Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mardi, c’est Stéphane De Groodt et Constance Dollé.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00 Thomas Hill avec deux invités aujourd'hui, Constance Dolé et Stéphane de Grote que vous allez pouvoir voir sur scène dans la pièce "Un léger doute"
00:07 c'est à partir du 29 septembre, ce vendredi, au Théâtre de la Renaissance à Paris.
00:11 - Ah ce vendredi là, on va commencer à avoir un petit peu l'épreuve. - Non, ce vendredi d'après !
00:15 - C'est dans 8 jours ! - C'est fait exprès ou pas ?
00:19 - Non mais je voulais leur mettre un léger doute ! - Mais oui, c'est très bien !
00:22 Allez, c'est l'heure de dresser votre portrait sonore, des petits sons qui vous rappelleront des grands moments.
00:26 Il a fallu évidemment être sélectif, on commence avec vous Stéphane de Grote.
00:30 - Merci monsieur, c'était très bien ! C'était très bien !
00:34 - Vous, vous, vous c'était bien là-bas !
00:40 - Vous c'était bien... - C'était vraiment bon !
00:42 - Ça c'est... comme c'est comme ça !
00:44 - Dites-moi, vous, on ne vous a pas entendu, on ne vous entend jamais, hein !
00:46 - Vous n'arrêtez pas de bavarder, faites attention, faites très attention !
00:49 - Écoutez, j'ai une conception personnelle de l'ouvrage, ce n'est pas assez triomphale, je ne pense pas...
00:53 - Gugue ! Gugue, bon sang !
00:55 - Paf, paf, paf, bon sang !
00:59 - Enfin, c'est de la bouillie tout ça !
01:01 - C'était pas mauvais, c'était très mauvais !
01:03 - C'est culte !
01:05 - C'est magnifique, hein, ça !
01:07 - Qu'est-ce qu'il représente pour vous, de Funès ?
01:09 - Je pense que c'est un des principales premiers, comme beaucoup d'enfants d'ailleurs,
01:14 qui a imprimé quelque chose en moi de rythme, de comédie, d'attitude,
01:19 et je crois que dès le début, quand j'ai fait mes premiers pas, que ce soit au théâtre ou devant une caméra,
01:24 j'étais imprégné de l'attitude de Funès.
01:28 Il y avait un espèce de mimétisme inconscient, et encore aujourd'hui, je pense qu'il y a des choses qui sont restées,
01:34 parce que, si on pose la question à n'importe qui dans la rue,
01:38 s'il y en a un qui reste, qui est connu nous tous, c'est Louis de Funès.
01:43 - Vous avez dit envie de devenir de Funès ?
01:46 - Je ne sais pas si je voulais devenir de Funès, mais je voulais en tout cas faire rire les gens,
01:50 parce que je trouve qu'il y a une telle noblesse dans cette démarche et dans cet acte-là,
01:55 c'est un acte d'amour de faire rire les gens, parce que du coup ils vous apprécient, ils vous aiment aussi,
01:59 et donc on fait rire parce qu'on aime ça. On ne peut pas faire rire si on n'aime pas faire ça.
02:03 Donc il y a vraiment, je pense, un sentiment très particulier dans la notion de faire rire.
02:07 - C'est génial, oui. - Oui, ça m'a accompagné pendant des années.
02:10 Et juste petite chose, un jour on m'a fait lire la pièce "Oscar", un producteur qui voulait que je joue "Oscar",
02:15 et en fait là je me suis rendu compte qu'il y avait quand même un petit souci,
02:17 c'est que fondamentalement la pièce n'est pas bonne, elle n'est pas bien écrite,
02:20 et donc c'est lui qui la rend. - C'est lui qui porte le truc.
02:23 - Voilà, et je me suis dit si je dois faire du de Funès, je vais me viander, donc j'ai refusé le projet.
02:27 - Trop risqué. Allez, le sursuivant.
02:29 - J'ai rencontré mon mari dans la file d'embarquement d'un voilier de jet,
02:33 et je dois dire que cet homme m'a tout de suite déplu.
02:36 Des fois je le regardais, je me disais "tu es un père, un mari, un homme,
02:41 tu as atteint un certain âge, tu n'as jamais eu à tuer quelqu'un".
02:45 - Alors là ce n'était pas du de Funès, c'était du Constance Dolé qu'on vient d'entendre.
02:49 - De Funès, avec Constance.
02:52 - De Funès, dans le jeu, toujours.
02:55 - C'était un seul en scène que vous avez joué, Constance, en 2019,
02:59 et qui vous a valu le Molière du meilleur seul en scène.
03:02 Ça a été un tournant pour vous, j'imagine.
03:04 - Ah ouais, non mais ça a été une expérience folle.
03:07 Parce que j'ai lu ce texte, et en fait deux heures après, je l'ai lu en anglais,
03:12 j'étais absolument persuadée qu'il fallait le monter à Paris,
03:16 il était en train de se créer à Londres avec cette actrice prodigieuse qui s'appelle Karim Ulligan.
03:20 J'étais en tournée avec François Berléand et je lui ai dit "mais où est-ce qu'on peut monter ça à Paris ?"
03:25 et il m'a dit "je vois qu'un seul interlocuteur pour toi, c'est Jean-Robert Charrier,
03:31 qui est le directeur du T.I. et du Grand Saint-Martin".
03:33 Donc je suis allée le rencontrer, et très vite, il n'a même pas lu la pièce,
03:36 il m'a dit "ok, on parle là-dessus".
03:37 Ce qui était fou, quoi.
03:38 Donc ça s'est monté en neuf mois, en comptant que la traduction n'avait pas encore été faite,
03:42 et puis voilà, un seul en scène avec des gens à table, à portée de vue, à portée de main.
03:47 - Vous preniez des gens dans la salle ?
03:48 - Oui, enfin ils étaient volontaires, mais ils ne connaissaient rien du tout de ce qui allait se passer,
03:53 et on était cinq à table, donc quatre spectateurs.
03:56 - C'est ça, ça s'appelle "Girls and Boys". Vous referriez ça demain ?
04:01 - En fait ce qui est fou, c'est qu'il y a eu le Covid au moment où la tournée avait déjà commencé,
04:05 donc le soir, j'étais à Toulon, je jouais, et en sortant de scène, on nous dit "voilà, vous jouez plus".
04:09 Et donc en fait, ensuite, comme de report en annulation, on n'a jamais vraiment...
04:13 On ne s'est jamais dit "on ne va pas le... enfin c'est fini".
04:16 J'ai ma mémoire qui continue avec ce texte quatre ans après.
04:19 - Ah, donc il va revenir un jour ?
04:21 - Peut-être.
04:22 - Allez, leçon suivante.
04:23 - Moi je suis devenu comédien parce que j'étais très timide.
04:25 J'étais timide d'une façon maladive, et c'est peut-être pour ça, sûrement pour ça,
04:30 que j'ai voulu être comédien pour pouvoir, je sais pas, m'exprimer sous d'autres traits,
04:36 sous d'autres personnages.
04:38 Et d'ailleurs ça m'a réussi très bien, je suis encore presque plus timide,
04:42 j'ai fait des progrès grâce à ça.
04:44 - Vous avez reconnu Stéphane de Grotte, la voix de...
04:46 - Jean-Louis Trintignant, avec cette voix tellement sublime.
04:50 Mais quel comédien sublime il fut.
04:53 - Et vous, vous étiez pilote de course avant de devenir acteur,
04:56 comme Jean-Louis Trintignant, et vous l'avez rencontré je crois d'ailleurs.
04:59 - Alors je l'ai rencontré brièvement, je venais de participer aux 24 Heures de Spa,
05:05 auquel il a participé lui aussi, et j'allais tourner un film de Francis Giraud.
05:10 Francis Giraud qui avait fait Le Bon Plaisir avec Trintignant.
05:13 Et donc il jouait une pièce de Benchetrit avec sa fille,
05:16 et j'étais le voir entre la course et le cinéma,
05:19 et c'était la première fois que j'allais me retrouver devant une caméra de cinéma.
05:22 Donc j'étais le voir dans sa loge, et je lui dis "voilà, je suis venu vous voir ce soir,
05:26 vous n'imaginez pas ce que vous représentez pour moi,
05:29 parce que si j'ai eu envie d'être pilote de course et comédien,
05:32 si je me suis autorisé à vouloir faire les deux, à pouvoir imaginer faire les deux,
05:35 c'est grâce à vous, parce que vous étiez et vous êtes pilote et comédien,
05:38 comme d'autres d'ailleurs, ils sont rares.
05:41 Et j'ai commencé à lui parler du film, il n'en avait rien à faire,
05:44 et puis je lui ai parlé des 24 Heures de Spa, et là il m'a gardé 45 minutes dans la loge.
05:48 Et j'avais en face de moi un enfant, animé par cette passion de la voiture.
05:53 J'étais très très ému, et là en vous en parlant, je suis hyper ému aussi,
05:57 parce qu'il y a des gens comme ça qui conditionnent vraiment votre destin,
06:01 et qui vous rassurent sur la possibilité de faire quelque chose,
06:04 et d'aller éventuellement sur la lune.
06:06 Et bien il fait partie de ces gens-là qui ont créé un étage de la fusée.
06:10 - Allez, on va finir en musique, pour vous faire plaisir.
06:13 Vous avez découvert cette chanson Constance Dolé pendant un camp scout, paraît-il.
06:20 - Absolument, vous avez bien écouté votre frère !
06:23 - Et c'est aussi un souvenir de tournage d'un film,
06:26 Les Témoins d'André Téchinet, dans lequel vous avez joué.
06:29 - Oui, ma passion, ma passion Catherine Ringé, je suis folle d'elle, j'adore cette femme.
06:34 Et en fait, André réalisait ce film, il s'appelle Les Témoins,
06:40 qui se passait pendant les années SIDA en 84, et il me dit
06:43 "Ecoute, à un moment donné, ce serait bien que le personnage que tu interprètes,
06:46 qui était une prostituée, dans un bar, se mette à danser,
06:49 toi, tu imaginerais quoi comme musique ?"
06:51 Et moi direct, je lui dis "Marsia Baila", je l'ai découverte cette année-là.
06:55 Et on a fait ça, et c'était une grosse impro, mais plutôt réussie je trouve.
07:00 - Constance Dolé, Stéphane De Groot, vous restez avec nous,
07:03 on va continuer à parler musique, mais cette fois-ci, on va parler de ceux
07:06 qui ont failli tout perdre, ou même ceux qui ont tout perdu en musique.
07:09 - Et après ils s'en refaient, heureusement !
07:10 - Oui, aujourd'hui ça va mieux pour eux, Joe, il m'est avec nous,
07:13 et c'est son indispensable dans un instant sur Europe, pendant Culture Média.
07:16 - Culture Media sur Europe.