Avec Vincent Jeanbrun, député LR du Val-de-Marne et porte-parole du groupe Droite Républicaine à l'Assemblée nationale
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-16##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité Vincent Jeanbrun, bonjour.
00:09Bonjour.
00:10Merci d'être avec nous, vous êtes député LR du Val-de-Marne,
00:13porte-parole du groupe LR droite républicaine à l'Assemblée Nationale, ancien maire,
00:18enfin toujours maire jusqu'au mois d'octobre,
00:20puisque les travaux à l'Assemblée Nationale n'ont pas repris,
00:23ça commence le 1er octobre, vous êtes encore maire de l'Aie-et-Rose,
00:27dans le Val-de-Marne jusqu'au 1er octobre.
00:29La plus belle ville de France.
00:30Bon, ça c'est un vaste débat, on ne va pas avoir ce débat.
00:34Bon, Michel Barnier, que vous connaissez bien,
00:38Michel Barnier nous dit, il faut garder l'esprit olympique.
00:44Ça veut dire quoi l'esprit olympique ?
00:45Ça veut dire s'unir, que les Français restent gays, joyeux...
00:51Oui, c'est pas si facile que ça de garder l'esprit olympique aujourd'hui, Vincent Jeanbrun.
00:56Vous avez raison, c'est un défi, mais comme les Jeux olympiques,
00:59c'est un défi qu'on peut gagner et qu'on peut réussir.
01:01Il y a deux choses importantes.
01:02La première, c'est avoir l'espoir, l'espoir que ça marche.
01:06La situation est difficile, et quand on s'est lancé dans les Jeux olympiques,
01:10avec l'ambition qui était la nôtre, c'était compliqué, il y avait des doutes,
01:13et finalement on a bien fait d'y croire.
01:15Donc ce gouvernement Barnier, qui va avoir une tâche très très difficile,
01:19il faut lui donner de la force, il faut lui donner de l'espoir.
01:21Et puis il y a un autre élément fondamental, c'est additionner les forces.
01:25Ce que j'ai trouvé fantastique aux Jeux olympiques, c'est qu'il y avait une équipe de France,
01:28il y avait un collectif, on y croyait, on additionnait nos forces,
01:31quelles que soient d'ailleurs nos origines, le milieu social, la zone géographique,
01:36ce n'était pas le sujet, et quand il y avait les journées parlementaires,
01:39Michel Barnier nous l'a dit, il a dit en fait,
01:41oubliez les mots cohabitation, coalition, ce n'est pas le sujet,
01:44on va parler de mutualisation, on va parler d'additionner les forces,
01:47c'est le défi qui est devant nous.
01:49Oui d'accord, mais c'est très bien de vouloir additionner les forces,
01:52mais quelles forces ?
01:53Qui veut s'additionner si je puis dire ?
01:55Qui veut faire partie de l'équipe olympique de Michel Barnier ?
01:59Pour l'instant, je ne vois pas grand monde.
02:02Heureusement, on a dans notre pays des forces politiques qui sont responsables
02:06et constructives et qui se disent, on a des différences,
02:09mais on est capable demain de travailler ensemble dans l'intérêt du pays.
02:12Parce que ce qu'il faut bien comprendre, c'est que s'il n'y a pas des forces politiques responsables,
02:16eh bien l'autre scénario, c'est le scénario du pire,
02:19c'est-à-dire pas de budget pour la France, des fonctionnaires perdus.
02:22Et ça vient très très vite.
02:24Si on n'a pas voté le budget en décembre,
02:26effectivement, il faut lancer la procédure dans deux semaines.
02:28Dans deux semaines, on lance la procédure et le budget voté avant décembre.
02:31Avant décembre, sinon, il n'y a plus de fonctionnaires,
02:33il n'y a plus de services publics dans ce pays, donc c'est ça la stratégie du pire.
02:36Est-ce que les fonctionnaires risquent de ne pas être payés ?
02:38Ce risque-là existe ou pas ?
02:39En réalité, on a un système de protection qui est ce qu'on appelle les douze douzièmes.
02:42Je ne veux pas être technique, mais globalement, on prend le budget de l'année précédente,
02:45on le coupe en douze, les douze mois de l'année.
02:47Sauf que ça pose un certain nombre de problèmes,
02:49parce que si vous aviez des embauches de prévu,
02:51si vous aviez des bonifications, il n'y a pas l'argent.
02:54Donc oui, on peut avoir demain des stops pour nos services publics,
02:58ce qui serait évidemment une folie dans un beau pays comme la France.
03:02Donc on a ce défi de responsabilité.
03:04C'est pour ça d'ailleurs que la droite républicaine
03:06a toujours maintenu le dialogue avec le Président de la République.
03:09Même si au début, la droite républicaine a dit
03:13qu'il n'est pas question de participer à une majorité.
03:15Puis ça a évolué quand même.
03:18Je me permets de rebondir sur le mot majorité,
03:20parce qu'il y a une différence entre ne pas participer à un gouvernement,
03:23ce qui était notre proposition juste après les élections législatives,
03:26mais par contre, on avait dit clairement
03:28qu'on pourrait faire partie d'un vote majoritaire,
03:31d'une majorité de vote, à travers le pacte législatif.
03:34Ça veut dire qu'en gros, on a dit, nous, on n'est pas dans la recherche des postes,
03:37des places, mais on est en commun des idées.
03:40En gros, on a un programme, on veut appliquer ce programme,
03:42donnez-nous la possibilité de l'appliquer.
03:44En tout cas, on a dit au Président de la République,
03:47si vous choisissez un Premier ministre qui est capable de nous entendre
03:51sur les questions qu'on a mises dans le pacte législatif,
03:54c'est-à-dire la sécurité, la protection de nos frontières,
03:56la revalorisation du travail et la revalorisation des services de proximité,
04:01des services publics de proximité, alors on sera prêt à voter avec.
04:04C'est-à-dire qu'on prendra nos responsabilités,
04:06même si ce n'est pas un gouvernement comme le nôtre.
04:08D'ailleurs, c'est ce qu'avait dit Laurent Wauquiez, président de notre groupe,
04:11à Emmanuel Macron, au moment où Cazeneuve était pressenti,
04:14en disant, évidemment, M. Cazeneuve, ce n'est pas la droite républicaine,
04:17ce n'est pas nous, on ne va pas aller dans un gouvernement avec lui.
04:19Par contre, s'il est capable de travailler sérieusement
04:22sur des sujets comme la sécurité, la protection des frontières,
04:24la revalorisation du travail, eh bien, on ne le censurera pas
04:27et on peut même aller voter des textes qui iraient dans le bon sens.
04:30Vincent Jambrin, quand sera connu le nouveau gouvernement ?
04:34À mon avis, plutôt fin de...
04:37Normalement, cette semaine, mais plutôt fin de semaine.
04:39Fin de semaine ? On parle de dimanche ?
04:41On parle de dimanche, oui.
04:43Confirmez, pas avant dimanche.
04:45Je ne suis pas Premier ministre, mais...
04:47Non, vous n'êtes pas Premier ministre, mais vous êtes au courant,
04:49Vincent Jambrin, vous êtes informé.
04:51Il y a deux choses importantes.
04:52Vous êtes président du groupe.
04:53Il faut équilibrer ce gouvernement, on en parlera peut-être,
04:56et puis ensuite, on est dans un pays où on tient à ce qui est la probité
05:00pour chacun des membres du gouvernement,
05:02donc il y a une agence qui s'appelle la Haute Autorité de la transparence de la vie publique,
05:05qui travaille à vérifier tous les coups,
05:08pour éviter les scandales qu'on a connus.
05:10Donc, pas avant dimanche, vous confirmez ?
05:12Je ne confirme pas, mais je pense qu'on aura du mal à avoir avant dimanche, oui.
05:15Oui, et peut-être même la semaine prochaine.
05:18Oui.
05:19Vincent Jambrin.
05:20Bon, qui est au gouvernement ? Parce qu'il va bien falloir composer une équipe.
05:23Alors, est-ce que Laurent Wauquiez sera ministre ou pas ?
05:26C'est au Premier ministre d'en décider,
05:28et à Laurent Wauquiez de savoir s'il accepte ou pas si on lui propose quelque chose,
05:31mais en l'occurrence, Michel Barnier, il a une équation complexe à résoudre
05:35où il faut additionner les forces, je le disais tout à l'heure.
05:38Et donc, ça veut dire avoir des personnalités de la droite républicaine,
05:42et ça ferait sens d'avoir des personnalités comme Laurent Wauquiez,
05:45comme Renaud Rotailleau, peut-être comme Valérie Pécresse,
05:48on manque pas de profils expérimentés à la droite républicaine,
05:51mais évidemment qu'ils doivent s'additionner à d'autres personnalités,
05:54à d'autres formations politiques, que ce soit le Modem,
05:57que ce soit peut-être l'UDI, que ce soit...
06:00Vous-même au gouvernement ?
06:02Vous savez, moi je suis candidat rien, ce qui compte c'est la feuille de route.
06:06On vous l'a proposé ou pas ?
06:08C'est pas le sujet du tout, et je pense que Michel Barnier, son équation aujourd'hui,
06:11c'est d'avoir des gens expérimentés qui soient capables de se mettre immédiatement au travail.
06:14Parce qu'on n'a pas une seconde à perdre, vous le disiez tout à l'heure,
06:17dans moins de 15 jours, on commence à analyser le budget.
06:20Donc il faut pas des perdreurs de l'année non plus, il faut des gens qui aient de la bouteille.
06:23Est-ce que des ministres de Gabriel Attal resteront au gouvernement ?
06:26Encore une fois, c'est au Premier ministre d'en décider.
06:29Vous le souhaitez ou pas ?
06:30Mais à un moment donné, il faut envoyer un message d'unité olympique,
06:35comme vous disiez, donc il faut qu'on garde la capacité à additionner les forces d'une part,
06:39mais d'un autre côté, il va falloir aussi montrer qu'il y a une rupture.
06:42Parce que si les Français avaient voulu garder à proprement parler le gouvernement de M. Attal,
06:48ils auraient voté pour lui.
06:50Oui, mais ça veut dire quoi ? Est-ce que vous allez garder des ministres actuels ?
06:54Je pense que c'est probable, oui, tout à fait.
06:56Maintenant il faut savoir lesquels, à quelle fonction...
06:59Mais il y aura des ministres de Gabriel Attal dans ce gouvernement Barnier ?
07:04Encore une fois, je n'ai pas plus d'informations que vous.
07:06Vous me dites que c'est probable.
07:07Vous avez plus d'informations que moi, bien sûr que si.
07:10Mais j'analyse la situation et je pense qu'il y aura probablement quelques ministres sortants qui seront encore dans le gouvernement.
07:15Vous avez vu François Bayrou qui appelle à ne pas donner trop de poids aux Républicains ?
07:19Mais je comprends que nos partenaires demain demandent...
07:23Parce que maintenant vous êtes partenaire avec le modèle, avec Renaissance, vous êtes des partenaires maintenant.
07:28On est dans une logique, je le disais tout à l'heure, de mutualisation, on additionne nos forces.
07:32Donc chacune de ces formations va avoir un contrat avec le Premier ministre, un contrat de gouvernement,
07:37de manière à ce qu'autour de Michel Barnier, il y ait un bloc qui se constitue,
07:41qui permette de passer le budget à l'Assemblée nationale.
07:44C'est technique, c'est compliqué, ce n'est pas simple.
07:46Personne à la droite républicaine ne crie victoire, ce n'est pas le sujet.
07:50On est heureux que ce soit un Premier ministre LR et évidemment que ce soit en plus Michel Barnier.
07:54Mais nous on demande juste à être considérés à notre juste place.
07:58Ça veut dire la première formation du Parlement, ce que j'entends beaucoup, vous n'avez que 47 députés.
08:03Oui c'est vrai, nous n'avons que 47 députés à l'Assemblée, on ne va pas contester ce chiffre-là.
08:07Mais le Parlement en France c'est deux chambres, c'est le Sénat et l'Assemblée nationale.
08:11Et en cumulant les deux, nous sommes la première force politique du pays,
08:14sans même parler de tous les maires, les départements, les régions sur lesquelles nous sommes en responsabilité.
08:19Donc il ne faut pas non plus nous réduire à 47 petits députés,
08:23qui d'ailleurs sont aujourd'hui le mouvement charnière,
08:26parce que c'est le mouvement le plus responsable, celui qui a été le plus constructif depuis le début.
08:30Est-ce qu'il faut des ministres de gauche dans ce gouvernement Barnier ou pas ?
08:34J'ai entendu que c'était la volonté de Michel Barnier, alors qu'est-ce qu'on appelle un ministre de gauche ?
08:39Je ne sais pas si c'est encarté ou pas encarté,
08:42j'ai entendu que beaucoup de personnes avaient été sollicitées et avaient dit non.
08:48J'entends qu'il y a besoin de donner la parole à tous ceux qui se sont exprimés dans l'élection législative.
08:53Il y a eu trois blocs, il y a eu ceux qui ont voté Marine Le Pen en disant
08:56on veut plus de sécurité, plus de protection aux frontières.
08:59Il y a un bloc plus central qui a dit maintenant ça suffit, la dette qui explose,
09:03les impôts qui augmentent sans cesse, il faut de la rigueur dans la gestion du pays.
09:08Et puis vous avez aussi un peuple de gauche qui a dit les injustices sociales ça suffit,
09:12on veut pouvoir vivre dans un pays où il y a une vraie égalité des chances.
09:15Il faut que le gouvernement reflète ça aussi.
09:17Donc des symboles de gauche, probablement si on peut en avoir, ça peut être une bonne chose.
09:22Maintenant, la vérité c'est qu'une fois de plus, la gauche ne veut pas gouverner.
09:25Je dis une fois de plus parce que M. Cazeneuve aurait été Premier ministre là,
09:28on commenterait la constitution du gouvernement de M. Cazeneuve si la gauche avait voulu gouverner.
09:33Mais il a été trahi par les siens, c'est la gauche elle-même qui n'a pas voulu de Cazeneuve Premier ministre.
09:38Et là on a un petit peu la même chose, c'est-à-dire que vous avez des personnalités de gauche
09:41à qui on tend la main et qui disent non finalement ça ne m'intéresse pas,
09:44je préfère penser à ma prochaine réélection locale qu'à l'avenir de la France et des Français.
09:49Vincent Jambres, des questions concrètes sur ce que pourrait être un gouvernement Barnier
09:55et surtout une manière de gouverner de Michel Barnier.
09:58Première question, est-ce que vous allez augmenter les impôts ou pas ?
10:02Il n'est pas question d'augmenter les impôts ?
10:05La ligne rouge du pacte législatif de la droite républicaine c'est
10:08on arrête la pression fiscale sur ce pays.
10:10Donc pas d'augmentation d'impôts ?
10:12Je vais vous répondre très clairement mais la pression fiscale,
10:14on est quand même le champion du monde en termes de pression fiscale,
10:17c'est-à-dire qu'on fait les poches des Français plus qu'aucun autre pays dans le monde.
10:21Donc ça maintenant ça suffit.
10:22Après Michel Barnier l'a dit aussi, il ne faut pas s'interdire plus de justice fiscale.
10:26Ça veut dire qu'on arrête d'augmenter les impôts au global c'est sûr,
10:29après on a le droit de regarder la répartition.
10:31Et il peut y avoir à certains endroits...
10:33Taxer davantage les plus riches ?
10:35C'est au Premier ministre de vouloir demander de le dire.
10:37Vous ne vous interdisez pas ?
10:38Taxer là où ça serait juste de taxer, c'est une chose.
10:41Maintenant je vais vous le dire, moi je crois que moins on touchera aux impôts,
10:44mieux ce sera parce que les Français n'en peuvent plus des impôts.
10:47Mais il y a un moment donné, si on veut...
10:49Mais est-ce que vous êtes partisan à une plus forte taxation des plus riches ?
10:54Moi je suis pour plus de justice fiscale.
10:56Et vous savez pourquoi ?
10:57Parce qu'en fait aujourd'hui, un des combats que nous menons, c'est de réhabiliter...
11:01Je vous réponds Jean-Jacques Bourdin, c'est réhabiliter le travail.
11:05Faire en sorte qu'au travail ça paye.
11:07Pour mettre en exemple ceux qui bossent.
11:09Pour ça, il faut qu'on rapproche le salaire net du salaire brut.
11:12Parce que quand vous avez quelqu'un qui touche 3000 nets et qui coûte 6000 à son entreprise,
11:16il y a un truc qui ne va pas.
11:18Donc si on allait, et je les charge sur le salaire,
11:21se posera la question de savoir où est-ce qu'on les reventile.
11:24Parce qu'à l'inverse ce serait mentir aux Français que dire que...
11:27Donc il y a deux choses, il y a pour ça des économies, il faudra en faire.
11:31Et puis peut-être répartir différemment l'assiette fiscale.
11:35Oui, mais pour une bonne raison.
11:37Ce n'est pas augmenter les impôts parce qu'on veut de l'argent magique.
11:39C'est faire en sorte de redonner du pouvoir d'achat aux Français.
11:42Et dans ce cas-là, comment on reventile les choses, ce sera à nous le travail.
11:45Alors certains craignent que vous augmentiez la TVA.
11:49Ce n'est pas du tout évoqué aujourd'hui.
11:51Et je ne crois pas que ce soit signe de justice fiscale à ce stade.
11:56Immigration, un ministère ou pas ? Faut-il un ministère ou pas ?
12:00En tout cas, il faut absolument prendre ce sujet à bras-le-corps.
12:03Il n'y a pas 11 millions de Français qui votent pour Marine Le Pen.
12:06Comme ça, pour le plaisir.
12:08C'est qu'à un moment donné, il y a une problématique en France.
12:11Notamment d'immigration illégale.
12:14Michel Barnier parlait à un moment donné de passoires.
12:17Nos frontières sont des passoires.
12:18Vous voyez d'ailleurs ce qui se passe en Allemagne,
12:20où l'Allemagne remet des frontières et des contrôles.
12:22Oui, des contrôles aléatoires.
12:23Attention, il n'y a pas des douaniers à chaque frontière allemande.
12:27Non, on n'en est pas là.
12:29Mais il y a quand même cette volonté de reprendre le contrôle de nos frontières.
12:32Non pas pour dire plus personne ne rentre.
12:34On pourrait faire la même chose.
12:35Il faut faire la même chose que l'Allemagne.
12:37Il faut reprendre le contrôle de nos frontières,
12:39c'est-à-dire avoir le droit de choisir qui rentre, qui sort.
12:41Ce n'est pas pour dire plus personne ne rentre.
12:43C'est juste retrouver la porte d'entrée de la maison.
12:46Parce que vous accueillez bien les gens quand vous êtes capable de dire
12:49vous êtes invité à telle heure, on ouvre la porte, on vous accueille.
12:53C'est important parce que ça permet derrière d'avoir une logique d'intégration.
12:56Si vous ne contrôlez pas qui arrive sur le territoire,
12:58c'est quand même très difficile derrière de les intégrer correctement.
13:02Or je pense que la France elle s'honore à accueillir dignement des personnes du monde entier.
13:07Mais encore une fois, il faut que ça se fasse légalement.
13:09L'AME, est-ce qu'il faut toucher à l'AME, supprimer l'AME ?
13:15Moi je pense qu'il faut faire évoluer l'AME.
13:17Parce qu'aujourd'hui, ce qui était une magnifique idée de l'époque de Jacques Chirac,
13:22qui était de faire en sorte que quelqu'un,
13:24même s'il était sur notre territoire sans droit ni titre,
13:27dans une situation d'urgence et de détresse, on puisse l'aider.
13:31Au fond, c'est le serment d'Hippocrate des médecins.
13:34Il ne regarde pas si vous êtes avec ou sans papier.
13:36Il vous aide, il vous soigne.
13:38Donc cette logique, elle était basée sur l'urgence à l'époque,
13:41et elle doit revenir sur l'urgence.
13:43Quand vous avez des Français qui n'arrivent pas à se payer des lunettes,
13:45qui n'arrivent pas à aller consulter le médecin régulièrement,
13:47et qu'à côté de ça, vous avez des systèmes,
13:50qui sont en plus d'ailleurs très bien organisés avec certaines associations,
13:53où vous avez un traitement long terme de personnes
13:55qui n'ont pas le droit d'être sur notre territoire,
13:57ce n'est pas juste.
13:58Et là, ce n'est pas parce qu'ils seraient étrangers,
14:00un étranger légalement sur notre territoire,
14:02il doit pouvoir bénéficier évidemment de la solidarité.
14:05Mais là, on parle de personnes qui sont chez nous,
14:08de manière illégale, sans droit ni titre.
14:10Donc vous supprimez l'AME,
14:12vous la remplacez par un système de soins urgents.
14:16C'est quelqu'un qui serait en danger immédiat, il faut qu'on puisse l'aider.
14:19Vous appelez ça l'AME ?
14:21Oui, Aide médicale d'urgence.
14:23Aide médicale d'urgence.
14:24La réforme des retraites, fameuse réforme des retraites,
14:27le RN dit que le 31 octobre,
14:31il demandera à travers une proposition de loi,
14:34la suppression de cette réforme des retraites,
14:36l'abrogation de la réforme des retraites.
14:39Est-ce que vous pourriez évoluer sur la réforme des retraites ?
14:42Est-ce que vous pourriez la faire évoluer ?
14:44Moi, je ne suis pas pour l'abrogation,
14:47pour des raisons d'ailleurs économiques évidentes,
14:49et la situation économique du pays est dramatique,
14:51donc on ne peut pas promettre n'importe quoi.
14:53Par contre, je fais partie de ceux qui pensent qu'elle peut être encore plus juste,
14:56et notamment sur les carrières longues, sur la pénibilité,
14:58donc il y a probablement des évolutions à apporter absolument.
15:01Donc, retravailler ?
15:03Moi, je serais très favorable à la petite personnelle.
15:06A titre personnel, que la réforme des retraites soit retravaillée,
15:09c'est une proposition qu'on pourrait faire Michel Barnier ?
15:12On a besoin de plus de justice sociale.
15:14On a aujourd'hui un pays fracturé,
15:16et le meilleur moyen de remettre tout le monde dans l'esprit olympique
15:18qu'on évoquait au début de l'émission,
15:20c'est de faire en sorte que chacun ait l'impression d'être pris en compte,
15:23et pris en considération.
15:25Et ça passe par aussi plus de justice.
15:27Quand vous commencez à bosser à 16 ans dans des conditions de pénibilité importantes,
15:30il faut que ce soit pris en compte de manière très sérieuse.
15:33Comment Michel Barnier va gouverner par rapport à Emmanuel Macron ?
15:37Est-ce que vous pensez qu'il va faire preuve d'indépendance ?
15:42Je suis absolument convaincu qu'il va faire preuve d'indépendance.
15:45Il nous l'a dit aux journées parlementaires.
15:47Il n'y a aucun domaine réservé pour le Président de la République.
15:50Il a dit qu'il pouvait y avoir des domaines partagés,
15:53mais pas réservés, ce qui dit déjà beaucoup.
15:56Et par ailleurs, il y avait la tradition de cabinet commun entre Elysée et Matignon.
16:01Et effectivement, là aussi Michel Barnier était très clair,
16:04il n'y aura plus de cabinet commun, donc une vraie indépendance.
16:06Le Président de la République préside,
16:08le Premier ministre gouverne.
16:10C'est l'esprit de notre Constitution et de nos institutions.
16:13Émeute de juin 2023, votre maison a été attaquée par des émeutiers,
16:17votre femme a été blessée.
16:19Est-ce que les agresseurs ont été retrouvés à Saint-Germain ?
16:23Merci de poser la question.
16:24Non, à cette heure, aucun agresseur n'a été retrouvé.
16:27Comment se fait-il ?
16:31Malgré beaucoup de travail de la police, de la justice,
16:35on a en France un système qui ne permet pas d'aller au bout de tout ce que les outils permettraient.
16:42Je veux dire tout simplement que dans d'autres pays démocratiques,
16:45sous le contrôle d'un juge,
16:47on aurait pu avoir des investigations sur les téléphones portables beaucoup plus importants.
16:51Pour dire chose simplement, en France, on se limite au bornage.
16:54Mais quand vous êtes dans une ville comme l'Île-et-Rose, qui est très dense,
16:57il y a 5 000 téléphones, pour ne pas dire 30 000, qui ont borné ce soir-là.
17:01Donc en fait, ça ne sert à rien cette donnée-là.
17:03Mais dans d'autres pays, on aurait pu demander aux opérateurs,
17:05on aurait pu demander aux applicatifs,
17:07quelle application était active, à quelle heure, pour quel contenu, etc.
17:11Encore une fois, tout ça sous le contrôle d'un juge.
17:13Il ne s'agit pas de tomber dans un état policier.
17:15Mais j'ai vu des policiers me dire,
17:17en fait, on a été au bout de ce qu'on a le droit de faire,
17:20mais pas au bout de ce que les outils nous auraient permis de faire s'il y avait un cadre légal.
17:25Vous voyez, on en parlait un peu en rentaine,
17:27ce n'est pas simple de quitter une mairie pour devenir parlementaire,
17:30parce qu'on attache à sa mairie.
17:32Mais ce qui l'explique aussi, au bout d'un an après les émeutes,
17:35c'est que j'ai eu le sentiment que rien n'avait bougé.
17:37Rien n'a bougé, il n'y a pas eu une loi,
17:39pas un moyen supplémentaire, pas un euro supplémentaire,
17:41pour faire en sorte que ce qu'on a connu l'été 2023 ne se reproduise pas.
17:45Et pour moi, pour ma famille, c'est juste insupportable d'imaginer
17:48qu'on passe ça sous le tapis et qu'on fait comme si ça n'avait pas existé.
17:51Je veux m'assurer demain que ça n'arrive plus à mes enfants, bien sûr,
17:55mais aux enfants de tous ceux qui s'engagent en politique,
17:57et tout simplement à tous les citoyens.
17:59On a le droit à la sécurité dans ce pays.
18:01Pour ça, il faut avoir le courage de mettre en place un certain nombre de règles nouvelles.
18:04Comment va votre épouse, au passage ?
18:07C'est très gentil de demander.
18:08Beaucoup mieux, évidemment.
18:10Elle termine sa phase de rééducation pour le genou qu'elle s'était cassé.
18:14Et puis, pour nous, vous savez, nos enfants, surtout, vont beaucoup mieux.
18:17Ils ont fait une super rentrée, donc on va beaucoup mieux.
18:19Bon, Vincent Jambrin, vous êtes maire d'une ville dans le Val-de-Marne,
18:23qui, comme toutes les autres villes, malheureusement,
18:27est le théâtre de trafic de stupéfiants ou autres.
18:31Vous avez battu Rachel Keke.
18:33Oui.
18:34Ce qui n'a pas été facile.
18:36Elle était candidate à l'EFI, je le rappelle.
18:38Et l'autre jour, je recevais Sébastien Delogu à mon micro.
18:43Vous l'avez écouté ?
18:44J'ai écouté.
18:45Et alors ?
18:46D'abord, j'ai été scandalisé de voir qu'il ironisait sur des choses aussi graves que de maréchal Pétain.
18:53Mais ça ne m'a pas étonné, puisque, vous le disiez à l'instant,
18:56on a eu une campagne législative assez musclée face à Mme Keke.
18:59Et il était venu, il est rose, haranguer les petits voyous des cités,
19:04en leur disant de se mobiliser, qu'effectivement...
19:07Vous savez, on est face à des candidats qui n'hésitaient pas à dire que la police tue les enfants.
19:11Donc, effectivement, il y avait une espèce de parti pris.
19:14C'est-à-dire ?
19:15Rachel Keke a dit la police tue les enfants.
19:17Rachel Keke a dit, sur l'antenne de vos confrères, la police tue vos enfants.
19:22Ce qui, d'ailleurs, m'avait valu une scène assez compliquée avec elle,
19:25puisque je lui avais fait un accueil républicain en tant que maire,
19:28c'est la députée de la circonscription.
19:30J'étais revenu sur cette affaire en lui disant
19:32« Mais Mme Keke, vous vous rendez bien compte que vous avez heurté
19:35tous les policiers honnêtes de ce pays qui ne sont pas là pour tuer les enfants ? »
19:39C'était énervé en me disant « Mais vous, vous ne pouvez pas comprendre ce que je veux dire,
19:42puisque vous êtes blanc, vous êtes riche, ce qui est faux. »
19:44Par ailleurs, moi, j'ai grandi en cité HLM.
19:46Et elle a conclu en disant « J'aimerais bien que la police tue vos enfants
19:49pour que vous vous rendiez compte de ce que ça fait. »
19:51Donc, c'est face à des gens comme ça qu'on se bat aujourd'hui en politique.
19:53C'est-à-dire des gens qui sont dans la haine, qui sont dans la colère,
19:56qui sont dans le chaos.
19:57Et M. De Lougu, à chaque fois qu'il est venu à la Île-et-Rose,
19:59c'était pour effectivement faire une harangue des jeunes des quartiers
20:02contre le maire, contre les institutions et contre la police.
20:06Donc, ça fait peur, effectivement.
20:07Et encourageant le trafic de stupéfiants ?
20:10En tout cas, le sentiment qu'il donne sur un certain nombre de vidéos.
20:13Parce qu'on a senti qu'un des arguments électoraux, c'était
20:16« On va légaliser, on va vous permettre de dealer beaucoup plus facilement, etc. »
20:21J'étais pas sur place, mais on voit bien que c'est cet esprit-là qui règne.
20:24Oui. François Ruffin, qui dénonce en fait cette façon de faire de la politique,
20:31dès les filles.
20:32J'ai trouvé très courageux la position de François Ruffin,
20:35de dire, d'ailleurs même d'avouer lui-même qu'à certains moments,
20:38il était presque dans une logique de campagne communautarisée.
20:41C'est-à-dire qu'en fonction de l'apparence des gens,
20:43s'ils étaient issus de l'immigration, il leur donnait plus facilement
20:46un trac de Mélenchon qu'à d'autres.
20:48Et la capacité de l'avouer, et puis derrière de dire
20:51« Mais en fait, je me rends compte que la LFI, maintenant,
20:53c'est plus une formation républicaine au sens de l'universalisme républicain,
20:58mais c'est clairement du communautarisme assumé et du petit marchandage. »
21:02Parce que ce qu'on dit là sur M. Delegue dans les quartiers nord de Marseille,
21:04c'est ce qu'il fait, il traite avec les mafiares en fait.
21:06C'est ça la réalité.
21:07Donc aujourd'hui, on a un défi, c'est de séparer les forces républicaines de gauche
21:13dont on a besoin dans notre démocratie,
21:15de ces gens qui sont aujourd'hui dans l'extrémisme
21:18et dans la volonté d'être dans le chaos permanent.
21:21Moi, c'est ça que j'ai vécu régulièrement.
21:23– Merci Vincent Jeanbrun d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
21:27Il est 8h57, ça vous fait réagir ?
21:29Vous n'hésitez pas, 0826 300 300, allez-y sur les réseaux sociaux.
21:33Il est 8h57, Patrick Roger sera avec nous juste après les infos de 9h.
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