Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.
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00:00 L'EP2 de l'Eco à la rencontre des chefs d'entreprise.
00:03 Nous sommes allés à Longchamp, au Medef, pendant la grande réunion
00:06 où plusieurs patrons se sont retrouvés.
00:08 Je suis avec Thierry Mallet, le président de Transdev.
00:11 Parlons du marché français pour commencer.
00:13 Beaucoup de lignes privées se développent en France.
00:15 Vous êtes concurrent de la SNCF.
00:16 Ça va encore aller plus loin ?
00:18 La concurrence est un moyen de faire progresser tout le monde.
00:20 C'est un moyen de faire progresser la SNCF, de faire progresser la mobilité.
00:23 La mobilité, c'est un enjeu extrêmement fort en matière de cohésion sociale,
00:27 de transition énergétique.
00:29 Aujourd'hui, 30% des émissions sont liées à la mobilité.
00:33 Un tiers de ces émissions, c'est la mobilité du quotidien.
00:36 Nous avons la nécessité d'avoir des trains plus performants,
00:38 des car express plus performants.
00:40 L'arrivée d'acteurs privés permet de faire bouger les lignes,
00:43 d'avoir des offres plus intéressantes, de réduire les coûts,
00:46 et de pouvoir assurer une transition énergétique
00:50 qui soit acceptable pour tout le monde.
00:52 Est-ce que les prix des billets vont baisser avec le privé ?
00:55 Est-ce que les salaires des cheminots augmenteront quand vous les embaucherez ?
00:59 Aujourd'hui, il n'y a pas un enjeu de prix de billets,
01:02 c'est un enjeu de coût.
01:04 Dans le domaine des transports du quotidien,
01:07 ce sont des transports qui sont fortement subventionnés.
01:10 Le but, c'est que ça coûte moins cher à la collectivité locale
01:13 ou qu'avec le même budget, la collectivité locale puisse en offrir plus.
01:16 Vous recruterez ?
01:17 Le but, c'est de continuer de recruter, de mieux payer,
01:20 avec une organisation du travail différent.
01:22 C'est ce que nous allons mettre en place, en particulier,
01:24 sur la ligne que nous avons gagnée entre Marseille et Nice.
01:27 L'objectif, c'est une organisation du travail différente
01:29 qui va nous permettre de travailler différemment,
01:32 de faire plus avec les mêmes équipes
01:34 et de pouvoir mieux les payer.
01:36 Il n'y a aucune raison que les cheminots payés par l'Etat soient mécontents ?
01:39 Non, l'objectif, ce sera avec les mêmes budgets,
01:43 avec les mêmes équipes, d'être capable d'offrir plus de services
01:46 pour que plus de Français puissent prendre le train,
01:48 puissent prendre des cars et puissent moins utiliser leurs voitures.
01:52 Quand on voit les trains italiens, les trains espagnols,
01:54 aussi, les concurrences de la SNCF, c'est vraiment positif.
01:57 Vous avez noté, vous, des points d'amélioration ?
01:59 La concurrence est toujours positive.
02:01 Elle permet à la fois d'augmenter l'offre, de maintenir les coûts
02:05 et ça force également les opérateurs historiques
02:08 à changer leur modèle et à s'améliorer.
02:10 Sans concurrence, on n'arrive pas à progresser.
02:12 On parle de taxer, justement, les moyens de transport.
02:15 On parle de l'avion, bien sûr, mais est-ce qu'on va taxer les autocars,
02:18 par exemple, que vous exploitez vous-même ?
02:20 Taxer les autocars, alors que c'est déjà largement subventionné,
02:23 n'aurait pas d'effet positif.
02:25 L'objectif, c'est plutôt de taxer de main,
02:28 et fonduellement, des moyens de transport qui sont, je dirais, polluants.
02:34 L'idée, c'est aussi de leur permettre, que cette taxe leur permette
02:36 de financer leur propre transformation, puisqu'on sait bien que
02:38 la transformation, elle ne va pas passer simplement par le ferroviaire,
02:41 elle va aussi passer par la route.
02:42 Donc, il est important que l'argent de taxe puisse permettre également
02:46 à ces, je dirais, ces activités polluantes
02:48 de devenir de moins en moins polluantes.
02:50 Alors que les cars, chez vous, seront un jour vert, vraiment ?
02:52 Côté bus, si on vient du côté des bus qui sont urbains,
02:56 la transformation est déjà en route.
02:57 Transdev, c'est, à la fin de cette année,
03:00 3000 véhicules électriques dans le monde,
03:02 donc c'est en train de s'accélérer.
03:04 On en avait à peine 40 en 2016, c'est dire l'accélération.
03:08 C'est déjà une flotte d'une cinquantaine de véhicules hydrogènes.
03:12 C'est les premiers cars hydrogènes qui commencent à arriver,
03:14 qui sont des cars rétrofités, des cars diesel qu'on a transformés en cars hydrogènes.
03:18 Donc, c'est en train de s'amorcer et ça va de plus en plus vite.
03:21 Concernant la ville du futur, vous avez fait une étude,
03:24 vous avez une vision pour développer les villes de demain.
03:27 Il y a aussi des nouveaux moyens de transport. Quels seront-ils ?
03:30 Le téléphérique est un moyen extrêmement utile.
03:33 Nous exploitons un téléphérique en Colombie qui a permis de désenclaver une zone non officielle.
03:39 Et c'est effectivement une transformation complète pour la vie des habitants.
03:42 Et je pense que c'est une très, très bonne solution également
03:45 pour faire des liaisons au sein des villes dès qu'on a un ouvrage compliqué,
03:48 un fleuve ou une autoroute à traverser et que les modes classiques ne passent pas.
03:52 Juste un mot sur le taxi de San Francisco qui marche tout seul.
03:56 C'est la première expérience de Vemo. Qu'en pensez-vous ?
04:01 Je pense qu'effectivement, on voit arriver les véhicules autonomes.
04:04 Ils sont d'ailleurs autonomes pas partout, mais sur un espace donné.
04:08 C'est un élément de solution à intégrer demain,
04:10 parce que demain, on aura également probablement des cars autonomes,
04:14 puisque de la même manière qu'un taxi peut être autonome sur une zone donnée,
04:17 des cars seront autonomes ou des bus seront autonomes dans des zones données.
04:20 Et ça nous permettra de continuer à offrir encore plus de services.
04:24 Certains vont regretter le chauffeur de bus, le chauffeur de car.
04:27 Alors, il y aura toujours des personnes à bord,
04:30 soit pour accompagner les bus, soit pour faire du contrôle de bus.
04:34 Chez Transdev, on s'y prépare, c'est-à-dire qu'on n'envisage pas de ne pas avoir des personnes,
04:39 soit physiquement dans certains bus ou à l'occasion des contrôleurs
04:42 qui vont permettre de contrôler 4 ou 5 bus pour pouvoir intervenir en cas de besoin.
04:46 Et faire payer les amendes s'il le faut.
04:49 Le cas est cher.
04:51 Merci beaucoup Thierry Mallet, président de Transdev.
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