SMART BOURSE - Emission du jeudi 31 août

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Jeudi 31 août 2023, SMART BOURSE reçoit Frédéric Rozier (Co-responsable de la gestion de portefeuille, Mirabaud) , Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board, Ai For Alpha) , Pierre-Olivier Beffy (Gérant et chef économiste, Boussard et Gavaudan) et Malik Haddouk (Directeur de la Gestion Diversifiée, CPR Asset Management)
Transcript
00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:11 marchés sur Bsmart, chaque jour à 17h en direct sur Bsmart TV, émission que vous
00:15 retrouvez évidemment du lundi au vendredi en replay sur bsmart.fr et en podcast sur
00:20 l'ensemble de vos plateformes.
00:22 Au sommaire de cette édition ce soir, des marchés, des marchés actions notamment,
00:26 qui sont entrés dans une phase d'attentisme après la reprise qu'on peut noter depuis
00:30 une dizaine de jours, après le point bas qui a été touché au cours du mois d'août
00:35 pour les grands indices actions en Europe et aux Etats-Unis notamment, après quelques
00:40 séances de rattrapage.
00:41 On sent qu'il y a un petit peu moins d'appétit à ce stade avec beaucoup d'hésitation encore
00:47 aujourd'hui sur les marchés actions européens et des indices qui tournent autour de l'équilibre.
00:51 Le CAC 40 est un petit peu en retard sur la séance du jour avec une légère baisse peut-être
00:55 à l'arrivée mais au niveau le CAC se tient autour de 7 350 points.
00:59 Vous aurez les détails de cette séance en cours dans un instant avec Côme Dubois qui
01:03 nous accompagne en ouverture de Smart Bourse chaque soir.
01:06 Du côté des statistiques, la journée était marquée par les estimations d'inflation
01:10 pour différents pays de la zone euro et pour l'ensemble de la zone euro.
01:14 Le constat qu'on peut dresser c'est que les mois d'été ont peut-être marqué la fin
01:20 d'un mouvement de désinflation qu'on avait pu observer les mois précédents.
01:24 L'inflation en données harmonisées en zone euro reste nettement au-delà de 5% que ce
01:29 soit l'inflation globale ou l'inflation cœur.
01:31 Et puis on notera également du côté américain l'application du CORE-PCE, la mesure d'inflation
01:37 privilégiée traditionnellement par la réserve fédérale américaine qui ressort à plus
01:41 de 4% là aussi sur un an.
01:43 Pas de grand changement d'un mois sur l'autre pour cet indicateur d'inflation aux Etats-Unis.
01:48 En revanche, on notera des dépenses de consommation pour le mois de juillet du côté américain
01:54 qui sont particulièrement solides avec une progression sur un mois de 0,8%.
01:59 Détail à suivre dans un instant et puis discussion bien sûr avec nos invités de Planète Marché.
02:03 Et puis que dit l'intelligence artificielle de la situation des marchés ? C'est une question
02:08 qu'on se pose régulièrement et c'est Jean-Jacques Ohana, membre du banque de la FinTech AI for
02:13 Alpha, l'IA au service de l'alpha qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45 pour
02:19 apporter cette analyse de marché à travers les outils d'intelligence artificielle.
02:23 Encore beaucoup d'hésitations sur les marchés actions et pour les indices européens au
02:39 terme de cette séance, les infos clés du jour avec Comme du Bois.
02:43 La bourse de Paris fait du surplace ce jeudi.
02:46 Les investisseurs ont pris connaissance des chiffres de l'inflation en zone euro.
02:49 Selon la première estimation d'Eurostat, la hausse des prix à la consommation s'est
02:53 maintenue à 5,3% en rythme annuel.
02:55 Après ces chiffres, le marché reste très hésitant sur une hausse de taux de la BCE
02:59 le 14 septembre.
03:00 Du côté des Etats-Unis, l'indice Corpese du mois de juillet a été conforme aux attentes
03:05 avec une hausse de 4,2% sur un an contre 4,1% le mois précédent.
03:10 Du côté des valeurs, Pernod Ricard a chuté tout au long de la séance jusqu'à plus
03:14 de 5%.
03:15 Le groupe de vin et spiritueux a fait état d'un résultat opérationnel courant inférieur
03:19 aux attentes des analyses lors de l'exercice décalé du 30 juin dernier.
03:23 De son côté, UBS évolue en hausse après la publication d'un bénéfice de 29 milliards
03:27 de dollars.
03:28 Selon Bloomberg, ce bénéfice constitue un record pour une banque sur un deuxième trimestre.
03:32 Après leur chute hier en raison d'un coup d'état au Gabon, le groupe minier Eramed
03:36 se reprend tout comme le groupe pétrolier Morel et Prom.
03:39 Demain, côté statistiques, les investisseurs prendront connaissance des chiffres officiels
03:43 des créations d'emplois en août aux Etats-Unis, publiés par le bureau Flabor Statistics,
03:48 ainsi que l'indice manufacturier ISM aux Etats-Unis pour le mois d'août.
03:52 Tendance mon ami, chaque soir les infos clés de marché et Côme Dubois qui nous accompagne
03:56 pour cette saison 4 de Smartboard sur Bsmart.
04:09 Trois invités chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète, marcher et
04:12 discuter de la situation des marchés financiers.
04:15 Malik Haddouk est avec nous en plateau, le directeur de la gestion diversifiée de CPR,
04:18 Asset Management.
04:19 Bonsoir Malik.
04:20 Merci d'être là, ravi de vous retrouver.
04:22 Ravi de retrouver Frédéric Rodier également.
04:23 Bonsoir Frédéric.
04:24 Co-responsable de la gestion de portefeuille chez Mirabo et Pierre-Olivier Béfy qui nous
04:29 accompagne également ce soir.
04:30 Bonsoir Pierre-Olivier.
04:31 Merci beaucoup d'être là, vous êtes gérant et chef économiste chez Boussa et Gavodan.
04:35 Quelques commentaires macro pour cette rentrée.
04:39 Pierre-Olivier, côté américain, côté européen, qu'est-ce qu'il y a de nouveau
04:45 dans le paysage macro à l'issue de ces deux mois d'été, juillet/août ? Qu'est-ce
04:49 qui peut être une confirmation peut-être de ce qu'on observait il y a quelques mois,
04:55 des tendances d'activité économique et de désinflation qui reste quand même le sujet
05:00 pour les banques centrales ?
05:01 Oui, alors disons que la bonne nouvelle c'est qu'en effet on a commencé à avoir des données
05:05 au mois de septembre qui étaient plutôt du côté de la désinflation, en tout cas
05:08 du ralentissement du marché étroit et qui est plus important pour le marché que les
05:11 chiffres bruts d'inflation.
05:12 Donc après la peur qu'il y a eu finalement au mois d'août en se disant "ouh là là
05:15 on est en surchauffe, il va falloir que la Fed en fasse beaucoup plus", ça recadre le
05:20 scénario aux Etats-Unis vers le soft lending, le Goldilocks, chacun a son mot pour trouver
05:24 la situation.
05:25 Donc c'est plutôt quelque chose de positif.
05:27 De quelles données vous parlez là précisément Pierre-Olivier ? Les ouvertures de postes
05:31 c'est ça ?
05:32 Oui voilà.
05:33 On parle aussi des quick trades, c'est très intéressant comme données.
05:35 Donc le taux de départ volontaire c'est ça ? Des employés, des salariés américains.
05:38 Exactement.
05:39 On est plutôt, si vous regardez l'ensemble des données qui ont été publiées très
05:42 récemment, on est plutôt dans une configuration de l'économie américaine de 2006-2008 qui
05:47 était avec une inflation autour de 4%.
05:49 Je pense qu'à peu près là on va atterrir en fin d'année.
05:52 Voilà donc une inflation qui ne justifie pas forcément de continuer à resserrer la
05:58 politique monétaire très agressivement.
05:59 Et sans risque pour l'instant de récession à court terme parce qu'on ne peut pas passer
06:04 de la surchauffe à la récession d'une semaine.
06:06 Si on veut vraiment passer au sein de la récession, il va falloir quand même quelques mois.
06:09 Peut-être que ce sera le scénario du marché plus tard mais en tout cas ça ne l'est pas
06:13 aujourd'hui.
06:14 Et la grande question qu'il faut se poser je dirais si on étale au-delà du tactique
06:17 jusqu'à la fin de l'année, c'est est-ce que dans 2024 il y a un risque sur l'économie
06:22 américaine ? Je dirais qu'il y a deux camps qui s'opposent.
06:25 Il y en a qui commencent à dire "on a quand même assez attendu cette récession, le T3
06:30 va être fantastique, le T4 va commencer à ralentir donc on peut avoir des peurs et se
06:36 dire derrière ça va mal finir".
06:37 Ça c'est la vue pessimiste.
06:39 Et puis la vue plus optimiste qui dit qu'on n'a peut-être pas encore fini de repousser
06:43 un peu ce cycle.
06:44 Moi j'ai l'impression que le scénario est plutôt sur le deuxième cas un peu plus optimiste
06:50 pour l'instant si je mettais un point en probabilité.
06:52 Simplement parce que c'est l'année de l'élection américaine, qu'il y a encore beaucoup de
06:55 stimulus qui arrive.
06:56 Quand on regarde par exemple les méga projets de construction d'usines aux Etats-Unis et
07:02 l'impact que ça va avoir jusqu'au milieu de l'année prochaine, encore beaucoup de
07:06 stimulus budgétaire.
07:07 On prévoit plus de 6% de déficit sur PIB en prochain aux Etats-Unis pour dire qu'on
07:12 n'est pas du tout dans une politique budgétaire de rigueur ou même normale.
07:18 Non mais là c'est l'économie américaine, c'est un sportif de haut niveau qui est en
07:22 train de courir le 100 mètres en un temps record et on le drogue en plus.
07:24 Donc évidemment tout ça c'est pas très sain mais tant qu'il continue à courir on
07:29 est très content, il y a de la croissance nominale, c'est très bien.
07:31 Donc toujours l'idée qu'il faut, comme on disait, il faut tourner cette fois sa langue
07:35 dans sa bouche avant de parler, pareil pour la récession.
07:36 C'est-à-dire toujours essayer de se garder dans un coin de sa tête qu'elle pourrait
07:40 mettre peut-être un peu plus de temps encore que prévu à arriver même si on l'attend
07:44 depuis plus de deux ans maintenant aux Etats-Unis.
07:46 Disons que pour moi il y a deux paramètres.
07:48 Il y en a un que j'avais mal analysé d'ailleurs en début d'année qui est la relance budgétaire.
07:52 On aurait pu penser qu'après le Covid on allait revenir à des comportements budgétaires
07:59 plus je dirais normalisés.
08:00 En fait on ne l'est pas du tout aux Etats-Unis, on commence à être un peu plus en Europe
08:04 mais c'est un peu plus granduel.
08:06 Et donc ça veut dire que tant qu'on a du simus budgétaire c'est quand même une force
08:10 pour l'économie.
08:11 Ce qui explique d'ailleurs un énorme décalage entre les enquêtes et ce qui se passe dans
08:14 l'économie parce que quand vous posez la question à tout le monde dans la rue, je
08:18 ne sais pas, est-ce que vous avez des problèmes de pouvoir d'achat, tout le monde vous dit
08:20 « ah bah il y a de l'inflation etc. »
08:21 Mais bon si avec le simus budgétaire vous faites beaucoup d'emplois en masse, du coup
08:25 vous avez quand même une consommation qui se tient.
08:27 Donc la perception individuelle est en train de se déconnecter de ce qui se passe dans
08:30 l'économie.
08:31 Tout ça reste encore un peu artificiel.
08:32 Et puis alors on peut dire « oui mais attendez, regardez les taux, ils ont énormément monté
08:35 ». Aux Etats-Unis on a les taux immobiliers à quasiment 8% donc bon il y a un moment
08:40 tout ça, ça va coincer.
08:41 Mais en 2020-2021 on a bloqué des taux très très bas dans énormément de secteurs de
08:46 l'économie qui font que la transmission de la politique monétaire est beaucoup plus
08:49 retardée par rapport à ce qu'on a d'habitude.
08:51 Et donc tant qu'on n'a pas des refinancements massifs, pour l'instant on n'a pas vraiment
08:56 d'impact de détérioration financière des conditions.
08:59 Donc ça c'est aussi quelque chose qui tend un peu à l'ongesticle.
09:02 Mais c'est vrai qu'aux Etats-Unis je pense qu'ils en font un peu trop, mais ils ont
09:05 leur agenda électoral aussi.
09:06 A contrario vous avez la Chine qui donne de l'aspirine toutes les 3 secondes à un patient
09:11 qui est dans le coma.
09:12 Bon bah ça ne marche pas.
09:13 Donc les Chinois, le point central maintenant c'est la 3e semaine d'octobre, sans doute
09:18 là qu'il y aura le plénium quand on regarde les… comment dire…
09:21 Les agendas, les calendriers ?
09:22 Bah les bookings.
09:23 En fait il n'y a pas d'agenda mais on peut regarder les rangs, les réservations
09:26 d'hôtels, etc.
09:27 Donc voilà, moi je pense que ce coup-ci il faut être un peu prudent.
09:30 Moi j'étais très négatif sur la Chine depuis le début de l'année.
09:32 J'étais plutôt en train de me dire dès que ça monte les actions ont faut shorter.
09:36 J'étais plutôt très négatif.
09:37 Là il y a le fond de la piscine ?
09:39 Je pense qu'il faut se méfier là.
09:41 Là ils sont quand même… je pense qu'ils sont en train de préparer un peu le terrain.
09:44 Je pense que toutes leurs mesures là pour l'instant c'est du vent.
09:47 Je veux dire vous pouvez dire aux fonds chinois de ne pas shorter les actions.
09:50 Vous pouvez dire qu'on va réduire je ne sais pas les taxes sur les transactions.
09:53 Mais enfin si personne ne va acheter les actions pour raison fondamentale, ce n'est pas ça
09:55 qui va faire bouger les gens.
09:56 Voilà.
09:57 Pareil sur l'immobilier, on peut vous dire… voilà je peux passer en France par exemple
10:00 l'équivalent ce serait de dire au lieu d'avoir un apport minimal de 33%, vous pouvez aller
10:04 à 20.
10:05 Mais enfin si vos taux sont à 4 ou 5% et que vous ne les achetez de toute façon, ce
10:07 n'est pas ça que je vous redonne.
10:08 Par contre s'ils arrivent quand même avec de l'argent, du stimulus, sachant que le
10:12 troisième plénium généralement, vous savez il y a des numéros dans les pléniums, dans
10:17 les séquences politiques chinoises, le troisième plénium généralement c'est l'économie
10:20 du sujet.
10:21 Donc il y a quand même des chances qu'ils arrivent avec de l'argent.
10:23 S'ils arrivent avec de l'argent et du stimulus budgétaire, c'est quelque chose quand même
10:26 vu le pessimisme qu'il y a sur la Chine qui peut un peu faire bouger les choses.
10:29 Bon, beaucoup de choses déjà dans ce premier tour d'horizon.
10:31 Macron, qu'est-ce qui vous marque en cette rentrée Malik ? Sur le plan Macron, on n'a
10:36 pas encore beaucoup parlé de l'Europe mais on peut l'évoquer.
10:39 Est-ce que vous êtes d'accord avec la lecture de Pierre Olivier notamment sur l'économie
10:42 américaine ? Les chiffres du T3 vont être très très bons avec une croissance économique
10:47 aux Etats-Unis qui sera toujours au-delà du potentiel sans doute.
10:50 Oui, non, je n'ai rien à redire de ce qui a été dit.
10:53 En fait, les Etats-Unis, on est dans le super cycle de l'endettement, on continue.
10:58 Ce n'est pas le cas de l'Europe mais ça profite encore aux actifs américains pour
11:02 le moment puisqu'il y a une dynamique, comme on l'a vu, qui s'inscrit.
11:06 Une croissance qui est très très résiliente, un marché de l'emploi qui reste très résilient
11:10 malgré la légère déception sur les créations d'emplois ou sur l'ADP.
11:15 Mais bon, des résultats d'entreprises qui ont été au rendez-vous aussi dans certains
11:19 secteurs qui ont été même exceptionnels avec des marges qui restent au plus haut.
11:24 Dans l'industrie par exemple ? Oui, oui.
11:26 Non mais il n'y a pas que la tech, c'est ça ?
11:28 Il n'y a pas que la tech, oui, bien entendu.
11:29 C'est ça qui est assez frappant au cours de l'été parce qu'on s'attendait quand
11:34 même à des pressions sur les marges et on a vu que les entreprises arrivaient à maintenir
11:38 des marges assez satisfaisantes.
11:39 Donc les marchés d'action n'ont aucune raison aujourd'hui de baisser.
11:44 Surtout qu'on a vu, et c'est ça qui a été le plus marquant, on a vu des marchés monter
11:48 avec des taux qui montaient parce que le marché s'inscrivait dans une logique positive en
11:56 disant que les taux montent parce qu'il y a de la croissance.
11:58 C'est la reflation ? C'est la reflation, voilà.
12:00 Exactement.
12:01 Et le marché a complètement, ce qu'évoquait mon collègue, a complètement laissé de
12:06 côté le scénario de récession pour l'instant.
12:08 Il a éliminé de son…
12:10 Encore une fois, avec 6% de déficit sur PIB, il faut y aller pour avoir une récession
12:15 quand même.
12:16 Bien sûr, mais on s'attendait quand même à ce que les taux de mortgage montant, les
12:20 taux remontant, les taux de financement remontant, il y aurait un moment où le consommateur
12:24 serait un peu fatigué en fait.
12:26 Plus réticent.
12:27 Plus réticent et pas du tout.
12:29 On a vu les chiffres de consommation ce matin encore.
12:30 Et du côté de l'Europe là aussi, il y a une dichotomie entre l'EPI et l'EMAI
12:34 où on voit que ça fléchit, ça baisse.
12:38 Et malgré tout, une consommation qui se maintient avec, comme on le dit aussi, un marché de
12:45 l'emploi qui reste très dynamique.
12:48 C'est vrai que j'explique, parce qu'évidemment, les gens autour de nous vont vous dire "non
12:51 mais il y a quand même la consommation, je ne consomme plus comme avant, je n'ai plus
12:55 le même pouvoir d'achat etc."
12:56 C'est du ressenti, c'est de la réalité également dans certains cas.
13:00 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que par rapport au niveau des enquêtes d'activité
13:04 ou des enquêtes de confiance, on a une consommation qui ne devrait pas être à ce niveau là.
13:09 Qui résiste.
13:10 Et puis il y a des nouveaux entrants sur le marché du travail aussi, qui permet aussi
13:14 d'accroître la surface.
13:17 Donc même en Europe, on peut avoir une lecture vert à moitié plein.
13:21 Oui.
13:22 Alors là où en Europe, on est un peu plus pessimiste, c'est que l'Europe est plus orientée
13:29 vers l'extérieur.
13:30 Et donc on a l'effet chinois et l'effet asiatique aussi.
13:33 Aujourd'hui, on le voit, l'impact aujourd'hui sur l'Allemagne.
13:36 Oui, il n'y aura zéro de croissance en Allemagne cette année.
13:38 Avec une croissance des salaires quand même.
13:40 Oui, de plus de 6%.
13:41 Ça s'appelle quoi ça ?
13:44 Sacroflation.
13:45 Ça c'est l'idée qu'on a aujourd'hui de l'Europe ?
13:49 On semble rentrer dans une sacroflation en Europe et on va voir la réaction de la BCE
13:54 lors du prochain rendez-vous.
13:56 Mais sur les marchés actions, il n'y a rien à dire.
13:59 Les marchés ont été plutôt résistants.
14:01 On a eu de la volatilité au cours de l'été.
14:02 Les marchés ont monté en juillet.
14:04 On a corrigé avec la dégradation de la note américaine en août et des inquiétudes sur
14:09 l'inflation.
14:10 Et puis comme vous le mentionnez tout à l'heure, on a repris de la recourse en avant parce que
14:16 les résultats d'entreprise ont encore une fois été de bonnes factures.
14:19 Le seul hic dans cette période-là, c'est le marché chinois.
14:23 Mais on pourra y revenir.
14:24 Je suis d'accord avec le fait que ce sont des mesurettes qui ont été annoncées et
14:27 que ce qu'il faut c'est redonner de la confiance aux consommateurs, redonner de l'argent
14:31 aux consommateurs, même si le taux d'épargne est le plus élevé qu'il n'a jamais été.
14:35 Mais c'est ce qui avait été fait à la sortie du Covid par toutes les économies
14:38 développées.
14:39 Oui, et puis les taux d'épargne chez nous c'est 18% et plus dans certains pays.
14:44 Là aussi il y a eu beaucoup en Europe, malgré des systèmes sociaux de protection très
14:49 importants, il y a eu aussi beaucoup d'épargne de la part des citoyens et des ménages européens.
14:54 Frédéric, vos commentaires ? Tout va bien, j'ai l'impression, jusque-là, c'est deux
14:58 sur deux, tout va bien.
15:00 On a attendu Jackson Hole pour pas grand-chose finalement, pour se donner un petit peu de
15:05 constance.
15:06 12 minutes cette année, 8 minutes l'an dernier pour le discours de Powell et c'était un
15:08 peu plus cette année.
15:09 Pour se donner de la constance et dire tiens on fait rien et on attend Jackson Hole et
15:15 finalement on sait maintenant qu'on va être sur les taux peut-être effectivement au plus
15:20 longtemps.
15:21 Ça a eu un impact sur les marchés à peu près d'une demi-journée, globalement.
15:26 La garde derrière a un peu le même sentiment, pause, pas pause, il y a quand même des discours
15:34 de Faucon, d'ABCE, Osman, Schnabel notamment, clairement priorisent l'inflation, le contrôle
15:43 de l'inflation plutôt que la croissance, quitte à faire des dégâts sur la croissance,
15:46 c'est le discours quand même qui est donné, aucun impact sur les marchés, on s'en fiche.
15:51 Et sur la Chine, moi je suis beaucoup plus mesuré là-dessus pour un problème structurel
15:56 que j'ai déjà évoqué chez les confrères mais pour moi, il y a déjà, c'est un peu
16:01 la théorie de la croissance, on est quand même sur une population vieillissante, elle
16:05 est ce qu'elle est, mais elle vieillit, voire elle va réduire, elle se réduit.
16:10 On a un immobilier qui embauche quand même aujourd'hui dans leur résidentiel 35 millions
16:17 de Chinois qui travaillent dans la construction, on a construit 15 millions en moyenne de logements
16:21 par an et que les Chinois sont propriétaires à 95%, les ménages chinois sont propriétaires
16:25 à 95%.
16:26 Donc des relances sur ce secteur, sachant en plus que ceux qui sont susceptibles d'être
16:32 acquéreurs c'est ceux qui sont à 25% au chômage aujourd'hui, je ne vois pas.
16:37 Alors, relance de la consommation mais ça veut dire peut-être un modèle qui change
16:40 du côté chinois donc attention quand même, oui il y aura des effets, des stimulus peut-être
16:45 court terme, il ne faut pas négliger, il ne faut pas se mettre short sur le marché
16:48 chinois, c'est clair, c'est le marché le moins cher aujourd'hui mais depuis longtemps,
16:55 peut-être le plus attractif avec la problématique de la réglementation qu'on connaît sur ce
16:59 marché mais il y a des problèmes plus profonds sur l'économie chinoise qui risquent de traîner
17:03 sur la sphère immobilière, sur l'emploi mécaniquement aussi et derrière sur la sphère
17:10 financière.
17:11 Donc on a vu il y a des mesurettes, même des mesurettes assez particulières sur l'immobilier
17:15 qui étaient même des mesurettes locales, c'est-à-dire qu'on donnait une sorte d'autonomie
17:18 même locale sur les soutiens à l'immobilier donc qui va créer peut-être des désordres
17:24 même structurels au sein même de la Chine qui va favoriser certaines zones au détriment
17:29 d'autres.
17:30 Donc attention quand même, il faut le jouer peut-être plus en trading.
17:32 Oui, ne pas le shorter.
17:34 Et maintenant sur le marché, on va finir l'année sur des croissances d'EPS, de bénéfices
17:43 et de chiffre d'affaires quasi flat en gros mais avec des disparités énormes.
17:48 C'est-à-dire qu'on va avoir l'énergie qui va finir à -30 sur l'année.
17:51 Contre-coût de l'an dernier.
17:53 Il faut bien l'avoir en tête aussi.
17:55 Les spares -30 venus de nulle part.
17:57 Voilà, et les techs également qui vont être aussi sur une dynamique et à l'inverse on
18:00 va avoir des secteurs qui vont se contracter assez fortement.
18:05 Donc on va avoir une grande disparité sur les publications.
18:07 Donc il faut regarder un petit peu ça.
18:08 Et je pense aussi que c'est un peu le marché en train de juger ça quelque part et cette
18:13 rotation sectorielle se fait en rapport justement à cet impact qu'on va avoir sur la croissance
18:18 bénéficiaire sur certains secteurs.
18:20 Et c'est pour ça aussi que la tech aujourd'hui est en forte hausse parce qu'effectivement
18:24 on a un soutien sur la croissance relativement...
18:27 C'est là où on a le moins de doute en matière de dynamique bénéficiaire pour les prochains
18:30 trimestres.
18:31 Après on n'est pas en mode bulle mais on est en train de construire la bulle de demain.
18:35 Je veux dire clairement l'intelligence artificielle c'est la bulle de demain.
18:37 Ça dure un an, deux ans peut-être, peu importe.
18:41 Mais voilà, ça peut traîner longtemps.
18:43 Il n'y a pas qu'à tech.
18:44 Le secteur des financières en Europe ça tient très bien.
18:47 L'automobile c'est à +20 depuis le début de l'année.
18:49 Les cartes de crédit par exemple aux Etats-Unis, vous prenez des Mastercard, des choses comme
18:53 ça, c'est assez à des sommets.
18:55 Donc oui il y a beaucoup de secteurs.
18:56 L'industrie industrielle, ça tient bien.
18:58 La chimie, même aux Etats-Unis, ça tient bien.
19:00 Donc c'est assez disparate.
19:02 Par contre on a certains acteurs qui sont beaucoup plus en souffrance.
19:05 Certaines particularités de la consommation aussi qui sont en souffrance.
19:08 On voit qu'il y a la limite quelque part de cet effet pricing power, effet prix qui est
19:15 négatif sur les volumes chez certains acteurs.
19:18 Donc voilà, c'est peut-être la fragilité aussi sur la consommation parce que l'effet
19:22 consommation est essentiellement quand même en ce moment pris et il y a un effet volume
19:26 qui est plutôt tendance à être négatif.
19:28 Donc attention à ça quand même.
19:30 Pierre-Olivier, si on revient dans un schéma un peu Goldilocks pour la partie américaine,
19:36 qu'en est-il quand même de l'Europe ? Parce que c'est vrai qu'on n'a pas du tout le même
19:40 régime de croissance en Europe.
19:41 Il n'y a pas de récession auto-entretenue aujourd'hui en Europe mais il n'y a pas de
19:46 croissance spectaculaire non plus.
19:48 Ça reste quand même très très médiocre avec même des enquêtes au cours de l'été
19:51 qui ont montré peut-être un affaiblissement un peu plus prononcé que ce qu'on pouvait
19:55 craindre et des niveaux d'inflation, en tout cas quand je regarde les taux annuels d'inflation
20:00 qui est la mesure un peu consensuelle, qui reste à plus de 5% pour l'inflation core,
20:04 pour l'inflation globale et ça fait déjà une paire de mois que ça ne bouge plus.
20:07 En France oui parce que… Non, en zone euro.
20:12 En zone euro quand même, ça baisse rémoduellement.
20:14 Ça a baissé.
20:15 Ça c'est le Royaume-Uni qui a maintenant de l'inflation core qui est flat, qui est
20:19 stable.
20:20 Donc en zone euro, c'est normal qu'on soit à 5-3 ?
20:23 Il faut quand même un peu de temps pour que les effets de base sortent aussi.
20:27 Je pense que la direction de l'inflation est assez…
20:31 Elle reste bonne.
20:32 Après ce qui est évident et on le sait depuis le début c'est que ça sera très facile,
20:35 je parle par exemple de l'Allemagne, de passer de 11 à 4 ou 5, mais ce sera très
20:38 compliqué de passer de 4-5 à 2.
20:41 Il y a deux effets.
20:43 Il y a le premier, certains s'enthousiasment du fait que les salaires repartent mais en
20:47 fait les salaires réels ont été très négatifs pendant une grosse période.
20:51 Donc on a un petit rattrapage.
20:53 Un trimestre de salaire positif, salaire réel positif, ça ne va pas compenser les plusieurs
20:56 trimestres derrière nous ?
20:57 Les gens sont pris un choc d'inflation aujourd'hui.
21:01 On leur augmente leur salaire mais c'est un rattrapage et ce rattrapage est très partiel
21:06 encore aujourd'hui.
21:07 Après face à ça, il y a des taux d'épargne à plus de 18% en France et en Allemagne,
21:11 qui sont à des années-lumière de ce qu'on connaissait auparavant.
21:16 Ça fait trois ans qu'on nous explique qu'il y a beaucoup d'épargne et que c'est fantastique.
21:19 On s'aperçoit que l'épargne n'est pas mangée.
21:21 Je pense qu'il y a deux aspects assez importants.
21:24 Il faut se rappeler, si vous regardez le cycle des années 80 où justement on a eu un choc
21:28 d'inflation assez massif, en fait l'épargne a plutôt monté.
21:31 C'est ce qu'on appelle l'effet de division monétaire.
21:34 C'est-à-dire que quand vous avez devant vous des incertitudes en vous disant « tout
21:38 coûte plus cher », etc., ce n'est pas forcément un moment où vous allez désépargner.
21:42 Donc l'effort d'épargne peut être resté assez important.
21:45 Puis je pense que le deuxième point qu'il ne faut pas sous-estimer, moi je pense que
21:48 c'est une thématique qui reste très forte, y compris pour les gérants, pour les marchés,
21:52 c'est que le cash rémunère très bien.
21:54 Aujourd'hui, avoir beaucoup de cash, ce n'est pas forcément être négatif sur les
21:57 marchés.
21:58 C'est juste dire, voilà, si j'ai 5,5 % de cash, quand ça a bien monté, pourquoi
22:04 pas, puis je reviendrai plus tard.
22:06 Ça ne veut pas dire qu'on est fondamentalement très négatif, mais ça veut dire qu'il
22:09 y a quand même une poche qui ne rémunérait plus depuis 20 ans, qui maintenant rémunère
22:12 beaucoup.
22:13 Aujourd'hui, c'est plutôt très bien.
22:15 D'ailleurs, même le gouvernement essaie que ça ne marche pas trop en limitant la
22:18 hausse du livret A.
22:19 Donc voilà, je pense que fondamentalement, l'épargne, il y en aura encore beaucoup.
22:23 Après, pour revenir sur la question de départ sur l'Europe, je pense qu'il y a deux éléments
22:28 qui font que l'Europe est un peu moins attractive en relatif à ce stade-là.
22:32 Pour moi, d'un point de vue macro, c'est d'abord que du coup, on est un peu moins
22:37 délirant sur le budgetaire, mais il y a du récemment qui arrive.
22:40 L'année prochaine, on va remettre les règles en place.
22:42 On voit que les Allemands, qui sont en récession, ils commencent à être en récession, ils
22:47 ont annoncé 7 milliards de stimulus.
22:48 Hourra, fantastique.
22:49 On n'a pas de changement de credo là-dessus.
22:52 Et puis sur la politique monétaire, même si les effets, comme aux Etats-Unis, on a
22:56 des effets qui sont beaucoup retardés sur l'impact sur l'économie, malgré tout, ils
23:01 vont plus vite qu'aux Etats-Unis parce que l'économie est plus bancarisée, la hausse
23:05 des taux arrive un peu plus vite et plus frontalement sur les achats économiques.
23:08 Donc je pense que c'est normal que l'économie européenne soit beaucoup plus molle que l'économie
23:13 américaine avec un risque un peu plus conjoncturel, un peu plus fort à la baisse.
23:18 Mais la variable, c'est bien la politique budgétaire.
23:20 C'est la différence de politique budgétaire qui explique en partie le retard de l'Europe
23:24 aujourd'hui.
23:25 Il y a un graphique qui est très choquant aujourd'hui entre les Etats-Unis et l'Europe.
23:28 D'ailleurs, c'est vrai qu'on voit qu'on est dans le délire idéologique en Europe.
23:31 C'est regarder par exemple les dépenses en construction dans le secteur manufacturier.
23:37 C'est vraiment spectaculaire.
23:38 Et en Europe.
23:39 Comparer les deux.
23:40 Comparer les deux.
23:41 Donc c'est en gros, pour expliquer exactement ce qu'il y a derrière, c'est le nombre
23:45 d'usines de batteries, de microprocesseurs que je suis en train de construire.
23:50 Aux Etats-Unis, ça explose.
23:52 C'est vertical.
23:53 Et en Europe, ça s'effondre.
23:54 Il y a aussi des secteurs comme la chimie où ça baisse très fortement.
23:57 Donc là aussi, le deuxième impact qui est un peu plus délicat pour l'Europe, c'est
24:01 de négocier une transdition énergétique à marge forcée dans un contexte après
24:05 la guerre en Ukraine où il y a eu beaucoup d'incertitudes sur les coûts énergétiques.
24:08 Donc il y a quand même tout un pan de l'industrie, notamment tout le modèle allemand, qui est
24:12 un peu à réfléchir.
24:13 Les Allemands se posent beaucoup de questions aujourd'hui à voir que, je ne sais pas si
24:16 vous avez vu par exemple les débats qu'il y a eu notamment à l'Assemblée la semaine
24:19 dernière, mais sur le fait que les Chinois sont en train de gagner des parts de marché
24:24 dans les secteurs haute valeur ajoutée, dans la chimie, là où les Allemands étaient
24:27 très forts.
24:28 Mais les Chinois, ils produisent avec du charbon, pas cher, etc. et ils sont en train
24:31 de monter en gamme.
24:32 L'Allemagne, ils sont toujours très bons, le "made in Germany", c'est sympa, mais ça
24:37 coûte de plus en plus cher à produire en Allemagne.
24:39 Donc il y a vraiment une double thématique en Europe qui est difficile à appréhender.
24:43 Après, si par exemple la Chine va mieux, je pense qu'il y a quand même des soumises
24:49 relatives sur les marchés européens.
24:52 Là je vous parle en tant que macroéconomiste à long terme et je vous donne les points
24:57 après sur les aspects tactiques.
24:58 Je ne veux pas dire que l'Europe est morge jusqu'à la fin de l'année sur les marchés.
25:01 Il y a des marchés qui vont très bien.
25:04 Alors le stock 600, c'est vrai qu'on regardait la rentrée, ne fait plus rien depuis le mois
25:07 de mars.
25:08 Un indice comme le MIB italien, +22% depuis le début de l'année, il n'y a pas beaucoup
25:14 d'indices.
25:15 Alors Nasdaq fait mieux bien sûr, mais en Europe, il n'y a aucun autre indice qui fait
25:18 aussi bien que le Futimib aujourd'hui.
25:20 Sur les marchés, effectivement, en termes de dynamique, qu'est-ce qu'il y a de nouveau ?
25:26 Alors je disais, le stock 600 ne fait plus rien depuis le mois de février ou mars à
25:29 peu près.
25:30 L'indice large européen, des 600 grandes valeurs européennes.
25:34 En termes de dynamique, il n'y a rien qui a changé.
25:37 Il y a toujours le marché américain qui est toujours aussi dynamique avec des rotations
25:42 sectorielles puissantes qui permettent d'équilibrer le marché, qui l'empêchent en tout cas de
25:46 baisser.
25:47 Vous avez un marché japonais qui se tient plutôt bien et qui bénéficie encore une
25:53 fois de la dépréciation du Yen.
25:56 Plus de 25% en devise locale.
25:58 Exactement.
25:59 Donc une dynamique aussi très positive dans les révisions de bénéfices.
26:05 Vous avez les chiffres de vente au détail aussi.
26:08 Il y a un truc qu'on n'a pas eu l'habitude de voir au Japon depuis longtemps quand même.
26:14 Avec une banque centrale qui hésite aussi, qui a une communication un peu difficile honnêtement.
26:22 On ne sait plus s'ils veulent contrôler ou ne veulent plus contrôler.
26:25 On ne sait plus s'ils ont une bonne anticipation de l'inflation à venir dans l'année à
26:29 venir.
26:30 On semble croire que non, l'inflation va repasser en dessous des 2% donc ils vont laisser filer
26:34 la monnaie, ce que je ne crois pas parce qu'à partir d'un certain niveau je pense qu'ils
26:37 interviendront.
26:38 On l'a vu l'an dernier déjà.
26:40 On s'en approche.
26:41 Historique.
26:42 C'est les 150.
26:43 C'est ça, Yen de là.
26:44 En tour du dollar.
26:45 Et le Japon vous gardez ou êtes-vous activement ?
26:48 On garde.
26:49 Ça fait des mois qu'on en parle avec vous.
26:51 Mais la grande déception c'est les émergents encore une fois.
26:53 Et même hors… Alors dans les émergents il y a une disparité.
26:58 Si vous regardez l'Amérique latine, ça en sort très bien avec des appréciations
27:03 des devises, que ce soit le Real brésilien, le Peuzo mexicain, à la surprise générale,
27:08 malgré la hausse des taux américains auxquels on a assisté.
27:10 Une dynamique aussi avec des banques centrales qui ont commencé à baisser leurs taux.
27:15 Donc une inflation qui semble pour l'instant maîtrisée.
27:20 Donc ça c'est vraiment la bonne surprise.
27:23 Et puis vous avez l'Asie émergente qui a du mal en raison de la Chine.
27:27 Même si quand vous prenez un indice qui exclut la Chine, vous restez en territoire positif.
27:31 Mais la performance est légèrement, largement en dessous de ce qu'on a sur l'Amérique
27:37 latine.
27:38 Et l'Amérique latine, ça redevient effectivement un pôle d'attraction pour des investisseurs
27:41 globaux aujourd'hui ?
27:42 Oui, malgré l'événement qu'on a eu en Argentine au cours de l'été.
27:45 Ça a eu un impact là aussi d'une journée même pas, je crois, une demi-journée, puis
27:50 c'est reparti.
27:51 Donc c'était vraiment circonstruit.
27:53 Non là vraiment, nous on se pose la question, et là je rejoins ce qu'il a dit, sur la
28:00 Chine et l'impact que ça peut avoir sur l'Asie et permettre à ces marchés de redécoller
28:06 un peu.
28:07 Parce que les valorisations là aussi sont très attractives.
28:09 Le marché chinois sans aucun doute, mais il peut le rester pour longtemps si on n'a
28:13 pas une politique précise.
28:16 Parce qu'en fait, c'est des mesures rêtes qui ont été annoncées.
28:19 Tous les jours on annonce des mesures rêtes, mais encore une fois, elles ne touchent que
28:22 le marché boursier.
28:23 Elles touchent les taux, mais elles ne touchent pas le consommateur à l'heure actuelle.
28:25 Il n'y a pas une réponse systémique globale.
28:27 Et vous pensez qu'ils ne sont pas loin de… que la pression est suffisamment forte pour
28:32 que le pouvoir, à l'occasion d'un plénium ou autre, soit proche de délivrer un package
28:38 que les investisseurs attendent ?
28:40 Vous voyez, au cours du mois de juillet, on a eu quand même un rebond des marchés chinois.
28:44 On a pris plus de 20% sur l'HCEI, sur des anticipations de mise en place.
28:50 Bien sûr, le marché a été déçu.
28:52 Puis on a eu aussi bien sûr les affaires country garden, les entreprises immobilières
28:58 qui ont fait défaut.
29:00 Il y en a deux grandes qui ont fait défaut.
29:01 Ça, ça pesait bien sûr sur le marché chinois.
29:04 Mais oui, on s'attend, je me suis trompé parce que j'attendais ça pour le mois de
29:07 juillet.
29:08 Votre humilité vous honore.
29:13 Non mais c'est vrai, je pensais qu'ils allaient faire plus d'efforts.
29:17 Non mais celle-ci, je pensais vraiment au marché chinois.
29:19 Ce n'était pas un faux départ ?
29:21 Non.
29:22 Vous pensiez que c'était un vrai départ ?
29:23 C'est un vrai départ.
29:24 Donc la dynamique maintenant, elle va dépendre des earnings à venir.
29:27 Troisième trimestre, bientôt, on va voir encore si on est encore surpris aussi positivement
29:33 qu'on l'a été par les résultats du deuxième trimestre.
29:36 Mais c'est ça aujourd'hui qui va donner la tendance au marché.
29:41 Parce qu'au niveau de la politique monétaire, on ne s'attend pas à ce que la fête bouge.
29:44 Ce n'est plus le facteur clé, j'ai l'impression.
29:46 Ce n'est pas le facteur clé.
29:47 Je pense que les taux là, on a atteint le pic, sauf surprise désagréable sur l'inflation
29:52 avec les effets de base sur le pétrole et les matières premières.
29:56 Là où le risque pourrait être important, c'est d'essayer les Chinois, de sortir
30:00 le bazooka.
30:01 Donc ça, ça aurait un impact sur les prix des matières premières.
30:04 Ce qu'on craignait en début d'année.
30:05 Vous allez voir, avec la réouverture chinoise, on est reparti pour un tour d'inflation par
30:10 les matières premières, etc.
30:11 C'est ce qui s'est empêché.
30:12 Oui, ça a duré quelques semaines, effectivement.
30:14 Mais on a très vite compris que ce n'était pas le cas.
30:17 Sur les marchés, effectivement, vous évoquiez ces phénomènes de rotation, de divergence
30:23 toujours, à la fois en termes de performances boursières, mais aussi en termes de dynamique
30:28 de résultats, de dynamique bénéficiaire.
30:30 Qu'est-ce qu'on peut dire à nouveau à ce sujet ?
30:31 Je vais prendre un exemple.
30:33 L'impact de la Chine sur le marché, relative sous-performance d'un LVMH, par exemple.
30:39 Oui.
30:40 On voit que ça a un impact.
30:42 Aux États-Unis, par exemple, des groupes comme Estée Lauder, ça doit être à -40,
30:46 à peu près, depuis le début de l'année.
30:49 Pourquoi ? Parce que ça vend majoritairement, en grande partie, très chinois.
30:53 Donc on voit qu'il y a un impact quand même de la Chine dans la composition des indices.
30:58 On voit par exemple les grands acteurs des matières premières, les minières, elles
31:02 sont en bas.
31:03 En globe américaine, ça doit être à -40, -50.
31:05 Donc on voit qu'il y a un impact direct de ce qui se passe en Chine.
31:10 Et pour revenir, pour rebondir là-dessus, est-ce que, oui ou non, vous êtes investi
31:13 sur la Chine ? Honnêtement, quand je vois la valorisation de ces acteurs et peut-être
31:17 demain, LVMH sera plus bas, je pense qu'elle est capable de baisser de 5-6 %, si vous voulez
31:21 jouer un rebond de la Chine sans avoir la crainte d'une régulation quelconque et tout ça,
31:27 et sachant que ça va être une relance par la consommation.
31:29 Il faut être un investisseur d'une certaine taille quand même pour aller se frotter directement
31:33 aux actions chinoises.
31:34 Oui, maintenant, de manière globale.
31:35 Oui, on peut toujours, bien sûr.
31:37 Mais regardez d'abord ces groupes-là qui sont liés à la consommation chinoise pour
31:41 investir et jouer le rebond de cette partie du monde.
31:45 Donc il y a des choses qui peuvent être intéressantes.
31:47 Pour l'instant, on est un peu, nous, en retrait sur la partie chinoise.
31:51 Maintenant, c'est vrai qu'on ne peut pas laisser filer la Chine.
31:54 On sait ce que fait, on connaît ce pays.
31:56 S'ils veulent relancer la machine, ils relanceront la machine quoi qu'il arrive.
31:59 Donc voilà, on est vigilant.
32:01 Mais pour l'instant, on est vraiment en dehors de cette zone.
32:03 Et sur l'émergent, oui, il y a des disparités.
32:06 L'Inde, on voit des choses très différentes en termes d'évolution, selon aussi si le
32:11 pays est producteur de matières premières ou il est consommateur.
32:15 Donc voilà, l'émergent, on reste un peu impliqué dedans, mais distance vis-à-vis
32:19 de la Chine.
32:20 Sur la tech, bon, l'événement de la rentrée, ça a été quand même la publication des
32:24 résultats de Nvidia pour le deuxième trimestre, avec des promesses qui ont été largement
32:31 tenues.
32:32 Encore une fois, ça me rappelle quelques années en arrière, quand Apple publiait
32:35 ses résultats et que c'était un événement macro, presque global macro.
32:40 C'est-à-dire que là, Nvidia, on a l'impression que ça devient aussi, ce n'est pas juste
32:44 Nvidia, c'est est-ce que le thème est validé ? Qui achète ? À quel rythme ? À quelle
32:50 vitesse ? Et visiblement, il y a un faux mot de manquer
32:53 de GPU aujourd'hui dans le monde.
32:55 À 40 000 dollars le GPU, c'est… Bah oui, mais bon, ça s'arrache, ça se
33:00 vend comme des petits pains, parce que les clients, c'est des gros, là, ce n'est
33:02 pas le gamer du coin.
33:03 Ce n'est pas pour la carte graphique, ce n'est pas pour la carte graphique gamer.
33:07 En termes de carte graphique, il faut en aligner quand même quelques-unes pour pouvoir faire
33:11 de l'intelligence artificielle, donc ça coûte un bras.
33:13 Et sachant en plus que c'est un problème stratégique et on a vu certains pays commencer
33:17 à, notamment dans les pays du Golfe, à stocker des cartes graphiques, dont il y a des effets
33:21 de stockage qui sont relativement importants, honnêtement, je pensais, après les résultats
33:25 de Nvidia, qu'il allait y avoir un effet beaucoup plus important d'entraînement.
33:27 Pour l'ensemble du marché ? Pour l'ensemble du marché, et finalement,
33:30 ça ne s'est pas tellement opéré, ça a été plutôt relatif.
33:33 Ce qui est très intéressant sur Nvidia, c'est un quasi-monopole aujourd'hui sur
33:40 l'intelligence artificielle.
33:41 Les cartes graphiques, c'est un monopole.
33:43 Leurs cartes, aujourd'hui, en termes de performance, d'efficacité énergétique,
33:49 il n'y a pas d'équivalent.
33:50 C'est pour ça qu'il y a un tel emballement.
33:52 Et on a besoin de ces cartes graphiques aujourd'hui pour faire de l'intelligence artificielle.
33:57 Je serais beaucoup plus prudent, moi, dans les six mois ou un an qui arrivent, parce
34:01 que vous savez, quand un gâteau grossit comme ça et que ça génère autant de chiffre
34:06 d'affaires, la concurrence se met en marche.
34:08 Et la concurrence, aujourd'hui, technologiquement, ne négligez pas ça.
34:12 Elle n'est pas si loin de Nvidia que ce qu'on imagine.
34:15 Regardez ce qui s'est passé avec Baidu sur le chat JPT également.
34:19 J'ai l'impression que les barrières d'entrée, c'est plus proche d'un ASML que d'un Baidu
34:24 dans l'e-commerce.
34:25 Non, pas forcément.
34:26 Par exemple, AMD, aujourd'hui, est capable de produire des cartes graphiques qui, en
34:34 termes de puissance mémoire, sont à peu près 40% au-dessus de ce que produit aujourd'hui
34:39 Nvidia.
34:40 Et en termes de composition par des transistors, il y a quasiment deux fois plus de transistors
34:45 sur ces cartes graphiques.
34:46 Et en bas de la passante, ils sont au-dessus.
34:48 Donc, pour l'instant, ça va être en test.
34:50 Mais vous avez Intel également qui est en train de développer.
34:53 Ce que je veux dire là-dessus, c'est qu'on est en train de projeter une croissance de
34:57 grosso modo de 60% à l'infini.
34:59 Ça ne se passe jamais comme ça.
35:01 Dans l'histoire, ça ne s'est jamais passé comme ça.
35:03 Pour revenir, Dotcom et tout ça, on a toujours projeté une croissance à l'infini.
35:07 Mais à partir du moment où l'investissement est rémunéré quelque part par ce chiffre
35:11 d'affaires à venir, il y a la concurrence qui s'organise.
35:13 Et donc, il faudra faire attention à un moment donné, parce que ça va être très long à
35:17 se mettre en place, quand les premiers vont arriver pour concurrencer technologiquement,
35:21 et c'est le cas, mais ce n'est pas encore opérationnel, on risque d'avoir une normalisation.
35:27 Une redistribution des cartes.
35:28 Si vous voulez, c'est un discours qu'on a déjà eu ici.
35:30 C'est un peu l'effet Tesla.
35:31 C'est-à-dire que quand Tesla était seul sur le secteur automobile, on projetait à
35:34 l'infini effectivement sur le chiffre d'affaires.
35:37 Maintenant qu'il y a 30 et même des opérateurs vietnamiens qui pèsent plus court que Volkswagen
35:44 et autres.
35:45 Ça va vite, ça a déjà reperdu 50%.
35:46 Mais bon, c'est des effets comme ça.
35:50 La concurrence s'organise toujours.
35:52 Et donc, voilà, il y a un beau trend, mais il faudra faire attention sur la sortie à
35:55 un moment donné.
35:56 Bon, le « first to market », effectivement, le fait d'être la numéro 1 leader sur
36:02 cette thématique des GPU pour l'intelligence artificielle, ça protège un groupe comme
36:06 Nvidia aujourd'hui.
36:07 Est-ce que c'est un thème qui vous donne envie d'investir ? Et comment on investit
36:11 dans ce thème de l'intelligence artificielle générative ? Cette nouvelle étape de l'intelligence
36:16 artificielle qui n'est pas née encore une fois il y a six mois.
36:18 Non, mais je crois que ce qui a été dit, c'était très intéressant, notamment AMD,
36:21 ils ont l'air de sortir une puce pour la fin de l'année.
36:24 Donc, bon, c'est en effet, je pense qu'il y a un gâteau qui va se répartir.
36:29 Après l'intelligence artificielle, pourquoi ? Ce qui était intéressant, notamment dans
36:34 la question que tu as posée, c'est que ça devient un thème macro parce qu'au-delà
36:38 de Nvidia, finalement Nvidia c'est bien, mais au-delà de Nvidia, il y a toutes les
36:41 applications qui vont se diffuser dans l'économie.
36:43 Donc, il y a une thématique aujourd'hui dans les marchés au niveau macro qui est
36:48 de savoir est-ce qu'on est en changement de régime sur l'inflation ? Est-ce que,
36:52 par exemple, le débat de Jackson Hole, ça a été est-ce que le taux d'intérêt d'équilibre
36:55 a augmenté ? Et qu'est-ce qu'il y a derrière ça en fait ? Derrière ça, il y a l'idée
36:58 que ça fait 20 ans qu'on n'a plus d'inflation, qu'on est en panne un peu de productivité,
37:03 etc. malgré tout ce qu'on fait, etc.
37:05 On ne les voit pas dans l'économie.
37:07 Et là, on a peut-être des raisons démographiques et peut-être aussi via l'innovation, la
37:12 productivité qu'on est à un changement de régime structurel.
37:15 Et donc, c'est pour ça aussi que je pense que ces types de Nvidia, ça devient quelque
37:20 chose d'un peu macro.
37:21 Même moi qui suis quand même… j'investis toute la classe active, donc je ne m'amuse
37:25 pas à regarder toutes les…
37:26 Toutes les stocks, oui, toutes les valeurs.
37:27 Oui, toutes les stocks Nvidia.
37:28 Bien sûr.
37:29 Malgré tout, on regarde Nvidia.
37:30 Ben oui.
37:31 Ça devient un benchmark, ça devient un baromètre, ça dit quelque chose.
37:33 Exactement.
37:34 Après, j'aimerais juste préciser un petit truc sur la Chine parce que j'ai un point,
37:37 un tout petit peu de désaccord.
37:38 Même si la consommation peut être un point d'entraînement, moi, je pense qu'ils
37:41 ne vont pas stimuler la consommation.
37:42 Moi, je serai chinois aujourd'hui, jamais je stimule la consommation pour deux raisons.
37:46 La première, c'est que la consommation ne se tient pas si mal en Chine.
37:48 Ben oui, c'est en 5% de croissance, peut-être 4,5, on va peut-être chipoter sur les chiffres.
37:52 Enfin, 4,5, ce n'est pas grave.
37:53 Oui.
37:54 On n'est pas à zéro, on n'est pas…
37:55 Vu le poids du marché immobilier, de la manière dont ça doit plomber l'activité,
38:00 effectivement, en sortir avec, ça veut dire qu'il y a quand même une consommation domestique
38:03 qui tient et qui compense la faiblesse d'autres secteurs.
38:06 Voilà.
38:07 Moi, je serai chinois, je ferai deux choses.
38:08 La première, c'est éventuellement, j'annonce un plan de logement social, par exemple.
38:12 Je dis ça comme ça parce que l'idée, c'est de résorber les capacités excédentaires
38:16 et éventuellement relancer un peu le marché immobilier pour amortir la descente qui est
38:21 trop brutale et qui fait qu'il y a une crise de confiance.
38:23 Et puis, la deuxième chose, c'est aussi recréer de l'emploi avec de l'infrastructure.
38:27 Ils ont été très bons là-dessus, ils ont le savoir-faire pour très bien faire de
38:31 l'infrastructure.
38:32 Pour moi, c'est les deux aspects où je pense qu'il faudrait faire.
38:35 Après, évidemment, si on fait…
38:36 Donc, les recettes traditionnelles.
38:37 On va faire de l'emploi et si on fait de l'emploi, on fera de la consommation.
38:41 Donc, je ne dis pas que ce n'est pas la consommation infinie.
38:44 Mais je ne pense pas qu'il faut aller directement sur la consommation.
38:46 Et puis, le deuxième, dernier point peut-être sur l'Amérique latine, si je peux très
38:49 rapidement.
38:50 Bien sûr.
38:51 Parce que c'est un thème qui a été très joué depuis le début de l'année.
38:52 Le carré a été fantastique.
38:53 Mais on commence à avoir quand même un peu d'épuisement, notamment au Brésil.
38:56 On voit que la monnaie est quand même en train de…
38:58 Ils commencent à baisser les taux au Brésil ? Ils ont commencé déjà un peu ?
39:02 Le problème qu'on a, je pense qu'il y a deux problèmes.
39:04 Le premier, c'est qu'en effet, c'est des banques centrales qui ont été très
39:07 tôt dans la montée des taux, donc ont rassuré tout le monde, qui ont offert des carrés
39:10 fantastiques et qui ont offert aussi une stabilité macro-économique qui était fantastique.
39:14 Donc, du coup, ça a attiré beaucoup d'investissements.
39:16 Ça a beaucoup rassuré sur la monnaie, les marchés, etc., comme ça a été dit.
39:20 Je pense qu'on est à un point où, bon, c'est les premiers à vouloir baisser assez
39:23 agressivement.
39:24 Il ne faut pas sous-estimer que si, notamment, la Fed ne baisse pas ses taux comme ce qui
39:28 est passé, là, le carré, la dimension relative peut être un peu plus fragile.
39:33 Et puis, la deuxième chose, même si la Fed baisse ses taux, il va y avoir aussi le
39:38 problème du côté de la devise de financer, excusez-moi, pour financer les trades de carré.
39:46 Et on l'a vu en 98.
39:47 Moi, je me rappelle, j'étais toujours au top 98.
39:49 Je n'étais pas encore dans les marchés, mais le yen avait quand même pris 33 % en
39:54 trois jours et les devises de carré, ça s'est fait déchirer.
39:57 Donc, voilà, je crois qu'il faut faire attention à cette thématique qui est très
40:00 mature.
40:01 Ça fait un an que c'est fantastique.
40:03 Je pense que là, quelques prises de profit, ce n'est pas forcément maladroit.
40:07 – Moi, j'ai une question, qu'est-ce qu'on fait avec les taux longs et notamment
40:10 les taux longs américains ?
40:12 Ça devenait l'idée un peu consensuelle, moi, quand on a quitté l'émission, c'était
40:17 mi-juillet, on était 3,80, 3,90.
40:20 De plus en plus, venaient me dire, soit j'ai déjà repris de la duration, parfois depuis
40:26 plusieurs mois, soit je suis en train de réfléchir activement à mettre en place, effectivement,
40:31 des stratégies où je vais être plus acheteur sur des taux longs américains.
40:34 Toujours valable, parce que là, on a eu une belle correction quand même.
40:38 Donc 4,30, c'était sur le disant américain, c'est plus que jamais une opportunité.
40:42 – Nous, on considère que c'est une opportunité.
40:45 On en avait discuté, en fait, là où je pense que l'erreur a été commise, c'est
40:49 que quand il y a eu l'épisode des SVB, aux États-Unis, en fait, on est revenu toucher
40:55 ce point-là, on a corrigé.
40:58 – On pensait que les taux ne remonteraient pas après.
41:00 – Exactement.
41:01 Et en fait, SVB, ça a été un non-événement.
41:05 – Une parenthèse.
41:06 – Une parenthèse, exactement.
41:07 Une parenthèse, et puis les taux ont repris leur marche en avant.
41:11 Mais là, aujourd'hui, avec les dernières statistiques, je pense qu'on a touché le
41:15 plus haut à 4,33 et que oui, c'est vraiment un investissement.
41:19 En tout cas, nous, on augmente notre duration sur nos portefeuilles et principalement sur
41:24 les marchés américains.
41:25 On fait attention peut-être à la duration longue, même si moi, je pense qu'il n'y
41:31 a pas une relation directe entre le montant des émissions et l'évolution des taux
41:35 longs.
41:36 Mais bon, il y a quand même des émissions importantes aux États-Unis pour financer
41:41 les programmes.
41:42 Et donc ça, ça pourrait peser, mais je ne pense pas que ça pèsera vraiment très fortement
41:50 sur les taux longs.
41:51 La question qu'il faut se poser, est-ce qu'il faut jouer un aplatissement de la
41:55 courbe aujourd'hui, continuer à le jouer ou jouer un…
41:57 – Un début de pontification ?
41:59 – Un début de pontification.
42:00 Ça, c'est la question intéressante qu'il faut se poser sur le marché américain parce
42:06 que ça peut avoir des conséquences sur les choix sectoriels à l'intérieur du marché
42:11 américain.
42:12 – Sur les taux ?
42:14 – Oui, Pierre-Olivier ?
42:15 – Je partage l'avis que 4,30, maintenant, ça devient vraiment un bon point d'entrée.
42:20 – Est-ce qu'on peut les voir baisser ces taux longs américains ?
42:24 – Je pense qu'ils ne baissent pas beaucoup à court terme.
42:27 Je pense qu'en fait, si vous voulez, c'est assez simple.
42:30 Si vous pensez que l'économie américaine sera très bonne l'année prochaine, je pense
42:34 qu'être entre 4 et 4,5, c'est très très bien pour les taux longs américains parce
42:39 qu'il y a quand même beaucoup de baisse de taux déjà dans la courbe.
42:43 Il y a plus de 110 BP de baisse des taux l'année prochaine.
42:47 Ça veut dire qu'à partir de juin, ils coupent pas tous les meetings.
42:50 Pour faire ça, il faut quand même qu'il y ait quelques mauvaises nouvelles.
42:51 – Il se passe un truc.
42:52 – Et si par contre, il y a vraiment de mauvaises nouvelles, là oui, ça va baisser.
42:57 Donc là, il faut aller vers 3,3,3,6.
43:00 Mais bon, j'ai l'impression que ce n'est pas trop le scénario de court terme.
43:03 Encore une fois, quand on arrive à ce scénario dégradé, c'est compliqué.
43:07 Après, ce qui est intéressant et là où je partage l'avis, c'est que comme il y a eu
43:10 ce test à la hausse sur les taux et que finalement, on a commencé à avoir des données
43:13 qui commencent un peu à se dégrader, ça met une espèce de cap qu'on n'avait pas en août.
43:18 Ou en août, sérieusement, on pouvait même se demander si ça n'allait pas aller à 4,9, etc.
43:22 Enfin, il y avait des rationnels pour se dire…
43:24 – Ah ben, on avait 6% de croissance aux États-Unis au troisième trimestre.
43:27 – Là, maintenant, je suis d'accord que ça va être compliqué pour que ça monte.
43:30 Mais après, est-ce que ça ne restera pas dans un range pendant un certain temps ?
43:33 Pour moi, c'est plutôt le très, très bon cas pour le marché d'action.
43:37 Si on reste entre 4,4,3, on sera très content.
43:40 On peut remonter un peu.
43:41 Si le marché d'action a la conviction que de toute façon, ce n'est pas une tendance,
43:44 mais juste un range, on pourra, à mon avis, et le marché américain…
43:48 – Naviguer dans les actions.
43:49 – …sera très, très content là-dedans.
43:50 – Ah ouais. Frédéric ?
43:51 – Ben, pareil. En juillet, la dernière émission, j'avais dit qu'à 4,30,
43:56 on était acheteurs de 10 ans. On a acheté à 4,30.
43:59 Donc, c'est parfait pour nous. On va attendre, bien sûr.
44:02 Sauf s'il y a des événements majeurs, des shutdowns, des trucs comme ça.
44:06 – Oh, ben, ça peut toujours.
44:07 – Vous savez, c'est un peu le truc qui revient assez régulièrement.
44:09 Donc, il faudra quand même surveiller tout ça.
44:12 Mais oui, oui, le spread de 10, il est incroyable, aujourd'hui.
44:16 Donc, il va falloir un peu voir comment réagit la courbe d'auto.
44:20 C'est vrai que la question de, est-ce qu'il faut travailler en spread,
44:23 ou carrément être sur la partie 10, honnêtement, pour l'instant, ce n'est pas tranché.
44:26 Savoir si on travaille sur le cromblement du spread ou pas.
44:29 – Ah ouais, je comprends.
44:30 – Honnêtement, je n'ai pas d'idée précise là-dessus.
44:32 Mais en tout cas, pour l'instant, on avait commencé quand même sur du 10 ans,
44:35 qui nous paraissait plutôt portain.
44:38 Effectivement, si on a un mécanisme sur une baisse de taux,
44:42 la croissance n'a pas fini de monter.
44:44 On risque d'avoir encore des effets, voilà, le Nasdaq peut finir.
44:48 – J'ai l'impression, enfin, si c'est comme… oui.
44:50 – Finissait l'année à +50 sur le Nasdaq.
44:52 – Oui, oui, enfin, je dévoile, enfin, bon, tout chose égal par ailleurs.
44:55 Mais ils n'ont pas annoncé qu'ils allaient baisser les taux là, maintenant, on n'y est pas, semble-t-il.
45:00 – Non, non, mais par anticipation, c'est quelque chose qu'on peut imaginer.
45:04 – Merci beaucoup, messieurs.
45:04 Merci d'avoir été les invités de cette première semaine de rentrée pour Smartbourse.
45:09 Frédéric Rosier qui est avec nous en plateau,
45:11 Mirabeau, Mali Kadouk, CPR Asset Management
45:13 et Pierre-Olivier Béfy, Boussard et Gavodin.
45:16 [Générique]
45:26 Le dernier quart d'heure de Smartbourse, c'est le quart d'heure thématique
45:29 qui nous amène à recevoir ce soir Jean Jacquone,
45:31 consultant indépendant et membre du board de la fintech AI4Alpha.
45:34 Bonsoir Jean-Jacques.
45:35 – Bonsoir Grégoire.
45:36 – Merci beaucoup d'être là, on avait l'habitude de vous retrouver à un autre horaire.
45:39 On vous retrouvera désormais régulièrement dans ce quart d'heure thématique.
45:43 Et donc du coup, je me disais, on va appeler ça "Que dit l'IA des marchés" d'une certaine manière.
45:49 "Analyse des marchés, que dit l'IA", juste d'un mot.
45:51 C'est un peu la raison d'être de la fintech à laquelle vous participez.
45:56 AI4Alpha, c'est "grâce à l'IA, je génère de l'alpha".
46:00 C'est ça l'idée au départ Jean-Jacques.
46:02 – Oui tout à fait, nous appliquons les techniques d'intelligence artificielle
46:06 aux marchés financiers dans leur ensemble, notamment à l'allocation d'actifs,
46:11 avec plusieurs angles.
46:13 Premièrement, nous utilisons des techniques de "machine learning",
46:18 donc d'apprentissage machine, c'est-à-dire qu'on apprend des règles
46:22 en étudiant l'historique des marchés pour construire des portefeuilles
46:29 et faire de l'allocation d'actifs finalement.
46:32 Donc au niveau macro.
46:33 Et depuis quelques mois, nous nous intéressons beaucoup
46:38 au traitement naturel du langage, et notamment avec l'émergence
46:43 des modèles de langage que nous utilisons pour avoir des sentiments de marché
46:49 sur les news et regarder l'impact de ces sentiments sur l'évolution des cours.
46:56 – Voilà, très intéressant.
46:58 Donc ces outils qui sont au service aujourd'hui de l'analyse de marché.
47:02 Le constat que vous dressez en cette rentrée,
47:05 bon les marchés ne s'arrêtent jamais bien sûr,
47:06 mais c'est la rentrée ou le consensus de rentrée chez nous en Europe,
47:11 vous évoquez une atmosphère de confusion sur ces marchés globaux aujourd'hui.
47:15 – Oui parce qu'en fait il y a plusieurs angles de lecture,
47:19 et il y a des angles de lecture qui sont assez favorables finalement.
47:23 On peut commencer par ces perspectives-là.
47:27 Tout simplement parce qu'il y a une stabilité financière contre toute attente.
47:32 Finalement les marchés, alors qu'il y a des séquelles encore,
47:37 mais ont dans leur ensemble plutôt bien encaissé le choc SVB
47:42 et le choc qu'ont connu les petites banques américaines,
47:47 et en Europe, Crédit Suisse.
47:50 Et cela se voit notamment avec les spreads de crédit qui sont à des bas niveaux,
47:55 les volatilités implicites sur les actions sont basses aussi,
48:00 le financement des banques est fluide,
48:04 il n'y a pas trop de problèmes de financement bancaire,
48:07 et nous nos indicateurs de liquidité sont assez bons.
48:12 Et même j'allais dire pendant la baisse de l'été, au cœur de la baisse de l'été,
48:16 c'est-à-dire au cœur du mois d'août,
48:17 finalement nous, nous n'avons pas ressenti dans nos indicateurs de stress.
48:23 Donc il y a une stabilité financière, en tout cas en ce moment.
48:27 Donc c'est assez court, assez court terme, mais on est obligé de le constater.
48:31 Le deuxième constat qui s'impose, c'est que malgré la correction de l'été,
48:36 qui a repris, en fait elle est très faible par rapport finalement à la hausse qu'on a connue.
48:42 Si on remet en perspective finalement par rapport aux hausses de début d'année,
48:47 on est à +15% en Europe, +15% sur le S&P 500, cela hors monétaire.
48:55 Maintenant ça a du sens d'enlever le monétaire, puisqu'on en parlera tout à l'heure,
49:01 mais le monétaire devient une vraie classe d'actifs à part entière et une alternative.
49:06 Sur le marché japonais, on est au-delà de 25% de performance,
49:12 et sur le Nasdaq, on est à +37%.
49:16 Et évidemment cela étant propulsé, on l'a dit maintes fois, par le Nasdaq 7,
49:22 donc les 7 mégacaps américaines technologiques qui profitent de la révolution AI.
49:28 Cependant les résultats globaux sont là.
49:32 Donc le seul marché qui est vraiment décevant et je dirais très à risque depuis le début de l'année,
49:38 c'est les émergents et la Chine.
49:40 Mais cela étant, même de ce côté là, on a pu craindre finalement pendant l'été
49:49 une petite contagion financière venant de Chine,
49:52 avec des résultats qui sont quand même en demi-teinte et même très décevants
49:57 par rapport à ce qu'on aurait pu attendre d'un rebond post-Covid.
50:02 Et bien même à ce niveau là, on n'a pas d'indicateur de stress financier provenant d'Asie.
50:10 Comment est-ce qu'on comprend ce calme quand on regarde peut-être les données fondamentales,
50:15 macroéconomiques, les politiques monétaires ?
50:18 Là aussi on a eu déjà des rendez-vous de rentrée, les premières réunions arrivent.
50:23 Tout le monde a en tête effectivement qu'après 500 points ou 400 ou 500 points de base de hausse de taux,
50:29 le gros du chemin a sans doute été parcouru.
50:31 Mais néanmoins la politique monétaire elle est amenée à rester restrictive,
50:36 ou en tout cas à des niveaux plus élevés,
50:38 sans doute pendant encore longtemps.
50:41 Alors oui c'est une des erreurs d'appréciation des investisseurs depuis le début de l'année.
50:48 Finalement c'est de croire que ce cycle d'auto allait finalement se résorber d'abord.
50:55 Ce cycle d'auto allait avoir un impact très négatif sur la croissance.
50:59 Or en réalité il y a une très forte résilience,
51:02 aussi en Europe mais surtout aux Etats-Unis j'allais dire.
51:05 C'est évident qu'outre-Atlantique et d'ailleurs ce qui propulse légèrement,
51:11 ce qui permet au marché de rebondir c'est le fait qu'on a des indicateurs américains
51:16 qui commencent à fléchir légèrement.
51:18 Cela se voit dans les surprises économiques que nous nous suivons.
51:21 On était à des niveaux très élevés aux Etats-Unis,
51:24 donc ça veut dire qu'on avait vraiment surpris,
51:26 la résilience de l'économie américaine avait surpris.
51:29 Et là les indicateurs commencent à fléchir un peu,
51:32 ce qui montre bien que finalement on a un atterrissage.
51:36 Alors est-ce que c'est l'atterrissage final ou temporaire,
51:40 on ne pourra pas trancher.
51:42 Mais en tout cas on voit finalement un petit peu l'activité faiblir, atterrir.
51:48 Et cela finalement est pris positivement par les marchés
51:53 parce que cela pourrait conduire à la fête,
51:57 à ne pas relever ses taux aux prochaines décisions de politique monétaire.
52:02 Donc en fait maintenant le marché s'est aussi trompé
52:06 sur la rapidité avec laquelle les banques centrales
52:09 pouvaient finalement dénouer le resserrement monétaire
52:13 qu'elles ont commencé à produire.
52:15 Et en fait ce qu'on voit c'est qu'elles ne sont pas du tout dans cet état d'esprit.
52:19 Les indicateurs d'inflation baissent certes,
52:23 mais ils baissent très lentement par rapport à ce qui était escompté.
52:27 On est sur des niveaux de 4% à peu près, entre 4 et 5%
52:33 selon les régions d'inflation sous-jacentes, hors éléments volatiles.
52:38 Et certes on est envers la baisse,
52:41 mais c'est vraiment un train de baisse extrêmement lent, ténu.
52:46 Et donc les banquiers centraux ne sont pas du tout dans un état d'esprit
52:51 de pouvoir procéder à des relances monétaires rapides.
52:57 Et de ce point de vue là, on a finalement des taux à 5,50 aux Etats-Unis,
53:02 des taux courts à 4,25 en Europe.
53:07 Et bien on pourrait dire que s'il y a un risque de mouvement de taux,
53:12 il est plutôt à la hausse finalement,
53:14 mais de manière ténue vous l'avez dit.
53:16 - Marginale, oui. - Marginale.
53:18 Et en tout cas le marché obligataire,
53:21 ne serait-ce qu'en dénouant finalement l'inversion de courbe
53:25 qui était avant l'été de -100 points de base,
53:28 aujourd'hui on est à -70, -77 points de base,
53:31 ce qui veut dire que ça s'est repentifié un peu.
53:33 Donc ça veut dire que les parties longues des courbes américaines sont remontées en taux.
53:38 Et bien cela tend à nous dire que
53:41 on est sur des taux plus élevés pour longtemps.
53:45 Et ça c'est un nouveau paradigme
53:48 que peut-être les marchés d'action n'ont pas encore intégré.
53:50 - Non, et quelque chose qu'on n'a même pas connu d'un point de vue historique,
53:53 beaucoup me racontent que la dernière hausse de taux de la Fed,
53:57 historiquement dans les cycles de remontée de taux,
54:00 était très rapidement suivie d'une baisse de taux
54:04 dans les quelques meetings suivants.
54:06 Ce n'est pas du tout ce que nous vendent les banques centrales aujourd'hui.
54:09 Quand on a en tête ce que ça a coûté quand même
54:11 aux valorisations des marchés d'actifs risqués,
54:14 la phase de remontée agressive des taux en 2022,
54:17 est-ce qu'il faut imaginer qu'une séquence "higher for longer",
54:20 le maintien des taux pendant longtemps
54:23 à des niveaux de restrictions tels qu'on les connaît aujourd'hui,
54:25 est-ce que ça peut être une phase douloureuse aussi pour les marchés d'action
54:29 qui ont quand même reparcouru pas mal de chemin
54:31 depuis les points bas de 2022 ?
54:33 - Alors c'est là où la situation est confuse.
54:35 Parce que finalement, il n'y a pas d'indicateur,
54:38 j'en ai parlé tout à l'heure, systémique,
54:40 d'inquiétude particulière des marchés aujourd'hui.
54:43 - Il n'y a rien qui dise "fuyez, sortez" ?
54:45 - Non, il n'y a pas d'indicateur majeur de baisse de croissance.
54:50 Les bénéfices se tiennent.
54:52 Alors certes, l'inflation aide aussi,
54:54 mais finalement, on voit que ce soit en Europe ou outre-Atlantique,
54:58 pour l'instant, pas d'alerte majeure sur les bénéfices.
55:01 Les bénéfices se tiennent.
55:02 Et donc finalement, on est amené à se pencher
55:08 sur la valorisation des marchés.
55:10 Et de ce point de vue-là, il y a des vraies inquiétudes à avoir.
55:13 Mais on sait très bien que l'indicateur de valorisation
55:15 est une inquiétude à très long terme et pas à court terme.
55:19 Et c'est ça qui est complexe.
55:20 C'est qu'en fait, on a différents horizons de temps
55:22 et qu'on a des indicateurs contradictoires sur les horizons de temps courts
55:26 et sur les horizons de temps plus longs.
55:29 Donc sur l'indicateur de valorisation,
55:31 on a des PE du S&P à 19,20
55:35 en annualisé forward,
55:39 ce qui nous amène à un taux de bénéfice
55:44 par rapport au prix, donc on inverse les PE,
55:47 qui est autour de 5,20,
55:49 et bien c'est les taux monétaires américains.
55:52 Et finalement, quand on regarde historiquement cet indicateur,
55:56 donc c'est l'indicateur de valorisation de la Fed,
55:58 il est assez intéressant,
55:59 et bien cela nous amène à 2001-2002,
56:02 donc finalement des niveaux où la bulle Internet
56:06 avait commencé à imploser,
56:08 mais des indicateurs extrêmement tendus en réalité.
56:11 Si on regarde le taux réel aux Etats-Unis,
56:16 et à mon avis c'est la clé.
56:19 Dans cet environnement de confusion,
56:21 s'il y a un indicateur à suivre et à comprendre,
56:24 c'est celui-là.
56:25 On est à 1,85, on est proche des 2%.
56:28 Il a monté cet été, avec la hausse des taux,
56:30 c'est un choc de taux réel.
56:31 Absolument, puisque les taux longs sont montés,
56:35 et finalement les perspectives d'inflation ne bougent pas aujourd'hui.
56:39 Et donc cela provoque finalement une tension.
56:43 Pas des conditions financières et de liquidité à court terme,
56:46 parce qu'on ne le voit pas,
56:47 mais une tension des conditions d'emprunt à court terme.
56:53 Et finalement cela donne du crédit au fait que le monétaire,
56:58 on en a souvent parlé ici récemment,
57:01 devient une alternative crédible à toutes les classes d'actifs,
57:06 pas seulement les actions,
57:07 mais aussi les obligations,
57:09 puisqu'on a des courbes qui restent quand même inversées.
57:11 Donc aujourd'hui le monétaire paye plus que le 10 ans,
57:14 et en plus cela nous donne finalement les banquiers centraux,
57:19 ancrent les taux sur du long terme.
57:21 Et donc ça veut dire que si vous êtes investisseur,
57:23 vous pouvez vraiment espérer avoir du 5% ou plus,
57:27 peut-être un peu plus en allant chercher des notations crédit stable,
57:32 et bien vous pouvez avoir du 5,5% de manière assez sûre,
57:36 de manière presque sûre,
57:38 et de la même manière en Europe.
57:40 Donc aujourd'hui, ça veut dire quoi ?
57:44 Ça veut dire qu'il n'y a pas de problème à court terme,
57:48 mais il ne faut pas déraper,
57:50 parce que les dérapages coûteront très cher.
57:53 Les investisseurs ont quelque chose aujourd'hui où investir,
57:59 et ils sont prêts à partir.
58:01 - Cela fragilise le marché actions ?
58:02 - Absolument, ça fragilise les marchés actions,
58:05 ça veut dire que pour l'instant on n'a pas de prétexte de vente,
58:08 mais les investisseurs seraient bien enclin à en trouver.
58:11 - D'autant qu'ils auront une solution de repli efficace et rémunératrice ?
58:15 - Absolument.
58:16 - Merci beaucoup Jean-Jacques,
58:18 merci d'être avec nous en cette entame de saison 4 de Smart Bourse.
58:23 Jean-Jacques Oana, qu'on retrouve régulièrement dans cette émission,
58:25 consultant indépendant et membre du board de la fintech AI4Alpha.
58:29 [Musique]

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