Roland Lescure : «Ensemble, il faut que l'on contribue tous à la solidité budgétaire de la France»

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Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce lundi, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie.

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00:00 - Europe 1
00:02 - Bon début de journée avec nous sur Europe 1 8h15, c'est l'heure de votre invité politique Lionel Gougelot ce matin,
00:08 Roland Lescure, ministre de l'Industrie.
00:10 - Bonjour Roland Lescure.
00:12 - Bonjour. - Bienvenue sur Europe 1.
00:14 - Merci à vous de m'inviter. - Ministre d'un gouvernement qui prépare semble-t-il une rentrée sous le signe des efforts demandés aux Français des économies
00:20 qui s'apprêtent donc à...
00:22 Comment dirais-je ? À faire un tour de vis si je peux me permettre l'expression.
00:26 Merci, envisagerais pour le budget 2024 d'augmenter certaines taxes, de supprimer des avantages fiscaux pour les particuliers et les entreprises,
00:32 baisser les dépenses de santé avec le doublement de la franchise.
00:36 Alors on va pas revenir dans le détail parce que tout ça va faire l'objet d'annonces mais on peut d'ores et déjà dire que la potion sera amère pour les Français comme l'écrit Le Figaro ce matin ?
00:44 - Non, la potion sera sérieuse. C'est vrai qu'on entre dans une période où chaque euro compte.
00:50 On n'augmentera pas les impôts, je veux être très clair là-dessus. Donc on est un gouvernement qui, en une majorité en tout cas, qui depuis 6 ans a baissé les impôts plus que personne auparavant.
01:00 Donc on n'augmentera pas les impôts. Il y a des niches fiscales, je dirais, à balayer. Il y a un certain nombre de mesures de sérieux budgétaires à mettre en oeuvre.
01:08 Chaque euro compte, on est sorti du quoi qu'il en coûte. On entre dans une période où effectivement la solidité des comptes de la nation fait partie des axes de force de la France.
01:17 Ça a été le cas entre 2017 et 2020, avant la Covid. Ça doit être à nouveau le cas dans les années qui viennent.
01:23 De manière à ce qu'on retrouve des comptes à l'équilibre, moins de 3% de déficit en 2027. C'est l'objectif.
01:29 Et on va s'y atteler évidemment avec Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, mon collègue du budget.
01:33 - Mais il va falloir demander des efforts aux Français.
01:35 - Mais je pense qu'on aura tous des efforts à faire, une responsabilité vis-à-vis de la solidité de nos comptes publics.
01:41 On a une croissance qui reste la plus forte de la zone euro. On est un des seuls pays qui aujourd'hui n'est pas entré en récession.
01:46 Et ça c'est grâce aux efforts cette fois-ci du gouvernement et de l'État, qui a beaucoup aidé les Françaises et les Français pendant la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l'énergie, etc.
01:55 Il faut maintenant qu'on retrouve un sérieux budgétaire qu'on avait entre 2017 et 2020. On a relâché, et c'est normal, je dirais, les manettes pendant la crise.
02:05 Maintenant, il faut qu'on reprenne le dessus et qu'ensemble, on contribue tous à la solidité budgétaire de la France.
02:12 - Ça va être difficile, là encore, à faire passer à l'Assemblée nationale cette demande d'efforts, compte tenu, encore une fois, de l'absence de majorité.
02:20 - Oui, écoutez, en majorité relative, les budgets ne sont pas faciles à passer en dehors du 49-3.
02:27 Donc on va laisser l'automne évidemment se faire. On sait comment le film s'est déroulé l'année dernière, on verra comment il se déroule cette année.
02:33 En tout cas, moi j'appelle tout le monde au sérieux budgétaire. C'est facile de donner des leçons le lundi matin.
02:39 Quand on arrive au vote le vendredi après-midi, il faut que tout le monde trouve sa responsabilité.
02:44 Le sérieux budgétaire, c'est un actif collectif dont nous bénéficions tous, puisque derrière, ce sont nos enfants, évidemment,
02:50 qui vont continuer à gérer la France, à vivre en France, et pour lesquels nous devons assurer des comptes publics en bon état.
02:57 - Dans cette période de canicule, Roland Lescure, canicule et sécheresse que nous traversons,
03:02 l'industrie doit-elle aussi s'engager à faire des efforts pour économiser l'eau ?
03:06 - Oui, bien sûr. D'abord, l'industrie est plutôt en bonne élève.
03:09 Depuis 1994, la consommation d'eau dans l'industrie a baissé de 40%. C'est énorme.
03:16 Mais l'industrie, c'est encore à peu près 8% des prélèvements. Et donc, il faut aller plus loin.
03:21 Vous savez que le président de la République, en mars dernier, a annoncé un plan de réduction de la consommation d'eau de 10% à horizon 2030.
03:28 L'industrie doit faire sa part du travail, et elle va le faire.
03:31 Donc aujourd'hui, avec Christophe Béchut, ministre de la Transition écologique, et Sarah El Haïry, ministre de la Biodiversité,
03:36 nous nous rendons dans l'Ain, à Balan, chez KEM1, qui est un des 12 industriels qui s'engagent,
03:43 et dont nous rendons public les noms aujourd'hui, pour réduire encore davantage leur consommation d'eau.
03:50 - En faisant quoi, par exemple ?
03:51 - Alors, KEM1, ça fait du PVC. Ils ont déjà beaucoup réduit leur consommation depuis 2005, baissé de 30%.
03:57 D'abord, un, en réutilisant l'eau. Deux, en changeant les processus.
04:02 Trois, en s'assurant que les fuites soient limitées.
04:06 Donc, tout ça, ce sont des efforts à faire, y compris qui ont des coûts pour les entreprises,
04:11 mais que les entreprises sont prêtes à faire aujourd'hui, parce qu'au fond, une entreprise, en 2023, elle se doit d'être responsable.
04:18 Il y a 50 sites, en France, aujourd'hui, qui s'engagent à baisser leurs émissions de gaz à effet de serre.
04:24 Ça, on l'avait annoncé il y a un an.
04:26 - Il faut qu'il y ait la même logique pour la préservation de l'eau ?
04:28 - Exactement. L'idée, c'est qu'on soit plutôt dans du gagnant-gagnant,
04:31 dans du partenariat entre la puissance publique et les entreprises,
04:34 plutôt que ce qu'on appelle du nevenchem, on les monte du doigt et puis on les qualifie.
04:39 Non, l'idée, c'est qu'on travaille ensemble sur des plans de réduction
04:42 qui vont nous amener à réduire de manière importante les consommations d'eau dans l'industrie.
04:47 Ça va être intéressant pour les industriels, ça va leur coûter moins cher,
04:49 c'est évidemment extrêmement intéressant pour la planète, ça va réduire la consommation d'eau.
04:54 Et puis, je pense que les citoyens vont réaliser aussi que les industriels, ils sont de leur côté.
05:00 On a parfois tendance, en France, un peu à opposer les grands industriels et les consommateurs.
05:05 Moi, je crois beaucoup au fait qu'on soit tous alignés,
05:07 et notamment dans la préservation de la planète, on a tous un rôle à jouer.
05:10 Et je pense que les industriels, on va le montrer aujourd'hui,
05:12 dans l'Ain avec Christophe Béchut et Sarah Léry, sont prêts à faire leur part du boulot, et ça, c'est très bien.
05:16 - Un engagement concret, donc.
05:18 Dites-moi, Roland Lescure, vous auriez pu débattre de tous ces sujets essentiels
05:22 avec les responsables d'Europe Écologie Les Verts à l'occasion de leur prochaine université d'été,
05:26 mais vous avez décidé d'annuler votre venue à cause de la présence de Medin,
05:30 le rappeur accusé de prise de position antisémite et homophobe.
05:34 Pourquoi n'êtes-vous pas allé discuter, justement ?
05:36 Est-ce qu'on ne porte pas le fer quand on est dans le débat politique ?
05:39 - Alors, moi, je ne refuse jamais le débat.
05:41 Vous savez, il y a un an, j'étais à la Fête de l'Humanité avec Philippe Martinez
05:44 devant des centaines de militants communistes à parler d'industrie,
05:47 ça n'a pas forcément été une heure facile,
05:49 mais ça a été une heure utile et à mon avis indispensable.
05:52 Donc, moi, je ne refuse jamais le débat.
05:54 Sauf, j'ai un principe intangible,
05:57 le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie, c'est non.
06:00 Et quand Medin a effectivement publié son tweet,
06:04 clairement antisémite,
06:06 s'attaquant à Rachel Khan,
06:08 et que, c'est important...
06:10 - L'écrivaine dont un des aïeux a été déporté.
06:12 - A été déporté, effectivement, rescapé des camps.
06:15 Donc, avec un jeu de mots, nauséabond,
06:17 clairement de nature antisémite, et que surtout,
06:19 les dirigeants de EELV ont décidé de maintenir cette invitation.
06:24 - Certains se sont un peu démarqués de cette initiative.
06:26 - Exactement, on voit bien que ça ne crée pas l'unanimité en leur sein,
06:29 parce que, au fond, dans ces moments où parfois on a tendance
06:33 à penser que les principes ne comptent plus,
06:35 ça, c'est des principes pour moi qui sont non négociables,
06:37 et je suis heureux de voir qu'à gauche, comme à droite d'ailleurs,
06:40 ces principes-là, ils sont partagés par un certain nombre de gens,
06:43 y compris au sein du parti écologiste lui-même.
06:46 Moi, je suis prêt à parler de tout,
06:48 à condition qu'on respecte la loi et la décence minimale.
06:52 Le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie, c'est non.
06:55 Et c'est très clair.
06:56 - Le député renaissance Karl Olive pourrait faire l'objet de sanctions
06:58 de la part de son groupe politique pour avoir publié une chronique,
07:01 une tribune, dans le JDD, ce week-end.
07:03 Contrairement aux consignes interdisant toute interview avec un journal
07:06 dont le directeur Geoffroy Lejeune est accusé d'imprimer une ligne éditoriale
07:09 qui semble ne pas plaire à la Macronie.
07:11 Il doit être sanctionné, Karl Olive ?
07:13 - Alors, je vais laisser les députés faire le travail,
07:15 moi je suis membre du gouvernement, mais c'est important.
07:18 Je vais m'exprimer à titre personnel, mais je pense que ce que je vais dire,
07:21 en tout cas pour moi, est important.
07:22 Je le disais il y a une minute, j'ai des principes.
07:24 Ces principes, ils sont intangibles.
07:26 Moi, je n'ai pas envie de passer mes dimanches dans un journal
07:29 dirigé par Geoffroy Lejeune.
07:31 - C'est un procès d'attention que vous faites là ?
07:33 - Non, non, non, non, Geoffroy Lejeune, il était dirigeant jusqu'à il y a quelques semaines
07:36 d'un journal qui a été condamné pour injure à caractère raciste.
07:41 Pour moi, c'est ça les principes.
07:43 Donc ça, c'est non négociable.
07:45 - Attendez, vous, la ligne éditoriale ?
07:47 - Le journal du dimanche a la ligne éditoriale qu'il souhaite.
07:49 On voit bien que depuis trois semaines,
07:51 il reste la charte graphique de ce qu'était le journal du dimanche précédemment.
07:55 Un journal d'information générale,
07:57 qui était le reflet à la fois de son histoire et de sa rédaction.
08:01 Mais, à la limite, la ligne éditoriale du journal
08:04 ne regarde que le propriétaire et son responsable.
08:07 - A la une hier, c'était l'hommage au général Georges Lain.
08:10 Ça vous gêne ?
08:11 - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
08:13 La ligne éditoriale du journal, elle est ce qu'elle est.
08:16 Moi, ce que je réfute,
08:18 c'est le fait qu'un journal, aujourd'hui, soit dirigé
08:21 par un journaliste
08:23 dont le journal qu'il dirigeait il y a quelques semaines
08:26 a été condamné pour injure à caractère racial.
08:28 Ça, c'est des principes sur lesquels je suis extrêmement...
08:31 - Dans ce cas-là, on ne discute plus avec personne ?
08:33 - Moi, je veux discuter avec tout le monde.
08:35 Avec une limite, un principe.
08:37 Le racisme, l'homophobie, l'antisémitisme, c'est non.
08:40 - C'est d'autant plus dommage que Carl Olympe soit sanctionné,
08:44 si c'est le cas, que sa tribune appelé hier
08:46 à plus de démocratie participative,
08:48 à renouer le contact avec les Français, prendre garde...
08:50 - Et il faut le faire.
08:51 - ... à la polarité gronde chez les Français qui sont exclus des radars.
08:53 - Je discuterai avec tout le monde avec un principe intangible.
08:55 - Bon, on verra bien ce que dira le groupe Prenescence à l'Assemblée nationale.
08:58 Merci Roland Escur.
08:59 - Merci à vous.
09:00 Merci d'avoir été l'invitation d'Europe 1 ce matin.

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