Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, Pascal Praud, accompagné d'Arthur de Laborde, journaliste au service politique d’Europe 1, revient sur la Déclaration de politique générale que le Premier Ministre, Michel Barnier, doit faire ce mardi après-midi à l'Assemblée nationale.
Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur les grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Europe 1, Pascal Praud.
00:02Une déclaration, ma déclaration.
00:09Monsieur Fabrice Laffitte, c'est pas exactement Michel Barnier, il va pas monter à la tribune pour dire je t'aime aujourd'hui.
00:17Je pensais que c'était ça la déclaration, j'ai mal, excusez-moi.
00:20La déclaration de politique générale, ce qu'on appelle la DPG.
00:25Et nous sommes avec Arthur Delaborgeries au service politique d'Europe 1.
00:29Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:31Et merci d'être avec nous.
00:32Vous allez nous dire ce qu'il y a dans cette déclaration, j'imagine que vous avez des informations.
00:37Écoutons d'abord Benoît Perrin, qui est directeur général de l'association Contribuables Associés.
00:42Il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe 1.
00:45La dépense publique.
00:47On a un problème de recettes, c'est-à-dire qu'en fait on n'a pas assez de recettes par rapport à ce qu'on attendait.
00:51Exemple, on n'a pas assez de TVA, on n'a pas assez d'impôts sur les sociétés,
00:55on ne collecte pas assez d'impôts sur le revenu.
00:58Donc du coup, on est dans un cadre d'un déficit.
01:00Alors qu'en fait, le problème de la France, ce n'est justement pas les recettes,
01:03puisqu'on taxe déjà énormément les particuliers et les entreprises.
01:06Le problème de la France, c'est la dépense publique, qui représente 57% du PIB.
01:11On est champion du monde sur ce domaine-là.
01:13Et malheureusement, les politiques ont tendance à utiliser la ficelle fiscale
01:17avant justement de baisser la dépense publique, alors même qu'on est à des taux stratosphériques.
01:21Je crois avoir entendu ça 10 millions de fois.
01:25Que nous sommes le pays le plus prélevé et les particuliers et les entreprises.
01:29Manuel Valls, chez Sonia Mabrouk, ce matin.
01:32Moi, je souhaite la réussite de Michel Barnier.
01:36Et j'espère que cet après-midi, il aura un discours clair.
01:39Car d'une certaine manière, il faut renouer un contrat avec les Français.
01:44Contrat qui est aujourd'hui déchiré.
01:46Les Français, d'une certaine manière, pardon de l'expression, en ont marre de la politique et des politiques.
01:50Et donc, c'est autour de 4-5 grandes priorités.
01:53Sécurité, immigration, redressement des comptes publics, lutte contre l'islamisme.
01:59C'est beaucoup pour un même homme.
02:00Oui, mais c'est ça que les Français attendent.
02:02Et puis, je voulais vous faire écouter Laurent Wauquiez, député des Républicains.
02:08Il était sur Radio-Télé Luxembourg ce matin.
02:11On hérite d'une situation catastrophique.
02:13C'est quand même important de le dire.
02:14Pendant 7 ans, il a été fait n'importe quoi.
02:17Moi, ce que j'attends, c'est que ce soit très vigoureux sur la baisse de la dépense et la lutte du gaspillage.
02:21Bon, Arthur Delaborde, dites-nous tout.
02:23Dites-nous ce que vous savez.
02:25On sait déjà que c'est une prise de parole qui devrait durer environ une heure.
02:29Avec 5 grands chantiers prioritaires qui devraient être annoncés par le Premier ministre.
02:34Ça devrait tourner autour des thèmes du pouvoir d'achat, territoire et services publics, économie, intégration, immigration et transition écologique.
02:45Les deux questions sur lesquelles, évidemment, Michel Barnier est très attendu.
02:49C'est d'abord la question migratoire.
02:53Vous savez qu'on attend une clarification de la ligne de Michel Barnier.
02:59Une ligne que Matignon nous présente comme forte, concrète et humaniste.
03:04Ça ne veut pas dire grand-chose.
03:06L'enjeu, c'est surtout de savoir quelle marge de manœuvre Michel Barnier va laisser à Bruno Retailleau, son ministre de l'Intérieur,
03:14qui affiche, depuis qu'il a été nommé, une volonté très ferme de reprendre en main le contrôle migratoire.
03:20Quitte d'ailleurs, il l'a dit dans le journal du dimanche, à bousculer l'état des droits qui n'est à ses yeux ni intangible ni sacré.
03:29Des propos qui ont fait bondir la gauche et une partie de la Macronie.
03:34En tout cas, l'entourage de Michel Barnier fait savoir que ce sujet de l'état de droit sera traité dans cette déclaration de politique générale.
03:44Vous savez s'il va y avoir augmentation d'impôts ?
03:46C'est le deuxième sujet brûlant.
03:48On attend des annonces sur le plan fiscal potentiellement explosives.
03:54Ce qui se murmure à ce stade, c'est qu'on parle d'un choc fiscal qui devrait permettre de dégager entre 15 et 18 milliards d'euros.
04:03Il n'y a pas de confirmation officielle de Matignon à ce stade.
04:06Ça attaque qui ? Les particuliers ou les entreprises ?
04:10Plutôt les entreprises et les particuliers aussi puisqu'on parle notamment du triplement de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
04:19Ce qui pourrait rapporter 3 milliards d'euros.
04:21C'est quoi le triplement ?
04:23Actuellement, elle rapporte à peu près 1 milliard d'euros et il s'agirait de la faire passer à 3 milliards d'euros.
04:29Mais c'est quoi le triplement ? Un haut revenu ?
04:32Ma compétence fiscale, Pascal...
04:35Parce qu'on vous dit triplement.
04:37Ça passerait de 1 à 3, mais c'est sur les salaires ? Sur l'ISF ?
04:42C'est la contribution exceptionnelle qu'il y a sur l'ensemble des hauts revenus qui se mesure avec l'ensemble du patrimoine.
04:51C'est possible ? Je vous écoute.
04:55On vérifiera les données fiscales.
04:57Ça serait bien.
04:59On parle d'une surtaxe pour les entreprises de 8 milliards d'euros.
05:03Encore une fois, Matignon ne donne que des pistes.
05:07On va attendre.
05:09C'est ce qu'il y a de mieux.
05:11Mais on va surtout poser la question aux auditeurs.
05:13Avec Franck, peut-être ?
05:15Bonjour Franck.
05:17Qu'est-ce que vous attendez de ce gouvernement ? Est-ce que vous n'avez envie que les entreprises...
05:20Déjà, de la transparence.
05:22J'entends parler de sommes, 18 milliards, 3 milliards par ci, 3 milliards par ça.
05:27À quoi ils vont servir ? Comment ils vont être redistribués ? Comment ils vont être utilisés ?
05:31C'est ça qu'on a besoin de savoir.
05:33Ce qu'on a besoin de savoir, c'est surtout la transparence des dépenses.
05:37Moi, je pense qu'il faudrait beaucoup plus de contrôle sur les dépenses publiques.
05:41Notamment aussi sur les dépenses de nos hommes d'État.
05:45Savoir qu'est-ce qu'ils font de l'argent qu'on leur donne.
05:48Parce qu'il ne faut pas oublier que tous ces gens-là vivent à crédit sur notre dos.
05:52Et en fin de compte, on n'a aucun droit de regard là-dessus.
05:56Et ça, ça commence à être vraiment foulant, je dirais.
06:01Mais en fait, oui, plus de contrôle.
06:04Et puis de la clarté, du bon sens.
06:06Je vois, il y a plein de choses.
06:08Dans notre village, il y avait des budgets qui étaient votés pour une petite rue à refaire.
06:12Et le stade pouvait attendre, on avait une urgence à faire.
06:15On ne peut pas décaler le budget parce que c'est voté comme ça.
06:18C'est toutes ces petites choses qu'il faut changer, en fait.
06:20Peut-être faire des économies à droite.
06:23Quand est-ce que, on dit les Français vont se serrer la ceinture,
06:28mais quand est-ce que nos hommes publics vont se serrer et nous faire voir l'exemple ?
06:32Quand est-ce qu'ils vont décider eux-mêmes de faire baisser leur salaire ?
06:35C'est peut-être ça.
06:37C'est pas ça qu'il faut commencer.
06:39Le salaire des hommes politiques, non, mais moi je ne veux pas faire de démago là-dessus.
06:43C'est pas de la démagogie.
06:45Je pense qu'à mon avis, il y a d'autres pays qui manquent l'exemple.
06:49Un homme politique, je vais vous dire le fond de ma pensée,
06:53je pense qu'il n'y a pas assez payé d'hommes politiques aujourd'hui.
06:56Donc je ne vais pas demander à un député qui gagne moins de 6 000 euros par mois.
07:00Ça ne me paraît pas un salaire déraisonnable.
07:03Non mais après il y a tous les frais, il y a l'enveloppe qui va avec.
07:06Oui mais il faut bien des frais de fonctionnement.
07:09C'est le contrôle des frais qu'il faut faire, savoir comment c'est utilisé.
07:12Là-dessus, je ne pense pas qu'il y ait de soucis.
07:15En revanche, la dépense publique, oui, il faut la...
07:18Moi j'aimerais parler d'un article du traité de Lisbonne, l'article 123.
07:23Quand est-ce qu'on le fait sauter celui-là ?
07:26Je ne sais pas si Arthur Delamore...
07:29Parce qu'en fin de compte, si on a autant de dettes aujourd'hui, c'est à cause de l'article 123 du traité de Lisbonne.
07:34Je veux dire, Michel Rocard, avant de mourir, il avait fait une vidéo, regardez-la,
07:38sur cet article, et aujourd'hui en fait on a servi le peuple par la dette.
07:44Il est temps que ça change.
07:47Il y a peut-être tout ça à regarder.
07:50Parce qu'on pourrait s'en sortir très vite avec du bon sens.
07:54Il y a quand même des dépenses qui sont très importantes en France.
07:59Je suis entièrement d'accord.
08:01Notamment dépenses sociales.
08:03La retraite, vous savez, quand vous dépensez 1000 euros d'argent public,
08:08vous dépensez à peu près 250 euros déjà pour les retraites.
08:12Ça, vous n'y touchez pas, vous n'allez pas baisser les retraites.
08:15Après, il y a des gens qui disent qu'on pourrait baisser les retraites de 10% d'un coup.
08:21Et là, vous faites beaucoup d'économies.
08:22Bon, vous avez 250 euros, vous me suivez.
08:24Après, il y a à peu près encore 250 euros qui partent dans les dépenses de santé.
08:30Donc, il reste après 500 euros.
08:32Dans ces 500 euros, il y a également la dette.
08:35Les dépenses de santé, Pascal, il y a un truc à regarder.
08:38Regardez, on prend l'exemple du Doliprane.
08:40Quand il était remboursé, il coûtait bien plus cher que quand il n'était pas.
08:46Bon, écoutez, en tout cas, je pense qu'il y a des efforts à faire.
08:49On est tous d'accord là-dessus.
08:51Et je vous remercie grandement, Franck, comme je remerciais Arthur de la Borde.
08:54Et attendre, bien sûr, c'est à 15h ?
08:5815h, exactement.
08:59Bon, bah écoutez, on saura à quel sauce nous serons mangés.
09:03Vous allez peut-être payer plus d'impôts, les hauts revenus de l'autre côté de la vitre.
09:07Fabrice.
09:08Monsieur Fabrice.
09:10Vous faites partie des hauts revenus, forcément.
09:13Ah, peut-être.
09:14Par définition, parce qu'on est tout de suite très vite dans les hauts revenus.
09:18Vous êtes dans la même tranche, tous les deux ?
09:20À quelques euros près, oui.
09:22Vous savez, il n'y a pas 50 tranches.
09:24De toute façon, oui, je pense qu'on est dans la même tranche, bien sûr.
09:27C'est bon à savoir, d'accord.
09:2911h59, pour vérifier.
09:3311h59, la pause.
09:36Et comme Franck, vous pouvez réagir avec Pascal Fraud sur Europe 1 au 0 à 82 39 21.