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00:00 Ravie de vous retrouver pour Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30
00:05 sur France Info Radio et Télévision.
00:07 J'ai le plaisir d'accueillir ce matin nos informés.
00:09 Virginie Rivas, journaliste au site d'Informations Politiques Contexte, bonjour.
00:14 François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion, bienvenue.
00:17 François-Xavier.
00:18 Christian Chenault, journaliste à la rédaction internationale de Radio France, bienvenue
00:22 Christian.
00:23 Et bien sûr Renaud Dely.
00:24 Bonjour Renaud.
00:25 Renaud, c'est l'heure du bilan, l'heure du bilan du voyage d'Emmanuel Macron au Proche-Orient.
00:28 Après cette tournée au Proche-Orient qui effectivement conduit le chef de l'État
00:32 successivement en Israël, en Cisjordanie, en Jordanie et en Égypte.
00:36 Un voyage au cours duquel il a affiché sa solidarité avec Israël mais aussi avec les
00:39 victimes civiles palestiniennes de Gaza.
00:41 Une vie palestinienne vaut une vie israélienne, a répété Emmanuel Macron, le chef d'État
00:46 qui a annoncé aussi l'envoi d'un navire hôpital militaire pour soutenir les hôpitaux
00:49 de Gaza et d'un avion chargé de matériel médical.
00:53 Et puis hier soir au moment de quitter le Caire où il avait rencontré le président
00:58 égyptien al-Sissi, il a lancé une mise en garde à Israël quant à une éventuelle
01:03 offensive terrestre à Gaza.
01:05 Voici les propos d'Emmanuel Macron hier soir.
01:07 La France reconnaît le droit d'Israël à se défendre et à protéger ses populations.
01:12 Mais elle le reconnaît dans un cadre qui est celui du respect des populations civiles.
01:17 Et donc intervenir sur le plan terrestre, si c'est pour cibler des groupes terroristes
01:23 de manière totalement identifiée, c'est un choix qui lui appartient et qui correspond
01:28 à la définition que j'évoque.
01:29 Si c'est une intervention massive qui met en danger la vie des populations civiles,
01:35 alors je pense que c'est une erreur.
01:36 Et c'est une erreur pour Israël aussi.
01:38 Une erreur pour Israël aussi, donc ce serait une erreur pour Israël, une intervention
01:43 massive mettant en danger les populations civiles au regard aussi de l'extension,
01:46 du risque d'extension du conflit.
01:48 Emmanuel Macron affirmait qu'avec cette visite il voulait contribuer modestement, dit-il,
01:52 à essayer d'éviter l'escalade.
01:54 Précisément, l'année dernière, des chars israéliens ont mené des raids ciblés en
01:59 entrant dans la bande de Gaza avant de quitter le territoire.
02:02 Alors est-ce que ça correspond justement à ces raids ciblés sur le groupe terroriste
02:06 à masse qu'évoquait Emmanuel Macron ?
02:08 Est-ce que c'est le prélude à une offensive terrestre massive qui serait donc une erreur
02:11 selon Emmanuel Macron ?
02:12 Bref, quel est le bilan de cette tournée au Proche-Orient du chef de l'État ?
02:16 A-t-elle été utile ?
02:18 À qui ?
02:19 Pour qui ?
02:20 Et quelles seront ses conséquences ?
02:21 Et comment on va sur ce qui s'est passé cette nuit ?
02:22 Ces chars israéliens qui sont rentrés dans la bande de Gaza avant de ressortir pendant
02:26 la nuit, ça veut dire quoi ?
02:27 C'est peut-être un test de l'armée israélienne justement qui essaye de pénétrer dans Gaza
02:30 et vite ressortir parce qu'en face il y a une forte opposition.
02:34 Donc l'opération terrestre, on sent bien que ça patine un peu parce que les chefs
02:42 d'État internationaux sont plutôt contre, on l'a vu avec Emmanuel Macron, les Américains
02:45 aussi ont plutôt le pied sur le frein parce que l'idée c'est oui au droit de riposte
02:50 mais non au droit de vengeance ou de punir collectivement un peuple.
02:55 Donc là pour les Israéliens, évidemment ils sont un peu coincés, il y a toujours
02:58 les 200 otages pour le rappeler et puis des pressions internationales et je pense qu'Emmanuel
03:02 Macron quand il a vu le roi Abdallah ou le président Sisi, il lui a dit "attention"
03:07 d'un embrasement général et donc maintenant Emmanuel Macron était plutôt dans une sorte
03:10 de diplomatie de la retenue et il a compris qu'il fallait qu'il prenne une position
03:15 un peu centrale d'où peut-être sa phrase à l'égard d'Israël.
03:18 Mais quand on entend le président Macron hier soir, cette mise en garde, est-ce qu'on
03:23 peut imaginer que les Israéliens, que Benyamin Netanyahou entendent ce message François-Xavier ?
03:27 Non pas forcément, Benyamin Netanyahou il a des préoccupations internes, il a reçu
03:33 beaucoup de chefs d'État du monde entier qui lui ont fait part de la réserve sur une
03:38 intervention armée mais là c'est une question qu'Israël veut régler visiblement seul
03:43 et on le voit d'ailleurs quand on dresse un peu le bilan du voyage d'Emmanuel Macron
03:48 en Israël, il y a deux aspects qu'il faut regarder.
03:51 Le premier c'est le bilan de court terme qui n'est pas forcément positif, il n'y
03:54 a pas eu de libération d'otages, il y a eu cette idée qui a été très vite abandonnée
03:59 de coalition internationale contre le Hamas et étendre la coalition contre Daesh au Hamas,
04:05 même Emmanuel Macron lui-même en a rabattu dès le lendemain en Jordanie.
04:10 Et puis il y avait aussi, avant son déplacement, il envisageait une étape au Liban, vu ses
04:15 propos sur le Hezbollah ça a été très compliqué d'y aller, donc sur le bilan
04:19 de court terme c'est pas un déplacement très positif.
04:23 Et puis il y a autre chose, le bilan de long terme, qui là par définition on ne peut
04:26 pas le mesurer aujourd'hui, mais il y a quand même une...
04:30 On voit que la France a renoué avec la politique traditionnelle française à deux États,
04:37 ce qui était quelque chose qui avait été un peu mis de côté, enfin en tout cas qui
04:40 n'était plus tellement au premier plan ces dernières années.
04:42 Et puis il y a aussi l'idée qui est intéressante, mais qu'une fois encore on verra à très
04:48 long terme, celle de la reprise du processus de paix.
04:50 On continue de se demander si le déplacement du président de la République a eu un impact
04:57 au Proche-Orient, on en parle juste après le passage du Fil-Info à 9h10.
05:02 Benjamin Recouvreur.
05:04 19 jours après l'attaque du Hamas en Israël, Benjamin Netanyahou concède qu'il devra lui
05:09 aussi rendre des comptes, notamment sur les défaillances des renseignements.
05:14 Mais après la guerre, dit le Premier ministre israélien, il confirme aussi la préparation
05:18 d'une entrée au sol dans la bande de Gaza.
05:20 Cette nuit, des chars ont mené des premières incursions ciblées pour préparer les prochaines
05:25 étapes selon les mots de l'armée.
05:27 Un proche de Donald Trump, très conservateur, prend la tête de la Chambre des représentants
05:31 aux Etats-Unis, Mike Johnson, élu président hier soir après trois semaines de blocage,
05:37 le congrès américain a adopté dans la foulée une résolution pour soutenir Israël.
05:42 Une enquête est ouverte au Havre après qu'un enseignant a brandi devant ses élèves un
05:45 couteau samedi dernier en classe, il était en train d'évoquer les assassinats de Samuel
05:50 Paty et Dominique Bernard, il a expliqué qu'il n'avait pas peur de s'en servir
05:53 s'il se sentait menacé avant de le ranger.
05:56 Et puis Montpellier écope d'un point de pénalité en Ligue 1 de football après l'envoi
06:00 d'un pétard vers le gardien de Clermont, c'était lors de la 8ème journée du championnat.
06:04 Le match entre les deux clubs avait été arrêté, il sera rejoué à huis clos.
06:08 De retour sur le plateau des informés avec Virginie Rivas, journaliste au site d'Informations
06:24 Politiques Contexte, François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion, Christian
06:28 Chennault, journaliste à la rédaction internationale de Radio-Français, Renaud Delis est toujours
06:32 à vos côtés parce qu'on va aborder l'idée de coalition internationale qu'avait évoquée
06:38 Emmanuel Macron, une coalition internationale contre le Hamas sur le modèle de la coalition
06:42 internationale contre Daesh.
06:43 Ça a fait un flop en fait Christian.
06:45 Oui parce que déjà, il y a un flop sur le fond, c'est-à-dire que le Hamas n'est pas
06:48 Daesh, Daesh menace le monde, menace la France, le territoire français, le Hamas ne menace
06:53 pas le territoire français.
06:54 Donc là on est dans deux registres différents.
06:57 Et puis surtout, il faut vendre l'idée.
06:59 Qui va faire cette coalition ? Les pays arabes sont vants debout, n'en veulent pas.
07:03 Donc si vous la faites avec les États-Unis et les Anglais, ça ne va pas aller très
07:06 loin.
07:07 En plus, là on sent bien que maintenant on est plus dans une logique de décélération,
07:11 d'essayer d'apaiser et donc faire cette coalition.
07:14 Ça a un peu brouillé les pistes et je pense que là Emmanuel Macron s'est pris un peu
07:17 les pieds dans le tapis et a lancé une idée comme ça et ça a été plutôt contre-productif.
07:21 Est-ce que ce discours de désescalade est entendable des deux côtés ? Du côté israélien
07:25 comme du côté palestinien, du côté du Hamas ? On entendait hier la reine Rania Giordani
07:30 qui disait "les Occidentaux ont eu deux standards", c'est-à-dire qu'une vie palestinienne n'était
07:35 pas égale à une vie israélienne de la part des Occidentaux.
07:38 Emmanuel Macron a répondu là-dessus, il a dit effectivement une vie palestinienne et
07:41 israélienne c'est la même chose.
07:42 Et puis l'autre chose c'est que pour l'instant on n'est pas dans le cessez-le-feu, on est
07:46 plutôt sur une pause humanitaire.
07:47 C'est ce que disent les Américains.
07:48 Pas de cessez-le-feu à ce stade mais au moins corridor humanitaire, pause humanitaire pour
07:52 ravitailler Gaza en médicaments, en eau, peut-être en essence, etc.
07:56 Donc c'est là en ce moment où on en est.
07:58 Sur les deux standards, Renaud ?
07:59 Il me semble, enfin la désescalade, il ne faut pas s'attendre à ce que le Hamas désescalade
08:05 pour reprendre cette expression et change de stratégie, c'est un groupe terroriste
08:08 qui est décidé à essayer de détruire Israël.
08:11 Donc la désescalade à laquelle essayait de contribuer, puisque c'est le terme utilisé
08:15 d'ailleurs par Emmanuel Macron modestement même, c'est d'éviter l'extension du conflit
08:20 dans la région, on peut penser au Liban, au rôle de l'US Bola, évidemment aussi à
08:25 la menace iranienne qui plane sur ce conflit et effectivement à l'impact, alors qui n'est
08:30 pas un impact militaire, mais un impact politique, y compris en France, d'où l'idée effectivement
08:36 de rappeler qu'une vie civile palestinienne vaut une vie civile israélienne et que dans
08:42 les deux cas il y a eu effectivement, et il y a malheureusement toujours, des victimes
08:46 innocentes et qu'il faut limiter le plus possible le nombre de victimes innocentes
08:49 liées à ce conflit.
08:50 Et ça, ça aussi, dans l'esprit du chef de l'État, une vocation à avoir un effet
08:54 interne sur le débat politique et sur l'atmosphère de la société française, et ça explique
08:59 aussi d'ailleurs qu'il ait insisté sur l'envoi d'aide humanitaire avec un, puis plusieurs
09:04 avions et aussi un navire hôpital.
09:06 C'était effectivement les annonces d'hier, l'aide humanitaire à Gaza, Virginie Riva,
09:11 en fait le président de la République, en allant au Proche-Orient, il parle aussi au
09:14 français ?
09:15 Oui, et d'ailleurs il l'a dit hier soir sur le tarmac en Égypte, il a assumé une
09:19 dimension de maintien de l'unité nationale, justement éviter cette division, cette escalade
09:25 pour maintenir l'unité nationale donc chez nous, pour éviter le risque d'importation,
09:29 et ça permet aussi de remettre la séquence nationale de division, les débats à l'Assemblée,
09:35 les attentats, la colère, la tristesse des familles d'otages, de victimes, bref, remettre
09:41 tout ça aussi de la séquence nationale dans une séquence internationale.
09:44 Et ça, c'est peut-être la plus grande force de ce voyage, il réussit à avoir une position
09:51 d'équilibre qui était très attendue dans l'opinion publique française.
09:54 Il fallait rééquilibrer parce qu'il n'y avait pas d'équilibre avant François-Xavier
09:58 Bourmeau, plus au sommet de l'État ?
09:59 Il y a eu l'impression, au début en tout cas, d'un déséquilibre avec l'émotion
10:03 qui a été provoquée par l'attaque terroriste du Hamas contre Israël, mais Emmanuel Macron
10:08 a identifié très vite le risque de l'importation du conflit sur le territoire, dans son allocution
10:14 officielle du 12 octobre il me semble, il pointe tout de suite la question de l'unité
10:19 nationale et appelle les communautés musulmanes et juives, il essaie de rassurer les communautés.
10:25 L'impression de déséquilibre est venue avec l'interdiction des manifestations pro-palestiniennes
10:32 tout de suite après les attentats.
10:34 Il a essayé de la corriger en parlant via un canal détourné qui était une promenade
10:39 le long des quêtes saines parce qu'il ne voulait pas donner une coloration trop solennelle
10:43 à sa prise de parole.
10:45 Pour que les gens comprennent bien, c'était donc une promenade improvisée sur les quais
10:49 de Seine et puis une caméra était là pour expliquer pourquoi il avait interdit les
10:56 manifestations pro-palestiniennes.
10:57 Il parlait de délai de décence.
10:58 Justement, c'est-à-dire qu'il faut faire très attention avec cette notion d'équilibre
11:00 quand même, et Emmanuel Macron avait évoqué, vous avez raison de le rappeler, cette formule
11:03 qui est peut-être un peu floue, peut-être un peu impropre, mais de délai de décence,
11:07 c'est qu'au début il ne peut pas y avoir d'équilibre.
11:09 C'est sûr que le 7 octobre, le 8, le 9, dès lors qu'on est dans les massacres terroristes
11:15 commis par le Hamas qui tue massivement des Israéliens dans les conditions qu'on connaît,
11:21 il y a un agresseur, il y a un agressé très clairement.
11:23 Donc il ne peut pas y avoir d'emblée une position d'équilibre, bien entendu.
11:27 Et c'est ensuite, effectivement, avec cette perception de déséquilibre par une frange,
11:31 y compris de la communauté nationale, à mesure que malheureusement le nombre de victimes
11:35 civiles palestiniennes innocentes s'accroissait dans la bande de Gaza liée au bombardement
11:40 israélien, et effectivement, vous avez raison François-Xavier de le rappeler,
11:45 les premières déclarations qui visaient à interdire systématiquement les manifestations
11:49 pro-palestiniennes en France, que effectivement ce déséquilibre, pour reprendre ce terme,
11:54 a commencé à être perçu par une frange de la population française qui était mécontente.
12:00 Et effectivement, il y avait le besoin, surtout à mesure que les bombardements continuent
12:04 sur Gaza, de corriger ça pour maintenir en effet l'unité nationale.
12:08 Si je vous écoute tous là, j'ai l'impression que le déplacement d'Emmanuel Macron a plus
12:14 servi à la politique intérieure qu'à essayer d'amener sa pierre à l'édifice pour la désescalade
12:20 Christian Scheno en conflit.
12:22 Oui, parce qu'on n'a pas les moyens et les leviers qu'ont les américains.
12:26 Biden peut faire passer des messages.
12:28 Au paiement à nous clairement.
12:29 Il est écouté.
12:30 Alors même si Netanyahou, il a sa politique, mais il ne peut pas ne pas écouter Biden.
12:35 Macron, bon, il l'écoute poliment, mais on n'a pas les leviers de commande.
12:39 Alors, il devait voir le roi Abdallah, l'égyptien, mais on n'est pas, je veux dire, on n'est
12:44 pas dans la salle des machines.
12:45 Donc, pour lui, effectivement, parler aussi au français, c'est aussi assez malin.
12:50 Mais Alex Bouyagué, qui était hier dans Les Informés, il disait il a quand même réussi
12:55 un truc, Emmanuel Macron, c'est que c'est le seul à avoir vu à la fois Mahmoud Abbas,
12:59 Benyamin Netanyahou, le roi de Jordanie, le président el-Sissi.
13:03 Oui, mais c'est formel.
13:05 C'est à dire que déjà, il arrive 15 jours après.
13:07 – Oui, mais c'est justement parce qu'il arrive 15 jours après qu'il a pu les voir.
13:11 – Il peut le faire.
13:12 – Il est arrivé dans les tous premiers jours après le massacre du 7 octobre,
13:13 personne n'a compris qu'il allait voir des…
13:15 – Mais ça c'est pour l'affichage diplomatique, c'est pour l'affichage diplomatique.
13:17 On l'a dit, pas de libération d'otages, le couloir militaire ne marche pas,
13:22 pas de baisse de tension.
13:24 Donc, après, oui, pour la photo diplomatique, c'est bien,
13:27 mais au fond, ça ne change pas grand-chose.
13:28 – Là où je vous rejoins, Christian, c'est que même, y compris ces photos diplomatiques,
13:31 pour reprendre l'expression de Christian Cheneau, elles sont aussi à vocation interne.
13:34 C'est-à-dire que ça est aussi destiné à parler aux diverses communautés,
13:37 et notamment à la communauté de culture musulmane en France,
13:40 qui voit qu'Emmanuel Macron est soucieux de rétablir un dialogue
13:43 avec les pays arabes et leurs représentants.
13:46 – Merci beaucoup, merci Christian Cheneau d'avoir été ce matin avec nous.
13:50 Dans un instant, on parle de tout autre chose,
13:52 quatre mois après les émeutes suite à la mort de Naël, tuée par un policier.
13:59 Elisabeth Borne présente à 15h un plan post-émeute,
14:02 on en parle juste après le fil info à 9h20 de Benjamin Recouvreur.
14:05 [Musique]
14:06 – Au moins 22 morts et une cinquantaine de blessés,
14:08 un homme armé a ouvert le feu à Lewiston, ville du Maine, au nord-est des États-Unis.
14:13 Le tireur a été identifié par la police, il est toujours activement recherché.
14:18 Garantir la sécurité, mieux soutenir les familles et responsabiliser les parents,
14:23 la première ministre Elisabeth Borne doit détailler aujourd'hui
14:25 les mesures du gouvernement en réponse aux émeutes de l'été dernier.
14:29 Elle prendra la parole devant 500 maires à la Sorbonne.
14:33 Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, annonce sur France Info
14:36 qu'il va interdire une manifestation pro-palestinienne
14:39 prévue après-demain dans la capitale.
14:41 Les organisateurs ont des propos qui peuvent laisser penser
14:44 qu'elles soutiennent le Hamas selon lui.
14:46 À Gaza, les bombardements israéliens continuent.
14:49 Les Nations Unies assurent à l'instant qu'aucun endroit n'est sûr
14:52 dans l'enclave palestinienne.
14:54 Et puis ils ont répondu présent, après une lourde défaite à Newcastle,
14:58 les Parisiens ont largement battu la Sémillon 3-0 au Parc des Princes
15:01 hier soir pour la troisième journée de Ligue des champions de football.
15:05 Ce soir, Toulouse joue en Ligue Europa à Liverpool.
15:07 Le coup d'envoi est à 21h.
15:09 Toujours avec nous, informée Virginie Rivas,
15:23 journaliste au site d'Information Politique Contexte.
15:26 François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
15:28 Renaud Delis, c'est aujourd'hui qu'Elisabeth Borne
15:31 présente son plan post-émeute.
15:32 – Aujourd'hui et demain en fait, en deux étapes effectivement,
15:35 pour répondre aux émeutes qui ont eu lieu il y a maintenant
15:38 près de 4 mois.
15:39 Une intervention, vous le disiez, devant 500 maires cet après-midi
15:43 pour se consacrer essentiellement au volet d'ailleurs policier,
15:47 on va y venir.
15:48 Et puis demain à Chanteloup-Lévine, dans les Yvelines,
15:51 la réunion d'un comité interministériel des villes
15:54 qui présentera des mesures plus globales a priori,
15:56 y compris d'accompagnement social ou économique des quartiers.
15:59 Un rendez-vous qui avait été reporté plusieurs fois,
16:02 beaucoup ont reproché au gouvernement d'être trop lent
16:06 pour apporter cette réponse aux émeutes.
16:08 Il avait été reporté notamment au début du mois d'octobre,
16:10 le 5 octobre, et vous aviez reçu ce jour-là, Salia,
16:15 Catherine Arnoux qui est la maire d'Yver-Droit de Chanteloup-Lévine,
16:18 qui est vice-présidente de l'association des maires,
16:20 villes et banlieues de France,
16:21 qui déplorait ce nouveau report décidé par le gouvernement
16:25 et qui insistait sur un certain nombre d'axes prioritaires à ses yeux.
16:29 – Je rappelle qu'un tiers seulement des quartiers en politique de la ville
16:33 ont été concernés par des exactions pendant les émeutes.
16:36 Ça veut dire qu'il y a deux tiers des territoires qui sont concernés
16:38 et qui attendent aussi une autre réponse, mais qui n'est pas la même,
16:41 qui est une réponse de l'attention de l'État
16:43 à la reconstruction des équipements publics,
16:45 qui attendent une réponse de la pression de l'État sur les assurances
16:49 parce que personne ne se rend compte que nous sommes en difficulté d'assurance
16:52 de nos territoires parce que les assurances se replient.
16:55 Il faut un regard important et une politique d'ampleur
16:58 sur les quartiers en politique de la ville.
17:00 – Alors cette fois-ci, ça y est, Catherine Arnoux accueillera
17:03 dans sa ville de Chanteloup-Lévine demain ce comité interministériel des villes
17:06 et vous-même d'ailleurs, vous l'accueillerez dans quelques minutes
17:08 sur l'antenne de France Info pour savoir ce qu'elle en attend justement.
17:13 Est-ce qu'au-delà du volet policier qui doit être traité aujourd'hui,
17:17 notamment les missions de la police municipale,
17:20 est-ce qu'un plan global est en mesure de répondre aux attentes des quartiers,
17:26 des quartiers de banlieue, mais pas seulement parce qu'on sait aussi
17:28 que les émeutes avaient eu lieu dans un certain nombre de villes moyennes.
17:32 – Virginie Riva ?
17:33 – Alors à priori, on n'est pas sur un grand plan,
17:35 on est sur des annonces très détaillées.
17:36 Donc effectivement aujourd'hui, vous le disiez Renaud,
17:38 un volet très régalien, donc avec des annonces plutôt sécuritaires,
17:43 les questions de police, prévention de la délinquance,
17:45 une meilleure articulation entre police nationale et municipale,
17:48 des réponses pénales également, et notamment la question
17:51 de la responsabilité parentale qui avait été au cœur du CNR Émeutes
17:54 par exemple en début octobre.
17:56 Donc là c'est vraiment le volet régalien, ce sont les réponses nationales,
18:01 et demain la déclinaison plus sociale avec la vie des habitants,
18:05 les questions de transition écologique, de sécurité du quotidien,
18:08 de plein emploi, de discrimination, parce qu'en fait c'est là
18:12 où on voit les deux jambes du macronisme en réalité.
18:14 Là il faut une réponse forte, régalienne, effectivement,
18:17 même si on est quatre mois après, que ça paraît un peu tard et en décalage,
18:20 effectivement puisque le gouvernement a pris son temps,
18:23 le président n'était pas tout à fait satisfait de la première copie,
18:26 il trouvait que les réponses étaient trop bureaucratiques, nous a-t-on dit,
18:29 donc ça a mis du temps, là il y a deux volets.
18:31 L'idée pour Elisabeth Borne, c'est de réussir à incarner ces deux matrices
18:35 du macronisme, c'est-à-dire la fermeté, qu'on entend tous les jours
18:39 dans la voix de deux ministres, Gérald Darmanin, Gabriel Attal,
18:44 et un volet plus qui était celui du macronisme historique,
18:47 c'est-à-dire la lutte contre les assignations à résidence.
18:50 Et ça, c'est comme ça que le centre-gauche a voté Emmanuel Macron en 2017.
18:54 Et ce volet-là, finalement, depuis 2017, on cherche le bilan.
19:00 Le gouvernement dit sur la politique de la ville,
19:03 on a Marseille en grand, effectivement, un immense plan de politique locale
19:06 avec chantier numéro un, c'est la rénovation des écoles.
19:10 On a de l'argent injecté dans la politique de la ville,
19:12 puisque Matignon dit on a 600 millions dans le PLF en 2024.
19:16 Mais on a quoi comme bilan ?
19:17 - Mais on ne veut pas de plan banlieue, c'est ce que dit le gouvernement.
19:19 - Exactement, c'est toute l'histoire du plan Borlo, vous vous souvenez ?
19:22 - En 2018.
19:23 - En 2018, lorsque Emmanuel Macron balait d'un revers de main à Borlo
19:27 et ses solutions qu'il juge antiques, pas du tout à la hauteur,
19:30 qui sont en gros d'injecter de l'argent dans la rénovation urbaine,
19:33 d'augmenter éventuellement les dispositifs sociaux.
19:35 Et ça, ce n'est pas du tout la vision d'Emmanuel Macron.
19:37 - Mais alors, on fait comment, François-Xavier Bourmont ?
19:39 Parce que là, ce qu'on va entendre cet après-midi,
19:41 ça va être une réponse sécuritaire.
19:43 Plus de moyens pour la police municipale, plus de prérogatives.
19:46 On entend aussi parler de brigade d'action républicaine.
19:49 On ne sait pas ce que c'est ? C'est quoi ?
19:50 - Les brigades d'action républicaines,
19:52 c'est des groupements de magistrats, d'éducateurs et policiers
19:56 qui vont intervenir dans les zones sensibles.
19:58 Mais pour répondre à votre question, Salia,
20:00 je pense qu'il faut d'abord lever une ambiguïté sur ce plan banlieue
20:04 et replacer ça dans un continuum.
20:06 Dès 2016, quand Emmanuel Macron déclare sa candidature à l'élection présidentielle,
20:09 il le fait à Bobigny, en banlieue,
20:14 et il explique notamment qu'à cause des partis politiques,
20:16 rien n'a changé et qu'avec lui, tout va fonctionner.
20:18 C'est quelques mois plus tard, effectivement, le plan banlieue,
20:21 la réunion qui est lancée avec Jean-Louis Borloo.
20:23 Ensuite, il y a un Conseil présidentiel des villes qui est monté.
20:26 Après le Conseil présidentiel des villes,
20:28 on passe à une commission sur la participation citoyenne,
20:31 à un comité interministériel sur la ville.
20:33 Et puis là, effectivement, aujourd'hui, il y a eu le CNR banlieue aussi,
20:36 qu'on a oublié après les élections.
20:37 - Il y a eu beaucoup de réunions, c'est ça ?
20:39 - Dans ce continuum sur la façon de traiter les banlieues,
20:43 les émeutes sont intervenues comme un épiphémenomène
20:48 qui souligne quelque chose de très intéressant.
20:50 Les émeutiers qui ont été arrêtés à l'époque avaient autour de...
20:54 - De plus en plus d'âge.
20:55 - Mineurs, autour de 18 ans.
20:57 Vous remontez 18 ans en arrière, c'est la génération 2005,
21:00 les émeutes de 2005 et déjà à l'époque,
21:02 le plan de rénovation urbaine de Jean-Louis Borloo.
21:05 La question des banlieues, c'est un problème de temps long, en réalité.
21:09 Et c'est ça tout le problème d'Emmanuel Macron,
21:11 c'est que les mesures qu'il prend aujourd'hui
21:13 ou qu'il a prises au début de son quinquennat
21:15 se verront d'ici une dizaine d'années, une génération.
21:18 Donc le plan banlieue d'aujourd'hui post-émeute,
21:21 bon, alors il y a des mesures d'urgence, effectivement,
21:23 pour répondre à les urgences qui sont apparues,
21:25 mais le problème ne sera pas réglé vendredi soir
21:28 à l'issue de la deuxième rencontre d'Emmanuel Macron.
21:30 - Le comité interministériel.
21:31 - Juste un tout petit point, il y a même un côté
21:33 qui peut sembler parfois extrêmement répétitif,
21:34 y compris dans le choix de Chanteloup-Lévis,
21:36 qui est une ville emblématique, d'ailleurs, de la politique de la ville.
21:37 On se souvient jadis de son élu Pierre Cardo,
21:40 qui était lui-même en pointe sur ces sujets-là.
21:43 Et je pense que l'enjeu est d'autant plus complexe
21:46 qu'effectivement il y a une succession de structures, de plans, etc.
21:49 et même bien avant l'élection d'Emmanuel Macron à l'Élysée,
21:51 qu'il y a eu beaucoup, beaucoup d'argent déversé
21:54 en matière de politique de la ville depuis le début des années 90.
21:57 Mais qu'on sait aussi que, et c'était un constat de départ
22:00 qu'il y avait Emmanuel Macron qui n'était pas forcément faux,
22:03 un vaste plan gigantesque qui déverse des moyens
22:06 n'est pas forcément efficace et qu'il faut faire en quelque sorte
22:08 du coups humain aussi, selon les territoires,
22:11 selon les situations sociales de telle ou telle population,
22:15 dans tel ou tel quartier ou dans telle ou telle ville.
22:17 Et on n'a pas parlé ce matin d'ailleurs des villes moyennes,
22:20 qui ne relèvent pas forcément des dispositifs de politique de la ville
22:24 et qui ont aussi subi des émeutes il y a quelques mois.
22:27 Donc le problème non seulement a pris l'ampleur,
22:29 mais en plus il s'est complexifié
22:31 et donc il est d'autant plus difficile d'y répondre
22:33 avec un plan global et massif uniforme.
22:36 – Merci, merci beaucoup à tous les trois.
22:37 Virginie Rivaz, journaliste au site d'Informations Politiques Complexes,
22:41 merci d'être venu ce matin.
22:42 François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion,
22:45 qui fait sa une aujourd'hui sur le plan Post-émeute justement.
22:48 "Bonlieu, sécurité, bornes cherchent à exister",
22:52 c'est à lire ce matin.
22:53 Renaud, merci beaucoup.
22:54 – Merci à vous, Salia.
22:55 – Les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte.

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