• l’année dernière
"CAMBODGE, L'AVOCAT DU DIABLE" / Après avoir décidé de défendre Milosevich et Tarek Aziz, l’avocat parisien Jacques Vergès vole au secours de ses anciens camarades khmer rouges. La légende jamais vérifiée mais largement entretenue par l’avocat lui-même, veut qu’il ait séjourné au Cambodge de 1970 à 1978, une zone d’ombre dans la vie de Jacques Vergès qui correspond à une des périodes les plus sanglantes de l’histoire du pays, celle de l’avènement du régime khmer rouge.
Dans quelques mois, les dirigeants encore en vie du régime sanguinaire de Pol pot (1 million 700 000 morts) devront répondre de leurs actes devant un tribunal international à Phnom Phen, la capitale du Cambodge.
A la mi-janvier, Jacques verges s’est donc rendu au Cambodge dans le plus grand secret pour rencontrer son ami Khieu Samphan, l’ancien président de 1976 à 1979 du Kampouchéa Démocratique et préparer sa défense. Khieu Samphan vit reclus dans la région de Païlin, ancien fief khmer rouge sur la frontière thaïlandaise. C’est là que Jacques Vergès est resté pendant 4 jours.
C’est Khieu Samphan qui a appelé Jacques Vergès pour le défendre, ils s’étaient rencontrés la première fois à Paris dans les années 50. Alors étudiants et membres du parti communiste français, les deux hommes s’étaient liés d’amitié. Depuis les deux hommes sont restés fidèles à leurs convictions, peu de regrets et un ennemi commun, l’Amérique…

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Transcription
00:00 Je les enchaînais, je les cagoulais, je les mettais dans les camions.
00:06 30 ou 40 personnes par camion.
00:08 Je ne savais jamais où on allait les emmener.
00:11 Il y avait 8 ou 9 personnes pour exécuter les prisonniers.
00:18 Ils nous attendaient sur place et comme ils n'étaient pas nombreux, on leur donnait un coup de main.
00:25 30 ans après, ils vont devoir répondre de leur crime.
00:28 C'est au Cambodge, dans le box des accusés, les anciens dirigeants Khmer Rouge.
00:32 Ils sont coupables d'avoir organisé ou couvert un génocide parmi les plus meurtriers de l'histoire.
00:38 Bilan, 2 millions de morts.
00:40 Match Magazine a rencontré l'un des principaux dirigeants du régime de Pol Pot, Kieu San Pan.
00:46 Pour la première fois, l'ancien président du Kampuchea démocratique a accepté d'être filmé chez lui.
00:53 Dans quelques mois, il sera devant un tribunal pour s'expliquer sur le rôle qu'il a joué dans le génocide.
00:59 Lors du procès, il sera défendu par son ami, l'avocat du diable, Jacques Vergès, ancien défenseur du nazi Klaus Barbie.
01:07 Nous avons suivi Vergès dans ce voyage retour au Cambodge,
01:11 où les rumeurs disent qu'il y a passé clandestinement quelques années à l'époque des Khmer Rouge.
01:16 Il revient pour aider Kieu San Pan, son vieux camarade de la Sorbonne.
01:21 Les deux hommes sont restés fidèles à leur conviction.
01:24 Pas de regrets et une haine commune, celle de l'Amérique.
01:28 Un reportage de Grégoire Degnaud et Cyril Payen.
01:31 Aéroport de Phnom Penh, dimanche 18 janvier.
01:39 Ce sont les premières images de Jacques Vergès au Cambodge.
01:43 - Ah.
02:09 La légende, jamais vérifiée mais largement entretenue par l'avocat lui-même,
02:14 veut qu'il ait séjourné ici entre 1970 et 1978.
02:18 Une zone d'ombre dans la vie de Jacques Vergès,
02:21 qui correspond à une des périodes les plus sanglantes de l'histoire du pays,
02:24 celle de l'avènement du régime Khmer Rouge.
02:27 Huit années de marche forcée vers le communisme paysan.
02:30 Rééducation politique de masse, abolition de la monnaie,
02:34 exode forcée vers les campagnes,
02:36 et surtout, purge sanglante.
02:39 1,7 million de morts en moins de trois ans.
02:42 Un génocide aux yeux de la communauté internationale.
02:46 25 ans après, un tribunal s'apprête à juger les principaux dirigeants Khmer Rouge encore vivants.
02:57 Parmi eux, Kieu San Pan, l'ancien président du Kampuchea démocratique.
03:01 Il vit aujourd'hui dans le nord du pays, à Pailin,
03:04 à 200 mètres de la frontière thaïlandaise.
03:06 C'est un vieil ami de Jacques Vergès.
03:09 - On se retrouve, hein ?
03:14 - Et le voyage ?
03:16 - Ben, ça fait 24 heures, déjà.
03:19 Sans interruption.
03:22 Mais tant qu'on a la jeunesse, hein ?
03:25 - C'est le moment de parler de la jeunesse. - Oui.
03:30 Depuis 5 ans, Kieu San Pan vit reclus au milieu des derniers combattants Khmer Rouge,
03:34 dans cette maison, un ancien centre d'éducation politique.
03:37 Accusé de crimes contre l'humanité, Kieu San Pan a demandé l'aide de Jacques Vergès,
03:41 et l'a immédiatement obtenue, en souvenir de leur idéal communiste.
03:45 - Nous sommes, dans le monde, un certain nombre de gens à nous être reconnus,
03:50 il y a 10, 20, 30, 40, 50 ans.
03:53 Nous être reconnus, mobilisés avec le même idéal.
03:58 Chacun a vécu des aventures différentes.
04:02 Certains ont déserté, mais ceux qui sont restés fidèles à cet idéal,
04:08 qui ont concevait l'honneur de soi,
04:12 on est une immense fratrie dans le monde.
04:16 Et quand quelqu'un à Paris me dit...
04:22 À Paris, les nouvelles arrivent.
04:24 Quelqu'un me dit, tu sais, un tel est en danger.
04:28 Je dis, qu'est-ce qu'on peut faire pour lui ?
04:31 - On a un geste de sympathie, il vous répond, on décide de se revoir,
04:36 et puis on décide de se battre, c'est un très grand mot, de lutter ensemble.
04:43 - Après le procès, je serai...
04:47 blanchi...
04:52 et pourrai redevenir un homme comme les autres.
04:59 Jacques Vergès et Kieu San Pan.
05:02 Leur amitié a commencé il y a plus de 50 ans sur les bancs de la Sorbonne.
05:07 Deux intellectuels idéalistes convaincus que le capitalisme vivait alors ses dernières heures.
05:13 Ils vont militer ensemble au sein du Parti communiste français.
05:17 A l'époque, le seul parti à oser se déclarer ouvertement anticolonialiste.
05:22 - Si j'ai participé aux manifestations contre la guerre de Vienne-Ande et contre la guerre d'Algérie,
05:30 c'est moins par idéologie que par patriotisme.
05:36 Je pensais à mon pays.
05:40 - A la victoire. Même différé.
05:47 - On avait fait un jour une manifestation dans la cour de la Sorbonne contre la guerre du Vietnam.
05:54 Je ne sais pas si vous vous rappelez.
05:56 Et là, il y avait tous nos amis, mais il y avait également des types du corps expéditionnaire en costume militaire,
06:04 décidés à la bagarre.
06:07 On se livrait à des discours enflammés.
06:11 Et à la fin, quand ils ont voulu attaquer, on a chanté la marseillaise.
06:17 Ils se sont mis au garde-à-vous, tandis qu'on les regardait en disant
06:20 "Contre nous de la tyrannie, les tendasses en plantées."
06:27 - Que le sang impur abreuve nos sillons.
06:40 - Après avoir quitté Paris, Kieu San Phan, devenu député et journaliste à Phnom Penh,
06:45 va fuir la capitale pour rester fidèle à ses idéaux.
06:48 C'est en 1967, au fond de la jungle, qu'il va découvrir l'idéologique mer Rouge.
06:53 Sur ces images, il est à côté du prince Norodom Sihanouk, garant de la tradition cambodgienne,
06:59 venu, comme lui, se mettre sous la protection du nouveau chef de la résistance
07:03 qui a pris en quelques mois le contrôle d'un tiers du pays.
07:07 Une révélation pour Kieu San Phan, qui décide d'aider le seul homme,
07:10 selon lui, capable d'offrir l'indépendance au Cambodge,
07:13 mais surtout de préserver son unité nationale.
07:16 Cet homme, vénéré comme un véritable dieu par ses fidèles, c'est Pol Pot.
07:20 Il s'est autoproclamé frère numéro un, et il le restera jusqu'à sa mort, en 1998.
07:34 Pol Pot incarne un nouveau système ne souffrant aucune contradiction.
07:38 Un système où il faut briser l'homme ancien, détruire l'identité individuelle
07:42 pour ne pas remettre en cause la marche de l'histoire vers le collectivisme.
07:46 Pour y parvenir, les Khmer Rouges ont utilisé la rééducation,
07:49 la privation de nourriture, la délation, la torture.
07:53 Je voulais vous faire une image pipa, mais vous l'avez ratée.
08:02 C'était quoi votre image pipa ?
08:05 - Cueillir cette fleur. - Mais je ne l'ai pas ratée du tout.
08:08 - M. le président, je vous l'offre.
08:11 - C'est pas encore le Muguet ? - Non.
08:17 Kieu San Phan va être adopté par les paysans Khmer Rouges,
08:21 mais à leurs yeux, et surtout aux yeux de Pol Pot,
08:24 il sera toujours considéré comme un intellectuel bourgeois plutôt qu'un révolutionnaire.
08:28 Un état d'esprit peu apprécié dans le maquis.
08:31 Et c'est Pol Pot en personne qui se chargera de le rééduquer.
08:34 L'école, c'était à côté un peu.
08:39 Il est un peu sévère, il faut bien l'avouer.
08:43 Parce que c'est quelqu'un qui doit s'occuper de l'hydrologie, c'est normal de sa part.
08:51 Il essaie de profiter de chaque occasion pour transformer en intellectuel, en paysan.
09:04 - Pol Pot, vous le reprochez, ça ?
09:07 - On ne peut pas utiliser le mot "reprocher".
09:10 Critiquer, aider à acquérir une position de classe. Voilà.
09:19 Au début des années 70, les bombardements massifs américains au Vietnam
09:24 vont très vite déborder sur le Cambodge.
09:27 Le territoire contrôlé par les Khmer Rouges sert de base de repli aux Vietcong,
09:31 les indépendantistes vietnamiens.
09:33 Il y aura des dizaines de milliers de morts des deux côtés de la frontière.
09:38 Une émotion qui va provoquer une déferlante pacifiste dans le monde entier
09:42 et précipiter le départ des Américains.
09:44 A l'époque, alors que l'échec de la politique américaine dans la région est consommé,
09:48 les Khmer Rouges, eux, sont encore perçus comme des libérateurs dans leur pays
09:52 et un peu partout en Occident.
09:54 C'est cela que Jacques Vergès entend râper à la barre pour nier la spécificité du génocide Khmer Rouge
09:59 et du même coup, la responsabilité politique de son ami Kieu San Pan.
10:04 - Les médias peuvent servir à la contre-attaque de la vérité.
10:09 Bien sûr, je serai accusé.
10:11 On prétendra m'avoir vu en pyjama noir en train de couper des têtes.
10:18 Bien sûr qu'on le dira.
10:20 Mais moi, je sais, il n'y a pas besoin de photos et de témoins,
10:23 ce que les Américains ont fait au Cambodge,
10:27 le coup d'état militaire qu'ils ont organisé.
10:30 On ne peut pas ignorer ce qu'ils ont fait au Vietnam.
10:33 Bombarder des forêts entières avec des défoliants
10:37 qui aujourd'hui encore font que des enfants naissent handicapés.
10:41 Le 17 avril 1975, malgré les bombardements américains,
10:46 les Khmer Rouges entrent en vainqueur dans Phnom Penh.
10:50 L'Amérique, déjà défaite au Vietnam, voit son dernier soutien dans la région
10:55 tomber sous les coups de boutoir Khmer Rouge.
10:57 Ce jour-là, le régime pro-américain de Landloll, qui tient encore Phnom Penh, est renversé.
11:04 Pol Pot vient de mettre un terme à 5 années de guerre civile.
11:07 Image symbole de la fin d'un conflit qui a occupé pendant 5 ans
11:10 les écrans de télévision du monde entier.
11:12 Tout le monde à l'époque croit à la paix enfin retrouvée.
11:15 Mais l'euphorie sera de courte durée.
11:18 La révolution imaginée par Frère No. 1 va passer à la vitesse supérieure.
11:22 En quelques heures, les rares témoins étrangers, journalistes ou diplomates
11:26 encore présents dans Phnom Penh sont expulsés de la capitale cambodgienne.
11:30 Pol Pot décrète l'année zéro d'une nouvelle ère et ses combattants
11:34 entament l'évacuation brutale et totale de tous les habitants des villes vers les campagnes.
11:39 En 5 jours, la capitale cambodgienne, qui compte alors 3,2 millions d'habitants,
11:46 est vidée par la force.
11:48 Elle devient une ville fantôme. Dans tout Phnom Penh, il reste moins de 10 000 habitants.
11:54 Tout a été abandonné sur place.
11:59 Les voitures détruites.
12:01 C'est à ce moment-là que Kieu San Pan réalise pour la première fois
12:04 le fossé qui le sépare des Khmer Rouges et de Pol Pot.
12:07 Les premiers jours où nous entrions à Phnom Penh,
12:12 je me suis ouvert à lui pour lui dire tous mes sentiments.
12:24 A la fois de regret pour les décisions prises et de préoccupation.
12:35 Pour les idéologues Khmer Rouges, la ville est une structure impropre à la société qu'ils veulent bâtir
12:42 et toute l'énergie révolutionnaire doit aller aux campagnes.
12:45 Des millions de personnes sont jetées sur les routes.
12:48 L'homme nouveau doit rompre avec son passé.
12:51 Les instituteurs, les médecins doivent renier leur savoir.
12:54 Les couples doivent être séparés.
12:56 Les mères doivent laisser leurs enfants aux mains des éducateurs politiques
12:59 dès qu'ils ont l'âge de marcher et de comprendre.
13:02 Pourtant, Kieu San Pan ne tournera pas le dos à ses compagnons de route.
13:07 Il acceptera même le poste de président du Kampuchea démocratique.
13:11 Pendant plus de 3 ans, il servira de vitrine à l'étranger offrant l'image d'un homme modéré.
13:18 Mais plus personne ne saura ce qui se passe réellement à l'intérieur du pays.
13:21 La monnaie est abolie et tous les Cambodgiens doivent rejoindre les coopératives à la campagne
13:26 et participer aux énormes projets d'irrigation.
13:29 Toute la population est mobilisée pour restructurer l'économie agricole dévastée par la guerre.
13:35 Les travailleurs des villes deviennent des paysans
13:38 et à l'inverse, les Khmer Rouges transforment de jeunes fermiers en ouvriers.
13:44 Ils veulent ainsi créer une nouvelle classe prolétaire intégralement soumise.
13:48 Cette révolution socialiste poussée à l'extrême est l'œuvre de Paul Pott.
13:53 Frère numéro un édicte les nouvelles règles de vie une à une.
13:57 Kieu San Pan est à ses côtés.
13:59 Il croit encore que Paul Pott était animé par une seule conviction.
14:03 Le bien de son pays.
14:11 Je le voyais bien indispensable à la tête des Khmer Rouges,
14:19 de la résistance de la partie cambodgienne démocratique, de la coalition tripartite.
14:27 Mais tout d'un coup, on l'accuse. Des crimes ou des fautes que je ne comprends pas.
14:41 Ce n'est pas seulement moi qui pense ainsi,
14:48 mais seulement tous les autres leaders Khmer Rouges.
14:56 On évite de parler de quoi que ce soit qui puisse diviser,
15:18 qui puisse semer la division, la confusion dans nos rangs.
15:25 Ceci dans le souci de pouvoir résister.
15:34 Toute contestation entraîne la peine de mort.
15:38 Le régime sombre alors dans la folie répressive.
15:41 Les écoles ne servant plus à rien, elles sont transformées en prison et en centre de torture.
15:46 Ce lycée, au centre de Phnom Penh, que les Khmer Rouges appelaient S21,
15:51 a vu passer plus de 14 000 prisonniers.
15:54 Aujourd'hui, c'est un musée de l'horreur.
15:57 Van Nhat est l'un des trois seuls survivants de S21.
16:04 Il témoignera au procès des dirigeants Khmer Rouges.
16:07 Ces cris que j'entendais et que j'entends encore, c'était un grand désespoir,
16:13 c'est encore dans mes oreilles.
16:16 Après le départ des Khmer Rouges, Van Nhat s'est mis à peindre sans s'arrêter,
16:20 pour être sûr de ne rien oublier.
16:22 Et surtout, pour que les générations futures et le monde entier connaissent la vérité Khmer Rouge.
16:28 Quand j'étais dans cette pièce, j'étais enchaîné comme eux.
16:42 Ça, je l'ai dessiné en 1980.
16:45 Quand on entrait, on avait les yeux bandés.
16:49 Et quand on nous enlevait le bandeau, et que nous étions bien enchaînés,
16:55 il tapait sur le tableau noir pour nous dire de le lire.
17:00 Il disait que ceux qui savent lire, lisent pour les autres.
17:10 Le premier point, c'était qu'il était interdit de parler, même si on se connaissait.
17:15 Il était interdit de parler, il fallait toujours demander l'autorisation au gardien.
17:22 On n'avait aucune liberté.
17:25 C'était le règlement de la prison.
17:28 On était tous couchés, et si on voulait s'asseoir, il fallait demander l'autorisation.
17:34 Après...
17:36 Après, on a commencé à parler.
17:39 On a commencé à parler, et on a commencé à se faire entendre.
17:43 On a commencé à se faire entendre.
17:46 On a commencé à se faire entendre.
17:49 On a commencé à se faire entendre.
17:52 On a commencé à se faire entendre.
17:55 On a commencé à se faire entendre.
17:58 On a commencé à se faire entendre.
18:01 On a commencé à se faire entendre.
18:04 On a commencé à se faire entendre.
18:07 On a commencé à se faire entendre.
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26:13 On a commencé à se faire entendre.
26:16 On a commencé à se faire entendre.
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26:22 On a commencé à se faire entendre.
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33:49 Si vous posez la question
33:52 telle que vous l'avez posé tout à l'heure,
33:56 c'est-à-dire cette méthode
34:03 qui consiste à ne pas laisser le choix,
34:08 à l'intéresser,
34:13 alors là, dans ce cas, je ne peux pas approuver.
34:17 Mais j'approuve les efforts
34:22 déployés par les dirigeants de coins rouges
34:27 pour informer la masse paysanne
34:33 de la situation du pays.
34:41 Sur les cours d'éducation politique,
34:44 il ne faut pas voir ça comme un lavage de cerveau.
34:47 Toute organisation politique
34:50 a un intérêt et un devoir
34:53 d'expliquer sa position et sa vision du monde.
34:56 En ce moment, si nous prenons la France,
34:59 tous les étés,
35:02 les journaux sont remplis à propos des universités d'été.
35:05 Le parti socialiste
35:08 essaie de faire admettre sa conception
35:11 du social-réformisme.
35:14 Le Front National essaie de faire accepter
35:17 sa conception du nationalisme d'extrême-droite.
35:20 L'UMP essaie de faire comprendre
35:23 et répandre ses idées.
35:26 C'est une chose parfaitement normale.
35:29 - Se reprocher au Khmer Rouge,
35:32 c'est quand même de...
35:35 où on était d'accord,
35:38 de l'armée Khmer Rouge,
35:41 tout le monde aurait été en prison.
35:44 C'était pas possible.
35:47 Les Khmer Rouges combattaient ceux
35:50 qu'ils considéraient à tort ou à raison
35:53 comme les ennemis de leur action,
35:56 mais non pas ceux qui n'étaient ni pour ni contre.
35:59 - En 4 ans de pouvoir,
36:02 ils ont tué plus d'un million de personnes
36:05 et ils ont fait des marches officielles
36:08 pour avoir accès aux archives.
36:11 - Est-ce que je devrais vous accompagner
36:14 un peu?
36:17 - On verra à ce moment-là.
36:20 L'attitude des autorités.
36:23 - Sinon, je pourrais rester ici
36:26 et vous allez...
36:29 - Moi, je vais là-bas et je vous rends compte.
36:32 - Si Kieu San Phan préfère éviter
36:35 de se rendre à Phnom Penh,
36:38 c'est à cause d'un douloureux souvenir.
36:41 A la faveur d'un accord de paix signé
36:44 avec le gouvernement le 27 novembre 1991,
36:47 il revient dans la capitale.
36:50 Des milliers de personnes l'attendent.
36:53 Elles ont décidé de le lyncher.
36:56 - Allons!
36:59 (cris de panique)
37:02 (coups de feu)
37:05 - A gauche, la chemise et le crâne en sang,
37:08 Kieu San Phan, plus ou moins bien protégé par l'armée,
37:11 n'a plus qu'une solution, prendre la fuite.
37:14 (cris de panique)
37:17 (cris de panique)
37:20 Il ne saura rester que quelques jours
37:23 à la capitale de Phnom Penh.
37:26 Une bonne partie de la population de Phnom Penh
37:29 n'est pas prête à pardonner.
37:32 - Kieu San Phan est un mort-vivant.
37:35 Il est vivant, mais mentalement, il est mort.
37:38 Je veux dire, idéologiquement,
37:41 il sait qu'il a perdu.
37:44 Mais en tant qu'être humain,
37:47 il a aussi peur.
37:50 Il a peur de perdre.
37:53 Il a peur de ne pas être sauvé s'il avoue.
37:56 Il sait que le monde entier est contre lui.
37:59 - Et maintenant, c'est le seul endroit
38:02 où vous vous sentez en sécurité?
38:05 - Où je me sens entouré d'amitié
38:08 par les anciens combattants.
38:11 - Votre voisin est également
38:14 un ancien responsable Khmer Rouge.
38:17 - Oui, monsieur N'Ountiel.
38:20 - N'Ountiel, frère numéro 2,
38:23 était chargé par Pol Pot
38:26 de la mise en application
38:29 de l'idéologie Khmer Rouge.
38:32 Aujourd'hui, il ne sort plus jamais de sa maison
38:35 et ne reçoit que ses fidèles.
38:38 Kieu San Phan, lui, multiplie les rencontres.
38:41 Aujourd'hui, ce sont d'anciens Khmer Rouges
38:44 qui lui rendent visite.
38:47 Il est aussi un commissaire politique.
38:50 - La sécretrice qui vient de nous montrer...
38:53 - C'est les Américains.
38:56 - C'est l'héritage laissé par les Américains.
38:59 - Quand ils étaient combattants.
39:02 - C'est les agents?
39:05 - Ça, c'est les Vietnamiens.
39:08 - Ah, les Vietnamiens!
39:11 - Moi, j'ai été blessé en 72.
39:14 Celui-là était soldat et chef de groupe.
39:17 Comme ses camarades,
39:20 il est contre l'idée même d'un procès.
39:23 - Moi, je ne veux pas de ce procès.
39:26 Je pense que la plupart des Cambodgiens
39:29 ne le souhaitent pas non plus.
39:32 Mais maintenant,
39:35 les gens sont en train de se dire
39:38 que c'est la vie de la communauté.
39:41 Mais le tribunal est en train de s'organiser.
39:44 Je pense que le tribunal
39:47 va me convoquer.
39:50 - Le plus important,
39:53 c'est que les Cambodgiens soient en paix.
39:56 Alors s'ils sont en paix,
39:59 pourquoi raviver les divisions du passé?
40:02 Cela va provoquer encore des guerres.
40:05 Le tribunal veut faire un procès à que 100 panes.
40:08 Mais il est vieux.
40:11 A quoi ça sert?
40:14 - Tout ce que je veux,
40:17 c'est la paix.
40:20 C'est tout ce que je veux dire.
40:23 - Après la visite au président,
40:26 ceux qui se revendiquent toujours comme étant Khmer Rouge
40:29 vont saluer Nunché, leur véritable chef.
40:32 Si les anciens combattants entrent facilement,
40:35 Kieu San Pan doit toujours demander la permission
40:38 pour avoir une audience avec frère numéro 2.
40:41 - C'est bon, tu peux venir.
40:44 - Et les journalistes?
40:47 - C'est bon, qu'ils viennent.
40:50 - C'est la 1re fois qu'il accepte de parler à des journalistes.
40:53 Nunché, toujours aussi respecté, ne regrette rien.
40:56 - Je suis très content de pouvoir
40:59 parler à des journalistes.
41:02 - En tant qu'ancien combattant,
41:05 je viens prendre de vos nouvelles.
41:08 - Actuellement, je vous le dis franchement,
41:11 je vis paisiblement,
41:14 sans trop me préoccuper au jour le jour,
41:17 dans la simplicité.
41:20 J'ai 78 ans,
41:23 mais la santé ne me dérange pas.
41:26 - Je suis un ancien combattant,
41:29 j'ai 78 ans,
41:32 mais la santé n'est pas fondamentale.
41:35 Le plus important, c'est que mon esprit reste intact
41:38 et que l'amour du pays reste intact.
41:41 - Comme Kieu San Pan,
41:44 Nunché est accusé de crime contre l'humanité,
41:47 mais sûr de son fait, il n'emploiera pas
41:50 la même tactique que son voisin.
41:53 Qu'allez-vous dire au tribunal qui vous convoquera?
41:56 - Premièrement, mon souhait est que le tribunal
41:59 soit compétent,
42:02 soit impartial
42:05 et soit juste.
42:08 - Allez-vous vous faire représenter
42:11 par un avocat?
42:14 - Je pense que ceux qui ont participé au mouvement
42:17 comprennent la situation.
42:20 Je pense que ceux qui ont participé au mouvement
42:23 comprennent la situation.
42:26 Mais pour ceux qui ne comprennent pas,
42:29 alors je préfère éclaircir
42:32 tous ces événements compliqués
42:35 en leur expliquant moi-même
42:38 et sans avocat.
42:41 - Comment allez-vous faire
42:44 pour protéger les gens
42:47 qui sont en danger?
42:50 - Comment allez-vous faire
42:53 pour vous défendre des crimes
42:56 que l'on vous accuse d'avoir commis?
42:59 - Je n'irai pas au tribunal
43:02 pour dissimuler la vérité,
43:05 car c'est mon devoir
43:08 en tant que citoyen Khmer
43:11 et m'en son pays de dire la vérité.
43:14 Mais j'irai au tribunal
43:17 pour éclaircir le peuple
43:20 et la communauté internationale
43:23 pour qu'ils comprennent
43:26 qui sont les ennemis du Cambodge,
43:29 qui a tué le Cambodge.
43:32 La ligne politique du Kampuchea démocratique
43:35 n'était pas de tuer son peuple,
43:38 mais de protéger le pays.
43:41 - Ce sont les B-52 américains
43:44 qui ont tué les Khmers rouges,
43:47 les fourmis, les fourmis rouges,
43:50 les vers de terre, les cocotiers,
43:53 les palmiers qui sont innocents.
43:56 C'est ça que je veux dire.
43:59 C'est ça que je veux dire aux journalistes
44:02 pour qu'ils éclairent la communauté internationale.
44:05 Et si jamais le tribunal osait condamner
44:08 les Khmers rouges,
44:11 ils auraient donc de se condamner eux-mêmes.
44:14 - En tout cas, s'il devait y avoir
44:17 de nouvelles invasions étrangères
44:20 et que je pouvais encore tenir une arme,
44:23 je combattrais encore
44:26 pour protéger ma nation, mon peuple.
44:29 - Dans la perspective du procès,
44:32 Kieu San Pan tient à se démarquer de frère n°2.
44:35 Mais comme son avocat,
44:38 il est un homme intéressant, sans doute.
44:41 - Évidemment, il exprime son opinion personnelle.
44:44 En tant que...
44:47 un des dirigeants du mouvement,
44:50 je ne sais pas s'il...
44:56 vraiment, il s'en rend compte.
44:59 Non?
45:02 - Tout ça n'empêche pas, Nicolas,
45:05 que la commune n'est pas morte.
45:08 Ils l'ont tué à coups de chassepots, à coups de mitrailleuses
45:11 et roulé avec son drapeau dans la terre argileuse.
45:14 Tout ça n'empêche pas, Nicolas, que la commune n'est pas morte.
45:17 - S'ils sont jugés coupables,
45:20 Nguncheh et Kieu San Pan risquent la prison à perpétuité.
45:23 La peine de mort a été abolie en 1993 au Cambodge.

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