Autour de Bérengère Bonte, les informés débattent de l'actualité du vendredi 15 septembre 2023.
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00:00 Bérengère Monte.
00:01 -Bonsoir à tous, les informés jusqu'à 21h en radio et en télé
00:05 sur le Canal 27.
00:06 On est ravis d'être avec vous avec 3 sujets.
00:08 Ce soir, le drame de Lampedusa.
00:10 L'Italie a-t-elle été abandonnée par l'Europe ?
00:13 Quelle part la France doit-elle prendre
00:15 dans l'accueil des migrants qui affluent sur l'Italie ?
00:18 "Pas un ne doit arriver en France", dit le RN.
00:21 "Solidarité européenne", répond le président de la République.
00:24 Notre experte des informés est une chercheuse
00:27 qui nous donnera les chiffres et les infos précises
00:30 des entrées, notamment en Europe.
00:32 Dans l'actualité, Emmanuel Macron se dit à sa place
00:36 en allant à la Messe du Pape, la semaine prochaine, à Marseille,
00:39 en tant que chef d'Etat.
00:41 Et puis, deux semaines après la rentrée scolaire,
00:43 le pacte enseignant qui fait pchit
00:45 et la promesse d'un prof devant chaque élève non tenue.
00:48 On en parle avec les informés et ES.
00:51 Ce soir, 3 femmes.
00:52 Amdame Mostafavi, directrice adjointe de la rédaction de L'Express.
00:57 Véronique Raistoud, présidente de Blackbone Consulting
01:00 et notre experte sur les réseaux sociaux.
01:03 La façon dont l'actualité est perçue.
01:05 Marie-Estelle Pesche, rédactrice en chef Société.
01:08 A toutes les trois.
01:10 (Générique)
01:11 -Quelle part la France doit prendre dans la crise migratoire ?
01:15 Tous les regards étaient tournés vers le ministre de l'Intérieur,
01:19 Gérald Darmanin, qui recevait aujourd'hui,
01:21 qui avait convoqué les directions de la police et de la gendarmerie.
01:25 Les deux pays veulent travailler ensemble au niveau européen
01:29 pour renforcer la prévention des départs de migrants.
01:32 C'est ce que dit Darmanin.
01:33 La droite et l'extrême droite veulent que la France
01:36 se mette dans les pas de l'Allemagne.
01:39 En revanche, il a dit stop aux migrants de Lampedusa.
01:42 On le rappelle, 11 000 migrants arrivaient en Italie
01:45 depuis lundi, selon les autorités italiennes,
01:48 dont une immense majorité sur cette île,
01:51 à 150 km à peu près de la Tunisie,
01:55 en regard de la Sicile.
01:56 C'est pour planter le décor.
01:58 Camille Lecauze sera là dans un instant,
02:00 chercheuse au centre de réflexion Migration Policy Institute
02:04 et spécialiste des migrations,
02:06 qui nous donnera des chiffres et des données objectives.
02:10 Les informer, premier tour de table,
02:12 parce que la situation dramatique de Lampedusa
02:15 met sur le devant de la scène,
02:16 remet sur le devant de la scène,
02:18 cette problématique des migrants,
02:21 et a peut-être ce mérite, si on peut dire,
02:23 de forcer l'Europe à bouger
02:25 et de forcer les 27 à clarifier la situation,
02:29 parce que, clairement, on est dans un constat d'échec
02:32 sur cette problématique.
02:34 -Oui, et c'est... -Marie-Asthel Pêche.
02:36 -C'est un problème cyclique,
02:38 puisque Lampedusa, on en entend très régulièrement parler
02:41 dans l'actualité migratoire.
02:44 On n'atteint quand même pas le record de 2016,
02:48 puisqu'on avait 181 000 personnes qui fuyaient la guerre en Syrie.
02:53 On avait des chiffres de migrants beaucoup plus importants
02:56 qui avaient débarqué à cette époque à Lampedusa.
02:59 Donc on voit bien que ça revient très souvent dans l'actualité
03:03 et que les 27 pays de l'Union européenne
03:06 n'arrivent pas à trouver d'accord sur ce sujet.
03:10 Ils se renvoient la balle.
03:12 L'Allemagne a stoppé l'accueil des demandeurs d'asile
03:16 depuis quelque temps.
03:18 La France freine aussi des quatre-fer.
03:21 L'Italie dit "attention,
03:22 "nous, on est en première ligne,
03:24 "il faut que les autres pays,
03:27 "les autres Etats membres prennent davantage leur part",
03:30 ce qui est un peu facile,
03:33 parce que la chef du gouvernement italien
03:36 a beau dire qu'elle est en première ligne,
03:38 mais en réalité... -C'est un peu vrai.
03:40 -C'est vrai, c'est vrai,
03:43 mais quand on regarde le chiffre,
03:45 le nombre de demandeurs d'asile par habitant en Italie,
03:49 il est inférieur à celui de l'Allemagne ou de la France,
03:52 en prenant en compte le PIB.
03:54 L'Italie accueille deux à trois fois moins, in fine,
03:58 de demandeurs d'asile que la France et l'Allemagne.
04:01 Pourquoi ? Parce que ces demandeurs d'asile
04:03 arrivent sur le sol italien, mais ne restent pas.
04:06 Tout le monde le sait. Ils vont ensuite...
04:09 Ils vont en Allemagne, en France,
04:11 ils essaient d'aller en Angleterre, etc.
04:13 -De fait, l'Allemagne qui dit "stop",
04:16 et on verra avec notre experte les chiffres précis,
04:19 mais les arrivées et les demandes d'asile en Allemagne
04:22 sont les plus nombreuses en Europe.
04:24 Même question, Mme Mostafavi,
04:26 est-ce que ça peut au moins obliger l'Europe
04:28 à avancer sur ces questions ?
04:30 -Je voudrais qu'on se rappelle la première fois
04:33 qu'il y a eu le grand naufrage à Lampedusa,
04:35 au large de Lampedusa, qui avait fait 366 morts,
04:38 c'était en octobre 2013.
04:40 Donc là, il y a dix ans.
04:41 Il y a eu beaucoup d'épisodes dramatiques.
04:44 Il y a eu, en effet, la guerre en Syrie
04:46 qui a entraîné des flots de migrants
04:48 qui se sont stoppés miraculeusement
04:51 quand il y a eu l'accord avec la Turquie.
04:53 L'Union européenne, à ce moment-là,
04:55 a fait l'économie de se poser des questions
04:57 qu'elle doit se reposer aujourd'hui.
04:59 Beaucoup de choses ont été tentées.
05:01 G.Mélody, on en parlait à l'instant,
05:03 c'était son argument de campagne.
05:05 "Je vais réussir à résoudre la crise migratoire,
05:08 "je vais être la première vraiment à faire ça,
05:11 "parce que j'ai une stratégie."
05:13 Sa stratégie, c'était quoi ?
05:14 De négocier avec la Tunisie,
05:16 de faire ce qu'on avait fait avec la Turquie,
05:19 ce qu'on a essayé avec la Libye, mais qui n'a pas marché.
05:22 - On rappelle la Turquie 2016,
05:24 c'est 6 milliards d'euros que l'Europe donne
05:27 pour que les Turcs gèrent le problème.
05:30 - Voilà. - Et ne laissent pas passer
05:32 les candidats à l'ésil qui ne peuvent pas le recevoir.
05:35 - C'est cette idée que si on ne peut pas...
05:37 Tout est une question de perception,
05:39 mais en termes d'arrivée de migrants,
05:41 oui, on a externalisé le problème,
05:43 et ce qui arrive aux migrants n'est plus notre problème.
05:47 On a essayé de faire la même chose avec la Libye,
05:49 et l'italienne Georgia Melonie a essayé de le faire avec la Tunisie,
05:53 c'est plus difficile,
05:55 car il faut avoir la structure derrière pour pouvoir gérer.
05:58 On parle d'afflux de personnes.
06:00 Les personnes qui arrivent en Italie,
06:02 ce sont des gens qui fuient les maltraitances en Tunisie.
06:05 Donc, c'est pas non plus un problème simple,
06:08 c'est un problème récurrent.
06:09 Et à partir du moment où je pense que justement,
06:12 parce que ces migrants ne vont pas en Italie,
06:15 contrairement à ma consoeur Marie-Estelle Pech,
06:18 je pense que justement,
06:19 parce qu'ils ne vont pas en Italie, il faut de la solidarité européenne,
06:23 car l'Italie n'est pas la destination finale,
06:26 c'est la première frontière de l'UE,
06:28 et la base de l'UE, c'est un minimum de solidarité.
06:31 - C'est aussi l'objet de la réforme du pacte migratoire,
06:34 précisément ce système de Dublin qui voulait
06:37 que le premier pays dans lequel les migrants entraient
06:40 devait gérer.
06:42 Il faut une solidarité qui est censée se mettre en place
06:45 pour ensuite dispatcher les migrants.
06:47 - C'est intéressant de voir que la chef du gouvernement italien,
06:51 qui dénonçait beaucoup Dublin,
06:53 une fois qu'elle était au pouvoir,
06:55 elle s'est rendue compte elle-même des difficultés.
06:58 C'est un échec relactif qui permet à Matteo Salvini
07:01 de revenir sur le devant de la scène,
07:03 qui était son allié de la Ligue d'extrême droite italienne,
07:06 mais qui lui a toujours ce discours très dur.
07:09 Quand on est au pouvoir, on se rend compte des limites
07:12 des promesses de campagne.
07:14 - 20h10, le Fil info est lié à Bergel.
07:16 - Le Burkina Faso décide d'expulser l'attaché militaire
07:20 de l'ambassade de France accusé d'activités subversives.
07:23 Il a deux semaines pour quitter le pays.
07:26 La France juste ses accusations fantaisistes,
07:28 nouvelles crispations dans les relations
07:31 entre Paris et les pays du Sahel.
07:33 Les ministres de la Santé, Aurélien Rousseau,
07:36 décident d'avancer la campagne de vaccination
07:39 et de la vaccination de la population.
07:41 - Le Burkina Faso a été le premier pays
07:43 à avoir une augmentation de la vaccination
07:46 de la population.
07:47 - Le Burkina Faso a été le premier pays
07:49 à avoir une augmentation de la vaccination
07:52 de la population.
07:53 - Le Burkina Faso a été le premier pays
07:55 à avoir une augmentation de la vaccination
07:58 de la population.
07:59 - Le Burkina Faso a été le premier pays
08:01 à avoir une augmentation de la vaccination
08:04 de la population.
08:05 - Le Burkina Faso a été le premier pays
08:08 à avoir une augmentation de la vaccination
08:11 de la population.
08:12 - Le match de la soirée de la soirée
08:14 se déplace à Paris à 21h.
08:16 Les Parisiens sont toujours 2e derrière Monaco.
08:19 Nice, 8e coup d'envoi 21h.
08:21 Le match à vivre avec nous sur France Info.
08:23 - France Info.
08:25 - 20h21, France Info, les informés,
08:27 Bérangère Bonte.
08:28 - Toujours en compagnie d'Amda Mostafavi,
08:31 de l'Express, Marie-Estelle Pesch,
08:34 de Marianne, Véronique Reils-Soult
08:36 de Backbone Consulting.
08:38 - Merci.
08:39 - On a beaucoup de questions
08:40 pour vous.
08:42 On a commencé le débat.
08:43 On parlait de l'afflux sur les côtes italiennes.
08:46 On est 127 000 migrants,
08:48 si vous me confirmerez,
08:50 sur les côtes italiennes depuis le début de l'année,
08:53 ce qui est deux fois plus que l'an dernier.
08:56 On a besoin de comparer ça
08:58 avec les arrivées dans les autres pays.
09:00 Notamment quand on dit que l'Allemagne
09:03 ne veut plus accueillir de demandeurs
09:05 en provenance de l'Italie,
09:07 combien le...
09:08 On imagine que c'est parce qu'elle fait face
09:11 à plus de demandes ?
09:13 - Oui, l'Allemagne, au cours des 6 derniers mois,
09:16 a reçu 30 % des demandes d'asile à l'échelle européenne.
09:19 C'est considérable.
09:20 Il faut se rappeler que l'Allemagne
09:23 a accueilli près d'un million de réfugiés ukrainiens.
09:26 C'est sûr que le gouvernement allemand,
09:28 qui avait une position plutôt à gauche,
09:31 qui a aussi une position très volontaire
09:34 sur la migration de travail
09:35 par rapport à tous les autres Etats européens,
09:38 se retrouve sous la pression de la montée
09:41 du Parti d'extrême droite, l'AFD,
09:43 et se retrouve à prendre des décisions
09:45 comme celle de cette semaine.
09:47 - Vous dites 30 % de plus en Allemagne
09:49 depuis le début de l'année ?
09:51 - 30 % des demandes d'asile
09:53 qui sont déposées dans l'ensemble des Etats,
09:56 les 27 et les Etats associés.
09:58 - Ce qui est important,
09:59 puisque c'est le double de l'Espad.
10:02 - C'est le double des chiffres,
10:03 mais par rapport à l'Espagne et la France,
10:06 on est autour de 15 %, donc c'est le double des Etats.
10:09 Il y a à peu près 500 000 demandes
10:11 qui ont été posées au 1er semestre 2023,
10:14 30 % pour l'Allemagne,
10:16 et ensuite, on est autour de 15 % pour la France et l'Espagne.
10:19 On voit que c'est important.
10:21 C'est ce qui explique ces dynamiques politiques,
10:24 la montée de l'extrême droite en Allemagne,
10:27 et l'addition qui a été prise les derniers jours.
10:30 - 15 % en France, ça fait entre 75 000 et 80 000 personnes,
10:33 c'est ça ?
10:35 Demande.
10:36 Est-ce qu'on sait combien reste ?
10:38 - Le taux de reconnaissance est autour de 40 %
10:41 sur ces demandes d'asile,
10:42 ce qui est un des taux les plus élevés
10:44 depuis les précédentes années,
10:46 parce que les principales nationalités
10:48 qui arrivent, arrivent de pays
10:50 où vont être reconnus des Afghans, des Syriens,
10:53 qui sont persécutés dans leur pays,
10:55 où il y a des conflits
10:57 et qui n'ont pas la possibilité d'y retourner.
10:59 - Est-ce qu'il y a des éléments statistiques
11:02 sur ce fameux appel d'air dont parlent la droite et l'extrême droite ?
11:06 Les mesures d'accueil entraînent des influs ?
11:08 - Non.
11:09 - Est-ce qu'on a des données statistiques ?
11:12 - C'est un mythe.
11:13 Il y a un certain nombre de mythes que l'extrême droite véhicule,
11:17 celui de l'appel d'air et celui qu'on a entendu
11:20 avec cette idée qu'on pouvait arrêter les arrivées en Europe
11:23 en mettant en place un blocus maritime,
11:26 en déployant les forces militaires.
11:28 C'est la même chose avec la campagne de Giorgia Meloni.
11:31 On a vu qu'arrivée au pouvoir,
11:33 elle avait réalisé que c'était complètement irréaliste.
11:36 - Est-ce qu'on a des chiffres sur les décès en mer,
11:39 qui est une partie des migrations,
11:41 qui n'apparaissent pas dans les statistiques officielles ?
11:45 Quelles associations, finalement, en donnent ?
11:48 - C'est ça. On est autour de 2 000 décès par an,
11:51 mais c'est au niveau de la Méditerranée.
11:54 La difficulté, c'est qu'il y a des associations,
11:57 des organisations internationales,
11:59 comme l'Organisation internationale pour les migrations,
12:02 qui tentent de faire ce compte.
12:04 C'est compliqué, on ne peut pas recenser
12:07 toutes les personnes mortes dans les bateaux.
12:09 Il faut se rappeler que la traversée de la Méditerranée,
12:13 c'est seulement la dernière partie d'un voyage beaucoup plus long
12:17 avec des personnes qui ont souvent transité auparavant en Libye
12:20 et aussi dans le nord du Niger.
12:22 - Bernadette Kressout, vous suivez tous les sujets d'actualité
12:26 sur les réseaux sociaux.
12:28 Comment ce débat-là est perçu depuis quelques jours,
12:31 depuis l'arrivée des migrants à Lampedusa ?
12:34 - Ce qui était intéressant, c'était de regarder la différence
12:37 entre la réaction de l'opinion il y a encore un an
12:40 et la réaction aujourd'hui.
12:42 Le principe de réalité auquel est confrontée Mme Mélanie
12:45 n'est pas celui que ressent l'opinion publique.
12:48 C'est vrai en France, mais aussi dans les autres pays.
12:52 C'est plutôt l'extrême droite qui s'exprime,
12:54 qui est plutôt des gens très virulents,
12:57 qui expliquent que ça n'est plus possible,
12:59 qu'on ne peut plus accueillir.
13:01 Vous avez beau avoir quelques voix à côté qui expliquent
13:05 que c'est plus compliqué, mais ce sont ces paroles-là
13:08 qui sont les plus reprises.
13:10 On a à peu près 400 000 messages juste sur la France sur ce sujet.
13:13 La moitié de ces messages portent sur le fait
13:16 qu'on ne peut pas laisser ainsi les portes ouvertes,
13:19 que l'Europe doit jouer un rôle
13:21 et que la France ne peut pas être une terre d'accueil.
13:25 Il y a une radicalisation très forte.
13:27 L'autre partie des messages,
13:28 c'est que beaucoup de personnes se posent la question du que faire
13:32 et se disent qu'on est confrontés à des vagues d'immigration
13:36 liées à des sujets économiques.
13:38 Mais il y a un sujet qui monte beaucoup dans l'opinion,
13:41 c'est la question de ce qui va se passer
13:44 quand on va avoir des sujets climatiques
13:46 et des réalités de populations qui vont être obligées
13:50 de partir de chez eux,
13:51 comme on l'a vu fortement avec les sujets d'inondation.
13:55 Il va falloir faire quelque chose pour les accueillir.
13:58 Cette espèce de dossillement dans l'opinion
14:00 entre "il faut être humain" et "on ne peut pas accueillir",
14:04 pour le moment, c'est plutôt le "il ne faut pas accueillir"
14:07 qui, en plus, en France, en ce moment,
14:09 avec ce petit début d'élection européenne
14:12 et d'argument et de campagne,
14:14 est en train de prendre.
14:16 Mais force est de constater que c'est eux, en tout cas,
14:19 qui sont les plus vulnérables.
14:21 -Marie-Selpech, je viens vers vous.
14:23 C'est intéressant ce que dit Vernik Rilsoult
14:26 sur la partie climatique.
14:27 On a notamment parlé de l'afflux potentiel
14:31 qui est arrivé de Libye,
14:32 lié au chaos qui s'est installé ces derniers jours
14:36 en raison des inondations.
14:37 Quel chiffre a-t-on sur les migrants climatiques ?
14:42 Souvent, on pense qu'ils ne sont pas encore là,
14:44 mais il y a énormément de déplacements de population
14:48 qui sont arrivés dans un certain temps.
14:50 -Exactement, mais la plupart de ces déplacements
14:53 se font à l'intérieur du pays, au sein du même pays,
14:56 ou à l'échelle régionale.
14:58 Il faut bien penser que la plupart des migrants,
15:00 ceux qui arrivent jusqu'aux côtes européennes,
15:03 ce sont ceux qui ont eu les moyens de payer un passeur.
15:06 Ce ne sont pas les plus vulnérables.
15:09 Les personnes qui sont affectées directement
15:11 par les crises climatiques,
15:13 il y en a un grand nombre qui vont se retrouver piégées
15:16 ou simplement ils ne vont pas pouvoir aller
15:19 à la ville la plus proche,
15:20 car ils n'en ont pas les moyens.
15:22 Ensuite, les dynamiques qu'on voit,
15:24 ce sont beaucoup plus des mouvements
15:27 des zones rurales vers la ville,
15:28 avec toutes les questions qui se posent
15:31 pour les pays à faible et moyen revenu.
15:33 Comment gérer cet afflux de population,
15:35 surtout dans des zones urbaines,
15:37 qui sont souvent vulnérables à ces aléas climatiques ?
15:41 On le voit bien en Libye.
15:42 C'est ce qui s'est passé avec des villes
15:45 qui ont été séparées à de telles inondations
15:47 et avec des déplacements qui se font encore
15:50 plutôt vers les pays directement limitrophes,
15:53 en Égypte, en l'occurrence.
15:55 -Avec un chaos politique aggravé par ces inondations.
15:58 François Gemel, le chercheur belge,
16:00 dit que 32 millions de déplacés dans le monde en 2022,
16:03 c'est à peu près l'ordre de grandeur qu'on peut donner.
16:06 On a bien entendu, parfois au sein même des pays...
16:09 -C'est difficile à établir,
16:11 car il y a des personnes qui sont déplacées
16:14 d'événements climatiques, d'inondations, de tornades,
16:17 ce genre de désastres naturels.
16:19 Ensuite, on a des gens qui sont amenés à migrer,
16:22 que ce soit au niveau interne ou dans le pays voisin,
16:25 parce que, simplement, la désertification
16:27 rend plus difficile, par exemple,
16:29 d'exercer leurs activités agricoles.
16:31 -Marie Salpêche ?
16:33 -Je soulignais, quand on parlait des tensions en Europe
16:36 concernant les sujets migratoires,
16:38 ce qui est intéressant, c'est de voir qu'en Pologne,
16:41 vous avez une réalisatrice,
16:43 Anieszka Hollande, qui sort un film le 20 septembre,
16:46 "Green Border", qui est assez empathique sur les migrants.
16:49 Vous avez des réactions sur les réseaux sociaux en Pologne
16:52 extrêmement violentes à son égard, des insultes antisémites.
16:56 C'est pour montrer un peu l'ambiance en Europe,
16:58 pour montrer pourquoi on n'arrive pas à un accord
17:01 au sein des 27. C'est à cause de ce type d'ambiance,
17:04 cette effervescence que l'on voit en Pologne,
17:06 mais que l'on peut aussi voir en France.
17:09 D'ailleurs, Gérald Darmanin, aujourd'hui,
17:11 Emmanuel Macron dit qu'il faut trouver une solution,
17:14 aider l'Italie, mais ce qui ressort, pour l'instant,
17:17 ce serait davantage de contrôles aux frontières,
17:20 d'après ce que dit Darmanin, surveiller davantage,
17:23 moins de passeurs, lutter contre les passeurs avec l'Italie.
17:26 C'est pas d'ouvrir les vannes et d'accueillir les migrants
17:29 et les demandeurs d'asile en bas, c'est évident.
17:32 -On poursuit ce débat, puisqu'il est 20h20
17:35 sur France Info et Elia Bergel.
17:36 -Emmanuel Macron affirme que l'ambassadeur de France
17:40 au Niger est pris en otage par les putschistes.
17:42 Le diplomate ne peut pas quitter l'ambassade,
17:45 mais il n'est pas menacé.
17:46 Le président de la République explique
17:49 qu'il se nourrit de rations militaires.
17:51 Alors que les liens entre Paris et les pays du Sel
17:54 sont déjà tendus, la junte au pouvoir au Burkina Faso
17:57 donne deux semaines à l'attaché militaire
17:59 de l'ambassade de France pour quitter le pays.
18:02 Les autorités décident de son expulsion
18:04 à cause d'activités subversives, selon elle,
18:07 accusation fantaisiste, répond la France.
18:09 -La Chambre de la Santé lance aujourd'hui
18:12 la campagne d'immunisation des nouveaux-nés
18:14 contre la bronchiolite Aurélien Rousseau.
18:16 Cette maladie a provoqué l'hospitalisation
18:19 de 45 000 bébés l'an dernier.
18:21 Cette année, le B. fortus, un anticorps monoclonal,
18:24 pourrait être administré gratuitement aux nourrissons.
18:27 La Russie a fait décoller ce soir
18:29 vers la station spatiale internationale
18:31 une fusée Soyouz à bord.
18:32 Deux cosmonautes russes, une astronaute américaine,
18:36 à rare coopération en pleine période de tension.
18:39 -France Info.
18:40 -20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
18:47 -Véronique Reys-Soult, présidente de Blackbone Consulting,
18:51 Amdam Mostafavi, directrice adjointe de L'Express,
18:54 et Maria Stelpech, rédactrice en chef Société Amarianne.
18:57 Notre experte sur ce sujet, Camille Lecauze,
19:00 qu'on garde encore quelques minutes,
19:02 parce qu'on voudrait comprendre ce pacte migratoire
19:05 qui est en cours de négociations, de renégociations,
19:08 quelle photographie un peu générale ?
19:10 On voudrait comprendre ce qui coince et où ça coince.
19:13 Il faut que ce soit réglé avant les élections législatives de juin.
19:17 -On est sur la dernière ligne droite.
19:19 On est jusqu'en février pour avancer sur ce sujet.
19:22 Les partenaires européens commencent à être inquiets.
19:26 Les derniers événements,
19:27 avec les tensions entre l'Italie, l'Allemagne et la France,
19:31 ne présagent rien de bon aussi sur la disponibilité
19:35 pour parvenir à un accord, à un consensus.
19:38 Ce que l'on voit, c'est qu'il y avait eu une percée
19:41 dans les négociations un peu inespérée en juin.
19:43 Là, les Etats vont retourner à la table négociation,
19:46 avec aussi les parlementaires,
19:48 qui risquent aussi de plus en plus d'être dans une posture politique,
19:52 parce qu'ils sont aussi en début de campagne.
19:55 Ce qui bloque sur ce texte, c'est toujours le même problème,
19:58 celui de la solidarité, de la responsabilité,
20:01 avec, d'un côté, les pays du Sud qui attendent des pays du Nord,
20:05 une plus grande assistance,
20:07 quand on a des arrivées, comme au cours des derniers jours,
20:10 sur les côtes italiennes, grecques, espagnoles.
20:13 Et de l'autre côté, les Etats plutôt du Nord
20:15 qui disent qu'ils accueillent déjà suffisamment.
20:18 Et c'est vrai qu'on a des Etats comme la Pologne,
20:21 qui, depuis le début, disent qu'ils ne sont prêts à accueillir personne,
20:25 et qui sont sous une pression,
20:27 qu'il faut reconnaître avec la crise en Ukraine.
20:30 Plus de 3 millions de réfugiés ukrainiens sont en Pologne.
20:33 La Pologne a aussi une part dont l'accueil en Europe,
20:36 et c'est évidemment présenté d'une manière différente
20:39 par ce gouvernement polonais.
20:41 -On a vu le Rassemblement national, par la voix de Jordane Bardella,
20:45 dire clairement que pas un migrant de l'AMP 12A
20:48 doit arriver ici, en France.
20:50 Marie-Estelle Pech, vous vous redoutez, vous,
20:53 d'une sorte d'instrumentalisation du débat
20:56 dans cette campagne électorale des Européennes ?
20:59 -Amdam. -Pardon, pardon.
21:01 Amdam Mostaphevi.
21:02 -Une instrumentalisation... Oui, évidemment,
21:05 ça va se tendre de plus en plus.
21:07 La différence aussi, on parlait tout à l'heure,
21:10 on dit que c'est des crises qui reviennent,
21:12 mais après, le contexte européen a extrêmement changé.
21:16 C'est vrai, vous l'avez rappelé,
21:17 par la guerre en Ukraine,
21:19 qui aussi augmente le coût de la vie.
21:21 Donc on est sur des... Voilà, des...
21:24 On a bien vu en France les crises que ça a pu provoquer.
21:27 On est sur déjà des électorats, on va dire,
21:30 qui sont déjà tendus pour des questions économiques.
21:33 Donc l'idée d'accueillir des migrants,
21:35 c'est pas le moment où on est le plus favorable,
21:38 quand on a des problèmes dans le porte-monnaie,
21:40 c'est pas le moment où on veut accueillir des gens chez soi.
21:44 Donc c'est vrai que ça tend, et ça va se tendre d'autant plus
21:47 que ça va être forcément un sujet aux élections,
21:50 et d'autant plus que dans tous les pays d'Europe,
21:53 on a vu une montée de l'extrême droite.
21:55 Ce qui change aussi par rapport à il y a quelques années,
21:58 c'est que l'un des principaux intéressés,
22:01 puisqu'il y a beaucoup de gens qui vont vers le Royaume-Uni,
22:04 n'est plus à la même table de négociation,
22:06 ils sont sortis de l'Union européenne.
22:09 Donc ça rend aussi, avec tous les problèmes
22:11 qui se sont posés avec la traversée à Calais,
22:14 qu'il y a un acteur avec qui on devrait aussi
22:16 d'une certaine manière discuter,
22:18 qui n'est pas dans ce pacte,
22:20 qui en fait partie d'une certaine manière,
22:23 mais c'est plus compliqué. -Nosse experte, Camille Lecauze.
22:26 -Oui, juste une réaction par rapport à cette proposition
22:29 du Rassemblement national de n'accueillir personne
22:32 par rapport aux personnes qui arrivent en Italie
22:35 et de fermer la frontière entre la France et l'Italie.
22:38 Est-ce qu'on est pour la fin de Schengen ?
22:40 Parce que l'idée des politiques migratoires européennes communes,
22:44 c'est aussi de permettre cet espace de libre circulation
22:47 au sein du bloc, et donc de dire
22:49 "on ne va laisser rentrer personne,
22:51 "est-ce qu'on veut rétablir des contrôles systématiques ?"
22:55 -C'est retour des frontières nationales.
22:57 -C'est la question que je pose.
22:59 -C'est à vous que je vais rédactrice en chef société à Marianne.
23:03 C'est ça, le...
23:04 Est-ce qu'on est dans cet enjeu-là,
23:06 d'un retour aux frontières nationales ?
23:08 -Ca sera certainement posé lors des élections présidentielles.
23:12 C'est évident que ça va revenir dans le discours
23:15 du Rassemblement national,
23:17 du côté de Zemmour aussi,
23:18 dont vous avez remarqué que Marion Maréchal-Le Pen,
23:22 qui est proche de cette famille italienne,
23:26 s'est tout de suite rendue à Lampedusa.
23:28 Elle a perdu une minute, voilà,
23:30 pour marquer son hostilité à l'arrivée des migrants.
23:33 Et oui, bien sûr que ça va revenir à l'extrême droite,
23:37 du côté du RN, mais aussi à droite.
23:39 On voit bien que le discours se durcit énormément
23:41 à l'Assemblée nationale depuis 2-3 jours.
23:44 Et oui, bien sûr que ce sera cette question des frontières,
23:47 cette question de la relation...
23:51 On voit bien que l'Union européenne ne s'en sort pas,
23:54 ou s'en sort mal, pour le moment.
23:56 C'est la voie d'entrée, effectivement,
23:58 des critiques évidentes concernant la gestion de cette immigration.
24:01 -Vous avez raison de parler de la droite,
24:04 puisque les Républicains ont réclamé à nouveau un référendum
24:07 d'ici la fin de l'année. Véronique ?
24:09 -C'est pour répondre à la question qui était
24:12 "est-ce que ça sera un argument pendant l'élection européenne ?"
24:15 Non seulement, mais on voit bien que les référendums
24:18 autour de ces sujets sont publicités.
24:20 On voit bien que les Français ont envie de participer
24:23 à des référendums. Et là où c'était intéressant,
24:26 quand je vous donnais le chiffre, la moitié des messages
24:29 étaient plutôt d'extrême droite,
24:31 quand on regarde qui relaie ces messages,
24:33 ce n'est pas que des gens d'extrême droite.
24:36 Globalement, il y a une espèce de musique
24:38 qui s'installe un peu partout en Europe,
24:40 mais dans l'opinion publique, qui est "ça doit être faisable,
24:43 "peut-être que c'est Mélanie qui était trop faible,
24:46 "peut-être que c'est faisable".
24:48 Il est fort probable que ce sujet-là sera un sujet
24:51 où les uns et les autres vont s'appuyer
24:53 pendant l'élection européenne,
24:55 parce que ça résonne pour les électeurs,
24:57 d'autant plus qu'on voit bien que c'est une solution européenne.
25:01 Comme il y a un petit doute par moment sur la réalité
25:04 de "est-ce que l'Europe est favorable à ma petite vie, à moi ?"
25:07 À ce moment-là, on se dit que c'est peut-être le moment
25:10 où ça a du sens, comme peut-être c'est le moment
25:13 où ça a du sens pour les sujets climatiques.
25:15 -C'est une vue de l'esprit où la gauche n'est pas très audible
25:19 depuis le début de cette nouvelle crise de l'homépédosa.
25:22 C'est votre sentiment aussi, Amda Mostafavi ?
25:25 -Oui, c'est vrai qu'il n'y a pas eu
25:27 de proposition concrète très éloquente.
25:31 Après, c'est vrai qu'on entend beaucoup
25:34 les voix de droite et d'extrême droite
25:36 sur des discours qui sont assez similaires.
25:39 Donc, c'est sans doute là
25:42 que la caisse de résonance est plus puissante,
25:45 ironique le confirme-moi, sur les réseaux sociaux.
25:48 Néanmoins, finalement, c'est une question
25:50 qui va échouer au gouvernement,
25:52 puisqu'on voit bien que là, c'est compliqué du côté...
25:55 -Sauf que l'extrême droite, précisément,
25:58 se fait entendre très fort.
25:59 Raphaël Glucksmann a parlé de son immense inquiétude aujourd'hui,
26:03 candidat place publique aux élections européennes.
26:06 Mais à part ça, Maria Selpech, moi, je ne sais pas, vous ?
26:10 -On voit bien que Jean-Luc Mélenchon,
26:12 je l'ai entendu parler plutôt du pape
26:14 et de l'arrivée du pape à Marseille.
26:17 Et de... -Oui, bien sûr.
26:18 -Saluant l'arrivée du pape et son discours très pro-migrants.
26:22 Donc, il est bien sûr que la gauche continue,
26:24 notamment, elle et les filles,
26:26 à être pour l'accueil des migrants.
26:28 Je ne pense pas qu'ils changent sur ce sujet.
26:31 Mais on les entend peut-être un peu moins,
26:33 parce qu'ils sentent que l'opinion politique change sur ce sujet.
26:37 -Ca va être intéressant de suivre ça.
26:39 Merci infiniment, Camille Lecauze, spécialiste des migrations.
26:43 Merci pour toutes ces informations très précises.
26:46 Vous parliez d'Emmanuel Macron, du pape et de Marseille.
26:49 On en parle dans un instant de cette messe,
26:52 où il ira bien le week-end prochain.
26:54 D'abord, le point sur l'info, puisqu'il est 20h37.
26:58 Générique
26:59 ...
27:05 -Bonsoir, Edouard Marguerite. -Bonsoir, Bérangère.
27:08 Vu la hausse du nombre de cas de Covid en France,
27:11 la campagne de vaccination est avancée de deux semaines.
27:14 Elle débutera finalement le 2 octobre
27:16 pour les personnes les plus fragiles.
27:19 Ce n'est pas un signal d'alarme, mais l'épidémie est là,
27:22 explique sur France Info le ministre de la Santé.
27:25 Une plainte est déposée contre Edouard Philippe
27:28 pour favoritisme, prise illégale d'intérêt
27:30 ainsi que pour détournement de biens.
27:32 Le parquet national financier le confirme.
27:35 L'ancien Premier ministre est visé directement par cette plainte,
27:39 déposée par une ancienne collaboratrice du maire du Havre.
27:42 Un enfant retrouvé mort à Perpignan,
27:44 deux hommes de sa famille ont été placés en garde à vue,
27:47 indique le parquet de la ville des Pyrénées-Atlantiques.
27:50 Le garçon de 7 ans a été marqué de multiples échymoses
27:53 et a été partiellement congelé.
27:55 Deux petites filles sont également hospitalisées.
27:58 Elles portent des traces de traumatismes multiples.
28:01 Le président ukrainien prépare une deuxième visite aux Etats-Unis.
28:05 Volodymyr Zelensky sera à Washington jeudi prochain
28:09 pour évoquer avec Joe Biden un nouveau plan d'aide à Kiev.
28:12 Ce sera donc son deuxième déplacement outre-Atlantique
28:15 depuis l'invasion russe.
28:17 Sur les céréales ukrainiennes, l'Union européenne met fin
28:20 aux restrictions d'importation,
28:22 des mesures qui avaient été prises pour protéger
28:24 les agriculteurs européens producteurs.
28:27 La Hongrie prolonge finalement unilatéralement
28:29 ses restrictions d'importation et les renforce même.
28:32 La Pologne prolonge également l'embargo
28:35 sur les céréales ukrainiennes.
28:37 Ce sont deux pays producteurs de céréales.
28:39 Deux adversaires du 15 de France de rugby,
28:42 l'un contre l'autre ce soir dans le Mondial.
28:44 La Nouvelle-Zélande battue par les Bleus affronte la Namibie.
28:47 Prochain adversaire des Français,
28:49 coup d'envoi dans une demi-heure à Toulouse.
28:52 (Générique)
28:54 -France Info.
28:55 -20h, 21h, France Info, les informés, Bérangère Monte.
29:02 -Avec une tablée féminine dans les informés,
29:04 ce soir jusqu'à 21h, Amdam Mostafavi,
29:06 directrice adjointe de la rédaction de L'Express,
29:09 Marie-Estelle Pech, rédactrice en chef Société à Marianne,
29:12 et Véronique Raizou, présidente de Backbone Consulting,
29:15 spécialiste des réseaux sociaux et de l'opinion sur les réseaux sociaux.
29:19 C'est bien précieux, notamment pour ce deuxième sujet,
29:23 cette messe du pape, donc,
29:25 où Emmanuel Macron considère qu'il est et qu'il sera à sa place.
29:28 Il l'a dit ce matin, il assume, il sera là en tant que chef d'Etat.
29:33 -Quand nous recevons en France un chef d'Etat,
29:36 qui est le pape,
29:37 qui vient en effet donner une messe au stade Vélodrome,
29:41 je considère que c'est ma place d'y aller.
29:42 Je n'irai pas en tant que catholique,
29:45 j'irai en tant que président de la République française,
29:47 qui est en effet laïque.
29:49 J'irai par respect et courtoisie,
29:51 et j'y aurai ma place,
29:53 comme d'ailleurs, nombre de mes prédécesseurs ont pu y aller.
29:57 Je n'aurai moi-même pas de pratique religieuse lors de cette messe.
30:00 -En gros, il ne communiera pas, c'est ce qu'on comprend,
30:03 il sera comme chef d'Etat.
30:05 Marie-Estelle Pech, est-ce que ça peut être uniquement un geste politique ?
30:09 -C'est aussi un geste, évidemment, envers les catholiques.
30:13 -C'est politique.
30:15 -Comment ? C'est politique.
30:17 C'est avant tout politique, évidemment.
30:19 -Ce que je veux dire, c'est qu'un geste envers les catholiques,
30:22 donc les électeurs catholiques, c'est ça que vous venez de dire ?
30:24 -Les électeurs catholiques.
30:26 C'est aussi un...
30:27 Ce qui est amusant, c'est que finalement,
30:30 François, le pape François, lorsqu'il se rend à Marseille,
30:33 il veut en faire une visite locale, méditerranéenne.
30:35 Il ne veut pas que ce soit précisément un événement
30:39 officiel, national pour la France.
30:41 Et en allant à Marseille,
30:43 Macron, Emmanuel Macron, évidemment, veut lui donner
30:48 une dimension que ne souhaitait pas le pape François.
30:53 Donc c'est un peu ironique.
30:54 A-t-il sa place ou pas à Marseille ?
30:58 -Euh...
30:59 Dans cette cérémonie religieuse,
31:01 c'est vrai que c'est quand même pas fréquent.
31:03 La dernière fois, ça remonte à 1980,
31:05 lorsque Valéry Giscard d'Estaing assiste à l'arrivée
31:08 de Jean-Paul II, d'une messe donnée par Jean-Paul II.
31:11 Il est sur le parvis de Notre-Dame de Paris.
31:14 Euh...
31:15 Que les chefs d'Etat participent à des cérémonies privées,
31:20 à titre privé, évidemment, ça a été le cas assez souvent,
31:23 de Valéry Giscard d'Estaing,
31:24 passant par Jacques Chirac, à Pompidou, etc.
31:27 C'est pas très fréquent.
31:28 C'est pour ça qu'il y a autant d'interrogations,
31:31 je pense, ces derniers jours, notamment à gauche,
31:33 sur ce sujet, parce qu'on n'est pas habitués,
31:36 effectivement, à voir un chef d'Etat,
31:38 à voir notre chef d'Etat participer à une messe du pape,
31:42 en dehors d'une cérémonie religieuse,
31:44 par exemple, lors du décès d'une personne connue, etc.
31:48 -Johnny, ce genre de... -Voilà, exactement.
31:51 Donc c'est assez inhabituel.
31:52 Ceci dit, c'est vrai que le pape, c'est aussi un chef d'Etat.
31:56 Ce n'est pas uniquement...
31:58 Ce n'est pas uniquement le "chef des catholiques".
32:01 Il y a une dimension internationale
32:04 chez ce personnage,
32:06 qui fait qu'on peut quand même comprendre
32:09 qu'Emmanuel Macron se rende à cette cérémonie,
32:11 d'autant plus qu'il ne va pas communier,
32:14 il ne fera pas des signes de croix dans tous les sens.
32:16 Il va certainement avoir une attitude très discrète.
32:20 -Abdelaziz Moussafavi, comment vous comprenez-vous
32:23 la visite politique ?
32:24 Y aller en tant que chef d'Etat, ça veut dire quoi ?
32:27 -Ça veut dire y aller comme...
32:31 Sans remettre en cause le principe de laïcité française,
32:34 dont Emmanuel Macron est évidemment le premier...
32:38 -Le plus garant. -Le plus garant,
32:41 et même, d'une certaine manière, un défenseur.
32:43 Il a toujours mis la laïcité...
32:46 On en a reparlé encore récemment, en long, en large et en travers,
32:50 avec l'histoire de la baïa à l'école.
32:51 La laïcité, c'est aussi un marqueur assez fort
32:54 de ce...
32:55 de ce...
32:56 C'est aussi pour ça que c'est un peu étonnant
32:59 d'avoir cette messe, et ce qui est aussi étonnant...
33:02 -C'est-à-dire, c'est deux poids, deux mesures ?
33:05 -C'est pas deux poids, deux mesures.
33:07 Ca ne me choque pas, moi, personnellement,
33:09 qu'il aille à cette messe.
33:11 Je pense, en effet, qu'il est dans cette démarche
33:15 de dire aussi "je suis le chef de l'Etat,
33:17 "je suis toujours dans une stature internationale".
33:20 A un moment donné, nous, cette semaine,
33:22 on a parlé, si on appelait ça, "succession",
33:25 sur tous les rivaux, au sein même des proches d'Emmanuel Macron,
33:28 qui se voient déjà un peu dans l'après.
33:31 Pour moi, c'est la façon de dire "je suis le chef de l'Etat",
33:34 c'est moi qui dicte aussi le programme politique,
33:37 le programme que je souhaite,
33:39 et si j'ai envie d'aller à la messe, j'y vais.
33:41 -Il y a une part personnelle, quand même,
33:44 dans la personnalité du chef de l'Etat.
33:46 Véronique Rissoud, est-ce que c'est perçu
33:49 comme une visite politique ou une visite personnelle ?
33:52 -C'est perçu comme une visite politique en soi,
33:55 et on va dire que l'opinion publique
33:57 n'est pas forcément contre le fait qu'il aille à cette messe.
34:02 En revanche, c'est constamment mis dans l'ensemble des messages
34:06 en perspective avec la réalité de cette rentrée de la laïcité
34:09 et des consignes qu'il a données sur la laïcité à l'école,
34:12 en disant pourquoi...
34:14 Le sentiment que c'est totalement décalé
34:16 et que s'il n'y avait pas eu cette actualité,
34:19 ça serait sans doute...
34:20 -L'actualité de la baïa, vous voulez dire.
34:23 -Exactement.
34:24 -La baïa au nom de la laïcité...
34:26 -Exactement. De rappeler aux enseignants aussi,
34:29 on anticipe le sujet dont on parlera tout à l'heure,
34:32 mais les enseignants ont eu beaucoup de consignes
34:35 sur la laïcité, donc on voit plein de messages
34:37 qui disent que c'est compliqué d'expliquer la laïcité
34:40 et d'avoir un président qui va assister à la messe
34:43 et qui reçoit le pape.
34:45 Donc c'est pas tant la polémique en soi de...
34:48 "Oui, très bien, c'est une représentation",
34:50 c'est plus au moment où il y a justement ce débat en France
34:54 et que ce débat a été relancé par le gouvernement lui-même,
34:57 c'est très étonnant et c'est ça qui est le plus remis en question
35:01 dans l'ensemble des messages, c'est plutôt ce sujet-là,
35:04 la perspective et la compréhension
35:06 de la position infinie du gouvernement.
35:09 -Il y a une contradiction.
35:10 -Il ne faut pas oublier que Emmanuel Macron s'est déjà rendu
35:14 à la rupture du jeûne de l'IFTAR à la mosquée de Paris en 2017.
35:18 Il n'a pas assisté à des cérémonies religieuses.
35:21 -Mais sinon, il faut dire
35:23 qu'il y a des relations aussi poussées avec tous les cultes.
35:26 -Alors, sans doute,
35:29 a-t-il une relation peut-être plus privilégiée avec les catholiques
35:33 parce que c'est la religion majoritaire en France,
35:36 j'imagine, mais...
35:38 Relation poussée, je ne sais pas,
35:40 je ne suis pas sûre qu'on puisse dire que ce soit un cathophile
35:44 ou un... -Non.
35:45 -Il y avait...
35:47 Il essaie de tisser des liens avec le milieu catholique
35:50 qui ne lui est pas forcément très...
35:53 Qui ne lui est pas acquis.
35:54 Ce qui est assez amusant, c'est que le maire de Marseille,
35:58 qui est socialiste,
35:59 toute la gauche socialiste marseillaise est ravie
36:02 d'accueillir le pape à Marseille.
36:04 Ca met en lumière la ville, etc.
36:06 Alors que la droite catholique reproche au pape François
36:10 d'être un pape promigrant, une sorte de gauchiste, etc.
36:14 Donc il y a tout ce paradoxe aussi à avoir en tête, en ce moment.
36:19 -Ca se passe à Marseille.
36:21 Marseille, c'est quand même une ville
36:23 où le chef de l'Etat a personnellement beaucoup investi.
36:27 -Ca joue, ça ?
36:28 -Ca peut jouer. Ca peut jouer dans le fait
36:31 qu'il ait envie aussi de participer au fait que, justement,
36:34 le pape ne voulait peut-être pas lui donner une importance si majeure,
36:38 mais le fait que le président français y est,
36:41 ça met une autre lumière sur la ville de Marseille,
36:44 et le président essaie de montrer qu'on lutte contre tous les problèmes.
36:48 Il y a eu un drame récemment.
36:50 C'est une autre image de Marseille.
36:52 Ca a venu fatalement contribuer à en parler encore plus.
36:55 -Vous nous direz, Véronique Ressou, si c'est perçu comme tel,
36:59 l'importance de Marseille.
37:01 On s'interrompt le temps du Fil info, 20h40.
37:03 Elia Bergel.
37:05 -Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
37:07 va rencontrer Joe Biden à la Maison Blanche jeudi prochain
37:11 pour la 2e fois depuis le début de la guerre
37:14 contre la Russie, débutée en février 2022.
37:16 Kiev tente depuis des semaines d'accélérer sa contre-offensive.
37:20 3 mineurs, radicalisés de 15 et 16 ans,
37:22 soupçonnés de projets violents, interpellés à la fin du mois dernier
37:26 dans l'Indre et Loire.
37:28 Ils sont mis en examen par un juge antiterroriste.
37:31 A Paris, les suspects ont été repérés au printemps
37:34 après avoir réalisé des tests d'explosifs artisanaux.
37:37 Ils nous relayaient de la propagande islamique
37:40 sur une chaîne Telegram.
37:41 -A l'élection numérique, Jean-Noël Barrault annonce
37:44 qu'Apple accepte de mettre son iPhone 12 aux normes
37:47 via une mise à jour.
37:48 L'entreprise était menacée de devoir rappeler tous ses iPhone 12
37:52 à cause d'ondes trop puissantes.
37:54 En Ligue 1, ce soir, Paris reçoit Nice dans une vingtaine de minutes,
37:58 21h, au Parc des Princes.
37:59 Match à vivre avec France Info.
38:01 Les Parisiens sont 2e derrière Monaco, Nice 8e de Ligue 1.
38:04 -France Info.
38:06 -20h21, France Info, les informés.
38:11 Bérenger Bon.
38:12 -Toujours avec Amdam,
38:14 Mostafa Vides-L'Express,
38:15 Marie-Estelle Pech de Marianne et Véronique Reys-Soult
38:18 de Backbone Consulting.
38:20 Marseille, c'est un sujet sur les réseaux sociaux ?
38:23 -C'est un énorme sujet, bien plus que de savoir...
38:25 Dans cette histoire-là.
38:27 Globalement, Marseille est un sujet pour les Français
38:30 car beaucoup se demandent pourquoi c'est tant une ville symbole,
38:34 pourquoi le président Emmanuel Macron s'intéresse tant à Marseille.
38:37 Certains se disent que c'est parce que c'est le symbole
38:41 de beaucoup des problèmes que l'on peut trouver en France.
38:44 Il y a le sujet de la laïcité en soi,
38:46 la réalité de l'école et de l'état de l'école,
38:49 il y a beaucoup de sujets autour de l'insécurité.
38:52 Bref, ils expliquent ça ainsi,
38:54 mais l'arrivée du pape à Marseille
38:57 fait que c'est une fois de plus la lumière sur cette ville.
39:00 Le maire s'en réjouit, mais les Français se demandent
39:03 pourquoi Marseille est au coeur des préoccupations d'Emmanuel Macron
39:07 et pourquoi on y consacre autant de temps et d'énergie.
39:11 Je ne dis pas que c'est forcément une critique,
39:13 mais ils s'interrogent en disant que cette ville est devenue
39:16 une forme de symbole et que c'est un peu incompréhensible en soi.
39:20 - Le débat n'est pas tellement, ou pas seulement, en tout cas,
39:24 clair sur cette histoire de laïcité.
39:26 - Il n'y a pas tant de gens qui sont choqués là-dessus.
39:29 C'est plus le parallèle avec si la laïcité est si importante
39:32 et si c'est un sujet de rentrée tel que le gouvernement l'a posé,
39:36 pourquoi avoir cette visite et la mettre en avant ?
39:39 Parce que sinon, elle ne fait pas tant polémique que ça.
39:42 - On peut se souvenir qu'en 2008,
39:44 lorsque le précédent pape Benoît XVI
39:47 était venu faire un pèlerinage à Lourdes,
39:49 il s'était rendu, il avait été accueilli à l'Elysée
39:52 par Nicolas Sarkozy.
39:53 C'était plus simple, mais c'était une visite officielle.
39:57 Il faut quand même se souvenir que le pape François,
40:00 encore une fois, il vient à Marseille,
40:02 il ne veut être qu'à Marseille et ne veut pas que ce soit
40:05 une visite officielle avec tout le tra-la-la qui va avec.
40:09 Emmanuel Macron, d'une certaine façon,
40:11 il est coincé, il aurait pu ne pas venir,
40:14 mais c'est peut-être un peu compliqué pour lui
40:16 d'ignorer complètement la visite du pape,
40:19 qui reste pas uniquement le chef des croyants catholiques,
40:23 mais aussi qui a une forte autorité
40:25 sur tout un tas de sujets moraux, migratoires, etc.
40:30 Et c'est aussi pour ça qu'il fait ce déplacement.
40:35 - Amda Massafavi ?
40:37 - Pour moi, on ne peut pas du tout comparer
40:40 cette histoire d'Abaya dans les écoles
40:42 du président dans une église.
40:44 L'Abaya dans l'école, c'est un sanctuaire de la République.
40:47 Là, on parle d'un quelque chose qui fait
40:50 une connotation religieuse dans le sanctuaire de la République.
40:53 Là, on parle d'un président qui se rend dans une église.
40:57 Il peut très bien se rendre dans une mosquée,
40:59 dans une synagogue, c'est aussi un peu normal
41:02 qu'un chef d'Etat, il n'abandonne pas la notion de république
41:06 et la notion de laïcité, parce qu'il entre dans une église.
41:09 Évidemment, s'il a des gestes religieux, c'est autre chose.
41:13 - On va clore ce sujet et on en reparlera la semaine prochaine.
41:16 On observera la façon dont il opère
41:18 et la façon dont ce se passe, dont il est accueilli à Marseille.
41:22 La semaine prochaine, on en vient à notre 3e sujet,
41:25 le bilan de deux semaines.
41:27 Ça fait déjà deux semaines que la rentrée scolaire a eu lieu.
41:31 Certains vont dire deux seulement.
41:33 À l'heure du premier bilan, Gabriel Attal a bien voulu concéder
41:37 qu'il manquait 200 postes,
41:38 qui restaient à pourvoir dans le second degré,
41:41 à rapporter aux 500 000 enseignants du second degré en tout.
41:45 C'était lors d'un déplacement dans un collège
41:48 et une école primaire d'or et loin.
41:50 En début de semaine, France 1 Fois avait révélé
41:53 cette inquiétude du SNES sur le fait qu'il manquait
41:56 un poste au moins dans la moitié des établissements.
41:59 Marie-Estelle Pêche, êtes-vous notre experte sur ce sujet ?
42:03 Vous avez évoqué, pour Marianne, ces questions d'éducation.
42:06 Le problème, c'est qu'on a tous dans l'oreille
42:09 cette promesse d'Emmanuel Macron,
42:12 formulée très clairement par Gabriel Attal.
42:14 Le jour de la rentrée des profs, c'était sur France Inter.
42:18 - Il y aura un enseignant devant chaque élève ?
42:21 - C'est tellement court qu'on peut peut-être le réécouter.
42:24 - Il y aura un enseignant devant chaque élève ?
42:27 - Pêche et originelle, Marie-Estelle Pêche ?
42:31 - Non, il n'y a pas un enseignant devant chaque élève.
42:34 Le milieu éducatif le savait.
42:36 - Pourquoi il promet une chose pareille ?
42:39 - C'est comme François Hollande.
42:41 - Il ne devrait pas qu'il n'y ait plus de chômeurs ?
42:44 - C'est le problème d'un président qui est omniprésent
42:47 d'un point de vue communication.
42:49 Il dit que l'éducation, c'est en train de devenir
42:53 son domaine réservé.
42:54 A tel point qu'il a complètement damé le pion
42:57 au précédent ministre, Papendia, toute l'année dernière.
43:01 Il ne risque pas d'affaiblir Gabriel Attal
43:03 en prenant comme ça la parole très souvent sur ces sujets,
43:07 certes importants, mais techniques.
43:09 Il est évident que,
43:12 vu la masse d'enseignants,
43:14 la masse d'élèves qu'on a en France,
43:16 12 millions d'élèves, 850 000 enseignants,
43:19 il y a toujours des trous dans la raquette.
43:22 On fait face à une crise depuis plusieurs années
43:25 de recrutement des enseignants.
43:27 On avait 3 000 postes d'enseignants non pourvus
43:30 de l'université de Cap-Esse,
43:32 du concours de professeurs des écoles, etc.
43:35 Tous ces trous, tous ces profs qu'on n'arrive pas à recruter,
43:38 par concours, on les recrute de façon contractuelle,
43:42 avec des gens qui ne sont pas toujours bien formés,
43:45 parfois en quelques jours.
43:47 C'est comme ça qu'on arrive à peu près à mettre
43:50 des enseignants devant pas tout à fait chaque élève.
43:53 -Quand Gabriel Attal dit qu'il en manque 200,
43:56 est-ce que c'est la photographie que vous avez, vous ?
43:59 -C'est ce qu'il dit.
44:00 Les syndicats estiment que c'est...
44:03 Tout dépend de ce que l'on compte, en fait.
44:05 Si on compte les absences longues,
44:08 les congés maternités, les absences de courte durée,
44:12 le professeur qui est malade...
44:14 Alors, évidemment, le professeur qui est malade
44:17 le jour de la rentrée, vous allez pas le remplacer
44:20 au pied levé, surtout en collège-lycée,
44:22 où ils sont spécialisés, français, maths, histoire, géographie.
44:27 Ils peuvent arriver pour dépanner deux ou trois jours.
44:30 Ca fonctionne pas comme ça.
44:31 Pour qu'un professeur absent soit remplacé,
44:34 il faut que ce soit plus de 15 jours d'absence
44:38 pour que l'Education nationale
44:41 daigne remplacer l'absent.
44:45 Donc, évidemment, pour les parents d'élèves
44:47 et pour les élèves, ça fait très souvent,
44:50 dans énormément d'établissements scolaires,
44:53 des emplois du temps avec des trous,
44:55 des camps, selon les territoires.
44:57 On sait qu'en Ile-de-France,
44:59 qui est une région chère, en fait,
45:01 par rapport au salaire d'un enseignant,
45:03 on a du mal, dans cette région-là, à recruter.
45:06 -Pourquoi ?
45:07 -Parce que les enseignants ont du mal à se loger,
45:10 parce que c'est une profession qui n'est pas très bien payée,
45:14 et donc ils préfèrent se répartir sur d'autres zones du territoire.
45:18 Ils sont plus attirés par la Bretagne,
45:20 par le territoire sud-ouest, le sud-est.
45:23 La région Ile-de-France, notamment, fait office de repoussoir.
45:26 C'est une région, notamment à Créteil,
45:28 toute l'académie de Créteil, qui est en souffrance.
45:31 Mais depuis, c'est pas nouveau, ça s'accentue,
45:34 mais c'est un problème qui est récurrent
45:36 depuis de nombreuses années.
45:38 -Marielle Stelpech, on nous dit aussi
45:40 que pourtant, des remplaçants sont sans affectation.
45:43 Est-ce que c'est le cas ?
45:45 -Alors, ça, c'est possible.
45:47 Précisément, je pense pas franchement aux régions parisiennes,
45:50 mais à d'autres régions qui sont mieux pourvues en enseignant.
45:54 Quand vous avez, par exemple, un professeur d'allemand,
45:57 vous avez ce qu'on appelle des brigades de remplacement
46:00 qui sont censées intervenir au pied levé
46:02 lorsqu'un professeur est absent.
46:04 Sauf que c'est très compliqué. Ca marche bien dans le primaire,
46:08 moins bien dans le secondaire, en collège-lycée.
46:11 Il faut que votre professeur absent soit de la même discipline
46:14 que celui qui est disponible.
46:16 En plus, celui qui est disponible ne peut pas travailler
46:19 dans son propre collège ou lycée d'affectation.
46:22 Ca limite, effectivement, les possibilités de remplacement.
46:26 Et vous avez certains remplaçants qui ne sont pas affectés.
46:29 Mais il faut être honnête, il y en a pas tant que ça.
46:33 -On marque une petite pause. On poursuit cet échange.
46:36 On regardera aussi ce que ça dit sur les réseaux sociaux.
46:39 20h50, le point sur l'info, le fil info.
46:41 Elia Bergel.
46:42 -Le Burkina Faso décide d'expulser l'attaché militaire
46:46 de l'ambassade de France,
46:48 accusé d'activités subversives.
46:50 Il a deux semaines pour quitter le pays.
46:52 La France juge ses accusations fantaisistes,
46:55 nouvelles crispations dans les relations
46:57 entre Paris et les pays du Sahel.
46:59 Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau,
47:02 décide d'avancer la campagne de vaccination
47:05 contre le Covid-19 de deux semaines
47:07 face à la hausse des cas de circulation du virus.
47:10 Coup d'envoi le 2 octobre.
47:11 Pour la grippe, la vaccination commence le 17 octobre.
47:15 Tout aura 345 millions d'euros d'amende.
47:17 L'Union européenne décide pour TikTok,
47:19 coupable d'infraction sur les règles de protection
47:22 des données dans le traitement d'informations
47:25 concernant les mineurs.
47:26 Le réseau social a trois mois pour corriger le tir.
47:29 En rugby, la Nouvelle-Zélande affronte la Namibie ce soir
47:32 dans 10 minutes.
47:33 Match à 21h, Mathieu Depoul, du Mondial en France,
47:36 les All Blacks ont perdu leur 1re rencontre contre les Bleus.
47:40 -France Info.
47:41 -20h21, France Info, les informés.
47:46 -Béranger Bon.
47:47 -On parle de cette rentrée scolaire de deux semaines
47:50 et des profs qui manquent.
47:52 Ce risque énorme, Amda Mostafavi, de Gabriel Attal
47:55 et d'Emmanuel Macron, d'avoir promis
47:57 qu'il y aurait un prof devant chaque élève.
47:59 -Oui, ça fait partie de la stratégie.
48:01 En fait, c'est vrai que l'année dernière,
48:04 avec le passage de Papendia au ministère de l'Education,
48:07 c'est comme s'il y avait eu une sorte de flottement.
48:10 On a eu toutes ces années blancaires
48:12 où la politique était très affirmée,
48:16 où on savait où on allait, on ne pouvait pas être d'accord,
48:19 mais il y avait une sorte de ligne directrice.
48:22 Arif Papendia, qui n'a pas réussi à incarner quelque chose,
48:25 il l'incarnait pourtant en lui-même,
48:27 quelque chose de très différent, mais on n'a pas compris,
48:30 il n'y a pas eu de clarté sur ce qui voulait être fait.
48:33 Là, entre guillemets, Emmanuel Macron
48:36 met son ministre préféré, un de ses très proches,
48:38 un chouchou, et quelque part, il reprend la main.
48:41 L'idée, c'est de reprendre la main et d'affirmer des choses fortes.
48:45 C'est ce qui s'était fait,
48:46 c'est de dire qu'on va trouver des solutions concrètes très vite,
48:50 après, bien sûr que c'est impossible.
48:52 -C'est un problème vieux comme l'école.
48:55 -C'est impossible.
48:57 Je sais que, justement, on parlait de Marseille,
48:59 il y a quelques instants, il y a des problèmes à Marseille,
49:03 notamment pour des remplacements.
49:05 Un prof qui est affecté dans une brigade de remplacement,
49:08 théoriquement, il doit pouvoir remplacer la maîtresse
49:11 qui est malade pendant 3 jours.
49:13 Dans ce temps, il remplace déjà une maîtresse
49:15 qui est en congé maladie de très longue durée.
49:18 Il n'y a pas assez de remplaçants.
49:20 Il faudrait qu'il y ait un vivier suffisant partout
49:23 et l'instituteur, on ne va pas le mettre dans un TGV
49:26 comme on faisait pour les patients Covid
49:28 quand il n'y avait pas de place dans les hôpitaux,
49:31 pour que demain, il aille de Marseille à Paris
49:34 pour remplir une place vacante.
49:36 C'est lié à des zones de peuplement.
49:38 Ca ne peut pas être une science 100 % exacte.
49:41 Il faut avoir 100 % des professeurs
49:43 au même moment.
49:44 - Sur les réseaux sociaux,
49:45 si vous voyez les zones de peuplement,
49:48 c'est difficile de vous demander une photographie région par région.
49:52 - Avec la géolocalisation, on peut,
49:54 mais ce n'est pas forcément le sujet.
49:56 Ce qui était intéressant, c'est qu'au moment de la rentrée,
49:59 cette petite phrase que vous avez passée,
50:02 les parents l'avaient entendue, les enseignants l'avaient entendue.
50:06 C'était constamment une des remarques qu'il y avait,
50:09 le fameux débat Abaya, où les uns et les autres disaient
50:12 "est-ce qu'on va vraiment avoir un prof par élève ?"
50:15 Il y avait un doute chez les parents,
50:18 un doute chez les enseignants,
50:19 voire même certains élèves qui en doutaient.
50:22 Aujourd'hui, on voit bien qu'il n'y a pas un prof par enseignant.
50:27 C'est un sujet d'inquiétude vraiment important,
50:30 mais ce n'est pas un sujet qui fait grand bruit.
50:33 C'est un sujet de préoccupation constant et latent.
50:36 On voit dans les messages,
50:37 constamment sur les difficultés qu'ils rencontrent.
50:41 Et puis, beaucoup d'interrogations de la part des parents
50:46 sur les formations des nouveaux enseignants,
50:48 en disant "c'est plus tout à fait la même façon,
50:51 "c'est plus rapide,
50:52 "est-ce que ce sont vraiment des enseignants ?
50:55 "Comment est-ce que l'on va faire ?
50:57 "Seront-ils capables de tenir devant une classe ?
50:59 "Ca s'apprend, c'est compliqué,
51:01 "en plus les élèves sont de plus en plus compliqués."
51:04 Des sujets d'inquiétude qui sont forts.
51:07 Les enseignants eux-mêmes ont des espaces où ils s'expriment
51:10 et on ne peut pas dire qu'ils soient très positifs.
51:13 Marie-Estelle Pièche l'a expliqué,
51:15 cette histoire de pacte, ils ont un doute.
51:18 Ils demandent beaucoup de choses sur les salaires et les moyens.
51:21 Mais pas que leur salaire,
51:23 ils demandent à ce que leur position soit mieux valorisée
51:26 et qu'ils aient plus de moyens en classe.
51:28 Donc, en disant "un prof pour chaque élève, c'est une chose",
51:34 mais il y a aussi le sujet des conditions
51:36 dans lesquelles ils exercent leur métier.
51:39 - J'ai lu attentivement dans "Mariane",
51:41 votre papier sur le pacte proposé aux enseignants.
51:45 On a dit très vite que très peu l'avaient signé.
51:48 On n'a toujours pas de chiffre officiel,
51:50 mais vous en avez, si on peut dire,
51:53 et c'est un bide, quoi.
51:55 - Là aussi, Emmanuel Macron avait dit ce pacte
51:58 qui consiste à rémunérer en échange de rémunérations augmentées,
52:03 qui peuvent être assez conséquentes, jusqu'à 3 500,
52:05 presque 4 000 euros bruts par an supplémentaire par enseignant,
52:09 s'il signe ce contrat.
52:11 Il pensait que 30 % des enseignants allaient signer le pacte.
52:17 - Combien on a signé, là ? - On ne sait pas.
52:19 On sait juste que c'est certainement beaucoup moins que 30 %.
52:22 - Il y a un 23 % qui circule.
52:24 - Alors, ces 23 % des financements
52:28 accordés aux établissements scolaires
52:31 par le ministère de l'Education nationale ont été signés.
52:34 - On a été fléchés. - Non, ont été acceptés.
52:38 Le gouvernement dit à tel établissement
52:41 "je vous donne temps pour faire des pactes enseignants",
52:44 et seuls 23 % de la somme, en moyenne,
52:46 a été acceptée par les établissements,
52:48 c'est-à-dire par les professeurs.
52:50 A été demandé, a été signé, etc.
52:52 C'est faible et ça signifie, je ne peux pas entrer dans les détails,
52:56 qu'on est vraiment à beaucoup moins que 30 %.
52:59 - M. Bialatal l'a reconnu lors de sa conférence de presse
53:02 il y a quelques jours en disant que non,
53:05 ce ne serait sans doute pas 30 %, ce serait sans doute moins.
53:08 Cela dit, le gouvernement table sur le fait
53:11 qu'on est en début d'année et que certains vont se laisser tenter
53:14 une semaine à venir. - Est-ce qu'ils peuvent
53:17 revenir à la charge ? - Ce que m'a dit le...
53:19 Oui, ils ont encore quelques semaines pour se décider,
53:22 mais vu l'état d'esprit, ça progresse beaucoup.
53:25 Par exemple, le principal syndicat de chefs d'établissement,
53:28 lui, il parle d'un rejet quasiment viscéral
53:31 de la part des professeurs pour signer ce pacte.
53:35 Notamment, ce qui est au coeur, le point bloquant,
53:38 c'est le remplacement de courte durée,
53:41 le remplacement des professeurs absents.
53:43 Dans ce pacte, on demande aux enseignants d'accepter
53:46 de remplacer 18 heures par an sur des créneaux préétablis
53:50 leurs collègues,
53:51 d'échanger comme ça des heures de cours.
53:56 Ils ne veulent pas en entendre parler.
53:58 C'est un point bloquant, parce qu'ils disent
54:01 qu'on ne prend pas une classe comme ça,
54:03 improvisée en cours, en une journée,
54:05 ça n'a aucun sens sur un plan pédagogique.
54:08 C'est juste pour faire joli auprès des parents d'élèves.
54:11 C'est vraiment nous prendre pour des imbéciles, etc.
54:14 C'est ça, je pense, un des points bloquants.
54:17 - C'est le soutien scolaire. Camille Laurent,
54:19 qui était en reportage pour France Info hier
54:22 dans un lycée à Sens, s'est entendu dire
54:24 qu'on le fait déjà gratuitement,
54:26 tout ce que vous dites, le soutien scolaire,
54:29 en deux mots. - Bien entendu.
54:31 C'est l'un des ressorts pour lesquels il y a un tel rejet.
54:34 Le sous-entendu de se travailler plus pour gagner plus,
54:37 c'est que les professeurs ne travaillent pas tant que ça.
54:40 Ça renvoie toujours à ce vieux cliché
54:42 où les professeurs ne peuvent pas adhérer,
54:44 parce que ça justifierait le cliché.
54:47 C'est vrai que ce côté "on est interchangeable,
54:49 "on est des uber-profs, on peut aller d'une matière à l'autre",
54:53 ne peut pas non plus être accepté.
54:55 - Vous avez la main à la Une de l'Express.
54:57 - Cette semaine, on vous raconte "Succession",
55:00 récit comment Macron joue les uns contre les autres
55:03 dans tous ceux qui veulent lui succéder pour 2027.
55:06 - Et à la Une de Marianne.
55:08 - On a fait une grosse enquête sur tous ceux
55:11 qui ont fait dérailler la SNCF ces dernières années,
55:13 et on porterait un grand hommage à Jacques Julliard,
55:16 un éditorialiste très important pour nous,
55:19 à Marianne, qui est décédée cette semaine.
55:22 - Merci à Véronique Redsout, merci à tous.
55:24 Les informés reviennent demain soir à 20h
55:27 avec Victor Maté.
55:28 Pour nous, c'est 20h lundi,
55:30 avec le retour de Jean-François Ackilly.
55:32 [Musique]