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00:00 [Musique]
00:11 Bonjour et bienvenue dans cette émission dans laquelle je vais parler des ETF.
00:15 Alors, ce n'est pas la première fois que je parle des ETF, c'est évidemment un support qui est extrêmement connu aujourd'hui,
00:21 mais j'ai eu envie de revenir à la base parce que je me suis mis dans la peau d'un débutant.
00:24 Et en fait, on parle tellement d'ETF tout le temps que je me dis qu'un débutant, quand il arrive, il entend que c'est une gamme de produits qui est très intéressante,
00:31 notamment pour les débutants, qu'on est très vite diversifiés, etc. C'est facile à acheter en bourse, donc très vite la personne se retrouve avec un ETF,
00:38 mais sans forcément bien comprendre le fonctionnement. Donc, je vais vraiment partir à la base. Qu'est-ce qu'un ETF ?
00:43 Alors, l'acronyme, je pense que beaucoup d'entre vous le connaissent, ETF, ça veut dire Exchange Traded Fund.
00:49 Ça veut dire fond coté en bourse, et nos amis québécois l'ont bien compris, puisque eux parlent de FNB, de fond négocié en bourse.
00:56 Donc, c'est ça la particularité d'un ETF, c'est que c'est un fond coté en bourse.
01:01 Ce n'est pas que c'est de la gestion passive, ce n'est pas que c'est un fond indiciel, c'est que c'est un fond coté en bourse.
01:07 Et pourquoi est-ce que c'est si particulier d'avoir un fond coté en bourse ? Parce qu'à la base, les fonds ne sont pas cotés en bourse.
01:13 Ici, je parle des fonds classiques, des fonds de placement, si vous voulez, des fonds mutuels.
01:18 Un fond de placement, la définition à la base, c'est tout simplement un placement collectif, c'est-à-dire qu'il y a des investisseurs qui vont mettre leur argent en commun,
01:25 et cet argent sera géré par un gérant de portefeuille.
01:28 Et le fait qu'il ne soit pas coté en bourse, c'est dire qu'on ne parle plus d'achat et de vente pour un fond classique.
01:33 On parle de souscription déjà pour l'achat. Pourquoi est-ce qu'on parle de souscription ?
01:37 Parce qu'en fait, vous allez faire la demande au fond, vous allez dire "je souhaite souscrire dans ce fond pour 5000 euros par exemple".
01:45 Et vous ne connaissez pas le prix auquel votre ordre va être exécuté, parce que le prix dans un fond classique, c'est ce qu'on appelle la valeur liquidative,
01:53 ou bien la NAV en anglais, Net Asset Value, c'est le terme qui est le plus souvent utilisé.
01:58 Et quand vous passez votre ordre, vous passez en général avant une certaine limite de temps, et cette valeur liquidative n'est pas connue.
02:04 Donc vous dites "je veux acheter pour 5000 euros", et vous ne saurez souvent que plusieurs jours plus tard, ou à la limite le lendemain,
02:10 à quel prix vous avez été exécuté. Peut-être que vous aviez vu un prix au moment où vous avez décidé d'acheter,
02:15 et c'est peut-être 3% au-dessus ou 3% en dessous, d'autant plus qu'il y a des frais de souscription souvent qui se rajoutent quand vous achetez un fond.
02:22 Pas pour les ETF, là ce sont des frais de transaction, mais pour un fond standard, c'est la manière dont ça se passe.
02:27 Donc on est ici sur le marché primaire. Le marché primaire, ça veut dire que le fond va augmenter de son nombre de parts.
02:32 Donc si vous achetez 100 parts, il va augmenter le fond de 100 parts, et il va recevoir le cash équivalent aux 5000 euros.
02:39 Alors la valeur liquidative, la NAV peut être publiée tous les jours, elle peut être publiée toutes les semaines,
02:45 et en général, la liquidité est souvent similaire au calcul de la NAV. Donc vous pouvez acheter un fond soit tous les jours, soit toutes les semaines,
02:52 soit tous les trimestres. Pareil pour le calcul de la NAV. Certaines fois c'est même annuel, mais là on est plutôt dans le monde des hedge funds.
02:59 Donc on voit déjà que la liquidité peut potentiellement poser un problème, et ce côté de ne pas savoir exactement à quel prix on souscrit, c'est un peu la même chose.
03:07 Donc vous restez investi dans le fond pendant un certain moment. Si vous voulez sortir du fond, on ne parle pas de vente cette fois-ci,
03:13 parce que vous ne vendez pas les parts, en fait on parle de rachat. Et pourquoi est-ce qu'on parle de rachat ?
03:18 Parce que ça peut paraître un peu bizarre de parler de rachat à propos d'une vente, parce qu'en fait on se met dans la position du fond.
03:24 Donc le fond va vous racheter vos parts, il va vous donner l'argent équivalent et ces parts vont être détruites.
03:30 Donc là, à nouveau, c'est ça la nouveauté, la différence entre le marché primaire et le marché secondaire.
03:35 Au marché primaire, il y a augmentation du capital du fond et puis destruction du capital du fond quand vous sortez,
03:40 alors que sur le marché secondaire, on s'échange des parts entre investisseurs.
03:44 Et là on voit déjà la première grosse différence entre les fonds classiques et les ETF.
03:48 C'est même cette différence-là qui est la différence, vraiment la caractéristique des ETF.
03:53 C'est le fait qu'on est la plupart du temps, la grande majorité du temps, sur le marché secondaire,
03:57 c'est-à-dire que vous allez acheter en bourse un ETF, vous allez le vendre aussi en bourse.
04:01 Donc il y a une contrepartie. En face, il y a toujours une contrepartie, que ce soit le fond ou un...
04:06 Mais là, cette fois-ci, si vous achetez, ça veut dire qu'il y a un vendeur de parts en face,
04:09 et si vous vendez, ça veut dire qu'il y a un acheteur de parts en face.
04:11 Et comme c'est coté en bourse, ça veut dire que c'est coté en continu de l'ouverture à la fin.
04:16 Que vous l'achetiez sur la bourse, sur Oronex, etc., quelle que soit la place de marché,
04:20 donc ça va être coté toute la journée.
04:21 Et là, vous pouvez peut-être tiquer en disant, mince, finalement, peut-être qu'un fonds classique,
04:25 c'est mieux, un fonds de placement, c'est mieux, parce qu'au moins, je sais que le fonds va toujours
04:29 me donner des parts et va toujours me les racheter en cas de besoin, même si je n'ai pas le choix de l'heure
04:34 dans la journée, même si je ne connais pas le prix, au moins je sais que tous les jours, ils seront là.
04:37 Oui, mais rassurez-vous, justement pour pallier à ce problème, les émetteurs de fonds ont mandaté
04:43 ce qu'on appelle des market makers, donc teneurs de marché en français, on parle aussi d'apporteurs de liquidités
04:48 qui sont des entreprises qui sont spécialisées là-dedans et qui vont maintenir de la liquidité dans le marché.
04:54 De la liquidité, qu'est-ce que ça veut dire ?
04:56 Ça veut dire qu'ils vont toujours mettre dans le carnet d'ordres, puisqu'on est en bourse,
04:59 ils vont toujours mettre des ordres à l'achat et des ordres à la vente, en général, pour de grosses quantités,
05:04 justement pour maintenir cette liquidité.
05:06 Et si vous regardez le carnet d'ordres d'un ETF, vous allez tout de suite faire la distinction entre
05:11 les ordres des particuliers, dans l'ensemble tout petit, et puis les ordres des market makers
05:16 qui sont beaucoup plus gros.
05:17 Là, par exemple, je vous montre pour ceux qui ont la vidéo, le carnet d'ordres sur un ETF S&P 500,
05:23 donc l'indice américain, qui vaut environ 35 euros.
05:25 Alors vous allez voir les ordres des particuliers qui sont pour quelques dizaines ou quelques centaines
05:30 de titres, ce qui fait en termes de montant en euros, quelques centaines ou quelques milliers d'euros,
05:34 et vous voyez à l'achat et à la vente des ordres avec des montants similaires.
05:38 Donc vous allez avoir 6 585 titres à l'achat et la même quantité, exactement la même à la vente,
05:43 et 2 967 à l'achat et à la vente, et 4 000 à l'achat et à la vente.
05:48 Et ici, on voit qu'on n'est plus du tout dans la même échelle, puisqu'on parle d'ordres qui font
05:52 des centaines de milliers d'euros.
05:53 Donc ces ordres-là, ce sont les ordres des market makers.
05:56 Mais la taille, ce n'est pas le seul moyen de reconnaître les ordres des market makers.
06:00 Les ordres des market makers bougent aussi beaucoup plus, parce qu'ils recalculent la valeur du fond
06:05 en permanence et ils vont ajuster leurs ordres.
06:07 Donc ils regardent, en gros, sur l'exemple que j'ai pris, ils regardent en temps réel combien vaut l'indice,
06:12 combien vaut le S&P 500, quelle est la parité de l'ETF avec l'indice, quel est le cours euro/dollar,
06:18 puisque le S&P 500 est coté en dollars et l'ETF que je vous montre est en euros.
06:23 Et donc, ils recalculent en live la valeur de l'ETF.
06:26 Et si la valeur de l'ETF est, par exemple, valeur théorique 35,32, ils vont mettre des ordres à l'achat
06:32 à 35,30 et des ordres à la vente à 35,35.
06:36 Donc il y a ce qu'on appelle une fourchette, ce qu'on appelle un spread en anglais, un bid-ask spread,
06:41 qui va être forcément un moyen pour eux aussi de gagner de l'argent.
06:44 Et si vous achetez à un market maker l'équivalent de 100 euros à 35,35,
06:49 l'algorithme va automatiquement acheter sur le marché soit les titres sous-jacents de l'ETF,
06:55 soit plus probablement des produits dérivés, souvent des futurs S&P 500,
06:59 et il va en même temps couvrir son risque de change en convertissant les 1000 euros en dollars.
07:03 Et pourquoi est-ce que les market makers, dès que vous passez une transaction avec eux,
07:07 passent la transaction exactement similaire, mais pas au niveau de l'ETF, au niveau des sous-jacents du fonds ou d'un futur ?
07:12 C'est tout simplement parce qu'ils ne sont pas là pour prendre une position directionnelle.
07:16 C'est vous qui décidez d'investir dans l'indice S&P 500.
07:20 Le market maker n'a aucun point de vue, si vous voulez, sur la direction de l'indice.
07:24 Donc eux se retournent derrière. Ils sont juste là pour fournir de la liquidité,
07:27 pour vous fournir des parts d'ETF.
07:29 Après, eux s'arrangent pour que le portefeuille de l'ETF soit toujours à ce qu'on appelle couvert,
07:36 c'est-à-dire qu'il n'y a pas de différence, si vous voulez, entre le nombre de parts qui a été souscrit
07:40 et ce qu'il y a d'investi dans le fonds.
07:42 Alors ici, j'ai pris l'exemple d'un fonds qui est très liquide,
07:44 mais sur les ETF moins liquides, vous n'allez voir presque que des ordres de market maker.
07:48 Une question qu'on peut se poser, puisque là j'ai pris la vidéo que je vous ai montrée tout à l'heure
07:54 sur l'ETF sur un indice américain, elle a été prise le matin,
07:58 c'est de se dire "mais comment ça se fait que sur un indice américain, le matin, les cours bougent autant ?"
08:03 En fait, il y a deux raisons.
08:04 La première raison, c'est que comme je disais, on parle d'un cours d'ETF en euros,
08:08 alors que le sous-jacent est en dollars américains.
08:10 Donc, évidemment, le prix de l'ETF, même lorsque le marché est fermé aux Etats-Unis,
08:14 le prix de l'ETF va varier en fonction du cours d'euros dollars.
08:17 Mais ce n'est pas la seule raison.
08:19 C'est qu'un matin, comme au moment où j'ai filmé ce carnet d'ordres,
08:23 vous avez peut-être des choses qui se sont passées depuis la clôture de la veille.
08:27 Par exemple, il y a peut-être Nvidia ou Apple qui ont annoncé leurs résultats.
08:30 Donc, les market makers ne se basent pas sur la valeur du marché américain à la clôture,
08:37 sur la clôture du S&P 500, parce que sinon, ils seraient facilement arbitrables.
08:40 Si vous arrivez à bien savoir à quel prix va ouvrir Nvidia ou Apple, etc.,
08:45 vous pourriez arbitrer l'ETF.
08:46 Bien sûr, ils ne sont pas aussi stupides.
08:49 Donc, ils vont se couvrir sur les futurs.
08:51 Ils regardent le prix du futur, donc des produits dérivés qui sont déjà en train d'anticiper
08:55 le cours d'ouverture du marché américain.
08:57 Donc, c'est tout à fait normal de voir un ETF le matin, même si les États-Unis ne sont pas ouverts,
09:02 un ETF coté en euros qui va bouger, parce qu'il y a le cours de change
09:06 et puis parce que derrière, il y a les futurs qui sont déjà en train d'anticiper l'ouverture.
09:09 Une fois qu'on a bien compris qu'un ETF, c'était surtout un fonds qui était coté en bourse,
09:14 on peut se dire, mais finalement, pourquoi est-ce que la plupart des ETF sont indiciels et passifs ?
09:19 Parce qu'en fait, la manière dont fonctionne un ETF, ce que je vous ai expliqué jusqu'ici,
09:23 si vous réfléchissez un petit peu, vous allez voir que ça ne correspond pas trop à de la gestion active.
09:27 Imaginons que vous êtes un gérant de fonds, que vous gériez un ETF de manière active,
09:31 allez, on va pousser un peu la logique jusqu'au bout, vous êtes hyper actif sur cet ETF.
09:35 Donc, vous êtes là en train de gérer les actifs du fonds, vous êtes là en train d'acheter et vendre des valeurs.
09:41 Par exemple, vous décidez de passer toutes vos valeurs européennes en valeurs américaines, etc.
09:44 dans la même journée.
09:45 Vous voyez bien qu'il y a un petit problème parce que ceux qui sont en train d'acheter vos ETF sur le marché
09:50 et les market makers, donc les investisseurs et les market makers, ils n'ont aucune idée de ce qui se passe dans le fonds.
09:55 Peut-être qu'ils voulaient acheter ce fonds parce qu'ils étaient contents qu'il ait des valeurs européennes
09:58 et vous avez pris la décision inverse ce matin-là, ils n'ont aucune idée du prix.
10:02 Donc en fait, market makers, investisseurs seraient en train d'acheter et de vendre des choses un petit peu à l'aveugle.
10:08 Ça, c'est la première raison.
10:09 Et l'autre raison, c'est que vous, en tant que gestionnaire du fonds, vous êtes aussi un peu à l'aveugle
10:13 sur les achats et les ventes dans votre propre ETF.
10:16 Donc si tout d'un coup, il y a 20% de vos investisseurs qui décident de liquider leur position dans l'ETF,
10:22 vous devez aussi liquider les sous-jacents et on voit que ça peut créer vraiment des grosses différences.
10:27 Alors que si cet ETF est basé sur un indice, en moins c'est clair.
10:32 Le market maker sait exactement combien vaut l'ETF, les investisseurs savent aussi quasi exactement combien vaut l'ETF
10:38 et le gérant peut s'ajuster extrêmement rapidement.
10:42 Même, je vous l'expliquais, ce sont des algorithmes qui le font.
10:45 Donc le gérant peut ajuster son portefeuille vraiment en live en fonction des achats et des ventes de son ETF.
10:51 Donc la plupart des gérants de fonds actifs préfèrent rester dans une structure de type classique,
10:57 dans une structure fonds de placement standard, à part quelques exceptions comme Cathie Wood et ses fonds Ark Innovation et autres.
11:05 Donc la plupart préfèrent rester là-dedans.
11:07 Pourquoi ? Parce que souvent il y a une heure spécifique ou une date spécifique à laquelle on peut acheter,
11:12 enfin plutôt souscrire ou se faire acheter ses parts, par exemple à 11h du matin.
11:16 Et le gérant sait exactement combien il a eu d'entrées et de sorties dans son fonds
11:21 et il peut ajuster comme ça son portefeuille en fonction.
11:24 Donc comme en plus c'est en général pour une durée longue, puisque si on va chez un gérant actif,
11:30 c'est parce qu'on veut profiter d'une surperformance par rapport au marché,
11:33 ce n'est pas juste pour faire un aller-retour sur un jour ou deux,
11:36 ce n'est pas si grave finalement si on donne son ordre à 11h du matin pour être exécuté le soir.
11:42 On sait maintenant pourquoi la plupart des ETF sont basés sur des indices.
11:45 Mais sur quel type d'indices ? C'est là où on a relativement le choix.
11:48 Bien sûr, la grande majorité des ETF sont basés sur des indices classiques,
11:52 indices classiques, c'est-à-dire indices boursiers les plus communs.
11:56 Donc ça va être le S&P 500 aux États-Unis, le Nasdaq, l'Eurostock 50, l'Eurostock 600,
12:01 les indices de pays, donc CAC 40, SMI pour la Suisse, FTSE pour l'Angleterre, etc.
12:06 Ou même un indice MSCI Monde, par exemple, pour jouer les plus grosses capitalisations boursières,
12:11 ça c'est vraiment le standard.
12:13 Après, on peut être un peu plus fin avec des indices sectoriels,
12:16 par exemple les indices Stock 600, Santé, Banque, Automobile, etc.
12:22 Donc là on reste dans du relativement classique.
12:24 Évidemment, l'avantage aussi des ETF, c'est de pouvoir sortir du marché des actions.
12:28 Donc on va avoir des indices qui sont calculés sur les obligations, par exemple.
12:31 Pas forcément les obligations au sens large, en général c'est un peu plus précis que ça.
12:35 On va avoir obligation du trésor de 1 à 3 ans, obligation du trésor de 3 à 5 ans, etc.
12:42 Toutes les durées, même chose pour les obligations d'entreprise.
12:45 Ça peut être aussi les matières premières,
12:47 donc on voit que ça peut s'élargir fortement en termes de sous-jacents, en termes de classes d'actifs.
12:52 Mais toujours en restant souvent sur les actions,
12:54 on peut aussi être investi sur des thématiques, des thèmes bien précis.
12:58 Là, ça va être sur la robotique, sur l'eau, etc.
13:01 Et là, on voit que tout d'un coup, en termes de prise de décision,
13:05 c'est déjà passif sans être passif.
13:07 Parce qu'à partir du moment où on est sur le thème robotique,
13:10 c'est-à-dire qu'il y a quelqu'un, un humain ou une équipe d'humains derrière,
13:12 qui a dû choisir, je mets du Nvidia ou je ne mets pas du Nvidia,
13:15 je mets du Apple ou pas du Apple, etc.
13:17 Donc là, on voit que c'est déjà beaucoup moins passif.
13:21 Et la notion d'indice est toute relative.
13:24 Et c'est encore plus...
13:26 On s'éloigne encore de la gestion passive
13:28 si on passe à tous ces indices qui sont basés sur des stratégies.
13:30 Par exemple, la stratégie Momentum, Value, Quality, peu importe,
13:34 sont basées sur des indices.
13:36 C'est-à-dire que, par exemple, MSCI va calculer un indice MSCI_Monde_Value
13:41 ou Momentum ou Quality,
13:43 mais on voit qu'on n'est plus dans de la gestion passive.
13:45 Puisque, typiquement, sur le Momentum,
13:48 on va prendre les actions qui ont bien performé
13:51 sur une certaine période relativement récente,
13:53 donc ça veut dire que c'est un fonds actif.
13:55 Il y a un indice, bien sûr, mais les positions de cet indice
13:58 vont changer très régulièrement.
14:00 Donc là, on est dans un ETF indiciel
14:02 qui suit un indice, mais qui n'est pas passif.
14:04 Et comme cette notion d'indice est vraiment clé dans la plupart des ETF,
14:07 il faut bien distinguer les deux types d'acteurs
14:10 qui sont extrêmement différents.
14:12 On a les émetteurs d'ETF.
14:14 Donc là, on les connaît, ça va être BlackRock, Vanguard,
14:17 Amundi, State Street, BNP, etc.
14:20 Donc c'est ceux qui vont émettre les ETF.
14:22 Et puis, on a de l'autre côté les calculateurs d'indices.
14:25 Donc c'est pour ça qu'on se retrouve avec des émetteurs différents,
14:28 mais qui vont avoir des ETF basés sur le même indice,
14:30 par exemple un MSCI_Monde.
14:32 Et finalement, ces deux ETF-là seront bien plus similaires
14:35 que deux ETF de chez BlackRock,
14:38 BlackRock donc iShares, leur filiale ETF.
14:41 Il y aura beaucoup plus de similarités entre un ETF BlackRock,
14:44 enfin iShares S&P 500 et un Vanguard S&P 500
14:47 que dans deux ETF de iShares, par exemple.
14:51 Donc on voit, finalement, c'est bien l'indice qui est important
14:55 et souvent bien plus important que l'émetteur lui-même.
14:57 Et ces créateurs d'indices, vous les connaissez sûrement,
14:59 puisque ce sont des mastodontes bien connus.
15:01 Donc déjà, les deux géants, ça va être MSCI et Standard & Poor's,
15:05 avec après des plus petits acteurs comme Solactive, etc.
15:09 Et puis beaucoup aussi, les places de cotation,
15:11 les bourses en fait, elles-mêmes,
15:13 puisque ça va être par exemple Euronext qui va calculer le CAC 40,
15:16 ça va être le Nasdaq qui va calculer l'indice Nasdaq 100, etc.
15:20 Alors les ETF ont un énorme succès,
15:22 et c'est bien mérité puisqu'ils cumulent beaucoup d'avantages.
15:25 En fait, c'est un peu comme s'ils cumulaient les avantages des fonds de placement
15:28 et puis les avantages des actions,
15:30 puisqu'ils ont comme avantage de diversifier extrêmement rapidement,
15:33 même avec de petits montants.
15:34 On a vu tout à l'heure un ETF S&P 500,
15:36 donc investi dans les 500 plus grosses actions américaines,
15:39 qui ne coûtent que 35 euros.
15:40 Donc vous en achetez 10, vous avez pour 350 euros,
15:43 ben vous avez 350 euros investis dans 500 sociétés,
15:46 ce que vous ne pourriez évidemment pas faire en direct.
15:49 Donc vous diversifiez extrêmement rapidement, c'est facile,
15:51 c'est la liquidité est bonne, voire très bonne, voire très très bonne.
15:55 Les plus grosses ETF sont parmi les actifs les plus liquides en bourse.
15:59 Vous allez avoir des tarifs extrêmement faibles,
16:02 vous allez avoir déjà des actifs aussi
16:04 qu'on peut mettre dans à peu près toutes les enveloppes fiscales.
16:07 Vous pouvez mettre des ETF dans un PEA, dans un compte-titres,
16:10 dans beaucoup d'assurances vie aujourd'hui,
16:12 dans beaucoup de PER, de plans épargne-retraite aujourd'hui, etc.
16:15 Donc on voit que c'est vraiment une classe d'actifs passe-partout.
16:18 Et puis, accessoirement, ça va avoir des avantages fiscaux.
16:21 Alors ce n'est pas du tout des niches fiscales,
16:22 mais par exemple le fait que vous ayez un ETF qui va être capitalisant,
16:26 qui va donc accumuler les dividendes,
16:28 les réinvestir automatiquement sans vous les distribuer,
16:30 c'est souvent un intérêt fiscalement,
16:32 puisque dans la grande majorité des cas,
16:34 les revenus sont plus fiscalisés que la plus-value,
16:37 puis ça permet aux intérêts composés de continuer leur petit travail
16:40 sans se faire imposer entre temps.
16:42 Donc on le voit, il n'y a aucun doute, les ETF, c'est un très bel outil.
16:45 Mais, parce qu'il y a un mais, je tique toujours un petit peu
16:48 quand je vois tous ces influenceurs finances,
16:52 donc je fais partie, ce n'est pas du tout pour un reproche,
16:55 mais quand je vois tous ces influenceurs finances,
16:57 souvent des jeunes, voire des très jeunes,
16:59 qui en fait n'ont qu'un seul mot à la bouche,
17:01 c'est le DCA sur ETF.
17:02 C'est-à-dire qu'on met le même montant,
17:04 typiquement tous les mois, sur un ETF,
17:06 et on fait ça pendant 20 ans, 30 ans, 40 ans,
17:08 et c'est sûr, alors ils ont tous avec leur petit calcul,
17:11 c'est sûr qu'avec temps par mois, vous allez avoir 1 million,
17:13 1,5 million à la retraite, peu importe,
17:15 alors on oublie l'actualisation, on oublie l'inflation,
17:17 mais bon, ce n'est pas grave, je comprends parfaitement le principe,
17:20 je comprends tout à fait d'où ça vient.
17:22 Mais il y a quand même un point qui me gêne,
17:24 et ce sera le sujet probablement d'une de mes prochaines émissions,
17:26 parce que c'est vraiment quelque chose sur lequel je réfléchis beaucoup aujourd'hui,
17:29 c'est que, évidemment, toutes ces projections-là,
17:33 et j'ai fait plein de projections de ce type-là,
17:35 dans des vidéos dans le passé,
17:37 toutes ces projections-là sont basées sur la continuité de la tendance,
17:41 en fait, des 40, 50, 60 dernières années,
17:44 donc on a une superbe croissance, et on la trace,
17:46 on trace le trait.
17:48 Autant tracer le trait, prendre 50 ans,
17:50 et se dire ça va continuer pendant 5, 10 ans,
17:52 je comprends, et je pense que c'est probablement
17:55 la meilleure prédiction, c'est de se dire
17:57 que ça va continuer sur des rendements de 7, 8%
18:00 pour la bourse américaine par an,
18:03 on peut tabler là-dessus pour les 5, 10 prochaines années, etc.
18:06 Mais sur 40 ans, j'en doute.
18:08 Pourquoi ? Parce qu'il y a deux principaux défis qu'on a devant nous,
18:12 et qui peuvent vraiment très fortement remettre en cause cette thèse-là.
18:15 Il y en a un que vous connaissez forcément,
18:17 je suis sûr que vous l'avez en tête à l'heure actuelle,
18:19 c'est le changement climatique.
18:21 C'est le changement climatique, on ne sait pas à quel point
18:23 le changement climatique va coûter des points de PIB,
18:26 va coûter à l'économie.
18:28 Honnêtement, ça ne m'inquiète pas trop,
18:30 je vous expliquerai ça dans la prochaine émission,
18:32 je vous expliquerai pourquoi ça ne m'inquiète pas trop.
18:34 Il y a l'autre défi qui m'inquiète beaucoup plus,
18:36 c'est le défi démographique.
18:38 Et le défi démographique, ça peut être vraiment un game changer,
18:41 et c'est vrai que d'avoir ces deux immenses tendances-là,
18:44 donc on a la transition énergétique,
18:46 ou changement climatique, appelez ça comme vous voulez,
18:48 donc on a la transition énergétique d'un côté,
18:50 on a la démographie qui est amenée à ralentir fortement,
18:53 voire même à diminuer,
18:55 et c'est pour ça que je fais bien la distinction,
18:57 attention, quand je parle du futur,
18:59 je fais bien la distinction entre le futur à 10 ans
19:01 et le futur à 40 ans.
19:03 Et autant, moi, j'ai un âge qui fait que
19:05 je ne me soucie pas trop pour mes 10, 15, 20 prochaines années,
19:08 mais si j'avais 20 ans aujourd'hui,
19:10 je me poserais réellement la question
19:12 de savoir si j'ai envie d'avoir de l'argent
19:14 coincé en ETF pendant les 40 prochaines années.
19:17 Mais ça, je reparlerai de tout ça dans une prochaine vidéo,
19:19 parce que c'est vraiment quelque chose,
19:21 honnêtement, que je n'avais pas tant que ça en tête
19:23 depuis, par exemple, 5 ans.
19:25 Et notamment sur la question démographique,
19:27 c'est vraiment un sujet sur lequel je me penche
19:29 depuis peu de temps,
19:31 et c'est pour ça que je ne crois pas du tout
19:33 à la fin de la bourse,
19:35 je ne crois pas du tout que la bourse soit un mauvais placement,
19:37 attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit,
19:39 mais je crois de plus en plus à un retour du stock picking.
19:41 Je crois de plus en plus qu'il va falloir apprendre
19:43 à sélectionner ses propres valeurs,
19:45 à faire des choix, justement,
19:47 pour éviter de se faire prendre
19:49 dans des pièges d'entreprises
19:51 qui disent n'importe quoi, le premier truc qui me passe par la tête,
19:53 c'est le Coca-Cola.
19:55 Ça marche bien, ce n'est pas parce que les gens sont passés
19:57 de 1 litre de Coca-Cola par jour à 2 litres de Coca-Cola par jour,
19:59 ce n'est pas du tout ça,
20:01 c'est que Coca-Cola s'est étendu dans le monde,
20:03 et Coca-Cola a un taux de croissance
20:05 qui n'est finalement pas si loin que ça
20:07 de la croissance démographique.
20:09 Donc, il y a des entreprises
20:11 comme ça qui sont énormément basées
20:13 sur la démographie,
20:15 et je pense que ce n'est pas forcément dans ce genre de boîte
20:17 que j'ai envie d'être.
20:19 Dites-moi si ça vous intéresse, d'ailleurs,
20:21 ce point de vue, et si vous partagez un petit peu mon point de vue
20:23 sur le fait que les ETF, ça peut potentiellement
20:25 à très long terme ne pas être le meilleur des paris.
20:27 Voilà, et pourquoi je pense que le stock picking,
20:29 le choix d'action en direct, c'est peut-être beaucoup mieux.
20:31 Bon, merci beaucoup d'être allé jusqu'au bout de cette émission.
20:33 N'hésitez pas, bien sûr, à vous abonner,
20:35 que ce soit sur YouTube, sur les podcasts.
20:37 Laissez un avis sur les podcasts, c'est super important,
20:39 parce que c'est un peu plus difficile d'avoir de la visibilité
20:41 sur les podcasts, il n'y a pas de vignettes, il n'y a pas de mise en avant,
20:43 etc. Donc, c'est très long pour
20:45 avoir une nouvelle audience, et bien sûr,
20:47 sur YouTube, j'adore les commentaires,
20:49 j'adore les likes, j'adore les abonnements, donc n'hésitez pas à continuer.
20:51 Voilà, merci à tous,
20:53 et à bientôt pour une prochaine émission.

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