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Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce lundi, Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis.
Retrouvez "L'invité du 8h13" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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NewsTranscription
00:00 - Europe 1 8h13, votre invité ce matin Lionel Alexis Corbière, député de LFI de Seine-Saint-Denis.
00:07 - Bonjour Alexis Corbière. - Bonjour.
00:09 - Merci d'être en ligne avec nous ce matin sur Europe 1 Alexis Corbière.
00:13 Toute la classe politique rend hommage ce matin à notre confrère Gérard Leclerc, disparu hier,
00:18 vous le savez, dans l'accident d'un avion de tourisme qu'il pilotait.
00:22 Vous le connaissiez bien également, je crois savoir, notamment au cours d'interviews
00:28 qui parfois pouvaient se transformer en joute, en joute verbale.
00:32 - Oui, j'ai une pensée émue pour lui, je le connaissais, si je puis dire, par mon engagement politique,
00:40 mais j'avais découvert en le connaissant un homme très cultivé, passionné de politique,
00:45 avec plein de... passionné d'histoire comme moi, je sais qu'on discutait de la Révolution française,
00:51 c'était un défenseur comme moi de certaines figures de la Révolution française,
00:54 je l'avais retrouvé dans des colloques sur ce sujet, il était adhérent à différentes associations historiques,
01:01 il était joueur de rugby aussi, il participait aux 15 parlementaires,
01:04 j'ai encore des images de lui avec nous, avec un casque de rugby sur la tête,
01:08 - Que vous avez partagé sur les réseaux sociaux d'ailleurs.
01:11 - Exactement, parce que je voulais rappeler cet aspect-là, il était engagé,
01:14 et puis très chaleureux, il avait un grand rire comme ça,
01:18 je pense à lui, je pense à Julie, qui était dans votre maison Europe 1 pendant de nombreuses années,
01:23 ça s'est peut-être pas terminé très bien avec votre radio, mais elle fait partie de l'histoire d'Europe 1,
01:28 tout comme Gérard Leclerc d'ailleurs, je crois qu'il avait commencé chez vous,
01:31 donc c'est triste, il faut penser aussi aux deux personnes qui l'accompagnaient, c'est un choc,
01:34 c'est terrible d'imaginer ça, c'était un homme vivant, intelligent, avec des convictions de gauche,
01:40 je peux le dire, je crois que c'est assez connu, et c'est triste, il était précis, rigoureux,
01:48 et donc voilà, comme beaucoup de gens, je suis assez triste de le voir disparaître comme ça, c'est tragique.
01:54 - On est tous tristes ce matin, effectivement.
01:56 Alors Alexis Corbière, tout cet été, les caravanes des Insoumis sillonnent la France à la rencontre des électeurs,
02:03 alors on ne vous voit pas, enfin quand je dis vous, c'est vos militants dans les grands centres urbains,
02:08 mais vous avez choisi la province au contact des habitants des régions rurales, pour quelle démarche précisément ?
02:14 - Le fait d'aller au contact permet avec des gens qui parfois, il n'y a pas de réunion politique,
02:22 vous savez, les organisations politiques sont assez peu présentes dans beaucoup de zones,
02:26 parce que les militants ne sont pas là, pour plein de raisons de transports, etc.
02:30 Et qu'est-ce que c'est que nous voulons faire ? Nous voulons en faisant connaître bien sûr nos propositions,
02:34 ce que propose la France Insoumise, son projet, sa volonté notamment de changer pour rendre un système plus démocratique,
02:40 passer à une 6ème république, nos réformes que nous proposons, d'augmentation de salaire, de réforme fiscale pour une société plus juste, etc.
02:46 Nous voulons non seulement faire découvrir à des gens peut-être ce qu'est notre discours, qui est souvent attaqué, mais la réalité,
02:53 et puis faire reculer l'abstention. Vous savez, il n'y a pas de république sans républicain.
02:57 Il faut que les gens s'engagent, votent pour ce dont ils ont la conviction qui est juste,
03:03 mais un des problèmes que nous avons souvent, c'est que nous avons des taux d'abstention dans certaines zones,
03:08 ces zones rurales que vous évoquez, ou aussi des zones urbaines, très important.
03:12 Il y a notamment à la fin de l'année prochaine des échanges électoraux qui sont souvent marqués par une abstention très importante.
03:17 Voilà, les élections européennes. Et le fait de faire ce travail que nous faisons au quotidien,
03:22 mais là, durant l'été, la presse en parle très bien, ça montre notre volonté pour nous de ne jamais nous résoudre,
03:28 de s'adresser uniquement à ceux qui sont intégrés dans le débat, en oubliant plus de la moitié de la population qui ne va pas voter.
03:35 Vous savez, encore à l'élection présidentielle, qui est pourtant l'élection à laquelle les Français participent le plus,
03:39 il y a 13 millions de gens qui ne sont pas allés voter. Et souvent sociologiquement,
03:43 ces gens qui ne vont pas voter sont les gens les plus défavorisés, les plus en difficulté.
03:46 - Sur ces terres où vous allez, justement, Alexis Corbière, bien souvent, le Rassemblement National arrive en bonne position.
03:54 Donc là aussi, c'est une terre d'émission.
03:56 - Oui, mais c'est aussi un cliché ce que vous dites, ne le prenez pas mal, mais ça n'est pas exact.
04:01 Nous faisons aussi des scores très importants, et donc ce n'est pas vrai que ces zones sont les zones du Rassemblement National.
04:08 Mais quand même, je reprends le défi que vous me lancez.
04:12 Oui, effectivement, vous savez, moi, je veux faire reculer le Rassemblement National.
04:15 Pourquoi ? Parce que je pense que ces idées ne sont pas bonnes pour le pays, elles vont déchirer le pays.
04:20 Le Rassemblement National n'est pas social.
04:22 J'évoquais l'augmentation des salaires. Personnellement, j'ai déposé à l'Assemblée Nationale une proposition de moi pour augmenter le Slig.
04:28 Eh bien, le Rassemblement National était contre.
04:30 Et ça, quand on le dit aux gens, à des gens modestes qui pensent parfois que Mme Le Pen, c'est le parti du social,
04:34 ils sont surpris de découvrir cette réalité.
04:37 Et nous égrénons aussi la réalité des votes de ce que font les députés du Rassemblement National,
04:41 à l'Assemblée Nationale, qui votent souvent comme Emmanuel Macron,
04:44 qui n'ont pas été vraiment présents à l'occasion du débat contre la réforme des retraites qui a augmenté la durée de son travail.
04:51 Où est allé le Rassemblement National ?
04:53 Aussi, ça se combat concrètement en allant au porte-à-porte dans des zones auxquelles personne ne va pas.
04:57 - Alexis Corbière, à l'issue de ces tournées d'été, il y aura les universités d'été le 26 août prochain,
05:03 et vous avez invité le rappeur Médine.
05:06 Franchement, est-ce que vous êtes bien à l'aise de côtoyer cet artiste
05:10 qui se répand régulièrement en déclaration à connotation antisémite et homophobe ?
05:14 - Ecoutez, c'est un artiste qui fait la tournée, qui était invité,
05:21 parce qu'il a pris position à l'occasion du débat sur les retraites,
05:24 et il n'y avait pas beaucoup d'artistes qui étaient engagés.
05:28 Je ne le qualifierais pas d'un homme antisémite, ça n'est pas exact.
05:31 Après, je ne veux pas qu'on résume les journées que nous faisons
05:36 uniquement à la présence d'une seule personnalité.
05:39 - Oui, mais c'est justement le risque que vous prenez, Alexis Corbière.
05:42 - Eh bien, écoutez, je le corrige à l'instant.
05:44 Ce qui est plus intéressant, c'est tous les débats qui vont avoir lieu,
05:47 notamment sur les questions sociales, écologiques, des changements institutionnels que j'évoquais.
05:52 Le chanteur, monsieur Médine, que vous évoquez, n'est pas adhérent à la France insoumise.
05:56 Ce n'est pas le sujet, et peut-être que l'occasion va aussi à Europe Écologie des Verts ou ailleurs,
06:00 il va aussi à la Fête de l'Humanité.
06:02 Il y a encore, une fois de plus, une volonté de créer un buzz
06:06 de la part de certains médias qui nous sont hostiles,
06:08 de résumer uniquement à une personne qui n'est pas membre de notre mouvement,
06:11 ce que nous portons.
06:13 Là encore, moi, ce qui m'intéresse, vous voyez,
06:15 et c'est pour ça qu'on faisait les caravanes, etc., c'est de quoi il faut parler.
06:18 Il y a la question sociale qui est majeure, les inégalités qui explosent,
06:21 les Français ont subi l'inflation.
06:23 Là, je suis actuellement chez mes parents, dans le sud de la France,
06:26 vous savez, les hôpitaux sont aussi saturés,
06:28 le problème de l'accès aux soins dans beaucoup de zones
06:30 où les médecins ne sont même plus présents, etc.
06:33 Ça, c'est des sujets que nous abordons.
06:35 On est aussi dans une société où on a imposé deux ans de plus
06:39 de travail aux Français avec un 49-3,
06:41 même les députés n'ont pas pu voter.
06:43 Ça, c'est les sujets que nous abordons,
06:45 et essayons de ne pas avoir d'un seul coup un débat sur une personnalité
06:49 qui est commentée pour nous être hostiles.
06:52 - Ça risque malgré tout de polluer vos universités d'été,
06:55 peut-être même la grande isolation de vos militants, Alexis Corbière.
06:59 - Eh bien, parlons des sujets importants, voyez, parlons du social,
07:02 est-ce qu'il faut augmenter les salaires ?
07:03 Oui, je suis favorable.
07:04 Est-ce qu'il faut passer une 6ème République ?
07:05 Oui, j'y suis favorable.
07:07 Les difficultés d'accès à l'eau que nous avons constatées cet été
07:10 sont aussi des conséquences politiques,
07:12 des décisions qui ont été prises,
07:15 qui visent parfois à capter l'eau qui devient plus rare,
07:19 au profit parfois de certaines grosses exploitations,
07:22 et pas des agriculteurs qui en ont besoin, etc.
07:24 Ça, c'est les sujets auxquels...
07:26 Vous voyez, autre sujet, je voyais en attendant votre coup de fil,
07:30 qu'encore la famille Arnaud a bénéficié cette année
07:33 de 2,9 milliards supplémentaires de dividendes,
07:37 pourtant qu'il y revient dans son patrimoine.
07:39 C'est des inégalités très fortes qui explosent,
07:41 alors que les Français, eux, sont en difficulté.
07:43 Il faudrait une meilleure répartition de richesses
07:45 pour que tous, nous vivions mieux.
07:47 On avance un peu, si vous le voulez bien, Alexis Corbière.
07:49 Les élections européennes de l'an prochain,
07:51 est-ce que vous avez fait votre deuil d'une liste d'union
07:53 de toutes les forces de gauche,
07:55 sachant que Les Verts et le Parti communiste n'en veulent pas ?
07:59 Il faudra, il faut l'union, il la faudrait à l'occasion de ces élections européennes.
08:02 Moi, je suis favorable effectivement à ce que la NUPEZ,
08:05 cette alliance que nous avons faite aux élections législatives, continue.
08:08 Ce qui est important, c'est qu'on ne se déchire pas totalement
08:11 à l'occasion d'une décision stratégique sur une élection particulière.
08:15 - Ça reprend le chemin, malgré tout.
08:17 - Oui, mais c'est pour ça que ce qui est important,
08:19 c'est le grand rendez-vous aussi,
08:21 c'est l'élection présidentielle et ce qui suit.
08:23 Moi, ce qui m'intéresse, c'est que l'union continue
08:25 au moment le plus important,
08:27 qui est le moment décisionnel de qui
08:29 impulse et qui décide de la vie politique du pays.
08:33 Les élections européennes ne sont pas structurantes,
08:35 si je puis dire. Bien sûr que c'est important,
08:37 mais c'est une élection à un tour, proportionnelle, etc.
08:39 Il eût été plus efficace d'avoir une liste commune,
08:41 parce qu'il ne faut pas abandonner cet objectif,
08:44 il faut toujours se fixer l'objectif d'être en première position,
08:46 que nous soyons la première force,
08:48 première force d'opposition à Macron, première force nationale.
08:51 Le débat va continuer, mais moi, surtout,
08:53 je pense qu'il ne faut pas que ce soit argument,
08:55 le fait que si nous n'y arrivions pas,
08:57 argument à ce que désormais la NUPEZ n'existe plus.
09:00 - Oui, c'est pour exploser cette NUPEZ à l'Assemblée nationale.
09:04 - Non, mais je ne le souhaite pas.
09:06 - Je m'imagine que vous ne le souhaitez pas.
09:08 - Non, mais je veux dire, soyons concrets,
09:10 il y a un séminaire de tous les députés NUPEZ
09:12 qui aura lieu le 18 septembre.
09:14 Beaucoup d'initiatives sont prévues durant l'année
09:16 avec les députés NUPEZ.
09:18 La chronique de la mort annoncée de la NUPEZ est fausse,
09:21 même si, ce que je regrette,
09:23 finalement, ça ne change pas,
09:25 il est possible que nous ne soyons pas ensemble aux élections européennes.
09:27 - Un dernier mot.
09:29 Vous avez récemment interpellé le gouvernement,
09:31 si mes informations sont exactes,
09:33 pour que les 45 000 bénévoles qui seront sollicités
09:35 pour l'organisation des Jeux olympiques l'an prochain
09:37 ne soient plus bénévoles, mais au contraire,
09:39 rémunérés. Pourquoi ?
09:41 - Parce que le bénévolat est indispensable
09:43 pour le mouvement sportif, mais le bénévolat
09:45 des gens qui prennent sur leur temps pour des petits clubs,
09:47 des petites associations, c'est une chose,
09:49 mais un grand événement qui va brasser des milliards d'euros,
09:51 qui amène à ce que les gens qui dirigent
09:53 le Cojo, eux-mêmes, ont des salaires
09:55 extrêmement confortables, je trouve ça un peu piquant
09:57 que 45 000 jeunes,
09:59 c'est souvent des jeunes, vont travailler
10:01 8 à 10 heures par jour, 6 jours sur 7,
10:03 ne pourront même pas participer
10:05 à une des grandes compétitions sportives
10:07 où le monde fait du salariat déguisé.
10:09 Donc c'est un détournement
10:11 de ce qu'est la réalité
10:13 du bénévolat, et moi je ne suis pas d'accord.
10:15 Je ne suis pas d'accord, je pense que quand il y a
10:17 de tels investissements, que vous avez des grandes marques
10:19 de boissons gazeuses, je ne vais pas les citer, qui vont faire des profits,
10:21 des grands équipements sportifs
10:23 qui vont faire un tant plus de profit
10:25 parce que vous avez la lumière
10:27 médiatique des Jeux olympiques, il n'est pas
10:29 normal que tous les gens
10:31 qui vont travailler rudement pendant
10:33 15 jours ne soient pas du tout
10:35 rémunérés. Je répète, c'est un détournement
10:37 de l'esprit du bénévolat. On a besoin du bénévolat,
10:39 je pense à tous les clubs
10:41 qui fonctionnent grâce aux gens qui se lèvent le matin,
10:43 souvent des parents, des gens à la retraite, etc.
10:45 Mais là, c'est pas bien.
10:47 Donc je crois que c'est du travail
10:49 qui est émulé, le code du travail,
10:51 ça existe dans ce pays, et quand on fait travailler
10:53 les gens pendant 15 jours avec des cadences
10:55 quand même assez soutenues, eh bien on les rémunère.
10:57 - Merci Alexis Corbière, on verra si cet
10:59 appel est entendu par le comité
11:01 d'organisation des Jeux olympiques de Paris
11:03 l'an prochain. Merci Alexis Corbière d'avoir
11:05 été en ligne ce matin sur Europe 1. Excellente journée à vous.