Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Véronique Jacquy est avec nous, Louis Duragonnel, Gilles-William Goldadel et Georges Fenech,
00:06 qui a publié "L'Ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques,
00:10 c'est dans les meilleures ventes".
00:11 Et on vous félicite, ce qui est absolument formidable, c'est que personne sur le service
00:16 public ne vous a reçu.
00:18 Même Le Monde n'en a évidemment pas parlé, d'habitude il parlait de vos bouquins.
00:22 C'est dans l'air, bien évidemment pas.
00:24 Madame Célamé, non.
00:25 France Inter, non.
00:26 C'est ça qui est formidable aujourd'hui.
00:28 Je suis blacklisté, je ne sais pas pourquoi.
00:30 Moi non plus, j'arrive pas à comprendre.
00:32 J'essaye de comprendre pourquoi.
00:33 C'est formidable, ce monde est formidable.
00:35 Peut-être des vérités qui dérangent ?
00:37 Mais non, les journalistes sont des militants aujourd'hui.
00:39 C'est absolument, c'est vraiment, c'est…
00:40 Comme les juges.
00:41 On est dans un…
00:42 C'est les mêmes sociologiques.
00:43 Georges Fenech, Georges Fenech, c'est le monsieur qui passe à CNews.
00:46 Non.
00:47 Ouais.
00:48 Blacklisté.
00:49 Bon, on essaye d'avoir un peu de continuité sur les sujets d'un jour à l'autre.
00:53 On a beaucoup parlé du syndicat de la magistrature qui sera présent à la fête de l'Humanité.
00:57 Ce qui nous avait surpris et pourquoi pas choqués.
01:00 Avec des tables rondes sur les violences policières.
01:03 Et on avait interpellé le ministre de la Justice, le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
01:08 Réponse extraordinaire.
01:10 Alors là, franchement, vous allez écouter.
01:12 On a parfois dit du mal de monsieur le ministre,
01:15 mais je trouve qu'il y a un peu de fermeté dans ce gouvernement en ce moment,
01:18 monsieur Attal, monsieur le garde des Sceaux.
01:21 Je ne sais pas ce qu'il s'est passé durant l'été,
01:23 mais manifestement, ils ont compris quelque chose.
01:25 Écoutons Éric Dupond-Moretti sur le syndicat de la magistrature.
01:30 Je suis pour ne rien vous cacher excédé.
01:36 Je pense que le syndicat de la magistrature n'a pas pris la mesure
01:42 de ce pathétique événement qu'était le mur des cons.
01:46 D'ailleurs, il faut dire qu'il n'y a pas eu de sanctions disciplinaires.
01:50 Et depuis que je suis ministre, j'assiste impuissant à un certain nombre de dérapages.
01:57 Le syndicat de la magistrature conteste une décision du Conseil d'État.
02:02 Le Conseil d'État a abdiqué.
02:05 Voilà comment s'exprime le syndicat de la magistrature.
02:08 Le syndicat de la magistrature conteste une décision rendue par la Cour de cassation.
02:12 La Cour de cassation ne dit pas le droit.
02:15 Le syndicat de la magistrature intervient dans les choix démocratiques de nos compatriotes.
02:21 L'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, pour dire que c'est un deuxième tour de cauchemar.
02:28 Le syndicat de la magistrature a pris fait et cause pour les émeutiers.
02:34 Que ce soit à Sainte-Soline ou après la mort dramatique du jeune Nael.
02:38 D'ailleurs, le syndicat de la magistrature a dit que ce n'était pas à la justice de rétablir l'ordre.
02:43 Et moi, je pense le contraire.
02:45 Et je veux à cet instant rendre hommage à tous les magistrats qui se sont investis pendant plus d'une semaine à la suite des émeutes,
02:53 jour et nuit, pour que l'ordre républicain soit rétabli.
02:58 Et puis je veux profiter de votre question, Monsieur, pour dire très clairement les choses.
03:03 Je ne veux pas, je ne voudrais pas que nos compatriotes fassent un certain nombre d'amalgame.
03:11 Le syndicat de la magistrature, ça n'est pas la justice.
03:15 Le syndicat de la magistrature, ça n'est pas loin, sans faux, l'ensemble de la magistrature.
03:20 Et voyez, ce message brouille les choses.
03:24 Table ronde à la fête de l'humanité, pourquoi ?
03:29 Pour critiquer le travail des forces de sécurité intérieure ?
03:33 Mais, pardon, qu'est-ce que nous voulons ?
03:39 Moi, je suis fier que les magistrats de ce pays aient répondu avec fermeté aux émeutiers.
03:45 On a, dans un temps record, rétabli l'ordre républicain.
03:49 C'est cela que les Français attendent.
03:52 Deux choses avant de vous donner la parole.
03:54 Le syndicat de la magistrature, on en parle depuis trois jours,
03:57 je mets au défi quiconque, sur un autre média, d'en avoir entendu parler.
04:03 Personne n'en a parlé.
04:06 S'il répond, c'est parce que nous en avons parlé.
04:09 Autrement, il ne dirait rien.
04:11 Première chose, et ça c'est quand même important, vous ne l'avez entendu nulle part.
04:15 Ni à France Inter, évidemment, ni dans les grands journaux, nulle part.
04:19 Il n'y a pas un papier là-dessus.
04:21 Et parce que, sans doute nous en parlons, ça oblige le ministre à sortir du bois.
04:26 Et la réponse qui est formidable.
04:28 Mais il a lu votre bouquin, manifestement, puisqu'il dit exactement ce que vous dites.
04:30 Je suis en train de me poser la question, mais Pascal, je vais vous dire une chose.
04:34 Je suis content d'avoir vécu aussi longtemps pour avoir entendu ce que je viens d'entendre.
04:43 Je ne pensais pas que j'entendrais de mots vivants.
04:45 Je vous assure.
04:47 Non, non, non, je vous assure.
04:49 Je pense que depuis Robert Badinter, en passant par Elisabeth Kigou,
04:53 en passant par Christiane Dobira, en passant par Nicole Belloubet,
04:57 ça doit quand même remuer.
04:59 Parce que Éric Dupond-Moretti est un homme de gauche.
05:02 Et toute la gauche s'est appuyée depuis quatre décennies sur non pas un syndicat de justice.
05:08 J'ai entendu ça, ce n'est pas la justice.
05:10 Il a raison.
05:11 C'est un syndicat de révolutionnaires en robe qui veut effectivement mettre à bas l'institution judiciaire.
05:18 Et avoir entendu ça aujourd'hui de la bouche d'Éric Dupond-Moretti,
05:22 je me dis que peut-être tout n'est pas perdu.
05:25 Mais maintenant, une fois qu'il a dit ça,
05:27 alors que le syndicat va aller à cette fête de l'Huma pour critiquer les violences policières, etc.
05:33 Moi, j'attends des actions.
05:35 Qu'est-ce qu'il entend faire pour que ces magistrats militants respectent leur statut d'indépendance ?
05:43 Il dit qu'il est impuissant, qu'il regarde impuissant.
05:44 Vous savez qu'il y a des commissions disciplinaires pour ça.
05:47 Non mais franchement, on a laissé faire depuis quatre décennies des juges.
05:51 D'accord mais…
05:52 Voilà.
05:53 Plusieurs choses.
05:55 Première, c'est effectivement la première fois qu'un garde des Sceaux
05:59 s'exprime avec une telle liberté contre le syndicat de la magistrature.
06:04 Deuxièmement, je ne suis pas étonné que même l'homme de gauche Dupond-Moretti
06:10 parle ainsi parce que, en tant qu'avocat, c'était loin d'être une serpillère,
06:16 et c'est pourquoi je l'ai toujours considéré comme un ami,
06:19 lorsqu'il s'adressait à des magistrats qui n'étaient pas convenables.
06:23 Donc ça ne m'étonne pas de lui.
06:25 Troisièmement, ce combat-là contre le syndicat de la magistrature,
06:28 c'est le combat de Georges Fenech depuis des années,
06:31 et c'est également mon combat, c'est moi qui ai fait condamner
06:35 la présidente du syndicat de la magistrature dans l'histoire du Mur des cons,
06:40 où ils s'en prenaient même à des parents d'enfants assassinés.
06:45 Mais je suis obligé de vous répéter que même le parquet,
06:50 pas seulement le conseil supérieur de la magistrature
06:53 qui avait refusé de condamner la présidente,
06:57 mais même le parquet avait souhaité jusqu'au bout sa relax.
07:02 Donc c'est un jour effectivement important de libération de la parole.
07:07 C'est un jour formidable.
07:08 La parole était plutôt institution judiciaire via avocat et ancien magistrat,
07:13 je ne sais pas si vous avez quelque chose à ajouter.
07:15 Moi je répète ce qui me paraît très important,
07:17 et on le mesure tous les jours désormais,
07:19 l'influence de notre média, je le dis modestement ainsi,
07:23 nous tous, vraiment, sur la politique aujourd'hui.
07:29 C'est très intéressant ce qui est en train de se passer.
07:32 C'est que d'abord les gens sont en train de se détourner des médias dit traditionnels,
07:36 parce qu'ils ont compris que il se passe là-bas, il ne se passe rien.
07:41 Et on arrive sur des médias et les lignes bougent,
07:46 parce qu'un média, tous ensemble, ici sur cette chaîne,
07:50 avant dit cela, c'est pour ça qu'on influence aujourd'hui CQFD.
07:54 Et ce n'est pas d'être prétentieux de dire ça,
07:57 croyez-moi, ce n'est pas du tout dans cet esprit-là.
07:59 Je trouve que c'est intéressant simplement de faire progresser les idées.
08:02 Pour la vérité, tout simplement.
08:04 Moi ce qui me choque, vraiment, deux remarques,
08:06 une sur le fond, une sur la forme.
08:08 Sur le fond, pendant des années et des années,
08:11 on nous expliquait qu'à chaque fois les policiers étaient extrêmement durs
08:16 avec les magistrats dans le débat public,
08:18 et que les magistrats eux ne se défendaient pas,
08:20 et que les syndicats de policiers leur sonnaient tout le temps la charge,
08:23 et que c'était totalement déséquilibré comme combat.
08:26 Là, on a quand même la démonstration par A+B
08:28 qu'un syndicat de magistrats veut régler son compte à la police.
08:32 Parce que quand vous participez, que vous êtes magistrat,
08:34 à une table ronde sur les violences policières, c'est exactement ça.
08:37 Et ensuite sur la forme, et je pense que la forme,
08:39 vous l'avez un peu dit, est aussi importante que le fond,
08:41 le sujet c'est que, là il y a pour la première fois un garde des Sceaux
08:45 qui le dit, et au sein de la Macronie, il y avait très peu de gens qui le disaient.
08:48 Moi je me souviens, je l'aime beaucoup,
08:50 l'ancien caster Florian Bachelier qui en parlait beaucoup,
08:53 et j'espère de tout cœur que ce qu'a dit Éric Dupond-Moretti fera des petits,
08:58 parce qu'il ne faut pas qu'il reste seul.
09:00 Ce qui est intéressant, alors j'ai dit tous les médias,
09:03 peut-être que Sud Radio, vous étiez ce matin à Sud Radio,
09:05 il est possible que Sud Radio, j'oublie parfois Sud Radio,
09:07 ait parlé du syndicat de la magistrate.
09:09 - Ah mais j'étais chez eux ce matin.
09:11 - Oui, mais c'est possible qu'eux l'aient évoqué.
09:13 Bon, puisque nous parlons des magistrats,
09:16 je voudrais vous faire écouter simplement Jean-François Bonnert,
09:19 il était ce matin, c'est assez drôle d'ailleurs,
09:21 il était ce matin sur RTL.
09:23 Bon, et puis on lui dit, est-ce que Nicolas Sarkozy est harcelé ?
09:28 Bon, il répond non, pas du tout,
09:30 mais dans sa réponse il dit qu'il y a 100 magistrats qui ont travaillé.
09:33 - Dites-lui Jean-François Bonnert. - Comment ?
09:35 - Le procureur national financier. - Dites-le.
09:38 - Excusez-moi. - Le PNF.
09:40 - Effectivement, du PNF, un des procureurs.
09:42 Et ce qui est drôle, effectivement, c'est que lui-même, dans sa réponse,
09:45 il dit qu'il y a 100 magistrats qui ont enquêté
09:48 sur toutes les affaires de Nicolas Sarkozy.
09:50 Pour le moment, il y en a trois, l'affaire Bismuth,
09:53 l'affaire Big Malion et puis l'affaire Libyenne.
09:57 Bon, sur un total d'affaires où on a cherché tout et sans rien trouver jamais.
10:03 Donc je vous propose d'écouter ce que dit M. Bonnert,
10:07 et c'est assez intéressant, et puis chacun se fait son opinion.
10:10 - Ce n'est pas la première fois que le PNF est critiqué.
10:13 On se souvient de François Fillon qui avait dénoncé pendant la campagne de 2017 un cabinet noir.
10:18 Comment vivez-vous ces critiques, ces attaques ?
10:20 - Nous les vivons d'autant plus mal, mais nous nous y attendons et nous nous y préparons.
10:25 Mais nous la vivons d'autant plus mal qu'elle est infondée
10:29 et que quelque part on sait bien que quand on se lance dans des procès comme ceux-là,
10:35 la grande stratégie de défense, c'est évidemment pour la défense d'attaquer l'accusateur.
10:43 Et c'est précisément ce qui se produit là, ce qui s'était déjà produit lors du procès Bismuth,
10:49 où on a fait d'abord le procès du PNF, évidemment pour éclipser le procès du principal prévenu.
10:56 Donc ces attaques sont d'autant plus injustifiées que nous nous attachons à faire un travail de vérité,
11:03 de rechercher la vérité judiciaire.
11:06 Et je dirais que quand on voit, j'ai regardé ces derniers jours,
11:11 le nombre de magistrats qui se sont penchés sur les différentes affaires qui concernent notamment M. Nicolas Sarkozy,
11:18 on en arrive à près d'une centaine de procureurs, de juges, de juges d'instruction, de magistrats d'appel,
11:26 de magistrats de la Chambre criminelle de la Cour de cassation.
11:29 Si là vous allez chercher un gabinet noir, il va falloir se lever tôt.
11:33 Une centaine, mais lui dit à l'arrivée "peu de condamnations".
11:36 Pour le moment, on verra quand même qu'il a été condamné à deux reprises,
11:41 dans l'affaire Bismuth en première instance et en appel.
11:44 L'affaire n'est pas définitive puisqu'il se pourvoit en question.
11:48 Pour l'affaire Bigmalion, il a été condamné en première instance.
11:51 L'affaire va être jugée en appel dans deux mois.
11:53 Donc il y a quand même un processus là qui est en cours.
11:56 Je crois qu'on peut se donner rendez-vous d'ici quelques mois et refaire le point.
12:01 Et on verra à ce moment-là ce qu'il en est.
12:03 Il est génial ce monsieur Bonnert.
12:05 Parce qu'il dit "non, il n'y a pas d'acharnement".
12:07 Il y a quand même une centaine de magistrats.
12:09 Regardez le PNF, parce que l'affaire Bismuth, c'est quand même un avocat qui parle à son client.
12:15 Le PNF n'est pas fait à priori pour ça.
12:17 Le PNF a été créé chargé de traquer la grande délinquance économique et financière.
12:22 L'affaire Bismuth.
12:23 Mais on met 100 magistrats là-dessus.
12:25 Bon, alors après je fais le lien avec ce qu'on a écouté avant.
12:28 Quand on a écouté le garde des Sceaux parler des magistrats et qu'on entend ça,
12:32 on peut avoir un peu de défiance, disons-le, sur la manière dont sont traitées certaines affaires.
12:38 Mais le PNF n'a toujours pas parlé.
12:39 Oui, le PNF a été créé du temps de François Hollande.
12:42 Effectivement, au départ pour traquer la grande délinquance.
12:44 On a vu qu'on aurait pu faire son procès dès l'affaire Fillon.
12:47 Puisque vous avez largement franchi les lignes rouges.
12:49 C'est absolument scandaleux.
12:51 Moi, quand je l'entends parler, on sent qu'il y a une jubilation à traquer tout ce qui pourrait faire tomber Nicolas Sarkozy.
12:57 Alors on peut dire que c'est souvent un fantasme de la droite de vouloir chercher un cabinet noir,
13:01 qui sans doute n'existe pas.
13:02 Mais on voit que tous les magistrats, en tout cas la plupart, sont à gauche.
13:06 Et on a vu Éric Dupond-Moretti qui a dit, en parlant du syndicat de la magistrature,
13:11 "Ce n'est pas la justice".
13:13 Donc si on se dit qu'au sein du PNF, il y a des gens qui sont encartés,
13:17 comme ceux qui sont au syndicat de la magistrature,
13:19 on imagine bien quand même de quelle façon ils rendent la justice.
13:21 Ce n'est pas franchement mirobolant pour les Français,
13:25 quand on voit les drames qu'il y a à juger en ce moment.
13:27 Il n'y a pas de cabinet noir.
13:29 Il y a un cabinet transparent.
13:31 Il y a un cabinet transparent qui montre son vrai visage aujourd'hui.
13:34 Et rappelez-vous quand Nicolas Sarkozy avait été mis en examen,
13:38 je vais dire son nom, par Madame Claire Thépeau,
13:41 membre du syndicat de la magistrature,
13:43 il s'est retrouvé devant un adversaire qui avait appelé avec le syndicat à le faire battre.
13:47 Donc si ce n'est pas un cabinet transparent, c'est quoi ça ?
13:50 C'est de la politique. Voilà ce qu'on pouvait dire sur ces deux sujets.
13:53 Il y a une ménifestation qui est prévue le 23 septembre,
13:57 organisée par la France Insoumise,
14:01 pour lutter ou manifester plus exactement contre le gouvernement.
14:07 C'est un appel à la marche,
14:10 avec beaucoup de tweets, notamment de la France Insoumise,
14:13 que vous pouvez voir, manifestement contre les violences policières,
14:17 prévues donc dans une cinquantaine de villes,
14:19 samedi 23 septembre, à l'appel d'une centaine d'organisations,
14:21 après des émutes urbaines de la fin de l'été.
14:24 Je vous propose d'écouter Jean-Luc Mélenchon,
14:26 parce que c'est vrai que Jean-Luc Mélenchon était
14:29 quasiment au deuxième tour de la présidentielle.
14:31 Ce n'est pas n'importe qui dans le paysage politique.
14:34 On peut dire beaucoup de choses d'Emmanuel Macron,
14:39 mais de le comparer à Pinochet,
14:42 ça me paraît quand même un petit peu excessif.
14:45 Eh bien c'est ce qu'a fait le leader maximum de la France Insoumise,
14:49 M. Mélenchon himself.
14:51 C'est sur la base du coup d'État de Pinochet
14:55 que les Chicago Boys ont pu commencer leurs expériences
14:58 sur le dos du peuple chilien.
15:01 Et que les ayant mené ensuite,
15:03 elles ont été répandues dans le monde entier.
15:06 Ce que nous sommes en train de célébrer,
15:08 c'est le début de notre propre lutte contre cette politique.
15:12 Et nous la continuons ici même,
15:14 contre ceux qui la prolongent,
15:16 qui s'appellent Macron, qui s'appellent Borde,
15:18 qui s'appellent comme ils veulent.
15:20 Ils ont pour nous le même visage bestial,
15:22 comme on sait à Santiago du Chili.
15:25 Donc je ne sais pas dans quel état nous allons tous terminer
15:29 du débat politique.
15:31 Mais est-ce que ça marche ou pas ?
15:33 Très sincèrement, alors,
15:35 il a plus d'expérience politique que celui qui vous parle,
15:39 mais très sincèrement,
15:41 j'ai du mal à comprendre cette expérience politique.
15:46 Je ne sais pas si vous avez des expériences politiques,
15:49 mais je ne sais pas si vous avez des expériences politiques.
15:52 J'ai du mal à comprendre cette fuite en avant
15:57 dans la logorée et dans l'extravagance verbale.
16:01 On sait déjà qu'il incarne d'une certaine manière
16:05 l'islamisme par pur électoralisme
16:08 et peut-être aussi par une sorte de sincérité.
16:11 - Il disait le contraire il y a 20 ans.
16:13 - Oui, mais il a pu évoluer au rythme des relations,
16:17 est-ce que je sais ?
16:19 - D'une autre part, on voit qu'il essaie de dépasser le PC
16:24 sur sa gauche.
16:26 C'est très clair, mais qu'est-ce que ça va lui donner
16:30 alors même qu'il est contesté par une partie de la gauche ?
16:34 Je vous avoue que peut-être que Louis,
16:37 qui est plus rompu à la politique que moi,
16:41 peut nous donner une clé d'explication.
16:44 Moi, j'ai l'impression que c'est suicidaire.
16:47 - Mais évidemment que ça marche auprès d'une niche
16:50 de gens ultra-radicalisés.
16:52 C'est assez étonnant, il y a des gens bourgeois,
16:55 des gens qui, sociologiquement, n'ont rien à voir
16:58 avec la cible électorale de Jean-Luc Mélenchon.
17:01 Mais il y a des signes qui montrent que ça craque
17:04 dans l'opinion publique.
17:06 Je m'appuie sur le sondage sur l'interdiction
17:09 de l'abaya dans les écoles.
17:11 Vous aviez plus de la moitié des électeurs
17:14 qui étaient dans l'abaya à l'école.
17:17 Ça montre qu'il n'est plus tellement en prise
17:20 avec une grande partie de sa base.
17:23 - Pourquoi ?
17:25 - Parce qu'il sait que c'est la course à la radicalité.
17:28 Plus vous êtes radical, plus on va peut-être
17:31 vous tendre le micro, on va vous écouter.
17:34 - Le FN a monté le Front National.
17:37 Dans un baromètre de libération sorti il y a 8 jours,
17:40 il y avait quand même 36% des gens qui jugeaient
17:43 le Front National. Sondage dans Libération.
17:46 - La déperdition d'un homme, c'est pathétique.
17:49 - Si Macron était Pinochet, je pense que
17:52 Jean-Luc Mélenchon serait en prison.
17:55 - Et puis c'est l'ami de Chavez.
17:58 Les références aux origines de Cuba...
18:01 Il faut balayer devant sa porte.
18:04 Toutes les références intellectuelles et politiques
18:07 de Mélenchon, ce sont soit des révolutionnaires
18:10 ou des gens qui ne sont pas dans la même situation.
18:13 - Il n'y a même plus de racisme policier.
18:16 - On est dans un délire verbal.
18:19 - Pour refermer le chapitre politique,
18:22 j'ai appris, je ne connaissais à peine son nom,
18:25 Michel Nogneau. Le Parti Socialiste annonce
18:28 la suspension à titre conservatoire du 1er secrétaire
18:31 fédéral de Côte d'Or, Michel Nogneau,
18:34 qui est également vice-président de la région
18:37 et avait révétéré un caractère raciste.
18:40 Il aurait répondu à une question de Mahamadou Sangaré,
18:43 élu municipal à Nevers, par "c'est bon pour toi,
18:46 baobab" lors d'une présentation du chantier de rénovation
18:49 d'une ligne ferroviaire à Infi dans la Nièvre
18:52 le 22 août dernier. Ce qui est intéressant,
18:55 c'est comment il s'est justifié, M. Nogneau.
18:58 Je n'avais pas forcément d'avis, sauf quand j'ai vu
19:01 comment il s'est justifié. J'ai compris qu'il racontait
19:04 qu'il s'est justifié en disant "je ne doute pas que les débats
19:07 contradictoires vont rétablir la vérité des faits, j'ai fait référence
19:10 à la tradition africaine des palabres autour de la baobab".
19:13 Donc là, j'ai compris, vous voyez, j'avais peut-être un doute.
19:16 Mais en fait, ils s'enfoncent là.
19:19 Je vais vous dire, ils sont très mauvais et très bêtes.
19:22 Bien souvent, ils sont très bêtes.
19:25 Et ils ont une capacité à prendre des gens pour des invités.
19:28 Donc je ne connais pas ce M. Nogneau, mais je ne doute pas
19:31 qu'il soit d'une intelligence très grande. Mais sa réponse est bête,
19:34 on va dire ça. Je ne doute pas, alors je répète ça, je ne doute pas
19:37 que les débats contradictoires vont rétablir la vérité des faits,
19:40 j'ai fait référence à la tradition africaine des palabres
19:43 autour du baobab. On était tout à l'heure dans le bureau.
19:46 Quand on a lu ça, mais tous ensemble, on a tous ri.
19:49 Comme vous riez là, tellement ce M. Nogneau,
19:52 il sera condamné pour propos racistes et ça lui apprendra.
19:55 On va marquer peut-être une pause.
19:58 On parlera de la messe parce que ça, ça va être un débat.
20:01 Croyez-moi, Emmanuel Macron, sa sainteté,
20:04 le pape François sera à Marseille le 22 septembre.
20:07 Et Emmanuel Macron sera présent, sans doute à la messe.
20:10 Ce n'est pas officiel encore.
20:13 Il l'accueille. Ce n'est pas officiel, mais on sait que le président viendra.
20:16 A 15h au Vélodrome. Ce qui est la moindre des choses,
20:19 comme je me souviens de Jacques Chirac accueillant, il n'était pas président
20:22 d'Armée, il était maire de Paris en 82, Jean-Paul II, c'était magnifique d'ailleurs.
20:25 Mitterrand à Lourdes avec Jean-Paul II.
20:28 Alors il y a une subtilité, c'est que Emmanuel Macron le reçoit
20:31 comme un chef d'État, parce qu'il est le chef d'État du Vatican,
20:34 et que bien entendu, lui veut s'imposer comme chef d'État français.
20:37 Mais le pape François, lui, ça ne l'intéressait pas. C'est pour ça qu'il a dit
20:40 "je viens à Marseille et pas en France". Parce qu'il ne voulait pas
20:43 que ce soit à la messe Emmanuel Macron. Il va participer à la messe.
20:46 En principe, oui. Emmanuel Macron va vouloir être à la messe.
20:49 Il sera à la messe. J'espère qu'il aura ce courage
20:52 de dire que ce pays s'appuie sur deux siècles
20:55 de tradition millénaire catholique.
20:58 J'espère qu'il aura le courage de ne pas se coucher
21:01 devant ceux qui souhaiteraient que la France n'ait commencé
21:04 qu'en 1789. Elle a une histoire.
21:07 Et puis qui mélange tout. La loi de 1905, c'est sur le financement du culte.
21:10 Ça n'empêche absolument pas le président d'aller à la messe.
21:13 On va en parler tout de suite après. La pause. Merci d'être de plus en plus présents.
21:16 Hier soir, vous étiez 800 000. Vraiment, on était première chaîne à fou.
21:20 Tellement loin devant.
21:23 On vous remercie. On revient dans une seconde.
21:27 Simon Guillin est là pour le rappel d'été de Simon.
21:33 On commence avec cette annonce de l'Agence du médicament.
21:36 Les tests médicaux utilisés pour dépister la trisomie 21
21:39 chez la femme enceinte subissent actuellement des difficultés d'approvisionnement.
21:43 L'Agence du médicament se dit à la recherche d'alternatives
21:46 pour garantir l'accès à ce dépistage. Une annonce qui intervient
21:49 dans un contexte où des pénuries frappent de plus en plus de médicaments en France.
21:53 Deux détenus de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis sont actuellement recherchés.
21:57 Ils se sont ébadés hier lors d'une sortie dans la forêt de Fontainebleau.
22:00 Ils participaient à une course à pied avec d'autres détenus ainsi que des encadrants.
22:04 L'enquête a été confiée à la gendarmerie d'Evry.
22:07 Et puis, c'est officiel. Marco Verratti au PSG s'est terminé.
22:10 L'emblématique milieu de terrain parisien s'est engagé à Al-Arabie au Qatar.
22:14 Après 11 saisons passées au Paris Saint-Germain, il a été poussé vers la sortie
22:17 par une direction lassée par ses blessures à répétition.
22:20 Dans un communiqué, son nouveau club précise qu'il s'est engagé pour trois ans.
22:24 Sûr et las, ne sont que la traduction d'une hygiène de vie qui n'est pas au rendez-vous.
22:29 Verratti, c'est vraiment un gâchis parce que c'est un joueur exceptionnel
22:32 qui a été très bon au PSG mais qui aurait pu être tellement meilleur.
22:36 Il a fait une saison exceptionnelle au Paris Saint-Germain.
22:39 Simon, vous êtes jeune, il n'y a qu'une question dans la vie.
22:42 Oui.
22:43 Aller au bout de son potentiel.
22:44 Oui.
22:45 Donc c'est tout.
22:46 Et lui, il n'est pas allé au bout de son potentiel.
22:48 Vous, vous irez au bout de votre potentiel.
22:51 C'est ça.
22:52 Énorme pression.
22:53 Qu'as-tu fait de ton talent ? Qu'as-tu fait de ton talent ?
22:56 Voilà, c'est ça ce qu'il faut, c'est aller au bout.
22:59 Autrement, lui, il est allé à…
23:01 Bon, on peut le comprendre, la vie est belle, il est riche, il a une jolie fille,
23:05 t'es à Paris, bon, ça lui suffit.
23:07 Bon, quand t'es champion, ça ne doit pas te suffire.
23:10 Des députés de la France Insoumise se sont indignés aujourd'hui
23:12 de la possibilité révélée par la Croix qu'Emmanuel Macron assiste à la messe géante du Pape
23:17 le 23 septembre au Stade Vélodrome.
23:19 Une information ni confirmée ni démentie par l'Élysée, pour le moment.
23:22 Non, elle n'est pas confirmée officiellement, elle le sera bientôt, mais…
23:25 Rien n'est décidé, a dit l'Élysée.
23:27 Bon, alors le programme du Pape, messe présidée par François,
23:30 visite à Marseille sur la question migratoire les 22 et 23 septembre au Stade Vélodrome.
23:34 60 000 places, je le rappelle.
23:36 Et alors, ce qui est intéressant, c'est les réactions de la France Insoumise.
23:41 Est-ce qu'on les a ces réactions ? Est-ce qu'on peut les montrer ?
23:44 Je demande à Benjamin Nau.
23:45 Le Pape est le bienvenu en France.
23:48 Le bienvenu, le bienvenu.
23:50 Son action pour les migrants en Méditerranée peut être décisive.
23:56 Macron tape l'incruste, sans respect pour sa propre fonction.
24:00 Les sifflets à la messe seront pour lui, pas pour le Pape.
24:02 C'est agréable, c'est respectueux pour le Président de la République.
24:05 Comportement antilaïque et hypocrite d'Emmanuel Macron.
24:07 Le Pape pro de l'accueil des réfugiés.
24:09 Les prières des croyants seront pour les migrants noyés.
24:11 Ces politiques néolibérales et migratoires.
24:14 Dieu sera-t-il dû ?
24:16 Maintenant, à vous, hypocrite.
24:17 - Je crois que c'est le pompon, celui-là.
24:19 - Dieu sera-t-il dû ?
24:20 Le Président de la République ne doit pas participer à une cérémonie religieuse.
24:23 Et pourquoi ?
24:24 La laïcité, c'est la séparation des Églises et de l'État.
24:28 Oui, ça n'a rien à voir.
24:29 Elle ne peut être variable selon les cultes.
24:31 Il comprend.
24:32 Bon, là encore, je ne suis pas sûr que ça soit...
24:35 - Un président qui allait tous les dimanches à la messe.
24:37 - Évidemment.
24:38 - Un président qui parlait de boule, il allait bien sur la messe.
24:40 - C'est très croyant, chacun.
24:41 Un chef d'État a le droit d'avoir...
24:43 - C'est croyant, c'est bien sûr.
24:44 - La France insoumise est beaucoup plus souple en matière de laïcité lorsqu'il s'agit de l'islam
24:50 que lorsqu'il s'agit de la fille aînée de l'Église.
24:53 La réalité, c'est celle-là.
24:55 Il y a un côté, très sincèrement, au moins conscient, raciste, anti-catholique.
25:01 - Anti-France ?
25:03 - Oui, mais...
25:04 - Ceux-là que je dis, encore.
25:05 - Anti-Histoire de France, anti-culture de France, anti-mœurs de France.
25:09 - C'est une manifestation.
25:10 - C'est une manifestation.
25:11 - Il y a effectivement une laïcité à géométrie variable, puisque la France insoumise
25:14 et bon nombre d'élus écologistes participent chaque année aux soirées de rupture du jeûne du ramadan.
25:20 - Exactement.
25:21 - Voilà, et ils ne s'en cachent pas.
25:23 Et en revanche, ils se gardent bien de participer à une...
25:26 - Je vais dire un mot avec une certaine gravité, si vous permettez.
25:29 - ... une cérémonie pyro-carême avec les catholiques.
25:30 Ça, c'est la première des choses.
25:31 La deuxième, c'est que je crois que ce qui a changé dans notre monde par rapport à l'époque de Jacques Chirac,
25:35 c'est qu'on était dans un monde où la plupart des élus considéraient qu'ils étaient encore dans un monde chrétien.
25:39 Et on n'avait pas à se justifier de venir à une messe.
25:42 Par exemple, le général de Gaulle n'aimait pas communier en public,
25:46 mais il aimait quand même assister ou se mettre à genoux, ça ne lui posait pas de problème.
25:50 Mais il était dans un monde chrétien et tout le monde...
25:52 - Messe à l'Elysée, toutes les semaines.
25:53 - ... laïcité à la française, parce que de toute façon, la religion dominante était le catholicisme.
25:58 Maintenant, on voit bien que le combat de la France insoumise ou des écologistes,
26:02 c'est de dire laïcité = laïcare = rien du tout.
26:06 Donc, vous n'avez plus le droit d'être catho, vous avez éventuellement le droit d'être musulman,
26:09 mais c'est une guerre qui est menée contre le catholicisme.
26:12 Ce n'est pas nouveau, mais ça...
26:13 - Je voudrais dire un mot avec une certaine gravité.
26:16 Je pense qu'appeler à la manifestation comme ils l'ont fait le 23 septembre pour l'histoire de la Baïa,
26:21 ça ne va pas tomber dans l'oreille de sourds en Afghanistan, au Pakistan, etc.
26:27 Quand on a eu les attentats en 2015, c'était aussi à la suite de l'interdiction du voile et tout ça,
26:33 qu'un haut responsable politique français stigmatise en disant "la France s'attaque à l'islam",
26:40 "la France s'attaque au signe religieux de l'islam", etc.
26:44 Est-ce qu'il n'y aura pas un encouragement, quelque part, perçu comme ça,
26:48 à une réaction violente de la part de ceux qui nous ont enceintés en ce moment ?
26:52 - C'est surtout de la baisise et de l'ignorance, moi je trouve...
26:54 - C'est une prise de risque.
26:55 - Mais juste pour eux, avec les pendules à l'heure par rapport à ça...
26:59 - C'est irresponsable.
27:00 - Non mais il y a des choses fausses, Pascal, dans ce qu'ils disent.
27:02 C'est-à-dire que la République est laïque, oui, mais la France est chrétienne,
27:05 et ça c'est quelque chose qu'ils ne supportent pas.
27:07 Pour eux, la République c'est la France, la France c'est la République,
27:09 mais il n'y a rien qui est au-dessus.
27:10 Si la France est au-dessus de la République, la République c'est un régime politique.
27:14 Et la France c'est quelque chose qui nous dépasse complètement.
27:16 Et le deuxième élément, et on l'a un peu dit tout à l'heure,
27:20 c'est que la loi 1905 n'interdit pas le président de la République d'aller à la messe.
27:25 - C'est la détestation du vieux pays, du vieux peuple.
27:29 C'est tout.
27:30 - C'est la même chose.
27:32 Voilà, vous pouvez le redire parce que c'est très juste.
27:35 - C'est la détestation du vieux pays, du vieux peuple.
27:39 - Rappelons que la Révolution a voulu éradiquer les racines chrétiennes...
27:43 - Mais laissons la Révolution, mais aujourd'hui...
27:45 - D'où le vieux fonds anti-clerical aussi.
27:48 - Oui, mais c'était pas la même chose.
27:50 - C'est plus que ça, c'est de ce qui pratique pour l'ethnique.
27:52 - Oui, la raison c'est pour ça, du vieux peuple.
27:54 - Oui, du vieux peuple.
27:56 - Voilà, du vieux peuple.
27:57 Et je pense que notre ami Gilles William a résumé de manière synthétique notre sentiment.
28:02 On va aborder des sujets extrêmement graves et avec des témoignages bouleversants.
28:10 Vous le savez, dimanche soir vers 23h sur fond de trafic de drogue,
28:14 une jeune sot, Kaina, 24 ans, a été touchée par une balle à la tête
28:18 alors qu'elle se trouvait dans son appartement.
28:20 Il se trouve que sa mère a témoigné.
28:22 Et c'est déchirant ce que vous allez entendre, absolument déchirant.
28:26 Regardez comme cette jeune femme était belle,
28:28 elle faisait des études de droit,
28:31 elle était promise à une belle vie, à une belle carrière professionnelle.
28:35 Et par un destin, par une cruauté, par une injustice, par un scandale,
28:39 elle était dans sa chambre et elle meurt.
28:41 C'est absolument incroyable d'ailleurs, absolument incroyable.
28:44 Et je sais que vous avez la foi, mais j'imagine cette mère de famille,
28:49 comment croire parfois, comment croire,
28:53 quand des circonstances comme cela font que cette jeune femme
28:57 est morte dans les conditions que je viens de dire.
28:59 Donc je vous propose d'écouter la mère de ce Kaina,
29:02 qui a découvert le corps de sa fille.
29:07 On a entendu des tirs de kalachnikovs.
29:10 Au début, je croyais que c'était des pitards, mais c'était fort comme un peuve.
29:14 On est allé voir à la cuisine.
29:17 Non, c'était à la cuisine.
29:19 Et puis moi j'ai eu peur, j'ai dit à la petite,
29:22 "Ferme, ferme la fenêtre."
29:24 Et puis j'ai dit, "Ferme, ferme, on ne sait jamais ce que..."
29:27 Et puis j'ai compté de retourner dans ma chambre.
29:30 Après la petite m'a dit, "Maman, je vais récupérer mon chargeur."
29:33 Il est dans la chambre de ce Kaina.
29:35 C'est là où on l'avait.
29:37 Elle est rentrée, j'entendais des cris.
29:40 Je vis ma fille par terre, du sang.
29:45 C'est une rivière.
29:47 Et le sang, ça a coulé de partout.
29:50 Alors quand je l'ai tournée, la joue là, c'est un trou.
29:55 C'est un trou, la balle, elle est passée de là,
29:58 elle est montée au cerveau.
30:01 Elle a explosé.
30:04 Je croyais que je vais oublier ça.
30:08 Il n'y a plus de dents.
30:11 - Tous les dents sont parties par terre.
30:14 - J'étais... Je ne savais pas ce que...
30:17 À ce moment-là, elle était en train de mourir.
30:21 - La vie est finie, dit-elle également.
30:30 - La France, c'est fini, la France.
30:33 Il n'y a plus de règles, il n'y a plus de lois en France.
30:37 Il n'y a plus rien en France.
30:39 Ça fait un moment que ça a duré quand même.
30:42 Ça fait un moment.
30:44 Je ne sais pas pourquoi.
30:46 Je ne sais pas les problèmes.
30:48 Je ne sais pas les problèmes, si les parents, si l'État,
30:51 si les politiciens, je ne sais pas.
30:53 Ils ont enlevé ma fille.
30:55 Ils ont enlevé la vie de ma fille.
30:57 Ils, je ne sais pas, c'est qui.
31:00 C'est les bandits, c'est les trafiquants.
31:03 La vie, pour moi, c'est fini, pour moi.
31:06 J'ai plus rien dans la vie.
31:09 Ma fille s'est fichue dans sa chambre.
31:12 Je ne peux pas imaginer ça.
31:15 Même dans les guerres, je n'ai jamais vu ça.
31:19 La tête est explosée.
31:22 (soupir)
31:24 Que dire?
31:30 C'est poignant.
31:32 Pardon de le dire comme ça, mais je le vis comme ça.
31:35 Donc ça me sort comme ça.
31:37 C'est les immigrés bien intégrés qui sont victimes.
31:41 Les immigrés mal intégrés.
31:44 Je trouve ça déchirant.
31:46 Vous avez parlé du destin comme si c'était une fatalité.
31:49 C'est malheureusement pas ni le destin ni la fatalité.
31:52 C'est les conséquences de toutes nos politiques jusqu'à maintenant
31:56 qui ont fait que ce pays aujourd'hui est devenu ce qu'il est devenu.
32:00 J'en veux beaucoup à tous ceux qui ont laissé pourrir ce pays.
32:05 Moi, je n'ai pas envie de polémiquer avec vous.
32:08 Je ne polémique pas.
32:10 Je ne polémique pas, mais vraiment, je me pince quand j'entends ce que vous dites, Georges Féné.
32:14 Non, je le pense.
32:15 Permettez-moi de le dire.
32:16 Vous voyez que 44 morts à Marseille, c'est le fruit du hasard.
32:20 Mais vous vous réveillez bien tard.
32:22 Vous vous réveillez bien tard à droite.
32:24 Vous vous réveillez bien tard, Georges Féné.
32:26 Et je ne veux vraiment pas polémiquer, mais vous vous réveillez bien tard sur ces sujets-là.
32:31 Parce que d'autres l'ont dit dans les années 80 et 90 et 2000.
32:34 Et le RPR ne voulait pas l'entendre.
32:36 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
32:38 Je vous propose d'écouter une troisième fois ce que dit la maire de Socaïna.
32:46 Il n'y a pas de sécurité.
32:47 On a peur.
32:48 On a peur.
32:49 Il n'y a plus de sécurité.
32:51 On vit dans le quartier.
32:53 On a peur.
32:54 10 jeunes avec les kalachnikovs.
32:56 Il y a jour et nuit.
32:59 Il y a du feu.
33:00 On ne peut pas parler.
33:02 On ne peut pas parler.
33:03 Mais avec qui d'abord ?
33:04 Avec qui on parle ?
33:06 On téléphone à la police.
33:09 Mais même la police, elle ne peut rien faire.
33:12 C'est la vérité.
33:14 On se souvient, et on l'a dit plusieurs fois, en 1990,
33:17 qu'il y a les assises du RPR et à l'époque de l'UDF,
33:20 avec un programme de l'immigration extrêmement radical,
33:22 extrêmement radical en 1990,
33:24 qui va exploser au point où Alain Juppé, interviewé par David Bujadas,
33:29 dit que c'était une erreur, ce programme.
33:31 C'était bien votre mouvement.
33:33 Donc c'est la responsabilité.
33:35 Elle est chez Alain Juppé.
33:36 Elle est chez ceux qui ont gouverné ce pays pendant quelques années.
33:40 Mais l'important, c'était surtout de ne pas faire comme Jean-Marie Le Pen.
33:44 C'était ça qui était obsessionnel.
33:46 L'intégration heureuse, c'était quoi ?
33:48 Donc après, vous avez des résultats.
33:51 Et maintenant, vous venez,
33:52 et vous savez la tendresse et l'amitié que j'ai pour vous,
33:54 pour dire j'en veux beaucoup à tous ceux.
33:56 Mais c'est vous.
33:57 Vous en voulez à vous.
33:58 Je n'ai rien pu faire.
34:00 À mon niveau, je ne pouvais pas faire ce qu'il aurait fallu faire.
34:03 Non, mais il n'est jamais trop tard.
34:04 Et le seul qui a réussi, c'est la campagne de 2007, Nicolas Sarkozy,
34:09 qui effectivement est venu sur les thèmes de Jean-Marie Le Pen,
34:13 et qui les a pris à son compte,
34:15 et qui est passé avec une campagne absolument…
34:17 Avec un score très faible.
34:18 Où le FN était à 5 points.
34:19 C'est le seul.
34:20 Mais ne vous étonnez pas aujourd'hui,
34:22 vous avez des armadas de juges contre lui.
34:24 Non mais pardonnez-moi,
34:25 mais il y a des pays où il n'est plus question de droite et de gauche
34:28 quand il s'agit de défendre le citoyen.
34:30 Parce que là, on en est à une magnifique jeune fille
34:32 qui s'est quand même pris une balle perdue en étant chez elle.
34:35 À Marseille, deuxième ville de France,
34:37 on voit qu'on en est déjà à 40 morts depuis le début de l'année
34:40 dans des règlements de comptes,
34:41 et qu'on a des jeunes de 15 ans qui se trimbalent avec des kalachnikovs
34:44 et qui sont plus armés que des policiers.
34:46 Donc qu'attend le maire de cette ville ?
34:48 Qu'attend le ministre de l'Intérieur ?
34:50 Pour faire des descentes ?
34:51 Mais il y a 20 ans, on mettait cette idée sur la table.
34:54 Quand est-ce qu'on va fouiller dans les caves ?
34:56 Quand est-ce qu'on va sortir ces types-là d'où ils sont ?
34:59 Quand est-ce que l'État reprend le pouvoir sur le terrain ?
35:02 On attend, puis à mon avis, on va attendre encore un petit moment.
35:05 L'armée, par exemple, c'est pas possible.
35:07 Je le pose la question tous les soirs.
35:08 L'armée dans les quartiers, c'est pas possible.
35:11 Mais le maire peut déjà faire quelque chose avec quoi prévenir.
35:15 Mais rien n'est une bonne idée.
35:17 Mais vous faites quoi ?
35:18 Mais non, mais je vous écoute depuis tout à l'heure.
35:19 Mais vous faites quoi, en fait ?
35:21 Très franchement, la question, c'est pas le moyen,
35:24 c'est quel est l'ordre qu'on donne.
35:27 Les policiers, vous leur dites "Allez-y, si on vous tire dessus,
35:29 vous avez le droit de riposter",
35:31 et bien vous avez besoin de beaucoup moins de policiers.
35:33 Mais si on tire dessus sur les policiers,
35:35 ils ont le droit de riposter.
35:37 Mais vous voulez pas non plus dire...
35:39 Mais c'est pas vrai, Pascal.
35:40 Aujourd'hui, quand il y a des perquisitions,
35:43 quand il y a des perquisitions aujourd'hui dans les cités,
35:45 on met deux fois, voire trois fois plus d'effectifs
35:47 pour surtout éviter qu'il y ait du contact
35:50 et surtout tout faire pour maintenir à distance
35:52 les gens qu'on va essayer de fouiller et de perquisitionner.
35:54 Moi, je crois, Louis, Louis...
35:55 Non mais l'armée, c'est pas le sujet.
35:57 La police est capable de le faire.
35:59 La gendarmerie est capable de le faire.
36:00 Attends, tu permets ?
36:01 L'armée aurait une utilité,
36:03 c'est de confier ces jeunes délinquants,
36:06 ces jeunes trafiquants,
36:07 par une ordonnance du juge, à l'autorité militaire.
36:09 Ils ont pas les capacités.
36:11 Il n'y a pas de militaires, il n'y a pas de casernes.
36:12 Vous les mettez où ?
36:13 Mais vous allez voir, vous allez voir
36:15 comment on va les remettre dans le droit chemin.
36:17 Et la dernière chose, Pascal, le vrai sujet...
36:19 Non mais c'est qu'on peut payer royaume,
36:21 on peut rentrer où on veut, tant que personne...
36:23 Non mais en fait, ce qu'il faut faire
36:25 demande un courage politique immense.
36:27 Et en fait, les conséquences politiques
36:29 des décisions qui doivent être prises,
36:30 aujourd'hui, je vois quasiment personne
36:32 qui est capable de l'assumer.
36:33 Mais Louis, moi je pense,
36:34 il dit sans arrêt que c'est fichu.
36:36 Bah...
36:37 C'est-à-dire qu'en fait, les conséquences politiques...
36:38 Que c'est trop tard, que ça continuera...
36:39 Pascal, si on dit qu'on rétablit l'ordre dans ces quartiers,
36:43 qu'est-ce qui se passe ?
36:44 Mais il y aura des morts de l'autre côté.
36:46 Et qui assumera politiquement ça ?
36:48 Mais Véronique, est-ce que vous verrez les politiques assumer ?
36:50 Non, ils diront "enquête IGPN",
36:52 ils diront "mais évidemment, les policiers ont failli,
36:54 c'est terrible, et on s'excusera,
36:56 et on fera des marches blanches pour dire "la police tue".
36:58 C'est ça, le drame.
36:59 C'est ça que je vous dis, c'est fichu.
37:02 Et ce qui est évident, c'est que cette dame,
37:04 et elle l'a dit, c'est dans les HLM que ça se passe,
37:06 c'est dans les quartiers les plus défavorisés,
37:08 parce que chez les bourgeois, dans les beaux quartiers,
37:11 ils sont encore morts.
37:13 Mais ça veut dire que ce sont les habitants
37:15 qui feront justice, qui rendront la justice eux-mêmes.
37:18 Je vous signale que dans les pays scandinaves,
37:21 qui étaient encore plus accueillants que nous,
37:24 y compris les parties de gauche...
37:27 Oui, mais c'est 7 millions d'habitants.
37:29 Oui, mais Gilles William, c'est une question de masse.
37:32 Les bourgeois, ils sont pas les mêmes.
37:34 Ils sont plus nombreux qu'ici.
37:36 Avançons, simplement, je voulais vous lire un petit texto
37:40 que m'envoie un fidèle auditeur, téléspectateur,
37:43 qui dit "tout ce dont vous parlez ce soir,
37:45 c'est tout simplement le tiers-monde,
37:47 où la violence incontrôlée, parfois la plus sauvage,
37:49 est omniprésente.
37:50 Ses développements théoriquement marginaux,
37:52 ils sont de moins en moins en France.
37:54 Ils dépassent désormais les moyens des forces de police
38:00 quantitatifs et qualitatifs d'un pays démocratique
38:03 tel que le nôtre.
38:04 Je me répète, conclut-il, qui importe le tiers-monde,
38:07 le devient."
38:08 Surtout quand on émascule les forces de police
38:11 et qu'on met les policiers en prison.
38:13 Ça y est, pas de doute.
38:14 Dans l'actualité, également, vous avez le procès Montguillau
38:18 qui en dit beaucoup là aussi sur l'ensauvagement de la société.
38:22 Le procès criminel des responsables présumés de la mort
38:25 il y a trois ans du conducteur de bus de 58 ans à Bayonne,
38:27 Philippe Montguillau.
38:28 Il aura lieu vendredi et jusqu'au 21 septembre à Pau,
38:32 devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques.
38:35 Donc ça commence après-demain.
38:37 Trois hommes seront jugés, deux pour défaits criminels
38:39 et le troisième pour leur avoir fourni un logement.
38:41 Un quatrième homme impliqué dans l'affaire
38:43 a finalement bénéficié d'un non-lieu.
38:45 Ils sont mis en examen pour coups...
38:48 - Et blessures volontaires ayant entraîné la mort
38:50 sans intention de la donner.
38:51 - Sans intention de la donner, c'est vrai.
38:52 - En réunion à l'état de récidive.
38:53 Et j'entendais tout à l'heure notre excellente spécialiste justice
38:56 Noémie Schultz dire qu'ils encouraient la perpétuité
38:59 et elle a raison.
39:00 Mais au final, vous verrez que ça ne sera pas loin de là.
39:03 - Pourquoi ce n'est pas un homicide volontaire ?
39:05 - Parce qu'on n'a pas établi la volonté de tuer, soi-disant.
39:09 Donc ce sont des coups qui ont entraîné la mort
39:11 sans intention de la donner.
39:13 - Je trouve ça encore...
39:15 Alors on va écouter Mme Monguilhau
39:17 qui était tout à l'heure chez Laurence Ferrari.
39:19 Je propose de l'écouter une première fois.
39:21 Elle parle d'épreuve avec ce qui va arriver vendredi.
39:24 - Ça va être une épreuve parce qu'on va vivre des moments
39:29 qu'on n'a pas forcément envie de vivre.
39:32 On va avoir des choses qu'on n'a pas envie de voir non plus.
39:35 Les vidéos, les témoignages,
39:37 on en connaît quelques-uns par rapport au dossier d'instruction.
39:40 Mais voilà, on laisse faire les avocats.
39:43 Bien évidemment, ils font leur travail.
39:45 Mais enfin, je veux dire, on va écouter.
39:47 On va écouter, mais on attend la fin.
39:51 On voudrait juste qu'aujourd'hui ce soit fini.
39:54 - Mme Monguilhau, tout à l'heure en direct avec Laurence Ferrari,
39:57 elle lui disait qu'il n'y aurait pas de pardon.
40:01 - Absolument pas.
40:03 Je suis capable de pardonner une bêtise,
40:05 mais je suis incapable de pardonner le massacre de mon époux.
40:08 Il a été foudroyé à tout niveau.
40:11 La veille, on était au restaurant tous les deux.
40:13 On avait passé une bonne soirée.
40:15 Jamais j'aurais imaginé que le lendemain,
40:17 il ne rentrerait plus à la maison.
40:19 Dès le soir même, on savait qu'il n'y avait plus rien à faire
40:21 parce qu'on nous a dit que son pronosticité allait être engagée.
40:24 Le médecin a rajouté que c'était une question d'heure.
40:26 Quand vous entendez ça, c'est une question d'heure.
40:28 Ce n'est pas possible. Ce n'est pas lui.
40:31 On a pu aller le voir.
40:33 Ce qu'on a vu confirme la violence qu'il a subie au niveau de la tête.
40:39 - Vous voyez, cette succession de faits divers
40:43 dont on parle depuis tout à l'heure,
40:45 qui pour nous, nous l'avons dit, sont des faits de société,
40:48 j'aimerais que M. Eric Dupond-Moretti aille jusqu'au bout également.
40:53 Souvenez-vous quand Darmanin avait dit, en sauvagement,
40:56 Dupond-Moretti avait dit "c'est un terme qui me gêne, je ne suis pas à l'aise".
41:00 Peut-être qu'avec un petit effort, M. Moretti...
41:02 - Non mais ça change.
41:03 - Vous pourriez reconnaître...
41:05 - Je vais vous dire...
41:06 - Il a vu les tarifs du pays, il regarde des années...
41:09 - C'est contraire. C'est en train de changer.
41:12 C'est même sidérant, comme c'est en train de changer à vitesse grand V.
41:17 Mme Monguillon rappelle qui était son mari.
41:20 - C'était quelqu'un d'entier.
41:24 Il tendait la main à tout le monde, à tout le monde gentil.
41:27 Il parlait trop. Il parlait beaucoup trop.
41:30 Il aimait discuter, il aimait le contact client.
41:33 Quelqu'un de normal, avec qui on avait envie de passer du temps.
41:38 Parce qu'avec lui on refaisait le monde.
41:41 Mais beaucoup de valeur.
41:43 Déjà, bonjour, au revoir, merci.
41:45 Vous voyez, ça s'est perdu aujourd'hui beaucoup.
41:47 Mais on a inculqué ça à nos filles, qui sont la copie conforme de leur papa.
41:52 - Je ne suis pas sûr qu'on en parle autant sur les autres chaînes, de cette affaire-là.
41:57 - Je peux avoir un mot politique ?
41:59 - L'autre jour, cette jeune femme a été interrogée dans le journal de TF1,
42:03 dans l'émission 7 à 8 de TF1, pendant 10 minutes.
42:06 - Vous voyez, on parlait de cette immigration sauvage.
42:09 Et vous m'interpellez en disant que c'est de votre faute.
42:12 - Oui, et je veux vous faire une polémique avec vous.
42:15 - Non, mais je ne le prends pas comme ça.
42:17 - C'est l'amitié que j'ai pour vous.
42:19 - Je vais vous dire, je pense que la prochaine loi sur l'immigration
42:22 qui devra arriver, là, à la fin d'année,
42:24 si ma famille politique à laquelle j'ai appartenu, les LR,
42:28 ne font pas obstacle en allant peut-être même jusqu'à une motion de censure,
42:32 eh bien, ça en est fini, notre courant.
42:35 Je pense que là, on est au pied du mur.
42:38 Parce que cette nouvelle loi qui va, encore une fois,
42:42 régulariser des clandestins au prétexte de métier en tension,
42:45 c'est encore une attraction.
42:48 - Alors, ce qui est intéressant, et on va terminer avec Mme Monguillot,
42:52 en parallèle avec la maman de Sokhaina, qui dit deux choses.
42:56 Elle dit exactement la même chose sur l'état de la France,
42:59 parce que ce sont des gens qui sont touchés dans leur chair par une violence
43:02 qui, sans doute, ce type d'agression, il y a 20 ou 30 ans,
43:07 sans doute que Sokhaina serait vivante,
43:10 et sans doute qu'un chauffeur de bus serait vivant.
43:13 C'est deux faits qui, a priori, n'existaient pas dans la société il y a 30 ans.
43:18 Écoutez ce qu'elle disait sur l'état de la France.
43:21 - La France est à la dérive.
43:23 Je ne suis pas la seule à le penser, mais la France est à la dérive.
43:27 Vous voyez, j'évite d'allumer la télé,
43:31 parce que dès qu'on allume la télé, c'est pour voir des catastrophes.
43:34 Et moi, ça me marque tout ça.
43:37 Je me dis, comment on a pu en arriver là ?
43:40 Et quand je vois les fêtes de Bayonne, en parlant de ma ville,
43:44 un monsieur qui rentre chez lui à 22h30, qui demande,
43:47 "Ne vous urinez pas devant ma porte", il trouve la mort.
43:50 Je veux aller de voir tout ce qui se passe, d'entendre tout ce que j'entends.
43:53 Je n'allais plus la télé, je n'ai pas envie.
43:56 Mais comment on peut laisser faire tout ça ?
43:59 - Et dans "Sud-Ouest", alors évidemment, je l'ai lu tout à l'heure,
44:02 et c'est "Sud-Ouest" qui le rapporte, l'homme qui a tué le chauffeur,
44:06 Montguillault, a dit que c'était sa femme qui l'avait tué,
44:09 en acceptant qu'il soit débranché.
44:12 On est à ce niveau d'indignité,
44:15 puisque l'homme avait été conduit à l'hôpital,
44:19 il était en état de mort cérébrale, et cinq jours plus tard,
44:22 le 10 juillet 2020, la famille de la victime et les médecins s'accordent
44:25 pour arrêter les soins prélus au décès du chauffeur.
44:28 Voilà ce qu'il aurait déclaré, c'est dans "Sud-Ouest" tout à l'heure.
44:31 La société française du jour.
44:34 - Ce qui est terrible, c'est ces scènes de la vie quotidienne.
44:37 C'est un peu ce que disait Georges tout à l'heure,
44:40 c'est devenu un fait de société.
44:42 Mais là où je ne vous rejoins pas, Pascal, par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure,
44:45 il y a une prise de conscience au plus haut niveau.
44:48 C'est très bien conceptuellement, mais maintenant,
44:51 il faut que les actes suivent.
44:54 Vous le dites souvent, vous appelez de vos voeux à ce qu'il y ait un sursaut,
44:57 à ce qu'on change totalement le logiciel.
44:59 Ce n'est pas des petits ajustements, ce n'est pas des écarts de 5 degrés
45:02 dont on a besoin.
45:04 - Je vais vous montrer, on n'en a pas.
45:06 Ce matin, il y a un chauffeur de bus qui a insulté une jeune femme.
45:11 Ce chauffeur de bus, il y a une procédure disciplinaire qui a été mise en place,
45:14 il n'est toujours pas viré de la RATP.
45:16 On s'est posé la question, je vous donne le contexte.
45:20 Le bus arrive en fin de parcours et une dame ne veut pas sortir.
45:26 Et le chauffeur lui demande de sortir et elle ne veut toujours pas sortir.
45:30 Et il se met à l'insulter.
45:31 On s'est posé la question avec Serge Neidjar,
45:33 est-ce qu'on diffuse la bande avec des bips ou sans les bips ?
45:37 On avait d'abord diffusé la séquence avec des bips,
45:39 tellement c'est absolument incroyable ce que dit ce chauffeur de bus.
45:42 Et puis on s'est dit non, le journalisme c'est de montrer les choses,
45:46 c'est de témoigner de la réalité.
45:48 Donc vous allez voir la société française,
45:51 l'ensauvagement de la société française, cette fois par la parole,
45:54 à travers ce que dit ce chauffeur de bus qui est toujours en place à la RATP.
45:58 Il y a eu un tweet de Mme Pécresse, il a été simplement,
46:01 il ne conduit plus de bus, c'est entendu, mais il aurait pu être viré.
46:04 - Il est toujours là, il a toujours son métier.
46:06 - Il est toujours son métier.
46:07 Et ce matin, je disais, mais qu'il vienne sur notre plateau,
46:09 on pourrait échanger, on essaierait de comprendre.
46:11 Moi, je ne veux pas prendre de décision, évidemment,
46:13 ou de l'accabler avant d'entendre sa défense, si j'ose dire.
46:16 Mais écoutez cette séquence parce qu'elle en dit tellement sur la société française.
46:20 Et effectivement, ça va choquer.
46:22 - Je t'ai demandé de sortir, c'est le terminus, tu sors.
46:25 Tu peux appeler les filles, tu peux appeler même les...
46:27 Ne crie-moi pas, parce que la dernière fois qu'un mec m'a crié, il a fini...
46:30 Tu peux appeler qui tu veux, je t'ai demandé de sortir, c'est le terminus, tu sors.
46:33 Tu peux appeler les filles, tu peux appeler même les...
46:34 - Mais ta gueule !
46:35 - Ferme ta mère, je vais te baiser tout de suite là.
46:37 - Je n'ai pas envie, je te jure.
46:38 - Ferme ta mère là, oula.
46:39 Tu parles, je vais te tuer, ferme ta gueule.
46:41 Oula, je vais te baser ici là.
46:43 - C'est moi qui va baiser.
46:44 - Ferme ta gueule.
46:45 - Je ne veux plus, d'abord je ne sais pas.
46:46 - Oula, oula, nique bien ta grand-mère la pute.
46:48 - Mais je ne fais que la baiser.
46:50 - Ferme ta gueule, ferme ta gueule, espèce de pute.
46:52 Ferme ta gueule.
46:53 - Je ne veux pas, putain, de t'erragner.
46:54 - Ferme ta gueule, espèce de pute.
46:55 Ferme ta gueule, nique ta mère d'ici avant que je te base ta mère la pute là.
46:59 - Regarde là, nique ta mère, je vais te niquer ta mère, tu vas voir.
47:02 Oula, nique ta mère.
47:04 Oula, espèce de grosse clocharde va.
47:06 Clocharde de merde, nique ta mère.
47:09 Oula, je vais t'apprendre des m*rdes de manière moi.
47:11 - Alors ce qui est sidérant, c'est qu'il se filme lui-même.
47:14 Autrement on n'aurait pas cette séquence.
47:16 Que lui-même la met sur les réseaux.
47:18 Parce qu'autrement on n'aurait toujours pas cette séquence.
47:20 C'est absolument, mais en fait on est aujourd'hui.
47:23 C'est sidérant en fait.
47:25 Et le monsieur il est chauffeur de bus.
47:27 On est chez les psychopathes tout simplement.
47:29 - Qu'est-ce que vous voulez faire ?
47:31 - Je vous fiche mon billet.
47:33 Que vous ne trouverez pas une féministe d'extrême gauche.
47:36 Celle que j'appelle les "Médinettes".
47:38 Qui vont considérer que ce sexisme est insupportable.
47:43 Ils vont se pencher sur une conduite inappropriée.
47:46 Un regard appuyé mais pas sur sexisme.
47:49 - Ah, il est certain que si c'était un chauffeur de bus.
47:52 Qui était passé par le GUD.
47:54 Et qui insultait effectivement.
47:56 - Beaucoup moins que ça.
47:58 - Une personne qui n'était pas forcément française.
48:01 Je pense que ça ferait la une de tous les journaux.
48:03 - Non mais non seulement on n'entend pas les...
48:05 - Bien sûr, vous avez raison.
48:07 - Ça me fait rire tellement c'est vrai.
48:09 - Non seulement on n'entend pas les féministes.
48:11 Mais en plus ça prouve une chose.
48:13 Cette vidéo est terrifiante.
48:15 C'est l'insécurité culturelle dans laquelle nous vivons.
48:18 Moi je suis une femme.
48:20 Ce genre de type conduit le bus et me parle comme ça.
48:22 Mais enfin c'est effrayant.
48:24 - On est en France en 2023.
48:26 Et là encore c'est le tiers monde.
48:28 Et là encore ça en dit long de l'architecture.
48:30 - Et c'est un chauffeur de bus.
48:32 - Et du fossé culturel que nous subissons tous.
48:34 - C'est un chauffeur de bus.
48:36 C'est pas quelqu'un qui est dans la rue.
48:38 Qui traîne dans la rue sans emploi.
48:40 - Et puis qui est censé apporter un peu de sécurité.
48:42 Objectivement il a un rôle social.
48:44 Un chauffeur de bus a un rôle social quand il travaille.
48:46 - Et bien c'est pour ça chers amis.
48:48 Je pense que c'est fichu.
48:50 - Non mais ça je l'accepte.
48:52 - On va quand même se quitter sur une bonne note Pascal.
48:54 - Il n'y a rien de fichu.
48:56 - On va se quitter. Et oui pourquoi vous dites ça ?
48:58 - Parce que là c'est un peu tristoune quand même.
49:00 - Alors je suis d'accord avec vous.
49:02 - Je sais que vous êtes un optimiste de nature Pascal.
49:04 - Vous n'êtes pas quelqu'un de triste.
49:06 - Vous avez parfaitement raison.
49:08 Mais je pense qu'à société c'est fichu.
49:10 Je pense que chacun choisira ses coins.
49:12 Et que c'est ce qui est.
49:14 - On peut redresser la barre.
49:16 En un an.
49:18 - En un an je pense qu'il faut 30 ans.
49:20 - C'est une bonne décision.
49:22 - En revanche vous avez raison.
49:24 On va terminer cette émission sur un sourire.
49:26 Alors là ne lancez pas tout de suite l'image.
49:28 C'est extraordinaire.
49:30 Parce que c'est exactement ce que je pense souvent
49:32 de l'art contemporain et de la mode.
49:34 C'est un youtubeur américain
49:36 qui s'est invité sur le podium d'un défilé
49:38 vêtu, ne lancez pas l'image,
49:40 vêtu d'un sac plastique transparent
49:42 lors de la Fashion Week de New York.
49:44 C'était samedi dernier.
49:46 La vidéo a été vue des millions de fois sur les réseaux sociaux.
49:48 Il s'appelle Fred Beyer.
49:50 Mais ce qui est drôle c'est qu'il défile
49:52 et personne ne s'en rend compte.
49:54 Il est avec un sac poubelle
49:56 et habillé d'un pantalon.
49:58 Et en fait tout le monde trouve ça normal.
50:00 Ce qui ne m'étonne pas du tout sur l'art contemporain
50:02 qui est souvent, pas toujours,
50:04 une escroquerie.
50:06 Mais si il y a des gens assez bêtes pour acheter
50:08 des trucs à 10 millions d'euros, qu'ils les achètent.
50:10 C'est vrai.
50:12 - Vous avez bien raison.
50:14 - Et c'est la sécurité
50:16 qui va venir le chercher sur le podium.
50:18 Alors voyez cette séquence parce qu'elle fait ma joie.
50:20 Et elle montre aussi,
50:22 vous voyez là, les gogos
50:24 parfois qui sont sur les plateaux
50:26 de la Fashion Week
50:28 et qui trouvent ça beau et qui se sont fait avoir.
50:30 Regardez.
50:44 C'est génial parce que personne ne s'en est rendu compte.
50:46 On va revoir l'image. On va la revoir Benjamin Nau.
50:48 Alors ça c'est vraiment des choses
50:50 qui font ma joie. Regardez, il trouve ça pas mal.
50:52 Il dit "Oh tiens, c'est
50:54 une nouvelle tendance, c'est Théotone,
50:56 sac poubelle, il y a un truc".
50:58 Et c'est tout d'un coup le type de la sécurité.
51:00 - Il a gâché la fête là.
51:02 - Mais si ça se trouve, en plus, peut-être que les gens
51:04 autour sur le podium en auraient acheté
51:06 des centaines de milliers d'euros.
51:08 - Et personne ne se marre.
51:10 - Sur la mode masculine aussi quand même.
51:12 - C'est une pose qu'ils doivent aimer.
51:14 Donc s'ils pensent que ça a beaucoup de valeur,
51:16 ils vont forcément applaudir.
51:18 - Bon, quel monde,
51:20 cher Olivier Benquemoun. L'actualité a été très lourde
51:22 ce soir, notamment dans la deuxième partie.
51:24 C'est à vous.
51:26 - Oui, je pense qu'on va continuer
51:28 à écouter des témoignages,
51:30 à écouter les commentaires de cette actualité
51:32 qui était, c'est vrai, particulièrement lourde.
51:34 Mais quand même, un mot
51:36 de ce sac poubelle, de ce sac plastique,
51:38 quand même c'est formidable. Je me souvenais
51:40 qu'il s'appelait Zoolander.
51:42 Une parodie de défilé
51:44 qui était assez géniale.
51:46 Il y avait quelqu'un qui disait, qui inventait
51:48 un look qui s'appelait la déglingue.
51:50 C'était exactement pareil. C'était exactement ça.
51:52 C'était n'importe quoi, mettre n'importe quoi
51:54 sur les podiums, s'habiller n'importe comment.
51:56 C'était une parodie, mais c'est
51:58 exactement là.
52:00 - Et c'est magnifique, à Sardinia-Résa, on a fait une magnifique pièce avec Art.
52:02 - Art. - Tu as acheté ce tableau blanc.
52:04 - Avec Pierre Arditi, notamment.
52:06 - Bien sûr.
52:08 - C'est formidable.
52:10 Merci Olivier. Vous étiez en forme hier soir.
52:12 Première chaîne info. - C'est gentil.
52:14 - 21h, 22h. - On va essayer de continuer.
52:16 - Je vous félicite. Arnaud Lecara était à la réalisation.
52:18 Guillaume était au son. Merci à
52:20 Philippe qui était à la vision.
52:22 Merci à Benjamin Naud
52:24 qui était là avec nous ce soir, ainsi que Justine Cerquera.
52:26 Dans notre petit match avec
52:28 notre ami Julien, il est important de dire
52:30 qu'il a marqué son premier point depuis le 28 août,
52:32 depuis la rentrée. - Vous guettez pour savoir si vous aviez
52:34 l'honnêteté élémentaire
52:36 à annoncer votre défaite. - Il a gagné son premier point.
52:38 Je mène 8-1.
52:40 - Il peut gagner un match de temps en temps.
52:42 - Donc on le salue. - La remonte Tada.
52:44 - La remonte Tada, bien sûr.
52:46 8-1.
52:48 Bon, l'après.
52:50 Olivier Benkemoun dans une seconde. Rendez-vous demain matin.
52:52 !