La grande interview : Yaël Braun-Pivet

  • l’année dernière
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
Transcript
00:00 Place à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous Yael Brune-Pivet.
00:04 Bonjour.
00:05 Merci d'être là. Bienvenue. Vous êtes la présidente de l'Assemblée nationale.
00:09 Beaucoup de sujets à vous soumettre ce matin.
00:11 D'abord pour les 65 ans de la Vème République.
00:14 Emmanuel Macron a annoncé hier devant le Conseil constitutionnel vouloir élargir, je cite,
00:19 le champ du référendum, un champ, on le sait, au comptoir actuellement très strict.
00:23 Selon vous, Yael Brune-Pivet, est-ce qu'il va y aller ?
00:25 Est-ce que vraiment le président va aller jusqu'au bout de cette logique ?
00:28 Et justement, pouvoir donner accès au référendum aux Français ?
00:33 Il le faut. Ça fait plus de 15 ans qu'on n'a pas fait de référendum en France.
00:38 Et je trouve que ça manque.
00:40 On a besoin de davantage associer nos concitoyens.
00:43 On a besoin de les écouter.
00:45 Et surtout, on a besoin de leur adresser un vrai geste de confiance.
00:50 Donc les consulter sur des sujets qui les concernent.
00:53 Je pense que c'est vital pour notre démocratie et pour refaire nation.
00:58 Donc moi, je suis une fervente partisane du référendum.
01:01 Je pense que l'on devrait en organiser très régulièrement.
01:05 J'avais lancé l'idée d'un jour de consultation annuel,
01:08 que ce soit des consultations locales ou des consultations nationales.
01:11 Mais mieux associer nos concitoyens, c'est essentiel.
01:14 Et pour ce faire, on peut le faire dès à présent.
01:17 Et donc moi, j'invite tous les acteurs à s'emparer de cet outil.
01:22 J'espère qu'on pourra faire un référendum rapidement.
01:25 Mais je souhaite aussi qu'on élargisse le champ et du référendum en termes de sujets.
01:31 Et aussi la possibilité pour que les citoyens puissent eux-mêmes faire une demande de référendum.
01:37 Et c'est le référendum d'initiative partagée,
01:39 qui serait aussi travaillé dans une révision de la Constitution.
01:43 Et pour l'élargissement du champ, ça suppose quand même un changement et pas n'importe lequel,
01:46 en passant par la Constitution.
01:48 Vous pensez que c'est possible avec une majorité relative ?
01:50 Il n'y a pas trop d'obstacles aujourd'hui pour ce président-là ?
01:53 En tout cas, moi, je mettrai tout en œuvre pour que ce soit possible.
01:56 Parce que je pense qu'aujourd'hui, c'est ce que nos concitoyens attendent.
02:00 Et le rôle du politique, c'est d'être à l'écoute, l'écoute du pays.
02:04 Vous savez, le référendum, c'était une des grandes revendications lors des Gilets jaunes,
02:09 lors du grand débat.
02:11 On veut être écouté, on veut pouvoir trancher sur des sujets qui nous concernent directement.
02:16 Lesquels ?
02:17 Donc allons-y.
02:18 Il faut bien le dire, il y a le Brune PV, ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas le bon sujet.
02:21 Pour les retraites, une partie de la classe politique voulait un référendum sur la retraite.
02:25 Le Rassemblement national et la droite veulent un référendum sur l'immigration.
02:28 Est-ce que vous dites banco sur l'immigration, par exemple ?
02:30 Alors, sur l'immigration, on a un sujet qui est très concret, c'est que le Parlement est saisi.
02:35 Et le président l'a rappelé hier lors de son intervention au Conseil constitutionnel,
02:40 et je souscris parfaitement.
02:42 Il ne faut pas opposer le peuple et la représentation nationale.
02:46 Pourquoi sur ce sujet-là on voudrait l'opposer alors que sur les autres, il serait légitime de soumettre un référendum ?
02:50 Aujourd'hui, c'est simplement parce que le processus législatif est enclenché.
02:54 Le Parlement travaille aujourd'hui sur la question de l'immigration.
02:57 Le Sénat est saisi et l'Assemblée nationale sera bientôt saisie du débat dans quelques semaines.
03:02 Mais on pourrait pas en poser la question ?
03:04 Il n'est plus temps, j'entends, aujourd'hui, sur le projet de loi immigration.
03:07 C'est juste une question de timing.
03:08 Mais c'est comme pour la retraite.
03:09 Nous avons délibéré.
03:10 Il ne faut pas, après une délibération de la représentation nationale,
03:15 essayer d'opposer à cette délibération la délibération du peuple.
03:19 Pourtant, on pourrait dire que la délibération du peuple prévaut.
03:22 Parce que si on posait la question sur, par exemple, la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension,
03:28 si les Français en majorité disent non, vous devriez la sortir du texte.
03:33 Il ne faudrait pas que le Parlement soit saisi.
03:35 Je ne veux pas de concurrence de légitimité.
03:37 Je pense que c'est ça le point.
03:39 En revanche, sur un référendum, j'avais évoqué le sujet de la fin de vie.
03:43 Le Parlement n'en est pas saisi aujourd'hui.
03:45 Je trouve que c'est un beau sujet de débat national.
03:48 J'avais évoqué le service national universel.
03:50 Le Parlement n'en est pas saisi également.
03:52 Vous savez, après les émeutes, on s'est tous posé la question.
03:55 Comment faire nation ?
03:56 Comment redonner des repères à notre jeunesse qui, parfois, paraît déboussolée ?
04:02 Eh bien, réinstaurer, que ce soit un service national universel, un service civique.
04:07 Je pense que c'est une des solutions.
04:09 Je crois que je m'en suis rendue à la profondeur des difficultés.
04:11 Vous ne pensez pas que le référendum ou ce genre d'initiative, c'est la panacée face à notre crise ?
04:14 Ce n'est pas la panacée.
04:15 Vous savez, moi, si je croyais au remède miracle, je serais une femme politique heureuse.
04:21 Il n'y a pas de remède miracle et il n'y a pas une seule solution.
04:25 Les situations sont complexes.
04:27 Il faut avancer, proposer plusieurs solutions.
04:31 Je suis convaincue que le référendum, être à l'écoute et faire confiance à nos concitoyens,
04:37 c'est une des clés de la démocratie.
04:40 Oui, pour la présidente de l'Assemblée nationale, avec quand même une réserve,
04:43 qu'il n'y ait pas une sorte de concurrence, de légitimité avec l'Assemblée nationale.
04:47 Justement, il y a le Brune pivot.
04:48 Le président doit trouver des compromis au Parlement et notamment à l'Assemblée nationale
04:52 où l'ambiance s'est enflammée.
04:54 Alors, sur plein de sujets, il y a eu les punaises de Lille, avec Mathilde Panot
04:57 qui a brandi une fiole de punaise accusant la Première ministre.
05:00 Puis, il y a eu une autre séquence, on voulait vous la montrer,
05:02 et pour nos auditeurs d'Europe 1, ils vont l'écouter,
05:05 où une députée LFI, Mme Soudé, qui affirme que la peste brune se répand partout en France
05:10 et qui accuse le gouvernement.
05:12 Regardez, écoutez.
05:14 La peste brune se répand, multipliant les menaces, agressions, ratonnades, incendies
05:27 et tentatives d'assassinats dans le silence complice de votre gouvernement.
05:32 Il fut un temps où des femmes et des hommes, engagés sous des bannières différentes,
05:38 se sont retrouvés autour d'un combat commun contre le fascisme.
05:41 Gloire à eux et honte à vous, Monsieur le ministre.
05:44 Honte à vous, Monsieur le ministre. On parle de fascisme.
05:48 Pardonnez-moi, mais la question, je...
05:50 Comment vous réagissez à cela ?
05:52 C'est très compliqué.
05:55 Très compliqué, parce qu'on voit bien qu'on repart à l'Assemblée nationale
06:00 sur cette deuxième année de session, sur la même tendance que l'année dernière,
06:05 avec des invectives, avec des harangues, des...
06:11 Parfois, on a vu des injures encore dans l'hémicycle,
06:14 on voit des comportements agressifs.
06:17 Je suis très embêtée, et on est tous très embêtés,
06:20 on l'a encore évoqué hier dans le bureau de l'Assemblée nationale,
06:23 parce qu'en fait, vous voyez, on doit concilier deux choses.
06:26 La liberté du parlementaire d'expression,
06:29 et elle est totale, elle est absolue,
06:32 il dispose d'une immunité parlementaire pour les propos qu'il tient dans l'hémicycle.
06:36 Et en même temps, le respect, le respect d'autrui,
06:39 le respect de l'institution, le respect de nos concitoyens.
06:42 Quand on parle de fascisme, et qu'on pointe à la responsabilité du gouvernement,
06:46 est-ce qu'on est dans la liberté d'expression,
06:48 ou est-ce qu'on a mordu la ligne blanche ?
06:50 On est toujours dans la liberté d'expression,
06:52 mais là où moi, finalement, je suis peut-être plus peinée,
06:55 c'est que c'est une séance de contrôle.
06:58 Le contrôle, vous savez, le parlement a cette action de contrôle de l'action du gouvernement.
07:03 Et pendant les séances de questions au gouvernement,
07:06 qui sont très importantes pour la démocratie,
07:08 eh bien, parfois, ça donne lieu à ça,
07:10 c'est-à-dire deux minutes de propos politiques
07:14 qui n'interrogent pas le gouvernement,
07:16 qui ne lui demandent pas des comptes sur telle ou telle action,
07:19 alors que c'est ça, vraiment, le rôle des questions au gouvernement.
07:22 Donc je pense qu'on pourrait recentrer les propos des parlementaires,
07:26 mais je n'ai pas à leur dire ce qu'ils doivent dire.
07:29 Ils ont une liberté de parole dans l'hémicycle.
07:31 Donc pas de sanctions, c'est la liberté.
07:33 Alors c'est intéressant, parce que sur le plan politique,
07:35 je parlais tout à l'heure des punaises de Lee,
07:37 il va bientôt y avoir une proposition de loi,
07:39 de la part de Renaissance,
07:41 qui veut associer les groupes, je cite,
07:43 "les marques républicains excluant la France insoumise et le RN"
07:48 sur les punaises de Lee, Madame la présidente de l'Assemblée nationale.
07:52 Mais qu'est-ce qui se passe ?
07:54 Alors, il y a une chose qui est très bien,
07:56 c'est qu'on a développé à l'Assemblée nationale
07:58 des initiatives transpartisanes,
08:00 qui nous permettent de porter des textes à plusieurs groupes politiques,
08:03 et ça, c'est quelque chose de complètement inédit,
08:05 qui n'arrivait pas.
08:06 Après, c'est le choix du groupe Renaissance
08:09 de ne pas associer tel ou tel groupe.
08:12 Moi, j'ai toujours pensé que sur les initiatives transpartisanes
08:17 très larges sur des sujets comme ça,
08:19 il ne fallait pas forcément harguer de ce fameux arc républicain.
08:24 Les Français qui nous regardent ce matin,
08:26 qui se disent "sur les punaises de Lee, on exclut"
08:28 Les punaises de Lee n'ont pas de couleur politique.
08:29 Il n'y a pas de proposition de droite et de gauche sur les punaises de Lee.
08:32 Elles n'ont pas de couleur politique.
08:33 Bien.
08:34 Et elles embêtent tous nos compatriotes,
08:36 et on est dans une situation absolument dramatique.
08:40 C'est un fléau.
08:41 Et donc, il faut vraiment...
08:43 Le gouvernement est très mobilisé,
08:44 mais il faut vraiment qu'on s'associe tous.
08:46 Mais sans en faire trop, non ?
08:47 Est-ce que vous ne pensez pas ?
08:48 Parce que là, on a bientôt l'impression
08:50 qu'on va avoir un conseil de défense de la punaise de Lee,
08:52 sans vouloir être ironique.
08:53 C'est un fléau.
08:54 C'est très désagréable.
08:55 Ça peut même être, évidemment, financièrement lourd.
08:58 Mais franchement, on a l'impression
09:00 que ça devient le sujet central politique aujourd'hui.
09:02 Alors, parce que c'est un sujet important.
09:04 C'est un sujet de la vie quotidienne de nos compatriotes.
09:07 Et si les politiques ne s'intéressent pas
09:09 au sujet de la vie quotidienne de nos concitoyens,
09:11 à quoi serve-t-il ?
09:12 Vous avez vu Mathilde Panot,
09:13 qui pointe la responsabilité de la Première ministre.
09:15 Mais vous voyez, c'est ce que je vous exprimais
09:17 il y a un instant.
09:18 C'est-à-dire que dans cette question,
09:20 elle est très agressive.
09:21 On est vraiment dans une opposition de principe.
09:25 Et c'est dommage que sur des sujets comme ça,
09:27 on n'arrive pas non plus, avec ces oppositions-là,
09:30 à avoir un travail constructif
09:32 et qu'on soit toujours sur de la confrontation.
09:34 C'est intéressant parce que ce travail constructif,
09:36 vous l'avez, et on vous le reproche
09:37 par rapport au Rassemblement national.
09:39 Les postes-clés de l'Assemblée,
09:40 Yael Broun-Pivet, ont été reconduits,
09:42 y compris pour les deux vice-présidences,
09:44 avec Sébastien Chenu et Hélène Laporte pour le RN.
09:47 Ça vous paraît, pour vous, logique et normal.
09:49 Et on vous le reproche,
09:50 affirmant que vous faites la courte échelle,
09:52 je cite, à l'extrême droite.
09:53 Alors, ça me paraît logique,
09:55 parce que moi, dans la fonction
09:57 qui est la mienne de présidente de l'Assemblée nationale,
09:59 je respecte les institutions
10:01 et je respecte nos règles républicaines.
10:03 Et nos règles prévoient une représentation
10:07 de l'ensemble des groupes politiques
10:09 qui sont présents à l'Assemblée nationale.
10:11 Cette représentation doit se retrouver
10:13 dans les organes de l'Assemblée nationale,
10:15 les organes collégiaux, tels que le Bureau.
10:18 C'est la raison pour laquelle, moi, j'ai toujours plaidé
10:20 pour que et la France insoumise,
10:23 et le Rassemblement national soient présents dans l'Assemblée.
10:27 Mais vous savez, en 1986,
10:29 lorsque le Rassemblement national a été élu
10:32 à la proportionnelle
10:34 et a eu un groupe politique à l'Assemblée nationale,
10:38 ils ont siégé au Bureau de l'Assemblée nationale.
10:40 Donc pourquoi aujourd'hui, toutes ces qualifications ?
10:42 Je comprends que ça fasse débat, c'est un vrai sujet,
10:44 cette question de la banalisation du Rassemblement national.
10:48 C'est ce qu'on vous reproche.
10:49 C'est ce qu'on peut me reprocher.
10:50 J'entends cette critique.
10:52 Moi, ce que j'ai dit, c'est que je suis très claire.
10:54 Je respecte les institutions,
10:56 et donc le Rassemblement national doit être présent
10:59 dans les instances de l'Assemblée
11:01 dès lors qu'il a un certain nombre de parlementaires.
11:04 Après, politiquement, je combats,
11:06 matin, midi et soir, le Rassemblement national.
11:09 C'est mon engagement politique.
11:10 On l'entend, vous respectez, dites-vous, évidemment,
11:12 les institutions, madame la présidente de l'Assemblée nationale,
11:15 et en même temps, dans l'hémicycle au Parlement,
11:18 il y a beaucoup l'utilisation du 49-3.
11:21 Vous avez dit récemment,
11:22 à propos de la loi de programmation des finances publiques,
11:24 qu'il fallait qu'elle passe,
11:25 parce que nous risquions un « shutdown » à l'américaine,
11:28 autrement dit, être totalement dans l'impasse
11:30 quand un budget n'est pas voté.
11:32 Il y a eu beaucoup de réactions, y compris de constitutionnels,
11:34 qui ont dit « mais de quoi vous parlez ? »
11:36 Ça n'existe pas, ce n'est pas possible en France.
11:39 J'ai été mal comprise,
11:40 parce que je parlais d'une façon générale
11:43 pour la question des finances publiques,
11:45 que ce soit cette loi des finances publiques
11:47 ou la question budgétaire.
11:49 Et effectivement, en France, nous avons deux verrous
11:52 pour justement éviter le « shutdown ».
11:54 Le « shutdown » en France n'est pas possible
11:56 parce que nous avons, d'une part, l'outil 49-3,
11:59 et d'autre part, un temps procédural,
12:02 c'est un peu technique,
12:03 mais nous avons 70 jours pour examiner le budget,
12:06 sinon le gouvernement peut procéder par voie d'ordonnance.
12:10 Et donc ces deux verrous,
12:11 49-3 et temps limité pour examiner le budget,
12:15 nous permettent à coup sûr d'éviter le « shutdown »,
12:17 ce que je trouve une excellente chose.
12:19 Nous avons une constitution,
12:20 c'est ce que disait le président de la République hier,
12:23 et c'est ce que tout le monde s'accorde à dire,
12:25 qui est très bien faite.
12:26 Et elle est faite notamment pour éviter les blocages
12:30 et pour s'adapter à la vie politique de notre pays.
12:34 Et notre constitution permet de fonctionner en majorité relative,
12:37 grâce à ces outils qui évitent le blocage,
12:39 permet de fonctionner en période de cohabitation
12:43 et permet de fonctionner en majorité absolue.
12:45 C'est plutôt pas mal fait.
12:47 Si on reprend ce que nous disions au début,
12:49 si on interrogeait les Français par référendum sur le 49-3,
12:52 majoritairement ils disaient qu'ils n'aimeraient pas
12:54 qu'il soit autant utilisé.
12:56 Peut-être qu'ils y verraient une forme de brutalité aujourd'hui,
12:58 même si c'est dans la constitution.
12:59 J'entends cela, mais je trouve qu'il y a un peu un miroir déformant.
13:03 C'est-à-dire que le 49-3 n'a été utilisé par le gouvernement
13:08 que sur des textes dits « budgétaires ».
13:11 Mais l'ensemble des autres textes…
13:13 C'est un symbole.
13:15 Oui, mais l'ensemble des autres textes,
13:17 et c'est l'immense majorité, c'est 95 % des autres textes,
13:20 ça n'est pas rien.
13:21 95 % ou 90 %, je n'ai pas le chiffre précis en tête,
13:25 des textes ont été adoptés avec des votes très majoritaires.
13:30 Je prenais l'autre jour l'exemple de la déconjugalisation
13:34 qui avait été votée à une large majorité.
13:38 Mais nous avons voté à des très larges majorités
13:41 la hausse du nombre de policiers, la hausse du nombre de magistrats,
13:45 la relance de notre parc nucléaire,
13:48 la transition énergétique avec l'installation d'éoliennes.
13:51 Tout cela a été voté avec des larges majorités à l'Assemblée nationale.
13:55 Et donc il n'y a pas que le 49-3.
13:57 Pour conclure, rapidement, je vous prie Yael Broun-Pivet,
13:59 deux séquences mais importantes.
14:00 Question sur l'Arménie.
14:01 Là, vous avez clairement affirmé votre position
14:03 et votre choix pour dénoncer une épuration ethnique.
14:06 Il y a quelque chose qui est en train de monter une polémique
14:08 autour du campus de Renaissance à Bordeaux le 7 octobre
14:12 avec la venue d'Ursula von der Leyen.
14:14 Pour les Arméniens de France, ce sont leurs mots,
14:16 elle a une complicité active avec la Zarbaïdjan.
14:19 Est-ce qu'elle est personnelle en Gratta ?
14:21 Est-ce qu'elle a eu égard à ce qu'elle ressent ?
14:22 Est-ce que, vivent les Arméniens de France,
14:23 il faudrait peut-être annuler cette visite,
14:25 cette venue de madame von der Leyen ?
14:27 Moi, vous savez, je pense qu'il faut toujours privilégier
14:29 le dialogue et l'échange.
14:31 Donc, moi, je n'ai pas de position particulière sur ce point.
14:35 En revanche, je pense que j'ai pris des positions très claires
14:38 sur l'Arménie et sur le fait qu'effectivement,
14:41 il faut collectivement qu'on travaille sur une non-dépendance
14:45 envers la Zarbaïdjan et qu'on étudie d'éventuelles sanctions
14:50 vis-à-vis du gouvernement de président Elieff.
14:52 Ça ne vous dérange pas qu'elle soit au campus de renaissance ?
14:54 Mais il faut lui parler, il faut lui dire qu'elle est le fond de notre pensée.
14:57 Jean-Luc Mélenchon à l'étranger, on va terminer par cela,
15:00 en déplacement au Maroc, on va regarder, écouter ce qu'il a dit.
15:03 Il a critiqué les Français.
15:05 Nous avons une vie commune, des enfants, des familles en commun.
15:11 Alors il est temps qu'en France, on baisse le ton.
15:15 On baisse le ton en France avec le geste, il dénonce l'arrogance des Français ?
15:21 Oui, écoutez, moi j'avoue que...
15:24 Vous n'auriez pas fait ça à l'étranger ?
15:26 Ah mais alors jamais, parce que je ne parle pas comme ça,
15:28 je ne fais pas ces gestes-là et je ne simplifie pas les choses.
15:31 Il faut évidemment que nous soyons dans des logiques de partenariat.
15:35 Il faut qu'on retisse les liens.
15:37 J'ai invité mon homologue à l'Assemblée nationale.
15:40 J'espère qu'il répondra à cette invitation.
15:43 Mais ce n'est certainement pas comme ça
15:45 que l'on retisse les liens avec des pays amis et des pays frères.
15:48 Merci Elbrun Pivet, merci d'avoir été notre invitée.
15:51 C'était votre grande interview sur CNE.
15:53 A bientôt, très bonne journée à vous bien sûr.
15:55 Sous-titrage Société Radio-Canada

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