SMART BOURSE - Emission du vendredi 29 septembre

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Vendredi 29 septembre 2023, SMART BOURSE reçoit Michel Ruimy (Économiste, SPAK) , Bertrand Lamielle (Directeur général, Portzamparc Gestion) , Jean-François Bay (Directeur général, Quantalys) et Laurent Albie (Gérant, Next Momentum)
Transcript
00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, l'émission au quotidien sur Bsmart qui vous permet de rester
00:12 à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h en direct si vous
00:16 nous suivez en live ou via vos box sur la télévision ou via Bsmart TV et puis en replay
00:22 bien sûr ou en podcast à retrouver sur bsmart.fr.
00:25 Au sommaire de cette édition ce soir, un mois de septembre dont on va dresser le bilan
00:30 qui aura été un mois de septembre compliqué.
00:33 Le mois de septembre aura tenu ses promesses pour les investisseurs.
00:37 On sait qu'il y a des effets de saisonnalité toujours important au mois de septembre qui
00:40 se sont matérialisés en partie à la fois sur les marchés actions et sur les marchés
00:44 obligataires.
00:45 C'est bien l'histoire de ce mois de septembre, la correction généralisée des deux grandes
00:49 classes d'actifs obligataires et actions.
00:52 Une correction assez forte sur les marchés obligataires, il faut le noter, avec des
00:56 taux longs réels qui se sont envolés de 50 points de base tout au long du mois pour
01:00 la partie longue américaine sur le 10 ans américain par exemple.
01:03 On a vu des mouvements également importants sur la courbe de taux en Europe.
01:08 Quant à la baisse des actions, elle reste somme toute mesurée.
01:11 On aura peut-être une baisse de l'ordre de 3% pour le CAC 40 sur ce mois de septembre
01:17 avec une dernière séance du mois qui permet d'ailleurs de redresser un petit peu la barre.
01:21 Vous aurez le résumé de cette séance de fin de mois et de fin de trimestre d'ailleurs
01:25 dans un instant avec Côme Dubois.
01:27 Ce sera l'occasion de revenir évidemment sur les événements de ce mois de septembre
01:33 sur les marchés avec un grand tableau de bord de marché, un rendez-vous dont vous
01:37 aviez peut-être l'habitude chaque dernier vendredi du mois qui a été un peu augmenté.
01:42 Nous accueillerons un nouvel intervenant dans ce grand tableau de bord des marchés aux
01:46 côtés de Jean-François Baet, dégé de Cantalice et Bertrand Lamiel, directeur général
01:49 de Ports en Part Gestion.
01:51 Laurent Albi viendra nous apporter son expertise et son analyse des marchés à travers l'expertise
01:58 de l'analyse technique pour vous apporter le maximum de dimensions d'analyse concernant
02:03 la situation de marché actuelle à l'aube de ce quatrième trimestre qui démarra donc
02:08 la semaine prochaine.
02:09 Rendez-vous à suivre dans un instant avec nos invités et puis dans le dernier quart
02:13 d'heure de Smart Bourges, chaque dernier vendredi du mois, c'est l'occasion d'un
02:17 décryptage éco avec Michel Rumi, économiste associé de SPAC qui viendra nous parler du
02:23 métier de prévisionniste.
02:24 Comment prévoit-on l'inflation ? C'est un bon sujet, on en parlera à 17h45 avec
02:29 Michel Rumi qui sera avec nous en plein temps.
02:31 Mais d'abord, tendance mon ami, les infos clés du jour sur les marchés en cette dernière
02:45 séance de la semaine, du mois et du trimestre, c'est avec Comme du Bois.
02:50 Bourse de Paris termine la semaine sur une séance positive portée par de bonnes nouvelles
02:54 sur le front de l'inflation en Europe comme aux Etats-Unis.
02:57 Outre-Atlantique, l'indice Core PCE a augmenté de 0,1% sur un mois et de 3,9% sur un an en
03:03 septembre.
03:04 Du côté de la zone euro, la hausse des prix à la consommation est tombée à son plus
03:07 bas niveau depuis près de deux ans.
03:09 Ainsi, l'indice IPCH a augmenté de 4,3% sur un an en septembre après 5,2% le mois
03:15 dernier.
03:16 L'inflation Core retombe quant à elle à 4,5% en septembre contre 5,3% le mois dernier.
03:22 Du côté des valeurs, après avoir souffert ces dernières semaines, le secteur du luxe
03:26 rebondit après que les analystes de Bank of America ont relevé leur conseil sur les
03:30 valeurs du secteur à surpondérer.
03:32 LVMH progresse jusqu'à plus de 3% au cours de la séance tout comme Hermès et Kering
03:37 qui ont vu leur action progresser respectivement jusqu'à 1,8% et 1,3% au cours de la séance.
03:43 Lundi, côté statistique, les investisseurs prônent connaissance de l'indice ISM manufacturier
03:48 aux Etats-Unis pour le mois de septembre.
03:50 A noter que les marchés chinois seront fermés lundi pour une semaine en raison de vacances
03:54 nationales dans le pays.
03:56 Tendance mon ami, chaque soir le résumé de la séance avec Comme Dubois qui nous accompagne
04:02 dans Smartboard sur Bsmart.
04:04 Le grand tableau de bord des marchés, c'est notre rendez-vous chaque dernier vendredi
04:18 du mois dans Smartboard, ça a 17h en direct avec trois invités qui nous accompagnent
04:24 pendant une quarantaine de minutes.
04:25 Jean-François Bette avec nous, directeur général de Cantalice.
04:27 Bonsoir Jean-François.
04:28 Oui, bonsoir.
04:29 Bertrand Lamiel, habitué de ce rendez-vous également à vos côtés, directeur général
04:32 de Ports en Part Gestion.
04:33 Bonsoir Bertrand.
04:34 Bonsoir Guillaume.
04:35 Et nous accueillons ce soir Laurent Albi, responsable de Next Momentum.
04:38 Bonsoir Laurent.
04:39 Bonsoir Guillaume.
04:40 Merci beaucoup de rejoindre l'équipe de ce tableau de bord des marchés, notre rendez-vous
04:44 mensuel.
04:45 On aura des données pour tout le monde, les flux avec Cantalice, l'analyse fondamentale,
04:51 le Momentum de marché avec les outils de Ports en Part Gestion et vous nous apportez
04:54 votre expertise en matière d'analyse technique.
04:56 Laurent, je suis ravi que vous puissiez être là pour évoquer ces sujets-là avec nous.
05:00 C'est votre expertise de longue date, vous avez été président de la FAD pendant quelques
05:05 années je crois et aujourd'hui responsable de Next Momentum.
05:08 Comme je le disais, quel est l'objet de Next Momentum Laurent ?
05:11 Alors Next Momentum, c'est une société qui fait de la formation en analyse technique
05:16 pour les investisseurs privés et les professionnels.
05:19 Bon, chacun est venu avec ses slides et ses graphiques.
05:22 Il y a du support visuel pour ce tableau de bord des marchés, à commencer par les vôtres.
05:27 Jean-François, sur la question des flux, en ce mois de rentrée, mois de septembre,
05:31 qui est toujours un mois un peu particulier, qui a tenu ses promesses, je le disais, sur
05:35 les marchés et qui en termes de collecte de flux d'investissement est un mois négatif
05:41 à nouveau pour les actions.
05:42 Oui, je crois qu'on est encore sur un mois de forte prudence de la part des investisseurs.
05:46 C'est les actifs risqués qui font peur et subissent les sorties, donc fonds actions,
05:53 fonds diversifiés, fonds alternatifs, fonds immobiliers, etc. et plutôt un engouement
05:58 des investisseurs dans cet environnement sur les fonds monétaires et les produits de taux
06:03 d'une manière générale.
06:04 C'est 10 milliards de décollecte sur des fonds actions, c'est 25 milliards de collecte
06:09 sur des fonds monétaires.
06:10 Je pense qu'on a un peu le résultat des politiques monétaires, des taux d'intérêt
06:16 qui sont très élevés.
06:17 Donc vous avez une compétition des rendements qui s'est mise en ordre de marche en Europe
06:21 et aux États-Unis, donc les investisseurs européens se disent "dans mon allocation
06:25 d'actifs, je fais du monétaire" et l'actif non risqué, l'actif sans risque paye.
06:30 C'est aussi, j'allais dire, un petit peu un message des investisseurs qui se disent
06:35 "si vraiment on a des taux aussi élevés que les banques centrales ont raison, ça
06:39 refroidit, si ça refroidit, il vaut mieux que j'achète des taux et des obligations
06:43 que des actions, puisque les actions sont plutôt cycliques et exposées à la croissance".
06:47 Donc on a cet engouement pour des fonds monétaires, des fonds obligataires, fonds obligataires
06:51 à échéance, on en a déjà parlé ensemble, mais il y en a plus d'une trentaine de fonds
06:56 à échéance qui ont déjà été créés en 2023.
06:59 Ça fait partie des produits qui se vendent les mieux par les CGP aujourd'hui, c'est
07:02 un retour de patrimonial, vous y étiez.
07:04 C'est typiquement le genre de produits, les structurés, les fonds datés, qui se
07:08 vendent aujourd'hui dans le Conseil.
07:10 Sur 2022, ça a été une vingtaine de grands produits qui ont été lancés, on est déjà
07:15 à 34 depuis le début de l'année, ce n'est pas fini, ça continue.
07:18 Et donc vous allez avoir des cohortes de fonds à échéance qui vont continuer à sortir.
07:23 C'est 40 milliards d'encours sous gestion en Europe, la moitié ont été levés fin
07:29 2022 sur 2023 et ça continue.
07:33 Et vous avez même vu passer à Echers qui sort un ETF obligataire à échéance daté
07:39 sur cinq maturités, 2025, 2026, 2027, 2028.
07:43 Donc ça montre bien que c'est un engouement fort, même aux Etats-Unis en fait, ils se
07:47 sont emparés de la thématique.
07:49 Et donc voilà, on est dans une période bonde, on est dans une période obligataire et on
07:54 voit les investisseurs se tourner vers les obligations et les monétaires.
07:58 Qu'est-ce qui caractérise cet engouement pour les fonds monétaires justement Jean-François ?
08:03 Quel type de rendement on espère aujourd'hui avec du monétaire par rapport au rendement
08:10 ou à l'espérance de rendement qu'on peut avoir sur les actions par exemple ?
08:13 Alors on n'a pas vu ça, cette configuration depuis 1999.
08:17 On a des taux de la BCE à 4% depuis le 14 septembre dernier.
08:21 Les Etats-Unis c'est plutôt 5,50 versus 4,50 on va dire sur des rendements actions
08:28 S&P 500.
08:29 Donc vous avez clairement en fait les deux effets qui se cumulent, c'est-à-dire de se
08:34 dire finalement ça ne me coûte pas d'être exposé sur du cash, de garder des liquidités.
08:39 Deuxièmement, j'ai une compétition des rendements, j'y retrouve en fait une allocation d'actifs
08:44 où je peux parfois sortir des actions et me remettre sur du cash puisque le rendement
08:49 des actions est à 4,50.
08:50 Donc il y a une compétition qu'on avait connue en 99-2000 et qui s'est résolue par ce qu'on
08:55 a appelé la bubble.com qui a explosé et qu'on a retouché un petit peu dans les années
09:01 2006-2007 où la Fed avait augmenté forcement ses taux de directeur et on a commencé à
09:07 voir en fait un effet, donc je le disais, les deux mouvements jouent, craintent sur
09:12 les actions vu niveau taux et il y a un intérêt des investisseurs, des rentiers qui se disent
09:17 il est urgent d'avoir du cash et de la poudre sèche.
09:20 Oui, vu les rendements c'est parfaitement rationnel effectivement de voir cette classe
09:23 d'actifs, c'est redevenu une classe d'actifs monétaire privilégiée aujourd'hui.
09:27 En termes de collecte, alors sur les fonds actions notamment, on suit avec vous le match
09:34 toujours gestion passive, gestion active ?
09:36 C'est toujours la gestion passive, c'est toujours les ETF, les investisseurs dans un
09:40 environnement prudent se dirigent toujours vers des ETF, les grands indices, donc si
09:47 je vous donne le top 5 des grands indices et des grandes collectes sur le mois de septembre,
09:51 vous allez avoir des indices américains, vous allez avoir du MSCI World qui est par
09:56 ricochet au deux tiers des actions américaines et donc on continue à se protéger, à retrouver
10:03 de la visibilité, de la qualité à travers des grands indices et à travers des valeurs
10:07 américaines.
10:08 Inversement, les fonds actifs, les fonds un peu thématiques, small cap, etc. ont perdu
10:16 un peu de leur superbe et continuent à souffrir dans l'environnement actuel.
10:20 Sur l'Europe c'est intéressant, soit on regarde les thématiques, soit on regarde
10:25 les pays, mais en tout cas sur les thématiques pour aller rapidement, c'est plutôt pas
10:30 les thématiques ESG qui sont refroidies ces derniers mois, donc la partie verte c'est
10:38 beaucoup refroidie.
10:39 C'était une grande tendance au moins des deux dernières années.
10:42 En 2021 c'était 80% des flux allait sur les fonds ISR.
10:48 Ça s'est fortement calmé, alors c'est pas la catastrophe, c'est pas la bérésina,
10:52 tout le monde sort pas des fonds ISR.
10:54 Il y a des contraintes réglementaires parfois.
10:57 Il y a l'industrie qui patine un petit peu avec le CSRD, Ursula von der Leyen, va-t-elle
11:05 revoir la définition d'une PME, etc. pour essayer de sauvegarder le mille d'Euchten
11:09 allemand.
11:10 En tout cas, comme l'industrie est un peu dans le flou, dans le gris, on va dire que
11:14 c'est pas pour mettre en avant des fonds ISR.
11:16 Et de l'autre côté on a un engouement pour des fonds thématiques non ISR.
11:20 Si vous faites de la tech, si vous faites du pétrole, si vous faites de la construction
11:23 de l'immobilier, si vous êtes de l'industrie et de la défense, vous n'êtes nécessairement
11:28 pas ISR.
11:29 D'où ce match en faveur des thématiques non ISR.
11:32 D'autant qu'on a une classification SFDR qui est peut-être suspendue à une refonte
11:39 assez violente.
11:40 Là aussi, réglementation européenne.
11:41 SFDR, on est en pleine révision, donc il est urgent d'attendre.
11:46 Deuxième lecture sur la partie zone géographique.
11:50 Je n'ai pas de bonnes nouvelles pour les gérants actions européennes.
11:54 On est à 28 semaines de décollecte consécutive sur les actions européennes.
11:59 Sept mois de décollecte.
12:00 Ça ne se termine pas malheureusement sur le mois de septembre.
12:04 On est encore dans le rouge.
12:05 C'est difficile.
12:08 Je pense que les investisseurs sur la partie géographique et même un peu thématique
12:12 ont suivi un petit peu les nouvelles macros.
12:14 Vous avez vu, l'économie américaine tourne plutôt bien.
12:17 Les baisses économiques sont jouées à plein.
12:21 Inversement sur l'Europe, on parle de PMI en dessous de 50, de l'Allemagne qui est en
12:25 récession, de difficultés de l'industrie allemande.
12:27 Donc on pâtit un petit peu de cet environnement macro et aussi on pâtit sans doute des messages
12:32 des banques centrales.
12:33 Entre Fed et BCE, bizarrement la Fed est un peu on hold et en pause et n'a pas bougé.
12:41 En revanche, la BCE continue un peu à taper, même si le discours est plus soft.
12:46 Donc quelque part, ça ne favorise pas l'Europe et l'industrie aujourd'hui.
12:52 L'Europe a souffert, mais je regarde à l'inverse sur votre graphique.
12:57 Il n'y a que les actions US qui collectent.
12:59 Les émergents, l'Asie, etc.
13:02 Sur le mois de septembre, c'est ou flat ou on décollecte.
13:05 C'est ce que je disais en introduction.
13:07 Il n'y a que le monétaire et l'obligataire qui a collecté, les actifs risqués et les
13:10 actions en particulier.
13:11 Alors l'Europe décollecte plus et les États-Unis tirent un petit peu leur épingle du jeu.
13:15 Mais on n'est pas dans une période où il y a du volume, où on investit en actions,
13:19 où on a envie de prendre du risque.
13:20 Ça reste quand même un environnement de prudence, clairement.
13:25 Bon, une prudence qui a été justifiée pour le mois de septembre.
13:29 Si on dresse un bilan avec vous Bertrand, et les outils d'analyse de port en port
13:34 gestion, je disais, le mois de septembre a tenu ses promesses.
13:36 Dans la saisonnalité, c'est un mois qui est souvent mauvais.
13:40 Donc l'octobre, normalement, c'est le mois où on tue les ours.
13:44 Donc d'habitude, historiquement, mi-octobre, fin octobre, grand maximum, le marché, on
13:48 rentre dans une saisonnalité qui est beaucoup plus porteuse pour la fin de l'année et
13:52 pour le début de l'année.
13:53 On va voir, rappelons-nous l'an dernier, c'était le 29 septembre, c'était le point
13:56 bas du marché.
13:57 Exactement, il y a un an que j'aurais dû commencer par ça.
13:59 L'anniversaire du point bas, vous avez raison.
14:01 Et c'est reparti très vite, très fort et ça a pris beaucoup de personnes à contre-pied.
14:09 Et la dernière partie de l'année 2022, c'était la dénégation, enfin pour la plupart, c'est
14:15 pas possible, la récession est devant nous, enfin bref, c'était un peu compliqué.
14:18 Je ne sais pas ce qui me met, en tous les cas, on arrive là et on arrive là, encore
14:22 une fois, avec un été qui a fait des contre-pieds sur pas mal d'items importants par rapport
14:31 aux stratégies qu'on peut voir dans différentes maisons, avec des taux longs qui font des
14:36 nouveaux plus, alors qu'on était dans une logique, on voyait bien que le discours des
14:40 banques centrales commençait à être plutôt, on va vers la pause, il y aura peut-être
14:44 une dernière hausse mais globalement on s'approche de la fin, sans annoncer la baisse des taux
14:48 mais en disant, voilà, on va rester sur un plateau, on va voir, on voit que les effets
14:51 sont en train de se mettre en place, que l'inflation diminue.
14:54 Bon par contre, on voit bien que sur l'économie, sans que ce soit une catastrophe, ça mord
14:59 un peu.
15:00 Donc il y avait cette logique qui est en train de s'installer dans différentes stratégies,
15:03 c'est-à-dire les banques centrales vont rester sur un plateau, vont voir les effets, et là,
15:08 bon, évidemment, le contre-pied parfait, les taux longs qui remontent aux Etats-Unis
15:12 ou en Europe franchissent des nouveaux points hauts.
15:14 C'est très différent de l'histoire de 2022, sur les taux, l'accélération, c'est bien
15:18 les taux longs réels là aujourd'hui qui impriment le mouvement sur les marchés, sur
15:23 la courbe des taux.
15:24 2022, c'était les taux courts, c'était ce phénomène d'aplatissement de la courbe,
15:29 c'était les taux courts qui s'envolaient et qui guidaient le reste de la courbe de
15:33 taux.
15:34 Là, depuis quelques semaines, c'est vraiment une histoire de taux longs.
15:37 Les taux courts, eux, sont globalement stables après les banques centrales.
15:41 Donc voilà, ça tire.
15:44 Après, il y a l'euro/dollar ou le dollar/index, même topo, on le voyait revenir du côté
15:51 des 1,15, enfin ça c'était des consensus assez classiques.
15:53 Là, je ne sais pas si Laurent en parlera, mais revenir à la parité, objectivement
15:59 c'est sur la table.
16:00 Pourquoi pas, c'est ça.
16:01 C'est dingue.
16:02 Voilà, en pure lecture technique.
16:03 Le dollar était au plus bas, je regardais, mi-juillet.
16:05 Le point bas du dollar et trois mois après, il n'a jamais été aussi fort.
16:10 Donc voilà, il y a eu ces changements-là et pendant ce temps-là, le pétrole qui continue
16:14 de caracaler.
16:15 Donc on avait eu une période où on était monté du côté des 120 dollars, c'était
16:18 en train de se calmer.
16:19 Et là, pareil, avec les politiques des pays producteurs qui continuent à serrer le robinet,
16:24 on s'aperçoit qu'on a un pétrole, que ce soit le Brent ou le WTI, qui repartent fortement.
16:31 Et ça, ça a été le changement de l'été, avec la conséquence qu'on a vue sur les
16:36 actions, c'est-à-dire que dès Tolon qui recommence à tirer, tout ce qui est croissance
16:40 et cyclique s'est mis à mal.
16:41 Donc du coup, le luxe, c'est globalement sur l'été, c'est du -20, -25%.
16:45 Donc ça reste légèrement positif depuis le début de l'année, mais ils ont abandonné
16:51 quasiment l'intégralité de leur gain.
16:52 Et inversement, on a vu revenir plutôt des défensives, donc un peu dans la santé, le
16:57 pétrole aussi.
16:58 Alors dans le secteur pétrole, il faut faire attention, parce qu'il y a des valeurs pétrolières
17:02 totales pour faire simple, et il y a des alternatifs.
17:05 Alors les alternatifs, pour l'instant, ils n'ont pas le droit de citer, toujours pas.
17:07 On imagine qu'à un moment donné, avec un pétrole qui s'inscrirait longtemps sur des
17:13 90, 100 dollars ou plus, les investisseurs iront de nouveau regarder du côté de l'éolien,
17:20 du côté des alternatifs.
17:22 C'est une mauvaise année pour les énergies vertes en bourse.
17:24 On a eu coup sur coup Dépain, Siemens Energy, Orsted, ça a marqué l'été.
17:30 Il n'y a pas de match quand on regarde le secteur des énergies vertes en bourse, aux
17:37 trois quarts de cette année 2023.
17:38 Sur les trois mois, si on prend dans le secteur pétrole, vous avez du Total à +18 et du
17:44 Vestas à -17.
17:45 Donc trois mois.
17:46 C'est juste énorme.
17:50 Donc voilà ce qu'on a vu dans le courant de l'été.
17:55 Et puis dans l'automobile, certains s'en tirent bien, plutôt des Stellantis.
17:59 Donc à l'intérieur même des secteurs, aussi beaucoup de rotation.
18:02 Pareil sur trois mois, dans le Stellantis +17, BMW -11.
18:08 Intrasectoriellement parlant, il y a des écarts très forts.
18:14 Il y a des écarts qui sont…
18:16 Et c'est quoi ? Sur les exemples que vous avez cités, Stellantis up, BMW down, c'est
18:22 quoi le rationnel ? BMW c'est la Chine ?
18:24 Stellantis, à qui on reprocède de ne pas être chinois, du coup, bingo.
18:28 Donc voilà parce qu'après en termes de valorisation, franchement, on n'est pas
18:32 très haut sur ces…
18:33 Oui, c'est pas des BV.
18:34 Il y a deux secteurs qui passent à peu près à travers et qui arrivent à s'en sortir,
18:37 c'est banque et assurance.
18:38 Donc rappelez-vous, la banque, il y avait eu un coup d'arrêt.
18:40 Donc très beau début d'année, hausse des taux, ça partait bien pour la banque, ça
18:45 partait bien pour l'assurance.
18:46 Coup d'arrêt avec la Silicon Valley Bank, les faillites de banque californiennes, on
18:52 va dire.
18:53 On est en train de…
18:54 Il a fallu six mois.
18:56 À l'époque, je l'avais dit que ça prendrait un peu de temps.
18:58 Au bout de six mois, on est en train de combler ce gap-là et c'est en train de repartir.
19:02 Donc c'est toujours assez chaotique parce que c'est des secteurs historiquement qui
19:06 ont une grosse volatilité mais qui sont en train de réimprimer plutôt vers la hausse.
19:11 Et dans celles qui souffrent, forcément tout ce qui est télécommunications, services aux
19:18 collectivités, tout ce qui est globalement plutôt sensibles.
19:21 Hausse des taux.
19:22 Ça reste compliqué.
19:23 L'image n'a pas changé.
19:24 Sur le luxe spécifique, parce que c'est quand même notre secteur poids-lourd et on
19:29 est fiers en Europe et à Paris.
19:33 Bertrand, qu'est-ce que vous dites sur le plan fondamental, sur le plan des valeurs
19:37 aujourd'hui ? C'est un indice.
19:39 Les grandes valeurs, les dix grandes valeurs du luxe en Europe ont perdu plus de 20% en
19:43 quelques mois à peine.
19:44 Alors, rappelons-nous, j'ai repris mes notes et en juin, globalement, je regardais les
19:51 valeurs qui avaient gagné.
19:52 Ce n'était pas une histoire de valorisation parce qu'on en trouvait à peu près la
19:55 moitié qui n'était pas chère et l'autre qui était très chère.
19:57 Par contre, elles avaient tout un point commun, c'est que le momentum, c'est-à-dire la
20:00 croissance que leur prêtaient les analystes sur les temps à venir, était au plus haut
20:04 avec des notes de 10 sur 10.
20:06 Ce qui s'est passé pendant l'été sur le luxe, c'est que la valorisation, c'est
20:13 moins cher qu'avant, mais ça reste quand même plus cher.
20:15 Donc, on est remonté sur des notes de 2 ou 3 sur 10.
20:18 Donc, franchement, on était à 0 ou à 1.
20:21 Donc, la valo, ce n'est pas un prix d'appel.
20:24 Ce n'est pas un prix cassé.
20:26 Par contre, le momentum, régulièrement, les analystes ont revu la baisse.
20:29 Ils ont revu les uns derrière les autres et donc ça revoit la baisse.
20:31 Et ça, ça a fait souffrir.
20:33 Donc, l'écrasement du momentum...
20:34 Il y a un peu de fondamentale quand même là derrière.
20:36 Oui, clairement.
20:37 L'écrasement du momentum a été...
20:39 Toutes les valeurs qui avaient bien profité du momentum se sont écrasées.
20:43 Et encore une fois, qu'elles étaient chères ou pas chères, c'est vraiment le côté "il
20:48 se passe quoi pour vous demain" qui était revu à la baisse et qui a entraîné des
20:51 cours à la baisse sur ces valeurs-là.
20:54 Qu'est-ce qu'on peut dire du segment de marché que vous connaissez particulièrement bien
20:58 chez Porzempart, celui des petites capitalisations boursières ? Qu'est-ce qu'on peut dire
21:02 nouveau en fait ? C'est ça la question, Bertrand.
21:05 Comme on le voit sur le graphe, est-ce qu'on est au moment où ça finit par se retourner ?
21:10 Alors, forcément, je l'appelle de mes voeux parce que c'est quand même une partie...
21:14 C'est un chemin possible.
21:15 C'est un chemin possible.
21:16 Mais voilà.
21:17 Parce que l'autre, c'est "dead cat bounce".
21:19 Et là, il est trop tôt probablement sur les fondamentaux.
21:25 Mais ça, le discours n'a pas changé parce que les chiffres, malheureusement, les faits
21:29 sont têtus.
21:30 On a des valorisations qui sont plus faibles que sur les grandes capitalisations et on
21:33 a des perspectives de croissance qui sont plus fortes que sur les grandes capitalisations.
21:36 Après, quand on regarde la temporalité et l'ampleur de la sous-performance, on avait
21:42 rarement vu une temporalité aussi longue de décote des petites et moyennes valeurs
21:47 versus les grandes et avec un écart, une sous-performance aussi forte.
21:51 Donc, on voit bien qu'on est en train de tendre le ressort.
21:54 Après, j'ai regardé quels pouvaient être les éléments derrière fondamentaux qui
21:59 pouvaient expliquer cela.
22:00 En fait, on se rend compte qu'il y a deux périodes qui ont été très marquantes de
22:06 sous-performance des petites et moyennes valeurs versus les grandes.
22:09 C'est les moments où on avait eu une hausse des taux.
22:12 Et donc, là, on est dans ce moment-là.
22:14 Est-ce que lorsque les banques centrales se mettront en pause ou commenceront à baisser,
22:21 est-ce qu'il faut attendre ce moment-là pour repartir sur les petites et moyennes
22:24 capitalisations ? Je ne sais pas.
22:27 Il nous faut le déclencher parce que sur le reste, il n'y a pas de signal.
22:30 Sur les fondamentaux et sur la performance, sur les perspectives, les feux sont ouverts.
22:34 Il manque l'allumette pour que ça puisse partir.
22:36 Et il faut avoir en tête aussi que quand on regarde sur les allocataires d'actifs
22:42 qui ont tous baissé les pondérations actions, les petites et moyennes valeurs n'ont plus
22:47 le droit de citer.
22:48 Elles sont totalement absentes.
22:50 Il faut quand même savoir que sur les 1 500 valeurs qu'on suit…
22:53 Ça peut être un gros pain trade.
22:55 Alors, peut-être pas maintenant.
22:56 Je ne parle pas de paining de ce point de vue-là.
22:58 Mais le jour où ça se redéclenche à la hausse, ça va faire mal à beaucoup d'allocataires
23:05 qui n'ont plus une small cap dans leurs allocations.
23:07 Oui, parce qu'après, il y a une concentration.
23:09 Il y a un esgoulou avec la liquidité.
23:10 Parce que regardez, reprenons l'exemple de l'an dernier, septembre-décembre, où
23:14 les marchés Caracol doivent reprendre 15-20% en trois mois.
23:17 Si ça, ça arrive sur l'IMIDE et les small caps, elles ne prendront pas 15-20%.
23:21 Historiquement, quand ça repart, c'est du 30 ou du 35.
23:23 Ça va très très vite.
23:24 Le risque est de laisser les investisseurs sur le côté.
23:27 Donc ça, il va falloir surveiller ça de près.
23:31 Donc soit on est prêt à intervenir rapidement, soit de manière contrariante, on commence
23:35 à mettre un pied dedans, doucement, puis on attend de voir.
23:39 Jean-François, on n'en a pas parlé, mais ça peut encore décollecter sur les small
23:43 caps ? Tout ceux qui voulaient sortir ont eu le temps de sortir.
23:48 Ça fait cinq ans qu'il ne se passe plus rien sur les small caps.
23:50 Je pense qu'en termes de flux, la main n'est pas tellement chez les institutionnels, mais
23:56 dans les grands réseaux.
23:57 Les grands réseaux ont sorti.
23:59 Il y a une aversion au risque telle qu'on a…
24:02 La question de la liquidité aussi sur ces marchés.
24:04 Je pense qu'effectivement, il faut un message des banques centrales et un retour des investisseurs
24:11 globalement avant de voir un retour sur des petites et moyennes valeurs.
24:14 Laurent Elby.
24:15 Oui, je voulais rebondir une seconde sur ce qu'a dit Bertrand et les small caps parce
24:19 que mon sujet, c'est l'analyse technique.
24:21 Et quand on regarde ce charte, il y a quelque chose de très frappant, de très intéressant
24:26 qui va plutôt dans le sens de monsieur.
24:29 C'est cette consolidation qui a eu lieu en 2021 qui est juste énorme.
24:33 Et ce que nous dit l'analyse technique, c'est que quand on a ce range, quand on
24:36 a cet espace d'échange, ça joue un peu un rôle de matelas.
24:40 Et ça veut dire que je vois mal a priori.
24:44 Je ne sais pas si le dead cat bounce, il est là.
24:47 Mais ce que je crois comprendre en regardant ce charte, c'est que le potentiel de baisse,
24:53 il est épuisé.
24:54 Ça devient asymétrique.
24:55 C'est-à-dire que pour quelqu'un qui a un peu de temps, sans chercher le timing,
25:00 sans s'expositionner, il y a peut-être un risque de perte limitée par rapport à un
25:04 risque de gain qui peut être...
25:05 On revient sur les niveaux.
25:06 Et on revient sur un niveau d'une année entière.
25:08 Alors, le marché fait ce qu'il veut.
25:10 Oui, oui, il ne va jamais là où on l'attend.
25:12 Mais techniquement parlant, il y a quand même cette grosse zone en 2021 qui, moi, me fait
25:18 penser que ça a été une zone d'échange.
25:21 Donc, ça veut dire que c'est potentiellement une zone de demande.
25:24 Donc, ça peut baisser encore.
25:25 Mais ça veut dire qu'il va falloir recommencer très graduellement à s'y intéresser, je
25:31 pense, techniquement parlant.
25:33 Au début de l'été, beaucoup ont été assez positifs sur le Russell 2000, par exemple,
25:38 aux États-Unis, domestique.
25:39 Jouons la croissance américaine puisque c'est là où il y a de la croissance, etc.
25:44 Et jusqu'à la fin du premier semestre, il était plutôt bien, le Russell.
25:48 Et en fait, cet été, il a effacé plus de 10% de mes grégoires.
25:51 Je vais jouer à l'avocat du diable.
25:53 Qu'est-ce qu'il fait le Dow ? Pareil.
25:54 Il a 1% de pertes cette année.
25:57 C'est l'opposé du Russell.
25:58 Donc, oui, c'est vrai que les small cap, elles l'ont bien senti.
26:01 Les 550 points de hausse, là, les small cap aux États-Unis, elles l'ont pris facilement.
26:06 Mais le Dow, c'est quand même l'aristocratie de la cote.
26:11 Il est à 1%.
26:12 Et donc, c'est à mon tour.
26:15 Oui, du coup, on va même parler du S&P 500 avec vous, Laurent.
26:19 En fait, la question que je voulais vous poser, Laurent, c'est, est-ce qu'il y a…
26:22 Je vous laisse développer, effectivement, vous avez apporté plusieurs graphiques pour
26:26 la compréhension, effectivement, des enjeux techniques de marché.
26:30 Mais la question que je vous poserai, de toute façon, c'est, est-ce qu'il y a quelque
26:33 chose en construction dans les marchés actions qui ressemble à une capitulation ou une potentielle
26:39 capitulation demain ? Qu'est-ce qu'on peut dire, partant du marché américain, de la
26:44 situation technique ?
26:45 Alors, la réponse est non.
26:46 Bon, pas de capitulation.
26:47 Non.
26:48 Très bien.
26:49 La capitulation, c'est un phénomène de marché qui arrive après une forte baisse.
26:52 C'est une capitulation, c'est-à-dire que les investisseurs sont écoeurés et liquides
26:57 à tout prix.
26:58 Il n'y a pas de baisse.
26:59 Si on regarde le chart du S&P, il commence à baisser.
27:03 Si on regarde le stock 600, il est encore au-dessus de son range.
27:06 Donc, le stock 600, il n'a même pas donné son signal de distribution.
27:11 Donc non, la capitulation, ça vient bien après.
27:14 Ça vient quand ça a beaucoup baissé et que c'est la purge finale.
27:18 Oui.
27:19 La purge finale avec la vitesse.
27:20 Voilà.
27:21 Il y a des volumes.
27:22 Et c'est le moment où, effectivement, il faut se mettre en face.
27:25 Qu'est-ce qu'il faut voir sur ce graphe en termes de figure technique, Laurent ?
27:30 Alors, il faut voir une tête-épaule.
27:31 Mais au-delà de la tête-épaule, il faut voir une vulnérabilité.
27:36 Il faut voir une vulnérabilité sur le S&P parce qu'il a commencé son rallye il y a
27:41 un an.
27:42 Et c'est la première fois qu'il met cette figure de retournement en place.
27:46 Alors, elle peut tout à fait être invalidée demain.
27:49 Ce n'est pas le sujet.
27:50 Mais on voit bien qu'il y a quelque chose de cassé parce qu'il y avait toujours des
27:53 creux qui étaient haussiers.
27:55 C'est la définition basique d'une tendance haussière.
27:58 Là, on voit un creux qui est inférieur aux autres.
28:00 Donc, il y a une fragilité qui est visible.
28:03 Maintenant, si on sort du S&P et qu'on regarde les indices, Nasdaq 100, 33%.
28:09 C'est super.
28:10 Le FANG, c'est-à-dire l'indice des GAFAM, 65%.
28:15 Russell 2000, 0%.
28:18 Dow 1%.
28:20 S&P, equally weighted.
28:22 Ça, c'est marrant parce que...
28:24 Équipondéré.
28:25 Équipondéré.
28:26 Toutes les valeurs ont le même poids.
28:27 1%.
28:28 Donc, ça veut dire que cette hausse aux Etats-Unis, ça a été une hausse en trompe-l'œil.
28:35 Ça a été une hausse où la participation a vraiment été très, très, très mauvaise.
28:40 Il y a eu une histoire que je ne peux pas qualifier aujourd'hui sur l'intelligence artificielle
28:46 générative.
28:47 Est-ce que c'est un mirage ou pas ? On verra bien.
28:49 Mais s'il n'y avait pas eu...
28:51 C'est marrant parce qu'il y a un cabinet américain qui a mis en place le S&P 7.
28:55 C'est-à-dire...
28:56 Le 7 magnifique, quoi.
28:57 Oui, c'est ça.
28:58 55% depuis le début de l'année.
29:00 Et le S&P 493, 5.
29:03 Donc, c'est une année très, très particulière.
29:06 Et même en Europe, c'est une année très particulière parce qu'on a un DAX qui est
29:09 à la cave et on a l'Italie qui est forte.
29:12 Ça fait très longtemps qu'on n'était pas dans cette physionomie de marché.
29:17 Une participation aussi faible, et je pose la question à tout le monde, c'est un signe
29:23 de...
29:24 Est-ce qu'il faut l'analyser comme un signe de faiblesse, forcément ? Est-ce que c'est
29:27 un potentiel d'élargissement de la participation de main et donc peut-être un facteur de soutien
29:34 ? Est-ce que ça peut être ou l'un ou l'autre ?
29:36 C'est un facteur de prudence.
29:37 Parce que regardez ce charte, il est particulièrement parlant.
29:42 On a en noir le S&P, très belle tendance haussière.
29:46 Et on a en rouge la ligne...
29:48 Alors, c'est une ligne qui compile quoi ? Les trois bourses américaines.
29:53 Amex, Nasdaq, NYSE.
29:56 Donc, c'est 100% de la cote.
29:59 Et on va calculer chaque semaine le nombre d'actions de ces trois bourses qui font des
30:05 plus hauts annuels et on va leur retrancher le nombre d'actions qui font des plus bas
30:08 annuels.
30:09 Regardez la physionomie de la courbe, elle est horrible.
30:11 C'est au plus bas.
30:12 Et ça baisse.
30:13 Donc, ça veut dire que s'il n'y avait pas eu cette histoire de Nvidia, Apple, Microsoft,
30:18 etc., on ne serait pas du tout sur les marchés américains dans l'histoire qu'on est en
30:24 train de vivre avec un S&P qui est à 11% et qui est donc dans un perf historique.
30:30 C'est lié aussi au flux et au poids des indices.
30:33 Si on regarde le volume sur le CAC 40 une journée, c'est un milliard.
30:37 Après au fixing, effectivement, il y a beaucoup d'arbitrage au fixing, mais le cash, sa clôture,
30:43 c'est un milliard.
30:44 Apple, Microsoft, ça doit être 5 milliards de volume par jour et Nvidia, ça a été
30:47 à 30 milliards.
30:48 Donc, ce que je veux dire, c'est que le poids des indices et le poids des marchés
30:53 doit aussi être intégré.
30:54 Il y a un effet boule de neige, j'allais dire, un peu, ou vicieux ou vertueux, ça
30:59 dépend de quel côté on se passe.
31:01 Pour justement justifier ces méga caps et ces méga trends sur des valeurs qui rassurent,
31:07 c'est un peu des emprunts d'État.
31:08 C'est des valeurs refuge.
31:09 C'est des valeurs refuge.
31:10 On appelle ça les blue chips.
31:11 Le CAC 40 est considéré comme une small cap et les small cap des small cap des micro.
31:18 On n'apparaît plus dans les radars aujourd'hui face aux ETF.
31:23 Bertrand, effectivement, ces questions de momentum, de participation, là aussi, vous
31:27 avez des outils chez Pornhub.
31:28 On n'en a pas parlé cette fois avec vous, mais vous regardez ça d'assez près.
31:31 La participation faiblit.
31:34 Ça reste faible.
31:35 Donc, nous, on regarde le nombre de valeurs qui s'inscrivent dans une tendance haussière.
31:40 Donc, bref, il y a un cycle A, B, C, D.
31:43 C'est ça.
31:44 Et là, aujourd'hui, les valeurs qui sont en accélération, qui font des nouveaux plus
31:49 hauts ou en tous les cas des plus bas qui sont plus hauts que les anciens, enfin bref,
31:52 s'inscrivent dans une tendance haussière.
31:54 On est à 21 % aujourd'hui.
31:57 Non, on est à 18 % aujourd'hui.
31:59 On était à 21 % en juin.
32:01 En fait, ça reste très faible.
32:02 Un marché qui est un marché haussier, sain, avec une participation importante, dépasse
32:09 largement les 50 %.
32:10 Et c'est seulement quand on approche du côté des 80-90 % que là, il faut se mettre en
32:15 mode alerte.
32:16 Alors, les 80-90 %, ça peut durer un moment.
32:19 Mais en tous les cas, on sait que tout le monde est embarqué.
32:22 Bien sûr.
32:23 Quand 100 % des gens est acheteur.
32:24 Oui, effectivement.
32:25 Après, cette période-là peut durer un moment.
32:27 Donc, il ne faut pas non plus vendre dès qu'on arrive là.
32:29 Mais voilà, là, aujourd'hui, on est là.
32:31 Donc, effectivement, on retrouve.
32:32 C'est une autre façon de lire le fait que c'est les grosses capilles dans les indices
32:36 et c'est les grands indices qui attirent les flux.
32:38 On les retrouve avec la lecture des flux de Jean-François.
32:40 On les retrouve avec l'analyse de l'an.
32:41 À chaque fois, c'est cette même logique-là.
32:43 Et ça, ça dure depuis plus d'un an.
32:46 Donc, voilà.
32:47 Il faut y participer parce que ce serait dommage de… Mais en même temps, il faut
32:51 savoir effectivement ce qu'on achète.
32:52 Oui, ça veut dire que c'est quand même un boule market particulier.
32:55 Enfin, c'est un boule market pour quelques grandes valeurs.
32:57 Mais pour le reste du marché, on est loin d'être.
33:00 Oui, c'est ça.
33:01 Exactement.
33:02 Parce que si on revient une seconde sur ce graphique.
33:04 La participation.
33:05 La participation.
33:06 Regardez ce qui s'est passé en 2021.
33:08 Le marché monte et les nouveaux plus annuels, ils montent avec.
33:12 Ça, c'est typiquement un marché qu'on surfe.
33:14 On ne se pose pas de questions.
33:16 On a une stratégie de trend following et ça paye.
33:18 Vous m'avez posé la question.
33:20 Est-ce que ça va baisser ? Et malheureusement, la participation, il n'y a pas de timing.
33:24 Parce que quelqu'un qui aurait pensé…
33:25 C'est ce que disait Bertrand.
33:26 Ça peut rester longtemps dans cet état.
33:27 Oui, oui.
33:28 Regardez la divergence.
33:29 Elle est juste.
33:30 Je n'ai jamais vu une divergence comme ça en 20 ans.
33:31 On voit, c'est un crocodile.
33:32 Et pourtant, le marché monte.
33:33 Enfin, il est monté.
33:34 Donc, ce n'est pas parce que la participation baisse que le marché va baisser.
33:39 En revanche, c'est indiscutablement un facteur de prudence.
33:43 Ce n'est pas le moment de s'endormir.
33:44 Parce que ça veut dire qu'on est quand même sur un terrain, sur une planche savonneuse.
33:49 Voilà ce que ça veut dire.
33:50 Qu'est-ce qu'on peut dire ? Là aussi, c'est un autre outil d'analyse beaucoup
33:54 utilisé sur les marchés.
33:56 Au-delà de la participation, quelles sont les valeurs ? Ça rejoint un peu l'analyse
34:00 que faisait Bertrand.
34:01 Quelles sont les valeurs qui sont sur des tendances sociales ? En tout cas, au-delà
34:03 de certaines moyennes mobiles qui sont toujours des niveaux et des repères importants pour
34:07 les investisseurs.
34:08 Ça va être un petit peu redondant avec ce qu'a dit Bertrand.
34:10 Là, c'est un charte de la participation sur le S&P.
34:14 Et qu'est-ce qu'on voit ? Que le pourcentage d'action du S&P au-dessus de leur MM50,
34:20 c'est 16%.
34:21 C'est-à-dire qu'il y a une action sur 7 sur le S&P qui est au-dessus du prix moyen
34:30 de ces deux mois et demi derniers.
34:31 C'est incroyable.
34:32 Et quand on regarde en haut, il y a 40% d'action du S&P au-dessous de leur MM200.
34:38 MM200, c'est le prix moyen de 10 mois.
34:41 Est-ce qu'on peut légitimement se poser la question ? Sommes-nous en boule marquette
34:45 ? Je ne tire pas de conclusion.
34:48 Mais ce boule marquette est quand même très spécial.
34:51 Parce qu'avec plus de la moitié des actions du S&P qui sont sous leur MM200 et une sur
34:56 sept au-dessous de la MM50, ça pose question.
34:58 Et ça pose question sur quoi ? Ça pose question sur le principe de retour à la réalité.
35:02 C'est-à-dire que ça peut continuer comme ça ou est-ce que ça va finir par s'ajuster.
35:10 Autrement dit, la question c'est est-ce que c'est le Dow, le Russell qui vont rejoindre
35:14 le S&P ou est-ce que c'est le S&P ?
35:16 Comment est-ce que la situation se réconcilie ? Pour dire les choses.
35:19 Alors à la baisse.
35:21 Oui, c'est ça.
35:22 Je comprends.
35:23 À la baisse.
35:24 Mais je ne suis pas de ceux qui sont catastrophistes.
35:26 Est-ce que les investisseurs sont protégés ? Est-ce que la prudence, vous la trouvez
35:31 dans les… ?
35:32 Non, pas vraiment.
35:33 On a un VIX à 16.
35:34 Je veux dire, ce n'est pas…
35:35 Pas de l'euphorie totale, mais ce n'est pas une vigilance marquée.
35:40 Un VIX à 16, ça veut dire que globalement, les investisseurs prient une baisse sur les
35:46 actions de 4,5% et se couvrent pour ça.
35:51 On n'est pas dans un mouvement de panique.
35:53 Et d'ailleurs, si on regarde le putcallway show, alors moi ce que je regarde, ce n'est
35:57 pas le putcallway show lui-même, c'est une moyenne mobile.
36:00 À 10 jours, pour lisser un peu les choses, il n'est pas du tout sur un extrême.
36:04 Donc ça veut dire quoi ? On est un peu dans le gris.
36:08 Si on était sur un niveau extrême, ça voudrait dire qu'on a le droit de tenter des paris
36:13 contrariens, parce que c'est ce que disait Bertrand quand on est à 85 ou 90% des actions
36:17 du S&P qui sont au-dessus du RM50 ou du M200.
36:20 Oui, c'est fait, c'est joué.
36:21 Vous avez dit, on est tous embarqués.
36:23 Bon, alors si on est tous embarqués, il reste qui pour payer ? Pas grand monde.
36:26 Donc le potentiel, il n'est pas…
36:28 Là, on voit bien que les couvertures, ce n'est pas non plus particulièrement alarmant.
36:33 Donc ça peut monter.
36:34 Et j'ai presque envie de dire, si ça montait et si les marchés baissaient, c'est peut-être
36:38 ça qui serait le bon signal pour effectivement revenir après une purge.
36:45 Donc pour répondre à votre question, mais on n'est pas du tout dans une purge, dans
36:49 une capitulation.
36:50 On est sur la participation, sur les options.
36:54 On voit bien qu'il monte.
36:57 Les investisseurs ne sont pas stressés.
36:58 Le marché peut faire mal.
36:59 On parle de « pay and trade » souvent sur les marchés.
37:01 Mais à ce stade, ça ne bouscule pas plus que ça.
37:05 Non, parce qu'en fait, il y a effectivement une hausse des taux longs aux États-Unis
37:11 et elle n'est pas à mon avis encore assez haute pour commencer à faire peur.
37:15 Un mot rapide de la saisonnalité du… Alors c'est le Dow Jones, c'est ça que vous
37:18 avez choisi, Laurent ?
37:19 Alors j'ai pris une saisonnalité particulière.
37:20 Le Dow Jones depuis sa création, donc 126 ans, mais que les années de pré-élection
37:25 américaine.
37:26 Parce que c'est quand même une année particulière.
37:28 Cycle politique, bien sûr.
37:30 Alors, Bertrand a dit que le mois d'octobre, c'est le mois qui tue les ours.
37:33 Quand on regarde la saisonnalité depuis 126 ans, les années de pré-élection américaine,
37:39 on voit qu'octobre, c'est le mois de la stabilisation, mais que la fameuse saisonnalité
37:46 qui repart en fait…
37:47 C'est novembre ? C'est après l'élection en fait, c'est ça ?
37:50 Non, non, non.
37:51 C'est un an avant l'élection ?
37:52 C'est un an avant l'élection.
37:53 C'est décembre.
37:54 On pouvait avoir un rallye qui… Alors, encore une fois, est-ce qu'on conduit en
37:59 regardant son rétroviseur ? Non.
38:00 Donc c'est des stats, ça.
38:02 C'est le chemin lissé de l'histoire du Dow.
38:05 Mais quand on regarde le Dow depuis sa création, octobre est un mois de rebond.
38:09 Et quand on le voit les années de pré-élection, c'est un mois de rebond très faible.
38:16 Donc ça veut dire qu'il faut être prudent.
38:21 Il faut continuer d'être prudent.
38:23 Si on revient alors à des enjeux techniques pour les indices CAC 40 et S&P 500, Laurent,
38:29 puisque c'est quand même l'idée, sans être catastrophiste, l'idée d'une
38:34 baisse complémentaire, comme on dit.
38:35 Oui, on l'appelle ça.
38:36 Ça n'est pas terminé.
38:37 Quel est le potentiel d'un point de vue technique pour le CAC 40 par exemple ?
38:42 À la baisse, 5%.
38:43 5% encore, partant de là où on est ? On est remonté un peu là en fin de mois.
38:48 Oui, on s'en fiche.
38:49 L'idée c'est qu'on peut retourner dans cette zone entre 6700 et 6900.
38:53 Ce sont des niveaux de fibo importants.
38:54 C'est un target de ce triangle.
38:58 Ça vaut ce que ça vaut.
38:59 Mais ça montre simplement la compression de la vol.
39:01 Et par conséquent, quand on sort de cet épisode de compression de la vol, en général,
39:05 ça part vite.
39:06 Qu'est-ce qu'on voit depuis une semaine ? Que c'est parti vite.
39:08 Maintenant, encore une fois, l'analyse technique n'a pas de valeur prédictive.
39:12 Elle dit simplement où sont les niveaux.
39:14 Et donc si on retourne dans le triangle et si on dépasse 7350, ce triangle, je le jette
39:20 à la poubelle.
39:21 Ça veut dire qu'il n'y aura pas de produit.
39:22 C'est invalidé.
39:23 C'est invalidé.
39:24 Mais a priori, avec la vitesse qu'on voit, je pense qu'il vaut mieux se mettre du côté
39:29 de la prudence et anticiper un retour sur 6700, 6900.
39:33 La question, ce n'est pas si on va y aller.
39:35 Je pense qu'on va y aller.
39:36 C'est qu'est-ce qu'on fait après ? Ce n'est pas sûr que ça reparte tout de suite.
39:41 Ce n'est pas sûr que ça baisse beaucoup plus.
39:43 On peut rester plombé un peu, 5% plus bas.
39:46 Oui, on peut rester encore plombé parce que ce n'est pas mon métier et je ne suis pas
39:50 censé faire ça, mais je cherche déjà les catalyseurs qui pourraient remettre un petit
39:55 peu d'appétit chez les investisseurs d'ici le début de l'année prochaine.
39:59 Ça me paraît encore un petit peu difficile.
40:01 Donc, je ne sais pas ce qui va se passer.
40:03 Et sur le S&P, si on essaye de modéliser là aussi le potentiel de baisse ?
40:08 J'ai une tête-épaule, Techbook.
40:10 Si un jour je fais un livre sur l'analyse technique, je la reprendrai parce que c'est
40:15 quand même incroyable.
40:16 Parce que la tête-épaule, c'est vraiment la figure surjouée.
40:19 C'est la tarte à la crêpe.
40:20 Ça fait des mois qu'elle est en formation.
40:21 C'est ça qui est incroyable.
40:22 Oui.
40:23 Et en fait, c'est le truc vraiment que tout le monde découvre quand on fait de l'analyse
40:26 technique.
40:27 Et le premier pattern, c'est la tête-épaule.
40:28 Et pourtant, encore une fois, sur ce rallye qui a démarré il y a un an, qu'est-ce qui
40:32 met en place cette tête-épaule ? C'est-à-dire, ce qui compte dans la tête-épaule, on s'en
40:36 fiche de la tête-épaule, c'est l'échec du troisième sommet à rejoindre le deuxième.
40:42 Et le fait que ça casse, mais sans aucune ambiguïté, la zone de support.
40:47 Ça, techniquement, en général, si on croit un minimum à l'analyse technique, c'est-à-dire
40:52 à l'analyse des flux et du comportement, c'est des opérateurs qui procèdent à des
40:56 dégagements.
40:57 Donc, la question, c'est si les valeurs de la tech ne remontent pas, qui prendra le relais ?
41:04 C'est une question.
41:06 L'énergie, je ne crois pas trop.
41:08 Et s'il n'y a personne pour prendre le relais, je ne vois pas un gros potentiel tout de suite
41:14 de rendre.
41:15 Qu'est-ce qui pourrait se passer mieux prévu ?
41:18 C'est la question que j'ai envie de vous poser.
41:20 Là, on va avoir les outlooks de fin d'année 2024, tout le pessimisme macro qu'on avait
41:26 en début d'année pour cette année 2023, qui a été pris à défaut.
41:29 Je sens bien qu'on va le retrouver dans les perspectives 2024.
41:32 Donc, j'ai envie de vous poser la question un peu à l'inverse.
41:36 Où est-ce que ça pourrait ne pas être aussi dur ? Où est-ce que ça pourrait être un
41:40 peu mieux peut-être ?
41:41 Ça peut surprendre peut-être sur l'inflation.
41:43 Parce qu'on voit que l'inflation baisse.
41:45 Les derniers chiffres européens sont plutôt bien orientés.
41:49 Même corps, or, énergie, etc.
41:52 Donc, on se dit que les banques centrales ont réussi.
41:54 Et l'électrole à 100 dollars, ça va vite nous remettre un petit coup d'inflation.
41:58 Là, pour l'instant, les effets de base sont positifs.
42:00 Donc, finalement, on se dit que la mission est réussie.
42:05 Et donc, on se projette sur 2024 des taux qui vont commencer un petit peu à diminuer.
42:11 Surtout que les banques centrales n'ont pas envie de tuer les emprunts souverains, tuer
42:16 la dette italienne.
42:17 Elles sont blindées de dette italienne à la BCE ou de dette sur la Fed.
42:22 Elles n'ont pas envie de générer une nouvelle crise des dettes souveraines.
42:25 À 4,5 sur le 10 ans italien, ça commence un petit peu à piquer.
42:29 Et donc, elle se dit, je pense que la bonne nouvelle, si on doit se projeter sur 2024,
42:33 ça peut être la bonne surprise.
42:35 Ça peut être finalement…
42:36 Une inflation qui libérerait les banques centrales et qui leur permettrait d'être
42:40 plus attentive à la croissance.
42:41 Exactement, de montrer que leur mandat, la mission était réussie.
42:44 Et les investisseurs se projetaient sur ça.
42:47 Ça se stabilise, voire ça commence un peu à baisser.
42:49 Billo Roig-Gallaud, après la réunion de la BCE dernière, a été très clair.
42:53 Tester le point de rupture de l'économie européenne, ce n'est pas la bonne stratégie
42:59 pour conduire une politique monétaire.
43:01 On sent qu'on arrive.
43:02 Il a peut-être endossé la dernière hausse de taux, mais on sent quand même qu'au
43:06 sein du Conseil des gouverneurs, et on parle d'un poids lourd, c'est le gouverneur
43:09 de la Banque de France, on sent quand même qu'il ne faut pas jouer avec le feu.
43:13 Et le discours de la garde, et les derniers discours, c'est aussi soft.
43:16 Même si ça augmente, on est…
43:17 Non, mais il y a toujours des voix au quiche et des voix plus deviches.
43:19 Au centre, il y a quand même des gens qui disent que…
43:24 Faisons attention.
43:25 Qu'est-ce qui pourrait être une bonne nouvelle à l'aube de ce quatrième trimestre
43:28 qui commence ?
43:29 À partir de mi-octobre, on va avoir les publications.
43:32 Donc là, on va quand même avoir des nouvelles fraîches des sociétés qui, logiquement,
43:38 vont nous donner évidemment un aperçu sur la fin d'année.
43:40 Donc ça va permettre aussi aux analystes de caler leur perspective fin d'année.
43:44 Et pour celles qui le peuvent, donner un peu aussi de perspectives sur 2024.
43:49 Donc ça, ça permettra de faire le tri.
43:52 Il y a eu des alertes cet été.
43:53 On verra si elles sont confirmées ou au contraire infirmées.
43:57 Donc là, il va quand même falloir bien regarder ce qui se passe dans les publications.
44:01 Clairement, oui, il y a les taux, évidemment.
44:07 Si on a encore une tension sur les taux, on a des rotations.
44:12 Et par rapport au CAC 40, donc que Laurent disait, il y a encore un potentiel, potentiellement
44:19 de 5%.
44:20 En fait, pour moi, la question qui doit gérer des portefeuilles ou des fonds, c'est, ok,
44:27 imaginons qu'on y aille.
44:29 Le -5, on le fait avec quoi ? Parce qu'en fait, le vrai sujet, à la fin, pour moi,
44:34 il est là.
44:35 C'est de se dire, ok, est-ce que c'est le luxe qui repart, le pétrole qui cale ? Est-ce
44:38 que le pétrole continue à caler ?
44:40 De quelle manière cette baisse de 5% pourrait se matérialiser ?
44:45 Il y a eu des inversions de tendance qui sont fortes.
44:47 Typiquement, restons sur luxe contre pétrole et qui se font à l'appui de véritables fondamentaux.
44:54 Ça ne s'est pas fait, ce n'est pas juste un mouvement d'humeur de marché.
44:56 Il y a des fondamentaux et encore une fois, on est en train de vendre de la croissance.
45:01 En ce moment, la croissance est vendue pour acheter plutôt des value.
45:05 C'est ça le vrai problème des dernières années.
45:08 C'est-à-dire qu'on a eu une alternance des cycles value-croissance-value-croissance
45:12 qui ont été extrêmement rapides et les renversements de tendance, ça n'a pas été lissé.
45:16 C'est du jour au lendemain, c'est reparti très fort.
45:18 Et ça, c'est compliqué à gérer parce qu'on est dans une logique où on doit prendre
45:23 des investissements.
45:24 Nous, le but du jeu, c'est véritablement d'accompagner une société sur du long terme.
45:28 Il y en a quelques-unes qui passent à travers.
45:30 Dans la pharma, par exemple, une Novo Nordis, il faut regarder, c'est un petit train crémaillère,
45:34 c'est magnifique.
45:35 Donc, 30% pendant l'été, la crémaillère est un peu forte, mais elle a tenu.
45:41 Mais sur le reste, après, c'est sans dernier.
45:43 Du coup, dans les portefeuilles, on est obligé d'avoir une certaine répartition et pas
45:47 pour l'amour de la diversification au sens d'ancien.
45:50 Parce qu'en fait, il faut pouvoir bien vivre ces moments où ça se retourne et se dire
45:55 "Ok, là, j'ai décidé.
45:57 Est-ce qu'on est dans du bruit ? Et donc, j'amortis mes mouvements."
46:00 - Pas être trop biaisé en termes de style.
46:02 - Le risque, c'est de perdre son client au milieu.
46:04 C'est-à-dire que s'il y a une inversion de style qui dure 2 mois, 3 mois, et que typiquement,
46:09 en prenant les écarts de l'été, -20 versus +20, si vous êtes à fond sur un style, si
46:14 vous êtes du bon côté de la pièce, tant mieux, le client vous félicite.
46:16 Si vous êtes du mauvais côté, il vous quitte.
46:18 - Vous êtes encore en vie à la fin.
46:20 - Exactement.
46:21 Donc, il y a un véritable sujet de diversification.
46:24 Et souvent, quand on parle de diversification, les clients nous disent "Oui, mais à la fin,
46:26 ça ne gagne pas."
46:27 Oui, en ce moment, celui qui n'est pas diversifié, ça peut lui coûter très très cher.
46:29 - Pour conclure avec vous, Laurent, rapidement, sur les taux longs, quel a été le sujet
46:34 du mois de septembre ? L'analyse technique peut nous apporter un éclairage ?
46:39 - Alors, l'analyse héliotiste, qui est une sous-partie de l'analyse technique, peut
46:45 apporter un éclairage.
46:46 Au mois d'avril, je criais partout que les taux américains allaient aller à 5 et on
46:50 me regardait comme un fou.
46:52 - Ah bon, il y a encore de la place alors ?
46:53 - Et on me disait "Mais pourquoi ?" Et je disais "Je ne sais rien."
46:55 - Je ne sais pas.
46:56 - Je n'en sais rien.
46:57 - Mais on y va.
46:58 - Mais on y va.
46:59 Enfin, il y a des probables pour qu'on y aille.
47:00 - Donc, il manque encore 5 ans de base.
47:02 - Je pense qu'on va continuer de monter.
47:05 Je pense qu'on va redescendre après et qu'on va remonter ensuite.
47:07 - Merci beaucoup, messieurs.
47:08 Merci d'avoir été avec nous pour cette première édition de ce grand tableau de bord des marchés
47:13 chaque dernier vendredi du mois dans Smartboard sur Bsmart avec Laurent Albi.
47:17 Next Momentum, Bertrand Lamiel, Porzan par gestion et Jean-François Bek, Cantalice.
47:21 Le dernier quart d'heure de Smartboard, chaque dernier vendredi du mois, c'est notre rendez-vous
47:36 de décryptage économique avec Michel Rumi, économiste associé de SPAC.
47:41 Bonsoir Michel.
47:42 - Bonsoir Grégoire.
47:43 - Merci beaucoup d'être avec nous.
47:45 Rendez-vous de rentrée avec vous sur un sujet qui me paraît fondamental.
47:50 Comment prévoit-on l'inflation ?
47:52 C'est un vrai sujet.
47:57 Comment construire une prévision d'inflation ?
47:59 On pourra revenir pourquoi tout le monde s'est trompé, etc.
48:02 Il y a beaucoup de choses qui sont difficiles à prévoir.
48:05 La prévision de la conjoncture en général est difficile.
48:09 Et là, on ne parle pas de la croissance, on parle vraiment spécifiquement de l'inflation.
48:14 J'ai l'impression que c'est peut-être encore plus dur que la prévision de croissance.
48:17 Ça a été votre métier en partie.
48:21 Vous avez travaillé sur ce genre de prévision Michel.
48:24 Oui, tout à fait.
48:25 La première des choses qu'il faut savoir, c'est que les projections d'inflation sont
48:28 faites par des prévisionnistes et non pas par le commun des mortels.
48:31 Ce sont des experts au priori.
48:34 On va utiliser une palette d'outils dont notamment un modèle d'analyse de projection d'inflation.
48:42 Ce qui est important, c'est de construire un modèle qui soit robuste et cohérent.
48:46 Qu'est-ce que ça veut dire ?
48:47 Robuste, ça veut dire qu'on va s'appuyer sur des relations théoriques.
48:50 Robuste, c'est le lien entre salaire et les services.
48:54 Et cohérent, c'est qu'on ne va pas lier le pétrole par exemple avec le prix des services.
49:00 Du moins, ce n'est pas si évident que ça.
49:02 Ce modèle va dans un premier temps prévoir, à l'horizon d'un an, l'évolution des
49:11 prix de quatre grands agrégats, l'alimentation, les besoins industriels, l'énergie et les
49:17 services.
49:18 Ce modèle s'appuie sur une certaine régularité historique.
49:22 Ce n'est pas tout.
49:26 Il faut tenir compte de l'économie, de la spécificité de l'économie.
49:32 Pour cela, on va s'appuyer sur ce qu'on appelle des jugements d'experts.
49:35 Ça veut dire quoi ? C'est que d'une certaine manière, on va tenir compte des événements
49:40 de la vie réelle.
49:41 Par exemple, on va tenir compte des chocs qui ont été un peu spécifiques d'une période.
49:49 Par exemple, les problèmes d'approvisionnement à la suite de la crise du Covid.
49:53 Ou par exemple, des politiques économiques mises en place pour pallier ces difficultés.
49:58 C'est par exemple le bouclier tarifaire énergétique.
50:00 Tout cela fait qu'on va y arriver.
50:03 On fait des prévisions.
50:04 Alors, soit on est optimiste, subjectif, parce qu'il y a aussi un phénomène là-dessus.
50:08 Puis on va arriver à un scénario et on va essayer de faire le plus vraisemblable possible.
50:12 Bien sûr, il est révisable.
50:14 La période, ça restera peut-être dans les livres d'histoire, comme la période moderne
50:21 en tout cas, où les erreurs de prévision d'inflation ont été les plus massives.
50:25 Bon, souvent, on les met sur le dos des banques centrales.
50:28 Tout le monde fait des prévisions d'inflation.
50:30 Tous les économistes de banque, tous les économistes de marché.
50:33 Bref, c'est toujours facile de faire du backtrading.
50:37 Non, mais moi, je le savais.
50:39 En septembre 2021, je savais que l'inflation serait à plus de 10% en zone euro un an et demi plus tard.
50:45 Bien sûr, ça reste quand même intéressant de s'interroger sur l'ampleur des erreurs
50:52 qui ont pu être commises dans les prévisions, avec des chocs exogènes effectivement,
50:57 dont les conséquences ont été très compliquées à anticiper, à imaginer.
51:01 Tout à fait.
51:02 C'est qu'en fait, avec la crise du Covid, on a eu un choc désinflationnaire.
51:07 C'est-à-dire un ralentissement de la croissance.
51:09 Et comme on avait prévu sur une plus longue période, on a eu, on va dire, une erreur entre les deux.
51:17 À la sortie de la crise du Covid et en même temps avec la crise de l'Ukraine,
51:21 au contraire, on n'a pas vu la flambée des prix et donc l'inflation était très basse.
51:24 Donc c'est vrai que l'erreur.
51:26 Mais ce qui est très important dans l'exercice de la prévision, c'est de se dire où et pourquoi on a fait les erreurs.
51:32 Bien sûr.
51:32 Et c'est ça qui est très important parce qu'on va essayer à chaque fois d'améliorer le diagnostic des experts.
51:37 Et bien sûr du modèle, mais c'est ça qui est très important.
51:39 On apprendra de cette période.
51:40 Vous dites les experts, les prévisionnistes d'inflation vont avoir beaucoup d'apprentissage à tirer de cette période.
51:46 Tout à fait. Et on prend d'autres nouveaux éléments pour être le plus précis possible, on va dire.
51:52 Si je reviens à la prévision même d'inflation, on fait une prévision sur un horizon de temps.
51:59 Tout à fait.
52:00 Donc il faut déjà calibrer son horizon de temps.
52:04 Ce n'est pas la même chose de faire une prévision de moyen long terme ou de court terme.
52:08 Court terme, c'est quoi pour un prévisionniste en matière d'inflation ?
52:11 En fait, c'est trois mois.
52:14 En fait, ce qu'il faut dire, c'est qu'on ne court pas de la même manière un 100 mètres qu'un marathon.
52:19 Donc ce qui fait que c'est pareil.
52:21 En fait, on a un court terme qui va se situer aux alentours de trois mois.
52:24 Et du coup, on va faire des projections d'inflation sur une vingtaine de produits.
52:29 Ça passe par les fruits, par les transports ferroviaires ou aériens, éventuellement les carburants.
52:35 Et ça, c'est comment fait-on ça ?
52:38 Donc première des choses, comme c'est relativement à court terme, on va beaucoup s'appuyer sur la documentation existante.
52:45 Ça veut dire qu'on va avoir les documents budgétaires, les revues professionnelles.
52:51 Puis en même temps, à partir de là, on va avoir pas mal de choses, d'informations.
52:56 Et on va essayer de transformer.
52:57 Par exemple, on s'est aperçu des aléas climatiques.
53:01 Et donc, qu'est-ce qu'il faut voir ? C'est des aléas climatiques et leur évolution.
53:05 Par exemple, on a eu sept ans en fait de El Niño qui a modéré les températures.
53:11 Et là, on risque de rentrer dans El Niño qui va augmenter les températures.
53:14 Donc ça va changer les conditions de l'exercice et donc les prévisions.
53:18 Il y a aussi les révisions de tarifs publics, des taxes, etc.
53:21 Et puis également des négociations entre les producteurs et les distributeurs, par exemple, comme dans l'agro-égalimentaire.
53:26 Et donc ça, ça permet déjà d'avoir une première impression.
53:31 Mais en même temps, il faut tenir compte aussi de la saisonnalité.
53:34 Par exemple, on s'aperçoit que dans le transport, notamment aérien, les prix sont plus élevés en été ou pendant les fêtes de fin d'année.
53:42 Et donc, c'est une certaine saisonnalité.
53:44 Et donc, on s'aperçoit qu'il faut aussi tenir compte de l'évolution du prix du pétrole et des carburants pour ajuster ces prévisions.
53:52 Et c'est ça qui est important de bien voir qu'en fait, il y a beaucoup d'analyse technique, c'est dire le modèle,
54:00 mais qui est souvent aussi bien réajusté par le sentiment.
54:04 On a beaucoup de statistiques corrigées des variations centenaires.
54:07 C'est toujours le CVS qu'on met après différentes statistiques.
54:11 Quand on veut réaliser une prévision d'inflation sur du plus long terme, alors on parle quoi d'un an ?
54:18 Un an, c'est long déjà pour essayer d'anticiper l'inflation dans un an.
54:22 Tout le monde se casse les dents en ce moment.
54:24 C'est déjà un horizon de long terme.
54:25 Tout à fait. En fait, l'idée, ce qu'il faut bien voir, c'est qu'un économiste prévisionniste va donner la tendance.
54:30 On ne peut pas. Non, ça, c'est un coup de bol.
54:32 Point près, pas la virgule près.
54:34 Voilà. Non, mais ça, il faut le mettre parce qu'il faut bien rendre une copie.
54:36 Voilà. Mais c'est la tendance qui compte.
54:38 Voilà, exactement.
54:39 Et donc, pour cela, on va s'intéresser à peu près à une douzaine de, on va dire, de gros agrégats,
54:45 notamment c'est les produits manufacturés ou les services.
54:49 Donc ça, déjà, on va avoir une première des choses.
54:50 Et puis, on va s'appuyer, par contre, sur justement ce modèle, ce modèle qui a une certaine régularité historique, etc.
54:58 Mais ça va donner, on va dire, le ciment, en fait.
55:02 Mais à côté de cela, au delà des aspects, on va dire d'autres informations,
55:06 on va tenir compte du commerce international et notamment les anticipations des matières premières,
55:10 du prix des matières premières, des produits énergétiques, des alimentaires.
55:15 Et là, on va remodeler, sachant que, de toute façon, on va essayer de donner une tendance, on va dire, à un an.
55:22 Mais on va remodeler toutes les prévisions tous les trois mois,
55:25 de manière qu'on essaye d'ajuster un peu.
55:28 Oui, oui, on fait en mesure.
55:29 On fait en mesure parce que c'est compliqué.
55:31 Personne n'a prévu la guerre en Ukraine et donc les conséquences.
55:35 L'IA va renforcer considérablement les modèles de prévision d'inflation et les modèles statistiques en général ?
55:40 Oui, il ne faut pas rater.
55:43 On va dire que l'IA, ça va accompagner aujourd'hui le monde, on va dire, en général.
55:48 D'autant plus qu'on s'est trompé dans cette période-là.
55:52 Donc, on peut se tromper avec l'IA aussi.
55:54 Oui, oui, oui.
55:54 Ce que je comprends à ce stade de ma petite lucarne, je comprends qu'on peut mettre les mauvaises données dans un modèle
56:00 et ressortir des mauvais résultats sur la base des mauvaises données.
56:03 Non, non, non.
56:04 Oui, oui, oui.
56:05 L'idée, c'est que ça va, on est en phase, on va dire, de production, d'amélioration.
56:09 En fait, on teste, on ne pourra jamais dire, tiens, l'IA donné, on est tranquille.
56:14 On teste les modèles et l'idée, c'est notamment de voir qu'au Canada, on a déjà essayé de tester certains modèles.
56:23 Et alors, cette particulière idée, c'est qu'ils se sont appuyés sur les données américaines parce que les États-Unis collectent tout.
56:27 Et donc, il y avait une grande profondeur de données.
56:32 Et donc, ces modèles IA s'appuient très peu sur la théorie.
56:37 Donc, ils donnent beaucoup, on va dire, à l'empirique, en fait.
56:41 Et ça permet de discerner concrètement plusieurs choses, notamment les pressions à la hausse,
56:47 si elles sont transitoires ou, on va dire, plus long terme, ou d'extraire les attentes inflationnistes de la population,
56:53 puis éventuellement les écarts entre la demande et la production, qui sont des données essentielles pour la politique monétaire.
57:00 Et donc, tout cela, en fait, ils permettent de prévoir, mais aussi de comprendre les causes de l'inflation.
57:06 Et c'est ça qui permet en même temps d'essayer de voir comment ça fonctionne.
57:10 Et le modèle canadien dont j'ai en tête, en fait, lui, par exemple, n'a pas à bien cerner, on va dire, l'inflation de 2021,
57:18 parce qu'il a dit que c'est en fait un écart entre la demande et l'offre, alors que tout le monde a fait autre chose.
57:23 Mais le grand problème, c'est comme tout IA, c'est assez opaque et on ne connaît pas ce qu'il y a dans le moteur.
57:29 – On ne comprend pas pourquoi il sort ça.
57:30 – Voilà, et la grande difficulté, c'est qu'après, on arrive à se dire, le jugement d'expert qu'on remet en cause,
57:36 en fait, est parfois difficile à saisir.
57:39 – Votre jugement d'expert, Michel, c'est quoi la bonne inflation ? Le bon niveau d'inflation, c'est quoi ?
57:45 – En fait, je ne sais pas tant, l'inflation, il faut qu'elle soit modérée et stable.
57:48 En fait, il faut qu'il y ait un niveau d'élévation de prix qui ne perturbe pas l'économie, grandement l'économie.
57:55 Et donc, si je sais qu'il y a une inflation, mais qui est modérée et stable,
57:58 les chefs d'entreprise et même les ménages, tout le monde peut faire des anticipations ou des prévisions
58:03 avec une certaine confiance.
58:05 Par exemple, le chef d'entreprise peut très bien anticiper ses coûts futurs,
58:09 du coup, faire ses investissements, embaucher, il y aura de la consommation et donc finalement de la croissance.
58:15 Donc, aujourd'hui, avec les révisions des politiques monétaires, on avait dit 2%, ces études nous avaient dit 2%.
58:22 Aujourd'hui, peut-être, c'est peut-être 3%.
58:24 La question qui se pose, c'est qu'il faut revenir à une situation relativement stable pour arriver à un bon niveau.
58:28 - Mais modérée et stable. Si modérée, c'est 2,5% ou 3%, pourquoi pas ?
58:32 Mais c'est la stabilité des prix.
58:35 - Exactement.
58:36 - On le rend bas et on le traduit par, alors avant c'était proche mais inférieur à 2%, 2%, etc.
58:41 Mais la notion de stabilité des prix est essentielle.
58:44 - C'est très important parce que c'est prévisible.
58:46 - Bien sûr.
58:47 Merci beaucoup Michel.
58:48 Merci pour ce décryptage économique de rentrée sur un sujet ô combien sensible encore aujourd'hui,
58:53 l'inflation et la prévision d'inflation avec des années qui seront riches d'enseignements
58:59 pour tous les prévisionnistes d'inflation dans les prochaines années.
59:03 - Dans un univers futur qui sera quand même inflationniste.
59:04 - Merci Michel.
59:05 Michel Rumi avec nous chaque dernier vendredi du mois pour ce décryptage éco dans le dernier quart d'heure
59:10 de Smart Bourse, économiste associé de SPAC.
59:12 - Merci Michel.
59:13 - Merci.
59:14 ♪ ♪ ♪

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