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Avec Laurent Jacobelli, député de Moselle et porte-parole du RN

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-17##

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Transcription
00:00— Sud Radio, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin. — Il est 8 h 34. Merci d'être avec nous. Nous recevons ce matin Laurent Jacobelli,
00:10qui est député de Moselle, porte-parole du RN et vice-président du groupe RN à l'Assemblée. Laurent Jacobelli, bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques Bourdin.
00:19— Nous allons commencer par la situation internationale, parce qu'elle est sérieuse. Réunion de dirigeants européens sur l'Ukraine à Paris aujourd'hui.
00:28Il y aura là... Tout le monde sera là. Le Royaume-Uni, mais aussi l'Allemagne, mais aussi l'Italie, Mme Mélanie,
00:35mais aussi M. Sánchez, l'Espagnol, bon, le Polonais, Tusk, enfin tous les dirigeants européens. Dites-moi, que veut l'Europe, selon vous ?
00:47L'Europe est tenue à l'écart des négociations avec la Russie. Que doit faire l'Europe ? — Écoutez, on est à un point de bascule. Voilà.
00:55Certains envisagent l'escalade, comme le Royaume-Uni, en imaginant envoyer des troupes en Ukraine. D'autres imaginent la paix.
01:03Mais quelle paix ? Est-ce que c'est une capitulation de l'Ukraine, auquel cas ce serait inacceptable, ou une paix négociée ?
01:09Vous disiez « quel est le rôle de l'Europe ». Mais le rôle de l'Europe est compliqué à définir, puisque l'Europe n'a pas d'existence en tant qu'État,
01:15et donc n'est pas un négociateur. Quel est le rôle de la France ? J'aurais pu vous répondre. Quel est le rôle de la Pologne ? J'aurais pu vous répondre.
01:21Le rôle de l'Europe, je ne sais pas. Et c'est probablement parce que ce n'est pas un État qu'il est tenu à l'écart des conversations.
01:26En revanche, la France doit jouer un rôle. C'est la France qui a toujours été indépendante des autres grandes puissances,
01:31qui a toujours eu un rôle singulier, notamment – c'était la politique gaullienne – d'avoir un rôle de...
01:37— Un rôle, c'est-à-dire s'inviter aux négociations entre M. Trump et M. Poutine ?
01:42— Proposer, en tout cas, oui, bien sûr, de négocier pas seulement avec M. Poutine... — Ils n'oublieront jamais.
01:46— ...mais bien évidemment aussi avec le président Zelensky, parce qu'on ne peut pas avoir une négociation avec un seul côté,
01:52parce qu'on ne va pas à ce moment-là vers une négociation de paix. Moi, ce que je regrette, c'est qu'en quelques semaines,
01:57Donald Trump ait semblé vouloir avancer plus vite que nous pendant des mois. Je pense qu'aujourd'hui, il faut réagir.
02:03Je pense que le mot « paix » n'est plus un gros mot, ni dans la bouche des Ukrainiens, ni même de ceux que je crois comprendre,
02:09mais il faut toujours se méfier, dans la bouche des Russes. Et donc allons vers la diplomatie. Ne parlons pas aujourd'hui...
02:15— Oui, mais quelle paix ? — ...d'être batte en guerre. C'est bien le problème. Une paix qui convienne aux deux.
02:19C'est pour ça qu'on ne peut pas négocier que avec M. Zelensky, comme semble le faire un certain nombre d'États européens,
02:25ni seulement avec la Russie, comme semble vouloir le faire Donald Trump. Donc unissons nos forces, peut-être,
02:30parce que je pense que la diplomatie et la paix doivent être l'objectif. Pas le réarmement absolu de l'Ukraine, pas la guerre contre la Russie,
02:37mais la paix. — Bien. Est-ce que vous ne trouvez pas que Trump est en train de désinhiber le monde, désinhiber la Russie,
02:45désinhiber la Chine, si la Chine mettait la main sur Taïwan aujourd'hui ? Qui bougerait ? Qui réagirait ?
02:52— Mais vous avez raison. Je pense qu'aujourd'hui, il y a une forme d'impérialisme nouveau qui naît, l'impérialisme chinois,
02:59l'impérialisme russe, qui se réfère à... — L'impérialisme américain ? — L'impérialisme américain, vous avez raison de le dire.
03:05Et la réponse ne veut pas être un impérialisme européen, c'est-à-dire une Union européenne qui broie les nations
03:11et qui veut s'arroger les droits de la politique et le rôle de politique internationale. Ça ne marche pas.
03:15Certains pays ont des intérêts contradictoires. — Alors l'UE est plus dangereuse pour la France que les États-Unis, la Chine ou la Russie ?
03:21Non mais je vous pose la question. Je vous pose la question. — Vous changez d'avancée. — Non, non, je vous pose la question.
03:26— Non, je dis que ça ne peut pas être la solution d'avoir cette diplomatie imposée à 27. En revanche, que plusieurs États européens
03:34qui partagent la même vision, qui ont ce rôle de pays, on va dire, entre les grandes puissances...
03:39— Des États qui, politiquement, ne sont pas les mêmes. — Ne sont pas les mêmes, mais peuvent avoir des intérêts communs.
03:44— Entre Mme Mélanie et M. Sánchez, il y a un monde. — Vous avez raison, un monde politique, mais il peut y avoir un intérêt diplomatique
03:49et géostratégique commun. Donc il faut évidemment s'associer plus fort, nous serons, en étant unis, mais pas en passant
03:57par les fourches-codines de Mme von der Leyen dont, je le rappelle, le rôle international n'existe pas et qui n'a jamais été élu.
04:05— Dites-moi, est-ce que vous vous méfiez des États-Unis ? — Oui. — Oui ? — Oui. — Bien sûr, parce que les États-Unis,
04:11leur seul intérêt, ce sont les États-Unis. Ceux qui croient que les États-Unis sont bienveillants...
04:16— C'est pas nouveau, d'ailleurs, depuis Barack Obama et même avant. — Mais évidemment. D'ailleurs, moi, je vais vous dire...
04:22Pour ça, je les admire. C'est-à-dire qu'un président américain défend toujours les intérêts de sa population et de son pays
04:27avant le reste. Donc ceux qui cèdent aux sirènes du trumpisme ou d'une autre... Comme avant Biden, d'ailleurs, se trompent.
04:34— Qui cède aux sirènes du trumpisme ? — Ah bah moi, je vois qu'il y a la course pour aller serrer la main de Donald Trump.
04:40— C'est-à-dire ? — Pour plein de raisons. Je crois qu'à droite, certains, chez Zemmour par exemple, cherchent une comparaison.
04:48Je pense que c'est pas raisonnable. Il y a quelque chose d'intéressant dans le trumpisme.
04:51— Ils se couchent devant Trump. Ils vont chercher un homme... Non mais je vous... J'essaie d'aller chercher le fond de votre pensée.
05:01Est-ce qu'ils sont en train de tenter d'être adoubés par le pouvoir Trump ?
05:08— Oui. Certains le cherchent, apparemment. Et en fait, il y a un aspect intéressant chez Trump, presque fascinant.
05:12C'est-à-dire que cet homme arrive au pouvoir. Et en 2 semaines, il signe plus de décrets que tous ses prédécesseurs.
05:17Et il montre que quand on a la volonté politique, on peut réaliser ce pourquoi on a été élu.
05:23— Oui. Il gouverne par décret, entre parenthèses, sans passer par le Parlement, ce que vous ne feriez pas, j'imagine.
05:27— Je vous le confirme. Et surtout avec une possibilité que certains décrets soient retoqués.
05:31— Et les juges sont déjà vent debout contre la plupart des décrets.
05:35— Je comprends que dans un monde où la parole politique n'a plus de poids, n'a plus de valeur, voir quelqu'un qui,
05:40à partir du moment où il s'assied à son bureau, essaye de mettre en place la politique pour laquelle il a été élu, puisse intéresser et fasciner.
05:47C'est un contre-exemple intéressant. En revanche, ne jamais oublier que Donald Trump n'est pas là pour faire un cadeau à la France ou à l'Europe
05:55ou à qui que ce soit. Il est là pour les États-Unis d'Amérique. Et essayer de croire qu'il va adouber, qu'il va vouloir l'intérêt des Français,
06:03c'est se tromper. Il veut l'intérêt des Américains. Et personne ne peut lui reprocher. — Est-ce que la France doit quitter l'OTAN ?
06:09— Non, bien sûr que non. La France doit effectivement... — Marine Le Pen pensait qu'il fallait quitter le commandement intégré.
06:14— C'est pas la même chose. — Je sais. C'est pour ça que je précise... Pardon, Laurent Jacobelli. Je précise. Donc aujourd'hui,
06:20nous devons quitter le commandement intégré de l'OTAN. — Absolument. Mais... — Et pas quitter l'OTAN.
06:25— Non, bien sûr, parce que l'OTAN est une protection, notamment pour un certain nombre de pays européens.
06:28— Vous pensez que les Américains vont encore nous protéger ? — Mais oui, je le crois, parce que c'est leur intérêt aussi.
06:33Les Américains ne peuvent pas ne pas avoir d'alliés dans l'Europe de l'Ouest et dans l'Europe centrale. C'est impossible. Et l'OTAN est ce vecteur.
06:40Et puis les Américains, même s'ils sont prédominants dans l'OTAN – on va pas se cacher non plus – ne sont pas les seuls à pouvoir décider.
06:47Vous savez, les Américains, ils sont pragmatiques, au fond. Ils vendent des armes notamment à des pays européens qui préfèrent acheter américain
06:53d'ailleurs qu'acheter français. On peut poser la question... — Est-ce que les pays européens, tiens, devraient s'obliger à acheter européen ?
06:58— Ah oui. Ça, je crois que pour le coup... On parle souvent d'Europe. Souvent, elle est à côté de la plaque. Mais là-dessus, oui.
07:03Moi, quand je vois les Polonais... — Voilà une décision que vous attendez d'aujourd'hui. Pourquoi pas ?
07:08Quand je vois les Polonais acheter sud-coréen ou américain alors que la France pourrait livrer un armement de qualité dont on sait
07:16qu'il serait finalement fiable et qui n'impliquerait pas d'autres relations, notamment géostratégiques, voilà quelque chose
07:22sur lequel on pourrait travailler. Ça, c'est concret. Parce que quand on parle d'Europe de la défense, on parle de surendettement,
07:26on parle d'équiper, de créer une industrie dans des pays qui n'en ont pas, probablement au détriment de l'industrie française,
07:32ça, ce sont des chimères. Mais l'Europe concrète, ça peut être celle qu'on vient d'évoquer.
07:35— « Liberté d'expression », le discours de M. Vance. Je sais pas si De Gaulle aurait beaucoup apprécié ce discours,
07:41les leçons données par les Américains à l'Europe. Qu'est-ce que vous en pensez, vous, sur la liberté d'expression ?
07:49Liberté d'expression à l'américaine, hein, je précise. — Oui, c'est ça. Mais je suis tiraillé, je vais être honnête avec vous,
07:55Jean-Jacques Bourdin, entre deux choses. D'abord, il dit des choses sur l'UE qui ne sont pas complètement fausses,
08:01sur la perte de l'esprit démocratique en UE, sur le fait que des commissaires que personne n'a élus dictent ce qui est bien et ce qui est mal
08:08et veulent l'imposer à des États qui, eux, ont des gouvernements légitimes. C'est toujours un peu gênant.
08:13Après, moi, j'aime pas l'interventionnisme, qu'il soit américain, chinois, russe ou quoi que ce soit. Vous savez, c'est mon côté gaulliste.
08:20Je pense que la France doit être indépendante et qu'elle doit avoir des bonnes relations avec tout le monde,
08:25mais ne jamais se laisser dicter sa politique par d'autres, y compris les Américains. — Les États n'ont que des intérêts, disait De Gaulle.
08:30— Oui, les États ont des intérêts. Je pense qu'ils ont aussi une âme, parfois. — Oui, oui, oui, oui. Bon, enfin, nous verrons bien si les États-Unis ont une âme.
08:40Dites-moi, Vance a soutenu publiquement l'AFD. Ça vous gêne ? — C'est de l'interventionnisme.
08:46— Vance, qui défend les héritiers du nazisme contre lequel sont venus mourir des milliers de jeunes Américains. Est-ce que ça vous gêne ?
08:54— Moi, ça me gêne autant que quand le chancelier ou la chancelière allemande soutient Emmanuel Macron pour les élections présidentielles.
09:01Je pense que – et je le répète – l'interventionnisme n'est jamais bon signe. Voilà. Je ne crois pas au désintérêt des nations.
09:07Et lorsqu'elles interviennent dans la vie de la nation voisine, c'est que derrière se cache quelque chose, soit une volonté de fusion européenne,
09:14soit une volonté d'imposer commercialement des choses. Mais c'est jamais gratuit. Et donc je pense qu'il faut se méfier de toutes ces interventions,
09:20qu'elles soient américaines, russes ou européennes. — Jordan Bardella va aller aux États-Unis, là, pour participer à la convention des conservateurs américains.
09:30Il va prêter allégeance au nouveau pouvoir ? — Ce serait mal connaître Jordan Bardella que d'imaginer cela. En revanche, je pense que c'est important
09:38d'avoir des relations avec des mouvements politiques, des tendances partout dans le monde pour entretenir des liens, des liens qui, demain,
09:46feront que peut-être des ministres se connaîtront mieux d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique ou partout dans le monde.
09:51Mais il y a une différence entre participer à un événement, avoir des liens, lier une diplomatie du quotidien, j'allais dire, avec de futurs dirigeants,
09:59et puis être, comme vous l'avez dit, affilié ou inféodé à quelqu'un. — Oui. Il va rencontrer Javier Mili, le président argentin, là-bas.
10:08Dites-moi, est-ce qu'il faut suivre l'exemple argentin en France, c'est-à-dire sabrer dans les dépenses publiques, supprimer de nombreux fonctionnaires ?
10:17— Oh, je pense qu'on n'est pas obligé de sortir la tronçonneuse comme il l'a fait. Je pense qu'il y a deux constats, aujourd'hui.
10:22Il nous faut en France un service public fort. C'est le modèle français. C'est pour ça que les Français acceptent jusqu'à un certain point de payer des impôts.
10:29En revanche, aujourd'hui, cet État est devenu obèse. Voilà. Il faut qu'il entame sa lippossession. Il est temps. Quand on voit des organismes,
10:37des comités qui ne servent à rien sauf à recaser des copains qui n'ont pas réussi à être élus, eh bien oui, il faut se poser la question.
10:43Quand on voit les milliards dépensés dans l'immigration, bien sûr qu'il faut qu'on fasse des économies, mais pas à la serpe, pas contre notre modèle.
10:52Je pense qu'il faut un peu de sagesse. Ceux qui disent « Il faut surtout pas toucher aux dépenses de l'État », parce qu'on touchera aux services publics,
10:57se trompent. Et ceux qui disent « Il faut tout détruire », se trompent aussi. — Bien. Mercredi, la Cour des comptes rendra son rapport.
11:03Flash sur le régime des retraites. Je voulais y revenir. Régime déficitaire, je voudrais quand même le rappeler. Les dépenses sociales augmentent.
11:12— Elles augmentent, oui. — Peut-on se permettre en France de travailler moins ? — Non. Mais travailler plus, c'est aussi une chimère.
11:22Vous savez, pour reparler des dépenses sociales et particulièrement des retraites, on règle pas le fond du problème, en fait.
11:26On nous dit « Va falloir travailler plus longtemps », « Va falloir cotiser plus », « Va falloir ceci et cela ». Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui,
11:32on a un problème dans les caisses de retraite ? C'est parce qu'il n'y a pas assez d'emplois en France, pas assez de productivité en France
11:37pour les emplois créés. Un emploi Uber participe à la richesse nationale malheureusement beaucoup moins qu'un emploi industriel.
11:43Et il n'y a pas assez de natalité. Réglons ces trois problèmes. — Mais on ne pourrait pas interdire les emplois Uber.
11:47— Non mais j'ai pas dit que... — Laurent Jacobelli... — Non mais vous dites un emploi Uber. Les emplois Uber, ils se font imposer. Ils existent.
11:54— Jean-Jacques Bourdin, c'est très bien qu'ils soient créés pour celui qui l'occupe. En revanche, pour la richesse nationale, l'apport est très faible,
12:00notamment en termes de cotisation. Et donc il faut retrouver des emplois à forte norme à juger. — Non mais il y a une question que je voulais vous poser
12:06sur la dette. 839 milliards d'euros de plus de dette en 6 ans. 839 milliards d'euros. 52% de cette dette vient des retraites.
12:17— Bien sûr. — Pour financer le régime des retraites. Alors expliquez-moi comment faites-vous pour financer le régime des retraites
12:24sans travailler plus, sans augmenter le temps de travail, sans augmenter les cotisations, sans réduire le montant des pensions ?
12:35— D'abord, Jean-Jacques Bourdin, il y a des économies à faire. Je vous parlais de l'immigration tout à l'heure. Est-ce que vous saviez
12:40que le minimum retraite en France, qu'on appelle l'ASPA... Je voudrais pas être technique. C'est le minimum vieillesse qui est donné
12:46à un certain nombre de personnes. 40% est donné à des étrangers. 40%. 1 milliard. Ensuite, ces économies, on peut les trouver aussi
12:55dans le coût de l'immigration. Je vous l'ai dit d'une manière générale. Et il faut créer un nouveau modèle, un modèle...
13:00— 1 milliard sur 400 milliards. En 6 ans, c'est 400 milliards. — C'est 1 milliard par an. Et c'est 400 milliards en 6 ans.
13:06— Bah oui, d'accord. — C'est incomparable. C'est 15 milliards par an, le déficit des retraites, par exemple. C'est ce que disent
13:11un certain nombre d'études. Si vous mettez en place un système... — Plus la dette. 15 milliards, c'est le déficit des retraites,
13:18plus ce que coûte ce déficit des retraites pour notre dette. — Vous avez raison. Est-ce qu'on règle le problème durablement
13:27en préservant notre système ou est-ce qu'on casse tout sans être sûr de ce qui va se passer après ?
13:30— On met un peu de capitalisation ? — Je ne crois pas. Je crois qu'il faut... — Vous êtes contre la capitalisation ?
13:36— Je suis contre rien. Je suis pour qu'on étudie tout. Mais je ne crois pas que ça soit la solution, Jean-Jacques Bourdin.
13:40— D'accord. Parce que certains proposent. — Mais j'entends bien. Je crois dans notre modèle. Je pense simplement que notre modèle
13:45repose sur un triptyque important des emplois productifs, de la création d'emplois et la natalité. On perd aujourd'hui
13:53sur ces 3 tableaux. Si on veut régler le problème durablement, il faut travailler sur les problèmes de fond.
13:57Sinon, Jean-Jacques Bourdin, on se reverra tous les ans et on dira tous les ans qu'il y a un problème pour les caisses de retraite.
14:02Il faut travailler plus. Il faut cotiser plus. Et il faut avoir des pensions. — Vous savez quel est le problème ?
14:06C'est que les retraités touchent 2 fois plus de pensions que de contributions versées. Et oui, 2 fois plus.
14:12— On est d'accord. — Alors ça veut dire quoi ? Par exemple, faut-il supprimer l'abattement fiscal de 10% sur les retraites ?
14:19— Jean-Jacques Bourdin, est-ce que vous croyez que nos retraités sont tous riches, heureux du montant qu'ils touchent ?
14:25— Non. Mais ceux qui ne paient pas d'impôts ne seraient pas touchés. On est bien d'accord, Laurent Jacobelli.
14:28— On est bien d'accord. Mais pourquoi aller imaginer diminuer le train de vie de nos retraités qui, déjà, pour la plupart,
14:34ont des problèmes pour se soigner ? Vous savez, on dit souvent que les retraités français sont des gens extrêmement riches
14:41et extrêmement heureux. Mais vous savez probablement qu'aujourd'hui, avec l'ensemble des déremboursements,
14:45plus on vieillit, plus on a besoin de soins et plus les dépenses de soins de nos retraités augmentent.
14:50Et donc on ne peut pas les traiter comme s'ils étaient exactement des salariés qui avaient 30 ans.
14:54— Mais comment faites-vous alors que les cotisations ne représentent que 2 tiers des pensions versées ? Comment faites-vous ?
15:00— Mais je viens de vous le dire. Je peux vous le redire une troisième fois, Jean-Jacques Bourbin.
15:04Ce que vous êtes en train de décrire, c'est qu'on est un pays plus généralement qui est entre deux modèles. Voilà.
15:11On a la pire des situations aujourd'hui. C'est-à-dire qu'on a un modèle qu'on veut américaniser. C'est-à-dire on explique aux gens
15:18« Eh bien aujourd'hui, notre modèle social n'est plus tenable, donc il va falloir privatiser la retraite ». Mais en même temps,
15:24si je puis dire, on a des cotisations parmi les plus élevées au monde qui correspondent à un modèle social typiquement français.
15:31On peut pas avoir les deux. Il y a moins. Il faut le choix. Il faut le choix de la cohérence. Alors nous, on préfère un modèle social fort
15:36avec effectivement des cotisations plus fortes qu'ailleurs, mais avec un État qui crée, qui élargit l'assiette de cotisations,
15:44ce qui veut dire plus d'emplois et – je le répète – plus d'enfants. Il faut une politique volontariste.
15:50– Plus d'emplois, ça veut dire naturaliser les étrangers en situation régulière qui travaillent depuis un certain temps en France,
15:59notamment les médecins ou les aides-soignants. – Plus d'emplois pour les Français, ce serait bien déjà, Jean-Jacques Bourdin.
16:05Moi, je crois en la priorité nationale. Je pense qu'il faut libérer nos entreprises d'un certain nombre de normes. Il faut libérer nos entreprises
16:11d'un certain nombre de taxes. J'étais dans une pépinière dans ma circonscription en Moselle, à Florange, une pépinière d'entreprise.
16:18Je peux vous assurer que quand vous créez votre boîte et que les premières lettres que vous recevez, c'est pour vous imposer
16:23une énorme absurde et vous prendre votre argent pour tout un tas de taxes improbables, eh bien ça dissuade de créer des entreprises
16:29et ça dissuade d'embaucher. Il y a 5 millions de chômeurs en France, Jean-Jacques Bourdin. Si on avait le taux d'employabilité de l'Allemagne,
16:38il n'y aurait aucun problème pour le financement des retraites. Si on pose le problème comme ça, on voit que c'est plutôt sur la création d'emplois
16:45qu'il faut travailler plutôt que le serrage de ceinture des Français. — Est-ce que vous êtes favorable à donner la nationalité française
16:50aux médecins étrangers qui exercent depuis un moment en France et dont on a besoin ? Oui ou non ? — Non. On a besoin, dans certains domaines
17:01très particuliers, de personnes qui viennent de l'étranger nous apporter leur savoir et leur expérience. C'est le cas de médecins.
17:07Eh bien on a un CDD avec eux. On leur dit « Vous pouvez travailler en France un certain nombre d'années. » — C'est ce qu'ils font.
17:13— Ils travaillent légalement. — Tout le monde. — Mal payés, mais ils travaillent légalement. — Alors je ne suis pas pour qu'ils soient mal payés.
17:19Je suis pour qu'ils soient payés normalement, parce que je suis contre l'esclavagisme, moi, parce que souvent, ceux qui disent
17:24« immigration de travail », etc., ils voient bien un intérêt derrière qui est un intérêt financier. En revanche, quand ce contrat se termine,
17:30il peut faire la demande de nationalité française. Et il doit y avoir un certain nombre de conditions, mais ou retourner dans son pays,
17:36ou en général. D'ailleurs, on a aussi besoin de médecins. — Vous ne voterez pas la censure mercredi. — C'est peu probable.
17:41— Une censure déposée par le PS. Vous ne voterez pas sur les questions de valeur suite aux propos de François Bayrou sur le sentiment
17:50de submersion migratoire. Mais vous censurerez bientôt ce gouvernement ? — Nous réservons le droit de le faire si un certain nombre de mesures
17:59prises par M. Bayrou et ou ses ministres nous apparaissent contraires à l'intérêt général. On peut parler de sécurité,
18:04on peut parler d'immigration, on peut parler fiscalité. Et si nous avions voulu le censurer il y a une semaine, nous l'aurions fait.
18:10On va pas le censurer aujourd'hui sur la question de la submersion migratoire par des gens de gauche qui, effectivement, ont ouvert les portes
18:16et les fenêtres à toute l'immigration du monde, légale et illégale, parce qu'il y a effectivement une submersion migratoire.
18:22Un demi-million de migrants légaux par an, c'est une submersion migratoire. Un million de clandestins en France, c'est une submersion migratoire.
18:28Nos caisses, notamment sociales, principalement ponctionnées par cette immigration, ça suffit. Donc oui, nous n'allons pas apporter
18:36de l'eau aux moulins des socialistes, des LFI ou des écologistes en la matière. Mais pour autant, nous sommes vigilants, nous ne sommes pas soutiens du gouvernement,
18:43nous ne sommes pas dans la majorité. Si demain, il y a quelque chose qui nous heurte, qui nous paraît contraire à l'intérêt des Français, nous votons les Français.
18:49— Vous pourriez travailler avec Bruno Retailleau sans problème. Vous avez presque les mêmes idées, Laurent Jacobelli.
18:56— En tout cas, il y a les mêmes paroles. Je ne sais pas ce qu'il a au fond de sa tête. Moi, je ne fais pas un procès en insincérité.
19:02— C'est devenu un danger politique pour Marine Le Pen. — Non, il n'y a pas de danger. Je vais vous dire un truc. Plus on parle comme nous, plus on fait notre pub.
19:09Maintenant, est-ce que Bruno Retailleau est sincère ? Moi, si j'avais voulu vraiment... — Vous le pensez sincère ? Alors je vous pose la question.
19:17— Il a une certaine permanence dans le discours. Il faut lui reconnaître ça même avant qu'il soit ministre.
19:22— Il a commencé même avant vous. Il a commencé avant Bardella. C'est ce qu'il rappelait. Et il a commencé avant que Marine Le Pen ne se lance en politique.
19:29— Alors allez-y. Allez-y. Allez-y. — S'il est sincère, pourquoi est-ce qu'il continue à travailler avec des gens qui veulent régulariser les clandestins,
19:36avec des gens qui veulent plus d'immigration, avec des gens qui nous disent que l'immigration est une chance ?
19:41Ça pose question pour quelqu'un qui veut limiter l'immigration. Est-ce qu'il est sincère quand il travaille avec des gens qui veulent légaliser le cannabis
19:47alors que lui déclare vouloir faire la chasse aux narcotrafiquants ? C'est simple. Soit il travaille avec des socialistes, avec des gens de la majorité
19:55qui veulent plus d'immigration et plus de drogue. Alors il est insincère. Soit il est sincère. Eh bah qu'il nous rejoigne.
20:00— Donc pour vous, vous avez des doutes sur sa sincérité. — Je vais vous dire, quand on veut lutter contre l'immigration et contre l'insécurité,
20:08travailler avec les socialistes, oui, les voisins sont improbables. — J'ai vu ce que disait Jean-Philippe Tanguy. Il est contre le droit à l'avortement,
20:13le mariage pour tous, le droit des femmes. C'est ce que disait Tanguy hier. — Écoutez, je ne sais pas si M. Retailleau est contre tout ça.
20:20Mais là, la question, c'est pas le problème. Qu'il ait ses convictions intimes, moi, ne me choque pas. C'est pas les miennes.
20:25Et c'est pas ce que dit la loi aujourd'hui. C'est très bien. Maintenant, M. Retailleau se positionne plutôt sur des questions migratoires
20:30et des questions sécuritaires. Et je le répète, je ne suis pas sûr que travailler avec M. Refsamy... — Bah il monte dans les sondages, quand même.
20:37— ...travailler avec M. Lombard soit la meilleure des choses pour le faire. — Mais il monte dans les sondages. Vous avez vu ?
20:42— Eh bah c'est bien pour lui. Moi, j'ai vu un autre sondage qui disait que parmi l'électorat de droite et du centre-droit, les deux personnalités
20:49les plus populaires s'appelaient Jordan Bardella et Marine Le Pen. Et ça, moi, ça me donne un espoir. Un espoir que tous ceux qui aiment
20:55sincèrement ce pays, que tous ceux qui pensent que l'immigration n'est pas une chance, que la première des libertés, c'est la sécurité,
21:00et qu'il y a un modèle social irrité du gaullisme qu'il faut maintenir, eh bien nous rejoignent demain.
21:06— Richard Ferrand est le candidat d'Emmanuel Macron pour la présidence du Conseil constitutionnel. Vous vous opposez à ce choix ?
21:12— Alors d'abord, c'est un choix étrange. Ça ressemble quand même à du recasage de copains. Quelles sont les qualifications de M. Ferrand
21:17pour obtenir ce poste, si ce n'est d'être un très proche d'Emmanuel Macron ? Maintenant, nous, on est pragmatiques. Il va y avoir une audition.
21:25On va l'écouter. Alors on va pas dire qu'il part très favori pour nous, c'est sûr. Mais on va l'écouter.
21:31— Commission des lois, Sénat, Assemblée. — Absolument. Et on va voir ce qu'il nous propose pour l'indépendance de l'institution
21:36qu'il est censé diriger demain, pour les actions d'avenir qu'il doit faire et pour la garantie qu'il donnera aux Français que cette institution
21:43ne sera pas demain un frein à leur choix. Eh bien on va l'écouter. Et puis on décidera après. — Alors vous n'avez pas décidé encore.
21:49— Non, non. — Vous allez voir. Vous allez être pragmatiques. — Oui. Il y a un a priori défavorable. Je vais pas vous le cacher.
21:54Maintenant, on va l'écouter. Nous, on est pragmatiques. Vous savez, à chaque fois qu'on vote une loi, à chaque fois qu'on entend quelqu'un,
21:59on se pose la question à la fin. Est-ce que c'est l'intérêt des Français ? On essaye d'oublier le côté purement partisan qui peut y avoir,
22:05évidemment, en chacun de nous. — Alors, puisque vous essayez d'oublier le côté partisan, Jean-Luc Mélenchon estime que François Bayrou
22:11ment à propos de Bétharame. Vous aussi ? — Je pense qu'il a été au mieux très maladroit lorsqu'il a répondu au sein de l'hémicycle à des questions.
22:20Est-ce qu'il a menti ? Est-ce qu'il a oublié ? Moi, je ne sais pas. Je suis pas dans son cerveau. En tout cas, c'est gênant.
22:25En revanche, je crois qu'il faut agir avec beaucoup de mesure et penser aux victimes principalement, parce que ce qui s'est passé là-bas
22:32est assez froyable. — Il est allé les rencontrer. — Il est allé les rencontrer. Je crois que l'organisation des victimes est plutôt rassurée
22:38par ce qu'il leur a dit et par la justice qui va s'accélérer pour défendre leurs droits. Je pense que la vraie question, c'est la protection des mineurs,
22:45notamment face auprès d'acteurs sexuels, quels qu'ils soient. Il y a deux choses. Soit M. Bayrou est sincère, et c'est tant mieux.
22:53Soit il a participé à une forme d'amertat sciemment sur le sujet. Et là, ce serait grave. Pour l'instant, je ne le sais pas.
23:00J'attends de voir. Et nous déciderons en fonction de ce que nous découvrirons. — Merci, Laurent Jacobelli.
23:06Merci d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio. Il est 8 h 57. Vous pouvez dire à Jordan Bardella qu'il vienne ici,
23:12parce que ça fait un an et demi que je l'attends. — Je crois qu'il vous a entendu. Ça y est. — Oui, mais j'espère qu'il m'a entendu,
23:17parce que je vais le répéter. Je vous le dis. Parce que j'aime pas trop les responsables politiques de droite, de gauche ou d'ailleurs
23:23qui disent « On va venir, on va venir », et qui ne viennent jamais. Les auditeurs de Sud Radio n'ont pas droit au mépris.
23:30— Alors je suis sûr qu'ils ne les méprisent pas. Je sais qu'ils travaillent beaucoup et croyaient que c'est plutôt ça la raison.
23:35— J'en suis à peu près persuadé. — Bon bah tant mieux, tant mieux. Il est 8 h 58.

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