Bruno Retailleau : "Macron a commis une formidable bourde diplomatique"

  • l’année dernière
Avec Bruno Retailleau, Sénateur LR de Vendée, Président du groupe LR au Sénat

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-10-26##

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Transcript
00:00 Et ce matin, notre invité politique est Bruno Rotailleau, bonjour.
00:03 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:04 - Merci d'être avec nous, sénateur de Vendée, président du groupe LR.
00:07 Au Sénat, Bruno Rotailleau, l'actualité, fusillade dans l'état du Maine, au nord-est des Etats-Unis,
00:15 au moins 22 morts, des dizaines de blessés, le tireur en fuite a ouvert le feu dans un bowling, un bar, un restaurant,
00:22 un supermarché à Lewiston, c'est une ville de 36 000 habitants.
00:27 Le tireur a 40 ans identifié, il est en fuite, réserviste de l'armée américaine, spécialiste des armes à feu.
00:33 Aux Etats-Unis, il y a plus d'armes individuelles que d'habitants.
00:38 15 000 personnes sont mortes dans des violences par arme à feu aux Etats-Unis depuis le début de l'année.
00:44 J'entends dire qu'il faudrait assouplir en France la législation sur les armes à feu, qu'en pensez-vous ?
00:51 - Ce serait de la folie, évidemment que ce serait de la folie,
00:54 parce que quand vous assouplissez ce genre de réglementation, vous couvrez le risque que des armes à feu très très dangereuses,
01:00 qui peuvent tuer des êtres humains, tombent dans des mains indélicates.
01:04 Il y a des dingues partout aujourd'hui, on le voit bien, il y a un ensauvagement, une décivilisation, oui !
01:09 Donc bien entendu qu'il ne faut absolument pas desserrer les taux sur la réglementation, sur la possession des armes à feu.
01:16 Regardez ce qui se passe aux Etats-Unis, vous venez de le dire vous-même.
01:19 - Bruno Rotailleau, regardons le Proche-Orient maintenant.
01:22 Alors, question toute simple, il y a eu des incursions de l'armée israélienne dans la bande de Gaza dans la nuit,
01:30 des incursions notamment avec des chars.
01:32 Faut-il, la question est toute simple, faut-il tout faire pour éviter l'entrée de l'armée israélienne en masse dans la bande de Gaza ?
01:40 - Il faut tout faire pour éradiquer le Hamas.
01:44 Voilà, donc permettre, accepter que l'armée israélienne entre en masse dans la bande de Gaza.
01:53 - Je n'ai pas moi les bons moyens, parce que de là où je suis, de ce studio, je n'ai pas les informations,
01:59 je ne suis pas stratège, je ne suis pas militaire pour dire qu'il est le meilleur moyen.
02:03 - Je vous dis ça parce que les Etats-Unis font pression, j'ai lu la presse américaine, les Etats-Unis font pression sur Israël pour éviter cela.
02:10 - Moi je pense qu'il faut détruire le Hamas, parce que tant qu'il y aura le Hamas,
02:14 il ne peut pas y avoir de processus de paix, puisque le Hamas s'est toujours opposé au moindre processus de paix.
02:20 Il s'est opposé aux accords d'Oslo et la charte fondatrice, c'est la disparition d'Israël.
02:25 Maintenant, je pense qu'on peut dire à Israël que nous sommes fermement à ses côtés, de façon déterminée,
02:31 que nous lui reconnaissons le droit et même le devoir de se défendre, en lui rappelant qu'il y a le droit de la guerre,
02:38 qu'une démocratie ne peut pas se retirer de ce genre de droit international,
02:42 de lui dire aussi que depuis 30 ans, aucune guerre n'a été gagnée sans solution politique.
02:49 Les Américains l'ont appris à leur dépens en Irak et en Afghanistan.
02:53 Les Français, nous les Français, nous l'avons appris au Sahel.
02:56 Donc bien sûr qu'il faut que par les moyens militaires, on arrive à éradiquer le Hamas,
03:02 en prenant précaution des civils au maximum, mais là il y a une guerre, évidemment.
03:07 En prenant précaution des civils, mais des civils sont tués en masse dans la bande de gaz.
03:13 - Mais pourquoi Jean-Jacques Bourdin ? Quel est le déclencheur ? C'est le Hamas.
03:17 C'est le Hamas en réalité qui a perpétré un crime contre l'humanité,
03:22 qui rappelle d'ailleurs une forme de poursuite de l'entreprise génocidaire.
03:26 Je vous rappelle que les Tutsis ont été massacrés aussi à l'arme blanche.
03:31 C'est la poursuite par d'autres moyens d'une entreprise génocidaire.
03:34 Mais c'est aussi le Hamas qui abolit la distinction entre le militaire, le combattant et le civil.
03:40 Y compris en se couvrant d'un bouclier, d'un manteau de civils,
03:46 en se cachant parmi ces civils pour que les frappes fassent un maximum de morts.
03:50 - Donc hier, l'ambassadeur d'Israël était à votre place,
03:56 et je lui posais la question sur les civils tués à Gaza.
04:00 Il disait, et même les enfants, ils disaient "ce sont des dégâts collatéraux".
04:04 Alors j'ai trouvé ça des dégâts collatéraux.
04:08 Des enfants qui meurent ne sont jamais des dégâts collatéraux.
04:11 - Mais évidemment, mais il y a une grande distinction.
04:13 - Bruno Retailleau, pourquoi ne pas demander, pousser Israël à observer, je ne sais pas,
04:20 une trêve, des pauses humanitaires ?
04:22 C'est ce que demandent tous les pays, c'est ce que demandent de nombreux pays d'Europe.
04:25 - Bien sûr, corridor humanitaire, bien sûr.
04:28 - Mais votre question est fondamentale.
04:31 - La question c'est ce qu'une vie israélienne vaut une vie palestinienne.
04:35 - Mais bien sûr, mais regardez, quand on est dans une situation de guerre que les pays se défendent,
04:41 par exemple, est-ce qu'il eut fallu ne pas bombarder des villes allemandes,
04:45 qui ont fait des dizaines de milliers de civils à l'époque, pour vaincre Hitler ?
04:50 Qu'aurait-il fallu faire ?
04:52 Il y a une distinction qui est fondamentale.
04:54 Il y a ceux qui, comme le Hamas, terroristes, préméditent des crimes contre des civils.
05:00 Et il y a des armées qui sont régulières, qui obéissent aux droits de la guerre,
05:04 qui obéissent aux droits internationaux, qui vont tout faire pour épargner les vies civiles.
05:08 Et il faut le faire, mais on sait, et la France a connu ce genre de situation,
05:13 on sait qu'il peut y avoir malheureusement ce qu'on appelle des dommages pour des civils.
05:17 Il faut les minimiser, bien sûr, et au-delà de ce conflit, il faut redire à Israël
05:21 que son solution politique, et moi je porte depuis toujours cette solution à deux États,
05:26 elle paraît aujourd'hui illusoire, l'horizon paraît terriblement...
05:29 - C'est ce que disait Emmanuel Macron hier !
05:30 - Mais bien sûr !
05:31 - C'est une vieille idée, mais ne l'abandonnons pas !
05:33 - Mais évidemment, je suis, il y a deux jours, intervenu au Sénat pour promouvoir cette idée.
05:38 Cette idée paraît encore une fois terriblement illusoire, éloignée,
05:42 mais on doit donner pour demain une espérance à la cause palestinienne.
05:46 Pas que le Hamas n'ait pas la cause palestinienne.
05:49 Il la défigure, il la déshumanise en l'islamisant.
05:53 - Alors, je vais vous poser deux questions, parce que vous n'allez peut-être pas pouvoir me répondre,
05:57 mais dans tous les cas, la réflexion est importante.
05:59 J'ai lu, j'ai écouté, j'ai lu surtout ce qu'a dit Joe Biden.
06:03 "Ne répétez pas les erreurs que nous avons commises", a dit Joe Biden aux Israéliens.
06:08 Allusion évidemment à l'Irak.
06:10 Envahir Gaza n'est-ce pas le risque d'embraser tout le Moyen-Orient ?
06:14 De mobiliser l'opinion publique arabe et de susciter chez nous des réactions extrêmement violentes.
06:21 Où est la stratégie du gouvernement israélien après l'envahissement de Gaza ?
06:26 Où est-elle cette stratégie ? Que faire de Gaza ? Qui gérera la bande de Gaza ?
06:31 - Mais je vous disais la même chose.
06:33 J'ai en tête cette phrase de Joe Biden, et je trouve que souvent il est raillé,
06:37 parce qu'il est vieillissant.
06:39 Je trouve que même s'il n'a pas eu tous les succès pour sa visite diplomatique qu'il espérait,
06:45 je pense que cette phrase où il redit "Justice", il commence par ça Jean-Jacques Bourdin,
06:50 vous ne l'avez pas dit, "Justice doit être faite,
06:52 mais ne commettez pas les erreurs que nous avons commises après le 11 septembre".
06:57 Et il a raison.
06:58 Ce que je veux dire c'est qu'aujourd'hui,
07:00 on voit bien que l'armée israélienne ne s'est pas précipitée, vous voyez.
07:04 Cette nuit, elle a fait une incursion, elle s'est immédiatement retirée.
07:08 Donc j'observe qu'on n'est pas sur une logique de vengeance à chaud.
07:13 Et ça c'est plutôt un bon signe.
07:15 Mais encore une fois, si l'armée israélienne n'éradique pas le Hamas,
07:21 il n'y aura pas la paix.
07:22 - Emmanuel Macron propose que la coalition qui combat l'État islamique combatte aussi le Hamas.
07:29 Qu'en pensez-vous ?
07:30 - C'est une bourde, c'est une formidable bourde diplomatique.
07:33 J'en suis presque gêné parce que c'est le président de mon pays et il représente la France.
07:40 - Mais n'est-ce pas une façon de freiner Israël ?
07:42 - Non.
07:43 - De le dire cela ?
07:43 - Non, attendez, on est dans une situation explosive.
07:47 On est dans un Proche-Orient qui est une poudrière
07:50 et Emmanuel Macron pratique la diplomatie du coup de menton, du coup des plats.
07:54 Sans consulter Israël, sans consulter aucun de ses voisins et alliés européens,
08:01 ni personne d'autre.
08:02 Encore une fois, on cherche à éviter l'internationalisation du conflit
08:08 et on voudrait justement donner une dimension internationale à cette guerre.
08:12 Où va-t-on ?
08:12 Je pense que non, c'est une bourde diplomatique pour nous.
08:15 - Bien, Bruno Rotaillot, évidemment, des Français sont toujours otages du Hamas,
08:21 9, 31 Français sont morts le 7 octobre.
08:25 Cérémonie en hommage aux victimes françaises, vous approuvez cette proposition ?
08:29 - Bien sûr, bien sûr.
08:31 Bien sûr, vous savez, la civilisation se caractérise par les rites funéraires,
08:36 par la mémoire et par le respect qu'on doit à nos morts.
08:39 Et nous sommes liés justement, dans ce qui se passe en Israël,
08:42 nous sommes liés par le sang français versé.
08:45 Lié par ce sang français versé à travers ces 31 morts,
08:49 mais aussi à travers la mort de ce professeur de français,
08:52 tué dans une école, sur le sol sacré d'une école de la République, Dominique Bernard.
08:57 Donc bien entendu, on doit bien sûr pratiquer des hommages,
09:00 mais ça ne suffit pas.
09:02 Pratiquer des hommages, faire des minutes de silence, allumer des cierges,
09:06 sans en tirer les conséquences, quand on est un homme ou une femme politique, c'est insuffisant.
09:10 - Conseil européen aujourd'hui et demain, l'Europe, en ne regardant plus que la situation au Proche-Orient,
09:16 n'est-elle pas en train de commettre l'erreur d'affaiblir le soutien à l'Ukraine ?
09:20 Cette inquiétude vient de Georgia Meloni, vous la partagez ?
09:24 - Bien sûr, je la partage pour l'Ukraine, je la partage aussi pour l'Arménie,
09:28 cause pour laquelle je me suis beaucoup engagé,
09:30 et je voudrais vous rappeler que, en trois jours, l'Azerbaïdjan, allié avec M. Erdogan,
09:36 d'ailleurs qui pense que le Hamas n'est pas un mouvement terroriste, mais qui est un mouvement de libération,
09:40 on retrouve les mêmes, en trois jours, ils ont effacé 3 000 ans d'histoire,
09:44 ils ont chassé du Haut-Karabakh la population arménienne,
09:49 et désormais c'est l'Arménie qui est menacée.
09:51 Tout comme la Russie menace au quotidien depuis le 24 février la souveraineté ukrainienne.
09:57 Bien sûr qu'il faut se méfier, et il faut rester mobilisé.
10:00 On vit dans un monde qui s'est complètement lui aussi ensevagé, qui n'a jamais été aussi dangereux.
10:05 Il n'y a plus de gendarmes du monde en réalité, il n'y a plus de gendarmes du monde.
10:08 Et ce monde-là est en train de se replier sur des bases souvent continentales, idéologiques,
10:13 et plus en plus dans le désordre total.
10:16 - Bruno Rotailleau, je parlais d'Europe, est-ce que vous confirmez que
10:20 François-Xavier Bellamy conduira la liste LR aux européennes ?
10:23 - Je ne peux pas le confirmer, mais en tout cas c'est mon souhait,
10:25 je pense qu'il est le meilleur... - Mais la décision est prise, non ?
10:28 - Il est le meilleur... - J'ai lu ça, je ne sais plus où, la décision est prise ?
10:31 - Non, non, la décision n'est pas prise.
10:33 Il y a eu une déclaration sur une radio concurrente de la Voix du service public hier matin d'Éric Ciotti.
10:40 - Éric Ciotti. - Je m'en félicite, mais pour l'instant formellement la décision n'est pas prise,
10:44 mais c'est le bon candidat naturel de la droite.
10:47 - Alors parlons du projet de loi Immigration, défendu par Gérald Darmanin,
10:50 qui sera présenté et discuté au Sénat à partir du 6 novembre, du lundi 6 novembre.
10:55 Vous avez dîné ces jours derniers, c'était quand ? Lundi soir je crois, avec Elisabeth Borne.
11:01 Que les choses soient précises, vous a-t-elle dit qu'elle était prête à retirer du projet de loi l'article 3 sur les métiers en tension ?
11:10 - C'est extraordinaire les fuites dans la presse, c'est extraordinaire.
11:13 - Comme ça vous allez rétablir la vérité, vous êtes là pour ça. - Exactement.
11:17 Première chose, elle ne m'a pas dit qu'elle allait retirer l'article 3 de ce texte.
11:23 Deuxième chose, elle m'a clairement dit que l'article 3, ça n'était pas son choix.
11:28 Ça sonne donc comme un désavu, pourquoi ?
11:31 Parce qu'elle m'a confirmé que cette idée folle de créer un droit automatique à la régularisation des clandestins,
11:40 ça n'était pas une bonne idée.
11:42 - Donc elle est opposée à cette idée, elle est opposée à cet article.
11:47 - C'est ce que j'ai compris en tout cas de ce qu'elle m'a dit. - C'est ce qu'elle vous a dit.
11:50 - C'est ce qu'elle m'a dit, mais elle laisse ses ministres faire.
11:53 - Elle laisse ses ministres faire. À la place peut-être une circulaire.
11:57 C'est ce que vous avez compris ? Elle a évoqué, elle vous a parlé de ça ?
12:01 - Oui parce que c'est intéressant, parce que derrière la première ministre,
12:05 il y a une préfète de région, elle était préfète.
12:08 Or, les préfets sont ceux qui sont en première ligne de la lutte contre l'immigration.
12:13 Donc elle sait comment ça peut se passer bien ou mal.
12:16 Elle connaît les trous d'ailleurs que nous avons dans notre raquette.
12:18 Donc je pense qu'il y a une grosse différence.
12:22 Moi je suis pour qu'on puisse admettre le moins possible,
12:26 et qu'on régularise le moins possible.
12:28 Mais il y a une grande différence entre un droit automatique,
12:30 c'est-à-dire que quelqu'un vous fraude, pénètre illégalement sur le territoire français,
12:35 il a un job parce qu'il y a plein de métiers en tension,
12:37 et il faut le régulariser. Il a un droit automatique, c'est tout.
12:40 Donc la fraude paye, très bien.
12:42 - Ça c'est l'article 3. - C'est l'article 3.
12:44 Et il y a une circulaire qui existe, qui donne au compte-gouttes,
12:47 la possibilité au préfet de régulariser.
12:50 - Voilà, c'est le préfet qui décide. - Oui, mais il y a une grosse différence.
12:53 - Et c'est le travailleur qui demande. - Voilà.
12:57 La grosse différence, c'est qu'entre le droit automatique
13:00 et le pouvoir discrétionnaire du préfet,
13:02 le préfet va voir s'il y a bien un job, réellement,
13:06 mais il va voir surtout si l'individu est capable de s'assimiler.
13:10 Ça ne suffit pas de travailler. Il peut y avoir des islamistes,
13:13 et on en a connu, qui travaillent sur le sol français.
13:16 Et c'est là la différence.
13:18 - Donc vous êtes favorable à cette circulaire ?
13:20 - Moi je suis favorable pour qu'il y ait le moins possible de régularisation,
13:22 mais que s'il doit en avoir pour des gens méritants,
13:24 c'est le préfet, au compte-gouttes,
13:26 et avec une tenue stricte du nom.
13:30 Parce qu'aujourd'hui, le chaos migratoire, c'est une question de nombre.
13:34 On est totalement submergé.
13:36 - Bien, alors je suis prêt à en discuter.
13:38 Vous avez lu Gérald Darmanin dans le journal du dimanche, c'est ce qu'il dit.
13:42 Je suis prêt à en discuter.
13:44 Si l'article 3 est retiré, est-ce que vous voterez la loi ?
13:48 - Ça ne suffit pas. Pour nous c'est un préalable.
13:50 C'est un préalable parce qu'on veut maîtriser...
13:52 - Oui, je m'explique.
13:54 - Expliquez-moi.
13:56 - On veut maîtriser l'immigration qui est hors de tout contrôle.
13:58 75% des français, y compris une majorité d'ailleurs,
14:02 chez les électeurs et les sympathisants de M. Mélenchon,
14:04 c'est nouveau,
14:06 pensent qu'il y a trop d'immigrés en France.
14:08 Donc il faut maîtriser ce chaos.
14:10 Eh bien, on le maîtrisera, avec moins de régularisation,
14:12 et plus d'expulsion.
14:14 Donc, premier préalable, on arrête les pompes aspirantes.
14:16 Pour arrêter les pompes aspirantes,
14:18 déjà, on n'en crée pas.
14:20 Donc, on vire l'article 3.
14:22 Mais il y a beaucoup d'autres mesures
14:24 que nous, on va proposer.
14:26 L'arrêt, par exemple, de l'aide médicale d'État.
14:28 - Remplacée par une aide d'urgence ?
14:30 - Exactement. Là, il y en a plus de 400 000 illégaux
14:32 qui ont un droit gratuit à la santé.
14:36 C'est pas ce que font les autres pays européens.
14:38 Deuxième chose,
14:40 vous avez vu qu'on était incapables d'expulser
14:42 ce Caucasien qui a tué le professeur de français.
14:44 On va supprimer
14:46 toutes les exceptions à la règle
14:48 qui rendent inefficace la règle.
14:50 - Et ça, c'est prévu dans le texte de Gérald Darmanin ?
14:52 - Non, ça n'est pas prévu. C'est faux.
14:54 - Il est prévu de pouvoir expulser même
14:56 un étranger arrivé sur le sol
14:58 dès son pujonnage ? - C'est faux.
15:00 - Ça n'est pas dans le texte ? - Ce qui est dans le texte,
15:02 c'est que pour l'expulser, le texte de M. Darmanin,
15:04 pour l'expulser,
15:06 il aurait fallu qu'il soit passible d'une peine de 10 ans.
15:08 Le Caucasien était-il passible d'une peine de 10 ans ?
15:10 La réponse est non.
15:12 Une fois de plus,
15:14 des fausses informations.
15:16 Il y a beaucoup de choses. Par exemple,
15:18 - On expulse tout étranger qui commet
15:20 un délit ou qui a été
15:22 condamné. - Voilà. Exactement.
15:24 - C'est la double peine.
15:26 - Exactement. C'est ce qu'on appelait la double peine.
15:28 - C'est ce qu'on appelait la double peine. - Autre chose,
15:30 quand quelqu'un a une OQTF, une obligation de quitter le
15:32 territoire, on informe tous
15:34 les régimes
15:36 sociaux pour arrêter
15:38 les prestations. Aujourd'hui, vous avez
15:40 des déboutés du droit d'asile
15:42 qui perçoivent, même quand ils sont déboutés,
15:44 ce qu'on appelle la Puma,
15:46 la protection universelle maladie.
15:48 On arrête les pompes aspirantes.
15:50 On est très ferme sur nos frontières, c'est-à-dire qu'on ne peut
15:52 pas violer nos frontières.
15:54 On rétablit d'ailleurs le droit de séjour
15:56 irrégulier que M. François Hollande
15:58 avait aboli et on fait en sorte
16:00 que, par exemple, aussi, on a
16:02 un bras de fer avec les pays qui ne nous donnent
16:04 pas les laissés-passer consulaires pour
16:06 reprendre dans les pays d'origine
16:08 des gens qui sont dangereux
16:10 chez nous. Et on fait du chantage au
16:12 visa. Oui, on fait du chantage au visa. C'est ce qu'on a
16:14 fait d'ailleurs avec les Comoriens pour
16:16 l'opération Wambushu à Mayotte.
16:18 Et on leur fait aussi du chantage
16:20 à l'aide au
16:22 développement. Si on veut qu'on les
16:24 aide, ils nous aident aussi. C'est normal,
16:26 c'est la réciprocité. - Bruno Retailleur, l'État actuel,
16:28 vous ne votez pas. Si l'article 3
16:30 est retiré, vous ne votez pas ?
16:32 - On a des amendements,
16:34 mais comme dans tout texte, on a des amendements.
16:36 - Vous avez des amendements, vous pourriez vous abstenir
16:38 si vous ne votez pas ? - C'est à la fin de la
16:40 foire qu'on compte les bouses, comme on dit en Vendée Chine.
16:42 - Aujourd'hui, vous êtes moins catégorique,
16:44 si je puis dire. - Je dis
16:46 simplement que le préalable, c'est
16:48 l'article 3, mais qu'on verra
16:50 à la fin du texte si nous
16:52 avons fait passer suffisamment d'amendements
16:54 pour maîtriser... - Mais vous pourriez vous abstenir
16:56 ou voter le texte ?
16:58 - Si c'est à nos conditions, oui. Ça sera
17:00 pas le texte de M. Darmanin à ce moment-là.
17:02 On voterait notre propre texte,
17:04 qui aurait totalement changé,
17:06 qui serait passé, qui aurait sans doute doublé
17:08 même plus de nombre d'articles.
17:10 On y aurait inscrit dans ce
17:12 texte des principes très puissants
17:14 en durcissant la politique
17:16 migratoire. Ce que je veux, moi, c'est
17:18 être utile pour les Français. Et là,
17:20 on reçoit, vous savez, par an, pratiquement
17:22 un demi-million, je parle d'immigration
17:24 légale, un demi-million. C'est la
17:26 submersion. Et la coupe est pleine maintenant.
17:28 Vous savez ce qui se passe dans toute l'Europe ?
17:30 Il y a une annexation
17:32 entre les résultats électoraux de
17:34 l'extrême droite et l'incapacité
17:36 des gouvernants à maîtriser
17:38 les flux migratoires. Si on ne
17:40 maîtrise pas ces flux migratoires,
17:42 c'est un boulevard pour Marine Le Pen. Elle n'a rien besoin
17:44 de dire, rien besoin de faire.
17:46 Elle ne fait pas grand-chose, elle ne dit pas grand-chose d'ailleurs.
17:48 - Bruno Retailleau, un référendum,
17:50 vous allez déposer, je crois,
17:52 début décembre ? - Début décembre, oui.
17:54 - Une proposition de loi ? - Oui. - Référendaire ?
17:56 Révision de la Constitution ?
17:58 - Absolument. - Deux ans ?
18:00 Le gouvernement vous dit "ça va durer deux ans".
18:02 Deux ans !
18:04 Il y a d'autres urgences ! - Mais c'est la raison
18:06 pour laquelle moi je modifie le texte,
18:08 puisque on a la majorité au Sénat.
18:10 J'en profite tout de suite. - Donc pas besoin de référendum
18:12 dans ces cas-là ? - Bien sûr que si.
18:14 Il faut les deux. - Aussi ? - Si, il faut les deux.
18:16 Pourquoi ? Parce que sans le référendum,
18:18 aujourd'hui, il faut une révolution juridique. Pourquoi ?
18:20 Parce qu'il y a des cours internationales,
18:22 il y a des jurisprudences, il y a des juges
18:24 qui rendent des décisions
18:26 qui sont contraires à la protection
18:28 à l'intérêt, si j'ose dire,
18:30 supérieur de la nation. Je m'explique.
18:32 Quand par exemple, la Cour Européenne
18:34 des Droits de l'Homme condamne la France
18:36 parce que la France, en août
18:38 2022, voulait renvoyer
18:40 deux Tchétchènes dangereux,
18:42 dont l'un qui avait fait allégeance
18:44 à l'État islamiste.
18:46 Et la Cour Européenne dit "non, non, il ne faut pas les envoyer
18:48 en Russie, parce qu'en Russie, ils risquent
18:50 un procès inéquitable". Vous voyez
18:52 alors qu'il y a un dilemme.
18:54 La Cour Européenne
18:56 et d'autres aussi, parfois notre Conseil Consulel,
18:58 considère qu'il faut d'abord protéger
19:00 les droits individuels, y compris des individus
19:02 terroristes, dangereux. Moi, je considère
19:04 qu'il faut d'abord protéger
19:06 la société française. Et quand la société française
19:08 est menacée par ces
19:10 individus terroristes dangereux,
19:12 il faut les expulser.
19:14 Et vous voyez, parmi ces deux-là,
19:16 il y en avait un où s'est aperçu
19:18 qu'il allait en séjour de vacances en Russie.
19:20 Il aurait fallu nous interdire
19:22 de le renvoyer en Russie.
19:24 Non mais on rêve, si les Français savaient ça,
19:26 mais ils nous chasseraient tous.
19:28 Donc le référendum, c'est important pour deux raisons.
19:30 La première raison, c'est parce que depuis
19:32 50 ans, aucun autre
19:34 phénomène n'a bouleversé autant
19:36 la société française, sans qu'on demande
19:38 l'avis aux Français. Et la deuxième raison,
19:40 c'est que les résultats d'un référendum
19:42 s'imposent au Conseil Constitutionnel.
19:44 Et aujourd'hui, ce qu'on ne peut pas faire,
19:46 parce qu'on est limité par ces jurisprudences,
19:48 alors le peuple pourra le faire. Charles de Gaulle
19:50 disait "en France, en France,
19:52 la seule cour suprême, c'est le peuple".
19:54 - Bien, Bruno Retailleau. Donc un référendum,
19:56 ce n'est pas une condition non plus,
19:58 l'acceptation d'un référendum,
20:00 ce n'est pas une condition non plus
20:02 pour le vote sur le texte d'Armand 1.
20:04 - Non, non, mais je dis aux Français
20:06 qu'il faut cette révolution juridique,
20:08 et sans cette révolution juridique,
20:10 il risque fort de se retrouver
20:12 dans l'impuissance.
20:14 - Est-ce qu'il faut supprimer ou diviser par deux
20:16 les subventions aux associations pro-migrants ?
20:18 - Bien sûr !
20:20 - C'est une vieille proposition du Rassemblement National.
20:22 - Mais on s'en fiche !
20:24 - Peu importe, vous la reprenez.
20:26 - On est en train d'étudier, pas du tout,
20:28 on est en train d'étudier le budget,
20:30 et on a des rapporteurs spéciaux,
20:32 et on est en train de faire ce travail,
20:34 et on est en train de voir ce que
20:36 l'État donne aux associations,
20:38 non seulement en termes de subventions, mais aussi en termes de...
20:40 - A quelle association pensez-vous ? - Par exemple à la CIMAD !
20:42 - La CIMAD, j'allais vous en parler.
20:44 - Association protestante, oui.
20:46 - Peu importe,
20:48 elle peut être athée,
20:50 catholique,
20:52 peu importe.
20:54 Mais le problème, c'est que ces associations
20:56 ont une idéologie, c'est le
20:58 sans-frontiérisme. Plus il y a d'immigrants,
21:00 mieux ça vaut. C'est pas la volonté
21:02 des Français. Et ces associations,
21:04 c'est là où l'État est schizophrène. Pourquoi ?
21:06 Parce que l'État, à renfort de
21:08 centaines de millions d'euros, confie
21:10 la politique migratoire à ses associations,
21:12 politique migratoire que ses associations
21:14 veulent à l'inverse
21:16 de ce que veut l'État. Il y a une
21:18 contradiction incroyable. On remet la
21:20 politique migratoire dans la main d'associations
21:22 qui contestent les décisions de l'État.
21:24 On finance donc
21:26 ceux qui combattent
21:28 la politique que veut le peuple français.
21:30 - Ou qui défendent les droits
21:32 des individus. - Mais il y a défense des droits
21:34 et défense des droits. Encore une fois,
21:36 ce que je vous disais, c'est là
21:38 qu'est la grande différence. Ces associations,
21:40 comme ces cours internationals,
21:42 pour eux, le droit c'est quoi ? Leur logiciel
21:44 c'est quoi ? Leur logiciel, c'est que
21:46 tout être humain, où qu'il habite sur Terre,
21:48 a un droit imprescriptible
21:50 et opposable à chaque
21:52 nation à s'installer où il veut. Non.
21:54 Moi, je pense que les peuples,
21:56 c'est ça la démocratie, ont le droit le plus
21:58 élémentaire de dire
22:00 qui ces peuples veulent
22:02 qu'ils rentrent chez eux ou qu'ils en sortent.
22:04 Ça, c'est le problème de l'hospitalité
22:06 avec un énorme problème.
22:08 On est l'Europe, le continent
22:10 le plus ouvert au monde. Mais
22:12 l'hospitalité, très bien, mais ça va avec
22:14 la réciprocité et aujourd'hui,
22:16 on a quantité de population
22:18 qui arrive sans vouloir la réciprocité,
22:20 sans vouloir tenir compte de nos valeurs.
22:22 Ça, ça n'est pas possible. Sans vouloir
22:24 s'assimiler. Ça, ça n'est pas possible.
22:26 - Merci Bruno Rotailleau d'être venu nous voir
22:28 ce matin. Il est 8h56.

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