Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Sébastien Menard et Loïc Guérin, avocat pénaliste
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-10-05##
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 J'ai l'impression qu'on se trouve dans une série à Chicago.
00:06 Il y a une escalade qui se fait au niveau des fusillades, au niveau de la violence.
00:09 On a peur.
00:10 Des points de deal quotidien du début de la journée, là où les étudiants rentrent en cours jusqu'à la fin de la journée.
00:14 On n'est plus en sécurité.
00:15 Vous avez des règlements de compte avec des étudiants au milieu.
00:17 On va t'en mettre vers la fin pour se sentir mieux.
00:19 Ce sont des jeunes qui maîtrisent moins bien leurs armes.
00:21 Des gamins de 14-15 ans qui se retrouvent auteurs et parfois victimes.
00:24 Il est hors de question que le service public plie face à ces dealers.
00:27 Prendre la décision de mettre les cours en distanciel pour une semaine, c'est une solution uniquement temporaire.
00:32 Évidemment que c'est un avait d'échec parce qu'on se plie aux dealers.
00:35 Dans nos rues à Marseille, c'est la guerre.
00:37 Et donc en France, la hausse des affrontements associés au trafic de drogue qui implique les mineurs est alarmant.
00:42 Visiblement, un sondage CSA pour CNews révèle que 62% des citoyens français sont en faveur de la fin de l'excuse de minorité pour les affaires liées au trafic de stupéfiants.
00:52 Et même les plus jeunes, c'est-à-dire les 18-24 ans, ceux le sont majoritairement favorable à 62%.
00:57 Les sondés qui ont 65 ans ou plus, eux, sont plus divisés sur la question.
01:01 Seulement 56% y sont favorables.
01:04 53% des sondés proches de la gauche souhaitent aussi que l'excuse de minorité dans les affaires liées au stup soit supprimée.
01:10 Seuls les sondés proches de LFI sont plus partagés sur cette question.
01:13 Enfin, sur 400 interpellations menées à Nice dans la lutte contre le narcotrafic,
01:17 46% des suspects étaient des mineurs, parmi lesquels 60% de migrants mineurs n'ont accompagné.
01:23 Alors, est-ce que pour vous, il faut supprimer l'excuse de minorité dans les affaires de stupéfiants ?
01:27 Pour le moment, vous dites oui à 86%.
01:30 Venez témoigner au 0826 300 300.
01:33 Et notre amitié, Loïc Guérin est avec nous, avocat pénaliste.
01:36 Bonsoir, rebonsoir Loïc Guérin.
01:38 Philippe Bilger, cette excuse de minorité, oui, non, dans quel cas ?
01:42 Alors moi, ça fait longtemps, mais ça n'est pas un argument décisif.
01:47 Quoique ?
01:49 Que je pense que l'excuse de minorité aurait dû être supprimée pour les mineurs de 16 à 18 ans.
01:56 Dans ma carrière d'avocat général, je n'ai connu qu'une affaire où l'excuse de minorité n'a pas été retenue.
02:04 Ça n'est pas non plus un argument.
02:06 Ce que je crois tout de même, c'est qu'entre 16 et 18 ans, aujourd'hui, et bien au-delà des affaires de drogue, vous le comprenez,
02:14 la minorité d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle qui a présidé à l'humanisme éducatif de l'ordonnance de 1945.
02:26 Donc je serais tout à fait partisan de supprimer l'excuse de minorité bien au-delà des trafics de drogue.
02:34 - François, les mineurs sont plus matures aujourd'hui ?
02:37 - Je ne sais pas. Je ne peux pas dire ça. Je ne suis pas sociologue. Je ne sais pas si les mineurs sont plus matures.
02:43 En tout cas, ils sont plus au vert que nous l'étions, en tout cas, nous à leur âge, et vous aussi.
02:47 Après, l'excuse de minorité, c'est pour faire quoi ?
02:51 C'est-à-dire que si vous enlevez la minorité, vous punissez comment ?
02:56 Vous punissez avec des peines de prison.
02:58 Mon problème n'est pas l'excuse ou pas l'excuse, c'est qu'est-ce que vous faites dans la punition ?
03:03 La prison, nous le savons tous, est un facteur aggravant de délinquance.
03:06 Quand vous allez en prison à 16 ans, forcément vous allez vous sentir encore plus dur que vous n'êtes rentré.
03:12 Quels sont les moyens alternatifs ? Encadrement militaire, etc.
03:16 Donc j'ai toujours un problème avec ces idées de suppression.
03:19 Évidemment que ça fait plaisir à l'opinion, mais est-ce que c'est véritablement efficace ? Je ne suis pas sûr.
03:24 - Sébastien Minard ?
03:25 - Alors, efficace, je ne sais pas.
03:27 Moi, encore une fois, je suis d'accord avec François sur l'approche philosophique des choses.
03:31 Mais j'écoute aussi ce que dit Philippe Bidjerre.
03:33 Quand on regarde aujourd'hui ce qui se passe en matière de pit pocket dans le métro,
03:38 on arrête des gamins, ils sont relâchés trois heures après, les parents ne viennent pas les chercher.
03:43 - Ils ont 14 ans ? C'est à quel âge vivent ceux-là ?
03:45 - Je suis d'accord.
03:47 Mais on a cette problématique-là.
03:49 On a le problème effectivement des chouchous dans les cités.
03:52 Moi, j'avais été candidat il y a quelques années, dans une circonscription très compliquée de la Seine-Saint-Denis,
03:57 c'était la plaque tournante de la drogue en Europe, Saint-Ouen.
04:00 Voilà de quoi on parle.
04:02 - Il y a même un livre qui a été écrit dessus par des journalistes du Paris.
04:04 - Et qu'on comprend aussi que quand on est, je dirais, un militant candidat,
04:11 on se rend compte en distribuant ses tracts, en collant ses affiches,
04:13 qu'on a un certain nombre de jeunes gamins qui n'ont rien à faire dans la rue.
04:17 On les appelle les chouchous.
04:18 Bon, sauf qu'on ne peut pas faire grand-chose en fait.
04:21 On ne peut pas faire grand-chose parce qu'aujourd'hui, ils sont pénalement irresponsables.
04:24 Donc il y a ça, vous avez aussi tous les cambriolages.
04:26 Les gens, la plupart du temps, qui sont cambriolés, quand vous faites venir la police judiciaire,
04:31 elles disent, quand elles se déplacent, elles vous disent "Ah bah là c'est un enfant qui est passé,
04:34 ou un jeune qui est passé".
04:35 C'est compliqué.
04:36 Mais maintenant j'entends aussi ce que dit Françoise.
04:38 Voilà, on est quand même un pays éclairé, on est un pays civilisé, on est un pays démocratique.
04:45 - A quel âge tu considères que tu le descends ? C'est toujours une question au procureur.
04:49 - À quel âge ? À 16 ans ?
04:51 - Moi je dirais à 7 ans.
04:52 - Mais là, sans être sociologue, Philippe Bilger a raison,
04:55 la société a changé, vous m'avez entendu plusieurs fois sur cette antenne le dire.
04:59 Elle est de plus en plus violente, on est de plus en plus permissif,
05:03 et malheureusement, on est quand même obligé à un moment d'adapter les règles à ce que devient notre société.
05:08 - Loïc Guérin, vous avez un panel de propositions.
05:13 D'abord, que dit la loi ? C'est intéressant pour ceux qui ne la connaissent pas,
05:17 de rappeler justement la loi concernant ces mineurs.
05:21 - Oui, on fera une synthèse qui ne sera nécessairement pas parfaite,
05:24 parce que la justice des mineurs, qui en plus est réformée de fond en comble,
05:28 est assez complexe, puisqu'elle est l'objet, comme malheureusement le Code pénal en général,
05:32 de modifications successives, parfois contradictoires, qui rend la chose parfois un peu illusible.
05:36 Elle vient surtout d'être codifiée récemment, mais en étant simple,
05:39 il y a trois âges, il y a moins de 13 ans, 13-16, 16-18.
05:44 Ça voudrait toujours cette tranche-là, avec en dessous de 13, pas de responsabilité pénale,
05:50 pas de majorité pénale jusqu'à 18, évidemment, donc entre 13 et 18.
05:54 Entre 13 et 16, il y a un traitement un peu plus dur, il y a une responsabilité pénale,
05:58 il peut y avoir des peines d'emprisonnement, évidemment.
06:01 Et entre 16 et 18, un traitement encore un petit peu plus dur, c'est du progressif.
06:06 Pour le coup, ça a été assez bien pensé, plus on vieillit, plus on est mature,
06:10 plus les sanctions peuvent être étendues, et la procédure s'approche de celle des majeurs.
06:14 Sur l'excuse de minorité, qu'on soit clair, ça ne veut pas dire une immunité.
06:19 Ça veut dire que les peines prévues par les textes sont moitié moins que celles qui sont prévues pour les majeurs.
06:25 C'est tout.
06:26 Elle peut en plus écarter cette excuse de minorité entre 16 et 18 ans,
06:30 donc pour les mineurs les plus âgés, dans un certain nombre de circonstances,
06:35 et c'est apprécié au cas par cas.
06:37 Ce qui me fait dire qu'en réalité, venir suggérer qu'on puisse comme ça l'écarter définitivement,
06:41 j'y suis très largement défavorable pour plein de raisons.
06:44 D'abord, chaque histoire est différente,
06:46 et le texte permet justement de l'écarter dans un certain nombre d'hypothèses,
06:49 vérifiées au cas par cas, selon les dossiers, entre 16 et 18 ans.
06:54 Donc ça glisse déjà un peu.
06:56 Et enfin, sur la violence à laquelle on doit répondre, évidemment,
07:00 et je suis d'accord là-dessus avec Wieser, évidemment,
07:03 sur la maturité accrue des mineurs entre 16 et 18 ans en particulier, c'est vrai.
07:08 Est-ce que pour autant, une réponse pénale encore plus dure, encore plus proche de celle des majeurs, est adaptée ?
07:13 Un, les textes internationaux et le droit français,
07:17 mais aussi les textes internationaux qui nous obligent,
07:19 et le Conseil constitutionnel nous rappellent quand même qu'un majeur et un mineur doivent impérativement être traités différemment.
07:24 Petit rappel, je le redis.
07:26 Deux, est-ce qu'en termes de philosophie c'est une bonne idée ?
07:29 J'en doute, et l'exemple américain vient nous rappeler que ça ne marche pas trop non plus.
07:33 - Philippe Bulger, quand on revient sur le meurtre de Chyna,
07:37 l'adolescente de 15 ans brûlée vive par son ex-copain,
07:41 forcément l'émotion passe au-dessus du droit.
07:46 - Bien sûr, non mais ce que vient de dire Loïc Guérin
07:51 montre qu'il est aussi doué quand il est invité qu'en temps chroniqueur.
07:55 Mais plus sérieusement, là où évidemment je suis plus radical que lui entre 16 et 18 ans,
08:04 c'est que je n'ai jamais constaté, en dehors de l'exception de l'affaire Fofana,
08:10 je n'ai jamais vu une excuse de minorité rejetée par des jurés
08:15 ou éventuellement par des juges de correctionnel.
08:19 Moi je crois qu'il faut accepter l'idée qu'il y a une minorité
08:25 qui aujourd'hui ne permet plus de s'abandonner au confort de l'éducatif.
08:31 Et qu'en réalité elle oblige presque à considérer que le répressif c'est un porgrès.
08:38 Et en ce sens-là j'étais tout à fait partisan même de l'extrémité proposée par Nicolas Sarkozy
08:45 qui souhaitait qu'on leur applique la règle ordinaire des tribunaux correctionnels entre 16 et 18 ans.
08:53 - Françoise, je ne suis pas du tout d'accord bien sûr.
08:56 Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Monsieur Guérin, Loïc Guérin,
09:01 parce que ça me touche beaucoup sur ce qui fonde quand même la caractéristique de la justice française,
09:08 c'est que la peine elle est appliquée personne par personne, on n'est pas dans une globalisation.
09:13 Toutes les histoires sont différentes.
09:15 Moi je ne crois pas qu'un gamin qui vole et qui a 16 ans et qui vend des tours Eiffel à la sauvette,
09:22 c'est la même chose qu'un gamin même qui...
09:25 Un gamin qui fait le chouf mérite des peines dures en correctionnel.
09:31 Celui qui deal c'est autre chose.
09:33 Mais vous comprenez, si vous commencez à rentrer dans la globalité, ça me gêne profondément.
09:36 Ça ne veut pas dire que c'est du laxisme, ça veut dire que je pense que le remède ne soigne pas le mal
09:41 et qu'en plus il doit l'aggraver.
09:43 - Mais Sébastien Ménard, est-ce que ça ne pose pas une question,
09:45 sachant qu'on peut mettre des choufs ou des dealers qui sont là,
09:48 vous le disiez pour les pickpockets, deux heures après et qui peuvent recommencer,
09:51 est-ce que finalement on ne dit pas aux honnêtes citoyens "nous sommes totalement désarmés, débrouillez-vous" ?
09:56 - On ne peut pas le dire, mais c'est exactement, ça veut dire la même chose,
10:00 c'est exactement ce qui se passe.
10:01 - On peut le dire et avec qui parlons-vrai.
10:03 - C'est que la réalité sur le terrain...
10:06 Oui mais encore une fois, moi j'ai toujours cette position très compliquée
10:10 d'être en même temps d'accord avec l'un et d'être en même temps d'accord avec l'autre.
10:13 Ce qui est encore le cas aujourd'hui.
10:14 - C'est le "en même temps".
10:15 - Voilà, c'est encore le cas aujourd'hui.
10:16 Mais il faut aussi quelque part se dire que nos concitoyennes et nos concitoyens n'en peuvent plus,
10:21 n'en peuvent plus quelque part de voir des politiques et des politiques publiques
10:25 qui sont inadaptées à la réalité de ce qui se passe dans la quotidienneté,
10:29 dans la quotidienneté des Françaises et des Français.
10:32 C'est toute la difficulté, c'est toute la difficulté.
10:34 Faut-il américaniser notre système ? Evidemment pas.
10:37 Faut-il peut-être granulariser encore un petit peu plus le système judiciaire
10:44 et la réponse judiciaire ? Peut-être, probablement.
10:47 - Oui, c'est ce que je voulais demander à Françoise.
10:48 Est-ce que la réponse est proportionnée pour des enfants de 13 ans ?
10:52 C'est ça le truc.
10:53 Est-ce qu'il ne faut pas apporter peut-être autre chose ?
10:55 - Pour moi c'est la proportion.
10:57 Et vous savez à quel point je suis fervent de soutien de Ségolène Royal de 2007.
11:01 Et je trouve que son encadrement militaire, c'était vraiment quelque chose de formidable.
11:05 - C'est une bonne idée.
11:06 - C'est une super idée qu'on aurait dû mettre en place.
11:08 Je pense que la prison fabrique des armées de délinquants encore plus dures.
11:13 Et en plus de ça, avec le risque maintenant,
11:16 le risque nouveau que je vois, c'est pas la violence,
11:18 il y en a toujours eu, les bousons noirs qui se foutaient sur la figure dans les cités.
11:22 Ce que je vois c'est l'indoctrinement religieux.
11:25 Moi c'est ce que je vois.
11:27 La prison peut aussi fabriquer des armées d'islamistes.
11:31 - Je rebondis sur ce que vous dites, Philippe Bébidjère.
11:35 Pourquoi à ce moment-là, quand vous parlez d'armée pour ces jeunes-là,
11:37 c'est pas populaire en fait ?
11:39 - Ah bon ? Vous croyez qu'il n'est pas populaire ?
11:42 - Je suis persuadée que ça n'est pas populaire.
11:44 - Les gens plaignaient de citer cette mesure de Ségolène.
11:46 - Ils l'aimaient.
11:48 Je crois que cette mesure...
11:50 Oui, parce qu'ils aimaient qu'à gauche,
11:52 il y ait une vision volontariste et rigoureuse de la société.
11:57 - Regardez quand on parle du essai nu obligatoire,
12:00 tout le monde dit "surtout pas", alors que c'est quand même un mini...
12:03 - Mais parce que les gens auraient aimé, je pense,
12:05 le rétablissement du service national vraiment dans son entité.
12:09 - Pardon, je vous égrasse.
12:11 Là où je ne suis pas d'accord avec Françoise,
12:13 je crois qu'il y a une forme de poncif
12:16 qui consiste à déclarer que la prison est criminogène,
12:20 je ne le crois pas une seconde.
12:22 - Toutes les études le montrent, c'est pas un poncif.
12:24 - Non, non, je ne crois pas, Françoise.
12:26 - Loïc Guérin, on dit "la prison est criminogène",
12:29 mais si on ne sanctionne pas les gens,
12:31 ils se disent "c'est un blanc-seing".
12:33 Quelle est la solution ?
12:34 - On les sanctionne quand même,
12:36 ils ont des très bons intérêts généraux.
12:38 - Ça va drôlement vous faire peur,
12:40 vous faire peur que vous gagniez 300 balles par jour
12:42 en se volant dans de la drogue.
12:44 - Je ne suis pas d'accord avec vous, Philippe.
12:46 - Attendant.
12:47 - Une petite suggestion simplement,
12:49 je suis désolé, à distance c'est toujours moins facile.
12:52 - Oui, allez-y, Luc.
12:53 - Une petite suggestion qu'en général,
12:56 on pourrait peut-être au moins mettre sur la table de la réflexion.
12:59 Plutôt que d'envoyer des gens en détention,
13:01 qui coûtent cher à l'État,
13:02 qui effectivement, là pour le coup,
13:03 je suis assez d'accord avec vous,
13:05 est plutôt criminogène malgré tout.
13:07 Et qui de toute façon n'est pas faite
13:09 pour amener les gens dans le droit chemin
13:11 aussi bien qu'on aimerait,
13:12 vu les moyens en plus dont on dispose.
13:14 Une solution consiste,
13:15 et en l'occurrence le droit le permet,
13:17 à aller chercher aussi la responsabilité civile des parents.
13:20 Alors j'entends que ce n'est pas simple,
13:22 que dans certains cas les parents sont débordés,
13:24 j'entends tout ça.
13:25 Mais en affinant évidemment,
13:26 pas brut de décoffrage tel quel,
13:28 mais la responsabilité civile en faisant réparer,
13:31 quand c'est réparable évidemment,
13:33 ou en sanctionnant sur un plan pécuniaire,
13:35 pourrait dans certains cas,
13:36 et je parle des délinquances les plus légères,
13:38 celles qui sont le plus en amont en fait,
13:40 attraper peut-être des parents,
13:42 les ramener dans le droit chemin,
13:44 et s'ils ont besoin d'aide,
13:45 les assister aussi.
13:46 Mais c'est déjà le cas.
13:47 Mais le principe de réparation
13:49 de ce qui a été cassé par les parents existe déjà.
13:51 Je ne comprends pas pourquoi
13:52 vous en faites une nouveauté,
13:53 en quoi c'est nouveau ?
13:54 Je ne fais pas du tout de nouveauté,
13:55 je n'ai pas dit que c'est une nouveauté.
13:56 Parce que ça existe déjà,
13:57 vraiment vous avez les parents
13:58 qui payent pour ce que les enfants ont cassé
14:00 dans les manifs, etc.
14:01 Bien sûr, ça existe ça.
14:03 C'est ce que je viens de dire.
14:05 J'ai dit ça existe.
14:06 Malheureusement, on devrait peut-être
14:08 le développer un peu plus,
14:10 un peu moins réticent à le mettre en application,
14:12 beaucoup plus systématiquement.
14:14 0826 300 300,
14:16 un commentaire de Jean-Noël de Villeneuve-Loubet.
14:19 De Villeneuve-Loubet ?
14:20 Oui.
14:21 J'ai dit quoi ?
14:22 Jean-Noël Villeneuve-Loubet.
14:23 C'est un joli nom en même temps.
14:24 C'était un joli nom,
14:25 Jean-Noël Villeneuve-Loubet.
14:26 Marie de Villeneuve-Loubet.
14:27 Jean-Noël Villeneuve-Loubet,
14:28 très très belle ville.
14:29 On est en vacances.
14:30 On arrive, ne bougez pas, on arrive.
14:33 Vous n'allez pas le déçu.
14:34 Il fait bon vivre.
14:35 J'ai écouté avec attention
14:36 tous ces propos par rapport à tout ce qui se passe
14:38 par rapport à ces mineurs délinquants.
14:40 Il y en a plusieurs.
14:41 Il y a des délinquants par rapport à ce qu'on appelle les chouffes,
14:43 ceux qui regardent par rapport à la drogue,
14:45 qui vendent par rapport à la drogue,
14:46 qui sont dans des gangs
14:48 et qui servent à cette économie souterraine.
14:50 Là, c'est vrai que c'est compliqué à les prendre.
14:53 Mais quand on les a
14:54 et quand on peut remonter à la source
14:56 et les parents,
14:57 et là je suis d'accord,
14:58 il faut récupérer les parents
14:59 et il faut taper au portefeuille
15:01 durement pour qu'il y ait rembourse,
15:03 qui paye par rapport à tous ces actes délicieux qui se passent.
15:06 Parce que si on ne tape pas à la poche,
15:10 à la base, à la source,
15:12 pour récupérer un peu d'argent,
15:13 par rapport à tout ce qui se passe au cambriolage,
15:15 aux agressions,
15:17 même pas des meurtres,
15:18 c'est autre chose.
15:19 Ces mineurs-là,
15:20 d'abord, est-ce qu'ils sont mineurs ?
15:21 Ça c'est autre chose.
15:22 Et ensuite, quand ils vont en prison,
15:24 il y a d'autres prisons dans le monde
15:26 où, croyez-moi,
15:27 ce n'est pas les prisons françaises
15:28 ou dans les prisons françaises,
15:30 c'est les bisonours.
15:31 C'est-à-dire que certains,
15:32 ils préparent être en prison l'hiver,
15:33 peut-être dehors,
15:34 ils sont mieux logés,
15:35 mieux nourris,
15:36 avec un accueil suffisant,
15:37 même s'il y a des prisons très très sales.
15:39 Et ça, je le confirme.
15:41 - On va laisser.
15:42 - Laissez-moi 30 secondes pour terminer.
15:44 - Allez-y.
15:45 - Sinon, je ne peux pas terminer,
15:46 ce n'est pas évident.
15:47 Je parle vite pour en passer un petit peu.
15:49 Ce n'est pas mon rôle.
15:51 Mais ce que je veux dire par là,
15:52 c'est que les Français,
15:54 on tape sur le cochon payeur,
15:56 le solvable,
15:57 lui, il n'a droit à rien.
15:58 Dès qu'il y a une petite arc-arctade,
16:00 il paye au centuple.
16:01 S'il a fait une petite bêtise,
16:03 l'excès de vitesse,
16:04 sa contrevention, autre chose,
16:05 il la paye au centuple.
16:06 Et par contre,
16:07 tout cet élinquent,
16:10 mais alors, c'est délinquent,
16:11 le mot est sain.
16:12 Par contre, comme disent les Anglais,
16:14 c'est free of charge.
16:15 C'est-à-dire qu'ils n'ont rien,
16:17 ou presque rien,
16:18 et ils rigolent,
16:19 et pas la cerise sur le gâteau,
16:20 sur le poum comme on veut.
16:21 Et c'est 30 secondes.
16:22 - Non, on laisse passer.
16:23 - On n'a pas le droit de faire.
16:24 - Non, on laisse passer.
16:25 - 30 secondes.
16:26 - Non, mais Jean-Noël,
16:27 on les a plus,
16:28 il faut juste qu'on puisse répondre.
16:29 - 30 secondes.
16:30 - Non, non, mais Jean-Noël,
16:31 pour moi, la privation de liberté,
16:34 la privation de...
16:35 Oui, la privation de liberté,
16:36 la détention,
16:37 c'est toujours un échec.
16:38 C'est un échec pour la société.
16:40 C'est un drame pour celui qui l'a subi.
16:42 On ne peut pas raconter
16:43 qu'on joue à la console,
16:44 qu'on a tous des téléphones portables,
16:46 etc.
16:47 C'est pas vrai.
16:48 Ce n'est pas vrai.
16:49 La prison, c'est pas ça.
16:50 Il peut y avoir quelques exceptions,
16:51 mais ce n'est pas ça,
16:52 et ce n'est définitivement pas ça,
16:54 et certainement pas ça
16:55 pour tous les jeunes
16:56 qui, des quartiers ou d'ailleurs,
16:57 sont incarcérés à la Beaumet ou ailleurs.
16:59 Voilà, c'est pas vrai.
17:00 - Allez les amis, on est très en retard.
17:01 Restez avec nous, Jean-Noël, bien sûr.
17:03 Merci en tout cas d'avoir...
17:04 - Pour le quiz de l'actu.
17:05 - Oui, oui, pour le quiz de l'actu.
17:07 On va remercier forcément...
17:09 - Loïc Guérin.
17:10 - Loïc Guérin, pénaliste, avocat pénaliste.
17:12 Et on revient dans un instant
17:13 pour jouer, pour se détendre un peu.
17:14 Allez, à tout de suite.
17:15 un peu. Allez, à tout de suite !