• l’année dernière
Transcription
00:00 *Musique*
00:11 12h-13h30, les midis de culture, Géraldine Mosnassavoy, Nicolas Herbeau
00:19 Place à la critique, aujourd'hui deux films sur le couple et l'enfant mais deux films aux antipodes
00:25 Le premier est une comédie, le second un drame, le premier suit un couple uni, quand le second raconte la séparation d'un couple
00:31 Le premier se joue dans l'intimité des peut-être futurs parents, quand le second est vu à travers les yeux de l'enfant
00:37 Nos critiques cinéma sont là pour en débattre avec nous ce midi, Thierry Chesse, bonjour
00:41 Bonjour
00:42 Directeur de la rédaction du magazine 1ère et avec vous Muriel Joudet, bonjour Muriel
00:45 Bonjour
00:46 On peut vous lire dans le monde, bienvenue à tous les deux dans les midis de culture
00:49 *Musique*
00:54 Et on commence avec le syndrome des amours passés, film d'Anne Ciro et de Raphaël Balbonie
01:00 J'ai soumis votre cas d'infertilité, je pense qu'on a trouvé la solution
01:04 Vous devez retrouver toutes les personnes avec lesquelles vous avez eu un rapport sexuel dans votre vie
01:09 Et vous devez accomplir à nouveau un acte sexuel avec toutes ces personnes, voilà
01:15 Avec toutes ces personnes, c'est vraiment...
01:17 Attends, attends
01:18 C'est pas que je trouve que c'est vraiment beaucoup, c'est vraiment beaucoup
01:21 Tu vois, regarde ma liste, 3 personnes, y'a pas de quoi s'enfaronner
01:24 C'est simple, tu tapes mon mec, je me tape le tien
01:26 *Musique*
01:28 Le syndrome des amours passés, voici le drôle de mal qui affecte Sandra et Rémy
01:33 Désirés d'avoir un enfant mais en butte avec l'infertilité
01:36 Le remède, comme on l'a entendu, coucher avec tous leurs ex
01:40 Bon élève, le couple dresse alors la liste de leurs amours passés et se met, si je puis dire, au travail
01:45 Mais comment faire tenir ensemble désir d'enfant et désir des autres, désir d'union et tentation extérieure
01:51 Tons volontairement décalés, truffés de scènes masquées, colorés, dansés
01:56 La réinvention du couple passe par la réinvention du style, souvent lourd, dès qu'on parle reproduction
02:01 Mais est-ce que ça marche ? Est-ce que ça invente vraiment quelque chose, Cyril Chèze ?
02:05 Alors moi, ça a vraiment marché sur moi
02:08 Le film a été présenté à la Semaine de la Critique en mai dernier, j'avais découvert à ce moment-là
02:13 Moi, d'abord, je salue le côté kamikaze des réalisateurs
02:16 C'est-à-dire qu'il y a bien deux sujets, le couple et la famille
02:19 Il faut que chacun ait des idées préconçues et qui fait que forcément, on ne va pas s'y reconnaître
02:24 On va en dire trop, on va être trop réac, on va être au contraire pas assez réac
02:28 Trop militant aussi
02:30 Et comment parler de sexe sans être lourd ?
02:33 A priori, ils cochent toutes les cases
02:35 Ils savent faire ça puisque dans leur film précédent, leur premier long ensemble
02:39 Une vie démente, ils abordaient Alzheimer
02:42 Avec cette même idée d'essayer de faire un film un peu frivole autour de la maladie
02:46 Moi, c'est ce que j'aime chez eux
02:47 Et ce que j'aime chez eux, c'est qu'ils y vont complètement
02:50 C'est-à-dire qu'ils n'y vont pas avec le frein à main
02:51 Ils n'essayent pas justement d'être un peu ceci, un peu cela
02:55 Attention, non, on y va, on fait un film à sketch
02:58 Et qui dit film à sketch dit forcément sketch in égo
03:00 Mais il y a pour moi un geste assez joyeux, chaleureux
03:05 Et qui pose des questions sans vous imposer les réponses
03:09 Et c'est déjà pas mal dans les films qu'on voit en ce moment
03:12 Muriel Jodé, un tel enthousiasme !
03:15 Je le sens !
03:17 Oui, non mais...
03:19 Quand vous commencez par "oui mais non"
03:21 "Oui mais non"
03:22 Vous saoulez de quoi ?
03:25 De rien aimer
03:27 Le problème c'est que c'est vrai qu'Une vie démente, leur précédent film
03:32 Avait trouvé le ton juste parce que de toute façon la gravité est déjà là
03:36 Par le fait qu'on évoque la maladie d'Alzheimer
03:38 Et que ce soit toujours là et que ça hante
03:40 Donc la comédie était possible parce qu'il y avait une sorte de poids
03:43 De pesanteur qui existait de par le sujet
03:47 Et là, j'ai l'impression que ce parti pris de la légèreté
03:50 Fait qu'en fait, les questions qu'il pose et qui intéressent tout le monde
03:54 En fait, il les évite toutes, absolument toutes
03:57 Je trouve ça délirant qu'un film qui parle à ce point de sexualité
04:00 Ne filme pas un seul rapport sexuel
04:02 J'étais là mais on est adultes, on peut y aller
04:05 Le film parle de ça, de "Est-ce que c'est grave de faire du sexe ?"
04:08 Putain, du sexe, c'est quand je parle
04:10 "De coucher avec quelqu'un" ?
04:11 Muriel, qu'est-ce qu'il se passe aujourd'hui ?
04:13 Je sais pas, mais "Est-ce que c'est grave de coucher avec quelqu'un ?"
04:16 "Est-ce que c'est grave de recoucher avec son ex ?"
04:18 Est-ce que c'est grave tout ça ?
04:20 Mais il pose ces questions avec une énorme légèreté
04:24 Qui fait que pour moi, tout est évité
04:26 Mais à un point tel qu'à la fin, je ne révélerai pas ce qui se passe
04:30 Il y a une sorte de gag comme ça
04:32 Mais que le film ne prend jamais au sérieux
04:34 Et surtout, la question que pose le film, c'est
04:36 "Qu'est-ce que ça fait si mon partenaire part rejoindre ses ex ?"
04:40 Ou même de nouvelles amours
04:42 C'est la question de la jalousie
04:44 Elle n'est jamais montrée, cette jalousie
04:47 C'est ça que je trouve terrible
04:49 Le principe même du film, le dispositif, est super intéressant
04:52 Il pourrait produire énormément de cinéma, énormément de choses
04:55 Mais ça devient pour moi un clip d'une heure vingt
04:57 Ça veut dire que le film ne parle pas d'infertilité ?
05:00 C'est aussi un sujet qui est assez grave dans le couple
05:03 Si on fait un parallèle avec Alzheimer, ça pourrait être le même début de film
05:07 La même idée de film
05:09 On est plus sur la partie jalousie, couple ouvert
05:12 Vous avez raison, c'est censé parler de ça
05:14 Mais il y a une scène par exemple avec la sœur de l'héroïne
05:18 Qui elle, voilà, est tombée enceinte et veut avorter
05:21 Et du coup forcément, celle qui n'arrive pas à tomber enceinte
05:24 C'est la femme qui commence à être jalouse
05:25 Mais c'est très très léger
05:27 Je comprends ce truc de l'élégance de la légèreté
05:29 Qui consiste à passer sur toutes les situations
05:32 Mais en fait, la vie, il y a un peu plus de poids que ça
05:36 Si on part coucher avec son ex, notre copain ne va pas dire
05:40 "C'est super, on va accrocher sa photo sur le mur"
05:43 Mais d'ailleurs, ce n'est pas vraiment ce qui se passe non plus
05:45 C'est-à-dire que le film, en voulant éviter l'écueil
05:48 De tomber dans la lourdeur, des poncifs, justement
05:50 De trop de drame autour de ces questions-là
05:53 Vous le dites, Muriel José, dans trop de légèreté
05:55 Mais ce n'est pas complètement éludé, cette question de la jalousie
05:57 Elle est reposée, elle monte tout au long du film
06:00 En fait, il y a quand même une base qui fait qu'on leur dit
06:05 Ce n'est pas très plausible non plus, le point de départ
06:08 C'est-à-dire le syndrome des amours plus passés
06:10 Le scientifique qui les reçoit entre deux cours
06:13 Qui leur dit "J'étais à un séminaire aux Etats-Unis"
06:15 On nous dit d'emblée "Voilà qu'elle est scoop"
06:17 Et voilà la situation qui donc sort
06:19 Et donc à partir du moment où ça sort du comment
06:22 Je trouve ça moins logique qu'il n'y ait pas forcément des scènes de sexe
06:25 Et en tous les cas, de la manière, eux, je pense qu'ils les jouent de manière
06:29 "Qu'est-ce qui se passe dans la tête à ce moment-là ?"
06:31 Et peut-être qu'ils ne montrent pas en effet les corps
06:33 Mais qu'ils montrent une vision ou fantasmer et tout ça
06:35 Et oui, moi je trouve qu'une fois passé, on nous pose le couple
06:40 Après, moi je sens la jalousie tout au long, montée
06:43 Avec cette idée que d'habitude, le cliché veut que le garçon ait plus de...
06:50 En tous les cas, raconte plus ses ex que les filles
06:53 Lui, il a menti en fait, on va s'apercevoir qu'il avait dit qu'il avait beaucoup plus que la réalité
06:57 Et la question, une des questions qui est posée
06:59 Qui est "Qu'est-ce qui compte en fait ?"
07:01 Est-ce que c'est le nombre d'aventures ou le temps qu'on a passé avec chacun de ses ex ?
07:04 Bonne question, vous avez 3 ans
07:07 J'ai compris le film
07:09 Non mais je trouve qu'une fois qu'on a...
07:11 Ces questions-là, elles peuvent être aussi très très très ennuyeuses
07:15 Pour dire un mot poli
07:17 Et je trouve qu'à partir du moment où on part dans ce principe qu'on va être
07:22 Et dans leur forme, décalés, et dans le début du fond décalés
07:26 Moi, cette légèreté ne me gêne pas, elle est intrinsèque au film
07:29 C'est le contraire qui m'aurait gêné
07:31 Et puis il y a cette question des non-dits
07:32 C'est-à-dire que c'est difficile de dire à l'autre
07:34 "Je te permets d'aller voir ailleurs parce que c'est pour le bien de notre coup"
07:37 "Parce qu'on veut avoir un enfant"
07:39 De dire ça et puis finalement de se dédire
07:41 Et je trouve que le film peut être malin sur cette manière de ne pas formuler clairement
07:45 Des crises de jalousie, de violence
07:48 Comme on pourrait en voir et en attendre
07:49 Ce sera encore plus insupportable de voir ça des millions de fois au cinéma
07:54 Et je pense qu'en fait le film, très vite, embrasse sur l'utopie qu'il veut installer
07:59 Mais qu'en fait, le moment de bascule, on passe de la réalité concrète
08:03 Ce moment de bascule n'existe pas
08:05 Le film commence très très vite
08:07 Avec ce rendez-vous avec le professeur
08:11 Le professeur les prend entre deux rendez-vous
08:14 Qui n'est même pas dans un bureau
08:15 Il est dans une salle de cours
08:17 C'est ça en fait, pour moi, tout le vice est là
08:20 C'est-à-dire vraiment ce professeur qui n'explique même pas
08:23 Ce qu'est le syndrome des abours passés
08:26 Que les deux héros vont gober comme ça
08:28 Alors que c'est pas du tout crédible
08:30 Il se pose pas la question de la crédibilité de ce syndrome
08:33 Alors que tout est incroyable
08:35 Tout est incroyable
08:36 L'idée qu'on va réussir à faire un gosse
08:38 Une fois qu'on aura couché avec tous ses ex
08:40 On va faire gober au spectateur cette idée quand même
08:42 C'est vrai que moi je me suis posé la question pour moi
08:44 Je me suis dit, il n'y aurait pas eu de film
08:46 Parce que clairement moi je n'aurais pas couché avec tous mes ex
08:48 Et du coup tout est un peu...
08:50 Il y a de la baguette magique partout quoi
08:52 C'est des belges, c'est pour ça
08:54 Oui ce sont des belges, mais on ne peut pas résoudre ça
08:56 Non mais il y a une espèce de dinguerie
09:00 On joue ou pas, c'est-à-dire que voilà la règle du jeu
09:03 Si vous ne l'acceptez pas, vous pouvez sortir
09:05 Moi je trouve ça...
09:07 Moi je préfère en effet ça, la millième histoire de coupe
09:11 J'ai l'impression que là je me dis tiens
09:15 C'est marrant ce qu'il tente
09:17 C'est marrant ce qu'il tente et c'est marrant qu'il le tente avec ces deux comédiens-là
09:19 Parce que c'est aussi un film de réalisateur
09:22 Mais c'est un film d'acteur
09:23 C'est-à-dire que Lucie Debais qui est déjà présente
09:25 Qui joue Sandra
09:26 Et Lazare Gousso que moi j'avais juste vu dans Les Hautes Herbes
09:29 Une série sur Arte
09:31 En fait ils ont travaillé avec eux en amont
09:33 Ils ont filmé les répétitions
09:35 Ils ont monté les répétitions
09:37 Et moi je pense que ce prix participe à ce qu'on voit à l'écran
09:42 C'est-à-dire que moi si je crois à ce qu'on ne croit pas
09:45 C'est parce que aussi je crois en eux
09:47 Je crois en leur jeu, je vois qu'ils s'amusent
09:49 Je vois et il y a un bonheur à les voir évoluer dans les situations les plus abracadabrantesques possibles
09:55 Alors est-ce qu'il y a vraiment un bonheur ?
09:56 Parce que là moi c'est un petit peu ma limite
09:58 C'est-à-dire qu'il y a un côté catalogue
09:59 C'est-à-dire que chaque ex rencontrée est un cas de figure
10:02 Donc il y a celle qui refuse de se remettre en couple
10:06 Qui vit en colocation avec deux copines
10:09 Et les trois copines se partagent tout le temps les mecs qu'elles rencontrent
10:13 Elle, elle retrouve un DJ qui est devenu une énorme star
10:18 Qui n'a pas d'enfant, enfin on imagine qu'il n'a pas d'enfant
10:20 Lui, il faut quand même le dire parce que c'est assez drôle
10:23 On se rend compte qu'il a couché avec sa sœur
10:26 Qui n'est pas vraiment sa sœur de sang
10:28 Mais voilà, mais bon ça ça fait participer à tout
10:30 Est-ce qu'on recouche avec sa sœur ?
10:32 Est-ce qu'on recouche avec sa sœur qu'on appelle sa sœur ?
10:34 Mais il y a un côté catalogue qui peut être parfois un peu répétitif
10:37 Et du coup dans ces effets de retrouvailles
10:39 Avec cette idée de ne pas montrer les scènes de sexe
10:41 Mais toujours de les figurer
10:43 Donc avec des scènes de danse, avec des masques, avec des lumières
10:46 Devient un petit peu à force attendue et répétitive
10:49 Oui, moi je trouve que le film ne se coltine pas
10:53 La question, je ne sais pas, de l'échec amoureux
10:57 De l'échec sentimental, de la vie ratée, de la vie amoureuse ratée
11:00 Tout est un peu, tout le monde va bien
11:03 Tout le monde couche avec tout le monde dans un tourbillon de paillettes
11:06 Pour moi il y a un moment où, alors que vraiment le principe même
11:09 Je trouve que sur la comédie romantique ou la comédie de mœurs ça a disparu
11:14 Et moi j'appelle à son retour parce qu'il y a plein de choses à faire
11:18 C'est quelque chose qui peut être extrêmement beau, extrêmement adulte
11:21 Vous pensez à quel film par exemple ?
11:23 Moi je pense beaucoup à des trucs des années 70
11:25 Par exemple "Toothsies" comme ça
11:27 Ou des films "An Unmarried Woman" de Paul Mazurski
11:29 Qui n'est pas un film très connu, mais qui a inspiré par exemple "Sex and the City"
11:33 Même des séries comme "Sex and the City"
11:35 Ce truc, on réfléchit, alors je pense que ça se passe plus dans la série, dans le cinéma
11:38 Mais ce truc de, on réfléchit
11:40 "Anatomie d'une chute" peut faire partie des comédies de mœurs
11:43 Et très inspirée par ce truc des années 70
11:46 Mais pour moi je trouve que c'est la marque où le cinéma adulte a un peu disparu
11:50 Et donc quand je vois arriver un film comme ça
11:53 Qui parle des mœurs, qui parle de choses très ténues
11:55 De sexe, de sentiments, de couples
11:58 Ça m'intéresse beaucoup
12:00 Mais là justement je trouve que c'est un sujet adulte
12:02 Mais traité avec un peu trop d'enfance
12:05 De manière infantile quoi
12:07 Et c'est en effet la limite
12:09 Comme tout film à sketch, c'est qu'à un moment
12:12 On s'épuise quoi
12:13 On s'épuise, on voit l'inégal
12:15 Alors la bonne idée qu'ils ont c'est de faire 1h20
12:18 C'est à dire que, voilà
12:20 Très souvent on se dit "ah ben tiens j'avais une autre idée"
12:23 J'imagine que lorsqu'ils créent le truc
12:25 Ils doivent faire 10 sketchs en plus quasiment
12:27 Mais c'est l'inévitable problème
12:30 Et là pour le coup qui n'est pas résolu
12:32 Et je suis en train de me dire
12:34 En effet c'est pas un film adulte
12:36 Ça c'est vrai
12:38 Et donc pour traiter quand même du couple
12:40 Et du désir d'enfant
12:41 Effectivement c'est là où ça élude quand même cette question-là
12:43 Ça élude ça, mais ça crée autre chose
12:45 Comme parler des scènes de sexe
12:47 Symbolique et pas concrète
12:49 Mais c'est pour moi
12:51 Tout le film est cohérent là-dessus
12:53 Je comprends qu'on le refuse entièrement
12:55 Puisque c'est le point de départ
12:57 Et c'est tout ce qui va être
12:59 C'est leur manière d'être
13:01 Mais moi je trouve, malgré tout
13:03 Par exemple ça ne ressemble je trouve à aucun film réellement
13:07 Je vois pas quelles références ils ont pu mettre
13:10 Par exemple ça me fait un peu penser
13:12 A l'atmosphère d'un film de Valérie Donzelli
13:14 Avec le film Notre-Dame
13:18 Un peu du truc pop
13:20 Et c'est surtout toujours les mêmes motifs du côté pop
13:23 C'est-à-dire que dès qu'on dit "décalé loufoque"
13:25 Il y a forcément des lumières roses
13:27 De la musique avec de la flûte
13:29 Des ruptures avec de la danse
13:31 Et des masques
13:32 Donc il y a un côté un peu...
13:34 Les petits budgets quoi
13:36 Les petits budgets mais aussi...
13:38 Non c'est vrai mais il y a aussi ça
13:40 On fait du pop avec du argent
13:44 Et par ailleurs je pense que vraiment
13:46 Avec autant d'argent
13:48 Je ne suis pas en train de dire qu'il manque de l'argent à ce film
13:50 Moi je ne connais pas leur budget
13:52 Je pense qu'on peut faire quelque chose
13:54 On n'a pas besoin de plus de moyens pour parler des relations
13:56 Et de couper tout ça
13:58 Et je pense qu'en plus le film réalise un fantasme
14:00 Qui est qu'on aimerait rentrer comme ça dans la vie des gens
14:02 Mais le panel qui nous est présenté
14:04 De la vie sexuelle
14:06 Me paraît un peu délirant
14:08 Et faux quoi
14:10 Tous leurs collaborateurs
14:12 Quasiment ne viennent pas du cinéma
14:14 Ils viennent très souvent de la chorégraphie
14:16 Des danses
14:18 Et ils ont fait beaucoup plus appel à l'art contemporain
14:20 Qu'à "Tiens on va choper tel truc dans tel film"
14:22 Ça peut faire penser aussi
14:24 Chirn-Lavar par exemple
14:26 À ses performances
14:28 Mais ça je pense que
14:30 De par tous leurs collaborateurs
14:32 De la déco au costume en passant par le chef-op
14:34 C'est quelque chose qui était intrinsèque au projet
14:36 Et en gros c'est pire qu'il n'ait pas d'accord
14:38 Parce qu'il a dit "Bah moi tout le monde
14:40 Tout le monde sauf Rémi"
14:42 Quoi tout le monde sauf Rémi ?
14:44 "Bah je peux coucher avec qui je veux sauf toi"
14:46 Il t'a dit que toi tu pouvais coucher avec qui tu voulais ?
14:48 C'est dégueulasse
14:50 Sauf moi ? Ah ouais c'est dégueulasse
14:52 T'es tellement blessée
14:54 Mais toi qu'est-ce que tu trouves dégueulasse dans ça ? Parce que je suis pas sûre qu'on parle de la même chose là
14:56 Bah qu'ils te disent que tu peux coucher avec qui tu veux sauf moi
14:58 Non mais c'est pas la "sauf toi"
15:00 On s'en fout c'est la première partie qui est dégueulasse
15:02 Ah bon ? Bah oui évidemment
15:04 Bien sûr aussi
15:06 Mais sauf toi c'est pas dégueulasse c'est con
15:08 C'est différent c'est con
15:10 Le syndrome des amours passées de Anne Cybaud
15:12 Oui c'est drôle il faut le dire quand même
15:14 Et de Raphaël Balbonie c'est drôle
15:16 12h13h30
15:18 Les midis de culture
15:20 Géraldine Mosnassavoy
15:22 Nicolas Herbeau
15:24 Et maintenant déménagement de Shin-Yi Somaï
15:26 * Extrait de Shin-Yi Somaï *
15:48 Festival de Cannes 1993
15:50 Présenté dans la section "Un certain regard"
15:52 Ce film de Shin-Yi Somaï
15:54 Reste pourtant inédit en France
15:56 Et sans grands échos au Japon
15:58 C'est donc 30 ans après que sort pour la première fois en salle
16:00 Ce film "Déménagement"
16:02 Version numérisée et restaurée
16:04 Le déménagement c'est celui auquel assiste
16:06 La petite reine âgée d'une dizaine d'années
16:08 Qui voit ses parents se séparer et son père
16:10 Quitter le foyer mais c'est aussi celui
16:12 D'un monde, le sien, qui se voit bousculer
16:14 Avec son lot de questions "L'enfance est-elle une illusion ?
16:16 Mes parents vont-ils m'abandonner ?
16:18 Sont-ils ceux que je croyais ?"
16:20 En deux heures c'est pourtant Reine, la petite reine
16:22 Qui se transforme et si c'était elle
16:24 Qui devenait une autre, qu'en avez-vous pensé ?
16:26 Muriel Joudé
16:28 C'est très très beau
16:30 Il faut le dire, vous aimez ce film ?
16:32 C'est un film somptueux
16:34 Et je pense qu'on a aussi la chance
16:36 Que des distributeurs, que des gens s'occupent
16:38 De remasteriser, de ressortir ces films
16:40 Des distributeurs français, je trouve que c'est
16:42 "Survivant" s'il me semble
16:44 Qui ressortent ces films
16:46 Et d'un cinéaste
16:48 Shin-Yi Somaï, alors moi c'est le premier film que je vois de lui
16:50 Mais du coup j'ai regardé
16:52 Il est mort à 52-53 ans
16:54 Il est mort en 2001 de manière plus maturée
16:56 Ces films ne sont pas trop sortis en France
16:58 Il y a eu une rétrospective à la Cinémathèque
17:00 En 2012-2013
17:02 Bref, c'est vraiment ce qu'on appelle
17:04 Un secret bien gardé, une pépite
17:06 Donc vous deux, Thierry Chez et Muriel Joudé
17:08 Vous n'aviez pas entendu parler
17:10 De ce cinéaste spécialement avant
17:12 Moi j'avais entendu parler mais j'avais pas vu ses films
17:14 Pas du tout
17:16 Et voilà, sinon
17:18 Il faut le dire, quand on est critique
17:20 On a l'impression qu'on connait tout et tout ça
17:22 Mais il faut le dire qu'on ne connait pas
17:24 Je savais qu'il avait une très bonne réputation
17:26 Mais où se procuraient les films ?
17:28 Et donc le principe du film
17:30 Et d'ailleurs je rebondis sur ce que je disais
17:32 Sur la comédie de mœurs parce que là on y est en plein dedans
17:34 Sur des histoires, sur ce qui se passe
17:36 Dans la vie des gens, dans la conjugalité
17:38 Je voulais citer aussi tout à l'heure
17:40 "Kramer contre Kameur" qui est un film que j'adore
17:42 Et cette idée en fait
17:44 Du point de vue de l'enfant
17:46 De la hauteur d'enfant qui peut être quelque chose
17:48 De très casse-gueule au cinéma, c'est-à-dire
17:50 De filmer quelque chose à hauteur d'enfant
17:52 Et moi ce que j'adore au cinéma
17:54 C'est quand les cinéastes comprennent
17:56 Enfin comprennent, me montrent que
17:58 L'enfant en fait c'est quelqu'un
18:00 C'est le réceptacle de la gravité
18:02 Du drabe, c'est quelqu'un
18:04 Qui est en avance sur les adultes
18:06 Et ça par exemple Truffaut
18:08 J'ai pensé beaucoup à "L'incompris"
18:10 De Luigi Comencini qui est un chef-d'oeuvre
18:12 Où vraiment on comprend que la question d'enfance
18:14 C'est pas sortir de l'innocence
18:16 Finalement il n'y a jamais eu d'innocence
18:18 Et là, cette petite fille
18:20 Elle a un temps d'avance
18:22 Sur ses parents
18:24 Elle est beaucoup plus adulte qu'eux
18:26 Le film commence somptueusement
18:28 D'ailleurs je ne sais pas d'où vient cette lumière absolument magnifique
18:30 Ce travail de la photographie
18:32 Qui vraiment vient de
18:34 C'est complètement extraterrestre pour moi
18:36 Ce travail sur la lumière, tous les plans sont magnifiques
18:38 Pourquoi c'est si particulier que ça la lumière dans ce film ?
18:40 En fait c'est un truc
18:42 Je pense que c'est quelque chose des années 90
18:44 Oui c'est très années 90
18:46 Dans les tenues, dans les couleurs
18:48 Je me rends compte que plus le temps passe
18:50 Plus la lumière des années 90 devient hyper belle
18:52 On commence à avoir
18:54 C'est bien vintage
18:56 Et tous les décors sont magnifiques
18:58 Il y a cette table triangulaire
19:00 Qui résume absolument tout le film
19:02 C'est-à-dire si la table est triangulaire
19:04 Elle est là pour trois personnes
19:06 Et du coup comme le couple se divorce
19:08 C'est très très beau
19:10 C'est somptueux sans non plus que ce soit
19:12 De la peinture figée
19:14 C'est quelque chose de très dur au cinéma à faire
19:16 C'est-à-dire faire des tableaux sans qu'on ait l'impression
19:18 Que tout soit complètement
19:20 Figé
19:22 Et cette petite fille qui dit tout ce qui lui passe par la tête
19:24 Et surtout
19:26 Moi ce qui m'a bouleversée même si c'est quelque chose
19:28 Qui disparaît un peu au bout d'un moment
19:30 C'est qu'elle observe en fait qu'au moment du divorce
19:32 Sa mère retrouve sa liberté
19:34 S'émancipe, exactement comme dans "Kramer contre Kramer"
19:36 Et l'homme lui, son père
19:38 Est en plein déclassement social
19:40 Sombre, c'est ça, il sombre et à un moment il disparaît
19:42 Complètement, il est presque avalé par le montage
19:44 Et cette idée de l'enfant qui voit le déclassement
19:46 Social de son père, je trouve ça absolument
19:48 Magnifique
19:50 Thierry Ches, vous aussi vous êtes en montage, est-ce que vous connaissiez
19:52 "Singey's Tomb" avec Tom Muriel ?
19:54 Moi je ne connaissais pas et pour moi il n'y a pas plus grand film
19:56 D'horreur que "Kramer contre Kramer"
19:58 Vraiment la chose la plus terrifiante au monde
20:00 Moi j'ai été...
20:02 Sur la séparation aussi
20:04 Et ce qui se passe entre Meryl Streep et Ashton Kufman
20:06 Quand on est enfant et qu'on voit ce film
20:08 On est l'enfant entre les deux
20:10 Moi j'ai été impressionné
20:12 Par la fluidité aussi de l'ensemble
20:14 C'est à dire que c'est vraiment quelque chose qui est à la fois
20:16 Dans le travail des mises en scène
20:18 Incroyable, la manière notamment
20:20 Dont cette petite fille est toujours
20:22 Séparée de ses parents
20:24 Par un cadre, on l'entrevoit
20:26 Cette distance comme ça
20:28 Et en même temps, d'être un film
20:30 Totalement accessible
20:32 A presque tous les publics
20:34 C'est comme ce qu'arrive à faire Pixar
20:36 Là c'est pareil, c'est à dire qu'on peut rentrer
20:38 Par 50 000 portes dans ce film
20:40 On peut le voir comme un geste de metteur en scène
20:42 Dingue, on peut le voir comme une histoire
20:44 Bouleversante et jamais l'air moyante
20:46 Le mélange entre
20:48 Ce réaliste du début et
20:50 Ce glissement vers l'onirique
20:52 Se fait d'une manière fluide
20:54 Absolument incroyable, rien n'est
20:56 On nous prend...
20:58 Un, c'est pas un adulte en effet
21:00 Qui se prend pour un enfant et jamais c'est mignon
21:02 Jamais c'est...
21:04 Mais oui, alors que parfois ça pourrait être ça
21:06 Se dire bon allez, on va vous faire chialer
21:08 Moi la scène par exemple où le père revient
21:10 Elle part en vacances avec sa mère et le père revient
21:12 On se sent là, toute la
21:14 Tout le monde est stressé, c'est à dire que
21:16 Le père se dit "Ah c'est encore possible"
21:18 Et bon, non, ça ne l'est pas
21:20 Et ce qui est dingue, c'est que c'est très peu dialogue
21:22 Mais que ce film, on peut dire que la société
21:24 A évolué, les rapprocherait
21:26 Mais de 93
21:28 30 ans après, et absolument
21:30 C'est-à-dire que si on nous disait "Tiens, il a été filmé"
21:32 À part en effet les lumières
21:34 Mais ce qu'il se raconte, il y a dans les rapports
21:36 Hommes-femmes en effet, dans les rapports sociaux
21:38 Une modernité dingue
21:40 Et puis cette manière de ne pas réussir à dire à leur fille
21:42 Ce qui se passe et à ne pas se rapprocher
21:44 D'elle, et effectivement ce que vous disiez Thierry
21:46 Chez sur tous ces cadres
21:48 C'est-à-dire il y a des vitres, il y a des miroirs
21:50 La disposition de cet appartement
21:52 Japonais
21:54 Avec des portes qui coulissent
21:56 Tout le temps et ils n'arrivent jamais
21:58 À se rencontrer
22:00 Et cette petite fille renne passe son temps à courir
22:02 Elle est toujours en fuite
22:04 Et la caméra la poursuit
22:06 Et moi qui ai un enfant, je me disais
22:08 Je me demandais pourquoi la mère ne courait pas après
22:10 Alors elle court une fois après
22:12 Elle est quand même très inquiète
22:14 Mais il y a un truc de solitude de cet enfant
22:16 Qui s'émancipe, qui est assez foudroyant
22:18 Muriel Joudet
22:20 Oui et qui est vraiment, qui surplombe tout
22:22 C'est ça qui est très beau
22:24 Et puis surtout qui très vite
22:26 En fait c'est la seule qui
22:28 Elle veut du langage
22:30 Et eux ils disent rien
22:32 Et du coup elle, elle formule tout ce qui lui
22:34 Moi j'adore les personnages comme ça
22:36 Quand au moment où on sort du réalisme
22:38 Et qu'on se dit, allez ce personnage là
22:40 Il va parler tout le temps, il va dire ce qu'il veut
22:42 Un moment elle dit, ne t'inquiète pas maman
22:44 Je vais bientôt, je vais me dépêcher d'être adulte
22:46 Mais c'est terrible quand elle dit ça
22:48 Oui c'est ça
22:50 Mais c'est très très beau
22:52 Cette idée que l'enfant a un temps d'avance
22:54 Sur ses parents
22:56 Et qu'en même temps
22:58 Le film quand même, c'est à la fois sur le divorce
23:00 Mais aussi sur le fait qu'on
23:02 Passe temps sans cesse du côté de l'homme
23:04 Et de la femme, et la femme on comprend
23:06 Qu'évidemment le mariage pour elle ça a été
23:08 Un vecteur d'aliénation, qu'elle s'en émancipe
23:10 Et une fois qu'elle s'en émancipe
23:12 Qu'elle peut retourner au restaurant toute seule
23:14 On le ressent très fort, la liberté que c'est
23:16 Et qu'en fait le problème c'était pas tant l'homme
23:18 Que juste l'institution du mariage
23:20 Et donc
23:22 Le fait d'être à hauteur d'enfant fait qu'en fait
23:24 On peut passer de l'un à l'autre
23:26 Et de fait c'est extrêmement
23:28 Extrêmement moderne, extrêmement contemporain
23:30 Puisque aujourd'hui justement quand on parle du couple
23:32 On l'aborde surtout
23:34 Du point de vue du divorce, donc le film a presque
23:36 Quelque chose
23:38 A complètement anticipé
23:40 Ce truc là
23:42 Où aujourd'hui maintenant c'est le couple, c'est les deux parties
23:44 Qui s'affrontent
23:46 Avec quand même, jamais de
23:48 A aucun moment on se dit
23:50 On est contre l'homme ou contre la femme
23:52 Et je crois que j'avais jamais vu
23:54 Au cinéma un enfant qui regarde
23:56 Son père choir comme ça
23:58 Et ça je trouve que c'est une idée qui, alors peut-être
24:00 Que ça existe dans d'autres films, mais une idée extrêmement forte
24:02 Et extrêmement puissante
24:04 Parce que c'est vrai et que ça arrive et qu'un enfant
24:06 Sait exactement ce qui se passe
24:08 Quand il y a un déclassement social dans la famille
24:10 Alors il faut quand même dire que
24:12 Ren est interprétée de manière incroyable
24:14 Par Tomoko Tabata
24:16 Qui j'ai regardé moi aussi et est devenue
24:18 Actrice par la suite, parce que c'était il y a quand même
24:20 30 ans, donc elle a 42 ans maintenant
24:22 Aujourd'hui et donc cette petite
24:24 Reine, on l'a dit en fait au départ
24:26 On est vraiment dans la ville, le film est structuré de manière
24:28 On pourrait dire presque en deux parties
24:30 C'est à dire il y a la partie où ils se séparent
24:32 On est dans la ville, c'est la fin
24:34 De l'école et donc
24:36 Cette excursion au lac Biwa
24:38 Et c'est là où ça prend une dimension
24:40 Onirique, mais vous l'avez dit Thierry Chages
24:42 Il n'y a pas quelque chose de surligné
24:44 On ne nous dit pas, voilà, Ren est en train de s'émanciper
24:46 Elle devient grâce aux rêves
24:48 Une autre petite fille
24:50 Non parce que c'est la conclusion
24:52 La suite logique de ce qui se passe, c'est à dire que
24:54 Il y a quand même cette scène
24:56 La scène très violente avec sa mère
24:58 Elle s'enferme
25:00 Sa mère veut savoir ce qui s'est passé à l'école
25:02 Et donc elle l'est dans la salle de bain
25:04 Elle a mis le feu à l'école
25:06 Et donc
25:08 La salle de bain, elle s'enferme
25:10 Et d'un seul coup, elle qui a toujours été
25:12 A distance, la mère veut rentrer
25:14 A tout prix
25:16 Dans cette salle de bain
25:18 Et du coup, puisqu'il y a ces scènes là
25:20 Très dures, évidemment que l'échapper
25:22 Est logique, puisqu'elle court, il faut bien qu'elle
25:24 Atteigne un but, et ce but
25:26 C'est aussi la reconstruction, c'est la fuite
25:28 C'est que cette fuite construit quelque chose
25:30 Mais ça, dès le départ, tel que c'est fait
25:32 Puisqu'elle comprend avant tout le monde
25:34 Elle sait aussi qu'il va falloir construire
25:36 Et que d'un coup
25:38 Cette onirice ne fait pas, on ne se dit pas
25:40 Ah oui, ok, ça c'est facile, on n'a pas assez pleuré
25:42 On se rajoute un bout de violon
25:44 Oui, et des petits lampions
25:46 Et des feux d'artifice pour montrer
25:48 Que c'est onirique
25:50 Pour dire, tiens, le chef déco veut un prix au prix du cinéma japonais
25:52 Le nombre de cinéastes qui essayent de faire ce film
25:54 Et là justement
25:56 Tout est dans la grâce
25:58 On les voit arriver, les lampions, la forêt, tout ça
26:00 Et là en fait, tout est simple
26:02 C'est facile presque
26:04 On n'a pas l'impression d'être à Cannes
26:06 En train de voir le Nème film
26:08 Il y a vraiment, je pense
26:10 Que c'est ça, c'est comment on arrive à faire
26:12 Quelque chose d'aussi tenu
26:14 Sans que le spectateur ait l'impression
26:16 Que, voilà
26:18 Ne pense pas au chef déco
26:20 Au chef opérateur
26:22 Tout est pris d'un même geste et c'est la grâce
26:24 Qu'est-ce qui fait qu'on a raté ce film
26:26 Il y a 30 ans ?
26:28 C'est le hasard ou est-ce qu'on a changé
26:30 Notre regard aussi sur ce type de film ?
26:32 Il se trouve qu'il y a 30 ans, il y avait eu un autre film
26:34 Japonais qui avait marqué un certain regard
26:36 C'est Sonatine de Takeshi Kitano
26:38 Qui a marqué tout l'espace
26:40 Et je pense que nous, ça ne nous a pas marqué
26:42 Mais tous les cinéastes japonais
26:44 Kōrei Dentette
26:46 Et quand on voit le film, on pense évidemment à la manière
26:48 Dont Kōrei Dentette a fait le film La famille
26:50 Qui a eu La Palme d'or en 2018
26:52 Et qui a dirigé Tomoko Tabat dans un de ses films en 2006
26:54 Hamaguchi aussi, le site
26:56 Kyōshi Kurosawa
26:58 Mais je pense, une fois encore
27:00 Lorsque les films sont présentés à un certain regard
27:02 Chaque année, il y a 20 films qui sont présentés
27:04 Et peut-être qu'il y a la moitié qui ne sortent pas en salle directement
27:06 On redécouvrira peut-être dans 30 ans
27:08 Aujourd'hui, ça passe peut-être par certaines plateformes très pointues
27:10 Ça se passe de plus en plus au cinéma japonais
27:12 Alors qu'à l'époque, beaucoup moins
27:14 Déménagement, avoir absolument
27:16 De Shinji Somaï, ça sort aujourd'hui
27:18 Merci à tous les deux, Muriel Jouldet
27:20 On vous lit dans le monde, Thierry Chez, on vous lit dans le magazine
27:22 Première
27:24 Vous retrouverez toutes les références sur le site de France Culture
27:26 A la page de l'émission, les midis de culture et sur l'application Radio France
27:28 à Radio France.

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