Les Affranchis - Si on dépend des américains, nous voilà bien !

  • l’année dernière
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora, et président du think tank Les Econoclastes.

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Transcription
00:00 (Générique)
00:15 Bonjour et bienvenue pour ce rendez-vous hebdomadaire d'analyse de l'actualité économique et géopolitique en mode affranchie.
00:25 Je salue tous les abonnés de TV Liberté pour cet opus que je vais intituler « Si on dépend des Américains, nous voilà bien ».
00:37 Alors les derniers chiffres en provenance des États-Unis ne sont pas tout à fait rassurants en ce qui concerne la croissance
00:49 et – on va dire – la bonne santé des marchés financiers. Et pourtant, les indices américains semblent se maintenir
00:58 proches de leur sommet de façon quasiment invincible. On a un S&P 500 qui est à 4 ou 4,5% de ses plus hauts de février 2022.
01:17 On a un Nasdaq qui surperforme pratiquement tous les indices mondiaux mais dont la hausse repose toujours sur les seuls et même
01:26 7 valeurs à plus de 1 000 milliards de dollars de capitalisation et qui sont dopées en fait par un nouveau concept porteur
01:37 qui est l'intelligence artificielle de la même façon que les dot-com portaient les techno – on va dire – d'octobre 1998 jusqu'en septembre 2000.
01:51 Oui, cette surperformance des techno est absolument prodigieuse et ne reflète en fait aucun accroissement de la profitabilité réelle
02:04 des champions de l'intelligence artificielle. Microsoft, Meta qui va mettre au point un nouveau moteur de recherche,
02:15 les Amazon, les Google... On a préempté – si j'ose dire – des profits mirobolants pour les 5 prochaines années sans que pour l'instant,
02:28 on observe un véritable accroissement de la richesse. En revanche, puisqu'on parle de richesse, celle des Américains est en train de s'effondrer littéralement.
02:39 Le taux d'épargne des ménages américains qui est très important – on va dire – à l'échelle de la planète entière,
02:46 ce taux d'épargne, quand il était de 7% en moyenne – on va dire – entre 2010 et 2020, après, il y a eu l'échec fédéraux en 2020-2021,
02:55 ça ne compte plus – mais ce taux d'épargne est retombé à 3,5%, c'est-à-dire au plus bas depuis la grande crise de 2002-2003,
03:06 la fameuse crise des dot-com. Non seulement les Américains n'épargnent plus, mais ils ont de plus en plus de mal à maintenir
03:15 leur niveau de dépense et surtout – et c'est les chiffres dont je voulais vous parler – ils ne le peuvent carrément plus.
03:24 Les explications sont assez simples. Si l'on compare le niveau de vie d'un Américain à la pire période de l'histoire des États-Unis
03:33 depuis 100 ans, c'est-à-dire 1932-1934 – oui, quand les États-Unis étaient au fond du gouffre, en pleine récession – à l'époque,
03:46 un logement coûtait pour un Américain 3 ans de son salaire. Vous me direz encore « Fallait-il toucher un salaire ? ».
03:54 Oui, mais je vous rappelle qu'aujourd'hui, 90 millions d'Américains qui pourraient travailler n'ont pas d'emploi.
04:01 Alors souvent, parce qu'ils n'en recherchent pas. Mais si vous prenez le nombre de gens sans emploi, on est à peu près
04:07 au même niveau que lors de la grande crise post-1929. Donc il fallait 3 ans d'un salaire pour acheter un logement.
04:14 Aujourd'hui, en moyenne, il faut 8 ans. Pour acheter une automobile, il fallait être en 1932 l'équivalent de 46% de son salaire annuel.
04:26 Aujourd'hui, c'est 85%. Et ça progresse rapidement. Pourquoi ? Parce que les véhicules tout électriques ou hybrides
04:33 coûtent beaucoup plus cher. En 1932, le loyer absorbait environ entre 16% et 20% du salaire, selon qu'on vivait en ville
04:47 ou selon qu'on était en habitat rural. Aujourd'hui, le loyer représente plus de 40% du salaire. Et on monte même à 46% en Californie.
05:00 Donc vous voyez que la situation aujourd'hui... Alors que les marchés nous disent que tout va bien, cette situation est déjà
05:07 très largement dégradée. Mais je vais aller encore plus loin. Le taux de rejet des demandes de crédit aujourd'hui aux États-Unis,
05:15 tout domaine confondu, c'est 22%. Mais les demandes de crédit hypothécaires, elles, elles ont chuté de -40% en 1 an
05:28 et de près de -70% en 18 mois. Donc si vous avez encore 20% de rejet sur les rares demandes de crédit qui vous partagent
05:37 encore, c'est que quand même l'économie ne va pas fort. Pour le crédit automobile, le taux de rejet est passé de 9,5% en août 2022
05:46 à 14,2% en août 2023. Là aussi, ce sont des taux de rejet qu'on n'a pas observés depuis 2002-2003. Et si on va du côté
05:58 des cartes de crédit, l'encours des facilités que vous offrent les banques pour finir le mois avec de l'argent emprunté sur votre carte,
06:10 on est à un encours de 1 270 milliards de dollars. Et le taux de rejet de demandes, d'augmentation des plafonds parce que
06:19 les Américains n'y arrivent pas, le taux de rejet dépasse maintenant les 30,5%. C'était même pas 20% il y a 1 an.
06:28 Et combien coûte l'argent emprunté pour finir le mois à l'Américain ? Moyen. Tenez-vous bien. Désormais, c'est plus de 24%.
06:37 Autrement dit, les Américains vivent avec en moyenne 7 000 dollars d'encours de crédit revolving qu'ils auraient facturé 24,
06:48 et même 24,5%. Tout cela ne peut pas durer. Et on continue de nous dire que la croissance mondiale dépend des États-Unis
06:58 et surtout du consommateur américain. Eh bien voilà où nous en sommes.
07:03 (Générique)

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