• il y a 2 ans
Avec Patrice Franceschi, écrivain co-auteur de “Le goût du risque. Une éloge de la vie riche, intense, joyeuse et engagée" publié aux éditions Grasset.

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##LE_FACE_A_FACE-2023-10-19##

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Transcription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états
00:02 Le face à face
00:05 13h03 sur Sud Radio, il est l'heure pour nous du face à face où aujourd'hui André Bercov reçoit Patrice
00:09 Franceschi l'écrivain et puis qui a co-écrit ce livre "Le goût du risque une éloge de la vie riche intense joyeuse" et engagé c'est aux éditions Grasset
00:17 Alors en ce moment vous avez vu l'actualité, l'actualité elle est lourde, elle est lourde et effectivement
00:24 on a l'actualité et puis les délires, les auberges espagnoles des fantasmes de ceux qui justement
00:29 j'en parlais moi avant dans cette émission au début, qui ne prennent aucun risque, ça veut dire ils commentent, ils disent oui ça c'est bien
00:37 Israël, Gaza, le Hamas tout ça, ça c'est dégueulasse et tout ça et il y a raison, c'est pas le problème
00:44 le problème c'est
00:46 ils n'ont même pas la rigueur de leur irresponsabilité
00:49 et ils n'ont même pas la rigueur d'être loin parce que je comprends que quand on est sous les bombes je l'ai dit
00:54 on peut avoir des excès, des fureurs, des colères, des envies de vengeance
01:00 mais au moins on peut avoir du recul et en fait Patrice Franceschi, votre livre que vous avez écrit avec Andréa Marco Longo et Loïc Finaz
01:07 on constate quelque chose c'est qu'en fait chez nous
01:11 ce qui peut être en France, en Europe, en tout cas un certain nombre de parties du monde pas seulement en France
01:17 ce qui nous manque le plus c'est que le risque est devenu un mot obscène, un péché capital
01:23 c'est ça ? Non, l'aversion au risque dans les sociétés occidentales est une véritable maladie
01:29 et
01:31 le risque ou son aversion n'est jamais regardé sous cet angle là, c'est un petit phénomène à part etc
01:37 en réalité avec Andréa Marco Longo et Loïc Finaz quand on se posait la question
01:41 du risque et de son aversion dans nos sociétés
01:45 on trouvait que c'était une grille d'explications assez intéressante de ce livre
01:49 de tout ce qui nous arrivait parce que quand on a une aversion au risque parce que le risque est un mot devenu obscène
01:55 et que tout est au principe de précaution etc et bien nous ne prenons jamais
02:00 les décisions qu'il faudrait pour anticiper les problèmes qui vont arriver
02:04 voilà et ça à partir de là on comprend pourquoi nous sommes toujours dans la réaction aux choses
02:08 je prends un exemple puisque vous parlez de l'actualité internationale qui est effectivement réellement sombre on sait pas très bien où le monde va
02:14 les trois grands avant-postes de la démocratie dans l'orient compliqué les Kurdes
02:19 les Arméniens
02:21 les Israéliens sont attaqués de toutes parts par les mêmes ennemis
02:25 successivement et les uns après les autres c'est l'occident sa démocratie ce que nous sommes qui sont attaqués
02:31 si nous avions pris les bonnes décisions le cas de l'Arménie le plus emblématique mais les Kurdes aussi
02:38 les bonnes décisions au bon moment pour empêcher ce qui vient d'arriver
02:42 ça ne serait pas arrivé mais notre aversion au risque a fait qu'on n'a pas voulu
02:45 faire ce qu'il aurait fallu
02:48 nous sommes inhibés
02:50 dans l'utilisation de notre puissance
02:53 franchement l'occident et la France en premier ce n'est pas rien mais si le pouvoir que nous avons de défense
02:58 nous ne l'utilisons pas au moment où il faut c'est que nous n'avions rien
03:02 oui et nous même plus Patrice Franskiski nous allons jusqu'à ne même pas avoir honte de dire qu'on pourrait l'utiliser
03:08 et oui c'est ça qui est et tout ça ce sont c'est une maladie
03:13 de nos sociétés et dû à quoi alors dans notre livre
03:16 s'appelle le goût du risque
03:19 c'est déjà un titre un peu provocateur pour bien montrer ce que l'on veut mais c'est un éloge de la vie libre et intense
03:24 joyeuse et engagée comme vous disiez votre camarade tout à l'heure parce que quand on a le goût du risque la vie vraiment vaut la peine
03:30 d'être vécu et on écarte de soi de sa société les dangers qui l'amènent
03:34 je voudrais qu'on reste un peu sur la version au risque parce que c'est quand même extrêmement important
03:39 et on va prendre des
03:42 parce que vous parlez un peu de tout vous parlez sécurité liberté
03:45 vous parlez de tout ça est ce que ce n'est pas quand même ce goût du risque est ce que ce n'est pas d'abord un apprentissage
03:51 une pédagogie qu'on ne donne plus ni à l'école ni dans les familles ni nulle part
03:55 aujourd'hui on empêcherait Christophe Colomb de partir
04:00 destination inconnue retour improbable vous restez là et il y aurait au delà du principe de précaution un tas de normes
04:07 Que nous avons construites comme les barreaux dorés de notre prison qui empêcherait de partir tout simplement
04:14 Dans il y a quinze chapitres dans ce livre qui est très bref très court c'est un coup de sabre en réalité cet essai littéraire
04:21 dans notre société qui s'effraie de tout
04:24 les titres des chapitres mort au principe de précaution la mort n'est pas à craindre etc sont des titres provocateurs
04:30 pour bien dire ce que l'on veut dire même si derrière nous pesons les choses elles sont
04:36 comment dirais-je...
04:38 peut-être vous peser un peu trop les choses mon cher préfére?
04:41 Nous n'avons pas voulu Andrea, Louis et moi
04:44 nous engager sur un chemin de polémique
04:46 et rester sur l'argumentation
04:49 et dans chaque chapitre chaque problème de notre société dans cette aversion au risque lui donner des solutions
04:53 des pistes de réflexion c'est bref il fait 120 pages
04:57 simplement pour que... - Mais c'est bien d'avoir posé les choses - On a posé les choses pour que les gens se disent au fond
05:02 est-ce que notre aversion au risque le fait que nous ayons perdu le goût du risque qui autrefois était donné
05:08 était enseigné c'était bien d'être capable de prendre des risques pesé, mesuré, intelligent bien entendu mais
05:14 on en a été capable cet abandon de cette
05:17 de ce discours de cette énergie de cet élan vital
05:21 qu'il y a notamment dans la jeunesse fait qu'aujourd'hui dès qu'on parle de risque on en a peur
05:24 donc nous avons voulu poser tous les jalons
05:26 - Oui - Explicatifs et laisser les gens ensuite décider - Mais est-ce que vous n'êtes pas et justement vous le dit dans votre livre vous n'êtes pas
05:32 une minorité lilliputienne face au
05:35 gulliver de la sécurité
05:38 et du bénéfice opposé au risque - Si Loïc et surtout Andrea Marco Longo avait pu être là aujourd'hui
05:44 je peux vous assurer que surtout Andrea quand vous la voyez vous apercevez à ce moment là que non
05:52 les minoritaires à un moment donné quand ils sont convaincus
05:56 parce qu'ils sont habités de quelque chose de ce qu'ils disent de ce qu'ils écrivent de ce qu'ils promeuvent
06:01 ne craignent pas d'être minoritaire et au contraire se disent que
06:04 il faut élargir le champ de cette minorité et qu'en réalité depuis que le livre est paru il y a trois semaines
06:10 je parle même pas de la presse de ce qu'elle en dit qui est très positif mais des gens qui lisent le livre et qui
06:14 nous en parlent disent mais moi je pense en fait la même chose
06:17 mais je pensais être le seul à penser ça et au fond le livre sert aussi à dire aux gens voilà ce que vous
06:22 ressentez vous dans une entreprise bloquée par les normes dans votre activité quotidienne où plus on
06:28 plus on
06:30 dématérialise et plus on déshumanise etc
06:32 les gens s'aperçoivent en fait qu'ils sont pas minoritaires et que cette minorité peut s'élargir - Oui mais attendez ça c'est très bien
06:38 mais ce sont des mots c'est à dire qu'au fond
06:43 en plus c'est pas vous que je reprochais ça parce que vous vous avez toujours
06:46 cultivé le risque et vous n'êtes pas le seul et heureusement il y en a
06:49 mais ce que je veux dire c'est comment faire que vous êtes dans une entreprise et vous vous parlez vous vous parlez par exemple de
06:56 de effectivement on a vu avec le covid on a on parlait de des guerres etc on parlait de ce qui se passe aujourd'hui
07:03 vous parlez des Kurdes on a vu ce qui s'est passé effectivement dans le Haut-Karabakh
07:07 c'est à dire que au fond on a l'impression que effectivement on en parle etc c'est très bien
07:12 mais dès qu'il s'agit de passer à l'acte car il s'agit de passer à l'acte il s'agit pas d'être en guerre mais de dire on
07:18 va prendre des risques on va y aller etc
07:20 est-ce que les gens n'ont pas été cultivés dans la
07:23 pour la plupart à dire "attention moi j'ai ma carrière j'ai ma famille j'ai ma femme ou j'ai mon mari mes enfants etc"
07:30 comprenez
07:32 pas de vagues
07:33 c'est cette culture du pas de vagues que vous attaquez dans votre livre - C'est une culture de l'immobilisme plutôt que de prendre des risques
07:40 mais le problème c'est que nous sommes tous à des degrés divers là où nous sommes
07:45 entreprises, médias ou tout ce que l'on veut déjà emprisonnés dans un filet incroyable
07:51 d'obligations, de contraintes etc de normes qui déjà dès qu'on veut un peu bouger et de bureaucratie qui dès qu'on veut un peu bouger
07:58 vous en empêche d'office bien alors la plupart des gens se résignent
08:03 parce que comment faire
08:06 d'autres se rebellent en disant toujours on peut se révolter contre
08:09 une chape de plomb de normes qui par exemple dans mon entreprise m'empêche de faire quoi que ce soit
08:13 par exemple pour les normes
08:16 qui s'accumulent - Oui prenons des égards concrets - ça s'accumule de jour en jour
08:21 normes de sécurité sur les bateaux, normes etc
08:23 nous ne sommes pas contre les normes
08:26 nous sommes heureux qu'il y ait des normes qui font que les jouets de nos enfants sont bien faits ne vont pas leur faire de mal
08:31 nous sommes contre simplement l'abus des normes qui ne cessent de nous emprisonner
08:36 d'où le fait que notre livre est mesuré
08:39 quand on dit mort au principe de précaution on dit simplement que le principe de précaution
08:43 à l'origine pourquoi pas il était fait pour quelque chose de très précis et
08:48 mais du fait qu'il est entré dans la constitution il ne pouvait que déborder de son lit et atteindre toutes les strates de la société
08:53 et plutôt que d'agir prenons des précautions mais dans tous les domaines
08:56 hors de son champ d'application d'origine qui était pour la planète à venir bon
09:01 donc tout ça
09:02 le principe des précautions était prévu au départ pour le pour les pour les
09:06 planètes oui pour les problèmes les problématiques environnementales
09:10 c'était très bien nous avions des problèmes prenons la précaution de léguer une planète
09:15 suffisamment correcte pour nos enfants bien
09:18 mais l'enfer est pavé de bonnes intentions à partir du moment l'inscrit dans la constitution
09:23 on a bien vu qu'il a débordé de tout ça mais prenons des précautions absolument pour tout et à partir de là si vous n'avez plus
09:30 comment dirais-je la possibilité
09:32 dans votre vie quotidienne de prendre quelques risques que ce soit et bien vous êtes à ce moment là plus qu'emprisonné vous êtes
09:39 étouffé et la vie vaut plus la peine d'être vécu donc
09:43 avoir le goût du risque c'est se dire là où je suis et bien on peut se révolter on peut faire les choses
09:47 essayer d'empêcher mais c'est très difficile parce qu'il est déjà bien tard
09:50 et comme il y a un cumul l'éducation sur le goût du risque n'est plus donné la précoce mais c'est la précaution
09:56 l'infantilisation des gens
09:58 avant sa grande... moi je suis toujours énervé quand je prends le train et qu'on me dit "attention à la marche n'oubliez pas votre sac"
10:04 etc oui papa maman ça va je veux dire cette infantilisation des gens
10:07 la bureaucratie qu'on nous met derrière
10:10 la numérisation de tout qui est une déshumanisation des rapports humains des interactions humaines tout ça se cumule en réalité
10:17 c'est pas un problème quelque part c'est un ensemble de choses dans des sociétés qui finalement
10:22 comme la nôtre entre
10:24 et ça on va pas s'en plaindre
10:27 70 ans même plus de paix une
10:29 évolution économique
10:31 de niveau de vie incroyable
10:33 malgré les problèmes que nous connaissons et bien ça endort les gens voilà et il faut pouvoir et c'est ça la difficulté
10:38 garder cette paix garder cette économie et en même temps garder le goût du risque ça c'est une question facile
10:43 vaste programme on continue d'en parler après cette petite pause avec Patrice
10:47 Franceschi et puis avec vous bien sûr sur facebook sur youtube et bien sûr au 0 826
10:52 300 300 appelez nous à tout de suite sur cet radio. En revanche vous savez je sais que vous l'avez aussi c'est le goût du risque
10:57 et le goût du risque c'est important on est avec Patrice Franceschi
11:02 qui avec Andréa Marco Longo et Loïc Finas ont écrit ce bouquin qui vient de paraître chez Grasset
11:07 et je voudrais vous dire à la fin ils ont fait un petit bréviaire à la fin c'est intéressant on en prend de la graine
11:12 article premier
11:15 considérer le goût du risque comme l'aiguillon le plus mordant qui jamais été inventé pour
11:20 poussbiller la vie morne
11:22 article 2 pour ceux qui ont pu s'approprier leur vie
11:25 ne pensez à la retraite qu'au seul jour de la mise au turbo vous allez vous faire insulter
11:29 quoi ? ne pensez à la retraite que la jour de la mise au turbo ? non ça va pas je vais pas attendre mon inventaire
11:35 oui et vous ajoutez et vous ajoutez
11:37 c'est ainsi qu'on paye sa dette
11:39 avant cela en avant toute pour les autres mettre cette pleine puissance du moteur le jour même de la retraite
11:46 et voilà tout c'est à dire vous dites oui oui d'accord prévoyez mais ne pensez pas qu'à la retraite ne soyez pas retraité dans votre tête
11:52 franchement si vous êtes retraité vous pensez à votre retraite à 20 ans ou même à 30 ou 40 en fait vous cassez
11:59 le champ de la vie qui peut être en vous l'exaltation de la vie faut y penser au bon moment
12:03 et puis pour certains et il y a quelques provocations
12:06 évidemment dans ce livre là il pensait que quand on est au tombeau parce qu'après on a toute l'éternité pour se reposer bien le reste
12:11 du temps il faut vivre pleinement
12:14 voilà c'est ça le le le message
12:16 nous avons toute la vie pour nous amuser nous avons toute la mort pour nous reposer
12:19 Article 3 alors ça c'est intéressant
12:23 sans cesse dire ou courtir en assurance de toutes sortes fuyez moi pas l'assurance
12:29 oui mais là aussi c'est provocateur pour dire que est-ce que dans ma vie ce qui va compter surtout dans la jeunesse
12:36 dans l'élan vital qui doit nous habiter est-ce que c'est vraiment s'assurer
12:39 est-ce que la vie c'est pas s'exposer et ne pas vivre se protéger voilà
12:44 donc on caricature on force le trait c'est normal pour se faire entendre mais franchement
12:48 je pense que l'exaltation de la vie le peu de temps qui nous est donné avant la mort si franchement
12:53 on pense qu'à se protéger et à s'assurer on ne vit pas pleinement
12:57 et ça n'en vaut pas la peine. Patrice Franseschi, alors ceux qui disent sortez couverts sortez couverts
13:01 ils aimeront pas ça du tout du tout en plus alors ça c'est très intéressant exiger de la providence
13:07 ce qu'on lui demande jamais la bataille plutôt que le repos
13:12 pourquoi vouloir une existence dénuée d'épices
13:14 c'est bien c'est bien parce que vous grattez pas dans le sens du poil et heureusement vous dites mais la bataille c'est important d'ailleurs
13:20 mais vous savez c'est de ça c'est tiré d'une vieille leçon de l'école stoïcienne de l'antiquité
13:26 ou Cicéron, Sénèque
13:29 Or Pandare c'est bien avant, c'est un poète mais quand Pandare disait "oh mon âme n'aspire pas la vie éternelle mais épuise le champ du possible"
13:36 il préparait déjà les stoïciens qui viendront deux trois siècles plus tard en disant qu'est-ce qui vaut la peine dans la vie
13:42 c'est combattre quand il le faut c'est son exaltation et non pas sa protection
13:45 prenons le cas de Cicéron dans "Traité des devoirs" quand il dit "quand les circonstances l'exigent nous devons entrer dans la mêlée
13:53 et préférer la mort à la servitude"
13:55 il a tout dit de peuples qui veulent vivre libre avant tout et que
14:00 - et qui payent le prix - et qui payent le prix de ce qu'il faut
14:02 la liberté c'est ce qui coûte le plus cher
14:04 il faut accepter d'en payer, consentir à en payer le prix pour vivre pleinement
14:09 l'histoire dans tout ça quand on parle du goût du risque
14:12 derrière qu'est ce qu'il y a ? il y a simplement le fait que est-ce qu'on a envie de vivre au rabais ?
14:17 est-ce qu'on a envie de ne prendre de la vie que des miettes ou est-ce qu'on veut la prendre pleinement ?
14:21 - vivre à genoux ou pas ? - voilà
14:23 - la thèse de question, desserrer la ceinture et chercher la bagarre disons-la dans votre livre d'ailleurs
14:28 et alors c'est très... et alors je continue parce que je trouve ça
14:32 très joli, je vais pas lire tout mais
14:36 vous dites "l'aventure étant le dictionnaire de la vie tout entière
14:39 décidez que la fonction la plus éblouissante du risque
14:43 consiste à faire de chacun des mots de ce dictionnaire une vie en elle-même
14:47 si le ciel devait adresser une prière, un temps soit peu censé aux hommes de bonne volonté
14:51 ce serait bien celle de suivre ce précepte c'est à dire
14:55 l'aventure, le dictionnaire de la vie" et j'ajoute et j'ajoute parce que je voudrais que vous répondiez là dessus et que vous commentiez
15:01 vos propres paroles d'ailleurs
15:04 à ceux qui disent gentiment à leurs amis "prenez soin de vous" ça sert à rien surtout en ce moment, prenez soin de vous
15:09 vous répondez "ne voudrait-il pas mieux s'engager à prendre soin des autres nos voisins comme nos lointains sinon quoi égoïsme et vanité"
15:17 - oui parce que cette
15:19 manie aujourd'hui de dire aux autres "prends soin de toi" c'est une
15:23 finalement une
15:25 un discours qui va avec l'individualisme exacerbé de nos sociétés
15:29 notre
15:31 narcissisme
15:33 qu'on peut modéliser par le symbole du selfie et finalement les autres ne comptent pas
15:39 - C'est moi et Olaf de Vinci quand je prends le jeu courant des gens
15:43 - Vous savez les livres de développement personnel
15:45 qui marchent si bien et contre lesquels je suis profondément
15:49 le développement personnel à mes yeux
15:52 et j'ai essayé toute ma vie de plaider pour ça dans mes actions ou dans mes livres
15:55 et Andréa Marcolongo, Luc Fina c'est la même chose on est tout à fait d'accord là dessus c'est que
16:01 on se développe vraiment soi-même quand on se préoccupe des autres
16:06 les deux fonctions sont liées. Si je m'occupe des autres comme on l'a fait si souvent en lécure etc et bien je me développe moi-même
16:13 si je cherche à me développer moi-même que par moi-même avec l'abandon du souci des autres et bien franchement
16:19 là aussi je pense que le champ de la vie s'étend
16:21 voilà comme une bougie et que c'est pas en tout cas notre fonction et c'est pas ce qu'on dit dans ce livre
16:26 - L'onanisme égoïste considéré comme un des beaux-arts
16:29 et vous dites aussi ceci c'est très "les gens raisonnables ne cessent de rappeler que quitte aux pamperas mal étreints"
16:36 c'est intéressant parce que Elon Musk quand il faisait SpaceX, Tesla et maintenant Twitter
16:41 on lui dit mais ça va pas tu vas pas faire ça toi en même temps ça existe pas et il le fait
16:46 ils ont parfaitement raison car telle est la vérité mais leur répondent qu'il n'est peut-être de bon choix au bout du compte
16:51 que celui qui commande de tout choisir quand cela en vaut la peine cela porte un nom, prendre le risque d'aventurer la vie
16:58 c'est ça que vous dites
16:59 - Aventurer la vie c'est un risque, le plus beau des risques c'est la liberté c'est le chapitre 2 de ce livre mais aventurer la vie
17:06 pour en quelque sorte vivre
17:09 multiplier sa capacité de vivre c'est essentiel donc quitte aux pamperas mal étreints c'est
17:14 protège toi n'en fais pas trop au fond, endors toi et à ce moment là le bonheur est le somnifère de l'action
17:20 non c'est si les gens sont habités par des passions, sont habités par, ils savent ce qu'ils veulent
17:26 ils ont une colonne vertébrale etc et bien en avant en avant toutes et comme disait Zorba
17:31 "desserre la ceinture et cherche la bagarre" mais c'est positif évidemment et que vive vraiment
17:36 - Et comme une amie me disait il n'y a pas si longtemps on était en avion on allait vers Montréal
17:41 elle disait tu vois ce qui me
17:43 c'était un peu
17:45 provocateur même pas provocateur et je disais tu sais ce qui m'embête en ce moment en France
17:49 je lui dis quoi il me dit la France hiberne dans un préservatif
17:53 alors je sais pas si c'est dans un préservatif mais hiberner c'est le sentiment que l'on a trop souvent non pas
17:59 parce que les individus sont comme ça mais parce que le système général des choses
18:04 de la politique à l'industrie à la finance etc finalement nous nous endort dans ce cocon
18:09 et il faut quand même se révolter là dessus individuellement et collectivement parce que sinon on ne vit plus
18:13 ce livre "Le goût du risque" ce n'est rien d'autre qu'une tentée
18:18 de faire prendre conscience
18:20 dans un domaine le risque qui n'est pas analysé comme tel socialement que
18:24 nous sommes en train de nous endormir que c'est parce que nous nous endormons que les orages de l'histoire se rapprochent
18:32 au niveau international comme national et que se réveiller
18:35 il serait peut-être temps de se réveiller voilà - Et bien là on se réveille vous savez que dans cette émission on passe son temps
18:40 justement à sonner non pas le toxin mais à dire effectivement ne laissez pas votre tête sous le sable
18:47 regardez autour de vous c'est ça qui vous sauvera - On continue de parler du goût du risque avec Patrice Franceschi et puis avec vous
18:53 au 0826 300 300 sur youtube et sur facebook aussi à tout de suite sur Sud Radio
18:58 - Oui vous avez vous avez parlé des courriers en assurance surtout ne les voyez pas là les trois mousquetaires de
19:04 de le goût du risque et puis vous dites une seule fuite est courageuse celle devant les banquiers
19:12 proposant des plans d'épargne à long terme c'est intéressant parce que qui ne reçoit pas du matin au soir du soir au matin
19:18 des invites mais vous dites sinon comment faire pour tout jeter dans la balance
19:23 consoleurs comme Cyrano mieux vaut lancer sa bourse sur la scène de la vie que la conserver dans un coffre fort
19:29 surtout qu'on sait que jamais un coffre fort ne suivra un corbillard ça c'est le mot
19:34 - C'est
19:36 ces petits articles qui terminent
19:38 le livre on a essayé de faire la fois provocateur et amusant
19:42 essayer de donner finalement par rapport au titre du livre le goût du risque et la maladie de notre sec et la version risque
19:49 essayer de donner en fait le principal de tout ça qui est l'élan vital
19:54 - Oui mais pourquoi ?
19:56 - On va être dans le détail quand même pourquoi vous voulez pas qu'on fasse des plans d'épargne à long terme
20:00 qu'est ce qui vous choque ? qu'est ce qui vous révulse ?
20:04 - Mais je ne...
20:06 - Patrice Franceschi dans ses plans d'épargne à long terme
20:08 - Non mais écoutez c'est un peu provocateur tout ça la réalité c'est bien sûr faites-en
20:13 faites-en mais que ce soit pas la fonction principale de votre vie c'est ça que ça veut dire
20:18 c'est que si finalement quand vous avez 20 ans compte tenu de tout ce qu'on vous raconte à vous jeune prend pas de risque
20:24 attention à l'échec confusion avec la faute
20:26 prépare ta retraite
20:29 fait ton plan d'épargne logement etc qu'est ce qui reste pour vivre
20:32 franchement de l'exaltation de la vie du champ de la vie qu'un jeune peut faire
20:36 surtout dans les passions qu'il pourrait ressentir
20:38 grâce à dieu surtout dans la jeunesse il y a plein de gens qui n'acceptent pas
20:41 cette fonction de sécurité absolue qu'on leur donne
20:44 d'où l'espoir et pour nous ça sera finalement gagné on participe à cette bataille
20:49 avec ce livre andréa marco longo et loïc finas et moi et
20:52 et on sait bien que dans la jeunesse il y a des forces vitales qui ne demandent qu'à se
20:56 développer
20:58 - En tout cas vous prêchez l'exemple et c'est très important d'avoir la vie qu'on a parce que si on peut dire regardez
21:03 voilà on s'est pas pris des rentes de situation
21:07 - Non non nous franchement
21:09 Je dis pas ça par prétention mais je pense qu'on a tous les trois
21:13 andréa loïc et moi une légitimité à dire ce qu'on dit dans ce qu'on fait dans notre vie
21:17 - Bah il vaut mieux oui
21:18 - Je peux vous regarder, vous connaissez ma vie etc je n'ai pas d'épargne logement ni de quoi que ce soit
21:23 mais on n'est pas contre sur le fond attention on est contre le fait que ça domine tout
21:27 - Non c'est ça absolument il s'agit pas de... alors justement on arrive à aussi ce côté très intéressant parce qu'on est
21:33 on n'est pas... nous on n'est pas jeunes en tout cas moi encore plus que vous
21:38 vous dites "dans cette fuite du temps qu'il existe
21:41 pressez le pas au fur et à mesure de l'écoulement des années beaucoup diront prudence leur répondre mieux vaut accélérer davantage
21:50 refroidir avec l'âge pourrait bien être le pire crime contre soi-même" c'est très joli ça refroidir avec l'âge
21:57 - Oui parce que finalement
21:59 - Pas de plus grand glaçon quoi
22:01 - Oui et finalement
22:02 d'abord on ne sait rien si on ne sait pas que la vie est tragique le contrat de départ pour tout le monde est le même
22:06 - Bah oui
22:07 - On est pour mourir bien à partir de ce constat simple qu'est ce qu'on fait du peu de temps que la vie nous concède avant de mourir
22:12 voilà c'est une question philosophique de base qui hante la civilisation occidentale depuis 2500 ans
22:17 la réponse pour nous il est très simple vivre pleinement pas au rabais pas des miettes de vie et pour vivre pleinement
22:24 plus le temps sera qui nous est accordé sera coursi mécaniquement
22:30 car vous avez 20 ans vous pouvez espérer pas mal 40 un peu moins 60 de moins en moins
22:34 eh bien quelle est la solution
22:37 s'endormir et se écreindre ce qui va venir ou bien au contraire accélérer le pas
22:42 et ne pas commettre ce crime contre soi-même qui consiste à refroidir avec l'âge
22:45 voilà l'énergie que peut avoir moi j'ai des tas d'exemples autour de moi des gens de 80 ans qui entreprennent encore qui ne veulent pas
22:53 justement se dire voilà
22:55 il reste peu de choses
22:58 maximisons le maximum donc si on a encore des risques on les accomplit
23:03 vivre et pas survivre c'est ça
23:05 et surtout ne pas attendre la fin des choses
23:08 avec crainte il y a un chapitre sur la mort n'est pas à craindre le vieille leçon stoïcienne
23:13 et qui veut dire simplement si on craint la mort c'est le début de la servitude c'est le début
23:18 où on peut être gouverné par la peur
23:21 c'est en fait c'est le début de la fin de tout
23:23 et n'oubliez pas que tous les pouvoirs
23:25 tous les pouvoirs de gauche de droite ou du centre
23:27 et dans toute l'histoire
23:29 veulent nous gouverner par la peur
23:31 ils veulent les moutons
23:33 ils veulent pas les aigles
23:35 c'est valable aussi dans les entreprises dans toute structure humaine
23:37 où finalement
23:39 ceux qui dirigent préfèrent avoir des gens
23:41 qui suivent sans poser de trop de difficultés
23:43 et pour lesquels
23:45 notamment la première des vertus
23:47 la liberté n'est pas essentielle
23:49 aujourd'hui la liberté est devenue chez nous quasiment une valeur optionnelle
23:51 oui
23:53 vous choisissez entre liberté et sécurité
23:55 c'est bien ça
23:57 bien sûr c'est les vieux vases communiquants
23:59 plus vous avez de liberté en général
24:01 moins vous avez de sécurité et inversement
24:03 en fait il faut toujours trouver un bon équilibre
24:05 nous on ne plaide pas pour une liberté totale
24:07 et une sécurité totale
24:09 mais on nous demande de choisir la sécurité
24:11 tout le temps parce que notre société c'est maintenant
24:13 hygiène
24:15 l'hygiénisme et tout ce qui va derrière
24:17 mais en réalité il fut un temps où
24:19 la liberté prémée sur tout
24:21 rappelez-vous il n'y a pas si longtemps que ça
24:23 alors vivre
24:25 dans la servitude ne vaut pas la peine
24:27 aujourd'hui c'est la sécurité
24:29 qui domine, voilà c'est un constat
24:31 mais si la sécurité domine
24:33 à ce point là la liberté régresse automatiquement
24:35 et franchement ne pas vivre en liberté
24:37 c'est ne pas vivre pleinement
24:39 et le groupe du risque plaide pour prendre le risque
24:41 de vivre pleinement en liberté
24:43 et moi je dirais
24:45 par un voisin de Churchill
24:47 vous avez choisi la sécurité
24:49 justement pour éviter la liberté
24:51 et bien vous aurez
24:53 la sécurité
24:55 et la non-liberté
24:57 et la soumission
24:59 - ça c'était au moment de notre façon
25:01 avec Munich de réagir à la montée
25:03 du totalitarisme nazi
25:05 en Europe
25:07 vous avez voulu éviter la guerre, vous aurez la guerre quand même
25:09 vous aurez la honte, le déshonneur
25:11 alors on n'est pas dans ce cas
25:13 extrême mais néanmoins d'un point de vue international
25:15 nous y sommes déjà
25:17 il ne faut pas oublier si on fait une petite parenthèse là-dessus
25:19 que la montée
25:21 la ruée vers la puissance
25:23 des théocraties
25:25 des totalitarismes
25:27 et des régimes dictatoriaux hors d'Occident
25:29 est quelque chose d'assez impressionnant
25:31 avec un réarmement mondial de ces gens-là qui est inquiétant
25:33 bon, pour y faire face
25:35 pour leur botter le derrière de main
25:37 nous avons toutes les possibilités
25:39 parce que nous avons chez nous quand même une grande puissance
25:41 civilisationnelle notamment
25:43 à nous de ne plus craindre les risques
25:45 de répondre au moment où il faut en anticipant les choses
25:47 - Eh bien on va voir ce qu'en disent nos auditeurs
25:49 Esteban - Oui nous avons Jean-Marc
25:51 qui nous appelle depuis Narbonne
25:53 Bonjour Jean-Marc - Bonjour André
25:55 Bonjour Monsieur, fantastique, fabuleux
25:57 fantastique, fabuleux ce que j'entends
25:59 on n'est pas seul
26:01 mais le plus rare
26:03 risque c'est de ne pas en prendre
26:05 - Alors vous
26:07 venez de poser une question très intéressante
26:09 qui est quels sont les risques de ne pas prendre de risques
26:11 bon, on en parle aussi dans
26:13 le livre à certains moments parce que l'immobilisme
26:15 et on le voit bien dans la situation internationale
26:17 avec le haut carabar, on aurait pu largement
26:19 anticiper les choses et faire en sorte
26:21 que les azériens n'envahissent pas les armées
26:23 bon, le poids
26:25 de l'immobilisme
26:27 le risque de l'immobilisme
26:29 est effectivement colossal
26:31 surtout dans les situations que nous connaissons aujourd'hui
26:33 alors on en parle dans le livre rassurez-vous
26:35 mais c'est vrai que
26:37 le risque du non-risque est quelque chose
26:39 est une vraie problématique - C'est vrai, Jean-Marc
26:41 - Oui, on vous écoute Jean-Marc
26:43 - Moi je ne toucherai jamais de retraite
26:45 et je n'ai pas peur de ne pas toucher
26:47 de retraite parce que je ne sais pas combien de temps je vais vivre
26:49 vous savez les gens quand ils ont 20 ans
26:51 ou 30 ans ils vous disent bon plus tard la retraite
26:53 et puis je fais un crédit de 25 ans
26:55 donc dans 25 ans
26:57 j'aurais fini de payer le crédit mais déjà
26:59 est-ce qu'ils sont sûrs d'arriver à 25 ans
27:01 est-ce qu'ils sont sûrs que leurs
27:03 amours seront toujours là, que leurs parents seront toujours là
27:05 et dans quel état ils y seront toujours
27:07 donc les gens ils vivent toujours
27:09 au futur mais sans penser au présent
27:11 alors que le futur doit être une aventure
27:13 tant que t'es essayé à les voir
27:15 telle est une devise, les
27:17 moticiers, les abinathans, les jacques brel
27:19 les compagnies, ça c'était des gens qui vivaient
27:21 tu veux dire
27:23 donc vous savez à Jean Mermoz
27:25 on lui disait mais vous n'avez pas peur
27:27 avec tous les risques que vous prenez Jean
27:29 et Jean Mermoz répondait mais le plus
27:31 grand risque pour nous ça serait de mourir
27:33 dans un lit, voilà vous savez moi
27:35 comme exemple
27:37 je fais du sport, je fais beaucoup de sport, j'en fais l'après-midi
27:39 en pleine chaleur, j'habite au Venezuela
27:41 je vais souvent à les réunions aussi
27:43 on me dit mais tu es fou, tu pars en pleine
27:45 chaleur, tu risques d'un infarctus
27:47 et j'ai dit oui, certainement
27:49 mais le matin j'ai horreur de faire du sport
27:51 et je prends un plaisir immense
27:53 à partir en pleine canicule à monter d'école
27:55 alors certainement, il y a des chances
27:57 que peut-être un jour j'aurai un infarctus
27:59 en montant en vélo, mais ça a été
28:01 ma vie, elle a été magnifique
28:03 elle a été fantastique et pourquoi
28:07 pourquoi en plus, je veux dire
28:09 en plus je fais tout pour être en excellente condition physique
28:11 mais c'est mon plaisir, alors bien sûr
28:13 si je dis ça à un cardiologue il va me dire mais à votre âge
28:15 il me dit mais vous forcez trop
28:17 mais il ne faut pas partir avec la chaleur
28:19 mais il faut se couvrir, mais il faut
28:21 heureusement j'adore ma maman et je ne l'ai jamais écoutée
28:23 parce que moi je refais un peu de vélo
28:25 une fois par an entre 8h et 8h30 du matin
28:27 donc les gens bien pensants
28:29 si vous voulez vous expliquent ce qu'il faut faire
28:31 mais comme je vous ai déjà dit
28:33 il n'est pas interdit dans cette magnifique radio
28:35 avec mon magnifique André Bercotte
28:37 il n'est pas interdit de réfléchir quand même dans la vie
28:39 alors qu'aujourd'hui il n'y a plus personne
28:41 qui réfléchit, allez vous faire vacciner
28:43 restez chez vous, ne sortez pas sur la plage
28:45 attention, prenez votre température
28:47 - Vous avez raison Jean-Marc
28:49 l'intelligence est aujourd'hui
28:51 pour certains un péché capital
28:53 et la lucidité
28:55 encore plus, merci
28:57 on va prendre
28:59 on va prendre, merci Jean-Marc
29:01 - On va prendre Dust qui nous appelle depuis la Haute-Garonde
29:03 Bonjour Dust
29:05 - Bonjour Sud Radio et merci de prendre mon appel
29:07 j'aime bien ce que j'écoute
29:09 là ce matin, c'est pas mal
29:11 le truc de la sécurité, j'adore
29:13 je pense que le problème de la sécurité
29:15 c'est que ça nous fait
29:17 prendre le risque de travailler toute une vie
29:19 pour assurer
29:21 un moment où finalement
29:23 on a de moins en moins besoin de choses
29:25 parce que là j'ai 60 ans, je vois bien que
29:27 j'ai fait pas mal de choses
29:29 j'ai des voyages, du parapente
29:31 et je vois bien que
29:33 la retraite que j'aurais pas m'aurait servi à rien
29:35 - C'est joli ça
29:37 la retraite que j'aurais pas
29:39 m'aurait servi à rien, c'est joli
29:41 oui oui Dust, allez-y
29:43 - Ce qui m'inquiète un peu
29:45 de cette histoire de sécurité
29:47 c'est que le pouvoir sait tout ça
29:49 et il a des compétences
29:51 pour nous manipuler
29:53 pour manipuler la peur, pour nous faire
29:55 flipper pour des choses qui n'ont pas lieu d'être
29:57 - En tout cas
29:59 en résumé
30:01 il faut vivre tout de suite, il faut pas attendre
30:03 de vivre
30:05 moi j'entends souvent
30:07 mais pas majoritairement des gens qui disent
30:09 "j'ai envie
30:11 de faire ceci, j'ai rêve de faire cela
30:13 putain je ferai tout ça, la retraite géniale etc."
30:15 et t'as envie de leur dire "mais pourquoi t'attends ?"
30:17 je veux dire, on vit pas à partir de la retraite
30:19 le résumé
30:21 de tout ça c'est
30:23 il faut vivre tout de suite, ne pas vivre au rabais
30:25 je le redis, et surtout
30:27 ne pas vivre au rabais et vivre tout de suite
30:29 si franchement on a en soi
30:31 des passions, des désirs et envie de vivre
30:33 le l'élan vital
30:35 ce qui est dans notre ventre, l'élan vital
30:37 dont parlaient nos anciens
30:39 doit être développé tout le temps
30:41 sinon ça vaut pas la peine de vivre
30:43 et donc vous avez raison
30:45 - On est d'accord
30:47 - Stéphane - Patrice, on a Brigitte qui nous dit
30:49 les projets, les rêves, c'est ça aussi
30:51 qu'il nous faut vivre et avancer
30:53 - Bien sûr, et bien entendu
30:55 si on n'a pas de projet, pas de rêve
30:57 en soi, ça commence mal
30:59 mais beaucoup de gens, la plupart des gens ont des rêves, des envies, des désirs
31:01 et vivre
31:03 c'est simplement accepter de prendre le risque
31:05 de les faire exister
31:07 quel que soit le risque et quel que soit
31:09 éventuellement les échecs, il y a un chapitre dans le livre
31:11 qui s'appelle "Danser après l'échec"
31:13 et qui est le modèle de Zorba
31:15 d'Alexis Kazantzakis
31:17 un personnage fabuleux
31:19 dont l'élan, l'énergie vitale qu'il habite est indestructible
31:21 et dans ses aventures
31:23 il tente des choses, il échoue
31:25 il danse
31:27 parce qu'il a échoué pour mieux repartir et recommencer
31:29 - Samuel Mackay disait
31:31 "échouer, échouer encore, échouer mieux"
31:33 - Voilà, et après apprendre de ses échecs pour mieux repartir
31:35 donc l'échec, c'est pas la faute
31:37 et d'ailleurs
31:39 qui ne rencontre qu'un échec ?
31:41 - Ceux qui n'entreprenent rien
31:43 - Et donc ceux qui ne vivent pas
31:45 il ne faut pas avoir peur de l'échec et donc dire à Brigitte
31:47 que si on a des rêves, il faut surtout
31:49 tenter tout de suite de les vivre
31:51 et de s'arrêtre, d'échouer, pour mieux recommencer
31:53 - On continue de prendre vos appels au standard
31:55 on sera avec Frédéric dans une seconde
31:57 après cette courte pause, à tout de suite sur Sud Radio
31:59 Dernière ligne droite dans ce Face à Face
32:01 nous sommes ensemble jusqu'à 14h avec Patrice Franceschi
32:03 et puis avec Frédéric qui nous appelle
32:05 depuis Nantes, bonjour Frédéric
32:07 - Bonjour Frédéric
32:09 - Bonjour Monsieur Bercov, bonjour Monsieur Franceschi
32:11 en vous écoutant tout à l'heure
32:13 finalement, un peu
32:15 au début de l'émission, je me demandais
32:17 si en matière de perte du goût du risque
32:19 l'exemple finalement ne venait pas du haut
32:21 lorsqu'on voit l'institutionnalisation
32:23 du pantouflage de la haute fonction publique
32:25 par exemple
32:27 et puis aussi
32:29 si la conséquence de tout ça n'est pas
32:31 la transformation des pays
32:33 et notamment bien sûr ceux de l'Union Européenne
32:35 en un gigantesque espace administratif
32:37 où finalement il n'y a plus de personnes
32:39 ni de citoyens mais
32:41 uniquement des administrés
32:43 le reste de tout exécutif finalement
32:45 - Oui, ou des consommateurs
32:47 - La version au risque
32:49 quand on regarde
32:51 on fait un panorama général de notre société
32:53 aujourd'hui, mais le mal est profond
32:55 il a commencé, il n'a pas commencé hier
32:57 atteint toutes les traces de la société
32:59 et en fait
33:01 nos dirigeants, qu'ils soient dans les entreprises
33:03 d'ailleurs ou dans l'Etat, ne donnent pas l'exemple
33:05 évidemment, parce que eux-mêmes
33:07 sont atteints par cela
33:09 et à partir du moment où
33:11 tous les symboles de notre direction
33:13 de ce qui fait, mais c'est pareil aussi
33:15 dans l'art et ailleurs
33:17 sont dans la version au risque
33:19 ou du moins dans la précaution
33:21 et d'une certaine manière dans la capitulation
33:23 à la volonté de vivre
33:25 et la capitulation
33:27 et la soumission à la volonté de vivre libre
33:29 parce qu'il y a les deux
33:31 - Non mais est-ce qu'il n'y a pas la garantie de l'emploi et de la carrière ?
33:33 - Tout ça a joué
33:35 pour expliquer pourquoi la version au risque est devenue si grande
33:37 il y a 15 chapitres dans le livre
33:39 pour nous, 15 explications
33:41 il y a effectivement
33:43 le côté éducatif, la précaution
33:45 la société norme
33:47 complètement normée
33:49 il y a la judiciarisation
33:51 de toute activité
33:53 qui fait peur et qui empêche d'agir
33:55 il y a un faisceau
33:57 de choses qui a atteint
33:59 tout le monde et même nos élites
34:01 le sont et ne donnent pas l'exemple
34:03 quant à l'Union Européenne, c'est une union politique
34:05 c'est une union économique
34:07 et non pas politique
34:09 donc elle a affaire plus à des consommateurs qu'à des citoyens
34:11 et elle a affaire, il faut le dire aussi
34:13 à Frédéric avec
34:15 la garantie de l'emploi
34:17 quand on donne la garantie de l'emploi, je ne suis pas contre
34:19 et bien qu'elle a la garantie de l'emploi
34:21 elle ne donne pas un goût à la liberté totale
34:23 justement, on devrait d'ailleurs
34:25 mais c'est le contraire qui se produit
34:27 et c'est tout le problème
34:29 - Merci beaucoup Frédéric de votre appel, on va retrouver Dominique
34:31 qui nous appelle, bonjour Dominique
34:33 - Bonjour Dominique, bonjour
34:35 - Bonjour André, bonjour Patrice, alors Patrice on s'est croisés
34:37 on a même participé à un événement ensemble
34:39 en 1989 en Nouvelle-Zélande
34:41 - D'accord
34:43 - Voilà, donc c'était
34:45 déjà une forme de risque à l'époque
34:47 je ne sais pas si aujourd'hui on pourrait encore organiser ce genre d'événement
34:49 d'aventure à travers le monde
34:51 - C'était quoi rapidement, en deux mots
34:53 dites-nous - C'était un grand raid
34:55 multisport par équipe
34:57 dans un environnement complètement
34:59 naturel avec
35:01 beaucoup de difficultés parce que ça a duré 8 jours
35:03 et c'était non-stop et c'était
35:05 assez difficile quand même et aujourd'hui
35:07 je pense que ce genre d'événement aurait les plus
35:09 grandes peines du monde à exister
35:11 ce qui montre d'ailleurs que cette culture du risque
35:13 cette culture de
35:15 - C'est érodée - De la peur du risque
35:17 c'est complètement érodé et moi je voudrais
35:19 revenir sur quelque chose de très important parce que c'est très intéressant
35:21 ce que vous dites, c'est qu'à partir du
35:23 moment où il n'y a plus de risque
35:25 il n'y a plus d'envie, parce que quand on connait
35:27 finalement le chemin
35:29 si on connait le film c'est un peu comme si on se laissait faire se polier
35:31 et on a besoin du risque
35:33 pour s'engager, pour créer, pour se dynamiser
35:35 et c'est très intéressant cette émission
35:37 parce que pour une fois on parle
35:39 de quelque chose d'actualité
35:41 mais je pense que
35:43 la nature a horreur du vide
35:45 et la nature a horreur aussi du manque
35:47 de risque et je pense que le risque va redevenir
35:49 une nécessité absolue
35:51 pour pouvoir continuer d'exister parce que
35:53 sans risque il n'y a pas d'existence possible
35:55 - Et de toute façon la première phrase du livre
35:57 c'est que
35:59 le risque est consubstantiel à la vie
36:01 et que rien de grand ne s'est
36:03 jamais accompli sans prise de risque
36:05 - Tout à fait
36:07 - C'est ça la réalité, c'est ça en fait le substrat
36:09 qui nous est donné à la naissance
36:11 - Et ce que Dominique, c'est très intéressant parce qu'il dit
36:13 si tous les chemins sont balisés, si on sait d'avance
36:15 ce qui va se passer pour nous
36:17 et évidemment on s'assied
36:19 - Et en fait il n'y a plus d'exaltation de la vie
36:21 il n'y a plus ce champ de la vie qui nous permet
36:23 finalement de dire
36:25 et on en parle beaucoup aussi dans le livre, que l'inconnu
36:27 qui est devant nous, toujours
36:29 quoi que nous fassions, nul ne sait ce que sera demain
36:31 cet inconnu ne doit pas être pris
36:33 comme étant un risque négatif
36:35 mais comme au contraire une exaltation de
36:37 punaise, qu'est-ce que c'est
36:39 qu'est-ce qu'il va avoir de super bien
36:41 demain, et d'avoir cet esprit
36:43 positif parce que le risque est consubstantiel
36:45 à la vie, premièrement nous empêche d'avoir peur
36:47 et donc de ne pas être gouverné par la peur
36:49 et deuxièmement d'avoir toujours
36:51 envie du lendemain qui nous attend
36:53 - Et même si on ne le connait pas et surtout
36:55 d'ailleurs si on ne le connait pas
36:57 - Merci Dominique, on retrouve Françoise
36:59 qui s'appelle depuis Alès dans le Gard, bonjour Françoise
37:01 - Oui bonjour André
37:03 bonjour Monsieur Franceschi
37:05 moi je voulais vous dire que
37:07 bon je suis
37:09 née avec un handicap
37:11 et mon pronostic vital était
37:13 même engagé, et je sais pas
37:15 si c'est ça qui m'a donné
37:17 le goût du risque et le goût de vivre
37:19 en tout cas j'ai passé toute mon enfance
37:21 mon adolescence, pas par mes parents
37:23 mais par les médecins ou par
37:25 les professeurs, à être
37:27 encouragée, oui tu vas pas y arriver
37:29 tu auras pas ton brevet, tu auras pas ton
37:31 bac, tu es trop nulle à maths
37:33 tu vois, et bien résultat
37:35 des courses, j'ai eu mon brevet
37:37 j'ai eu mon bac avec 30 points d'avance
37:39 je suis
37:41 assistante de direction
37:43 trilingue, je suis secrétaire
37:45 en milieu méd... je suis auxiliaire
37:47 de... non
37:49 animatrice en milieu médicalisé
37:51 donc
37:53 voilà tout ce qui... - Donc vous avez fait
37:55 le boulot - Voilà, j'ai
37:57 risqué tout ça, pour vous donner
37:59 deux exemples, vraiment qui ont
38:01 vaille me coûter mais bon, c'est pas grave
38:03 je suis partie, j'ai fait
38:05 un BTS d'assistante de direction trilingue
38:07 je suis partie, on devait
38:09 faire un stage
38:11 de préférence à l'étranger
38:13 je suis partie en mauvais état à Barcelone
38:15 j'ai été rapatriée d'avion
38:17 en avion parce que
38:19 voilà, parce que ça allait mal, mais je regrette
38:21 pas tout ça, je suis allée aussi à Pompéi
38:23 avec des cannes de rando parce que je marchais
38:25 encore à l'époque, mais je regrette
38:27 pas tout ça, j'ai beaucoup voyagé aussi
38:29 en Europe, et je regrette pas d'avoir
38:31 fait tout ça, parce que
38:33 ça a donné du sel à ma vie alors que si j'étais
38:35 restée dans un environnement
38:37 aseptisé ou athée, je sais pas si
38:39 ça aurait eu le même goût, et là
38:41 je terminerai
38:43 ce qui donne du goût encore plus à ma vie
38:45 là depuis quelques mois, depuis le mois d'avril
38:47 alors ça peut servir aussi à vos
38:49 auditeurs, j'étais
38:51 sur Facebook et
38:53 j'ai vu, j'ai eu connaissance
38:55 d'un groupe de philosophie
38:57 parce que c'était une de mes grandes passions aussi
38:59 avec l'art, avec le cinéma
39:01 et c'était une de mes grandes passions, la philosophie
39:03 et ce groupe s'appelle le Fil Conducteur
39:05 Fil, P-H-I-L
39:07 et c'est un groupe formidable, il y a des
39:09 conférences, il y a des cafés
39:11 et justement en
39:13 approfondissant tout ce que j'ai appris en terminal
39:15 et ce que disait votre
39:17 votre, voilà
39:19 votre invité
39:21 entre autres j'ai approfondi le
39:23 stoïcisme, donc les pensées de
39:25 Marc Hourel et
39:27 chaque jour, et depuis toujours aussi
39:29 je m'émerveille chaque jour
39:31 davantage devant ce que je vis, même si c'est pas
39:33 - Mais c'est formidable Françoise
39:35 c'est très important de s'émerveiller devant
39:37 ce qu'on vit, voilà - En dépit, je résume
39:39 ce que vous avez dit, en dépit de ce qu'on vous racontait
39:41 du fait de votre handicap
39:43 au tout début de votre vie, vous n'avez pas
39:45 capitulé, et à partir de là, le fait de
39:47 ne pas capituler devant le discours
39:49 dominant, nous incite
39:51 et nous invite à faire davantage que les autres
39:53 - Et je voudrais dire que l'article
39:55 12,
39:57 là ils font pas les 10 commandements,
39:59 ils font les 12 commandements
40:01 à l'hiver de la vie, risquer le tout
40:03 pour le tout en ne s'inquiétant de rien
40:05 il n'y a de toute façon plus grand chose
40:07 à perdre, et je pense que
40:09 ceci devrait effectivement
40:11 s'appliquer à beaucoup de gens
40:13 qui en fait ils ne le savent pas
40:15 même beaucoup plus jeunes, même
40:17 n'ont pas tellement de choses à perdre
40:19 - En fait, ne rien faire, c'est tout perdre
40:21 et tenter
40:23 prendre les risques et vivre libre
40:25 on n'a pas grand chose à perdre en réalité
40:27 et tout à gagner - Voilà
40:29 alors c'est pour ça que
40:31 les français parlent aux français, et les français
40:33 parlent aux français libres
40:35 ne l'oubliez jamais, et ne l'oublions jamais
40:37 - Merci beaucoup monsieur Franceschi
40:39 d'avoir été avec nous, on rappelle ce livre
40:41 "Le goût du risque, une éloge de la vie riche, intense,
40:43 joyeuse et engagée s'est publiée aux éditions Grasset de...

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