• l’année dernière
40°C à Montélimar ce dimanche, la Drôme, susceptible de basculer dans l’alerte rouge
Avec Hervé Lauzier, amandiculteur près de Montélimar dans la Drôme (26).
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##C_EST_A_LA_UNE-2023-08-21##

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News
Transcription
00:00 - La canicule gagne du terrain en France, c'est 50 départements qui sont en alerte orange aujourd'hui,
00:04 une difficulté supplémentaire pour tous ceux qui doivent travailler notamment en extérieur.
00:07 Pour en parler, on reçoit un amandiculteur de la Drôme, département qui pourrait passer en vigilance rouge dès aujourd'hui.
00:13 On reçoit Hervé Lausier. Bonjour Hervé.
00:15 - Bonjour.
00:16 - Bonjour Hervé, soyez le bienvenu sur Sud-Raluard. Je ne sais pas si vous êtes déjà sorti là ce matin, mais ça donne quoi là ?
00:23 La température est déjà élevée ou pas ?
00:25 - Là il faisait déjà 25°C, moi j'étais parti bien avant le lever du jour, il faisait déjà chaud, il a fait chaud toute la nuit.
00:32 Tout souffre, les arbres, les machines, les hommes.
00:36 - Bien sûr, j'imagine qu'on va parler de vos cultures bien entendu dans un instant, mais pour vous il faut forcément s'adapter un petit peu.
00:44 - C'est-à-dire que ce coup de chaleur, il me semble que c'est un bouquet final de sécheresse chez nous qui dure depuis le mois de décembre.
00:55 On a eu quelques pluies en juillet qui ont maintenu la végétation, mais vraiment des petits coups de 5-10 mm ça a maintenu la végétation, mais ça n'a pas nourri les sols.
01:09 Et donc là c'est le coup de semence, c'est-à-dire que j'ai des arbres qui survivent grâce à l'irrigation parce que les sols sont complètement secs.
01:19 Et là l'évaporation est telle que même avec les pieds dans l'eau, les arbres sont complètement à plat.
01:27 - C'est-à-dire que vous avez des gros dégâts là ?
01:29 - Non, des dégâts non, parce que la mandy est quand même un arbre du sud, c'est un arbre qui est fait pour être si sec, mais ils ont des feuillets et tout ça.
01:37 Donc je pense que sur certaines parcelles il y a une partie de la récolte de l'année prochaine qui est compromise.
01:44 Même si la récolte actuelle est finie, les amandes s'ouvrent, c'est pré-récolté, donc ça c'est fini.
01:55 - La récolte ça sera dans quelques jours c'est ça ?
01:57 - Là ça va que j'ai une panne, sinon j'attaque aujourd'hui, mais comme la mécanique c'est fait pour marchands de panne, on commence par ça.
02:06 - Et très tôt le matin aussi pour éviter le coup de chaleur tout à l'heure ?
02:11 - Non, et puis les tracteurs à 45° avec les huiles et tout ça marche pas.
02:16 - Ah bah oui, forcément, il faut s'adapter là-dessus.
02:20 - Oui, on va finir par travailler sans être juratif et espagnol, c'est-à-dire qu'on attaque très très tôt, puis on fait une grosse pause au cours de la journée.
02:30 Si on peut me le permettre.
02:32 - On va voir du coup ça va donner quoi, il y a une différence par rapport à il y a quelques années quand vous travailliez sur les horaires ?
02:38 Vous évoluez là depuis quelques temps ?
02:40 - On s'adapte, je me suis toujours plus ou moins adapté parce que pour fêter je suis plus ou moins chaud, mais là on bat des records donc c'est exceptionnel.
02:47 Et puis comme je vous dis, le dérèglement c'est le bouquet final, mais par exemple les arbres qui sont prêts à ramasser,
02:55 quand j'ai commencé à faire des amendes il y a plus de 20 ans, on attaquait 8 septembre, 8 ou 10 septembre, là on a des variétés qui sont prêtes à ramasser déjà depuis 8 jours.
03:07 C'est-à-dire qu'en 20 ans on a gagné un mois de précaucité de récolte.
03:11 - C'est incroyable.
03:13 - Ça fait pratiquement peur, donc voilà, je sais pas où ça va s'arrêter ce cycle infernal, mais bon c'est comme ça.
03:22 - On vous entend Hervé, ça veut dire qu'on se pose des questions aussi sur la suite quand on est agriculteur là-dessus, avec ces épisodes de canicule, de sécheresse, on se dit quoi sur l'avenir ?
03:35 - On est pas trop serein, après on essaie de trouver...
03:41 Il y a deux solutions, où on le dit on continue à faire comme on faisait toujours et puis on fait comme les dinosaures, on s'adapte et puis on meurt.
03:47 On essaie de trouver des solutions, c'est pas sûr qu'on survit, mais on aura essayé de trouver, donc on change nos façons de travailler, on change nos variétés, on change nos cultures.
03:57 Vous voyez cette année, moi j'ai fait un peu des cacahuètes, bon normalement c'est un africois-nazi.
04:03 J'ai essayé de faire... bon j'en ai pas fait beaucoup, j'ai un essai, j'en ai fait 1000 m², mais si ça fonctionne, comme j'ai des clientèles de chocolatiers-restaurateurs, j'en ferai un peu plus.
04:15 Je sais pas, au niveau des amarres, c'est un arbre qui réside quand même pas mal aux températures, puis en fait au sud de l'Espagne, au Maroc et tout ça, on a de quoi venir.
04:28 Peut-être qu'il faudrait qu'on change nos façons d'irriguer, de travailler, je sais pas, peut-être les tailler plus pour qu'ils aient moins à évaporer.
04:34 Il y a plein de pistes à creuser, mais bon, ça se fait pas un jour quoi.
04:41 - Bien sûr. Hervé Lausier, en tout cas, on adapte les horaires, on adapte aussi les cultures, on l'entend effectivement, beaucoup de questions qui se posent Hervé Lausier.
04:50 Un grand merci en tout cas pour votre témoignage ce matin sur Sud Radio, Armand Déculteur, près de Montélimar, dans la Drôme.
04:56 Bon courage à vous et soyez prudents bien sûr, prenez soin de vous aujourd'hui, ça va chauffer.
05:01 - Non, non, en restant là vous n'avez pas peur. Bonne journée.
05:04 - Un grand brassure et bonne journée à vous Hervé.

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