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Il s'est débarrassé du corps avec le mixeur de sa cuisine

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00:00 -Il y a des traces de sang un peu partout.
00:02 Il voit des morceaux de lambeaux de chair
00:04 accrochés sur les murs.
00:06 -A ce moment-là,
00:07 Luconfray lui aurait expliqué l'inimaginable.
00:10 31 octobre 1998,
00:14 Nice, dans les Alpes-Maritimes.
00:17 Il est 8h15.
00:18 ...
00:21 Le téléphone du commissariat central retentit.
00:24 Il s'agit d'une urgence.
00:26 ...
00:29 -On reçoit un appel au commissariat de Nice.
00:32 Il y a eu un braquage à la poste de la rue Joffre,
00:36 dans le centre-ville de Nice.
00:38 -Les hommes de la BRB, la brigade de répression du banditisme,
00:42 arrivent immédiatement sur place.
00:44 ...
00:47 -Evidemment, ils gèlent les lieux,
00:49 ils récupèrent les employés du bureau de poste, le dîche-tierre.
00:52 Les témoins qui ont été victimes de cette équipe
00:58 sont terrorisés lorsque les policiers arrivent.
01:01 ...
01:04 -Selon les témoins, tout s'est passé très rapidement.
01:07 Les braqueurs sont entrés dans le bureau de poste
01:10 et ont agi avec une violence extrême.
01:12 ...
01:14 -C'est terrifiant.
01:15 La guichetière est jetée par terre, l'arme sur la tête.
01:19 ...
01:27 ...
01:31 -L'un est cagoulé, l'autre est grimé, postiché.
01:34 Un troisième, Larron, est en véhicule relais à la sortie
01:38 pour arracher tout le monde après le braquage.
01:40 ...
01:44 -Le montant du butin est maigre, 2250 euros.
01:48 Un paquet de cartes téléphoniques a également été dérobé.
01:51 Les malfaiteurs n'ont laissé aucune empreinte derrière eux
01:55 et sont repartis à bord d'une sansise blanche.
01:58 Mais ce qui intéresse nettement plus les enquêteurs,
02:01 ce sont les tenues portées par les braqueurs.
02:04 ...
02:06 -Les auteurs étaient vêtus de tenues
02:10 d'agents municipaux de la ville de Nice.
02:12 -Ce détail n'a rien d'anodin, car dans la région de Nice,
02:16 plusieurs hold-up ont été effectués avec ces mêmes tenues.
02:20 ...
02:22 Les enquêteurs ont sans doute affaire à la même équipe.
02:25 Une hypothèse confortée par une autre information.
02:28 ...
02:31 -Ce qui est aussi intéressant, c'est cette voiture qui attend,
02:35 puisqu'un troisième homme reste là en attendant le braquage.
02:39 Cette voiture, c'est une Peugeot 106.
02:42 -Cette Peugeot 106 apparaît sur d'autres braquages.
02:45 Les plaques sont différentes, mais le véhicule est le même.
02:48 Ils arrivent par tous ces éléments, en réalité,
02:51 à réunir, par le mode opératoire,
02:53 les mêmes... la même équipe.
02:56 Evidemment, non identifiées,
02:58 car il n'y a pas de traces, pas d'ADN, pas d'empreinte digitale.
03:02 Personne ne les reconnaît.
03:03 -Face à des braqueurs agressifs et armés,
03:06 les enquêteurs se doivent de faire vite.
03:09 Seulement, ils n'ont pour l'instant pas la moindre piste.
03:12 ...
03:14 A Nice, les semaines passent et les attaques continuent.
03:18 Plus rien n'arrête les braqueurs.
03:20 D'autres types d'établissements sont même touchés.
03:23 -Le policier de la BRB remonte sur 13 affaires,
03:26 13 vols à main armée d'agences bancaires, d'agences postales,
03:30 il y a même un bar PMU,
03:32 à attribuer à la même équipe de ces trois individus.
03:35 -Seul indice, la voiture utilisée par les braqueurs,
03:39 la fameuse 106, est rapidement retrouvée
03:42 dans les quartiers nord de Nice, entièrement calcinée.
03:45 Par chance, les plaques d'immatriculation
03:48 sont encore lisibles et révèlent une chose,
03:51 elles ont été volées.
03:52 Mais c'est un nouveau témoignage qui va permettre à l'enquête
03:55 de faire un bon spectaculaire.
03:57 ...
04:01 En décembre 1998,
04:03 les policiers entendent la victime d'un débraquage.
04:06 Elle s'appelle Michèle, c'est la guichetière,
04:10 et cette femme dit avoir l'impression
04:12 d'avoir déjà vu l'un des malfaiteurs.
04:14 -Cette guichetière de la poste de Keynes-sur-Mer,
04:17 elle n'est pas vraiment sûre de son témoignage,
04:20 mais quand même, c'est vrai qu'elle a un pressentiment,
04:23 elle a déjà entendu cette voix
04:26 et elle a déjà vu les traits de cette personne.
04:29 Elle se dit que ça ressemble à un client
04:31 qui est venu quelques jours plus tôt.
04:33 ...
04:36 -Pour les policiers, l'un des braqueurs est certainement venu
04:39 repérer l'emplacement des caméras et des caisses
04:42 avant de passer à l'action.
04:44 -Le B.A. du braqueur,
04:46 c'est au moins d'aller une fois à l'intérieur de l'agence bancaire
04:50 pour voir la configuration des lieux.
04:52 -Les braqueurs viennent peut-être de commettre leur première erreur.
04:55 Il suffit alors aux policiers de vérifier la liste des clients
04:59 passés par l'agence les jours précédant le hold-up.
05:02 L'un d'entre eux a peut-être un casier judiciaire.
05:05 -En vérifiant la liste des clients,
05:07 les enquêteurs tombent sur une personne
05:09 qui va les interpeller, c'est un certain Philippe Rousseau,
05:13 qui a déjà un lourd passé judiciaire.
05:16 Il a été condamné pour agression et port d'armes illégales.
05:20 Ca met les enquêteurs sur une piste assez sérieuse.
05:23 -Philippe Rousseau,
05:24 un ancien malfrat sorti de prison il y a quelques mois.
05:28 Sa photo est aussitôt montrée aux précieux témoins.
05:31 -Ils vont sortir la photo de Philippe Rousseau,
05:34 la présenter à la guichetière, en lui demandant
05:37 "Est-ce que vous reconnaissez l'homme
05:39 "qui est venu chercher du liquide chez vous ?"
05:41 Elle regarde attentivement la photo et,
05:44 après une courte hésitation, elle se dit "Je crois bien que oui."
05:47 "Je suis pas formelle à 100 %, allez, je suis formelle à 80 %".
05:51 Musique angoissante
05:53 -Pour les policiers, voici une piste très sérieuse.
05:56 Ils se renseignent alors sur ce suspect.
05:59 -Ils se rendent compte que ce Philippe Rousseau,
06:02 qui a été condamné pour port d'armes illégales et agressions
06:05 et qui vient de sortir de prison,
06:07 il est domicilié chez sa grand-mère à Cagnes-sur-Mer.
06:11 -A Cagnes-sur-Mer, à deux pas, justement,
06:14 de l'une des postes attaquées par la bande.
06:16 Musique angoissante
06:19 Et les coïncidences ne s'arrêtent pas là.
06:21 La 106 des braqueurs avait des plaques d'immatriculation volées
06:25 et pas n'importe où.
06:26 -Les plaques qui ont été utilisées lors des braquages
06:29 sont des plaques qui ont été cambriolées, récupérées
06:33 dans des quartiers très proches de sa grand-mère
06:36 et dans Cagnes-sur-Mer, où est domicilé Philippe Rousseau.
06:39 Il y a de fortes présomptions sur ce personnage.
06:42 -Pour la première fois, les policiers ont un nom.
06:46 Et un nom qui peut coller parce que l'individu en question,
06:49 Philippe Rousseau, est connu des services de police.
06:52 Il est connu pour des faits graves.
06:54 Du coup, ils ont enfin un fil à dérouler.
06:57 -Un fil que les policiers vont exploiter.
07:00 Philippe Rousseau est mis sur écoute et attentivement surveillé.
07:04 Ses complices se cachent sans doute parmi ses fréquentations.
07:08 Des fréquentations plutôt radicales.
07:10 -Philippe Rousseau fait partie de l'extrême droite,
07:13 la branche dure de l'extrême droite.
07:15 Ce sont des gens qui ne sont pas modérés
07:17 dans leurs idées politiques, dans leurs idéaux,
07:20 dans la religion aussi.
07:21 -Et parmi ces fréquentations,
07:23 l'une retient l'attention des enquêteurs.
07:26 Un certain Luc Onfray.
07:29 -Sur les écoutes téléphoniques, comme lorsqu'on les filme
07:33 ou lorsqu'on les photographie,
07:35 on voit qu'ils sont régulièrement ensemble,
07:37 qu'ils se voient le week-end, qu'ils passent des soirées ensemble.
07:41 Bref, ils sont toujours très complices.
07:43 -Luc Onfray, 28 ans, est lui aussi un militant d'extrême droite
07:48 et habite les quartiers nord de Nice,
07:50 précisément là où a été retrouvée la 106 utilisée par les braqueurs.
07:55 La coïncidence est troublante.
07:57 Les hommes de la BRB tiennent peut-être une partie du gang.
08:01 Seulement, sans preuve,
08:03 impossible d'arrêter ni Onfray ni Rosso.
08:07 Alors que les braquages continuent,
08:09 cinq en deux mois,
08:11 les téléphones des deux hommes sont toujours sous étroite surveillance.
08:15 -Lors des surveillances téléphoniques,
08:17 Onfray et Philippe Rosso ne font rien transparaître,
08:20 n'évoquent pas de braquage.
08:22 A partir de ce moment-là, les policiers doutent de leur enquête,
08:26 des personnages qui ont été identifiés.
08:28 Là, s'installe un certain doute dans l'enquête.
08:31 Ca patine un peu.
08:32 Mais bientôt, la chance va enfin sourire aux enquêteurs.
08:36 En février 1999,
08:47 les policiers de Nice interceptent une conversation capitale.
08:50 Les deux hommes y parlent d'un futur braquage à Reims,
08:55 en Champagne.
08:56 -Philippe Rosso appelle Luc Onfray
09:00 et lui demande d'aller braquer avec lui à Reims
09:04 une banque et un fast-food.
09:06 -Même si, lors de cette conversation,
09:09 Luc Onfray refuse la proposition de Philippe Rosso,
09:12 la BRB est désormais certaine
09:14 que les deux hommes font partie du gang de braqueurs.
09:17 -Cette révélation, finalement,
09:20 pour les enquêteurs, c'est aussi une récompense,
09:22 parce qu'ils se disent qu'après trois mois d'efforts,
09:26 ils connaissent au moins deux hommes,
09:28 deux braqueurs récurrents de la région.
09:30 -Les policiers décident alors de tendre un piège à Philippe Rosso.
09:34 Ils iront le cueillir à Reims, en flagrant délit.
09:38 ...
09:41 13 février 1999,
09:45 les policiers sont en planque devant le fast-food.
09:48 Vers 23h, le gang passe à l'action.
09:51 Les policiers les arrêtent quelques minutes plus tard,
09:55 dans un parking souterrain.
09:56 ...
10:02 -J'ai rien fait !
10:04 J'ai rien fait !
10:06 J'ai rien fait !
10:07 ...
10:09 -Philippe Rosso est aussitôt placé en garde à vue.
10:12 Mais lors de son interrogatoire, son attitude surprend les policiers.
10:17 -C'est vrai que là, tout d'un coup, c'est assez étrange
10:20 pour un braqueur qui est quand même violent,
10:22 qui utilise des armes, qu'on pense chevronner.
10:25 Tout d'un coup, il se met à...
10:27 Il passe aux aveux directement.
10:29 -Philippe Rosso, très rapidement, va reconnaître les faits.
10:33 Va reconnaître les faits, une première série de braquages,
10:36 une deuxième série de braquages.
10:38 -Au total, ce sont 25 braquages que reconnaît Philippe Rosso.
10:43 Mais pour l'instant, il reste muet au sujet de ses complices.
10:47 -Alors ?
10:48 -Au même moment, à Nice,
10:51 les policiers arrêtent Luc Onfray.
10:54 Musique de tension
10:56 ...
11:00 -Attendez-moi, attendez-moi !
11:02 ...
11:04 -Quand il est interpellé, c'est à 5h du matin à son domicile.
11:08 -Onfray ne comprend pas. Il interpelle les policiers
11:11 en demandant pourquoi.
11:12 ...
11:17 -Seulement les hommes de la BRB fouillent l'appartement
11:20 et tombent sur un véritable arsenal.
11:23 ...
11:25 On retrouve des revolvers, de la dynamite,
11:29 tout un attirail pour faire des braquages, en quelque sorte.
11:32 ...
11:36 -Luc Onfray est immédiatement placé en garde à vue.
11:39 ...
11:43 -Compte tenu de l'évidence, des preuves de sa culpabilité,
11:47 M. Onfray n'aura plus d'autre choix
11:50 que d'expliquer son rôle et comment ça s'est passé.
11:53 -Luc Onfray reconnaît alors avoir participé à 16 braquages.
11:57 Philippe Rousseau, lui, après 10 heures de garde à vue,
12:00 complète ses aveux.
12:02 -Il balance son équipe.
12:04 Luc Onfray, deux autres individus,
12:07 et puis un certain Michel Renard.
12:10 -Et ce Michel Renard n'est pas n'importe qui pour Philippe Rousseau,
12:14 comme il va l'expliquer aux enquêteurs.
12:18 -Il dit "je suis bien placé pour vous en parler,
12:20 "c'est un peu mon beau-père,
12:22 "parce que je suis le petit ami de sa belle-fille,
12:25 "Alexandra Martins".
12:27 -Il précise que cet homme n'a participé qu'à un seul braquage,
12:31 le fameux braquage de la rue Joffre, de la Poste à Nice.
12:35 -D'après Philippe Rousseau, ce jour-là,
12:38 c'est Michel Renard qui faisait le guet
12:40 et qui conduisait la voiture.
12:42 ...
12:46 -Les policiers se rendent immédiatement chez lui à Nice.
12:49 Mais son arrestation ne va pas se dérouler comme prévu.
12:53 Lorsqu'ils arrivent au domicile de Michel Renard,
12:57 les policiers sont accueillis par sa belle-fille,
12:59 Alexandra Martins,
13:01 qui est aussi la compagne de Philippe Rousseau.
13:04 -Quand les policiers arrivent au domicile de Michel Renard
13:08 dans le but de l'interpeller,
13:09 Michel Renard n'est pas là.
13:11 Donc ils vont faire une perquisition,
13:13 ils vont fouiller l'appartement,
13:16 il n'y a pas de Michel Renard, mais plus extraordinaire encore,
13:19 il n'y a plus ses affaires,
13:21 comme s'il s'était volatilisé.
13:24 -Les policiers demandent alors des explications à la jeune femme.
13:28 Et elle est formelle.
13:29 Son beau-père, elle ne l'a pas vue depuis des mois.
13:32 -Moi, mon beau-père, je ne l'ai plus revue
13:35 depuis la mi-novembre 1998.
13:36 A la mi-novembre 1998, il a quitté le domicile
13:39 et on ne l'a plus jamais revue.
13:41 -La jeune fille en est certaine,
13:43 c'est même elle qui avait signalé sa disparition.
13:46 -Alexandra Martine est allée le 15 novembre 1998
13:49 devant les services de police
13:51 en indiquant que son beau-père avait disparu,
13:54 qu'il avait quitté le domicile la veille,
13:56 qu'il avait pris toutes ses affaires
13:59 et qu'il n'avait plus réapparu,
14:01 laissant ses 2 filles mineures et Alexandra Martine seule.
14:04 -Les policiers sont intrigués.
14:06 Michel Renard a disparu seulement 2 semaines
14:09 après le braquage de la poste de Nice.
14:11 -Les enquêteurs se disent que c'est son premier braquage.
14:14 Soit il s'est fait avoir par ses complices,
14:17 par d'autres voyous, soit il a décidé de se mettre en cavale
14:21 et de quitter le territoire.
14:23 -Les enquêteurs se tournent alors naturellement
14:26 vers les compagnons de braquage de Michel Renard.
14:29 -Eux sont formels, ils n'ont pas revu Michel Renard
14:33 depuis la mi-novembre 1998.
14:35 Pour eux, c'était son premier braquage,
14:39 c'était un peu un trouillard,
14:41 et donc il aurait fui le territoire
14:44 tout simplement pour se protéger.
14:46 -Sans aucune autre piste,
14:48 les enquêteurs sont bien obligés de croire les braqueurs.
14:51 Dans leurs propres fichiers,
14:53 ils vont faire une nouvelle découverte.
14:55 -Ca va donner ?
14:56 -Le jour où Alexandra Martine a déclaré la disparition
15:02 de son beau-père au commissariat,
15:04 elle ne s'est pas arrêtée là.
15:06 -Dans la foulée de cette disparition,
15:08 elle dépose plainte contre Michel Renard
15:10 pour attouchements sexuels.
15:12 C'est un élément peu banal.
15:15 "Mon papa a quitté le foyer familial,
15:18 "nous laisse, nous abandonne, moi et mes deux soeurs."
15:22 Mais dans la foulée, je dépose plainte
15:24 contre cet homme terrible
15:26 qui a prodigué des attouchements sexuels sur moi
15:29 et, elle précisera également à ce moment-là,
15:31 sur ses deux demi-soeurs.
15:33 -Mais alors, pour le coup,
15:35 pourquoi attendre la disparition de Michel Renard
15:38 pour dénoncer ces viols ?
15:39 Pour l'heure, impossible de répondre.
15:41 Renard est donc toujours introuvable
15:44 et cela n'inquiète personne.
15:46 -A tel point que la justice va classer l'affaire en 2000
15:50 et, du coup, on abandonne les poursuites
15:52 et les recherches concernant Michel Renard.
15:55 -Quant à Philippe Grosso et Luc Honfray,
15:58 ils sont incarcérés en attendant leur procès
16:01 pour vol à main armée.
16:03 ...
16:06 Février 2001.
16:07 Cela fait deux ans que Philippe Grosso
16:09 est en détention provisoire à Grasse.
16:11 L'homme est convoqué par un juge parisien
16:14 pour régler son divorce.
16:16 Un déplacement qui nécessite que Philippe Grosso
16:19 sorte de prison pour un transport en avion depuis Nice.
16:22 -On est sur le tarmac de l'aéroport.
16:25 Les policiers, ceux qui s'occupent de cette surveillance,
16:28 sont un petit peu distraits.
16:30 -Il profite de la discussion des services de police,
16:34 des policiers qu'il accompagne avec les hôtesses,
16:37 puisque le voyage se fait en avion,
16:39 pour sauter sur le tarmac et il s'évade.
16:41 ...
16:48 A ce moment-là, ça va très vite dans sa tête.
16:50 Il se dit qu'il faut qu'il échappe à tout ça.
16:53 -On peut aussi se demander
16:55 si on peut faire un travail de police
16:59 ou de police.
17:00 -On peut aussi se demander s'il n'y a pas autre chose
17:03 que ces hold-up qui lui ont donné envie de partir.
17:05 Il y a quelque chose de plus grave.
17:08 -Philippe Grosso aurait-il autre chose à se reprocher ?
17:11 Avec son évasion, il devient l'un des hommes
17:13 les plus recherchés de la Côte d'Azur.
17:16 -Il va de planque en planque.
17:18 -Il est aux abois, Philippe Grosso.
17:20 Et là, il va faire ce qu'il sait faire,
17:22 c'est-à-dire des braquages.
17:24 -Il va commettre une dizaine de vols à Marmée.
17:28 -Des braquages qui vont même finir par le faire tomber.
17:32 Après trois mois de cavale,
17:34 l'homme est à nouveau arrêté en flagrant délit.
17:36 Bientôt, il devra répondre de ses actes
17:39 devant une cour d'assises,
17:41 un procès qui pourrait bien faire basculer
17:43 une banale affaire de braquage
17:45 en une affaire criminelle hors du commun.
17:47 14 mars 2002, c'est le procès du gang des braqueurs de Nice.
17:54 Grosso et Onfray sont jugés
17:56 pour une trentaine de braquages,
17:58 mais dans le box des accusés,
18:00 il manque pourtant quelqu'un.
18:02 -A ce procès, c'est vrai qu'il y a deux choses qui ressortent.
18:07 C'est Philippe Grosso, l'instigateur,
18:09 celui qui était là au braquage,
18:11 et l'absence de Michel Renard.
18:13 Qu'est-ce qu'il est devenu ? On sait pas.
18:15 -A l'issue du procès,
18:16 le confrère est condamné à 11 années de réclusion.
18:20 Philippe Grosso, à 32 ans.
18:22 Michel Renard, jugé par comptes humains,
18:25 est condamné à 20 ans de prison
18:27 pour sa participation au braquage de la Poste de Nice.
18:30 Il est officiellement en fuite.
18:32 Mais c'est l'actualité, quelques mois plus tard,
18:35 qui va relancer l'enquête sur sa disparition.
18:38 Générique
18:39 ...
18:44 -A Criminalités nouvelles, Réponse judiciaire nouvelle,
18:47 la France va créer un statut de repenti,
18:50 réduction de peine et protection
18:51 en échange d'une collaboration avec la justice.
18:54 Ce projet de loi sur les repentis
18:56 va finir par donner des idées à Philippe Grosso,
18:59 qui est incarcéré, lui, depuis près de cinq ans.
19:03 ...
19:05 -M. Grosso peut demander des remises de peine.
19:08 Pour ça, il faut qu'il avoue des faits.
19:12 Pour ça, il faut qu'il rade et rentre dans le cadre du repenti.
19:15 Pour ça, il faut qu'il dise à la justice,
19:18 "Regardez, je vous ai apporté des faits.
19:21 "Grâce à moi, vous pouvez les juger.
19:23 "Libérez-moi."
19:24 ...
19:27 -Il écrit une lettre au procureur de la République
19:30 dans laquelle il va faire des révélations fracassantes.
19:33 -Il va faire un récit détaillé, expliquant comment Michel Renard
19:37 a été assassiné à son domicile
19:40 par une personne qui nomme Le Boucher,
19:42 qui n'est autre que Luc Onfray.
19:44 -Luc Onfray, surnommé Le Boucher,
19:46 aurait donc tué Michel Renard.
19:49 L'information est à peine croyable.
19:52 ...
19:56 -Les gendarmes de la brigade de recherche de Nice
19:59 vont immédiatement entendre Philippe Rousseau en prison.
20:02 Face à eux, l'homme commence à raconter.
20:05 ...
20:07 Tout aurait commencé en 1998
20:10 par une discussion qu'il aurait eue avec Alexandra,
20:13 sa petite amie de l'époque.
20:15 -Elle va lui faire des confidences sur son beau-père.
20:18 Elle va lui dire qu'elle a été victime de violences,
20:21 d'agressions sexuelles,
20:23 et que ses petites sœurs, également, ont été victimes.
20:26 -Je peux plus, je dors plus !
20:29 -Elle parle très rapidement
20:31 du souhait de faire disparaître son beau-père.
20:35 Elle le dira, "je souhaite sa mort, je veux le voir disparaître".
20:39 -Philippe Rousseau raconte aux gendarmes
20:41 qu'il aurait refusé d'exécuter Renard.
20:44 -Il dit à Alexandra, "non, je n'ai pas l'intention de tuer
20:47 "ou de trouver quelqu'un pour tuer Michel Renard,
20:50 "en revanche, je vais lui donner une correction."
20:53 -Philippe Rousseau aurait donc décidé de trouver un complice
20:57 pour l'aider, un certain Luc Onfray.
21:00 -Il lui fait part qu'il a un ami digne de confiance,
21:04 à qui il va en parler.
21:05 Cet ami est son meilleur ami du moment,
21:07 qui est donc Luc Onfray,
21:09 et qui va pouvoir l'aider dans son entreprise
21:13 pour mettre une correction à Michel Renard.
21:16 -Seulement, au moment d'infliger cette correction,
21:20 Philippe Rousseau raconte que les choses ont dégénéré.
21:23 Luc Onfray aurait abattu Michel Renard.
21:25 Les gendarmes sont méfiants.
21:29 Et si Philippe Rousseau avait tout inventé
21:32 pour obtenir une remise de peine ?
21:34 -On se dit, attention,
21:35 est-ce que c'est pas des affaiblisations ?
21:38 Quelle crédibilité peut-on accorder à ce garçon-là ?
21:41 C'est un personnage important de la voyoucratie niçoise,
21:44 parce que quand même, 30 aînés de voile à marmée,
21:47 c'est pas rien, c'est pas donné à tout le monde.
21:50 -A l'affaire, il n'y a pas de preuves matérielles,
21:53 il n'y a pas de cadavres,
21:54 on a seulement des aveux de Philippe Rousseau
21:58 qui viennent six ans après les faits.
22:00 -Mais comme il est d'usage,
22:02 Luc Onfray est entendu à son tour.
22:04 -Il va toujours être dans cette situation de défense,
22:09 dire "je n'ai rien fait, Philippe Rousseau invente absolument tout,
22:15 "je n'y suis pour rien."
22:16 -Luc Onfray nie tout en bloc.
22:19 Alors, qui dit vrai ?
22:21 Il faudra attendre plus de quatre années
22:24 pour découvrir la vérité.
22:26 Février 2008, Luc Onfray bénéficie d'une libération conditionnelle.
22:32 Ce qu'il ignore, c'est qu'il est observé.
22:35 Les gendarmes ne vont pas le lâcher d'une semelle.
22:39 Leur objectif, savoir si Philippe Rousseau a dit vrai.
22:43 -Luc Onfray a 42 ans, il vient de sortir de prison,
22:47 donc c'est le moment pour les enquêteurs
22:50 de le surveiller et voir si on ne pourrait pas avoir
22:53 d'autres éléments sur ses révélations de Philippe Rousseau.
22:56 -Ils vont décider de le suivre et de regarder
22:59 un petit peu au niveau de ses appels téléphoniques,
23:03 de voir l'entourage de Luc Onfray.
23:05 -Les semaines de surveillance se succèdent.
23:08 En vain, Luc Onfray semble avoir repris une vie rangée.
23:12 -Comment ça serait inséré ?
23:14 Un homme se dit "j'ai purgé ma peine,
23:16 "j'ai bénéficié d'une libération conditionnelle.
23:19 "Il faut que je demande à mes amis,
23:21 "à ceux qui m'ont connu, de me trouver un travail."
23:24 -Onfray, à sa sortie de prison, il ne se passe rien d'extraordinaire.
23:28 Il est devenu paysagiste, il s'occupe d'espace vert.
23:31 -Il fréquente une jeune femme, assidûment.
23:34 Il va à l'opéra.
23:35 On est vraiment très loin de l'afro-brackeur des années 98.
23:39 -Et surtout, on est loin du criminel décrit par Philippe Rousseau,
23:44 celui qu'il avait surnommé "le boucher".
23:46 Les gendarmes sont gagnés par de sérieux doutes.
23:49 -C'est quand on se dit "bon, quand même,
23:51 "il sort, il a l'air d'être assez calme,
23:55 "de vivre une vie tout à fait normale,
23:57 "il occupe un studio chez sa maman.
24:00 "Est-ce que, finalement,
24:02 "Philippe Rousseau n'a pas extrapolé,
24:04 "n'a pas exagéré dans ses révélations ?"
24:07 -Philippe Rousseau a-t-il tout simplement menti ?
24:10 Pour en avoir le coeur net,
24:12 les gendarmes vont passer l'appartement de Philippe Rousseau,
24:16 supposé du crime, au peigne fin, à la recherche d'indices.
24:20 -On se dit "qu'est-ce qui peut être intéressant ?"
24:23 Les constatations dans l'appartement de Philippe Rousseau,
24:26 même 10 ans après, on va pas s'en priver.
24:29 -10 ans après les faits,
24:32 l'ancien appartement de Philippe Rousseau, rue d'Abray,
24:36 recèle-t-il encore des traces du meurtre supposé
24:39 de Michel Renard ?
24:43 -L'appartement de Philippe Rousseau a été reloué depuis des années,
24:48 et on risque de ne pas trouver grand-chose.
24:50 En revanche, il reste un procédé, c'est le luminol,
24:54 qui lui permet de retrouver des traces de sang,
24:57 même très anciennes.
24:58 -Les experts de la gendarmerie passent alors
25:02 l'appartement au luminol.
25:03 Et après quelques instants, le résultat est stupéfiant.
25:08 Il y a bien des projections et des coulures de sang
25:11 dans presque toutes les pièces.
25:13 ...
25:17 -Il va relever 17 zones positives de traces de sang humain.
25:22 -Notamment la cuisine, la salle de bain et la chambre.
25:28 -Vu la quantité de sang détectée,
25:31 les gendarmes sont désormais convaincus
25:33 qu'un meurtre sanglant s'est déroulé dans cet appartement.
25:37 -Enfin, ils commencent à nous dire
25:39 qu'il s'est passé quelque chose, comme l'a dit Philippe Rousseau.
25:43 Mais s'agit-il vraiment du sang de Michel Renard ?
25:46 Impossible de répondre.
25:50 ...
25:52 -Le problème, c'est que 10 ans après,
25:54 une salle de bain s'est lavée régulièrement
25:56 avec des produits assez agressifs.
25:58 On va se retrouver avec peu de matière,
26:01 beaucoup de traces, mais peu de matière.
26:03 Et une matière pas assez riche.
26:05 Pourquoi ? Pour tout simplement extraire un profil ADN.
26:09 -Mais à qui appartient donc ce sang trouvé
26:12 dans l'appartement ?
26:13 Les enquêteurs ne vont pourtant pas tarder à le découvrir.
26:17 ...
26:21 Musique inquiétante
26:23 5 décembre 2008, Philippe Rousseau quitte sa cellule.
26:27 Détenu modèle, il a obtenu une permission de sortie
26:30 de trois mois pour aller travailler sur un chantier.
26:33 ...
26:35 Et comme les gendarmes l'avaient prévu dès sa sortie,
26:38 l'homme en profite pour appeler Alexandra.
26:41 Rien n'est laissé au hasard.
26:43 La jeune femme a été placée sur écoute téléphonique.
26:46 -Alexandra Barthez était sa petite amie.
26:48 Même si plus de 10 ans sont passés,
26:51 lui, il est resté 99.
26:54 Intellectuellement, sa vie s'arrête là.
26:57 -Les surveillances téléphoniques vont se révéler payantes.
27:01 -Il va appeler Alexandra à plusieurs reprises,
27:04 de multiples reprises.
27:06 Alexandra, au départ, est très étonnée.
27:09 Elle ne comprend pas ce qu'il veut, en fait.
27:12 10 ans après, elle ne comprend pas ce qu'il veut.
27:14 Elle lui dit "Pourquoi tu me rappelles ?
27:17 "Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que t'attends ?"
27:19 Il lui dit "C'était pour rappeler le bon vieux temps."
27:22 -Au fil des jours, Alexandra Martine et Philippe Rousseau
27:26 se montrent de plus en plus bavards.
27:29 ...
27:32 -Tu te souviens de 98 ? C'était inoubliable.
27:34 On aurait pu en faire un film.
27:36 -Oui, c'est vrai.
27:38 On aurait pu en faire un bon bouquin.
27:40 ...
27:42 -Une année inoubliable pour faire un film en roman.
27:45 On s'aperçoit que c'est une année déterminante dans leur vie.
27:49 Une année où il s'est passé quelque chose d'important.
27:52 -Et si ce quelque chose d'important
27:54 n'était autre que la mort de Michel Renard ?
27:57 La conversation téléphonique ne laisse planer aucun doute.
28:01 Le couple parle ensuite d'un boucher.
28:04 ...
28:06 -Tu te souviens de ce type, du boucher ?
28:08 -C'était un vrai robot.
28:10 ...
28:13 -Oui. Moi, il me faisait peur.
28:15 ...
28:17 -Les gendarmes, ils comprennent, enfin, plus exactement,
28:21 ils imaginent qu'il peut s'agir de Lucon Fray.
28:23 -Si les propos tenus lors de cette conversation sont vrais,
28:28 Rousseau est complice de l'assassinat de Michel Renard
28:31 et Alexandra est au courant de tout.
28:34 ...
28:36 ...
28:38 -3 février 2009.
28:40 Le juge décide d'entendre à nouveau Philippe Rousseau
28:43 4 ans après ses révélations.
28:45 Face au magistrat, l'homme se dit soulagé.
28:48 Il passe à nouveau aux aveux.
28:51 -Ce que dit Philippe Rousseau, c'est qu'il a des remords.
28:54 Il a passé des années en prison et il a envie que la vérité éclate
28:58 justement pour la famille et pour soulager aussi
29:01 les petites filles de Michel Renard
29:04 pour qu'elles sachent la vérité.
29:05 -Et voici l'incroyable récit que fait l'homme aux enquêteurs.
29:09 ...
29:12 Tout commence lorsque Rousseau décide de venger
29:14 sa petite amie, Alexandra Martine,
29:17 victime des attouchements de son beau-père.
29:20 Avec l'aide de son ami Lucon Fray,
29:22 il veut infliger une correction à Michel Renard.
29:25 Première étape, trouver un prétexte pour l'approcher.
29:29 -Pour attirer Michel Renard, c'est pas très compliqué.
29:33 Ils lui ont proposé de faire un braquage.
29:35 Il avait des problèmes d'argent et donc il a accepté.
29:38 -Le 14 novembre 1998, il est 5h du matin
29:42 au domicile de Michel Renard.
29:44 Sa belle-fille, Alexandra,
29:47 lui prépare un café au goût particulièrement amer.
29:51 ...
29:55 -Alexandra lui a mis des somnifères dans le café
30:00 le fameux samedi matin où il part.
30:02 ...
30:08 C'est pour atténuer la violence de Michel Renard.
30:11 C'est pas un saint, c'est quelqu'un qui est armé
30:14 en permanence chez lui, qui a participé à un braquage,
30:17 qui s'adonne à la boisson du matin au soir.
30:19 C'est pas non plus un tendre.
30:21 -Après avoir bu son café,
30:24 Michel Renard sort de chez lui.
30:26 Il a rendez-vous avec Lucon Fray.
30:31 Lucon Fray récupère Michel Renard,
30:34 l'amène au domicile de Philippe Rousseau,
30:37 donc, aux 24 rue d'Après.
30:39 -Comme prévu, Philippe Rousseau accueille Lucon Fray
30:44 et Michel Renard.
30:46 Les 3 hommes s'installent dans le salon
30:50 pour parler du braquage.
30:52 En attendant que les somnifères agissent,
30:55 Rousseau propose une partie d'échec.
30:58 -A ce moment-là, Rousseau,
31:00 il sent pas encore... C'est pas le moment d'agir.
31:03 Il dit qu'il temporise un peu, c'est ce qu'il explique.
31:06 -Petit à petit, Michel Renard va commencer à s'affaiblir.
31:10 ...
31:20 -Selon Philippe Rousseau, c'est à ce moment-là
31:23 que Lucon Fray aurait brusquement décidé d'éliminer Michel Renard.
31:27 -Rousseau lui dit qu'une correction, ça suffit pas.
31:30 "Ne t'inquiète pas, je vais m'en occuper."
31:33 -Sur le coup, Philippe Rousseau n'y croit pas
31:35 et sort comme si de rien n'était acheté des croissants.
31:39 ...
31:41 Mais à son retour, vers 6h du matin,
31:44 il découvre une scène digne d'un film d'horreur.
31:47 ...
31:49 -Il revient et là, il voit le corps de Michel Renard
31:53 allongé la tête dans un sac plastique
31:56 avec des traces de sang.
31:58 Et là, Lucon Fray lui dit que c'est fini.
32:01 ...
32:04 -A partir de ce moment-là, c'est la panique totale,
32:07 parce que ce qu'il craignait et ce qu'il n'avait osé imaginer,
32:12 c'est passé.
32:13 ...
32:15 -Toujours selon Philippe Rousseau,
32:17 Lucon Fray aurait tué Michel Renard à coup de marteau.
32:20 -Là, Lucon Fray va lui dire "Ne t'inquiète pas,
32:24 "je m'occupe de tout. Laisse-moi faire,
32:26 "je vais me débarrasser du corps.
32:29 "Tu me laisses tout seul, tu me laisses le week-end,
32:32 "j'en ai pour deux jours, je m'occupe du reste."
32:35 ...
32:42 -Pétrifié, Philippe Rousseau aurait alors quitté son appartement
32:46 pour rejoindre Alexandra.
32:47 -Quand il arrive chez Alexandra, il lui dit "Michel est mort".
32:51 -Mais c'est pas possible !
32:53 Alexandra Martine est surprise.
32:55 Philippe Rousseau devait simplement donner une correction.
32:58 Ca devait pas aller plus loin.
33:00 -Pour détourner les soupçons,
33:02 les deux amants auraient alors décidé de faire croire
33:05 à une disparition volontaire.
33:07 ...
33:10 -C'est Alexandra Martine qui va débarrasser
33:13 les affaires de Michel Renard des armoires.
33:17 Elle va, elle, organiser cette disparition
33:20 pour que ses sœurs puissent croire en cette disparition.
33:23 -Et pour brouiller davantage les pistes,
33:26 tous les deux décident d'aller signaler la disparition
33:29 de Michel Renard au commissariat.
33:31 Rousseau raconte qu'en route, ils font un détour
33:33 par la rue d'Abray pour voir où en est Luc Onfray.
33:36 Alexandra, elle, attend dans la voiture.
33:39 ...
33:41 -Avec Alexandra, il retourne voir Luc Onfray
33:45 et il lui amène un sandwich et des cigarettes.
33:48 Lorsqu'il va rentrer, il va s'apercevoir du carnage.
33:52 ...
33:55 -Il y a des traces de sang un peu partout.
33:57 Il voit des morceaux de lambeaux de chair
34:00 accrochés sur les murs.
34:01 -A ce moment-là, Luc Onfray lui aurait expliqué
34:04 l'inimaginable.
34:05 -Luc Onfray va lui dire "J'ai découpé le corps", etc.
34:09 ...
34:13 Le sang est inclusif, c'est parce que je passe les chairs au mixeur.
34:17 ...
34:20 Et ensuite, ces chairs mixées sont évacuées par les toilettes.
34:25 -Quant aux os qui ne passaient pas au mixeur,
34:27 Luc Onfray les aurait mis dans des sacs
34:30 avant de les disperser dans des poubelles
34:32 aux quatre coins de la ville.
34:34 ...
34:36 Devant le juge médusé, Philippe Rousseau explique
34:39 qu'en découvrant le carnage, il a totalement paniqué
34:42 et s'est enfui. Et s'il n'a pas dénoncé Luc Onfray,
34:45 c'est qu'il était terrifié.
34:47 -A ce moment-là, il a eu peur pour lui-même aussi.
34:50 Il s'est dit "Est-ce que Luc Onfray
34:52 "ne va pas s'occuper de moi maintenant ?"
34:54 -Face à ce témoignage incroyable,
34:56 les enquêteurs se posent de nombreuses questions.
34:59 D'après Philippe Rousseau, Luc Onfray est le tueur
35:02 et Alexandra, l'instigatrice.
35:05 Mais lui, quel est son rôle au juste ?
35:07 -On peut se demander si Philippe Rousseau
35:09 n'est pas plus impliqué que ce qu'il veut bien admettre
35:13 ou prétendre.
35:14 Philippe Rousseau dénonce les faits,
35:16 mais semble minimiser fortement sa participation à ces derniers.
35:20 -Une chose est néanmoins incertaine.
35:23 Sans les dénonciations de Philippe Rousseau,
35:25 Michel Renard serait toujours un simple disparu.
35:28 Pour en savoir plus, les enquêteurs
35:33 décident de confronter Luc Onfray et Alexandra Martin
35:36 à ses déclarations.
35:42 4 février 2009, au petit matin.
35:45 Luc Onfray est interpellé à son domicile.
35:48 Les gendarmes lui indiquent qu'il est soupçonné d'assassinat
35:52 et, curieusement, l'homme reste de marbre.
35:55 -Il est calme,
35:58 il est interpellé.
36:00 Rien ne le gêne, rien ne le choque.
36:02 Et il nous écoute.
36:04 Et c'est tout.
36:05 -Les gendarmes perquisitionnent son appartement,
36:09 mais 10 ans après les faits, ils ne trouvent rien.
36:12 Reste cependant la cave à fouiller.
36:16 Et c'est là qu'ils vont faire des découvertes inespérées.
36:20 -Ils vont trouver différentes choses
36:22 qui correspondent à la description de Philippe Rousseau.
36:25 -On va découvrir un hachoir,
36:28 un couteau,
36:30 c'est-à-dire un couteau, peut-être pour dépecer des animaux.
36:34 -Des objets qui pourraient bien avoir servi au dépeçage.
36:38 Mais la liste ne s'arrête pas là.
36:41 Dans un des cartons,
36:43 le chef d'équipe fait une découverte
36:45 encore plus intéressante.
36:47 -Le chef ouvre un mixeur.
36:49 -C'est exactement ce qu'avait décrit Philippe Rousseau
36:53 lors de ses affirmations au juge.
36:56 -On se dit qu'il a pu l'utiliser,
36:58 mais en étant très réservé,
37:01 parce que la taille du mixeur...
37:03 On se dit, mais quand même...
37:06 Petit, c'est pas énorme.
37:10 Quand même, ça me paraît bizarre.
37:12 -Sur le bol du mixeur,
37:14 les gendarmes remarquent une trace brunâtre,
37:17 une trace qui ressemble à du sang séché.
37:20 Peut-être celui de Michel Renard.
37:22 Tous les scellés sont envoyés pour être analysés.
37:26 En attendant les résultats,
37:28 les gendarmes entendent Luc Onfray.
37:31 Son interrogatoire commence.
37:36 Les gendarmes décident d'aller droit au but.
37:39 A-t-il, oui ou non, tué puis découpé Michel Renard
37:42 le 14 novembre 1998 ?
37:45 L'homme nie en bloc.
37:48 -M. Onfray n'a qu'une version au travers de l'enquête.
37:52 C'est "M. Rousseau délire,
37:55 "il a vu trop de films.
37:57 "Vous me parlez d'un scénario de film gore.
38:00 "Vous avez vu trop de films d'horreur."
38:02 -Il s'est fomenté par Philippe Rousseau
38:05 parce qu'il m'en veut, c'est une vengeance, etc.
38:09 -Onfray n'aurait donc rien fait.
38:11 Pour lui, le seul responsable, c'est Philippe Rousseau.
38:15 Et pour cause, il haïssait Michel Renard.
38:18 Et pas seulement à cause des agressions commises sur Alexandra.
38:22 -Lorsque les braquages sont commis avec M. Renard,
38:25 il n'est pas un professionnel.
38:27 Il ne va pas se vanter dans des soirées
38:29 d'avoir commis des braquages.
38:31 -Il va dire que Philippe Rousseau voulait faire disparaître
38:34 Michel Renard parce qu'il était devenu bavard.
38:37 -Quant au mixeur découvert dans sa cave,
38:40 Luc Onfray accuse à nouveau Philippe Rousseau.
38:42 -Si ce mixeur est à son domicile,
38:44 c'est parce qu'il a été effectivement prêté
38:47 à M. Rousseau, ce qu'il se fait entre amis.
38:50 Les dossiers prouvent qu'il se fréquente régulièrement.
38:53 Et ensuite, rendu par M. Rousseau,
38:55 M. Onfray le récupère en le mettant dans sa cave
38:58 sans se douter qu'il y ait une trace de sang.
39:01 -Une explication peu crédible aux yeux des enquêteurs.
39:04 Pourquoi est-il qu'il leur faut déterminer le vrai du faux ?
39:07 Pour cela, ils comptent bien sur Alexandra.
39:10 Dans un bureau voisin,
39:18 Alexandra Martine est interrogée.
39:20 Et même 10 ans après,
39:23 la jeune femme comprend très vite les raisons de sa présence.
39:27 Elle craque immédiatement devant les enquêteurs.
39:31 -Elle est soulagée.
39:33 Elle pleure, elle dit :
39:35 "Ca me fait du bien, à la limite, d'être là,
39:38 "je vais pouvoir tout dire."
39:40 -Elle va expliquer que quand son beau-père est parti,
39:43 elle savait pourquoi il partait, qu'il ne reviendrait pas.
39:46 -Et Alexandra Martine donne sa version,
39:48 une version qui ne va pas du tout aller dans le sens de Philippe Rousseau.
39:53 Oui, elle lui a parlé des attouchements sexuels
39:56 dont elle était victime,
39:58 mais selon elle, il n'a jamais été question de correction.
40:02 -C'est lors d'une discussion ensemble
40:04 où Philippe Rousseau va lui dire "Est-ce que tu veux qu'il meure ?"
40:07 Elle répond "Oui".
40:09 -C'est pas moi qui lui ai dit qu'il fallait le tuer.
40:12 Mais comme lui me le propose, je profite de cette occasion,
40:15 je saute dessus et je dis "Oui".
40:18 -La jeune femme est formelle.
40:20 Il s'agissait bien de tuer Michel Renard.
40:22 Elle savait même que Philippe Rousseau allait le faire
40:25 avec l'aide d'un autre homme.
40:27 Elle lâche alors un mot, loin d'être anodin.
40:30 -Alexandra Martine va parler d'un boucher,
40:32 d'un boucher qui aurait été utilisé pour faire disparaître le corps.
40:36 -Mais ce boucher, Alexandra Martine dit ignorer son identité.
40:41 A ce stade, difficile pour les enquêteurs
40:43 de se prononcer sur le rôle exact de chacun.
40:46 -On se dit "Calme-toi, on a ça.
40:48 "Cette fois-ci, on sait qu'il est mort.
40:50 "On sait qu'il y a deux acteurs sur Philippe Rousseau,
40:53 "Alexandra Martine."
40:55 Ca, c'est adhéré par leur déclaration, maintenant.
40:58 La triangulaire se fait parce qu'on a Rousseau qui accuse,
41:02 Alexandra Martine qui avoue sans avouer,
41:04 et Onfray qui a des objets compromettants chez lui.
41:08 Voilà la donne.
41:09 -A l'issue de ces garde-à-vue,
41:11 Luc Onfray est mis en examen pour assassinat.
41:14 Alexandra Martine et Philippe Rousseau
41:17 ne sont accusés que de complicité, du moins pour l'instant.
41:21 Musique de tension
41:24 ...
41:26 -Dans le cadre de leur enquête de personnalité de Luc Onfray,
41:29 les gendarmes entendent un certain Michael,
41:32 un ancien ami qui a travaillé avec lui.
41:35 Lors de son audition, le jeune homme va raconter
41:38 l'incroyable proposition que lui aurait faite Onfray.
41:41 -Monsieur Onfray, je confirme, est venu chez moi
41:44 et a tenté de me débaucher pour faire disparaître trois corps.
41:48 En m'expliquant comment faire, il faut les couper en morceaux,
41:52 mixer les chairs, faire disparaître les os.
41:55 -Les gendarmes sont stupéfaits, car évidemment,
41:57 le procédé leur rappelle quelque chose.
42:00 -Si vous regardez bien, comment il décrit
42:03 comment on va se débarrasser des corps,
42:05 c'est ni plus ni moins que la façon qu'a donnée Philippe Rousseau
42:09 pour se débarrasser du corps de Michel Ornard.
42:13 -Ca fait maintenant trois personnes,
42:16 Martine, Rousseau et ce fameux Michael,
42:19 qui impliquent Luc Onfray en parlant d'un mixeur,
42:23 qui impliquent Luc Onfray avec des cadavres, des corps découpés.
42:27 -Pour les enquêteurs, le témoignage de Michael est capital.
42:31 Et leur conviction va être renforcée par un nouvel élément, accablant.
42:36 ...
42:42 Les résultats des analyses effectuées sur le mixeur
42:45 retrouvés dans la cave de Luc Onfray viennent de tomber.
42:48 -Ces traces brunâtres ont été analysées.
42:52 Il s'agit du sang de Michel Ornard.
42:55 C'est un formidable coup d'accélérateur à l'enquête.
42:59 Parce que je vous rappelle que le mixeur a été retrouvé
43:03 dans la cave de Luc Onfray,
43:05 même si ce dernier prétend qu'il l'a prêté à Philippe Rousseau.
43:10 C'est la première fois qu'on a un élément incontournable
43:13 dans cette affaire.
43:15 -Le juge convoque à nouveau Luc Onfray.
43:18 En apprenant les résultats des analyses ADN,
43:21 l'homme confirme sa première version.
43:24 -Ce mixeur, je l'ai prêté à Philippe Rousseau.
43:28 Et d'ailleurs, il me l'avait rendu la veille ou l'avant-veille
43:32 de notre arrestation en février 1999.
43:34 Tout d'un coup, la mémoire lui revient.
43:37 Il n'avait jamais parlé de cette date-là.
43:40 -Luc Onfray, qui, bizarrement, a des problèmes de mémoire
43:43 très réguliers, c'est le seul moment
43:46 où il va avoir une mémoire d'éléphant.
43:48 -Luc Onfray est-il l'unique auteur de l'assassinat de Michel Renard ?
43:53 Philippe Rousseau est-il un simple complice ?
43:56 Et Alexandra est-elle l'instigatrice
43:58 de la mort de son beau-père ?
44:00 C'est désormais le procès qui devra apporter
44:03 les réponses à ces questions.
44:05 Un procès qui va s'ouvrir par un incroyable coup de théâtre.
44:10 Musique pesante
44:12 16 janvier 2012, cour d'assises de Nice.
44:15 Plus de 13 ans après les faits,
44:17 le procès des assassins de Michel Renard peut enfin commencer.
44:21 Sur le banc des accusés,
44:23 Alexandra Martine et Philippe Rousseau
44:26 comparaissent libres pour complicité d'assassinat.
44:29 Quant à Luc Onfray,
44:30 celui que la presse surnomme le tueur au mixeur,
44:34 il se tient derrière la vitre du boxe des accusés.
44:37 Les filles de Michel Renard sont présentes.
44:40 Elles sont bouleversées.
44:41 -Mes clientes sont en pleurs
44:43 parce que, pour la première fois depuis,
44:46 depuis 10 ans,
44:49 euh...
44:51 elles espèrent
44:52 qu'elles vont...
44:54 apprendre...
44:56 la vérité.
44:58 -Dans la salle, avant même l'ouverture de l'audience,
45:02 tous les regards se tournent vers la table des pièces à conviction.
45:06 Au milieu des scellés se trouve le fameux mixeur
45:08 ayant servi à faire disparaître le corps de Michel Renard.
45:12 -Quand le mixeur a été posé sur la table,
45:15 tout le monde a eu un mouvement de recul.
45:17 Même certains jurés, on les a vus un peu reculés sur la table.
45:21 Ca, c'est assez impressionnant.
45:24 -Avant d'aborder les faits,
45:26 la présidente donne la parole aux accusés.
45:28 Alexandra Martine et Philippe Rousseau
45:31 déclinent leur identité.
45:33 Quand vient le tour de Luc Onfray,
45:35 l'homme se lève et fait d'incroyables révélations.
45:38 -Luc Onfray, dans le boxe des accusés,
45:42 il se tient sur les vitres du boxe
45:46 et là, avec son micro, face à la présidente, il avoue...
45:50 -C'est bien moi qui ai fait disparaître le corps.
45:53 C'est bien moi qui l'ai découpé.
45:58 C'est bien moi qui l'ai dépecé.
46:00 -Silence dans la salle.
46:04 Les personnes témoins de cette audience
46:08 comme les intervenants sont stupéfaites.
46:11 Après 13 ans de silence,
46:13 Luc Onfray a décidé de tout révéler.
46:15 L'homme décrit même point par point
46:18 le découpage du corps de Michel Renard.
46:20 -Les mots sont crus.
46:23 Il y a un certain dégoût, finalement,
46:27 qui ressort de cette description morbide
46:29 et d'autant plus que lui reste totalement impassible.
46:32 -Il va aller très loin dans les détails.
46:34 Il va expliquer qu'il découpait au cutter
46:37 ou à la scie des morceaux, des os, des tendons.
46:41 C'était assez glaçant.
46:43 -Quant au mixeur,
46:44 Luc Onfray jure qu'il s'en est à peine servi.
46:47 -Il va indiquer que le mixeur,
46:50 oui, il était là,
46:52 oui, il a tenté de broyer certaines chairs avec,
46:55 mais ça n'a pas fonctionné,
46:57 et que le corps a bien été dépecé,
46:59 mais qu'ensuite, le corps a été placé dans des sacs
47:03 et ensuite jeté dans des poubelles.
47:05 -Après avoir décrit et assumé l'impensable,
47:08 Luc Onfray décide qu'il ne tombera pas seul.
47:11 Selon lui, ce meurtre,
47:13 il ne l'a jamais souhaité, ni même programmé.
47:16 Le responsable, c'est Philippe Rousseau.
47:19 -Il ne va pas laisser Philippe Rousseau s'en sortir.
47:21 Donc il va accuser Philippe Rousseau.
47:24 Et il va accuser Philippe Rousseau en indiquant
47:26 que Philippe Rousseau était là,
47:28 Philippe Rousseau a étranglé Michel Renard.
47:32 -Il va dire, voilà,
47:35 Philippe Rousseau venait de l'étrangler,
47:38 et une fois par terre, il m'a dit...
47:41 Il m'a dit de lui donner un dernier coup de marteau
47:44 pour voir s'il était bien mort.
47:46 -Tous les yeux se tournent alors vers Philippe Rousseau.
47:49 Appelé à la barre, l'homme jure qu'il n'a pas tué Michel Renard,
47:53 mais personne ne semble y croire.
47:56 -Mon seul tort, c'est de ne pas avoir pu empêcher le crime.
48:00 Mon seul tort, c'est de ne pas m'être douté
48:02 que ça tournerait mal.
48:04 Mon seul tort, c'est d'avoir voulu une correction.
48:07 Mon seul tort, c'est de ne pas avoir dénoncé l'effet putain.
48:11 -Philippe Rousseau a bien du mal à justifier sa version
48:14 de la correction qui a mal tourné.
48:17 -La motivation de ce rendez-vous,
48:19 qui est de dire que c'était pour lui infliger une correction,
48:22 non, non, ça, c'est pas possible.
48:24 C'était pas pour lui.
48:26 Le principe d'une correction, c'est que celui qui est corrigé
48:29 sache pourquoi il l'est et en ressente les effets.
48:32 Le fait de verser un médicament qui a vocation
48:35 à atténuer les réactions, voire même à endormir,
48:38 là, ça ne va pas non plus.
48:41 -Au fil des débats, le procès se retourne
48:44 complètement contre Philippe Rousseau.
48:46 Même le mobile du meurtre semble avoir évolué.
48:49 Il n'aurait pas seulement comme origine
48:51 les agressions sexuelles commises sur Alexandra.
48:54 -Le mobile du crime n'est pas du tout
48:57 celui que veut bien nous vendre Philippe Rousseau
49:01 et que ce n'est autre qu'un mobile crapuleux.
49:04 -M. Rousseau était furieux contre M. Renard.
49:07 Il se vante en soirée.
49:08 Un chef de gang voit un de ses lieutenants nouveaux,
49:11 intronisé, aller dans les soirées et dire
49:13 "Regardez, c'est moi sur le journal, qui fais ces braquages."
49:17 -Dans son réquisitoire, l'avocat général
49:19 présente Rousseau comme le cerveau de l'assassinat de Michel Renard.
49:23 Un Michel Renard devenu trop bavard,
49:25 trop dangereux pour la vie du gang.
49:28 Luc Onfray, quant à lui, n'a été que l'exécutant dévoué
49:32 et méthodique de Philippe Rousseau.
49:34 Alexandra Martine, agressée sexuellement,
49:37 a juste servi de caution morale.
49:39 Après quatre jours de débats, les jurés doivent trancher.
49:43 Musique pesante
49:45 Jeudi 19 janvier 2012, c'est l'heure du verdict.
49:50 ...
49:52 Philippe Rousseau est condamné à 28 ans de réclusion criminelle
49:56 pour avoir commandité et organisé la mort de Michel Renard.
50:00 ...
50:02 -Il trouve cette peine injuste,
50:04 parce qu'il est sorti de prison il n'y a pas longtemps,
50:07 donc il retournait, c'est difficile pour lui.
50:10 Et surtout parce qu'il a eu une attitude,
50:12 quoi qu'on ait pu en dire, il a eu une attitude de repentir
50:16 et d'une véritable prise de conscience.
50:18 Aujourd'hui, cette prise de conscience et ce repentir
50:21 n'est absolument pas... On n'a pas tenu compte.
50:24 -Luc Onfray, lui, est condamné à 30 ans de prison
50:27 pour l'assassinat de Michel Renard.
50:29 Sandra Martin bénéficie, quant à elle, de la clémence de la cour,
50:33 5 années avec sursis.
50:35 -C'est la réalité, c'est-à-dire qu'elle est peut-être complice
50:39 d'assassinat, mais elle a toujours été omniprésente pour ses soeurs.
50:42 Et ce qui s'est passé, elle l'a fait pour elle,
50:45 mais aussi pour ses soeurs, pour les protéger.
50:48 Il faut pas l'oublier.
50:49 -Ironie du sort, les aveux de Philippe Rousseau
50:52 se sont finalement retournés contre lui.
50:55 Sans ces révélations, la mort de Michel Renard
50:58 n'aurait jamais été élucidée.
51:01 (coup de klaxon)
51:03 [Rugissement]

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