:38:28à part égale.
00:38:30Merci beaucoup d'avoir été
00:38:32en direct avec nous, Julien Soir, délégué Allianz-Eau,
00:38:34de France Éric Tagnère et Arnaud Bénédetti.
00:38:36Oui, juste pour ajouter un élément technique,
00:38:38il faut savoir que lorsqu'un migrant
00:38:40est sur une plage et qu'il veut monter
00:38:42dans un bateau pour traverser la Manche,
00:38:44à partir du moment où il est dans le bateau,
00:38:46la police ne peut plus intervenir.
00:38:48Ça me fait un peu penser comme les refus d'obtempérer,
00:38:50c'est-à-dire qu'on a tellement peur des conséquences
00:38:52derrière, c'est qu'on refuse justement
00:38:54de poursuivre un véhicule. C'est la même chose,
00:38:56on a tellement peur que les bateaux se retournent
00:38:58qu'une fois qu'ils sont dedans, on ne peut plus
00:39:00intervenir. Donc c'est ce qui fait que
00:39:02les passeurs poussent les migrants à traverser
00:39:04et à nager. Et également,
00:39:06certaines notes de la police ont révélé
00:39:08le fait qu'il y a des passeurs qui peuvent
00:39:10utiliser les enfants comme des boucliers humains.
00:39:12C'est-à-dire que lorsque la police arrive,
00:39:14ils vont les jeter à l'eau, ce qui va obliger la police
00:39:16de s'occuper des personnes à l'eau et de pouvoir du coup
00:39:18laisser le bateau. Donc le droit n'est absolument pas
00:39:20adapté aussi pour lutter véritablement
00:39:22contre cette immigration. Dans un instant,
00:39:24on écoutera le témoignage d'un chasseur qui va nous expliquer
00:39:26exactement comment les choses se sont passées.
00:39:28Ce qu'il y a de frappant avec cette affaire,
00:39:30c'est que finalement, on en revient toujours
00:39:32au même problème, c'est que tout se passe
00:39:34comme si la puissance publique avait organisé sa propre
00:39:36impuissance depuis des décennies.
00:39:38C'est bien le sujet, parce que la question des moyens
00:39:40sur place, évidemment, par rapport
00:39:42à la situation que l'on connaît sur le terrain,
00:39:44les moyens sont insuffisants. Mais pourquoi les moyens
00:39:46sont insuffisants ? Parce que finalement,
00:39:48les Etats, et notamment la France
00:39:50entre autres, ont abandonné depuis
00:39:52de très nombreuses années une volonté politique
00:39:54de contrôler les frontières.
00:39:56Vous savez, une nation, quand elle ne contrôle plus sa frontière,
00:39:58elle n'est plus une nation. C'est un principe
00:40:00de base. Pour être une nation, il faut contrôler la frontière.
00:40:02La frontière, c'est une porte. Vous savez,
00:40:04Régis Dobré l'explique très bien. Il dit, c'est une porte. On entre,
00:40:06on sort, et on décide qui rentre
00:40:08ou qui sort. En l'occurrence, c'est,
00:40:10j'allais dire, ce principe, qui est un principe de bon sens,
00:40:12qui a été abandonné. Alors, en effet,
00:40:14aujourd'hui, on se retrouve dans une situation
00:40:16où on n'est plus en mesure, j'allais dire,
00:40:18en termes de moyens humains,
00:40:20logistiques, financiers,
00:40:22d'absorber ce qui constitue
00:40:24une vague qui, en effet, je veux dire, ensuite,
00:40:26pose ce problème sur le terrain. Parce que qu'est-ce que c'est ?
00:40:28C'est des phénomènes de bande. Les phénomènes
00:40:30de bande, c'est quoi ? C'est le recul de l'État.
00:40:32L'État, il a été créé historiquement pour, justement, mettre fin
00:40:34aux phénomènes de bande.
00:40:36— C'est intéressant parce que vous parlez des frontières, et on voit
00:40:38ce qu'est en train de faire l'Allemagne, justement.
00:40:40Et ça, c'est vrai que c'est un exemple intéressant.
00:40:42Alors, on devait en parler un peu plus tard, mais on va le faire
00:40:44là parce que c'est sans doute
00:40:46le moment. On va rejoindre, justement,
00:40:48à la frontière allemande Mathieu Devese, envoyé spécial
00:40:50de CNews avec Bamba Gaye.
00:40:52Bonjour, Mathieu. Vous êtes sur place,
00:40:54et c'est depuis ce matin
00:40:56qu'ont été mises en place ces contrôles
00:40:58aux frontières. Concrètement, comment ça se passe ?
00:41:00Est-ce que tout le monde est contrôlé ?
00:41:02Est-ce que ce sont des contrôles sporadiques ?
00:41:04Qu'est-ce que vous voyez ?
00:41:06— Écoutez, cher Jean-Marc,
00:41:08en fait, c'est depuis hier matin
00:41:10que ces contrôles ont été mis en place.
00:41:12Et très concrètement, il s'agit de contrôles
00:41:14inopinés, aléatoires, ici, sur le pont
00:41:16de l'Europe qui relie la ville de Strasbourg
00:41:18à la ville allemande de Calais. Vous avez
00:41:20regardé ces policiers, 3, 4 policiers
00:41:22qui contrôlent majoritairement
00:41:24des véhicules, des camionnettes qui
00:41:26semblent suspectes, et des bus. Et ce matin,
00:41:28je peux vous dire que nous avons assisté
00:41:30à l'un de ces contrôles. Et vous avez ces 4
00:41:32policiers qui sont allés à la rencontre d'un bus.
00:41:34À l'intérieur, il y avait une trentaine de voyageurs,
00:41:36dont des Français, qui ont fait le déplacement
00:41:38depuis Nancy pour rejoindre
00:41:40la ville de Stuttgart. Et là, donc, cette
00:41:42trentaine de voyageurs a été contrôlée par ces policiers.
00:41:44On leur a demandé leur carte d'identité.
00:41:46On leur a également posé quelques
00:41:48questions, notamment « Qui êtes-vous ? »
00:41:50« Voyagez-vous seul ? » et surtout « Pourquoi
00:41:52tentez-vous de rejoindre l'Allemagne ? »
00:41:54Ces voyageurs, on a discuté
00:41:56avec eux. Certains ne cachent pas leur surprise.
00:41:58Ils nous disent « On ne comprend pas que dans l'espace Schengen,
00:42:00il y ait de tels contrôles. » Et puis, d'autres
00:42:02n'ont pas caché le fait qu'ils soient
00:42:04tout simplement rassurés. Certains nous ont dit
00:42:06« On ne sait pas finalement avec qui on voyage. » Et donc,
00:42:08nous sommes rassurés par ces contrôles d'identité.
00:42:10Très peu de contrôles. Donc, vous voyez
00:42:12des contrôles aléatoires, inopinés.
00:42:14L'objectif est bien
00:42:16de lutter contre l'immigration
00:42:18irrégulière, contre le terrorisme islamiste.
00:42:20Vous savez que l'Allemagne a été profondément
00:42:22choquée le 23 août dernier
00:42:24par un attentat terroriste. 3 personnes
00:42:26qui ont été tuées par un réfugié syrien
00:42:28de 26 ans. Enfin, sachez
00:42:30que ces contrôles vont durer 6 mois.
00:42:32C'est d'ailleurs la durée maximale
00:42:34autorisée par l'espace Schengen.
00:42:36Mais Mathieu, on voit les images en direct. Pendant que vous parlez,
00:42:38on voit derrière ces policiers. On voit surtout
00:42:40énormément de voitures qui passent.
00:42:42Donc, j'ai quand même le sentiment que c'est
00:42:44plus symbolique, cette annonce de
00:42:46contrôle que réelle. Parce que ça fait
00:42:483 minutes que vous êtes à l'antenne. Depuis 3 minutes,
00:42:50les policiers sont derrière et regardent passer
00:42:52des voitures, des camions où il pourrait y avoir
00:42:54plein de migrants à l'intérieur.
00:42:56Donc, j'ai l'impression que c'est quand même plus
00:42:58un message qui est envoyé en disant
00:43:00attention, on durcit, qu'une réalité
00:43:02sur le terrain, comme vous le constatez.
00:43:06Effectivement, Jean-Marc, c'est une mesure
00:43:08symbolique, je dirais même politique,
00:43:10pour répondre à ces témoins, cette émotion
00:43:12suscitée par l'attentat terroriste dont je vous ai parlé
00:43:14le 23 août dernier. D'ailleurs, on nous assure
00:43:16que l'objectif n'est pas de créer
00:43:18des bouchons monstres depuis Strasbourg,
00:43:20notamment aux heures de pointe, mais surtout de montrer
00:43:22qu'il y a une présence policière et des contrôles
00:43:24qui sont réalisés, alors que, je ne vais pas vous le cacher,
00:43:26depuis ce matin, ça recircule très bien
00:43:28et ce sont seulement ces bus de type
00:43:30Flixbus, Blablacar, qui sont contrôlés
00:43:32donc avec ces contrôles d'identité.
00:43:34Merci beaucoup Mathieu pour
00:43:36ces précisions. C'est intéressant d'être
00:43:38sur le terrain quand même, comme les Mathieu
00:43:40parce que le discours est un peu différent
00:43:42parce que jusque là, sur les plateaux, on entend beaucoup dire
00:43:44oui, ça y est, c'est le retour du contrôle frontière.
00:43:46C'est pas vraiment ça, Ludovic Thoreau.
00:43:48C'est un contrôle, on va dire, un peu renforcé.
00:43:50C'est exactement ce qu'on fait en France. Quand il y a un problème,
00:43:52on va mettre trois quarts de CRS, ils vont partir après ça.
00:43:54C'est que dans le symbole. Et d'abord, si vous voulez faire ça,
00:43:56on le fera au niveau européen. Même si on bloque
00:43:58quelques temps l'Allemagne, ils vont passer par autre part.
00:44:00Et vous voyez, chaque pays, maintenant, réagit
00:44:02parce que c'est un échec total de l'Europe par rapport à ça.
00:44:04Oui, mais en fait, c'est pas ça qui va aider, là. Vous voyez, on a les images
00:44:06en direct à gauche. Vous voyez toutes ces voitures
00:44:08qui passent en direct. Ils avaient besoin, les Allemands,
00:44:10d'avoir un message, mais c'est un message de rien.
00:44:12Mais oui, c'est un message.
00:44:14C'est intéressant, c'est que quand même, c'est un message,
00:44:16c'est symbolique, mais ça veut dire que des
00:44:18gouvernements socio-démocrates,
00:44:20c'est ça qui est le plus important politiquement
00:44:22aujourd'hui, sont en train
00:44:24de comprendre que la question
00:44:26migratoire ne peut plus être mise
00:44:28sous le tapis. Je rappelle que d'ailleurs,
00:44:30le Premier ministre britannique vient de
00:44:32féliciter Madame Mélanie pour sa politique
00:44:34migratoire. Je pense qu'il y a
00:44:36six mois, au moment des élections,
00:44:38ou trois mois au moment des élections, il n'aurait certainement pas
00:44:40dit cela. Donc ça veut dire qu'il y a quand même une évolution
00:44:42chez un certain nombre de
00:44:44dirigeants européens qui, de ce point de vue-là,
00:44:46est sanitaire. Mais le problème fondamental, c'est
00:44:48Schengen, parce que le problème, c'est que
00:44:50Schengen, la libre circulation
00:44:52entre Européens, je veux dire,
00:44:54c'est quelque chose qui est
00:44:56légitime. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, Arnaud.
00:44:58Non, mais justement, là-dessus, je ne suis pas tout à fait d'accord.
00:45:00Parce qu'on voit bien que le problème, c'est pas Schengen,
00:45:02puisqu'on arrive à mettre des policiers
00:45:04simplement là. Vous le voyez bien,
00:45:06en fait, elle n'est pas fermée, la frontière.
00:45:08On laisse passer tout le monde. Donc il y a peut-être
00:45:10un problème de moyens. Parce qu'en fait,
00:45:12moi, je vais vous dire la vérité,
00:45:14ce que j'avais compris, c'est qu'il y allait avoir une vraie
00:45:16frontière physique sur une route comme celle-là,
00:45:18que les voitures allaient toutes être
00:45:20contrôlées. Moi, j'avais compris ça comme ça.
00:45:22Et vous voyez avec les équipes de CNews en direct,
00:45:24regardez, c'est l'autoroute. Oui, mais vous ne pouvez pas
00:45:26certainement, j'imagine, techniquement, rétablir
00:45:28la frontière comme ça en 24 heures ou en
00:45:3048 heures, en termes de moyens et en termes
00:45:32d'organisation logistique. Donc ce sont des
00:45:34contrôles, on le voit, qui sont des contrôles totalement
00:45:36aléatoires, qui sont effectués
00:45:38par les... Oui, enfin, là, oui, vous savez...
00:45:40Oui, excusez-moi, on est en direct.
00:45:42Ça, c'est la réalité des faits.
00:45:44Éric Tegner. Justement,
00:45:46moi, ce que je note, c'est que dans les images qu'on voit,
00:45:48il n'y a pas de bouchons. Donc ça serait tout à fait possible,
00:45:50justement, en termes de circulation, sans
00:45:52non plus bouchonner debout, de pouvoir
00:45:54établir des contrôles. On a vu également avec le
00:45:56Covid que c'était possible.
00:45:58En revanche, ce qui compte, effectivement, c'est contrôler
00:46:00pourquoi. Et la réforme du code Schengen,
00:46:02c'est très important, et je vais expliquer pourquoi.
00:46:04C'est Jean-Éric Schottel, l'ancien secrétaire général du Conseil Consulat,
00:46:06qui s'avérait en cours à l'ambassadeur d'Algérie,
00:46:08qui ont dit quoi ? Qui ont expliqué tout
00:46:10simplement qu'aujourd'hui, vous êtes africain,
00:46:12vous faites une demande de visa pour la France.
00:46:14La France vous refuse cette demande de visa.
00:46:16Vous la déposez en Espagne, qui est un gouvernement socialiste,
00:46:18et qui vous l'octroie. Grâce au code
00:46:20Schengen, une fois arrivé en Espagne,
00:46:22cet africain peut se rendre tout à fait en France.
00:46:24On l'a vu, par exemple, avec ce Syrien
00:46:26qui avait été accepté en Suède
00:46:28et qui est descendu à Annecy, et qui a tenté
00:46:32la France il y a deux ans.
00:46:34Donc il faut permettre de garantir Schengen,
00:46:36libre circulation pour les Européens.
00:46:38Mais en revanche, il ne faut pas laisser
00:46:40notre politique dictée,
00:46:42notre politique de visa, par les pays Européens.
00:46:44Et pour cela, pourquoi c'est important
00:46:46de faire des contrôles aléatoires renforcés ?
00:46:48Parce qu'effectivement, sur Flixbus, dans les aéroports,
00:46:50il y a énormément de choses. Et également, il faut faire
00:46:52non pas seulement des contrôles à la frontière, mais à l'intérieur.
00:46:54Excusez-moi, la réalité des faits,
00:46:56excusez-moi, c'est que rien n'est renforcé.
00:46:58Parce que c'est l'Allemagne, c'est comme le Royaume-Uni.
00:47:00Ce sont d'abord des gouvernements libéraux,
00:47:02qui disent avoir besoin pour des praisons économiques
00:47:04de l'immigration. S'ils voulaient vraiment des symboles,
00:47:06justement, ils auraient bloqué les routes, ils auraient tout bouchonné,
00:47:08ils auraient dit, maintenant c'est comme ça,
00:47:10d'autant plus que ça va durer seulement six mois.
00:47:12C'est pas un gouvernement
00:47:14social-démocrate
00:47:16qui a fait rentrer 2 millions d'immigrés
00:47:18en Allemagne.
00:47:20C'est le gouvernement de Mme Merkel, il faut le rappeler.
00:47:22C'est pour ça que je dis que l'Allemagne est profondément libérale.
00:47:24C'est comme le Royaume-Uni, ce sont les conservateurs
00:47:26qui sont authentiquement libéraux d'un point de vue de l'immigration,
00:47:28alors que la population ne l'est pas.
00:47:30C'est ça le grand problème, et c'est les Allemands qui dictent
00:47:32aujourd'hui aussi la politique migratoire de l'Union Européenne.
00:47:34J'ai envie de vous dire aussi que
00:47:36l'État a failli à sa mission
00:47:38première, qui est de protéger les Français.
00:47:40Et ça, c'est une réalité certaine.
00:47:42Vos amis de gauche, à ce moment-là,
00:47:44ils sont vents debout quand on leur dit qu'il faut rétablir les frontières.
00:47:46Excusez-moi, on ne peut pas avoir les deux discours.
00:47:48On ne peut pas dire, l'État a failli,
00:47:50et puis quand on veut rétablir les frontières,
00:47:52vous avez toute la gauche qui crie,
00:47:54qui vous écrit d'orfraie en disant,
00:47:56ah mon Dieu, quelle horreur, quelle horreur.
00:47:58Encore une fois de plus, M. Morandini,
00:48:00la gauche dont vous parlez,
00:48:02ce n'est pas la gauche ultime.
00:48:04En fait, il y a plusieurs gauches en France.
00:48:06Pour le moment, il y a une gauche, c'est le Front Populaire,
00:48:08c'est la gauche unie,
00:48:10et c'est eux qui ont appelé les commandes de la gauche.
00:48:12Si je peux me permettre,
00:48:14il y a quand même 16 millions d'électeurs
00:48:16qui n'ont pas été aux législatives,
00:48:18et puis c'est quand même l'abstention.
00:48:20Moi, je ne veux pas entendre ce discours,
00:48:22de dire que la gauche, c'est que le Front Populaire.
00:48:24C'est une gauche manipulatrice,
00:48:26et moi, je vous l'ai dit à plusieurs reprises déjà.
00:48:28Et ça, c'est une réalité.
00:48:30Et je finirai par dire que c'est aussi une gauche bourgeoise,
00:48:32qui a des années-lumières des problématiques des Français.
00:48:34Et ça, c'est une réalité certaine.
00:48:36Et là, si on parle de l'immigration,
00:48:38effectivement,
00:48:40moi, je pense que l'État a failli à sa mission,
00:48:42et moi, ce qui est regrettable là-dedans,
00:48:44c'est que cette immigration massive,
00:48:46et puis ces délinquants
00:48:48qui rentrent sur le territoire français,
00:48:50et qui font des crimes,
00:48:52qui font des délits,
00:48:54et bien, ils mettent le discrédit
00:48:56sur une immigration qui...
00:48:58Voilà, on a un contrôle.
00:49:00Ça fait une dizaine de minutes
00:49:04qu'on est là.
00:49:06On a un contrôle sur une camionnette.
00:49:10C'est le premier contrôle
00:49:12en dix minutes, avec la police qui a décidé.
00:49:14Alors, on ne sait pas...
00:49:16C'est ce qu'on appelle les contrôles aléatoires.
00:49:18Je ne sais pas pourquoi ces camions ont participé.
00:49:20Excusez-moi, je peux juste finir.
00:49:22Juste finir.
00:49:24Comment ?
00:49:26Je veux juste finir. Il ne faut pas oublier aussi
00:49:28que lors du traité de Lisbonne,
00:49:30il y a une réalité aussi certaine, les Français avaient dit non.
00:49:32Et donc, l'Europe, qu'est-ce qu'elle fait aujourd'hui ?
00:49:34Est-ce que l'Europe protège ?
00:49:36Elle ne protège pas.
00:49:38Exactement.
00:49:40On voit en direct un contrôle.
00:49:42C'est un contrôle d'identité, puisque visiblement,
00:49:44ils ont dans les mains la pièce d'identité de la personne.
00:49:46Et pendant ce temps, vous avez 60 voitures
00:49:48derrière, quoi.
00:49:50Bien sûr, mais de toute façon, je vais même vous dire,
00:49:52ils vont arrêter potentiellement une personne,
00:49:54parce que ça va être une irrégulière, de toute façon.
00:49:56Il y a 8 chances sur 10 que cette personne ne puisse pas être
00:49:58renvoyée dans son pays d'origine.
00:50:00Pourquoi ? Parce qu'il y a l'article 8 de la CEDH
00:50:02qui, de toute façon, dit préserver
00:50:04le droit à la famille et à la vie privée,
00:50:06qui fait qu'en fait, de toute façon, si vous avez de la famille,
00:50:08vous ne pouvez pas être renvoyé chez vous.
00:50:10Bien sûr que c'est une vaste blague et une vaste comédie
00:50:12à ce niveau-là. On sait très bien aussi
00:50:14que le droit ne donne pas les possibilités
00:50:16à certains, en tout cas par exemple la police française,
00:50:18de pouvoir croiser des données avec les services
00:50:20de renseignement et d'identifier si la personne
00:50:22contrôlée, elle est véritablement en danger.
00:50:24Ou encore de relever le fait qu'elle a eu
00:50:26un premier contrôle sur lequel elle a vu que cette personne
00:50:28était en situation d'irrégularité.
00:50:30On voit en direct la police allemande qui est en train
00:50:32de vérifier le camion,
00:50:34qui a fait ouvrir l'arrière de ce camion
00:50:36pour vérifier qu'il n'y avait personne
00:50:38a priori à l'intérieur et qui est
00:50:40en train de regarder un peu les marchandises.
00:50:42Sur les fouilles, c'est intéressant d'ailleurs.
00:50:44Il faudrait donner aux policiers aussi le pouvoir
00:50:46de douane aujourd'hui. Les douaniers ont bien plus
00:50:48de pouvoir pour pouvoir fouiller, interroger,
00:50:50etc. que les policiers. Donc là-dessus,
00:50:52il faut leur donner plus de moyens juridiques.
00:50:54Ludovic Thoreau, ces images qu'on est en train
00:50:56de voir en direct. Je vais vous dire une chose,
00:50:58s'il n'y a pas une volonté européenne
00:51:00d'aller, parce que là tout le monde va saluer Mélanie,
00:51:02il y a quelque temps on va désinguer, d'accord ?
00:51:04Quand vous donnez l'exemple de l'Espagne, vous voyez bien
00:51:06que ce n'est pas gérable parce qu'il y a des voies
00:51:08où on peut rentrer. Si l'Europe ne dit pas
00:51:10stop à l'immigration clandestine,
00:51:12j'espère qu'il fera faire ce qu'il veut comme l'Allemagne.
00:51:14Arrêtez avec l'Allemagne,
00:51:16c'est une volonté, c'est la volonté de tout
00:51:18le monde qui doit se mettre autour d'une table. Comment on fait
00:51:20pour éviter d'abord ces naufrages et tout ça ? Ils l'ont
00:51:22jamais fait. Fontec, c'est vraiment une
00:51:24catastrophe à tel point qu'il est parti,
00:51:26le gars il a été viré, mais parce que le bilan était
00:51:28à zéro. Moi je vous dis aujourd'hui
00:51:30que si l'Europe ne met pas autour d'une table, et on fait tous
00:51:32la même chose, dans dix ans c'est pareil
00:51:34et pire. – Voilà, petit contrôle rapide,
00:51:36ça a pris deux minutes, contrôle
00:51:38d'identité, contrôle de l'intérieur du camion
00:51:40également, pour voir ce qui se passe.
00:51:42On est allé à Kehl,
00:51:44c'est en Allemagne, ville voisine de
00:51:46Strasbourg, où les contrôles aux frontières ont démarré.
00:51:48Regardez notre reportage.
00:51:50– À Kehl, ville voisine de Strasbourg,
00:51:52la présence de policiers
00:51:54est particulièrement visible.
00:51:56Dans les bus, les trains ou encore les
00:51:58tramways, ils procèdent à des contrôles
00:52:00aléatoires. Cette décision
00:52:02du gouvernement allemand de renforcer
00:52:04ces contrôles à la frontière s'appliquera
00:52:06pour les six prochains mois.
00:52:08– L'objectif des mesures prises ici à la frontière
00:52:10entre la France et l'Allemagne est bien sûr
00:52:12de limiter l'immigration irrégulière, de lutter
00:52:14contre le trafic de migrants, mais aussi d'appliquer
00:52:16le refoulement de manière cohérente.
00:52:18– Cette politique,
00:52:20déjà établie à l'est et au sud du
00:52:22pays depuis quelques mois, est désormais
00:52:24élargie à tous ses voisins, de la
00:52:26France au Danemark.
00:52:28À Francfort, ville frontalière avec
00:52:30la Pologne, la file d'attente des
00:52:32voitures s'allonge et les contrôles
00:52:34aléatoires se poursuivent, comme ici,
00:52:36sous camion. Une mesure sécuritaire,
00:52:38accueillie avec joie par les locaux.
00:52:42– Je pense que c'est une bonne chose,
00:52:44je pense même que c'est une très bonne chose,
00:52:46car nous, dans les régions frontalières,
00:52:48souffrons particulièrement de la criminalité
00:52:50et il n'est pas normal que tout le monde
00:52:52vienne ici comme il le veut.
00:52:56– Oui, cela joue un rôle. Le fait qu'ils réagissent
00:52:58enfin et répondent aux besoins des citoyens,
00:53:00je pense que c'est la bonne chose à faire,
00:53:02la bonne manière. Cela aurait dû se produire
00:53:04bien plus tôt.
00:53:06– Une décision qui intervient quelques jours
00:53:08après l'attentat à Solingen,
00:53:10qui a fait trois morts,
00:53:12et revendiquée par l'Etat islamique.
00:53:14– Voilà, c'est News, toujours en direct
00:53:16de la frontière allemande,
00:53:18avec nos équipes qui sont sur place
00:53:20pour voir réellement comment les choses
00:53:22se passent, pour sortir des discours
00:53:24qu'on entend sur les plateaux télé, pour voir la réalité
00:53:26et encore une fois, vous le constatez
00:53:28avec nous depuis le début
00:53:30de ce direct en Allemagne,
00:53:32depuis un peu plus de 10 minutes maintenant,
00:53:34il y a eu un contrôle, énormément
00:53:36de voitures et de camions qui passent
00:53:38sur place. Eric Tegner, vous vouliez ajouter
00:53:40quelque chose ? – Oui, je voulais ajouter un autre
00:53:42élément d'hypocrisie à cela, on sait qu'ils réagissent
00:53:44aussi à la vague d'attentats, moi j'aimerais rappeler
00:53:46que par exemple sur les attentats du Talis,
00:53:48c'était un légal, sur l'attentat d'Annecy
00:53:50c'était un légal, également par exemple
00:53:52justement au Belgique, c'était en septembre
00:53:54dernier, c'était également par un légal
00:53:56que ça a été fait, un tunisien légal,
00:53:58c'est-à-dire que là-dessus, sur ces mesures-là,
00:54:00en prétendant lutter contre le terrorisme, ils disent
00:54:02qu'ils veulent contrôler les irréguliers, ils n'abordent
00:54:04pas la question de l'immigration légale.
00:54:06Il y a toute une partie du problème aussi
00:54:08lié au terrorisme islamique
00:54:10qui vient d'une immigration auprès de gens
00:54:12à qui justement on leur donne des visas, on leur donne des
00:54:14aides sociales, on les accompagne, etc.
00:54:16Donc à chaque fois aussi, on va se cacher
00:54:18derrière la lutte contre l'immigration illégale parce que
00:54:20ça passe un peu mieux, y compris auprès
00:54:22d'un certain électorat de gauche, mais de l'autre côté
00:54:24on donne des papiers à des millions
00:54:26de gens chaque année en Europe qui peuvent
00:54:28reculer justement grâce au code Schengen.
00:54:30On se donne rendez-vous dans
00:54:32un mois et on voit le bilan de ça.
00:54:34Et là on verra.
00:54:36Vous n'y croyez pas vous ? Quand on voit comment ça se passe,
00:54:38vous vous dites que c'est symbolique ?
00:54:40C'est pour ça que c'est important d'être sur le terrain
00:54:42et c'est important de voir ce qui se passe.
00:54:44Et on comprendra mieux les résultats
00:54:46parce qu'on voit comment ça se passe et peut-être
00:54:48que si les résultats ne sont pas fabuleux, on comprendra mieux
00:54:50pourquoi ce n'est pas fabuleux.
00:54:52On va faire une pause et puis on va se retrouver dans un instant
00:54:54et on va aller à Échirol.
00:54:56C'est intéressant à Échirol parce qu'il y a là-bas
00:54:58l'Institut de la communication et des médias, une école de journalisme
00:55:00qui va sans doute déménager parce qu'il y a des
00:55:02dealers en bas, parce qu'il y a
00:55:04également des tirs.
00:55:06On va vous raconter ça dans un instant et on ira
00:55:08sur place. Vous restez avec nous, c'est CNews.
00:55:10On est en direct, à tout de suite.
00:55:16Je suis un voleur comme tous ceux qui sont
00:55:18dans cette salle. Je regrette
00:55:20et demande pardon les aveux de
00:55:22Dominique Pellicot à la barre.
00:55:24Après une absence de plus d'une semaine en raison
00:55:26de son état de santé, le principal
00:55:28accusé du procès des viols de Mazan
00:55:30est entendu depuis ce matin par
00:55:32la cour criminelle du Vaucluse.
00:55:34Éric Coquerel et
00:55:36Charles de Courson à Matignon ce midi
00:55:38au cœur de ce déplacement,
00:55:40le budget mais surtout les lettres
00:55:42de plafond qu'ils disent ne pas avoir
00:55:44reçues du gouvernement, des documents
00:55:46qui fixent les crédits de chaque ministère.
00:55:48Et puis après
00:55:50des semaines de bataille politique,
00:55:52la présidente de la commission européenne
00:55:54Ursula von der Leyen vient de dévoiler
00:55:56sa nouvelle équipe des 27 commissaires
00:55:58et leur portefeuille.
00:56:00Stéphane Séjourné, fidèle macroniste
00:56:02décroche un poste de chargé du redressement
00:56:04de l'industrie européenne.
00:56:1411h35 sur CNews, merci d'être
00:56:16en direct avec nous. On va partir
00:56:18tout de suite dans l'Isère. On va aller à Echirol
00:56:20puisque à cause des dealers, à cause du trafic
00:56:22de drogue, l'école supérieure
00:56:24de communication et des médias pourrait
00:56:26déménager dans les prochaines semaines
00:56:28car le lieu est devenu un véritable point de deal.
00:56:30Reportage sur place.
00:56:32Sous la fenêtre de cette école,
00:56:34les trafiquants de stupéfiants
00:56:36ont pris leur quartier.
00:56:38Des points de deal sont abrités
00:56:40par le bâtiment Le Carrard,
00:56:42situé juste devant l'institut de la
00:56:44communication et des médias,
00:56:46antenne d'Echirol, de l'université
00:56:48grenobloise. Les étudiants
00:56:50y sont habitués.
00:56:52C'est dans le paysage,
00:56:54ça fait partie intégrante
00:56:56de l'endroit où on est. Quand on passe à côté,
00:56:58il y a les murs qui sont tagués,
00:57:00des fois quand on est en amphi,
00:57:02on entend des bruits mais après,
00:57:04nous on ne s'est pas trop emmerdés
00:57:06mais les filles, je sais que des fois, elles se font un peu plus
00:57:08emmerder que nous. Ils sont là, c'est sûr,
00:57:10ils sont là, ils sont visibles et
00:57:12ils ne se cachent pas mais en même temps,
00:57:14je ne sens pas forcément de menaces
00:57:16imminentes qui viennent de ces points
00:57:18de deal. Je pense que c'est des gens qui
00:57:20font leur travail
00:57:22quoi que la loi
00:57:24en pense et quoi que la morale en pense.
00:57:26La semaine dernière pourtant, des fusillades
00:57:28ont éclaté à proximité du site.
00:57:30Au nom de la sécurité
00:57:32de ces étudiants et personnels,
00:57:34l'université ne ferme
00:57:36désormais plus la porte
00:57:38à un éventuel déménagement.
00:57:40Je suis un peu
00:57:42halluciné d'entendre ce jeune homme dire que c'est des gens
00:57:44qui font leur travail en parlant des dealers
00:57:46mais bon, voilà, c'est vos futurs confrères
00:57:48Eric ? Non, certainement pas.
00:57:50Déjà, effectivement, comme on disait
00:57:52juste avant, s'ils sont là aussi, c'est qu'il y en a
00:57:54qui se fournissent. Donc déjà, c'est ce qu'on pourrait
00:57:56répliquer aux jeunes. Et ensuite, en même temps,
00:57:58si justement les journalistes ou ceux qui se
00:58:00professionnalisent dans les médias peuvent enfin
00:58:02être en contact, en prise avec le réel
00:58:04comme le vivent des millions de Français qui justement
00:58:06vivent dans des quartiers qui avant étaient calmes
00:58:08et qui aujourd'hui justement sont colonisés par
00:58:10des dealers, j'ai envie de dire tant mieux.
00:58:12Je conseille également à ceux
00:58:14de Sciences Po de vivre la même chose, ça leur fera
00:58:16du bien. On va aller sur place tout de suite,
00:58:18on va rejoindre Olivier Madinier
00:58:20qui est en duplex, qui est justement
00:58:22devant cette école pour nous expliquer
00:58:24ce qu'il voit et comment les choses se passent, Olivier.
00:58:26L'institut
00:58:28de la communication et des médias de
00:58:30Grenoble qui se trouve à Échirol,
00:58:32le building de cet institut est
00:58:34directement en face d'un
00:58:36immeuble qui s'appelle le Carrard et ce Carrard
00:58:38est un haut lieu du trafic de
00:58:40drogues dans l'agglomération
00:58:42grenobloise, de nombreux
00:58:44studios ou appartements de cet
00:58:46immeuble sont squattés par
00:58:48des trafiquants et des dealers
00:58:50et les fenêtres des salles de
00:58:52cours donnent directement sur la
00:58:54cour de cet immeuble et les élèves sont
00:58:56confrontés toute la journée
00:58:58aux cris, aux trafiquants
00:59:00qui aient aussi de temps en temps
00:59:02au règlement de compte, il y a eu cet été
00:59:04trois épisodes de
00:59:06règlement de compte, trois fois il y a eu
00:59:08des coups de feu qui ont été tirés depuis
00:59:10cet immeuble, il y a eu
00:59:12trois blessés, donc
00:59:14pour les étudiants que j'ai
00:59:16rencontrés, il y a une vraie crainte que
00:59:18la situation s'envenime,
00:59:20disait dans la presse locale, on a
00:59:22tous peur d'une balle perdue
00:59:24alors le président de l'université de
00:59:26Grenoble dont dépend cet institut pour l'instant
00:59:28n'envisage pas officiellement
00:59:30de déménager mais il demande
00:59:32aux autorités la sécurisation
00:59:34des lieux. Ils ont tous peur
00:59:36sauf celui qui est dans le sujet qui trouve qu'ils font leur boulot
00:59:38tout simplement. Arnaud Benedetti
00:59:40on en est là en fait, c'est à dire on en est
00:59:42à ce que ce soit les institutions
00:59:44parce que l'université c'est l'une des institutions
00:59:46les institutions qui doivent partir
00:59:48de certains quartiers pour assurer la sécurité des élèves
00:59:50Vous vous rendez compte le symbole que ça
00:59:52constituerait, un lieu de transmission
00:59:54un lieu de savoir, un lieu d'enseignement
00:59:56supérieur qui est obligé de déménager
00:59:58parce que vous êtes entouré
01:00:00de délinquants, parce qu'il n'y a pas d'autres termes
01:00:02qui sont là
01:00:04et qui pratiquent leur petit business
01:00:06ça serait un renoncement
01:00:08à la fois de l'université
01:00:10mais aussi de l'état
01:00:12qui serait absolument
01:00:14inacceptable
01:00:16le problème c'est qu'en plus maintenant
01:00:18c'est à dire qu'il faut sécuriser
01:00:20les lieux d'enseignement supérieur
01:00:22même la notion de sécurisation
01:00:24d'un lieu comme celui
01:00:26d'une université en l'occurrence
01:00:28devrait nous interpeller
01:00:30parce qu'on ne devrait pas avoir
01:00:32sécurisé dans une société
01:00:34qui fonctionne normalement des lieux de ce type
01:00:36Ludovic Thoreau
01:00:38le symbole il est fort
01:00:40mais il va s'étendre
01:00:42parce qu'il y a longtemps qu'on en parle
01:00:44des endroits où l'état n'est plus là et présent
01:00:46mais ça sera autre part
01:00:48on le sait depuis longtemps que des gens partent
01:00:50quand ils sont en difficulté, en danger
01:00:52donc c'est une progression nette de tous ces gens là
01:00:54des points de deal et tout ça
01:00:56mais on en est où, ça ne fait que progresser
01:00:58les consommations de drogue ne font que progresser
01:01:00on est à 3,5 milliards de chiffres d'affaires
01:01:02qui rentrent dans notre PIB
01:01:04c'est à dire qu'on rentre maintenant le chiffre de la drogue
01:01:06dans notre PIB, donc quand il parle de travail
01:01:08ben forcément c'est du travail
01:01:10moi je dis qu'à un moment en effet il faut parler du consommateur
01:01:12mais on ne fait rien en termes de prévention
01:01:14vous avez vu que...
01:01:16déjà assurons la sécurité des gens
01:01:18la priorité c'est d'assurer la sécurité des étudiants
01:01:20plus il y aura de consommateurs
01:01:22plus il y aura de vendeurs, plus il y aura d'insécurité
01:01:24c'est un trio que vous ne pouvez pas enlever
01:01:26un mot Valéry Barnier
01:01:28le trafic de drogue c'est un fléau
01:01:30on le sait au congrès de notre société
01:01:32il abîme nos enfants aujourd'hui
01:01:34et comme vous disiez si bien il y a des consommateurs
01:01:36je pense que c'est un problème de santé publique
01:01:38au delà de la sécurisation
01:01:40c'est un problème de santé publique
01:01:42et la sécurité elle passe par quoi ?
01:01:44elle passe par donner beaucoup plus de moyens
01:01:46à nos services de sécurité, beaucoup plus de moyens aux enquêteurs
01:01:48augmenter les effectifs sur le terrain
01:01:50et comme ça on pourra
01:01:52légèrement éradiquer
01:01:54peut-être pas éradiquer mais en tout cas diminuer
01:01:56et assurer la sécurité
01:01:58parce que c'est surrealiste qu'aujourd'hui
01:02:00une université soit obligée de quitter les lieux
01:02:02c'est pas normal
01:02:04dans l'actualité je voulais qu'on revienne également sur ce chiffre
01:02:06que j'ai vu ce matin et qui moi m'a laissé un peu sans voix
01:02:08deux services d'urgence sur trois
01:02:10ont fermé au moins une fois
01:02:12durant les mois de juillet et août 2024
01:02:14c'est une enquête du syndicat SAMU Urgence en France
01:02:16le syndicat qui dénonce
01:02:18une maltraitance institutionnelle
01:02:20qui consiste à obliger des patients
01:02:22de plus en plus nombreux à devoir attendre
01:02:2414 heures voire pour certains plusieurs jours
01:02:26sur des brancards dans des couloirs aux urgences
01:02:28Frédéric Pain, bonjour, merci d'être avec nous
01:02:30médecin et vice-président du collectif Santé en Danger
01:02:32c'est vrai que c'est hallucinant
01:02:34de voir que deux services sur trois
01:02:36ont fermé au moins une fois pendant cet été
01:02:38le signal d'alarme vous le tirez
01:02:40depuis des jours, vous le tirez depuis des semaines
01:02:42depuis des mois
01:02:44et j'ai le sentiment que rien ne bouge, pourquoi ?
01:02:46ça c'est une bonne question
01:02:48c'est vrai que ça fait des années
01:02:50qu'on tire le signal d'alarme
01:02:52depuis au moins 2017
01:02:54la situation se dégrade
01:02:56tous les ans
01:02:58rien ne bouge
01:03:00parce qu'en fait je pense qu'il n'y a pas de vision globale
01:03:02il n'y a aucune vision globale
01:03:04du système de santé
01:03:06c'est à dire qu'à chaque fois qu'il y a un problème
01:03:08on va essayer de le résoudre
01:03:10mais ponctuellement
01:03:12le problème des urgences
01:03:14on s'est attaqué l'année dernière
01:03:16au problème de l'intérim
01:03:18on a dit que les intérimaires étaient payés trop cher
01:03:20il y a eu la loi RISTE
01:03:22qui a limité l'intérim
01:03:24non seulement ça n'a pas résolu le problème
01:03:26mais ça a aggravé les choses
01:03:28et puis ce qu'il faut voir
01:03:30on l'a dit souvent au collectif
01:03:32c'est que la santé
01:03:34elle repose sur deux jambes
01:03:36la ville et l'hôpital
01:03:38donc si à chaque fois on ne traite qu'un problème
01:03:40que l'hôpital ou que la ville
01:03:42ou partiellement
01:03:44il n'y a aucune vision globale
01:03:46là en fait il manque de monde
01:03:48il y a une pénurie
01:03:50on essaie de gérer la pénurie
01:03:52mais on n'est pas assez nombreux
01:03:54il va falloir qu'on se rende à cette évidence
01:03:56on n'est pas assez nombreux
01:03:58il va falloir qu'on trouve des solutions
01:04:00le problème c'est que ça ne va pas se résoudre
01:04:02sur un claquement de doigts
01:04:04vous n'êtes pas assez nombreux
01:04:06et on ne peut pas résoudre ça dans un mois
01:04:08ça va prendre plusieurs années
01:04:10qu'est-ce qu'on fait pendant ces années-là
01:04:12on laisse des patients sur des brancards
01:04:14dans les couloirs pendant des heures
01:04:16on laisse des patients sur des brancards
01:04:18le problème des urgences
01:04:20il est très clairement celui des lits d'aval
01:04:22des lits d'hospitalisation
01:04:24depuis des dizaines d'années
01:04:26on a fermé, fermé, fermé des lits d'hospitalisation
01:04:28à un moment on en a fermé tant
01:04:30qu'effectivement il n'y a plus de lits d'aval
01:04:32les urgentistes ont le problème
01:04:34c'est qu'ils ont des patients qu'ils doivent hospitaliser
01:04:36qu'ils doivent garder à l'hôpital
01:04:38et ils n'ont pas de solution
01:04:40donc moi je le vis tous les jours
01:04:42je suis médecin généraliste
01:04:44une nuit on sait que ça augmente
01:04:46la mortalité des patients fragiles
01:04:48polypathologiques
01:04:50une nuit sur un brancard ça augmente
01:04:52le risque de mortalité de 40%
01:04:54donc soit il reste en attendant
01:04:56qu'une hypothétique place se libère
01:04:58dans un service d'hospitalisation
01:05:00soit peut-être je ne sais pas si c'est pire
01:05:02on renvoie
01:05:04les gens à leur domicile
01:05:06alors que les urgentistes
01:05:08savent pertinemment qu'il faut les garder mais ils n'ont pas le choix
01:05:10ils sont obligés de renvoyer des gens à domicile
01:05:12en faisant prendre des risques aux patients
01:05:14en prenant des risques eux-mêmes ils ont bien conscience de ça
01:05:16et c'est pas confortable pour les urgentistes je le sais
01:05:18et nous en ville on se retrouve avec des patients
01:05:20qu'on doit revoir le lendemain
01:05:22le surlendemain
01:05:24qui sont chez eux alors qu'ils devraient être à l'hôpital
01:05:26on les renvoie aux urgences parce que ça va pas
01:05:28donc en fait le système est complètement
01:05:30embolisé et en fait le problème
01:05:32c'est quand même pour résoudre le problème
01:05:34on n'est pas assez nombreux mais il y a aussi un problème
01:05:36de lits d'hospitalisation il faut absolument
01:05:38qu'on réouvre des lits et qu'on recrée des lits
01:05:40d'hospitalisation. Le problème Frédéric Pain
01:05:42c'est qu'il y a des feux rouges partout, il y a des alertes rouges
01:05:44partout, il y a des alertes rouges
01:05:46sur la médecine de ville, il y a des alertes
01:05:48rouges sur la désertification
01:05:50dans les petites villes
01:05:52et dans les villages, il y a des alertes rouges aux urgences
01:05:54il y a des alertes rouges dans les hôpitaux
01:05:56ça va imploser
01:05:58Pour moi ça a
01:06:00déjà implosé parce qu'en fait
01:06:02chacun, ceux qui restent à l'hôpital
01:06:04comme en ville en fait on fait
01:06:06maintenant on en est arrivé à faire
01:06:08d'ailleurs parfois on a un peu l'impression de faire
01:06:10de la médecine de catastrophe, on fait ce qu'on peut
01:06:12on a une
01:06:14gestion de nos patients
01:06:16qui est tout le temps dégradée
01:06:18on n'a plus les moyens de faire
01:06:20ce qu'on devrait faire
01:06:22dans une des
01:06:24plus grandes puissances économiques mondiales
01:06:26on n'a plus les moyens
01:06:28de soigner les gens comme on le devrait
01:06:30comme on nous a appris à le faire, moi je suis installé
01:06:32depuis plus de 20 ans
01:06:34il y a une dégradation de la prise en charge
01:06:36qui est catastrophique
01:06:38et donc il va falloir
01:06:40vraiment qu'on mette les moyens
01:06:42et qu'on... voilà.
01:06:44Merci Frédéric Pain, médecin et vice-président
01:06:46du collectif Santé en danger, merci d'avoir été avec nous
01:06:48Ludovic Thoreau. Alors moi j'exerce depuis
01:06:5035 ans, j'ai été urgentiste au début
01:06:52et en effet... Oui vous êtes médecin pardon
01:06:54non non mais c'est que pour les téléspectateurs
01:06:56c'est important de le rappeler et ça donne
01:06:58plus de valeur à votre parole qui est déjà
01:07:00très valorisé. Mais qu'est-ce
01:07:02que c'est vrai, personne
01:07:04Non mais, non pas un rôle
01:07:06Non pas un rôle, merci, non pas un rôle
01:07:08Excusez-moi, non non non
01:07:10Non mais première, être très sérieux
01:07:12on vit une catastrophe sanitaire
01:07:14et personne n'a jamais bougé, parce qu'on parle
01:07:16des médecins qui manquent, mais il n'y a pas d'infirmières
01:07:18il n'y a personne, vous avez 30% de praticiens
01:07:20hospitaliers en moins, l'hôpital est à terre
01:07:22la maman des médecins c'est l'hôpital
01:07:24mais on met l'hôpital, l'hospitalier, le privé
01:07:26on ne veut jamais le voir, le premier ministre il est gentil
01:07:28il a été voir à l'hôpital, tout va bien
01:07:30mais on va descendre un peu là
01:07:32c'est rien, c'est n'importe quoi
01:07:34et aujourd'hui en effet
01:07:36il n'y a non assistance à personne en danger
01:07:38aujourd'hui je vous le dis, parce que moi
01:07:40pour avoir un rendez-vous pour un patient, même quand j'appelle moi
01:07:42je ne l'ai même plus pour un spécialiste, c'est infernal
01:07:44j'ai fait tous les pays d'Europe
01:07:46et je vous expliquerai comment ça se passe dans les autres pays d'Europe
01:07:48parce que nous on n'anticipe pas
01:07:50et on ne donne pas de solution
01:07:52quand j'entends le démissionnaire
01:07:54il me dit, c'est pas pire qu'avant
01:07:56mais c'est une blague, pas pire qu'avant
01:07:58quand vous fermez 2 services sur 3 en juillet et août
01:08:00et on sait que les médecins de ville ne sont pas là
01:08:02et sérieux, un peu de responsabilité
01:08:04c'est la santé des français dont on parle
01:08:06et aujourd'hui je peux vous le dire
01:08:08de plus en plus il faudra de l'argent pour accéder aux soins
01:08:10mais on le sait déjà
01:08:12et quand vous y accédez, mais je le dis encore
01:08:14si on ne recrute pas très largement
01:08:16au-delà des médecins, les infirmières et les aides-soignants
01:08:18parce qu'aujourd'hui au bout de 10 ans
01:08:2050% des infirmières quittent l'hôpital
01:08:22c'est parce qu'ils ne se sentent pas bien
01:08:24parce qu'on ne peut plus soigner comme on soignait avant
01:08:26avant l'hôpital à mon époque c'était une famille
01:08:28qui s'occupait des gens, maintenant c'est une administration
01:08:30dure et dure, l'argent compte
01:08:32le patient ne compte pas
01:08:34et ce qui n'arrange pas les choses c'est ce qui se passe au gouvernement
01:08:36c'est-à-dire qu'on a un gouvernement démissionnaire
01:08:38aujourd'hui, on n'a toujours pas de nouveau gouvernement
01:08:40vous savez ça va très bien, la santé est démissionnaire
01:08:42ça me va très bien avec le nom des ministres de la santé
01:08:44Gautier Lebret est avec nous, bonjour Gautier
01:08:46merci d'être avec nous
01:08:48qu'est-ce qui bloque, excusez-moi la question
01:08:50elle est simple
01:08:52qu'est-ce qui bloque, pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à avoir un nouveau gouvernement
01:08:54elle est simple
01:08:56mais elle est essentielle parce que
01:08:58alors il y a plusieurs raisons, déjà
01:09:00il y a les républicains qui sont très gourmands
01:09:02ils ont 47 députés à l'Assemblée nationale
01:09:04et chez Renaissance et au Modem
01:09:06on a l'impression qu'ils ont
01:09:08cru un instant qu'ils avaient la majorité absolue
01:09:10alors ils veulent Matignon, ils veulent la place
01:09:12Beauvau, potentiellement Bercy
01:09:14potentiellement le ministère de l'éducation
01:09:16donc du côté de l'ancienne majorité
01:09:18présidentielle, on les trouve trop gourmands
01:09:20et après les
01:09:22cabinets ministériels et les postes ministériels
01:09:24il y a la politique
01:09:26on entre au gouvernement mais pour faire quelle politique
01:09:28Laurent Wauquiez il veut que ça soit pour son pacte
01:09:30législatif, sauf que là il y a
01:09:32Gabriel Attal et François Béroud
01:09:34qui expliquent, non ils n'ont pas non plus
01:09:36la majorité absolue, c'est pas leur pacte
01:09:38législatif ou rien, et donc ça
01:09:40coince du côté de l'aile gauche de la Macronie
01:09:42sauf qu'il y a un problème, Michel Barnier est un
01:09:44homme de droite, c'est le point central
01:09:46entre la majorité, l'ancienne
01:09:48majorité présidentielle et le RN
01:09:50à partir du moment où un gouvernement
01:09:52grâce à l'absence
01:09:54de censure du RN, vous êtes
01:09:56obligés d'avoir des mesures fortes en matière
01:09:58sécuritaire et migratoire, sauf
01:10:00que là ça va bloquer avec l'aile gauche
01:10:02de la Macronie qui pourrait quasiment
01:10:04faire scission en disant, il est hors de
01:10:06question de soutenir un gouvernement
01:10:08qui a des mesures trop fortes sur
01:10:10l'immigration, on l'a vu au moment de la loi
01:10:12portée par Gérald Darmanin, comment
01:10:14cette aile gauche, avec Sacha Oublié qui aujourd'hui a
01:10:16quitté le groupe Renaissance Ensemble
01:10:18pour la République, comment cette aile gauche avait pourri
01:10:20à l'avis du ministre de l'Intérieur.
01:10:22Et enfin vous avez le RN qui a le pouvoir de vie
01:10:24ou de mort sur le gouvernement, et hier
01:10:26Jordan Bardella il a dit, je ne veux pas de Xavier Bertrand
01:10:28je ne veux pas d'Eric Dupond-Moretti, ça
01:10:30c'était réglé, et je ne veux pas de Gérald Darmanin
01:10:32sauf que Gérald Darmanin il pensait que c'était fait quasiment
01:10:34en voyant Stéphane Séjourné partir
01:10:36à Bruxelles comme commissaire européen
01:10:38il s'est dit la place est libre au quai d'Orsay
01:10:40donc il y a un autre nom qu'on fait circuler
01:10:42pour le quai d'Orsay, c'est celui de Manuel Valls
01:10:44parce qu'il y a aussi les personnalités de gauche
01:10:46à faire entrer au gouvernement, c'était une promesse de Michel Barnier
01:10:48bon, le nom de Manuel Valls
01:10:50s'est circulé, le nom d'Arnaud Maudebourg aussi
01:10:52donc voilà, est-ce qu'il y aura un gouvernement dimanche, c'est même pas certain
01:10:54Oui c'est ce que j'allais vous dire, parce qu'on nous parle
01:10:56d'un gouvernement pour la fin de la semaine, c'est mal barré
01:10:58Alors vous savez
01:11:00la haute autorité pour la transparence
01:11:02de la vie publique met en général
01:11:0448 heures à vérifier
01:11:06les profils des
01:11:08potentiels ministrables, est-ce qu'ils ont bien fait
01:11:10leur déclaration fiscale, est-ce qu'il n'y a pas
01:11:12un cadavre dans le placard, etc.
01:11:14C'est un nom qui a été envoyé à l'heure où je vous parle
01:11:16à la haute autorité, donc oui, il n'est pas certain
01:11:18que dimanche on ait un gouvernement, et alors là ça va renforcer
01:11:20la crise de régime.
01:11:22Merci beaucoup Gauthier, merci pour cette analyse, on fera un nouveau point de moins
01:11:24avec vous dans les trois dernières minutes, comme toujours
01:11:26Dans un instant, Sonia Mabrouk, on se retrouve
01:11:28devant direct à partir de 10h35 à demain
01:11:30et d'ici là, soyez prudents.