• l’année dernière
Avec Sébastien Chenu, Vice-Président de l’Assemblée Nationale.
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-09-11##

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Transcription
00:00 Bonjour, bonjour à toutes et à tous et merci de commencer la semaine avec nous.
00:04 Notre invité politique ce matin, Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National,
00:10 vice-président de l'Assemblée Nationale et député du Nord, Sébastien Chenu, bonjour.
00:13 - Bonjour monsieur.
00:14 - Merci d'être avec nous.
00:15 Vous pouvez réagir à tout ce que dit Sébastien Chenu, 0826-300-300.
00:21 Vous savez que vous pouvez réagir à l'actualité sur l'antenne de Sud Radio tout à l'heure à partir de 9h.
00:27 Bien, Sébastien Chenu, le séisme au Maroc, 2122 morts,
00:32 le Maroc qui tente tant bien que mal de porter secours à ses ressortissants
00:39 et aux étrangers qui ont été pris dans ce séisme.
00:43 Est-ce que vous comprenez que le Maroc ne demande pas d'aide officielle de la France ?
00:48 - D'abord je veux avoir cette pensée pour l'ensemble du peuple marocain qui est touché par ce séisme
00:55 qui est durement blessé par ce séisme et commencer par cette pensée affectueuse.
01:02 Oui, je comprends d'abord qu'un pays souverain, le Maroc est un pays souverain,
01:07 choisisse lui-même de qui il a envie d'avoir l'aide et à quel moment il a envie d'avoir cette aide
01:14 et pour quelle raison il a besoin d'une aide.
01:17 Ce n'est pas très agréable lorsqu'on propose, comme le fait la France, son aide.
01:21 Et moi je trouve que c'est normal que la France propose son aide.
01:23 C'est vrai que ce n'est pas très agréable de se dire qu'on a l'impression de proposer une aide dans le vide.
01:27 Mais enfin le Maroc a le droit de choisir selon ses propres besoins.
01:30 - Question de fierté nationale ?
01:31 - Oui, je pense que ne pas le comprendre, ne pas accepter de reconnaître qu'un pays a le droit de choisir
01:38 et qu'il n'est pas soumis à qui que ce soit, c'est ne pas comprendre la relation qu'on doit avoir demain
01:44 avec les pays du Maghreb, avec les pays d'Afrique.
01:48 Ils sont souverains, il faut respecter cette souveraineté, on ne peut pas la réclamer pour soi-même
01:52 et puis ne pas la comprendre chez les autres.
01:54 Après derrière, est-ce que ça veut dire qu'il y a une bonne relation entre le Maroc et la France ?
01:58 Ça pose peut-être question.
01:59 Et il y a d'autres questions qui viendront, qui éclairciront, qui apporteront des réponses.
02:04 Mais le Maroc choisit de qui il souhaite l'aide et c'est bien son droit.
02:09 - Le Rassemblement National est mobilisé pour aider les Marocains ?
02:12 Vous avez engagé une solidarité, des actions de solidarité ?
02:16 - Non mais notre rôle, ce n'est pas celui-ci.
02:18 Notre rôle, on n'est pas une ONG, on n'est pas une association caritative.
02:21 Et je pense qu'elles le font très bien et que les Français qui ont un lien depuis longtemps avec le Maroc savent le faire.
02:27 Il n'y a pas de soucis.
02:28 Moi je crois qu'il faut proposer notre aide au Maroc comme nous l'avons fait.
02:32 Le Maroc choisira, il a accepté l'aide de pays dont il est proche, l'Espagne évidemment, ou les Émirats évidemment.
02:39 Charge à lui de voir à quel moment il a besoin de notre aide.
02:42 Mais respectons les souverainetés des peuples.
02:44 Là encore, si on le demande pour nous, si on souhaite récupérer de la souveraineté pour la France,
02:49 on ne peut pas se plaindre que des pays fassent des choix qui nous laissent peut-être interrogatifs.
02:53 - Est-ce que la France n'a plus rien à faire en Afrique ?
02:56 - Non, je crois que la France a besoin d'avoir des relations d'abord exigeantes avec l'Afrique.
03:03 Ce sont des pays amis, historiquement amis.
03:06 Notre présence, je crois, est nécessaire lorsque nous y avons des intérêts, ils sont encore nombreux.
03:12 Mais là aussi, toujours dans le respect des peuples et le respect des États et de leur souveraineté.
03:17 Évidemment, c'est un nouveau type de relation qu'il faut construire dans l'avenir.
03:23 Et je pense que c'est à ce prix que nous réussirons à empêcher de voir des pays comme la Chine ou comme la Russie
03:29 fondre sur ces pays-là, si nous avons des relations équilibrées et exigeantes.
03:35 Je dis exigeantes parce que nous avons là aussi la nécessité de repenser un certain nombre d'accords.
03:40 Des accords de 68 par exemple avec l'Algérie, qui n'ont toujours pas été repensés.
03:44 Quand bien même nous avons reçu des présidents algériens, quand bien même nous sommes allés, nous la France,
03:49 à travers nos représentants ministres et présidents en Algérie, ces accords ne sont pas repensés.
03:54 Ils sont aujourd'hui un élément essentiel dans la relation qu'on a sur la politique migratoire.
03:58 Je pense qu'il faut être exigeant.
04:00 – Bien, Sébastien Chenu, rentrée politique hier de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont.
04:07 Dans son discours, elle a qualifié Emmanuel Macron de "malhonnête".
04:12 Alors, qu'a-t-elle voulu dire ? En quoi Emmanuel Macron est-il malhonnête à vos yeux ?
04:18 – Emmanuel Macron est malhonnête parce qu'il vend aux Français un discours dans lequel il empile des mots
04:24 et des concepts qui ne correspondent pas à la réalité.
04:26 Il nous parle de souveraineté, il nous parle… – Il a raison, de souveraineté, il a raison.
04:31 – Non mais sur le papier, Emmanuel Macron, quand vous l'écoutez, il peut avoir raison des dizaines de fois,
04:36 mais sauf qu'il dit tout et son contraire, le lendemain il dit exactement le contraire.
04:39 Il est malhonnête parce qu'en fait il déconstruit notre pays.
04:41 Je pense qu'on s'apercevra, lorsque Emmanuel Macron aura quitté l'Elysée,
04:45 combien notre pays a souffert de sa déconstruction.
04:48 On l'a vu avec la déconstruction du droit du travail,
04:50 mais avec l'ensemble, finalement, de la valeur travail en elle-même,
04:54 en ubérisant le pays, il le déconstruit.
04:56 On l'a vu vis-à-vis des réformes qu'il fait, par exemple, sur le corps diplomatique,
05:01 puisqu'on parlait de l'international,
05:03 où aujourd'hui il nomme à peu près qui il veut sur n'importe quel critère,
05:07 il faut être suffisamment proche du pouvoir en réalité.
05:10 - Ça a toujours été le cas avec tous les présidents de la République, Sébastien Cheneu.
05:13 - Pas dans le corps diplomatique, où il y avait un concours et des exigences,
05:16 tout ça est fini, pareil pour la préfectorale.
05:18 Emmanuel Macron est un déconstructeur, est un président qui déconstruit, mais pourquoi ?
05:23 Parce que dans son monde merveilleux, où la fluidité doit être permanente,
05:26 où les échanges doivent aller très vite,
05:28 il faut déconstruire tout ce qui empêche ce type d'échange.
05:31 Et ce qui empêche ce type d'échange, souvent c'est ce qui protège les Français.
05:34 Ce sont des systèmes, ce sont des dispositifs qui les protègent,
05:39 d'une loi du marché, d'un manque de régularisation,
05:43 et bien Emmanuel Macron, lui, déconstruit tout ça.
05:46 - Sébastien Cheneu, élection européenne en juin prochain,
05:49 est-ce que ce sera un référendum pour ou contre Emmanuel Macron ?
05:53 - C'est en tous les cas une élection de mi-mandat,
05:55 et je pense que nous, nous invitons les Français à exprimer ce qu'ils pensent
05:58 de la politique d'Emmanuel Macron, plus globalement.
06:00 - Donc vous en faites un référendum pour ou contre Emmanuel Macron ?
06:02 - Bien sûr, bien sûr ! Je pense qu'il faut que les Français expriment
06:05 ce qu'ils pensent de la politique d'Emmanuel Macron à cette occasion.
06:08 - Alors référendum donc pour ou contre Emmanuel Macron,
06:11 Jordan Bardella va conduire la liste du Rassemblement National,
06:16 avec à droite une adversaire que vous connaissez bien,
06:20 Marion Maréchal, anciennement Le Pen.
06:23 D'abord, est-ce que Marine Le Pen était au courant
06:26 de la candidature de Marion Maréchal
06:30 à la tête de la liste reconquête ?
06:32 - Oui, ce n'était pas une surprise, on a vu...
06:34 - Elle a été prévenue cet été ?
06:36 - Oui, et puis Éric Zemmour...
06:37 - Est-ce qu'elle a été prévenue cet été ?
06:39 - Je pense qu'elle a été prévenue cet été, oui.
06:41 - Est-ce qu'aujourd'hui elle a renoué les liens avec Marion Maréchal ?
06:44 - Les liens n'ont jamais été coupés affectivement,
06:46 il y a des liens familiaux que vous connaissez,
06:49 qui font que les relations existent,
06:51 mais à partir du moment où Éric Zemmour ne souhaitait pas
06:54 candidater à ces élections européennes,
06:57 il était assez logique que Marion Maréchal,
07:00 qui a fait ce choix pendant l'élection présidentielle
07:02 de quitter Marine Le Pen,
07:04 puisse mener cette liste.
07:06 C'est une adversaire, mais notre adversaire,
07:08 c'est Emmanuel Macron.
07:10 Enfin, je veux dire, nous on ne se trompe pas d'adversaire.
07:12 Marion Maréchal vient...
07:13 - Alors, est-ce que vous lancez un appel, je ne sais pas,
07:15 une sorte de rassemblement ?
07:17 - Vous savez, lorsqu'on fait de la politique...
07:18 - C'est possible ou pas ?
07:19 - Lorsqu'on fait de la politique, on souhaite rassembler le plus largement,
07:21 mais pas uniquement sur sa droite.
07:23 Notre discours ne peut pas avoir vocation
07:25 à uniquement rassembler les gens.
07:27 - C'est bien ce que vous reproche Marion Maréchal,
07:29 qui vous dit "vous êtes des libéraux, rassemblez en national,
07:32 vous êtes des libéraux, vous êtes plus sociable".
07:35 - Non, j'ai bien compris ce que vous avez dit.
07:37 - Oui, c'est l'inverse. Nous sommes les libéraux,
07:39 et vous êtes plus... finalement, une gauche sociale.
07:43 - Non, mais on est beaucoup plus ambitieux que Marion Maréchal.
07:46 Nous, notre discours, il s'adresse à tous les Français.
07:49 Et je vais vous dire, pour que Marine Le Pen fasse 42%
07:51 dans les élections présidentielles,
07:53 tous ces Français qui ont voté pour elle,
07:55 votaient pour d'autres avant, y compris à gauche.
07:57 Moi, je pense qu'il y a d'authentiques patriotes à gauche.
07:59 Et je leur tends la main, autant que je tends la main
08:02 à ceux qui, comme moi, viennent des rangs
08:04 de la droite dite "classique",
08:06 ou dite "de gouvernement" à une époque.
08:08 Donc notre discours, il n'est pas limité,
08:10 et c'est totalement ridicule de le limiter
08:12 à la droite, à l'union des droites, etc.
08:14 Pourquoi se priver d'un nombre de Français
08:17 si importants, qui sont patriotes,
08:19 attachés au mérite, attachés au travail,
08:22 attachés à l'effort, attachés à la laïcité,
08:25 et qui sont évidemment autant sur les rives
08:27 de la gauche que les rives de la droite.
08:29 Donc nous, on n'est pas là pour témoigner,
08:31 on est là pour rassembler largement,
08:33 on est là pour dire qu'on veut être en tête,
08:35 pour envoyer un message très clair à Emmanuel Macron,
08:37 et pour ça, effectivement, le seul vote utile,
08:39 c'est celui de Jordan Bardella, de la liste qu'il conduit,
08:41 parce que les autres vont faire un peu de figuration.
08:43 Or, il y a urgence.
08:45 On ne peut plus faire de politique en faisant de la figuration aujourd'hui.
08:47 - Donc ce sont des figurants, si j'ai bien compris,
08:49 à reconquête. - En tout cas, ils témoignent.
08:51 - Oui, ce sont des témoins.
08:53 - Ils ne viennent pas pour gagner, on le voit bien.
08:55 - Ils sont fort de mépris, un peu, non ?
08:57 - Pas du tout, pas du tout.
08:59 Je ne méprise jamais les gens qui s'engagent en politique,
09:01 mais force est de constater que ceux qui font
09:03 la course en tête, c'est le Rassemblement National
09:05 depuis longtemps, que ceux qui ont un discours,
09:07 je crois, le plus proche des préoccupations des Français,
09:09 sur le pouvoir d'achat, sur le... - C'est une épine dans le pied
09:11 du Rassemblement National d'avoir cette liste reconquête ?
09:13 - C'est, je crois, surtout une épine dans le pied
09:15 des Républicains, puisque j'ai cru comprendre
09:17 que Marion Maréchal s'attaquait à l'électorat
09:19 des Républicains,
09:21 qui a le plus voté pour Éric Zemmour,
09:23 il suffit de regarder où ça a voté Zemmour,
09:25 à Nuis-sur-Seine, à Boulogne-Billancourt, à Paris 16ème,
09:27 etc. Donc ce n'est pas le vote populaire,
09:29 c'est un vote des Républicains,
09:31 - C'est le vote des plus riches ?
09:33 - Oui, bien sûr, il y a des gens
09:35 beaucoup plus aisés, CSP+,
09:37 qui votent Zemmour, ce n'est pas un vote populaire, le vote Zemmour.
09:39 - Bien, Jordan Bardella,
09:41 Marine Le Pen, Marine Le Pen, Jordan Bardella,
09:43 aucune rivalité, pour l'instant,
09:45 mais pour 2027,
09:47 est-ce qu'il n'y a pas
09:49 un risque ? Imaginons que
09:51 les sondages donnent
09:53 Jordan Bardella devant Marine Le Pen
09:55 un an avant.
09:57 - Vous savez, je... - C'est clair, les choses sont claires.
09:59 - Oui, les choses sont assez claires, parce que...
10:01 - Ce sera Marine Le Pen la candidate.
10:03 - Ah bah, tous nos efforts, tout notre travail,
10:05 tout ce que nous entreprenons, a vocation
10:07 à amener Marine Le Pen à l'Elysée. Tout ce que
10:09 fait Jordan Bardella et le Rassemblement
10:11 National, a pour objectif d'amener Marine Le Pen
10:13 son programme et ses idées
10:15 à l'Elysée. Marine Le Pen, aujourd'hui,
10:17 elle a une expérience, elle a une surface,
10:19 elle a une vision des choses, non seulement
10:21 sur les analyses qu'elle a faites depuis longtemps, mais aussi
10:23 sur les propositions pour résoudre
10:25 les problèmes des Français, qui est unanimement reconnue.
10:27 Puis elle a cette solidité,
10:29 elle est tombée, elle s'est relevée,
10:31 elle a fait preuve de résilience,
10:33 et elle a, je crois, aujourd'hui
10:35 l'expérience nécessaire
10:37 pour pouvoir conduire
10:39 de façon apaisée
10:41 les affaires de l'État. Oui, je crois qu'effectivement,
10:43 elle est la plus en capacité de le faire.
10:45 - Donc aucune rivalité ? - Non, mais une belle complémentarité.
10:47 - Bien. Est-ce que Jordan Bardella se rendra
10:49 à la prochaine invitation du Président de la République ?
10:51 - En général,
10:53 lorsqu'on est invité, on répond. Moi, je serai
10:55 jeudi matin
10:57 chez Elisabeth Borne,
10:59 à la demande d'Elisabeth Borne qui nous reçoit
11:01 pour représenter Marine Le Pen et le Rassemblement
11:03 National, mais en général,
11:05 là où nous sommes invités, nous venons
11:07 parce que nous pensons que c'est là où nous pouvons exprimer
11:09 nos idées. - Donc il ira ?
11:11 - Il ira, mais attention,
11:13 pas ad vitam aeternam, je veux dire, si c'est
11:15 tout simplement pour répéter à chaque fois le même cirque
11:17 pendant 12 heures et faire un
11:19 jeu de communication du Président
11:21 de la République, ça trouvera à un moment
11:23 ses limites. Donc aujourd'hui,
11:25 nous sommes capables d'aller exprimer
11:27 nos idées partout où on nous invite. Il faut que ce soit
11:29 autre chose que de la com'. - Alors, j'ai lu,
11:31 comme vous, la lettre du Président
11:33 de la République, l'immigration sera traitée au Parlement
11:35 dès cet automne, projet de loi,
11:37 vous le savez, tout le monde le sait, on l'attend
11:39 d'ailleurs ce projet de loi, et d'autre part
11:41 à travers la question du référendum et des changements
11:43 de constitution éventuels. Voilà ce qu'il
11:45 écrit. - Oui.
11:47 - Comment reprenez-vous là-bas le bon ?
11:49 - Vous savez que l'article 11
11:51 permet ce référendum
11:53 sur l'immigration. En tous les cas,
11:55 l'article 11 dit que ça ne traite que des
11:57 affaires économiques et sociales du pays, on est vraiment
11:59 au cœur de l'économique et du social.
12:01 - Sauf qu'il faut changer la constitution. - Alors il faut
12:03 changer la constitution pour... - Pour réunir le Parlement.
12:05 - Oui, pour insérer le fait que la constitution
12:07 française d'ailleurs soit supérieure au traité,
12:09 c'est ce que nous plaidons
12:11 depuis très longtemps.
12:13 Est-ce que ce texte va finalement un jour arriver
12:15 sur l'immigration, va arriver
12:17 devant le Parlement ? Qu'y aura-t-il
12:19 dans ce texte ? Quelle est la volonté du président de la République
12:21 réellement ? On voit bien que sa majorité
12:23 est très divisée là-dessus. Moi je crois
12:25 qu'à la fin, le président de la République est prisonnier
12:27 du "en même temps". Et sur l'immigration,
12:29 le "en même temps" il est mortifère. Vous ne pouvez
12:31 pas ouvrir de nouvelles voies d'immigration
12:33 et demander plus de fermeté. - Mais Sébastien Genut,
12:35 j'ai écouté hier Éric Zemmour qui dit
12:37 "il faut interdire l'immigration".
12:39 Est-ce sérieux ?
12:41 - Non mais écoutez, ce qu'il faut
12:43 c'est drastiquement
12:45 faire baisser l'immigration dans
12:47 notre pays. On ne peut pas recevoir 470 000
12:49 personnes par an, c'est absolument inabordable.
12:51 Il faut totalement combattre
12:53 l'immigration illégale, faire baisser
12:55 le nombre d'étudiants étrangers
12:57 qui ne repartent pas chez eux. Donc il y a beaucoup de choses.
12:59 Interdire l'immigration,
13:01 présentée comme cela, n'est pas
13:03 évidemment totalement sérieux.
13:05 Même s'il y a une marge
13:07 de manœuvre énorme entre ce qui se passe
13:09 aujourd'hui et puis ce que dit
13:11 de façon un peu caricaturale Éric Zemmour, qui visiblement
13:13 n'a pas bien réfléchi à la question.
13:15 Il y a l'immigration légale, il y a
13:17 les mineurs non accompagnés, il y a l'immigration
13:19 illégale et à chaque fois il y a des réponses
13:21 à apporter. Je vois que
13:23 Éric Zemmour n'a pas beaucoup réfléchi
13:25 parce qu'on ne traite pas l'immigration
13:27 illégale comme l'immigration des étudiants étrangers.
13:29 - Sébastien Genut,
13:31 s'il y a rétablissement de la double peine,
13:33 dans le projet de loi,
13:35 est-ce que vous le votez ?
13:37 Est-ce que vous pouvez vous opposer à cela ?
13:39 - Ce n'est pas un puzzle une loi.
13:41 Il y a des dispositions qu'on ne votera pas.
13:43 Ce type de dispositions,
13:45 on peut le voter. Mais à la fin,
13:47 si ce texte associe
13:49 à ce type de dispositions
13:51 l'ouverture d'une nouvelle voie d'immigration,
13:53 comme la régularisation de gens qui travaillent
13:55 de façon massive et
13:57 que cette voie d'immigration aboutira
13:59 évidemment à de plus en plus
14:01 d'étrangers supplémentaires qui trouveront
14:03 en cette voie la capacité à venir, on le votera pas.
14:05 - Donc aucune régularisation des
14:07 étrangers qui travaillent en France ?
14:09 - Non, en tous les cas, pas aujourd'hui.
14:11 - Quelles que soient les demandes
14:13 des patrons de PME que vous côtoyez régulièrement ?
14:15 - Non mais c'est... Il faut qu'on arrête de...
14:17 Oui, mais il faut qu'on arrête de présenter les choses
14:19 de façon aussi caricaturale. On nous a souvent
14:21 dit d'ailleurs qu'au Rassemblement National, on était
14:23 caricaturaux dans le passé. Aujourd'hui, je crois qu'on est
14:25 plutôt des gens pragmatiques et subtils.
14:27 On considère que le travail,
14:29 en tous les cas, les secteurs dans lesquels
14:31 il y a des pénuries, il est souvent lié
14:33 à la question salariale et à la question du logement.
14:35 Quand vous êtes payé 1200 ou 1300 euros
14:37 et que vous ne trouvez pas à vous loger à Paris,
14:39 vous n'allez pas devenir serveur dans un restaurant.
14:41 Donc la problématique, elle est là. Et c'est pas
14:43 parce qu'on va faire venir une main-d'oeuvre étrangère
14:45 qui permet d'avoir des bas salaires
14:47 qu'on résoudra le problème. Donc, attaquons-nous
14:49 au travail, au fait qu'il
14:51 rémunère bien, attaquons-nous aux politiques
14:53 du logement. Je vous rappelle que notre pays n'a jamais construit
14:55 si peu de logements et on aura
14:57 déjà résolu une partie de la difficulté.
14:59 - Sébastien Chenu, l'ABAIA,
15:01 cette loi de 2004
15:03 sur les signes religieux à l'école,
15:05 n'a pas été votée par le Front
15:07 National à l'époque et Marine Le Pen
15:09 l'a pensée inutile, elle l'a dit
15:11 d'ailleurs, c'est une loi inutile.
15:13 Elle paraît utile aujourd'hui.
15:15 - Oui, mais à l'époque, c'était il y a 20 ans,
15:17 moi je n'étais même pas au Rassemblement National
15:19 et puis elle n'était pas
15:21 tout à fait complète.
15:23 Je me rappelle que ça a donné lieu
15:25 à quelques débats. - Elle était inutile aujourd'hui.
15:27 - Je pense qu'aujourd'hui, l'interdiction de l'ABAIA
15:29 est effectivement nécessaire
15:31 et nous la réclamons depuis longtemps.
15:33 Mais, derrière ça,
15:35 on voit bien les problématiques
15:37 que ça peut soulever, qui sont parfois
15:39 d'ailleurs un peu anachroniques.
15:41 On nous parle de police
15:43 du vêtement, etc. Mais il y a une chose qui est plus simple,
15:45 c'est de mettre en place l'uniforme,
15:47 la tenue uniforme,
15:49 partout dans notre pays, dans les écoles et dans les collèges.
15:51 Ça va résoudre ces questions
15:53 d'importation du religieux dans l'école.
15:55 - Savez-vous ce que disait Marine Le Pen à l'époque ?
15:57 La démagogie, c'est de faire une loi.
15:59 À propos de cette loi de 2004.
16:01 - Oui, mais c'est ce que je vous disais, je crois que
16:03 elle n'était pas si large. - Cette loi
16:05 ne réglera aucun problème.
16:07 - Elle a d'ailleurs été complétée,
16:09 d'ailleurs, cette loi, permettant...
16:11 - Oui, mais à force de s'opposer
16:13 à tout, est-ce qu'on ne perd pas une partie de sa crédibilité ?
16:15 C'est la question que je veux vous poser.
16:17 - La preuve qu'on ne s'oppose pas à tout, puisqu'on propose...
16:19 Quand on propose la tenue uniforme,
16:21 qui je crois est plébiscitée par les Français,
16:23 qui je crois est soutenue d'ailleurs
16:25 par Brigitte Macron elle-même,
16:27 on propose, on trouve une solution
16:29 qui permet de faire baisser la tension,
16:31 parce que moi je n'oublie pas que ce sont les principaux
16:33 de collèges qui se retrouvent en première ligne
16:35 pour décider du port ou non de l'application
16:37 de cette loi. - Justement !
16:39 - Et dont l'est, à travers une proposition de loi
16:41 sur la tenue uniforme.
16:43 C'est ce que fait Louis Elio, d'ailleurs, à Perpignan.
16:45 Sur la base du volontariat, il va mettre en place...
16:47 - Proposé par le ministre de l'Education nationale.
16:49 - Je ne sais pas ce que propose Gabriel Attal.
16:51 - Il propose des expériences...
16:53 - Il propose des expériences, on va voir.
16:55 - Sur les tenues unies.
16:57 - Je n'ai pas vu dans quelle ville, en tous les cas,
16:59 là où il y a un maire rassemblement national à Perpignan,
17:01 cette expérimentation sur la base du volontariat,
17:03 avec le corps enseignant, avec les familles,
17:05 elle va se faire, ce qui permettra à chacun
17:07 de prendre ses responsabilités.
17:09 - Bien, l'essence très chère,
17:11 on en parlera tout à l'heure, entre 9h30 et 10h,
17:13 d'ailleurs avec vous tous, 0826 300 300,
17:15 l'essence très chère, prix très haut,
17:17 le monde,
17:19 le monde entier consomme de plus en plus de pétrole.
17:21 Que faire ?
17:23 Que faire ?
17:25 Je ne sais pas moi, une ristourne ?
17:27 Une ristourne, ça coûte
17:29 20 centimes, 12 milliards d'euros par an.
17:31 - C'est toujours très bizarre de...
17:33 de créer des chèques
17:35 pour compenser des taxes.
17:37 Je trouve qu'économiquement,
17:39 ces ordres de ristourne,
17:41 elles n'ont pas de sens. La preuve, à un moment,
17:43 c'est que les gens touchent à leur faim,
17:45 elles sont souvent mal calibrées,
17:47 il y a des gens qui auraient le droit qu'ils ne la touchent pas,
17:49 des gens qui n'y auraient pas le droit qu'ils la touchent,
17:51 donc en général, ces histoires de chèques et de ristourne,
17:53 ça tombe mal. Le problème, c'est que les Français
17:55 se retrouvent toujours avec une essence qui aujourd'hui
17:57 avoisine les 2 euros. On voit des stations
17:59 d'essence d'ailleurs dans le pays, sur l'autoroute,
18:01 qui sont à 2,10, 2,15, 2,23,
18:03 moi j'ai pris de l'essence à 2,23 sur l'autoroute,
18:05 donc on voit bien, et les Français
18:07 sont pris à la gorge parce que beaucoup ont besoin,
18:09 moi je le vois à Denain
18:11 dans le Nord, quand vous devez aller travailler dans le Valenciennois,
18:13 vous avez besoin de votre voiture, quand vous devez aller
18:15 travailler dans le Camp Brésil, vous avez besoin de votre voiture.
18:17 Donc, nous, on demande une baisse
18:19 des taxes de l'État,
18:21 une baisse de la TVA sur l'essence
18:23 à 5,5%. - Elle est à 20%.
18:25 - C'est beaucoup plus
18:27 intelligent et c'est une mesure pérenne.
18:29 Tout comme on demande 0%
18:31 sur les produits de première nécessité,
18:33 sur une gamme de produits dits de première nécessité,
18:35 dans les hypermarchés.
18:37 C'est ce qu'a fait le Portugal. - Vous faites votre plein
18:39 en Belgique ? - Ah non, pas du tout.
18:41 - Non, je dis ça comme ça parce que
18:43 beaucoup d'habitants du Nord
18:45 vont en Belgique pour faire
18:47 le plein, et inversement,
18:49 beaucoup de Belges viennent en France pour faire leur course.
18:51 Parce que ça coûte moins cher en France
18:53 dans les hyper qu'en Belgique.
18:55 - Oui, mais non, je fais toujours le plein en France, je n'ai jamais fait une seule fois...
18:57 - Non, je dis ça parce qu'on dit toujours que la France est le pays
18:59 le plus cher du monde, mais...
19:01 - Je n'ai jamais fait le plein une seule fois en Belgique, d'ailleurs,
19:03 j'ai réfléchi au moment où vous me le dites, mais ça ne m'est pas arrivé.
19:05 Mais simplement,
19:07 je pense qu'il faut des mesures qui, dans le temps,
19:09 tiennent. Quand vous voyez que le Portugal
19:11 baisse la TVA à 0%
19:13 sur les produits de première nécessité,
19:15 ça a entraîné une baisse des prix.
19:17 Et il reconduit ces jours-ci... - Des prix qui remontent
19:19 au Portugal. - Ils ont baissé
19:21 jusqu'à présent. Et ils reconduisent d'ailleurs
19:23 cette TVA à 0% sur les produits de première nécessité
19:25 depuis la semaine dernière.
19:27 - Mais la TVA est à combien
19:29 sur les produits de première nécessité en France ?
19:31 - La TVA, aujourd'hui... - Elle est à combien ?
19:33 - Elle est à...
19:35 Ecoutez, vous me piégez
19:37 parce que j'ai à dire une bêtise. - Je ne vous piège pas, je vous pose une question.
19:39 Puisque vous me dites, il faut mettre la TVA à 0.
19:41 - Je crois qu'elle est à 8,5.
19:43 - Vous me dites, on va mettre la TVA à 0,
19:45 et vous ne savez pas
19:47 quelle est la TVA en France. - Oui, je viens de vous le dire.
19:49 - C'est parce qu'il y a un cheminot, elle n'est pas à 8%. - Je crois qu'elle est à 8,5
19:51 sur les produits de première nécessité. - Non ?
19:53 - Elle est à combien ? - Ah ben, moi, je vais vous le dire,
19:55 elle est à 5,5. - Pas sur tous ?
19:57 - Pas sur la plupart des produits de première nécessité.
19:59 - Pas sur tous, sur la plupart, elle est à 5,5.
20:01 - Ah oui, non mais... - Non mais c'est les produits essentiels.
20:03 - Mais nous, on la propose à 0%.
20:05 - Pardon, mais les produits essentiels.
20:07 - Quand je vous dis 8,5, vous me dites 5,5,
20:09 on est dans la même marge, dans la même gamme.
20:11 - Parce que vous ne savez pas. - Parce que je vous dis 8,5, je vous dis pas.
20:13 - Non mais ce que je ne comprends pas chez les politiques,
20:15 Sébastien Chenu, je vais être assez dur, ce que je ne comprends pas
20:17 chez la politique, c'est que vous demandez
20:19 de baisser la TVA à 0, vous ne savez même pas
20:21 à quel taux elle est. - Je vous ai dit qu'elle était à 8,5,
20:23 je vous ai dit à 5,5, je vous dis ça dépend des produits.
20:25 Et on propose qu'elle soit à 0%.
20:27 - Ça fait combien d'économies ?
20:29 - Ça veut dire que, vous me faites faire des calculs,
20:31 vous n'avez pas besoin de me piéger
20:33 comme un enfant devant un maître d'école
20:35 qui va me faire faire... - Mais c'est pas que...
20:37 - Non mais ce n'est pas ça l'important.
20:39 - Oui, c'est quoi ? - Jean-Jacques Bourdin, vous vous trompez en revanche.
20:41 C'est que la TVA, elle touche tout le monde.
20:43 Non mais là, vous vous trompez considérablement, la TVA,
20:45 elle touche tout le monde, quels que soient
20:47 ses revenus. Donc ça veut dire que le coût
20:49 du panier pour un ménage
20:51 qui est dans la difficulté, il est beaucoup plus important
20:53 avec une TVA à 5,5 ou à 8,5
20:55 que lorsqu'il est à 0%.
20:57 Il impacte beaucoup plus fortement les ménages...
20:59 - Mais est-ce que ce n'est pas un impôt injuste d'ailleurs la TVA ?
21:01 - C'est un impôt injuste, c'est pour ça qu'on la propose
21:03 à 0%
21:05 pour les produits de première nécessité.
21:07 Parce qu'on sait que, comme pour l'essence, ça touche
21:09 beaucoup plus les ménages
21:11 qui sont dans la difficulté que les ménages qui ont les moyens.
21:13 Donc c'est pour ça, que c'est sur ça qu'il faut faire des efforts.
21:15 Mais là encore,
21:17 ce sont des mesures qui sont pérennes dans le temps.
21:19 Et c'est là où il y a un intérêt,
21:21 c'est que ce ne sont pas des gadgets...
21:23 Vous me dites "vous ne savez pas exactement
21:25 le taux de la TVA sur les produits de première nécessité".
21:27 - Oui, je vous dis ça, mais on ne va pas assez attarder.
21:29 - À trois points près, d'accord. Je ne vous ai pas dit que c'était à 20% non plus.
21:31 - Non, heureusement.
21:33 - Bien sûr. Donc ce qu'on sait,
21:35 c'est que ce sont les ménages dans la difficulté
21:37 qui sont les plus impactés.
21:39 Donc c'est eux qu'il faut aider aujourd'hui.
21:41 - Tout le monde est bien d'accord.
21:43 - Oui, mais ce n'est pas ce qui se passe aujourd'hui, puisque le gouvernement
21:45 n'entreprend pas ces politiques-là.
21:47 - Est-ce qu'en sifflant le président de la République,
21:49 on siffle la République ?
21:51 - Moi je déteste
21:53 le fait de siffler,
21:55 d'insulter
21:57 les représentants qui ont été élus.
21:59 Moi je combats Emmanuel Macron, il a été élu,
22:01 et je trouve que ça n'a pas beaucoup de sens de le siffler
22:03 lorsqu'il est là. Mais ça dit quelque chose.
22:05 Ça dit quelque chose du pays.
22:07 C'est un sondage grandeur nature.
22:09 Emmanuel Macron, s'il se fait siffler,
22:11 c'est qu'effectivement, les Français
22:13 considèrent qu'il l'est très très mal.
22:15 - Une question. Quel
22:17 féminin, quel ou quel
22:19 masculin responsable politique ne serait pas
22:21 sifflé par une partie du public
22:23 d'un stade de 80 000 places ?
22:25 Vous en connaissez un, vous ?
22:27 - J'ai le sentiment en tous les cas que lorsque Marine Le Pen se balade,
22:29 elle est loin de ne pas siffler.
22:31 - Elle n'est jamais sifflée ? - Non, elle n'est jamais sifflée.
22:33 - Parce qu'elle se balade auprès de partisans ?
22:35 - Non, je l'ai accompagnée partout en France, et je veux dire que
22:37 l'accueil qui lui est réservé est plutôt
22:39 bienveillant. Mais c'est vrai que
22:41 les Français ont souvent
22:43 détestent leur politique.
22:45 Mais pourquoi ? Parce que leur politique leur
22:47 vante depuis 30 ans le fait qu'ils vont leur changer
22:49 la vie, et que depuis 30 ans, ils mènent les mêmes politiques.
22:51 Sarkozy, Hollande,
22:53 Emmanuel Macron mènent les mêmes politiques néolibérales
22:55 avec la même absence de
22:57 résultats. Donc par conséquent,
22:59 les Français expriment
23:01 un mécontentement parce qu'on leur a fait croire
23:03 qu'on allait prendre des chemins différents, et que ces
23:05 chemins mènent toujours au même endroit.
23:07 Moi je crois que la restauration du politique
23:09 et de la confiance qu'on peut avoir en politique,
23:11 c'est l'honnêteté intellectuelle. Quand
23:13 Marine Le Pen fait preuve de cette
23:15 honnêteté intellectuelle, et bien,
23:17 elle est plus populaire qu'un Emmanuel Macron
23:19 qui avait promis la Start-up Nation,
23:21 qui avait promis la croissance,
23:23 qui avait promis les libertés,
23:25 etc., et qui nous montre chaque jour
23:27 qu'il est à l'opposé de tout cela.
23:29 - Merci d'être venu
23:31 nous voir Sébastien Chenu. Merci.
23:33 Il est 8h57, vous êtes sur
23:35 Sud Radio. Vous n'hésitez pas,
23:37 0826 300 300.

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