• il y a 2 ans
Dans ce numéro de "Contre-enquêtes", David Louis revient sur les émeutes qui ont secoué la France fin juin et début juillet. Alors que les médias "officiels" ont tenté de faire passer le policier auteur du tir pour un meurtrier, et le chauffard Nahel pour un ange, TVLibertés vous propose un regard différent, grâce aux éclairages de l'écrivain Laurent Obertone, du criminologue Xavier Raufer, du juriste et délégué général de l'Institut pour la Justice Pierre-Marie Sève et du commissaire divisionnaire honoraire Patrick Yvars.

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Transcription
00:00 [Générique]
00:26 Une semaine de chaos.
00:28 Début juillet 2023, la France se réveille exsangue
00:31 de plusieurs jours d'émeutes qui ont engendré
00:33 destruction de commerces et de bâtiments publics,
00:36 ainsi que nombre d'attaques physiques contre les forces de l'ordre.
00:39 Le point de départ de cette guérilla urbaine ?
00:42 La mort d'un jeune homme, Naël,
00:44 après un refus d'obtempérer à un contrôle routier.
00:47 Mais que s'est-il vraiment passé ce jour-là ?
00:49 Les explications données par la plupart des médias et des politiques
00:53 sont-elles crédibles ?
00:55 Et surtout, quelle réponse pénale et sociétale
00:59 a-t-on apporté à ces débordements ?
01:02 Retour sur un épisode tristement symptomatique
01:05 de l'état de notre pays.
01:07 8h18 ce matin à Nanterre,
01:10 dans ce véhicule jaune,
01:11 trois personnes sont contrôlées par des policiers à moto.
01:14 Ils pointent une arme sur le conducteur,
01:17 le véhicule redémarre et le policier tire.
01:20 Le conducteur décède quelques minutes plus tard.
01:22 - Il s'appelait Naël, il avait 17 ans.
01:25 Cet adolescent a été tué par un policier ce matin à Nanterre,
01:28 en banlieue parisienne.
01:29 - Oui, le jeune garçon qui était au volant d'une Mercedes
01:32 avait commis un refus d'obtempérer juste avant le tir.
01:35 Une vidéo circule d'ailleurs sur les réseaux sociaux.
01:37 David Montagnier, alors que sait-on de ce drame ce soir ?
01:40 - Eh bien sur ces images, on voit clairement
01:42 deux policiers qui contrôlent une voiture.
01:44 L'un d'entre eux, debout, accoudé sur le pare-brise,
01:47 pointe son pistolet en direction du conducteur.
01:50 Quand celui-ci redémarre, le policier tire à bout.
01:52 - Un adolescent de 17 ans abattu au volant de sa voiture,
01:55 c'était ce matin à Nanterre, par un policier dans les Hauts-de-Seine
01:59 lors d'un refus d'obtempérer.
02:00 - Oui, deux enquêtes ont été ouvertes.
02:02 L'une pour refus d'obtempérer et tentative d'homicide volontaire
02:05 sur personne dépositaire de l'autorité publique.
02:07 L'autre pour homicide volontaire par personne dépositaire
02:11 de l'autorité publique.
02:12 Cette deuxième enquête a été confiée à l'IGPN,
02:14 la police des polices.
02:15 Des enquêtes qui vont devoir étudier deux versions qui s'opposent.
02:18 La version des policiers d'abord.
02:20 Ils affirment que vers 8h30 ce matin à Nanterre,
02:22 dans les Hauts-de-Seine, ils ont voulu procéder au contrôle
02:24 d'une Mercedes jaune qui roulait sur une voie de bus,
02:27 mais que le conducteur a refusé de s'arrêter.
02:30 Un policier se serait alors positionné à proximité de ce véhicule.
02:33 Le conducteur aurait alors foncé sur l'agent.
02:37 Le policier aurait alors tiré sur le chauffard au niveau du thorax.
02:40 Naël, 17 ans, serait donc mort des suites de cette blessure.
02:44 - La victime est un jeune homme sans permis, originaire de Nanterre.
02:48 Selon le préfet de police de Paris,
02:50 il aurait refusé de s'arrêter une première fois.
02:53 - Le conducteur avait d'abord éteint le moteur,
02:55 a redémarré son véhicule, puis il est parti.
02:57 Et c'est dans ce contexte qu'il y a eu usage d'armes à feu.
03:00 - Le chauffard, le jeune Naël, a failli percuter deux piétons.
03:05 Les policiers l'ont vu, il s'arrête une première fois.
03:07 Les policiers lui demandent de s'arrêter, il refuse.
03:10 Une deuxième fois, cette fois il est bloqué par des embouteillages.
03:13 - L'état d'esprit du policier c'est facile,
03:14 il faut se mettre un petit peu à sa place.
03:16 C'est toujours facile, les gens qui critiquent les actions de la police
03:19 ne sont pas des gens qui en général se sont retrouvés
03:21 dans des situations extrêmement dangereuses,
03:24 extrêmement graves,
03:28 dans lesquelles il faut prendre une décision en l'espace d'une seconde.
03:31 C'est-à-dire qu'en une seconde, vous devez savoir ce que vous devez faire,
03:34 vous devez le faire et vous devez pas vous tromper.
03:35 Alors le policier, dans cet état d'esprit-là,
03:38 il a moins d'une seconde pour réagir,
03:40 il sait qu'il a face à lui un individu qui conduit un bolide,
03:45 qui a manqué de pocher déjà un piéton ou un cycliste,
03:48 et il se dit "qu'est-ce que je fais ?
03:50 Je lui demande de s'arrêter, de couper le contact,
03:52 de mettre ses mains en évidence,
03:54 et puis il le fait pas,
03:56 si je le laisse repartir, ce type-là, il va nous tuer quelqu'un,
04:00 il va écraser un piéton, il va causer un accident,
04:03 il va tuer quelqu'un et après on va dire, comme on dit d'habitude,
04:06 on dit "mais que fait la police ?
04:07 Pourquoi vous ne l'avez pas arrêté ?
04:08 C'est votre boulot, faites-vous, etc."
04:11 Donc la situation est quand même assez particulière,
04:13 parce que ce policier-là, il a une obligation de résultat,
04:16 c'est-à-dire mettre un terme à la manière de conduite extrêmement dangereuse
04:21 de ce chauffeur,
04:23 et en même temps, on lui demande de faire en sorte que,
04:28 bien évidemment, tu ne tues personne, c'est une évidence,
04:31 je ne pense pas qu'il ait eu l'intention de le tuer,
04:34 mais ce qui est quand même extrêmement difficile,
04:36 c'est de devoir prendre une décision en l'espace d'une seconde
04:38 qui doit être une bonne décision, ça c'est extrêmement dur.
04:42 La phrase est bien identifiée par l'IGPN.
04:45 Dans l'enregistrement analysé par la police des polices,
04:48 un des agents prononce les mots "tu vas prendre une balle dans la tête",
04:52 mais question, lequel des deux policiers en est à l'origine ?
04:56 Ce n'est pas une intervention qui est inhabituelle,
04:58 c'est une intervention qui, au contraire,
05:00 est tout à fait de ce que j'ai pu voir vivre éventuellement,
05:07 c'est quelque chose qui est tout à fait normal.
05:09 Il y a deux policiers, leurs axes de tir à eux deux ne se croisent pas l'un l'autre,
05:15 il y en a un qui est sur le côté légèrement en arrière,
05:17 un autre qui est sur le côté légèrement en avant,
05:18 qui prend appui sur le capot du véhicule
05:21 et qui menace de son arbre le conducteur en lui disant de couper le contact
05:26 et puis de mettre ses mains vers la dévidence.
05:28 La situation est tout à fait normale.
05:31 Après, ce qui n'est pas normal, c'est que le chauffeur n'obtempère pas
05:35 et qui cherche à repartir,
05:37 alors qu'il a un policier qui est à moitié appuyé sur le capot de son véhicule.
05:42 Ce n'est pas quelque chose de simple,
05:46 c'est une situation qui est quand même extrêmement complexe.
05:48 Et puis une fois de plus, il faut bien insister sur ce point,
05:51 on demande au policier de prendre une décision qui doit être la bonne,
05:55 en moins d'une seconde.
05:56 Il y avait beaucoup de colère sur place à Nanterre ce matin,
06:00 avec notamment des passants qui ont pu assister à la scène
06:04 et puis très rapidement,
06:05 la famille s'est rendue sur place,
06:08 notamment la grand-mère de ce jeune homme, on le rappelle,
06:11 âgé de 17 ans, âgé en 2006,
06:14 et qui était très défavorablement connue des services de justice,
06:18 notamment pour des faits de conduite sans permis
06:20 ou encore de refus d'obtempérer.
06:23 Il n'était plus question, on nous avait dit il y a quelque temps,
06:25 diffuser les images d'un fait divers, d'un crime,
06:28 c'est quelque chose de très grave, il ne faut pas, etc., surtout pas.
06:32 Et là, on ne s'est pas gêné, on les a passées en boucle,
06:35 peu importe le contexte, peu importe les explications.
06:38 Et c'est vraiment un réflexe qui est profond,
06:40 mais qui passe de moins en moins bien,
06:42 parce que le côté, le malheur, les pauvres les excluent,
06:45 quand on voit les déprédations derrière,
06:47 le citoyen moyen, ça ne va plus du tout,
06:49 il sait très bien qu'on investit énormément pour ces quartiers,
06:52 il sait très bien qu'il y a un problème d'immigration qui est monumental,
06:57 et ça devient de plus en plus difficile,
06:59 même pour le média mainstream, d'ignorer ça et de dire,
07:02 voilà, politique de la ville, plus de moyens dans l'éducation,
07:05 dire que Christiane Taubira ou des gens comme ça vont continuer à le faire,
07:09 mais le média, même le politique, sent que ça devient quand même difficile.
07:14 Il y a désormais plusieurs quartiers de Nanterre
07:17 qui sont le théâtre de violons d'affrontements.
07:20 Il y a tout d'abord le quartier du Vieux-Pont,
07:23 où était domiciliée la jeune victime de 17 ans.
07:26 Depuis 18 heures, ce sont de viftes tensions dans ce secteur de Nanterre,
07:31 des affrontements à intervalles réguliers
07:34 entre des jeunes du quartier qui sont descendus dans la rue
07:37 et des forces de l'ordre très fortement mobilisées sur place.
07:42 Les forces de l'ordre qui essuient des tirs de mortier,
07:45 elles répliquent avec des tirs de gaz d'acrémogette et des tirs de LBD,
07:50 des individus qui ont en fait installé des barricades,
07:53 mis le feu à des poubelles sur les rues,
07:56 bien qu'il y ait empêché la progression des forces de l'ordre
08:00 à l'intérieur de ce quartier.
08:01 Tous les policiers se sont dit "ça y est, c'est parti pour un tour,
08:05 on va avoir droit à des émeutes parce qu'ils ont le prétexte
08:10 pour tout casser, pour tout brûler".
08:12 On est reparti comme en 2005.
08:14 L'état d'esprit général des policiers c'était de se dire
08:17 "ça y est, pour le moins ça va exploser à Nanterre, c'est sûr,
08:24 après ça va peut-être faire tâche d'huile en région parisienne,
08:27 c'est probable,
08:28 et puis après ça va peut-être se défendre à toute la France,
08:31 c'est tout à fait possible".
08:32 À l'issue de sa garde à vue,
08:34 le policier mis en cause pour avoir fait usage de son arme
08:37 a été déféré aujourd'hui devant deux magistrats instructeurs
08:41 qu'aux saisies dans le cadre d'une ouverture d'information judiciaire
08:45 du chef d'homicide volontaire.
08:49 Au regard des faits,
08:51 de la nécessité de préserver les investigations,
08:55 le parquet a requis le placement du policier auteur du tir
08:59 en détention provisoire.
09:01 À mon avis, ce n'est pas du tout justifié.
09:02 La détention provisoire, le droit français, le système français
09:06 fait en sorte que la détention provisoire
09:08 soit la plus exceptionnelle possible.
09:10 C'est uniquement pour certaines raisons,
09:13 notamment la protection de la propre personne.
09:16 Bon, ça éventuellement c'était un des seuls arguments
09:18 qui pouvaient s'entendre,
09:19 même si on peut quand même trouver étonnant
09:21 que l'état ne soit pas obligé de placer quelqu'un
09:23 en détention provisoire pour le protéger,
09:25 d'autant que c'est un de ses agents
09:26 à qui il a donné une arme
09:28 et à qui il a donné la mission de défendre le public.
09:31 L'affaire Nael a commencé le mardi.
09:34 Le jeudi, une autre affaire en Charente,
09:36 mais dans laquelle il n'y a eu ni vidéo,
09:38 ni tapage médiatique, ni surtout politique de l'extrême gauche.
09:42 Et bien dans cette affaire-là, le policier,
09:44 même si à constance, un policier, un refus d'obtempérer,
09:47 un policier tire parce qu'il a l'impression
09:49 qu'il faut arrêter ce refus d'obtempérer
09:51 avant qu'il y ait des morts ou des blessés,
09:53 la personne, le chauffard meurt.
09:56 Mais cette fois-ci, il n'y a qu'un simple contrôle judiciaire.
09:59 Ce qui est clairement pour moi,
10:01 c'est ce à quoi on aurait dû s'attendre
10:03 si le fonctionnement de la justice avait été normal
10:06 dans l'affaire du policier de Nanterre et donc l'affaire Nael.
10:10 Ils étaient aussi épuisés par les faits
10:12 parce que quand même, ils ont vu ce scooter tomber.
10:15 Eux, ils y étaient,
10:16 par rapport à tous les gens qui en parlent en ce moment,
10:19 parce que ce que j'entends, c'est très choquant.
10:21 Tout le monde en parle, tout le monde a sa version,
10:24 mais mes clients, ils y étaient.
10:26 Et moi, je connais mes clients, moi, je les ai vus.
10:28 Les gens qui en parlent, ils ne les ont pas vus.
10:32 Donc il faut prendre un petit peu de recul par rapport à tout ça.
10:34 Et mes clients, ils ne vont pas bien.
10:36 Vous voyez, celui qui vient d'être mis en examen,
10:39 il est placé sous contrôle judiciaire,
10:40 il a l'interdiction d'exercice des fonctions
10:42 alors qu'il n'a fait que son travail.
10:44 Il a fait rigoureusement son travail.
10:47 Peut-être est-ce qu'il a fait une erreur,
10:48 peut-être est-ce qu'il a causé un accident,
10:50 peut-être, nous en débattrons dans le temps judiciaire,
10:53 c'est-à-dire en 3 ans, 4 ans, 5 ans.
10:55 Mais déjà, en 48 heures, il a été jugé par le monde médiatique
11:00 ou certains avocats.
11:01 C'est assez choquant.
11:02 Pour moi, tout ça est tant à prouver que la décision
11:07 de placer ce policier en détention provisoire
11:09 était une décision politique.
11:11 C'est le ministre de la Justice.
11:12 Et la politique peut-être directement ou pas,
11:15 ça peut être aussi le contexte politique,
11:16 mais ce contexte-là, et la politique s'est infiltrée dans ce cas
11:20 pour donner à ce policier un traitement inéquitable
11:24 que n'auraient pas eu ses collègues
11:26 dans 99% des autres circonstances.
11:30 - Je vais le démarrer.
11:31 - Voilà, je vais le démarrer.
11:33 - Attends, attends, attends.
11:35 - Eh, on n'est pas là pour parler.
11:37 On n'est pas là pour parler.
11:38 - Eh, mais arrête, arrête, arrête.
11:41 - Frérot, c'est mieux pour toi.
11:43 Voilà, c'est mieux pour toi, frérot.
11:44 Reste à route, c'est bon, regarde, tu peux rester ici.
11:46 On va te péter le nez.
11:48 Reste à route, frérot.
11:49 - Merci.
11:50 - C'est comme ça.
11:51 - C'est comme ça.
11:52 - Le petit bourgeois gauchiste, lui, il est préoccupé
11:55 par sa supériorité morale,
11:57 son parti pris permanent de l'opprimer.
12:00 Donc il applaudit, il adore ça, c'est génial.
12:02 Ils se révoltent, ils ont raison.
12:04 Et il est dans cette logique-là un petit peu nihiliste.
12:08 Ouais, il faut tout détruire, c'est génial,
12:09 ce pays est pourri, le capitalisme, abbas, etc.
12:13 Ces gens, évidemment, sont un peu caricaturaux
12:15 parce qu'ils sont fortement bénéficiaires de tout ça,
12:18 de leur héritage, de notre civilisation.
12:21 Ils vivent sur ses acquis,
12:22 ils sont un peu les rentiers de cette situation.
12:26 Et leur moyen de se faire pardonner
12:28 d'être justement des Blancs nantis,
12:30 c'est de prendre fait des causes pour ces cités.
12:33 Mais ça, c'est un rêve.
12:35 C'est-à-dire qu'eux, ils rêvent d'une révolution,
12:38 d'un mouvement politique,
12:39 mais c'est pas du tout ce à quoi on assiste.
12:41 C'est pas du tout politique,
12:43 c'est pas du tout les mêmes objectifs,
12:45 pas du tout le même camp.
12:46 Et ça, ils le comprendront, encore une fois,
12:48 si l'effondrement va plus loin.
12:51 Et quand ils vont réellement essayer de tendre la main
12:54 à ces jeunes dans le monde réel,
12:56 ils comprendront que ces deux mondes ne seront jamais alliés.
13:01 À une quinzaine de kilomètres de la Haubert-Villiers,
13:04 le site de la future piscine olympique pour les JO de 2024 est incendié.
13:08 Le dépôt du bus RATP, lui aussi, est emprunt aux flammes.
13:12 Ne restent ce matin que quelques carcasses.
13:16 - Oh là, c'est super chaud !
13:17 Au nord-est à Sevran,
13:19 un gigantesque incendie ravage ce magasin d'une grande enseigne d'ISKUNT.
13:23 - Ils sont rentrés dans le Zara !
13:26 Le feu, mais aussi les pillages.
13:29 Rue de Rivoli à Paris,
13:31 des émeutiers se servent dans le magasin de vêtements Zara.
13:34 - Wallah !
13:36 500 mètres plus loin, un même chose.
13:38 Dans le magasin de chaussures Nike.
13:40 - Ouh ! Ouh ! Ouh !
13:43 Des scènes de violence qui se répètent au même moment dans toute la France.
13:49 - Ce qu'il faut bien voir,
13:51 c'est que la manière dont ça démarre, elle est extrêmement simple.
13:55 Il y a maintenant des réseaux sociaux,
13:58 il y a les téléphones portables,
14:00 il y a la capacité de communiquer
14:03 pratiquement à la seconde même à l'échelle planétaire.
14:08 Les bandes en question sont connectées les unes aux autres.
14:12 Celles qui ne sont pas connectées postent des petites vidéos
14:15 ou des messages sur des trucs du style TikTok et compagnie ou autre,
14:21 ou signal ou télégramme ou quoi.
14:24 Et Mao Tse-tung, qui n'était pas très sympathique,
14:28 mais qui était un grand chef de guerre,
14:30 qui était un grand seigneur de la guerre à la mode chinoise,
14:33 a écrit des textes qui ont été réunis sous le nom de "Écrit militaire de Mao",
14:38 dans lesquels il y a de très belles choses,
14:40 et notamment celle-ci qu'on peut totalement appliquer à la situation.
14:43 "Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine."
14:46 Eh bien voilà.
14:47 Alors, il y a une étincelle, la plaine commence à flamber
14:51 et les réseaux sociaux jouent le rôle du vent dans les incendies de forêt,
14:56 à savoir que c'est le vent qui propage les flammèches.
14:58 Eh bien là, c'est les réseaux sociaux.
14:59 Les gars sont toujours connectés en permanence.
15:03 Alors des fois par Snap, là ça devait être un peu plus crypté,
15:07 des machins un peu plus sécurisés.
15:10 Et après, une fois que ça tourne comme ça,
15:13 t'as des Snapchat, t'as des machins,
15:14 et sur les réseaux sociaux, à fond la caisse.
15:17 Et comme il est connu, comme les gars connus le connaissaient,
15:21 ça prend tout de suite de l'ampleur.
15:24 C'est toujours un point d'interrogation
15:29 quand il se passe un truc comme ça,
15:30 c'est que des fois tout crame et des fois il ne se passe absolument rien.
15:34 Alors que tu dis, c'est à peu près le même contexte,
15:37 poursuite, qui finit mal, etc.
15:39 Et donc ça dépend vraiment de la notoriété du jeune au départ
15:44 et des réseaux qui sont derrière et qui réagissent
15:47 sur la vitesse de réaction, de propagation que ça peut avoir.
15:51 Donc ça, c'est un peu mystérieux.
15:55 Mais il y a l'aspect cité organisée, réseau social et tout ça.
16:01 Et le fait que ça se propage,
16:02 là, c'est vraiment, t'as une histoire d'opportunité.
16:06 Beaucoup de gars qui ont voulu se venger des flics
16:10 qui avaient tapé leur trafic,
16:11 ou des maires qui avaient été actifs dans la lutte antidrogue et tout ça.
16:16 Ça a beaucoup joué aussi dans l'embrasement.
16:19 Et après, il y a le phénomène, les petits, ils voient ça,
16:22 les petits, les quartiers, ils voient ça à la télé,
16:24 ils voient ça sur les réseaux, ils se disent "c'est génial,
16:26 moi aussi, je veux jouer, on va essayer de marquer des points aussi".
16:29 - Vous savez, on est dans une logique un petit peu de compétition
16:32 dans ces moments-là, à savoir que pour marquer son émotion,
16:37 les gens de Nanterre se sentent obligés de tout casser, de tout voler.
16:43 Bien sûr, ce n'est pas tout Nanterre, c'est quelques sujets à Nanterre.
16:48 Suite à ça, forcément, ceux d'à côté se disent
16:50 "on est comme les autres, on ne fait rien,
16:53 on va passer pour eux, on va passer pour des gens qui ont la trouille de la police".
16:58 Ils se sentent quasiment obligés de faire pareil.
17:01 Et puis vous avez une sorte de surenchère discrète, de citoyenneté.
17:04 - Les sociétés dont sont issues les minorités destructrices là
17:09 sont encore en grande partie claniques ou même tribales.
17:13 Alors, le lien, il n'est pas organisationnel ou délibéré.
17:18 Il se trouve qu'il y a trois cousins,
17:20 que les trois cousins habitent dans la même cage d'escalier.
17:24 Il y en a un qui dit de l'héroïne, le deuxième qui casse des voitures
17:28 et le troisième qui fait ceci et cela.
17:29 Et puis ils se retrouvent pour agir ensemble.
17:31 Ce n'est pas plus sophistiqué et intégré que ça.
17:34 On remarque quand même un acharnement tout particulier
17:46 sur les lieux d'enseignement,
17:49 c'est-à-dire sur les écoles, sur les collèges, etc.
17:52 parce que ces lieux-là représentent l'apprentissage de la vie
17:57 dans la société qu'ils haïssent.
18:00 Ils savent qu'ils ne deviendront jamais docteurs en physique nucléaire
18:04 ou quoi que ce soit de ce genre-là.
18:06 En tout cas ceux-là.
18:07 C'est une espèce de détestation pour la société d'accueil
18:10 dans laquelle ils ont compris qu'ils n'arriveraient pas forcément
18:13 à grimper jusqu'à être au sommet de la société.
18:16 Alors ils sont marginalisés, en bonne partie par leurs propres choix,
18:21 parce qu'il y en a d'autres qui font un choix différent
18:23 et qui eux arrivent très bien à s'intégrer.
18:27 Il y a l'aspect ludique, parce que pour eux c'est réellement...
18:50 Il y a une forme d'amusement aussi.
18:52 C'est très rigolo de shooter dans la tête d'un type inconscient,
18:54 c'est tragique mais c'est vrai.
18:57 Et tant qu'à faire, si on peut piller un peu,
19:00 si on peut avoir le truc...
19:03 C'est assez triste, les objets,
19:07 la consommation ostensible par les Veblen,
19:10 là c'est le côté où on s'affiche avec des biens
19:13 qui font rêver dans ces groupes-là, dans ces milieux-là.
19:17 Donc les biens qu'on voit dans les clips de rap, etc.
19:21 Et donc on va viser les boutiques comme ça, les machins de luxe,
19:25 il y a le côté très superficiel qui s'ajoute à ça.
19:29 Et il y a vraiment un effet de groupe qui est important.
19:31 C'est-à-dire que si tout le monde le fait,
19:32 si on voit les gars qui triomphent sur les trucs,
19:35 pourquoi nous on ne le ferait pas ?
19:37 Pourquoi on laisserait passer une telle occasion ?
19:39 On voit les gars qui rentrent chez eux avec des caddies
19:41 pleins de produits de luxe et tout,
19:44 les gars se disent qu'on serait vraiment bête de ne pas en profiter aussi.
19:48 Donc il y a tout le phénomène à la fois.
19:50 Et puis il y a vraiment une sensation d'impunité,
19:55 d'effet de masse et on se dit là vraiment il ne peut rien nous arriver,
19:57 on est beaucoup trop nombreux, les flics se sauvent.
20:00 Donc c'est vraiment allons-y, open bar.
20:02 Donc on a une idée de ce qui se passerait si l'État s'effondrait dans ces moments-là.
20:06 Évidemment ça ne peut pas durer longtemps parce qu'il y a le trafic
20:09 qui va remettre la pression assez vite en disant vous êtes gentils,
20:13 ok on a bien montré notre force,
20:16 on va bien anesthésier la police pendant quelques mois avec ça,
20:22 maintenant c'est bon, les affaires doivent reprendre.
20:24 C'est un mois après l'anniversaire de la visite du président Mitterrand
20:29 en août 1983 aux Minguettes,
20:32 où déjà pour les mêmes motifs il y avait eu les mêmes émeutes.
20:35 Alors à l'époque en moins grave,
20:37 parce qu'il n'y avait pas les réseaux sociaux,
20:39 que les téléphones portables étaient peu ou pas répandus,
20:41 mais c'était en août 1983, ça fait 40 ans que ça dure.
20:46 Apparemment tout ce qu'on a fait de près,
20:48 puisqu'il y a encore des émeutes.
20:49 Il y a 1278 jugements avec 95% de condamnations,
21:04 il y a 1300 déferments au parquet,
21:07 905 personnes ont fait l'objet d'une comparution immédiate,
21:11 1056 personnes ont été condamnées à une peine d'emprisonnement,
21:16 dont 742 à une peine ferme.
21:19 Le quantum moyen, moyen, ferme, c'est 8,2 mois,
21:23 600 personnes ont été incarcérées.
21:25 La classe moyenne française, l'opinion moyenne française,
21:29 estimait à raison qu'il fallait de la fermeté contre les émeutiers
21:33 et les auteurs de crimes ou de délits pendant ces émeutes.
21:36 Et médiatiquement on a vu l'extrême gauche s'insurger
21:39 contre des peines dans toute la semaine qui a suivi.
21:41 Il y a ce qu'on appelle des comparutions immédiates,
21:43 c'est-à-dire des procès très rapides,
21:45 des procès qui ne posent pas trop de problèmes pour des questions matérielles.
21:49 Il y a des comparutions immédiates qui ont donné lieu à des peines de prison fermes.
21:53 C'est inhabituel pour la justice,
21:55 qui habituellement à mon avis fait preuve d'un certain laxisme,
21:59 mais malgré tout c'est vrai, ça a été prononcé.
22:02 Maintenant, toute l'arnaque de cette affaire, c'est que,
22:06 je vous l'ai dit, il y a des dizaines de mécanismes de réduction des peines derrière,
22:12 surtout pour les peines courtes, c'est ça le pire.
22:15 Surtout pour les peines courtes, donc ces gens,
22:17 les gens qui ont été condamnés, et il y a effectivement eu un nombre normal
22:21 que la justice devrait normalement avoir de condamnations,
22:25 mais ils vont tous être libérés, d'ici la fin de l'été il n'y en a plus un en prison,
22:29 même pour des peines de huit mois de prison ferme, ça c'est sûr et certain.
22:43 La toujours rigolote Mme Traoré fait des manifs pour ses frangins
22:50 dont collectivement le casier judiciaire ne tiendrait pas dans une brouette, n'est-ce pas ?
22:56 Et donc on lui dit "vous n'avez pas le droit de faire une manifestation",
23:01 et la manifestation a lieu quand même.
23:03 Comment voulez-vous dans des conditions pareilles que quiconque respecte un État,
23:08 enfin vous avez un enfant, pardon d'être vulgaire,
23:12 vous lui interdisez de faire pipi sur le tapis du salon et il fait pipi à la fin,
23:19 quand vous lui dites quelque chose, il ne vous respecte plus,
23:21 il ne vous obéit plus, il ne vous écoute plus.
23:23 Ça, n'importe qui dans sa vie ayant eu simplement une famille
23:29 à prendre en compte autour de soi le comprend,
23:32 mais je n'ai pas l'impression que l'équipe qui me dirige
23:35 a tellement de familles nombreuses que ça à gérer,
23:39 donc peut-être ne savent-ils pas.
23:41 Notre société entière a du mal à se tenir debout,
23:45 elle a du mal à empêcher les atteintes contre elle-même,
23:49 c'est ça aussi qui pose problème,
23:51 et donc elle a du mal à punir en fin de compte.
23:53 Et donc elle ne punit pas, ça fait 40 ans que la justice, aidée par les politiques,
23:58 ont un seul but, c'est de n'envoyer personne en prison
24:01 et de faire libérer le plus rapidement possible ceux qui y sont.
24:04 [Musique]
24:30 Et on va vers cette situation un petit peu à la brésilienne
24:32 où on a des ministres de quartier, où l'État c'est un gang parmi d'autres,
24:36 et il défend ses intérêts de toute façon.
24:38 Le malheur de ça, c'est que les policiers qui ont une abnégation incroyable
24:43 et qui, eux, se sacrifient pour leur pays,
24:46 en pensant se sacrifier pour leur pays,
24:49 malheureusement ils sont les remparts de l'État, les derniers,
24:52 et ils servent un régime qui ne sert pas du tout leurs intérêts
24:55 et qui ne défend pas du tout la même vision de la nation.
25:00 On est dans un État de droit.
25:02 Dans un État de droit, il y a des codes qui vous disent comment vous devez vous conduire.
25:07 Pour que tout ce qu'on a vu s'arrête et s'arrête au premier jour,
25:11 au premier jour, à la première heure,
25:13 il faut et il suffit d'appliquer le code pénal tel qu'il existe aujourd'hui,
25:19 sans y ajouter et retirer rien,
25:22 la ruse des gens qui nous gouvernent,
25:24 pour faire quelque chose, foire de manière irrémédiable,
25:28 alors vous faites une nouvelle loi et elle n'est pas plus appliquée que les autres.
25:31 Voilà, donc ce n'est pas la peine de faire une loi de plus,
25:33 je vous garantis que si le code pénal est appliqué,
25:37 non pas de manière hystérique, mais simplement normalement,
25:40 c'est quand même dur d'avoir le droit de respirer.
25:42 Donc déjà ça, si on applique ces règles-là,
25:45 eh bien on a résolu 90% du problème.
25:49 [Musique]
25:55 [Musique]
26:24 L'application simple de la loi, du code pénal tel qu'il existe actuellement,
26:29 résoudrait déjà énormément de problèmes.
26:31 Évidemment, les prisons déborderaient encore plus
26:34 et peut-être qu'il faudrait d'urgence en construire quelques places,
26:37 peut-être qu'il faudrait aussi expulser les condamnés étrangers
26:41 ou déchoirent de la nationalité ceux qui l'ont
26:43 et qui se sont illustrés par leur activité criminelle.
26:47 Et là, tout de suite, on aurait un rétablissement du basique des choses.
26:53 Déjà dans un premier temps.
26:55 Ce qui est quand même très étonnant, c'est que quand on a en 2020,
26:58 on a un George Floyd qui est tué à Minneapolis par la police.
27:01 Tous les journalistes français voient dans les émeutes aux Etats-Unis
27:06 des émeutes raciales et les mêmes journalistes français,
27:09 trois ans plus tard à Nanterre et partout en France,
27:12 subitement, avec à peu près les mêmes événements,
27:15 ne voient plus du tout d'émeutes raciales en France.
27:17 Ce n'est plus du tout un bon critère.
27:20 Je trouve que leur manière de présenter les choses en France
27:24 est totalement de maux-punctus.
27:27 Je la trouve totalement malhonnête.
27:29 Ce qu'ils voient aux Etats-Unis en 2020,
27:31 ils ne voient plus du tout en France en 2023. Pourquoi ?
27:33 [Musique]
27:54 Ensuite, évidemment, il faut arrêter l'immigration.
27:56 Il faut inverser l'immigration, plus que l'arrêter, l'inverser.
27:59 C'est une immigration de quantité qui attire des individus
28:03 qui viennent pour profiter d'un niveau de vie
28:06 dont malheureusement, bientôt des milliards de personnes voudront profiter.
28:11 On a un pays de 67-68 millions d'habitants officiellement maintenant.
28:16 Donc ça ne va pas être possible.
28:18 Et il y aura toujours des candidats, toujours beaucoup, beaucoup, beaucoup
28:21 de candidats, beaucoup plus que l'Europe ne peut en accueillir.
28:24 Le modèle européen se préserve tel qu'il est.
28:29 Donc il prend des mesures pour couper les pompes aspirantes sociales,
28:33 les pompes de laxisme judiciaire.
28:37 Et donc il se montre ferme et dissuasif, ce qui est très possible
28:42 quand on a un pays qui est dissuasif vis-à-vis de l'immigration.
28:44 L'immigration s'arrête, ça c'est clair.
28:46 Et il peut sauver la situation.
28:49 Mais là, on est encore une fois paralysés par notre administration,
28:52 par nos gouvernants qui sont très loin de tout ça.
28:54 Et la France a battu l'année dernière le record de titres de séjour délivrés,
28:58 de demandes d'asile acceptées.
28:59 On a une augmentation continue de cette immigration légale
29:02 qui est bien plus massive que l'immigration illégale, qui est anecdotique.
29:07 Et on refuse complètement de voir le problème en face.
29:10 Donc la bombe va continuer à croître en notre sein.
29:14 Et pour l'instant, rien n'est fait pour la désamorcer.
29:17 [Musique]

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