• il y a 2 ans
Comment mieux lutter contre l’inflation ? Les mesures du gouvernement sont-elles suffisantes ? Faut-il revaloriser les bas salaires ? précarité étudiante ? Patrick Mignola répond aux questions de Marie Brette et des journalistes de la presse régionale

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Transcription
00:00 Augmentez votre pouvoir d'achat avec quiestlemoinscher.leclerc et Extralocal.
00:04 Qui est le moins cher.leclerc ?
00:05 Le site pour vérifier qui est le moins cher près de chez vous.
00:07 Bonjour, ravie de vous retrouver pour une nouvelle saison d'Extralocal.
00:11 Cette semaine, nous évoquons le sujet de la rentrée,
00:14 l'inflation et le pouvoir d'achat,
00:15 tout cela avec trois journalistes de la presse quotidienne régionale,
00:18 vous connaissez le principe, ainsi qu'un invité, bien sûr.
00:20 Cette semaine, il s'agit de Patrick Mignola,
00:23 le vice-président et porte-parole du modem Extralocal.
00:26 C'est tout de suite.
00:27 (Générique)
00:30 ---
00:42 - Bonjour, Patrice Mignola. - Bonjour.
00:44 - Merci d'être avec nous pour cette première de la saison
00:48 avec trois journalistes, je le disais en introduction,
00:51 de nos régions que je vais vous présenter tout de suite.
00:55 Il n'y a personne de votre région,
00:57 on va parler de votre région tout à l'heure, mais quand même.
01:00 Alors, Fabrice Vesser-Redon, qui est de retour parmi nous,
01:04 que nous sommes ravis d'accueillir, il a son rond de serviette ici,
01:07 secrétaire général de la rédaction parisienne du groupe Ebra,
01:10 qui représente les dix journaux du Grand Est
01:13 que vous connaissez sans doute, Le Progrès, Les DNA...
01:16 - Et Le Dauphiné Libéré. - Et Le Dauphiné Libéré, si.
01:19 J'ai déjà donné un indice sur la région.
01:20 - C'est un quasi-local, quand même.
01:22 De très accueillants, en Savoie. - C'est un quasi-local.
01:24 Bonjour, Patrick Mignola, bonjour, Marie.
01:26 Merci, Fabrice, d'être de retour parmi nous.
01:28 Une nouvelle venue cette année, enfin cette saison,
01:30 Laetitia Lallement, journaliste au Télégramme,
01:34 qui représente ici la Bretagne.
01:36 - Bonjour, Marie. - Bien, bonjour.
01:38 Laetitia fait partie de notre équipe d'éditorialistes
01:40 et Jefferson Desport, grand, grand habitué...
01:44 - Bonjour, Marie. - Merci, bonjour.
01:45 ...de Sud-Ouest, éditorialiste politique,
01:47 défense du grand quotidien de la Nouvelle-Aquitaine
01:51 et représentant de cette région.
01:53 - Voilà, Sud-Ouest. - Bienvenue parmi nous.
01:56 À tous les quatre.
01:57 Je ne sais pas si vous connaissez un petit peu l'émission,
01:59 mais nous avons des petites figures imposées.
02:01 La première est le questionnaire de Proust,
02:03 enfin un mini-questionnaire de Proust.
02:05 Et c'est Fabrice Vesser, donc, qui commence.
02:08 - Moi, je vais vous parler de politique.
02:11 Au sens actuel du terme, ou historique,
02:13 quel est votre personnage politique préféré ?
02:17 - Clemenceau. - Georges Clemenceau.
02:19 - Clemenceau, sans hésitation,
02:21 parce qu'il y avait une force rhétorique
02:25 qui tirait parfois, d'ailleurs, sur des traits d'humour
02:29 qui pouvaient être tellement cruels qu'il s'est fait beaucoup d'ennemis.
02:33 Mais pour avoir siégé dans de nombreuses collectivités,
02:36 à l'Assemblée nationale,
02:39 je suis en manque de qualité oratoire, de qualité rhétorique,
02:44 parce que ce n'est pas seulement un art formel,
02:48 c'est aussi la meilleure façon de convaincre
02:50 et de faire passer ses idées.
02:51 Et je pense que, parce qu'on est tous formés, finalement,
02:55 à vous parler plus à vous que sur des traiteaux,
02:57 parce que les messages qu'on passe,
02:59 on les passe aujourd'hui à travers les écrans,
03:02 on sait moins parler à la tribune d'une Assemblée nationale
03:05 où, parfois, on pouvait, par le passé,
03:08 entraîner la décision du plus grand nombre.
03:10 Donc, Clemenceau, sans hésiter. - Clemenceau, le tigre.
03:13 - Eh oui. - Eh oui.
03:14 - Et le tigre... - C'est votre animal préféré ?
03:16 - Pas seulement pour les brigades du tigre.
03:18 C'est ce qu'il avait créé lorsqu'il était ministre de l'Intérieur,
03:21 mais parce que, justement, on lui prêtait cette capacité
03:24 dans l'Assemblée nationale en un coup de patte,
03:26 en quelques mots, en deux phrases,
03:28 d'abîmer, de faire très mal à son interlocuteur.
03:31 - Allez, on continue avec la deuxième question
03:34 du questionnaire de Proust, Laetitia.
03:35 - Oui, moi, je voulais savoir,
03:37 quel est votre livre de chevet du moment ?
03:41 - C'est une biographie de Tardieu,
03:44 qui est un personnage méconnu de la Troisième République,
03:48 avec une histoire d'une famille française,
03:52 de cette époque,
03:56 plutôt avec de grands moyens,
03:58 à la fois intellectuels et culturels.
04:02 Mais c'est une belle histoire.
04:04 C'est un homme qui, quand il réussit normal sup,
04:08 ça fait écho à quelques sujets qu'on pourrait évoquer aujourd'hui,
04:11 sur des hommes politiques de premier plan,
04:13 qui l'ont réussi ou qui ne l'ont pas réussi,
04:15 et qui se battent entre eux pour savoir
04:17 quel est le plus intelligent.
04:18 Le jour où il a réussi normal sup,
04:20 il s'est dit "non, finalement,
04:22 "je n'ai pas envie d'aller à normal sup
04:24 "parce que je n'ai pas envie de me destiner au professora",
04:27 et il a décidé d'être journaliste.
04:30 - Journaliste.
04:31 Allez, en voici un autre. Jefferson, troisième et dernière question.
04:33 - Du coup, on a fait Clémenceau, Tardieu,
04:35 on était un peu dans le passé, on va revenir à maintenant.
04:37 Patrick Mignola, on a vu Emmanuel Macron
04:40 accueillir le roi Charles III à Paris,
04:42 il est aujourd'hui à Marseille avec le pape.
04:44 Si vous deviez choisir, vous auriez fait quel déplacement ?
04:48 Vous auriez accompagné le président sur quoi ?
04:50 Le Charles ? Vous êtes plus Charles III ou plus le pape à Marseille ?
04:53 - Moi, j'ai aimé le déplacement de Charles III,
04:55 mais sans hésiter, je serais allé voir le pape.
04:58 J'ai un souvenir de Gerland, en 1986, avec Jean-Paul II.
05:04 - À Lyon, donc. - À Lyon.
05:08 C'est lors de cette messe qu'il a déclaré pour la première fois
05:13 "s'en ayez pas peur".
05:14 C'était les journées mondiales de la jeunesse,
05:17 où est-ce qu'elle allait devenir ensuite.
05:18 Et on était à Lyon, et on avait un moment, 86.
05:23 Un pape polonais, à la popularité mondiale,
05:27 qui va contribuer, trois ans plus tard,
05:29 à faire tomber le mur de Berlin.
05:32 Et il y avait un moment où j'ai vu arriver ma génération,
05:36 presque un peu goguenarde, parfois ironique.
05:39 On était là parce qu'on allait, pour certains d'entre nous,
05:42 au cathé, et sortir avec une épaisseur spirituelle
05:47 qui était supérieure à celle de l'entrée dans le stade.
05:50 - Vous trouvez la place d'Emmanuel Macron,
05:52 aujourd'hui, d'être à Marseille ?
05:53 Vous avez vu cette polémique qui accompagne ce choix-là du président ?
05:57 - Oui, c'est des polémiques comme "les temps contemporains,
06:00 ça va en inventer".
06:01 Oui, évidemment, c'est sa place.
06:04 - C'est ce que pensent les Français aussi.
06:06 Si je peux me permettre, nous avons un sondage Odoxa
06:08 à ce sujet.
06:09 Effectivement, 62 % des Français approuvent le déplacement
06:13 d'Emmanuel Macron à la messe du pape François à Marseille.
06:17 C'est le cas également de la visite de Charles III,
06:20 qui est largement approuvée, 62 % aussi, par les Français.
06:22 En revanche, ce qui est moins approuvé par les Français,
06:25 vous allez voir le chiffre, sondage Odoxa d'aujourd'hui,
06:28 c'est le dîner à Versailles.
06:31 51 % des Français désapprouvent ce dîner de gala à Versailles.
06:36 - Et pourtant, ils étaient beaucoup plus nombreux
06:37 à ne pas avoir été invités.
06:38 [Rires]
06:42 Parce que ça pourrait se comprendre.
06:43 De toute façon, les Français comprennent très bien
06:46 au fond ce qu'est la décision politique.
06:48 Parfois, vous avez le choix entre deux mauvaises solutions.
06:53 Vous savez que vous serez critiqué.
06:55 S'il n'avait pas reçu en grande pompe Charles III,
07:01 ça aurait pu lui être reproché.
07:02 Il l'a reçu en grande pompe, ça lui est reproché néanmoins.
07:05 S'il était allé à la Messe du Pape,
07:07 il ira à la Messe du Pape, et forcément,
07:09 ça lui est reproché, ça crée une polémique.
07:10 S'il n'y était pas allé, il y aurait eu une polémique également.
07:13 Parfois, il arrive qu'on ait le choix
07:14 entre deux mauvaises décisions, et on prend la moins mauvaise,
07:17 celle qui est le plus conforme aux intérêts du pays.
07:19 Et je crois que, de ce point de vue-là,
07:20 le président ne s'est pas trompé.
07:21 - Comme vous n'êtes plus député depuis l'an dernier,
07:23 vous ne vous regrettez pas de ne pas avoir écouté
07:25 les discours de Charles III à l'Assemblée ?
07:27 - J'ai pu l'écouter à la télé, mais vous pouvez très bien le dire,
07:33 j'ai eu une minute de petit pincement,
07:36 parce que j'avais assisté ainsi à des moments assez forts,
07:41 parce qu'à l'intérieur de l'hémicycle,
07:45 les Françaises et les Français ne le savent pas forcément,
07:47 mais on est très proches, très très proches les uns des autres.
07:50 Le fait de ne pas avoir eu cette communion-là,
07:53 ça ne manquera pas à ma vie,
07:56 ça aurait été certainement un plaisir du moment.
07:57 - Ça aurait été un plaisir également.
07:59 Allez, on termine rapidement par la région préférée,
08:01 je l'ai déjà un petit peu dévoilée,
08:02 c'est la région Auvergne-Ronald, puisque vous êtes né en Savoie.
08:06 - Oui, c'est la Savoie.
08:08 Et en Savoie, ce n'est pas forcément celle
08:12 qui vous vient à l'esprit de prime abord,
08:15 ce n'est pas forcément les montagnes,
08:16 même si je les adore, et que souvent elles me manquent,
08:19 comme la mer peut manquer aux Bretons et aux Bretonnes.
08:23 Mon épouse est bretonne,
08:26 donc je vois bien cette sorte d'appel de la mer régulier.
08:31 - Mer et montagne.
08:32 - Mais moi, c'est plutôt en bas, c'est la Savoie-des-Lacs,
08:34 et mon endroit préféré, c'est le lac du Bourget,
08:37 où j'ai passé des centaines, des milliers d'heures
08:40 pour avoir pratiqué l'aviron.
08:42 Les Savoies sont un département de sport,
08:47 de sport d'hiver, de neige, de montagne,
08:50 mais aussi de sport d'eau.
08:51 - Très bien. On vous connaît un peu plus,
08:53 pour ceux qui ne vous connaissaient pas.
08:55 Merci beaucoup pour ce partage.
08:56 On passe à la question cash.
08:58 La question cash, ici, il n'y a personne qui vous la pose.
09:01 - Patrick Mignolard va parler beaucoup d'inflation,
09:04 va parler beaucoup de la situation économique,
09:05 va aussi parler de politique.
09:07 Ça va être une question cash très rapide sur la politique.
09:10 On voit Gérald Darmanin penser beaucoup à 2027,
09:12 on voit Édouard Philippe penser aussi beaucoup à 2027,
09:15 on voit la classe politique penser beaucoup à 2027,
09:17 c'est quasiment maintenant.
09:19 Est-ce qu'au Modem, vous êtes en train de regarder
09:21 passer les trains, pour le dire le plus simplement possible,
09:24 parce qu'on ne vous entend pas trop sur cette perspective de 2027 ?
09:27 Est-ce que François Bayrou se prépare ?
09:29 Est-ce qu'il y pense ? On sait qu'il n'a renoncé à rien.
09:32 - Oui, en fait, vous avez répondu à votre question cash.
09:36 [Rires]
09:40 En fait, je crois qu'on a besoin de se prétendre présidentiable
09:45 quand on ne l'est pas déjà.
09:46 C'est le vieux champ de François Bayrou.
09:48 - Oui, c'est de bonne manière d'exister.
09:49 - Voilà.
09:50 Parfois, une réponse en creux vaut toutes les vociférations.
09:55 - En tout cas, est-ce que ça vous semble un peu déconnecté,
09:58 qu'on soit déjà dans l'après ?
10:00 Parce que vous parliez de Clémenceau tout à l'heure,
10:02 finalement, avec ses coups de patte, etc.
10:05 Est-ce que vous, si vous étiez encore député,
10:07 est-ce que vous demanderiez à l'Assemblée, à la majorité,
10:09 en tout cas, de se calmer sur ce sujet-là ?
10:11 - Oui.
10:12 Oui, évidemment, mais pour une raison
10:14 que vous connaissez et que tout le monde connaît,
10:17 c'est qu'une élection présidentielle
10:19 se joue dans les trois derniers mois,
10:21 dans une alchimie où il y a tout d'un coup une rencontre,
10:24 alors avec tous les inconvénients que ça peut avoir.
10:28 C'est comme s'il y avait une sorte de surexcitation collective,
10:32 d'exacerbation de toutes les peurs et de toutes les passions,
10:35 et de tous les contacts,
10:39 parce que c'est le moment où on rentre en contact
10:41 avec la population et avec l'opinion publique.
10:44 Tout ce qu'on dit de l'élection présidentielle de 2027,
10:48 aujourd'hui, sera évidemment démontré comme faux.
10:53 Qui seront les acteurs en janvier 27 ?
10:58 Alors qu'on est dans un moment, à mon avis,
11:00 où le pays est quand même en train de bouger.
11:02 Enfin, on est dans des moments de bascule,
11:04 avec des grosses transitions écologiques, numériques,
11:07 où il y a le sujet de l'inflation.
11:08 - Justement. - On va y être affronté.
11:10 - C'était la question.
11:12 Est-ce qu'il y aura encore de l'inflation en 2027 ?
11:13 - Oui, voilà. - Certains le pensent.
11:15 C'est le sujet de cette émission, je vous l'ai promise.
11:19 Beaucoup d'annonces du gouvernement
11:21 pour essayer de parer à cette inflation,
11:22 et notamment cette vente à perte du carburant,
11:26 contestée, refusée par les distributeurs.
11:28 Il commence à faire pchit.
11:29 Regardez ce petit reportage Zapping.
11:32 Vendre le carburant à perte.
11:36 Lorsqu'il en a entendu l'annonce,
11:37 le gérant de cette station-service indépendante située près d'Amiens
11:41 a bien cru tomber de sa chaise.
11:43 Impossible pour lui d'appliquer une telle mesure
11:45 sans compromettre le reste de son activité.
11:48 On n'en a pas les moyens de le faire.
11:49 On n'en a pas la trésorerie.
11:51 Quelqu'un qui vient mettre du carburant
11:52 va pouvoir prendre un café, acheter un paquet de cigarettes.
11:56 Mais c'est vraiment un produit d'appel, le carburant.
11:58 Moi, je pense que c'est surtout à l'État de faire l'effort.
12:01 Car la vente de carburant représente à elle seule
12:04 60% du chiffre d'affaires de ce commerce de proximité.
12:07 Vendre à perte pour faire baisser les prix à la pompe,
12:10 l'annonce avait pourtant de quoi séduire les consommateurs.
12:13 On est, on va dire, à 2 euros le litre.
12:15 Je pense que là, il va vraiment falloir faire quelque chose.
12:18 Parce qu'on ne peut plus rien faire, on ne profite plus de rien.
12:20 De toute façon, on travaille pour aller travailler.
12:23 Mais à qui profite la manœuvre ?
12:24 Certainement pas aux stations-services indépendantes,
12:27 selon les principaux intéressés.
12:29 Honnêtement, on n'a pas les moyens.
12:31 On pourrait le faire, mais il faudrait que le gouvernement,
12:34 à ce moment-là, nous supprime des charges
12:36 de façon à ce qu'on puisse, à ce moment-là, faire l'effort.
12:40 Mais nous, on est déjà saturés de charges.
12:42 Une compensation est envisagée à destination des indépendants
12:46 durant la période de 6 mois de vente à perte.
12:48 Dans cette station indépendante de Quimper,
12:51 l'annonce de l'autorisation de vente de carburant à perte ne passe pas.
12:55 Ses gérants, qui tiennent aussi un garage automobile,
12:58 dénoncent une mesure qui avantage les grands distributeurs
13:01 et qu'ils ne pourront pas se permettre de suivre.
13:03 On a quand même 7 salariés.
13:06 Donc, heureusement qu'on a la pré-vente pour travailler,
13:09 parce que quelqu'un qui est indépendant,
13:11 qui n'a qu'une station-service, ne peut pas se payer aujourd'hui,
13:14 il ne peut pas vivre dès sa mort, ça, c'est clair.
13:16 La vente de carburant à perte était interdite depuis 1963.
13:20 Le gouvernement souhaite l'autoriser de nouveau
13:23 afin de limiter les prix du carburant qui s'envolent depuis quelques mois.
13:27 La mesure prendrait effet à partir de décembre 2023
13:30 et pour une durée de 6 mois.
13:32 Est-ce que c'est la fausse bonne idée du gouvernement,
13:36 cette vente à perte de carburant ?
13:37 Je crois en toute sincérité que ça ne marchera pas,
13:41 parce qu'une entreprise,
13:45 c'est quand même une structure qui doit produire de la rentabilité,
13:49 ne serait-ce que pour faire face à ses salaires, à ses achats,
13:54 et que personne ne croit, à mon avis,
13:56 qu'on puisse demain régler le problème de l'inflation
13:59 par le sujet de la vente à perte.
14:00 Enfin, si je comprends, c'était quasiment une demande
14:04 qui avait été lancée par les grands distributeurs
14:08 en disant peut-être qu'on pourrait faire des efforts
14:10 sur certains produits, par exemple sur l'essence,
14:13 mais le gouvernement ne nous autorise pas à le faire.
14:15 Donc la Première ministre les a pris au mot.
14:19 Elle s'est trompée ?
14:23 Ce ne sera pas une bonne réponse,
14:24 mais de toute façon, ça ne produira pas d'effet.
14:25 Donc il ne s'agit pas d'avoir raison ou d'avoir tort.
14:29 C'est comment on répond à l'inflation ?
14:31 Comment on répond à l'inflation ? C'est avec une vision globale.
14:34 Il faut dire la vérité au France,
14:35 un certain nombre de prix pourront baisser,
14:36 d'autres ne le pourront pas.
14:37 Et il faut le dire, dans la décennie qui vient,
14:40 nous allons vivre une période inflationniste
14:42 sur un certain nombre de produits,
14:43 à commencer par les produits de l'énergie,
14:46 donc le carburant et l'essence.
14:48 Et donc il faut porter l'effort plutôt sur deux éléments,
14:51 les produits agroalimentaires,
14:54 où là il y a la possibilité de revenir à des ajustements,
14:57 et moi j'appelle la grande distribution plutôt en effet
15:00 que de lancer des revendications qui ensuite sont reprises
15:04 de volets par le gouvernement pour que finalement
15:06 ils nous répondent qu'ils avaient fait une demande
15:08 qu'ils ne satisferont pas.
15:10 Je les appelle plutôt à discuter,
15:12 l'Assemblée nationale va les autoriser à le faire
15:14 dans quelques semaines,
15:15 à discuter avec leurs fournisseurs pour faire baisser les prix
15:17 au fur et à mesure que les secteurs d'activité
15:20 se repositionnent et s'apaisent.
15:22 Mais pourtant ils sont contre, les grandes distributions.
15:25 Ils ont demandé à pouvoir rediscuter
15:27 deux ou trois fois dans l'année
15:29 plutôt que faire une négociation commerciale annuelle,
15:31 donc ça va leur être accordé.
15:32 Sur les deux ou trois négociations commerciales.
15:34 Mais vous avez aussi le sujet des salaires,
15:37 avec des syndicats qui historiquement,
15:39 c'était un moment historique l'année dernière,
15:41 ont passé un accord national interprofessionnel
15:43 sur le partage de la valeur.
15:44 Quand les entreprises font des bénéfices,
15:45 elles en donnent une partie à leurs salariés,
15:47 la participation, l'intéressement, l'actionnariat salarié.
15:50 Moi je m'étonne qu'on ne s'y mette pas tous
15:52 à la lutte contre l'inflation,
15:54 parce que pour le moment on regarde,
15:56 les Français souffrent,
15:58 et on demande au gouvernement de faire quelque chose.
16:01 Les syndicats dans chaque entreprise
16:02 sont tout à fait capables de se rapprocher
16:03 et de négocier déjà la mise en œuvre
16:05 de l'accord national interprofessionnel
16:06 qu'ils ont signé eux-mêmes.
16:08 Et les grands distributeurs, comme leurs fournisseurs,
16:11 peuvent aussi se mettre autour de la table
16:13 et faire un effort pour le pouvoir d'achat des Français.
16:15 Il faut que tout le monde s'y mette,
16:16 le gouvernement peut contribuer, les assemblées aussi,
16:18 mais au premier rang,
16:21 c'est quand même avant tout les gens qui vendent des produits,
16:24 qui peuvent se mettre autour de la table.
16:25 Il faut plutôt essayer de trouver des solutions
16:27 que des coupables dans ce cas-là.
16:29 - On va continuer à parler d'inflation dans Extra Locale
16:32 avec notre rubrique Extra.
16:34 (Générique)
16:38 Et cette rubrique démarre en général
16:43 avec notre traditionnel territoire hebdo.
16:45 C'est l'actualité des régions vues par Roselyne Pagès.
16:47 Regardez.
16:49 (Générique)
16:54 - À Brest, cela fait trois ans que le logement étudiant est en rade.
16:59 Soulagé, ces jeunes peuvent savourer d'avoir trouvé un toit
17:02 après un parcours semé d'obstacles.
17:05 - J'ai commencé les recherches du logement
17:07 depuis le mois d'avril.
17:10 J'ai eu mon logement au mois de juillet.
17:13 - Le logement, c'était compliqué.
17:14 Il n'y avait pas beaucoup d'offres par rapport à demain, je trouve.
17:18 - 450 à 500 euros pour un studio à Brest
17:22 et pas de quoi se rabattre sur les résidences du Crous
17:25 avec 1 500 places seulement pour 23 000 étudiants.
17:28 - Il y a eu deux ans compliqués à Brest.
17:31 C'était un peu du jamais vu
17:33 parce qu'il y avait des travaux de réflexion,
17:35 notamment dans les cités universitaires du Crous.
17:38 Aujourd'hui, sur le logement,
17:39 Brest reste encore une ville où il y a du logement,
17:44 pas assez bien entendu,
17:45 par contre, où les prix augmentent.
17:47 (Générique)
17:50 - Dans le vignoble de Vouvray,
17:52 la canicule a été bien accueillie par les professionnels.
17:55 Après deux mois d'été morose,
17:57 les vignerons profitent d'un ensoleillement à point nommé.
18:01 - On a eu une période un peu humide,
18:02 avec un été un peu juillet-août, un peu bouleversé.
18:06 Là, c'est de bonne augure, donc on concentre en sucre,
18:08 on dégrade un peu l'acidité, et la maturité s'enclenche.
18:11 Il était temps que du beau temps arrive.
18:14 - On dit toujours que c'est septembre fait le vin
18:16 parce que c'est vraiment la période de maturation du raisin
18:19 et qui va déterminer un peu les profils du millésime.
18:23 - Et les vendanges de cette année s'annoncent florissantes.
18:26 - L'idéal, si on veut chercher un truc idéal,
18:29 c'est des nuits fraîches.
18:30 Comme ça, votre raisin, la nuit, il s'abîme pas,
18:33 il prend de la maturité la journée, il se reconserve la nuit,
18:36 jusqu'au temps qu'on le récolte.
18:37 (Générique)
18:40 - C'est un effet d'aubaine pour le club de Pessac,
18:43 un rebond des adhésions grâce à la Coupe du monde de rugby.
18:47 Ici, la passion ovale gagne du terrain.
18:50 - Ce que j'aime dans le rugby, c'est le plaquage.
18:53 Jouer collectif, marquer des essais, un peu tout.
18:57 - Quand j'ai le ballon, j'avance !
18:59 - Nous, on suit le rugby depuis pas mal de temps
19:02 et ils me demandaient depuis pas mal de temps d'en faire,
19:04 donc l'occasion s'est présentée.
19:08 - On a beaucoup de nouvelles têtes aujourd'hui
19:11 dans les joueurs ou joueuses qu'on connaissait pas.
19:13 C'est chouette.
19:15 - Avec tous mes collègues des autres clubs,
19:16 on est à peu près sur 10 à 15 % d'augmentation d'effectifs.
19:21 C'est ce qu'on prévoit.
19:22 - Et les jeunes pouces s'en donnent à coeur joie.
19:25 - T'en veux autant, derrière toi ?
19:27 - Y compris les filles.
19:30 Reste maintenant à recruter plus d'éducateurs sportifs.
19:34 (Générique)
19:36 ...
19:40 - Ça, c'est terminé sur le rugby.
19:41 Vous êtes rugby ou vous suivez la Coupe du monde ?
19:43 - Non, je fais plutôt foot.
19:44 Je suis plutôt foot avec mon petit dernier
19:48 et avec mon premier fils, d'ailleurs,
19:50 qui font du foot l'un et l'autre.
19:51 Mais je regarde avec grand plaisir la Coupe du monde de rugby
19:55 et j'espère qu'une seule chose, c'est qu'Antoine Dupont
19:58 aura pas été trop abîmé par son coup de tête d'hier soir.
20:01 - Donc vous avez bien regardé.
20:02 - Parce que, voilà, pour devenir champion du monde,
20:06 c'est mieux d'avoir le meilleur joueur du monde dans ses rangs.
20:08 - C'est sûr.
20:10 Parmi les deux autres sujets,
20:11 vous souhaiteriez réagir à l'un d'entre eux, le 20 ?
20:14 - Je veux bien réagir sur le logement étudiant
20:17 et sur le logement en général,
20:18 parce qu'il faut dire et il faut valoriser
20:22 quand on fait bien les choses.
20:24 Et il faut aussi dire ce qu'on a raté.
20:25 Je crois que cette majorité, notre majorité,
20:28 a raté beaucoup de virages en matière de logement,
20:32 dans le partenariat, d'ailleurs, avec les élus locaux.
20:36 Et on a un énorme problème qui tient plus,
20:38 aujourd'hui, seulement à des sujets de financement.
20:41 Ça tient à des sujets de pratique sur le terrain.
20:44 Si vous n'avez pas de fonciers,
20:45 si vous n'avez pas de grandes politiques foncières
20:47 pour réhabiliter les villes
20:49 et faire en sorte qu'on reconstruise la ville sur la ville,
20:52 dans le respect de l'environnement,
20:53 et si on n'arrive pas à constituer des réserves foncières
20:57 pour pouvoir construire,
20:58 de toute façon, le marché du logement va être durablement bloqué.
21:02 Parce que vous avez du foncier, des terrains,
21:05 moi j'ai été maire 20 ans,
21:07 qui ont augmenté de 10 à 15 % par an.
21:11 Et donc, qui, à la fin, faisaient augmenter le logement
21:13 de 5 à 10 % par an, c'est à peu près la proportion.
21:16 – Justement pour la question de l'artificialisation des sols,
21:19 et les maires sont un peu plus réticents
21:21 à ouvrir ces terrains pour la construction.
21:23 – Oui, alors, vous avez raison,
21:25 mais les deux ne vont pas forcément ensemble.
21:27 C'est-à-dire que, moi je défends toujours les maires par principe,
21:31 parce que je l'ai été,
21:33 et parce que, oui, bien sûr,
21:34 c'est les premiers soldats de la République
21:35 et c'est eux qui en prennent pas la gueule.
21:36 – Parce que ça devient difficile de défendre des projets
21:38 de logements de construction.
21:39 – Exactement, moi je pense qu'aujourd'hui,
21:42 il faut être sacrément courageux quand on est maire,
21:44 pour construire, parce qu'on a tout le monde contre soi.
21:48 Et je vois des maires renoncer, et renoncer trop vite.
21:53 Et il faut tous qu'on se mobilise et qu'on se responsabilise.
21:56 Alors, certains, parce qu'il faut expliquer
21:59 qu'ils ne veulent pas de populations nouvelles
22:00 qui amèneraient éventuellement des déstabilisations
22:03 et des insécurités, ils le disent en termes moins choisis.
22:08 Et d'autres qui vous disent que c'est pour préserver l'environnement.
22:11 Il faut arrêter de se mentir.
22:13 Aujourd'hui, quand on fait du logement social,
22:15 il y a un Français sur deux qui est éligible.
22:17 Nos enfants, aujourd'hui, ne pourront pas se loger,
22:19 parce qu'à ma connaissance, leur salaire n'augmente pas
22:21 de 5 à 10 % par an, comme le logement a augmenté
22:24 depuis 15 ans de 5 à 10 % par an.
22:27 Et en matière environnementale, c'est précisément
22:32 en pensant des villes mieux organisées,
22:35 où on arrive à faire vivre ensemble plus de monde,
22:38 qu'en s'étendant à l'infini en artificialisant les sols,
22:44 qu'on s'en sortira.
22:45 Donc, moi, je suis très étonné au fait de voir
22:48 des électeurs qui se prétendent écologistes
22:50 et qui sont toujours contre qu'une nouvelle construction
22:54 ait lieu en ville.
22:55 Si elle n'a pas lieu en ville, elle aura lieu dans deux ans
22:57 ou dans trois ans à la campagne, dans la ruralité,
23:00 en abandonnant des terres agricoles
23:02 ou en abandonnant des terres naturelles remarquables.
23:05 - Avec la voiture au milieu. - Avec la voiture au milieu
23:07 et la pollution qui va avec.
23:08 Donc, il faut être un peu sérieux.
23:10 Il ne faut pas que l'écologie locale
23:12 se transforme en un égoïsme individualiste.
23:17 - Et le projet de restructuration des zones commerciales,
23:19 ça ne va pas dans le bon sens, du coup ?
23:21 - Bien sûr, parce que ça peut nous permettre
23:23 de dégager du foncier et de retrouver un peu de compacité.
23:26 Et le fait de remélanger,
23:28 ce qu'on n'a pas très bien fait depuis les années 70,
23:30 de remélanger du logement et de l'activité commerciale
23:33 permet de remettre de la vie.
23:35 Et puis, il y a une chose à faire,
23:36 surtout si on veut redégager du foncier.
23:38 Vous regardez toutes les villes d'avions
23:40 et vous voyez que l'espace principal qui est consommé,
23:43 c'est celui des parkings.
23:45 Commencez à empiler des parkings dans des silos,
23:48 aérés, sympas, et vous allez retrouver du foncier.
23:51 Vous n'aurez pas besoin de lutter contre Lausanne pour construire.
23:54 - Là, vous venez de choisir l'un des sujets
23:56 de nos partenaires télévision locale.
23:58 Je vous propose de choisir une de nos partenaires
24:01 de la presse quotidienne régionale, ici représentée.
24:03 Regardez, des unes qui ont à voir avec l'inflation,
24:07 de près ou de loin.
24:08 De près, le progrès, les prises alimentaires reculent un peu.
24:12 Le Télégramme a proposé récemment l'argent liquide
24:14 en voie de disparition,
24:16 et Sud-Ouest parle de ses 4 600 produits rappelés par an.
24:23 Est-ce qu'il y a une thématique, une une,
24:25 sur laquelle vous souhaiteriez réagir, M. Minena ?
24:28 - Parlons de la sécurité sanitaire.
24:31 Ça fait écho à la désintoxication,
24:35 la toxine botulique à Bordeaux ces derniers jours.
24:38 On est revenu sur la question de la sécurité sanitaire
24:40 dans l'alimentation.
24:42 Sujet important, puisqu'il nous touche tous dans la consommation.
24:45 On a besoin de cette sécurité sanitaire.
24:47 Est-ce que là aussi, c'est un défi important, Patrick Mignola ?
24:50 - Oui. D'abord, ça montre que notre pays,
24:54 qui a plein de défauts et qui a plein de lacunes,
24:57 est quand même bien organisé,
24:59 parce que si on perd moins de bébés, moins d'enfants,
25:06 qu'on vit tous plus longtemps, et en meilleure santé,
25:09 c'est précédent parce qu'on a des bons systèmes
25:11 de sécurité sanitaire.
25:12 Deuxième réflexion, il faut se méfier des fausses bonnes idées,
25:18 et je pense au botulisme en l'occurrence,
25:20 parce que moi, je suis intégralement d'accord
25:22 pour développer le bio et le local,
25:24 sous réserve, qu'on respecte bien les conditions de sécurité.
25:29 Et ce n'est pas parce qu'on fait nécessairement local
25:32 qu'on fait "safe", qu'on arrive à sauvegarder
25:37 la santé de tout le monde.
25:39 Et puis la troisième chose, et ça rejoint
25:42 ce que je disais tout à l'heure sur le niveau des salaires
25:44 des travailleurs qui sont en bas de l'échelle,
25:47 il faudrait faire attention à ce qu'en matière d'alimentation,
25:51 on ne crée pas vraiment une France à deux vitesses.
25:54 Moi, j'ai été de ceux qui se sont battus
25:56 aux côtés de mon collègue Richard Ramos
25:58 contre le jambon au nitrite.
26:00 On se rendait compte que moins suivi était le jambon,
26:05 plus il avait d'additifs, et plus il s'adressait, en fait,
26:09 aux populations les plus humbles.
26:12 Et donc, voilà, dans l'engagement qui doit être le nôtre,
26:17 face à l'inflation et face aux grandes mutations de la société,
26:21 il ne faut pas augmenter les salaires pour le plaisir de les augmenter.
26:25 - Dites "conférence sociale", Patrick Mignola.
26:27 Le président de la République a promis une conférence sociale,
26:30 notamment sur les plus bas salaires, ceux en dessous du SMIC.
26:32 Alors, c'est un peu technique, mais en tout cas,
26:33 il y avait urgence à régler ce sujet-là ?
26:36 - Deux choses. Ceux qui sont en dessous du SMIC,
26:37 il n'est pas normal, effectivement, que des branches
26:39 n'aient pas signé des accords entre elles
26:41 pour pouvoir mettre les salaires au niveau du SMIC.
26:45 Et puis, c'est les travailleurs pauvres.
26:47 En fait, c'est jusqu'à un et demi, deux fois le SMIC,
26:50 c'est-à-dire ceux qu'on a appelés les travailleurs de première ligne
26:51 et de deuxième ligne.
26:52 Effectivement, ceux-là ne sont pas suffisamment payés.
26:54 La France est la cinquième puissance économique du monde,
26:57 mais elle est seulement la vingtième en termes de salaire moyen.
27:02 Alors, on sait pourquoi, il y a des cotisations sociales,
27:03 une protection sociale à financer,
27:05 mais il y a un effort à faire pour que, demain,
27:08 si on travaille, on puisse vivre
27:09 et sans avoir des chèques supplémentaires
27:12 pour mieux s'alimenter, mieux se loger et préserver sa santé.
27:16 - On parle bien d'inflation ici.
27:19 L'inflation ressentie est bien supérieure
27:20 au niveau de salaire ressenti.
27:22 Vous faites la comparaison.
27:24 Et également bien supérieure à l'inflation réelle.
27:27 Regardez ce chiffre, ça nous vient de l'Institut de sondage Odoxa.
27:31 18 %, c'est le chiffre de l'inflation ressentie
27:36 contre 5-6 % en inflation réelle.
27:38 Réaction par rapport à cela, notamment sur les prises alimentaires,
27:42 puisque là, pour le coup, les prises alimentaires
27:44 sont assez proches de l'inflation ressentie.
27:48 - Oui, alors, il y a un ressenti, de toute façon,
27:51 en effet, sur le terrain, partout, sur le chariot de course.
27:55 Il y a une difficulté dans les budgets des familles
27:57 qui rejoint ce qu'on disait tout à l'heure sur le logement,
28:00 parce que le premier budget des familles
28:01 reste le budget du logement.
28:03 Et donc, on a d'autant plus de mal à encaisser
28:05 l'augmentation des prix alimentaires
28:07 que, justement, on consacre déjà une très grosse partie
28:10 de son reste à vivre à des obligations
28:13 pour payer son logement.
28:19 - Vraiment, j'ai trouvé l'année dernière
28:22 les syndicats patronaux et salariaux
28:24 d'une très grande responsabilité
28:26 quand ils ont signé leur accord national interprofessionnel
28:30 pour mieux faire bénéficier tous ceux qui travaillent dans ce pays
28:33 d'un salaire complémentaire.
28:34 Évidemment, c'est un salaire variable,
28:36 parce qu'il dépend des bénéfices de l'entreprise.
28:38 Et c'est pour ça que les syndicats de salariés
28:39 y avaient toujours été opposés,
28:41 et que les syndicats patronaux,
28:42 pour pouvoir maîtriser un peu leur masse salariale,
28:45 y étaient opposés aussi.
28:46 Ils l'ont fait.
28:47 Moi, j'observe que dans notre pays,
28:49 qui a retrouvé de la croissance,
28:51 avance vers le plein emploi.
28:53 Les entreprises ont fait des résultats l'année dernière,
28:56 et il faut tous s'en réjouir.
28:58 Je pense que c'est le moment, face à l'inflation,
29:01 de travailler sur l'augmentation des salaires
29:03 et de redistribuer un peu.
29:04 Il ne faut pas forcément attendre de l'État,
29:05 systématiquement, qu'on fasse des transferts sociaux,
29:08 parce qu'en général, l'État le fera plus mal
29:10 que la négociation dans le dialogue social.
29:11 - Ça veut dire que le plein emploi
29:14 ne rime pas forcément avec précarité ?
29:16 - Mais vous faites très bien de le souligner.
29:19 - C'est une question.
29:20 - Ceux qui ont pensé qu'on pouvait faire
29:23 du ruissellement à l'envers,
29:25 c'est-à-dire que parce qu'il y a des difficultés
29:27 de recrutement, forcément, ça allait faire
29:28 augmenter les salaires et que ça allait régler
29:30 le problème de précarité, en fait,
29:32 il faut absolument… ceux trompés,
29:34 il faut absolument distinguer les deux.
29:36 Vous avez de grosses difficultés de recrutement,
29:39 parfois de formation, d'adaptation des formations
29:41 aux besoins du terrain, qui vont, assez mécaniquement,
29:44 faire augmenter le salaire des plus qualifiés.
29:46 Mais sur les moins qualifiés,
29:48 vous avez là des gens qui, effectivement,
29:50 travaillent mais ne s'en sortent pas,
29:51 ils vont grossir les rangs des queues
29:53 à la banque alimentaire et au restaurant du cœur.
29:56 C'est à ces salariés-là qu'il faut s'adresser,
30:00 et également au personnel en insertion.
30:03 Moi, aujourd'hui, quand je vois ce qui est fait,
30:05 par exemple, par Nicole Nottas sur le CDI d'employabilité,
30:08 pour que des gens qui sont très éloignés de l'emploi,
30:10 même quand ils enchaînent des contrats courts,
30:12 ils puissent être accompagnés en CDI
30:14 et sauvegardés d'un contrat à l'autre
30:16 avec un niveau de salaire,
30:17 ça c'est très intéressant.
30:18 La croissance ne nettoie jamais tout,
30:22 et surtout pas la pauvreté et les travailleurs pauvres.
30:26 On croit comme ça que ça va faire un souffle,
30:30 alors qu'en réalité, c'est une politique sociale spécifique
30:32 qu'il faut faire vis-à-vis de ces populations
30:34 qui sont les moins formées et qu'il faut accompagner vers l'emploi.
30:36 – Et la liste des 5 000 produits à prix bloqué
30:40 que propose Bruno Le Maire,
30:42 est-ce que ça c'est une solution viable ou pas ?
30:45 – Toutes les solutions sont bonnes,
30:48 je crois simplement que pour les Françaises et les Français,
30:51 il faut qu'on leur donne une perspective,
30:52 en disant voilà le plan de bataille, voilà la vision qu'on a.
30:56 On sait que dans les 2 à 3 ans qui viennent,
30:58 il y aura de l'inflation.
30:59 En tout cas, moi c'est ce que je ressens
31:00 dans la discussion avec mes concitoyens,
31:03 mais en fait, qu'est-ce qui se passe ?
31:04 Parce qu'on voit bien les chèques ici qui sont nécessaires.
31:08 – Ce que vous dites, on a une politique d'impressionnisme
31:10 par petites touches, alors certains diront peut-être du bricolage,
31:12 on va être un peu plus critique,
31:14 mais en tout cas, ça manque cette vision d'ensemble.
31:17 – Et donc, je crois que le Président de la République
31:20 et la Première Ministre, à un moment,
31:22 doivent faire de cet impressionnisme,
31:25 parfois ce pointillisme, un véritable tableau.
31:28 – Ah, joli, on file la métaphore,
31:30 et ça tombe bien, on va parler des fournitures scolaires,
31:32 qu'est-ce que vous en pensez ?
31:34 Parce que l'inflation était quand même bien ressentie
31:35 sur les fournitures scolaires, les prises sont en grande hausse,
31:38 et notre nouvelle rubrique, extra à tout prix.
31:43 [Musique]
31:45 – Les achats de rentrée ont bondi de 11% cette année,
31:48 alors dans les rayons de fournitures scolaires,
31:51 la traque aux bonnes affaires est de mise, à chacun sa stratégie.
31:55 – J'ai vu qu'il y en avait plus, pour moins cher.
31:57 – J'ai fait très attention,
31:58 j'ai regardé ce qu'il en restait de l'année dernière.
31:59 – On compare les sous-marques, les marques repères,
32:04 on compare aussi les qualités de produits, enfin les grandes marques.
32:08 – Ah oui, aux prix unitaires, aux prix au lot, ça ne joue rien.
32:13 – Il faut regarder les prix, et puis les pubs, et ce qui va sur la carte.
32:17 – Dans ce supermarché, le papier est placé en tête de gondole.
32:20 Le prix du produit phare de la rentrée scolaire a flambé cette année,
32:24 +30% en moyenne sur le tarif des feuilles simples et copies doubles.
32:28 – Tous les produits ont une attention particulière sur la rentrée des classes,
32:32 un peu plus le papier avec l'augmentation des tarifs.
32:36 Les distributeurs ont fait les efforts,
32:37 c'est-à-dire qu'on renie un petit peu sur nos marges
32:39 pour pouvoir dégager un bon prix pour nos clients,
32:42 moins sur la rentrée des classes.
32:44 – Selon une étude de la Confédération syndicale des familles,
32:47 le coût moyen pour un élève de primaire a explosé de 23% en un an,
32:51 et d'un peu plus de 3% pour un collégien ou lycéen.
32:55 – +23% d'inflation sur les fournitures scolaires en primaire.
33:01 – On n'est pas rationnel avec nos gosses.
33:04 Moi, quand le petit a envie d'un cahier de texte de marque,
33:09 ou qu'il a envie de changer de stylo,
33:10 alors que le précédent marchait parfaitement bien,
33:12 ou… moi j'ai des enfants qui ont 25 ans et un qui en a 8,
33:17 ceux de 25 ans ne changeaient pas le cartable tous les ans,
33:20 et je crois qu'ils sont arrivés quand même à faire leurs études.
33:23 – Alors là, il y a le prix du papier qui est en hausse,
33:25 on peut dire que c'est quand même…
33:26 – Bien sûr, bien sûr, et dans un plan global de lutte contre l'inflation,
33:31 on sait que le prix du papier a augmenté,
33:33 que le prix de l'emballage a augmenté,
33:35 que le prix de la logistique a augmenté,
33:36 et que pour autant, ces prix sont en train de se restabiliser,
33:39 on voit bien, y compris les prix logistiques,
33:41 sont revenus à la situation d'avant la guerre en Ukraine.
33:45 Donc, y compris sur ces produits-là,
33:47 il faut repartir de nos négociations avec la grande distribution.
33:50 Mais, là c'est une réaction de père de famille,
33:55 faites leur plaisir,
33:56 mais regardez les priorités, parfois dans les arbitrages,
34:01 les faire manger bio, c'est bien aussi…
34:05 On n'est pas obligé de tous avoir des vêtements de marque.
34:08 – Patrick Mignola, sur l'inflation,
34:10 pour les économistes et les politiques,
34:11 c'est presque le mal absolu,
34:12 parce qu'il n'y a pas vraiment de solution au miracle,
34:14 en tout cas, ça prend des années,
34:16 en préparant l'émission, on parlait des années 60,
34:18 là, il y a un parallèle à faire,
34:20 en tout cas, ça a mis très longtemps à s'en sortir,
34:22 la vraie grosse crise inflationniste a pris des années,
34:25 est-ce qu'on doit commencer à préparer tout le monde
34:27 à se dire que ça ne va pas passer comme ça ?
34:30 – Oui, absolument.
34:32 En fait, on connaît exactement ce qu'étaient les années 60
34:38 sur le plan économique, avec un pays en forte croissance,
34:42 de très grandes mutations industrielles,
34:45 technologiques, électroniques, à l'époque, pré-informatique,
34:50 de l'inflation, du plein emploi, de la tension sur les recrutements,
34:55 et c'était les premières générations qui ont fait
34:57 deux ou trois métiers différents dans leur vie,
34:58 qui ont commencé à le faire,
35:00 sans parler des chocs pétroliers qui allaient s'en suivre,
35:02 exactement comme on a vécu un choc sur les carburants
35:04 et sur l'énergie avec la guerre en Ukraine.
35:06 Sauf que c'était vécu par nos parents et nos grands-parents,
35:10 parfois nos arrière-grands-parents, et qu'on ne se souvient plus.
35:14 Alors, on a tiré une conséquence intelligente,
35:17 c'est effectivement de ne pas jouer la boucle prix-salaire,
35:21 parce que l'un nourrit l'autre et à la fin, tout le monde y perd.
35:25 Mais nous avons besoin, parce que c'est comme ça
35:27 qu'on était parvenus à apaiser l'inflation,
35:30 on a besoin d'un plan global,
35:32 on regarde notamment sur les bas salaires,
35:35 comment on peut faire des efforts,
35:36 et c'est pour ça que je crois beaucoup
35:38 à ce que le partage des bénéfices des entreprises,
35:40 c'est-à-dire du salaire variable au moment où elles font des bénéfices,
35:43 permette à ces travailleurs de mieux s'en sortir face à l'inflation,
35:48 et moi je crois qu'il faut absolument responsabiliser les acteurs,
35:51 c'est-à-dire que ce n'est pas Bruno Le Maire
35:53 qui va se rendre dans chaque entreprise
35:55 pour faire la négo-salaire annuelle,
35:58 pas plus que c'est Olivia Grégoire
36:00 qui ira dans les zones de négociation
36:04 de chacune des centrales d'achat de la grande distribution.
36:08 Et dans ce pays où malheureusement,
36:11 peut-être que les politiques y sont pour quelque chose,
36:13 par trop de passion pour la centralisation,
36:17 où on se dit à chaque fois qu'on a un problème,
36:19 on réclame plus de pouvoir, plus d'autonomie,
36:22 mais on tend la tête vers l'État pour savoir ce qu'il va faire,
36:24 je pense qu'il faut juste tous se relever les manches,
36:26 c'est ce qu'ils avaient fait dans les années 60-70.
36:28 Alors vous parliez de centralisation,
36:29 on va décentraliser ici un peu avec notre dernière partie
36:32 qui s'appelle "Intra", on plonge dans les régions, regarde.
36:34 Voilà, et pour cette plongée dans les régions,
36:41 je vous propose une nouvelle rubrique aussi
36:43 qui est un tour des régions des bons plans anti-inflation.
36:47 On regarde.
36:49 Pas de doute, nous sommes bien à la grande braderie de Tours.
36:53 L'événement, devenu institution dans la région,
36:56 rassemble chaque année de nombreux curieux
36:58 venus profiter des stands et du beau temps.
37:00 Un dimanche de sortie en famille avant la rentrée,
37:03 mais aussi l'occasion de faire quelques économies.
37:06 Deux T-shirts pour 15 euros,
37:08 moins 70 % sur les sacs et 5 euros la robe,
37:11 les promotions n'échappent pas au Tourangeau en ces temps d'inflation.
37:14 Les vêtements coûtent très cher en ce moment.
37:16 Moi qui suis très vintage, ces choses-là, ces plateformes,
37:19 c'est vrai que là, à la braderie, c'est le moment aussi
37:21 de regarder les bonnes affaires.
37:23 Les 200 particuliers exposants en profitent
37:26 pour faire du tri et quelques bénéfices.
37:28 Moi, je trouve que c'est le bon moyen d'utiliser les choses,
37:32 leur donner une deuxième vie ou une troisième vie.
37:34 10 euros la coupe et 20 pour une couleur,
37:37 des tarifs imbattables par rapport à un salon classique.
37:41 L'occasion de changer de tête à petit prix et le résultat est là.
37:44 C'est vraiment intéressant au point de vue pécunier
37:49 et on est satisfait à chaque fois, on n'est pas déçu.
37:51 C'est nettement moins cher ici que dans les salons.
37:55 Il y a toujours le prof qui est derrière pour se voyer ce qu'elles font
38:00 et puis il n'y a aucun problème, pas trop mal coupé, ça va.
38:03 Ici, ce sont donc les étudiants de l'académie de la coiffure de Touraine
38:07 qui tiennent les ciseaux.
38:08 Là, il faut que tu restes collé ici,
38:10 sinon, tu ne l'auras pas. Descend un peu.
38:12 Des cours pratiques toute l'année jusqu'à l'examen
38:15 et des prestations à moindre coût pour les modèles,
38:18 du donnant-donnant pour que chacun y trouve son compte.
38:21 Dans l'atelier de Véloupe,
38:23 les mécaniciens remettent les vélos en bon état.
38:25 Transmissions, chaînes ou pédaliers,
38:28 ils en ont déjà reconditionné plus de 200.
38:31 Là, par exemple, c'est un vélo qu'on a récupéré.
38:35 Premier constat, le dérailleur est cassé,
38:37 donc on va redresser la patte.
38:40 -Acheter un vélo reconditionné permet de faire un geste
38:43 à la fois écologique et économique.
38:46 Pour un vélo adulte,
38:47 il faut compter entre 100 et 200 euros chez Véloupe
38:50 contre au moins 250 euros pour un vélo neuf.
38:52 Face à un succès quasi immédiat,
38:54 Véloupe devrait bientôt s'agrandir.
38:57 L'entreprise a déjà vendu plus de 200 vélos
39:00 et compte embaucher d'autres mécaniciens.
39:02 -Patrick Migneul a une réaction à ces bons plans anti-inflation.
39:08 Quel est votre bon plan à vous, anti-inflation ?
39:10 -Je trouve ça génial parce que les gens se retrouvent, en fait.
39:14 Je pense que notre société
39:18 est atteinte d'une maladie qu'elle n'a pas encore perçue,
39:22 c'est l'algorithme Facebook,
39:24 où on est tous enfermés sur nos iPhones,
39:27 nos smartphones,
39:29 et on rencontre que des gens qui sont d'accord avec nous
39:34 et on nous envoie que des informations qui nous plaisent.
39:38 C'est pas la meilleure façon de faire société.
39:40 Si de temps en temps, on peut aller sur le terrain
39:43 dans des manifestations, dans des associations,
39:45 que chacun se mobilise,
39:47 parce qu'il y a des chaînes de solidarité qui s'organisent,
39:50 c'est exactement ce que vous démontrez,
39:52 c'est pas mal.
39:54 Moi, je suis favorable à toute forme d'initiative
39:57 permettant de lutter, un, contre la solitude,
40:01 parce que notre société d'hypercommunication
40:04 exclue de plus en plus,
40:06 et en particulier les personnes les plus humbles
40:09 et les plus âgées,
40:11 et puis toutes les formes d'initiatives
40:15 qui permettent aux gens d'aller retrouver l'altérité,
40:18 les gens qui pensent pas comme nous,
40:20 parce que c'est ça, une démocratie.
40:22 Là, on parlait spécifiquement d'inflation.
40:24 Est-ce que vous-même, vous avez un bon plan inflation ?
40:27 Est-ce que vous allez voir des coiffeurs low cost
40:29 ou récupérer des vélos ?
40:31 Moi, je vous invite à aller dans vos lycées hôteliers,
40:34 parce qu'il y a des lycées hôteliers qui sont très, très bien,
40:37 et la plupart du temps, il y a un déjeuner ou deux déjeuners
40:39 dans la semaine qui sont faits par les étudiants
40:42 et qui sont très, très bons.
40:44 De toute façon, ça sera toujours meilleur que chez vous,
40:46 sauf si vous soyez une formidable cuisinière.
40:47 - Donc vous y allez ? - Oui.
40:49 Moi, je vais à Chalaiso. Voilà.
40:51 Chalaiso.
40:52 Très bien.
40:53 Avant de faire un tour de table des régions
40:57 et de nos journalistes, je vous propose de nouveau
40:59 un petit reportage plutôt micro-trottoir.
41:02 Inflation, ce ressenti de l'inflation,
41:05 il nous vient du nord de la France.
41:07 Très dur, ça.
41:10 Avant, il y a quelques mois, on faisait...
41:13 Personnellement, je faisais un caddie 120 euros,
41:16 maintenant, 160, 170.
41:19 Le même caddie.
41:20 On achète moins de vêtements, aussi.
41:22 On réduit les vêtements.
41:23 Les vêtements, ils durent plus longtemps, maintenant.
41:25 On achète beaucoup les promos, oui, aussi.
41:28 Là, par exemple, aujourd'hui,
41:29 il y a des grosses promotions sur la viande, donc je suis venu.
41:32 Et sinon, je réduis ma consommation.
41:35 Moi, je prends un repas sur deux.
41:38 Se tourner vers des marchés locaux
41:39 et modifier leurs habitudes alimentaires,
41:41 c'est le choix qu'ont fait ces bordelais
41:43 croisés ce matin au marché des Capucins.
41:45 En cause, l'augmentation de 19 % de l'alimentation
41:48 en grande surface depuis l'année dernière.
41:51 Les prix sont deux fois plus chers qu'ici, en fait,
41:54 qu'au marché des Capucins.
41:56 Donc, tous les mois, on vient faire nos courses
41:57 en début de mois pour acheter de la viande.
41:59 Les poissons, je fais plus attention
42:02 parce qu'avant, je pouvais manger trois fois par semaine.
42:06 Maintenant, c'est une à deux fois par semaine pour les poissons.
42:09 Un ralentissement global de la hausse des prix
42:11 est cependant prévu d'ici la fin de l'année.
42:14 Bon, pardon, on a surtout vu des images de Bordeaux, de Gironde.
42:17 Voilà. - Le marché des Capucins, Marie.
42:19 Allez-y, c'est très bien.
42:20 - Oui, le sujet reste le même,
42:22 ces gestes anti-inflation,
42:23 certains gestes ou comportements
42:26 qui sont quand même dramatiques, comme ce monsieur qui saute un repas.
42:30 - Oui, oui, qui dit...
42:31 - "Je prends qu'un repas sur deux."
42:33 - Qui réduit sa consommation.
42:35 Donc, bien sûr, il y a besoin de ce grand plan
42:39 contre l'inflation dont je parlais.
42:41 Et il faut que les uns et les autres, d'ailleurs,
42:44 en fassent évoluer nos habitudes, et ce sera pour le mieux.
42:47 Allons voir nos producteurs locaux.
42:49 - Allons voir nos producteurs. - Sur cette question,
42:52 il y a quelque chose qui est un peu curieux, Patrick Mignola,
42:55 parce que vous avez repris une activité professionnelle,
42:57 vous n'êtes plus député, mais quand on voit ce sujet-là,
43:00 donc l'inflation est là, chacun fait comme il peut,
43:02 se débrouille avec ça, et en même temps,
43:04 on a plutôt un gouvernement qui nous annonce
43:06 une prévision de croissance au-dessus de zéro,
43:08 cette certe faible qui est toujours discutée,
43:10 on a un taux de chômage historiquement bas,
43:12 on a des indicateurs qui prouvent qu'il y a de l'activité,
43:14 et en même temps, on a l'impression que cette France ne s'en sort pas,
43:17 ou qu'on a une France, en tout cas, à plusieurs vitesses.
43:20 Est-ce qu'il y a un paradoxe ?
43:21 Et comment, qu'est-ce qu'on peut dire,
43:23 parce que vous qui conseillez des entreprises aujourd'hui ?
43:25 - Oui, en fait, ça tient dans les deux chiffres
43:29 que je vous rappelais tout à l'heure.
43:30 On est la cinquième puissance économique du monde,
43:32 mais on est le 20e salaire moyen, et pour des raisons légitimes,
43:38 parce qu'on paye beaucoup de cotisations sociales
43:40 pour assurer une protection sociale.
43:42 C'est pour ça que le levier de la rémunération
43:46 est évidemment très important.
43:48 - Les économistes, la majorité, vous expliquent,
43:51 mais attention, si on touche au salaire,
43:53 on fait grimper les prix.
43:54 - Non. - Certains salaires.
43:56 Si vous êtes capable de travailler sur les salaires les plus bas.
44:01 Aujourd'hui, vous avez des trappes à salaire bloquées,
44:05 c'est comme ça qu'on pourrait les appeler.
44:07 C'est-à-dire qu'entre un SMIC et un SMIC et demi,
44:12 en fait, vous avez beaucoup de mal à sortir de cette ornière.
44:17 Et à la différence d'autres pays,
44:19 parce qu'il faut regarder aussi ce qui se passe ailleurs,
44:20 parce qu'ils ne sont pas plus bêtes que nous,
44:22 finalement, ils ont beaucoup plus d'inflation,
44:25 mais ils arrivent parfois à mieux s'en sortir
44:27 parce que les salaires nets sont un peu supérieurs,
44:29 parce qu'ils n'ont pas une protection sociale
44:31 aussi forte que la nôtre.
44:32 Donc, loin de moi de l'idée de dire qu'il faut revenir
44:35 sur la santé gratuite et sur la retraite
44:39 désormais à 63 ans, si j'ai bien compris.
44:42 Mais tout ça, c'est des choix de société qu'on a fait.
44:45 Il y a des pays qui ont fait un choix de société
44:46 d'une retraite à 67 ans et où la santé est payante.
44:51 Mais où, paradoxalement, en nombreux points du territoire,
44:54 on supporte mieux l'inflation.
44:56 Parce qu'on est ce grand pays,
44:58 moi, je crois qu'on peut avoir un grand plan contre l'inflation
45:01 ou parce qu'on est capable de relancer
45:02 des négociations salariales dans les entreprises,
45:05 et en particulier pour un meilleur partage des bénéfices.
45:07 Vous savez, la proposition de conférence salariale,
45:10 c'est moi qui l'ai faite en novembre 2018.
45:13 Donc, je suis heureux qu'on le fasse enfin.
45:15 – Il a fallu que ça infuse quand même, ça fait cinq ans.
45:18 – Bien sûr.
45:19 – C'est le temps de maturation d'une idée.
45:20 – Et si on l'avait fait il y a cinq ans,
45:22 je pense qu'aujourd'hui, on serait un peu plus à l'aise.
45:25 – Vous en avez parlé au moins deux ou trois fois
45:29 au cours de cette émission, qui bloque aujourd'hui ?
45:32 Où est-ce que ça bloque ?
45:33 – Alors en fait, paradoxalement, ça ne peut pas être le gouvernement
45:37 parce que tout le dispositif législatif existe.
45:42 Tout. Et là, on va encore avoir une loi sur le plein emploi
45:44 pour inciter à réouvrir des discussions
45:48 dans l'ensemble des entreprises.
45:50 – Donc, ça vient d'où le problème ?
45:51 – Très clairement, d'un manque de dialogue social dans le pays.
45:54 C'est-à-dire que dans ce pays, à chaque fois qu'on a un problème,
45:56 on se tourne vers le gouvernement, alors qu'en réalité,
45:59 tout ça pourrait se régler sur le terrain, dans les entreprises.
46:01 Je prends un exemple pour aller même au-delà des salaires.
46:06 Regardez, aujourd'hui, vous avez des organismes bancaires
46:09 qui sont en train de proposer de la voiture électrique
46:11 à 100 euros ou à 150 euros par mois, en leasing.
46:17 C'était une des promesses du Président de la République.
46:19 Ils sont en train de le réaliser,
46:20 parce que ce n'est pas le Président de la République non plus,
46:21 c'est-à-dire qu'il va aller dans chacune des entreprises
46:23 pour fixer le prix des bagnoles.
46:26 Ce développement-là, c'est des idées qui sont absolument géniales.
46:31 Et je crois qu'il y a plein de Français très créatifs
46:35 et très intéressants dans les initiatives qu'ils prennent
46:37 par rapport à l'inflation.
46:40 Et je ne suis pas sûr que leurs représentants,
46:42 qu'ils soient des représentants politiques, je prends ma part,
46:46 et les représentants syndicaux, soient à la hauteur.
46:48 C'est-à-dire qu'on est restés un peu bloqués dans un système ancien
46:52 où on se dit que les choses vont peut-être passer
46:55 sans qu'on fasse beaucoup d'efforts.
46:57 Je crois exactement l'inverse.
46:58 On est vraiment dans un monde en mutation
47:00 où il faut désormais que les partenaires sociaux
47:02 jouent un rôle qui se rapproche beaucoup plus du rôle
47:06 que font les partenaires sociaux dans un pays comme l'Allemagne,
47:10 voire même comme l'Italie ou comme l'Espagne
47:12 dans certaines grandes entreprises,
47:14 que ce qu'ils font en France.
47:16 Je ne comprends pas, je ne comprends pas
47:18 qu'en période d'inflation, c'est grossier,
47:20 les livres d'histoire le relèveront dans 5 ans, dans 10 ans.
47:23 Je ne comprends pas pourquoi là, en ce moment,
47:26 au mois bientôt d'octobre 2023,
47:29 des négociations salariales n'ont pas été engagées
47:31 dans toutes les entreprises de plus de 200 salariés en France.
47:34 Si vous avez une explication, il faut me la donner.
47:36 L'appel est lancé, vous serez entendu, peut-être,
47:38 si vous venez là.
47:39 Allez, on termine par un tour des régions et des journalistes,
47:43 comme je vous le promettais.
47:44 On va commencer par vous, Jefferson, dans le Sud-Ouest.
47:47 On va parler de précarité alimentaire.
47:50 On l'avait déjà évoqué un petit peu.
47:51 On regarde ce zapping "rentrée solidaire et précaire".
47:55 Ces centaines d'étudiants ne font pas la queue devant Sciences Po
47:59 pour suivre le cours d'un professeur charismatique.
48:02 Ils attendent pour récupérer un colis alimentaire gratuit.
48:05 Dans les paniers, les bénévoles déposent des fruits,
48:08 des légumes, des féculents et même des protections hygiéniques.
48:11 Un sacré coup de pouce quand le budget consacré
48:13 à l'alimentation est serré.
48:15 Et là, du coup, ça vous dépanne bien ?
48:16 Oui, ça enlève tout le budget légumes et fruits.
48:19 Donc, on est à peu près...
48:20 Du coup, on descend à 150, 180 à peu près.
48:24 Aux manettes de cette initiative,
48:26 l'association Linky a lancé le concept l'an dernier à Bordeaux.
48:30 Les distributions sont assurées par 400 bénévoles.
48:33 En cette matinée de distribution de denrées alimentaires,
48:37 l'antenne l'Orient S des Restos du Coeur ne désemplit pas.
48:40 15 %, c'est le nombre de repas supplémentaires
48:43 distribués par rapport à septembre dernier.
48:45 Près de 900 familles orientaises franchissent désormais
48:48 les portes du Restos du Coeur.
48:49 Mais l'association doit faire face à un autre problème.
48:53 Mon sentiment, c'est qu'il y a beaucoup moins de produits qui arrivent.
48:55 On a beaucoup moins de viande, déjà, et beaucoup moins de ramasse.
48:59 Conséquence, les Restos du Coeur prévoient de restreindre
49:02 le nombre de leurs bénéficiaires.
49:04 Pour la campagne hivernale, les barèmes d'été,
49:06 plus restrictifs, devraient être appliqués.
49:09 Si les Restos du Coeur ne sont plus en capacité
49:11 à distribuer comme ils le font aujourd'hui,
49:13 ça veut dire qu'on va sortir des gens qui sont en précarité
49:15 du service qu'on peut leur apporter.
49:17 Même si la Bretagne reste moins touchée que d'autres régions,
49:20 plus de 7 millions de repas devraient être servis cette année,
49:23 soit un million de plus qu'en 2022.
49:26 On n'aura pas assez pour donner,
49:29 et donc on va être obligés de dire non à certaines personnes.
49:32 Et ça, c'est un crève-cœur pour nous,
49:33 parce que ce n'est pas notre état d'esprit.
49:36 Jean-Michel, en charge des stocks, en a presque les larmes aux yeux.
49:39 En novembre, on va tout baisser.
49:41 Ils auront 4 repas assurés par semaine
49:43 à la place d'avoir 7 repas assurés par semaine.
49:46 -Ça vous fend le cœur ?
49:47 -Plus que ça.
49:49 -Si l'avenir n'est pas rose,
49:51 il y a parfois de bonnes surprises, comme ce don inattendu.
49:55 -500 euros.
49:56 -Ça me donne des frissons, en fait.
50:01 -Théophane Seune ?
50:02 -Patrick Mignola, encore l'inflation,
50:04 encore et toujours même,
50:05 vous avez fait cet appel pour un grand plan pour l'inflation.
50:08 Est-ce que les députés modèles à l'Assemblée
50:10 vont saisir cette question ?
50:11 Vous êtes le vice-président.
50:13 On ne les a pas trop entendus là-dessus.
50:15 Quelques mots ?
50:16 Oui, c'est un axe qu'on va entendre.
50:17 -On va le faire dans le cadre du budget, évidemment.
50:20 On a préparé 32 propositions pour ce faire,
50:23 qui sont portées par Jean-Paul Matéi.
50:25 Mais quand je vois qu'on puisse réjouir sur les dons,
50:28 en référence aux polémiques récentes,
50:32 je pense qu'il faut remercier
50:33 que des grandes entreprises fassent des dons.
50:35 -Bernard Arnault, les 10 millions pour les restants de cœur.
50:38 -Toutes les entreprises qui ont un dividende sociétal,
50:41 qui ont des politiques ESG
50:42 et qui consacrent une partie de leurs moyens,
50:45 de leur trésorerie, de leur rentabilité de l'année,
50:47 à donner de l'argent aux associations de solidarité.
50:51 -Bon, j'ai plus vraiment le temps pour le tour de table, là.
50:55 -Si, Marie, prenez le temps.
50:56 -Non, je n'ai vraiment pas le temps.
50:58 Je suis désolée, je n'ai plus le temps.
51:00 On posera la question la prochaine fois.
51:02 Merci beaucoup, Patrick Mignolat.
51:04 Désolée pour les dernières questions,
51:05 mais merci pour votre éclairage, notamment sur l'inflation.
51:08 Je vous souhaite un très bon week-end,
51:11 une très belle semaine.
51:12 On se retrouve la semaine prochaine à Saint-Malo,
51:15 au Congrès des régions.
51:16 D'ici là, portez-vous bien.
51:18 À la semaine prochaine. Merci à tous.
51:20 -Merci. -Merci beaucoup.
51:21 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
51:24 Générique
51:26 ...
51:37 -Augmentez votre pouvoir d'achat
51:39 avec quiestlemoinscher.leclerc et Extralocal.
51:41 Qui est le moins cher.leclerc,
51:43 le site pour vérifier qui est le moins cher près de chez vous.

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