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Le Ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion, Olivier Dussopt était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00 Place à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous, Olivier Dussopt.
00:04 Bienvenue, vous êtes ministre du Travail, du Plan Emploi, de l'Insertion.
00:07 On va parler ce matin de pouvoir d'achat, d'inflation, d'emploi, d'immigration.
00:11 Et tout d'abord, l'État qui cherche de l'argent partout et vous convoitait un petit trésor, un pactole,
00:17 celui des retraites complémentaires du privé, l'excédent de ces retraites complémentaires.
00:22 Est-ce que vous confirmez ce matin, Monsieur le Ministre, que vous pourriez leur ponctionner entre 1 et 3 milliards d'euros par an ?
00:28 Je confirme que depuis le mois de décembre, lorsque nous avons présenté la réforme des retraites et notamment lorsque nous avons présenté aux partenaires sociaux
00:34 les documents de concertation avant même que la réforme soit elle-même présentée et globalement présentée,
00:39 nous avons dit en décembre que la réforme que nous présentons est une réforme qui permet de ramener le système de retraite à l'équilibre,
00:45 tous régimes confondus. C'est-à-dire que lorsque la réforme a des effets très positifs sur un des régimes, il y en a 42,
00:50 il est normal que ce régime soit aussi mis à contribution pour financer l'équilibre général.
00:54 Au mois de juillet, nous avons précisé la trajectoire financière une fois la loi votée aux partenaires sociaux.
01:00 Donc ça n'est pas une nouveauté, ça n'est pas une information nouvelle.
01:03 Ce n'est pas une surprise, vous voulez dire ?
01:05 Et je vais jusqu'au bout. La réforme telle que nous l'avons portée, telle qu'elle a été votée par le Parlement,
01:10 va permettre à l'Agir Carco, puisqu'on parle de cette retraite complémentaire, de dégager en 2026 entre 1 et 1,2 milliard d'euros.
01:17 Non pas...
01:18 Pardonnez-moi, parce que c'est bien géré par les syndicats et le patronat.
01:21 Je vais au bout. L'Agir Carco est excédentaire, ce qui s'est bien géré.
01:25 Mais sur le total des excédents de 2026, il y en a une partie, 1 milliard à 1,2 milliard, qui n'existerait pas sans la réforme.
01:31 Et nous considérons que cette partie d'excédent, nous on dit 1,2 milliard, Agir Carco dit 1 milliard,
01:36 ça n'est pas si loin en termes de prévision à trois ans.
01:38 Et nous considérons que cet excédent qui n'existerait pas sans la réforme, on ne parle pas des réserves,
01:42 mais d'une partie de l'excédent, il est normal que ce soit mis à contribution pour financer un certain nombre d'acquis.
01:48 Donc vous me répondez que vous pourriez ponctionner 1 milliard, 1,2 milliard dans cet excédent.
01:53 Vous vous dites, Olivier Dussopt, que c'est normal ce matin, sur Europe 1, ce matin,
01:58 un syndicaliste de force ouvrière dénonce, je cite, un "détournement de fonds de votre part".
02:02 C'est quand même assez fort de café.
02:04 Les bras montent, d'abord parce que les moins employés ne sont pas à la hauteur de la situation.
02:08 Et par ailleurs, vous dites que c'est un responsable syndical de force ouvrière.
02:11 Il fait partie de ceux, et c'est totalement légitime, je ne le conteste pas, qui se sont opposés à la réforme.
02:16 Ils se sont opposés à la réforme, mais par contre, ils souhaitent garder uniquement pour leur seul régime de retraite
02:20 la partie d'excédent générée par la même réforme.
02:22 Mais cet argent ne vous appartient pas, il n'appartient pas à l'État, il appartient aux assurés,
02:26 et il appartient à l'intégralité du système de solidarité des retraites.
02:30 Pardonnez-moi, mais pour la solidarité, il y a l'impôt.
02:32 Il y a l'impôt pour la solidarité, il y a aussi la cotisation.
02:34 Et nous l'avons dit, je le répète, c'est une réforme qui a été construite avec l'ensemble des régimes
02:39 pour un retour à l'équilibre global.
02:41 Ça avait été dit dès le mois de décembre, il n'y a vraiment aucune surprise.
02:43 Oui, mais alors pourquoi les syndicats vous dites "force ouvrière, c'est fort de café",
02:47 mais alors le président du Medef, on ne peut pas dire que c'est un opposant acharné au gouvernement.
02:51 Il l'a dit ce matin dans les Échos, vous l'avez lu, Monsieur le ministre,
02:54 il dénonce votre interventionnisme grandissant, il s'inquiète de vos propos à vous.
02:58 Parce que j'ai dit et j'assume que l'ensemble des régimes de retraite doivent être mis à contribution
03:02 dans le cadre de la réforme pour un retour à l'équilibre et pour financer un certain nombre d'avancées,
03:06 je pense notamment au relèvement des petites pensions.
03:08 Mais je le répète, cet argent dont on parle, le milliard d'euros environ à horizon 2026,
03:14 c'est un argent qui n'existerait pas s'il n'y avait pas eu la réforme.
03:17 Donc l'État n'est pas en train de piquer de l'argent aux retraités du privé.
03:20 Je conteste ces termes, effectivement.
03:22 Et juste pour rassurer quand même ces retraités du privé,
03:26 est-ce qu'ils pourraient perdre du pouvoir d'achat, est-ce que la revalorisation
03:29 pourrait être moins importante puisque vous allez quand même fonctionner ?
03:31 Aucunement, la Gire Carco a des réserves qui sont équivalentes à plus de 15 mois
03:35 et avec un système qui permet d'être excédentaire.
03:38 D'ailleurs, si le système est excédentaire, c'est aussi parce que les mêmes partenaires sociaux,
03:42 y compris la plupart des organisations syndicales, en 2019, avaient voté le principe d'une décote,
03:46 d'une décote de 10 % lorsque les gens prennent leur retraite avant 65 ans.
03:49 Ce qui est sûr, Olivier Dussopt, c'est que vous cherchez l'État, vous cherchez de l'argent partout.
03:53 Éric Ciotti croit trouver une sorte de potentiel d'économie, il l'a dit dans Le Parisien dimanche,
03:58 et il vous appelle à aller plus loin pour réduire encore l'indemnité chômage
04:01 tout en dénonçant votre budget de camouflage.
04:03 Qu'est-ce que vous lui répondez sur cette logique ?
04:04 Nous avons déjà réformé l'assurance chômage deux fois.
04:06 Il dit vous pourriez aller plus loin.
04:07 Nous l'avons réformé deux fois et nous sommes les seuls à l'avoir fait.
04:09 Personne ne l'avait fait avant. Nous l'avons fait en 2019.
04:12 Ça vous dit qu'à la droite, elle ne l'a pas fait, c'est ça ?
04:15 Personne ne l'a fait avant, effectivement.
04:16 C'est le travail de Muriel Pénicaud et d'Elisabeth Borne, la réforme de 2019,
04:19 avec un changement des règles d'éligibilité à l'assurance chômage et de modalité de calcul.
04:24 Fin 2022, j'ai porté une seconde loi de réforme de l'assurance chômage
04:27 qui s'appuie sur un principe très simple que le président de la République avait dit
04:30 pendant sa campagne présidentielle. Lorsque l'économie va bien,
04:33 les règles sont plus incitatives à la reprise d'emploi.
04:35 Lorsque l'économie va mal, on protège les demandeurs d'emploi
04:38 parce que c'est plus difficile de trouver un emploi.
04:40 C'est ce qu'on appelle la contracyclicité.
04:41 Ces deux réformes ont permis de changer la donne de l'assurance chômage.
04:44 Donc vous fermez la porte à cette politique ?
04:46 Non, parce que je pense que sur la contracyclicité,
04:48 la meilleure prise en compte de la conjoncture économique,
04:50 expliquer en quelques mots ça.
04:51 c'est prendre en compte l'état du marché de l'emploi
04:53 et dire que lorsque l'économie crée de l'emploi, on protège un peu moins.
04:56 Lorsque l'économie détruit de l'emploi, on protège beaucoup mieux.
04:58 On peut évidemment avoir quelque chose de plus graduel encore.
05:01 Ce que je veux dire, c'est que l'assurance chômage,
05:03 de 2009 à 2019, en moyenne, c'est 1,9 milliard de pertes chaque année,
05:07 1,9 milliard de déficits.
05:08 En 2021, c'est 2 milliards d'excédents.
05:11 Et en 2023, c'est 4 milliards d'excédents,
05:13 avec une trajectoire d'excédents pour l'assurance chômage,
05:15 ce qui est bon signe pour la solidité de notre système de protection.
05:18 Olivier Dussopt, la question brûlante de l'inflation sur l'eau carburant,
05:21 il est vrai que certaines enceintes ont déjà démarré
05:24 les opérations à prix coûtant.
05:26 D'ailleurs, sur un plein, c'est une économie d'à peu près 2 à 3 euros.
05:30 Il y a aussi l'indemnité carburant, qui ne va pas rapporter bien plus,
05:33 très sincèrement.
05:34 C'est un coup de pouce ou une aumône, aujourd'hui ?
05:35 Ah non, c'est un coup de pouce.
05:36 Et nous sommes le seul pays européen à avoir ce type de politique,
05:39 avec des chèques carburants, avec un bouclier énergie
05:42 pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
05:44 Aujourd'hui, un chèque carburant tel que le président de la République
05:47 l'a annoncé, mais avec cette politique que mène la Première ministre,
05:50 notamment auprès des distributeurs, pour faire en sorte
05:52 que les consommateurs soient les mieux protégés possible.
05:55 Deux euros ?
05:56 Mais nous sommes dans une logique de frein à l'inflation
06:00 et de frein à l'augmentation des prix.
06:02 Je le répète, on peut toujours considérer, toujours,
06:04 en la matière et surtout en matière de pouvoir d'achat.
06:06 On peut faire plus ?
06:07 Oui, ou que ce n'est pas assez.
06:08 C'est intéressant ce que vous dites.
06:09 Vous pouvez dire ce matin, Olivier Dussopt, qu'il n'y aura pas
06:11 de coup de pouce supplémentaire, quoi qu'il arrive,
06:14 même s'il y a une étincelle sociale.
06:16 Vous savez que ce n'est pas dans mon champ de compétences ministérielle.
06:18 Mais ce que je dis, c'est qu'on peut toujours considérer
06:21 soit qu'on peut faire plus, soit qu'on ne fait pas assez.
06:23 Ce que je dis, moi, c'est qu'aucun pays européen ne fait autant.
06:26 Et pour avoir été ministre du budget pendant presque trois ans,
06:28 je sais combien, lorsqu'on intervient sur le prix du carburant
06:31 et sur ces questions-là, c'est extrêmement coûteux
06:34 en matière de finances publiques, soit par perte de recettes,
06:37 soit par coût net.
06:38 Et donc, il faut qu'on soit à la fois protecteur,
06:41 c'est ce que nous sommes, les plus en Europe,
06:43 mais aussi raisonnable, parce que je le disais
06:45 quand j'étais ministre du budget, mais l'argent,
06:47 ce n'est pas magique, ça ne pousse pas sur les armes,
06:49 même pour l'État.
06:50 - Par exemple, comme le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire,
06:52 il a eu cette phrase, "Les Français ne s'appauvrissent pas".
06:55 La question, c'est, parfois, est-ce que, et je le dis,
06:58 est-ce que les ministres vivent sur la même planète que les Français ?
07:01 - Évidemment, oui, mais vous savez, on a un appareil statistique
07:04 qui est très performant et qui mesure qu'au cours des derniers mois,
07:08 des dernières années, nous avons résisté,
07:11 et résisté face à l'inflation, à tel point, la France en général.
07:14 - Quand vous voyez des gens qui font...
07:16 Parce que vous les connaissez dans votre région,
07:18 ceux qui font un arbitrage dans les courses sur le carburant.
07:22 - Ce que je veux dire, c'est que parfois, et c'est normal,
07:24 parce que d'abord, on parle de moyenne,
07:26 parfois, il y a des chiffres et des relevés statistiques
07:29 qui peuvent surprendre quand on les lit.
07:31 - Oui, mais l'avis, la vraie.
07:32 - Justement, au deuxième trimestre de l'année 2023,
07:35 pour la première fois depuis le début de la crise inflationniste,
07:37 pour la première fois depuis cette poussée d'inflation,
07:39 la progression des salaires en moyenne,
07:41 et je parle de manière très générale,
07:43 est plus importante que la progression des prises,
07:45 ce qui signifie du pouvoir d'achat.
07:46 Quand je dis ça, c'est...
07:48 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est...
07:49 - Mais vous savez que vous n'êtes pas audible quand vous dites ça ?
07:51 - Non, mais j'allais le dire avant vous.
07:52 - J'entends, vous lisez des statistiques, des chiffres têtu.
07:54 - J'allais le dire avant vous.
07:55 Quand je dis ça, je sais très bien que ceux qui nous entendent se disent
07:58 "Mais moi, quand je fais mes courses, ça coûte plus cher,
08:00 et j'ai l'impression d'être moins riche aujourd'hui qu'avant."
08:02 Et ça se respecte, parce que tout n'augmente pas de la même manière,
08:06 parce qu'en fonction de ce que vous achetez,
08:08 de la manière dont vous vivez, du revenu que vous avez,
08:10 vous n'avez pas la même composition de votre panier de course, de votre caddie.
08:13 Donc tout ça se respecte, mais je peux assurer que globalement,
08:16 parce que nous sommes sur des chiffres globaux,
08:18 la politique que nous menons est une politique protectrice.
08:21 Et ça n'empêche pas les difficultés que vous avez pointées.
08:23 - Mais si les prix... Alors, les prix continuent d'augmenter,
08:25 on entend bien que vous ne pouvez pas faire de gestes supplémentaires
08:27 eu égard à nos déficits, notre dette.
08:30 L'autre alternative, Olivier Dussopt, ce sont les salaires.
08:32 Le président de la République avait annoncé lors des rencontres de Saint-Denis
08:35 une conférence sociale sur les bas salaires,
08:37 sur les carrières et sur les branches sous le salaire minimum.
08:42 Est-ce que d'abord, elle est confirmée, vraiment, cette conférence ?
08:44 Est-ce qu'il y a une date fixe ?
08:46 - Nous allons la réunir, sous la présidence de la Première ministre,
08:48 que j'accompagnerai bien évidemment, le 16 octobre,
08:51 au Conseil économique et social environnemental.
08:53 - D'accord. Avec qui ?
08:54 - Nous avons commencé, j'ai commencé à échanger avec les partenaires sociaux.
08:57 La Première ministre l'a indiqué.
08:58 Nous allons les recevoir en réunion bilatérale
09:01 dans les jours qui viennent pour préparer cette réunion.
09:03 Et nous souhaitons qu'elles puissent être d'abord partagées,
09:05 parce que c'est important de parler de la même chose.
09:07 Partager des diagnostics sur l'évolution des salaires,
09:09 l'évolution du SMIC, sur les effets de la prime d'activité,
09:13 de ce qu'on appelle le tunnel d'exonération,
09:15 les allégements de l'inflation.
09:16 - Vous allez parler des branches qui sont encore à un niveau inférieur du SMIC ?
09:18 - On va parler des branches, on va parler des casses d'éducation.
09:19 - Oui, il y en a d'ailleurs au lieu du SOP.
09:20 - On va aussi parler du temps partiel subi,
09:22 parce que c'est aussi un facteur de pauvreté.
09:23 Les branches, et c'est important de le souligner,
09:25 - Vous en avez une centaine ?
09:26 - Plus. En fait, on a un mécanisme en France
09:30 qui fait que lorsqu'il y a beaucoup d'inflation,
09:32 le SMIC n'est pas revalorisé que le 1er janvier,
09:34 mais il est revalorisé de manière plus régulière, plus rapide.
09:36 La dernière fois que nous avons revalorisé le SMIC,
09:39 d'un peu plus de 2%, c'est le 1er mai.
09:42 Le 1er mai, le fait d'avoir augmenté le SMIC
09:44 fait que certaines branches professionnelles
09:46 ont vu leur niveau de rémunération les plus bas
09:49 passer sous le SMIC.
09:50 Alors je précise que personne n'est payé sous le SMIC,
09:52 parce que lorsque votre niveau conventionnel est sous le SMIC,
09:55 vous êtes payé le SMIC.
09:56 Mais la conséquence, c'est que vous avez tout un début de carrière
09:58 sans perspective salariale, avec des carrières très plates,
10:00 très écrasées.
10:02 Les branches négocient.
10:04 Nous avions 145 branches, qui n'étaient pas conformes au 1er,
10:07 mais aujourd'hui nous en avons 60.
10:09 60 vendredis derniers pour être très précis.
10:11 - Comment faire mieux ? La CFDT, par exemple,
10:12 a appelé le gouvernement à supprimer les exonérations
10:14 de cotisations sociales aux entreprises
10:16 qui ne jouent pas le jeu de la revalorisation salariale.
10:19 Est-ce que c'est un bon moyen de pression ?
10:21 - C'est un débat que nous avons depuis longtemps avec la CFDT,
10:23 qui porte cette proposition depuis plusieurs années.
10:25 - Et alors ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
10:26 - Il y a deux problèmes, et que j'ai partagé avec Mme Léon,
10:28 la secrétaire générale de la CFDT.
10:30 Premier problème, on parle de niveau conventionnel,
10:33 c'est-à-dire qu'on parle du niveau de rémunération
10:35 tel que fixé dans les conventions collectives.
10:37 Lorsque vous êtes patron de votre entreprise...
10:39 - Ça ne vous dérange pas au début d'intervenir,
10:41 et là, quand on vous demande l'interventionnisme pour...
10:44 - Laissez-moi aller au bout, parce que vous allez voir
10:46 que je dis des choses qui ne sont pas loin de cela.
10:48 Quand vous êtes salarié dans une entreprise
10:51 et que vous appartenez à une convention collective
10:53 où les salaires sont bas, rien n'interdit votre employeur
10:55 de vous payer plus.
10:56 Si nous disons que nous supprimons les exonérations
10:59 pour tout ou partie aux entreprises de telle ou telle branche,
11:01 parce que la branche est une convention collective
11:03 qui n'est pas au niveau, ça veut dire qu'on va sanctionner
11:05 des entreprises qui, elles, jouent le jeu dans leur entreprise.
11:07 - Vous ne voulez pas aller sur cette voie-là.
11:09 - Et après, techniquement, c'est très compliqué
11:11 de regarder entreprise par entreprise qui respecte le cadre ou pas.
11:13 - Donc vous dites non à la CFDT.
11:14 - Non, mais je pense qu'on peut pousser les choses plus avant.
11:16 - Entre la carotte et le bâton.
11:19 - Vous savez, on a déjà pris une disposition en 2022.
11:21 Ça paraît loin, 2022, mais ça ne fait qu'un an.
11:23 En juillet 2022.
11:25 Jusqu'en juillet 2022, quand une convention collective
11:27 avait un niveau de rémunération trop bas,
11:29 la branche avait 90 jours pour ouvrir la négociation.
11:32 On l'a ramenée à 45 jours.
11:34 Ça explique aussi pourquoi, entre le 1er mai et aujourd'hui,
11:37 nous sommes passés de 145 à 60 branches non conformes.
11:39 Il en reste 60 non conformes.
11:41 Il n'empêche qu'il y en a 85 qui ont fait le boulot.
11:43 - Donc incitation plutôt qu'obligation.
11:45 - Il faut qu'on regarde avec les partenaires sociaux
11:47 quels sont les points de sortie possibles de cette conférence sociale.
11:49 - Vous le ferez lors de cette conférence sociale.
11:51 Vous nous annoncez qu'elle se tiendra le 16 octobre.
11:53 Votre texte à venir, Olivier Dussopt,
11:55 et à vrai dire, là encore, je ne sais pas s'il y a une date
11:57 où c'est peut-être à la cinglinglin sur le projet de loi immigration.
12:00 Est-ce qu'on peut dire vraiment que ce texte va arriver au Parlement ?
12:03 - Il a été examiné par la Commission des lois du Sénat au printemps dernier.
12:07 Et aujourd'hui, il est prévu à l'ordre du jour du Sénat,
12:10 c'est la volonté du gouvernement, au début du mois de novembre.
12:12 - Le 6 novembre, c'est bien ça ?
12:14 - C'est le 6, mais vous savez, le Sénat vient juste de se renouveler.
12:17 Je crois que l'ordre du jour précis doit être arrêté dans les jours qui viennent.
12:20 - Est-ce que vous pouvez, Monsieur le Ministre, nous répondre clairement aussi
12:23 sur le fameux article autour de la régularisation des sans-papiers dans les métiers dits en tension ?
12:27 Est-ce qu'il sera bien dans le texte ?
12:29 - Il est dans le texte que la Commission des lois a adopté.
12:31 - Il le restera ?
12:32 - Ce sont les sénateurs qui vont décider.
12:34 - Vous voulez qu'il reste ?
12:35 - Moi, je pense que la réforme que nous menons gagne à être équilibrée.
12:38 - Mais le Président, il semble, Olivier Dussopt, avoir reculé.
12:41 Il a dit les métiers sous tension, il faut quand même essayer de faire
12:43 que ce soit nos compatriotes qui y aillent.
12:45 - Donc avant, les travailleurs sont passés.
12:47 - Mais c'est ce que nous faisons, et avec raison.
12:49 Vous savez, depuis l'année dernière, là aussi, depuis octobre 2022,
12:53 j'ai par exemple demandé à Pôle emploi, agence par agence,
12:56 de regarder dans les listes de demandeurs d'emploi
12:59 qui, par son parcours, par son diplôme, par son expérience,
13:02 peut avoir une compétence, un lien avec les métiers qui sont les plus en tension.
13:06 De convoquer tous les demandeurs d'emploi concernés...
13:08 - Vous savez comment ça s'appelle ? La priorité nationale.
13:11 - Non, ça ne s'appelle pas la priorité nationale, puisque figurez-vous...
13:13 - Vous donnez priorité aux Français.
13:14 - Mais figurez-vous que chez Pôle emploi,
13:16 il suffit d'être en situation régulière sur le territoire.
13:18 - Pourquoi vous avez peur de ce mot, priorité ?
13:20 C'est ce qu'a dit le président de la République.
13:22 - Pardon, mais le président de la République n'a pas parlé de priorité nationale.
13:25 - Quand vous voulez, d'abord, confier des métiers à nos compatriotes...
13:29 - Le président de la République a dit, et à juste titre,
13:31 qu'avant de faire venir des personnes de pays non européens,
13:33 parce qu'on parle toujours d'immigration extra communautaire,
13:37 il faut s'assurer que toutes les personnes en situation régulière sur le territoire
13:41 aient accès à l'emploi.
13:42 - Priorité aux Français.
13:43 - Priorité aux Français et aux ressortissants étrangers présents sur notre territoire.
13:45 - Il n'a pas dit autre chose, mais donc aux Français.
13:47 - Quand vous dites priorité aux Français...
13:48 - National.
13:49 - Non, priorité à ceux qui vivent sur notre territoire.
13:50 - Bien. Je voudrais qu'on conclue notre interview par cette séquence.
13:54 Peut-être que vous allez découvrir le ministre,
13:56 le porte-parole du gouvernement qui se mue en journaliste.
13:59 Regardez et écoutez.
14:01 - OK, Charlotte, on va se mettre là, mal, pour ne pas se faire écraser.
14:04 - Moi, c'est une très, très bonne idée.
14:06 - Parce qu'aujourd'hui, il n'y en a pas.
14:07 - Est-ce que vous avez le sentiment que les politiques écoutent assez les Français ?
14:09 - Pas vraiment.
14:10 - On a l'impression que les politiques sont très loin des préoccupations très concrètes.
14:14 Est-ce que vous savez ce que c'est que le renouveau démocratique ?
14:16 - Je ne sais pas, Olivier Dussopt, s'il est mieux en journaliste ou en porte-parole.
14:20 - C'est vous qui êtes journaliste. Moi, je ne suis pas.
14:23 - Apparemment, il se met dans la peau d'un journaliste.
14:25 - Je ne sais pas évaluer.
14:26 - Vous avez vraiment besoin d'une application pour savoir ce que pensent les Français ?
14:29 - Je pense que tous les moyens de communication sont bons.
14:31 - Il y a peut-être parfois trop de communication qui tue la communication.
14:34 - Mais quand on communique moins, vous nous le reprochez aussi.
14:36 - Je pense que tous les moyens de communication sont bons
14:38 et qu'à chaque fois qu'on peut avoir un canal qui permet l'expression, c'est une bonne chose.
14:41 - Merci d'être venu vous exprimer ce matin sur nos antennes CNews et Europe 1.
14:45 C'était votre grande interview. Merci et à bientôt.
14:47 - À très bientôt.
14:48 (Générique)

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