• il y a 11 heures

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00:00Générique
00:06Bienvenue dans Les Informés avec Renaud Dely.
00:08Bonjour Renaud.
00:09Bonjour Célia.
00:10Et avec nous autour de la table ce matin un beau duo,
00:12Victoria Coussa, journaliste au service politique de France Info.
00:15Bonjour.
00:16On vous retrouve tous les matins pour le Brief Politique,
00:17chaque matin donc à 7h24 précisément.
00:19Bravo, c'est ça.
00:20Paul Quignot, directeur délégué de la rédaction de Libération.
00:23Bienvenue.
00:24Bonjour.
00:25Bonjour et bienvenue à tous les deux.
00:26Renaud Dely, c'est l'une des questions qui se posent
00:28dans le cadre très serré du budget.
00:30Faut-il faire payer les retraités ?
00:32Eh oui, le volet recette du projet de loi de finances
00:34est toujours débattu, évidemment,
00:36toute la semaine dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
00:38On sait que ce budget est très compliqué,
00:39un effort global de 60 milliards d'euros
00:42pour essayer de réduire le déficit budgétaire,
00:45dont 40 milliards d'euros d'économies
00:46et 20 milliards d'impôts supplémentaires.
00:48Et puis en parallèle, il y a la discussion
00:50qui commence aussi du projet de loi de financement
00:52de la Sécurité Sociale,
00:53pour l'heure en commission des affaires sociales,
00:55avec une mesure d'économie
00:57qui vise elle aussi à redresser
01:00l'ensemble des comptes publics.
01:01C'est effectivement cette mesure
01:03qui cible plus particulièrement les retraités,
01:06en voulant reporter de six mois
01:08l'indexation des pensions sur l'inflation.
01:10De six mois, c'est-à-dire du 1er janvier 2025
01:13au 1er juillet.
01:15Et on voit que d'ores et déjà,
01:17de Laurent Wauquiez à Gérald Darmanin,
01:19en passant par Éric Coquerel ou Marine Le Pen,
01:21nombre de voix s'expriment sur tous les bancs
01:24pour rejeter cette mesure
01:26et pour vouloir écarter,
01:28en tout cas de mettre à contribution les retraités.
01:30Ce qui conduit d'ailleurs d'ores et déjà,
01:32le gouvernement à corriger un petit peu sa copie.
01:34Voici ce que disait avant-hier soir sur France 2,
01:37le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin.
01:39Le minimum vieillesse,
01:41qui est une allocation qui protège notamment
01:43les plus fragiles des personnes retraitées,
01:47lui sera bien revalorisé au 1er janvier,
01:49dans tous les cas.
01:50Effectivement, on va avoir une discussion,
01:52moi j'y suis favorable,
01:53pour que nous puissions avoir un seuil,
01:55un niveau de retraite qui puisse être protégé
01:57et donc ne pas être impacté
01:59par une perte de 6 mois d'indexation
02:02et de revalorisation de retraite.
02:04Alors quel niveau, quel sera ce niveau ?
02:07La discussion évidemment est en cours.
02:08Un grand nombre d'amendements sont présentés,
02:11vont être discutés.
02:12Quelles seront les petites retraites
02:14exonérées de cet effort ?
02:15Et puis, est-ce qu'il est juste d'ailleurs
02:17de faire contribuer les retraités
02:19à l'effort collectif ?
02:20Et dernière question,
02:21il y en a plein d'autres évidemment qui se posent.
02:22Au vu du tollé suscité à l'Assemblée
02:25et notamment du côté du Rassemblement national
02:27sur cette question de mise à contribution
02:29des retraités,
02:30est-ce que l'exonération des petites retraites
02:33ou la définition d'un certain nombre de seuils
02:35peuvent suffire à faire valider finalement cette mesure ?
02:38Paul Quignon, on voit que la question
02:40des retraités est hypersensible
02:42et que les élus de tous bords
02:44se méfient justement d'un retardement,
02:47d'un report de l'indexation.
02:49On sait depuis longtemps qu'en France
02:51la question des retraites et des retraités
02:54est ultrasensible.
02:55Je pense que c'est un des sujets
02:57sur lequel il y a dû avoir le plus de réformes,
03:00de réformes contestées,
03:01de manifestations, etc.
03:02Il y en a eu il n'y a encore pas très longtemps.
03:05C'est évidemment un sujet important.
03:08On pourrait aussi dire qu'il y en a d'autres
03:10et qu'on parle moins des jeunes que des retraités
03:12et que c'est peut-être un problème.
03:13Sur la question qui nous intéresse là,
03:15moi je suis stupéfait par la pauvreté
03:18de ce débat.
03:20Le point d'arrivée dont parlait le ministre,
03:23il est quand même assez évident.
03:25Oui, il y a des retraités qui peuvent contribuer
03:28à l'effort national puisque c'est de ça dont on parle.
03:30Barnier est arrivé en disant
03:32il va falloir que tout le monde fasse un effort.
03:35Il y a des retraités qui ont de l'argent en France,
03:38qui ont un pouvoir d'achat
03:39qui leur permet de faire cet effort.
03:41Il y en a d'autres, on le sait,
03:43qui ne le peuvent pas.
03:44C'est une mesure de justice
03:46de trouver ce plafond, cet équilibre
03:49entre ceux qui vont contribuer et ceux qui ne vont pas.
03:51Mais il y en a d'autres à droite qui disent
03:53attendez, les retraités, ils ont cotisé
03:55toute leur vie pour être tranquilles
03:57à leur âge aujourd'hui,
03:59est-ce qu'on va encore leur faire les poches ?
04:01C'est un peu les mêmes débats
04:04qu'on avait au moment de la réforme des retraites
04:06et effectivement, c'est ce qu'on entendait
04:08et même dans les manifestations.
04:10Ce qui est sûr, c'est qu'il y a aussi
04:13des postures des partis politiques
04:16et des représentants politiques.
04:18Puisqu'on le sait,
04:19les retraités sont ceux qui votent le plus
04:21et c'est bien sûr aussi électoraliste
04:24ce message que les politiques
04:26adressent dans l'hémicycle
04:28et on le voit bien,
04:29ils viennent de tous bords,
04:30que ce soit le RN Marine Le Pen,
04:32Gérald Darmanin, qui d'ailleurs,
04:34lui, trace aussi sa route de son côté
04:37et veut faire des classes populaires
04:40et des classes moyennes aussi
04:42son champ de bataille
04:45et la gauche également.
04:47C'est partagé et ce n'est pas pour rien.
04:49Cette dimension électoraliste
04:52qui existe aussi dans ce débat,
04:54elle tient aussi au fait que
04:56les retraités dans leur ensemble,
04:59globalement, depuis des décennies,
05:01votent moins pour le RN
05:04que la moyenne de la population.
05:06On le sait, les personnes âgées
05:08de plus de 60, plus de 65, plus de 70 ans
05:10votent moins jusqu'à présent à l'extrême droite
05:13que le reste de la moyenne de la population.
05:15C'est en train de changer,
05:16on l'a vu d'ailleurs lors des élections législatives
05:18du mois de juillet
05:19et très clairement Marine Le Pen
05:20mise sur ce magot électoral
05:22entre guillemets justement
05:23ce qui explique qu'on peut imaginer
05:25que le RN va en rajouter
05:27sur l'idée de protéger,
05:29de défendre les retraités
05:31quels qu'ils soient,
05:32quels que soient leurs niveaux de revenus,
05:34leurs pouvoirs d'achat.
05:36Le fait que le gouvernement n'ait pas d'emblée
05:38peut-être fixé un certain nombre de seuils
05:40pour exonérer les petites retraites,
05:41je pense que c'est aussi lié justement
05:43à la discussion parlementaire.
05:44C'est-à-dire que je pense qu'il y a aussi
05:45une façon peut-être,
05:47je ne sais pas s'ils vont y parvenir,
05:48pour le gouvernement de faire avaler
05:50la pilule en quelque sorte
05:51de solliciter les retraités
05:52que de dire dans le cours de la discussion
05:54mais bien sûr,
05:55telle et telle catégorie seront exemptées.
05:58On va voir comment le débat va tourner.
06:00Reste que ça peut,
06:01au vu de cette posture électorale,
06:03notamment du RN,
06:04pas seulement,
06:05ça peut être insuffisant
06:06pour faire valider cette mesure.
06:07Un dernier point,
06:08si jamais le gouvernement envisage
06:12de repousser l'indexation des pensions,
06:15ce qui a déjà été fait par le passé,
06:16à plusieurs reprises,
06:17notamment entre 2018 et 2020,
06:19période d'ailleurs où le gouvernement
06:21avait réduit le déficit budgétaire
06:22et puis ça avait été fait antérieurement,
06:24c'est parce que c'est une population
06:25extrêmement vaste.
06:26L'ensemble de la population
06:28potentiellement concernée,
06:29ce serait 14 millions de retraités
06:31et que l'économie serait immédiate.
06:33Bercy estime l'économie potentielle
06:36à 4 milliards d'euros.
06:37On sait que les caisses de l'État sont vides
06:39et que Bercy ne fait pas forcément preuve
06:41d'une gigantesque imagination
06:42au moment d'essayer de les remplir à la hâte.
06:45Dans cette logique de justice,
06:46de tout le monde doit faire des efforts,
06:49pourquoi épargner les retraités
06:50à part pour des raisons électoralistes
06:52qu'on a déjà évoquées ?
06:53C'est la question que peuvent se poser
06:55le reste des Français.
06:56Tout ce qui a été dit
06:57sur le côté posture politique et juste.
06:59Moi, j'ajouterais aussi
07:01que je trouve que ce débat
07:02est aussi symptomatique
07:03de la culture politique française.
07:06Je trouve qu'on est là sur un sujet
07:08qui pourrait faire l'objet
07:10et ça va être le problème de Barnier
07:12pendant tout le débat budgétaire.
07:15Il n'y a pas de culture de compromis.
07:17On n'est pas un pays
07:18où la politique avance par compromis.
07:21Elle avance par opposition,
07:23éventuellement par posture dans certains cas.
07:26Par rapport de force.
07:27Par rapport de force, bien sûr,
07:28ce qui est normal.
07:29Je ne suis pas non plus un bisounours.
07:31Mais sur un sujet comme celui-là,
07:33pourquoi est-ce qu'on est incapable
07:37d'avoir cette culture du compromis,
07:40cette culture parlementaire ?
07:41Parce que Renaud, tu disais
07:43qu'effectivement, le gouvernement
07:44n'a pas décidé ça
07:45pour laisser la place
07:46à la discussion parlementaire.
07:47Mais dans quelles conditions
07:49va se dérouler
07:50cette discussion parlementaire ?
07:51Est-ce qu'on va avoir des députés
07:53qui vont être capables
07:54d'avoir des compromis
07:55sans trop être sur des postures ?
07:58Il y a des amendements
07:59déjà qui sont proposés.
08:00Par exemple, il y a le socialiste
08:01Jérôme Gage qui dit
08:02pourquoi pas, par exemple,
08:04épargner les retraités
08:05qui touchent entre 1200 et 2000 euros
08:07de pension de retraite par mois.
08:09Il y a des propositions
08:10qui sont faites.
08:11Après, ce qui est sûr,
08:12c'est que certains partis
08:14vont aussi attendre
08:16de voir l'impact
08:17dans l'opinion publique
08:18puisque là, on parle de débats
08:19en commission pour l'instant.
08:21Mais ces débats-là
08:22seront encore plus exposés
08:23quand le PLFSS arrivera
08:25dans l'hémicycle.
08:26Dans l'hémicycle
08:27et en plus dans une période
08:28où ce débat, ces débats,
08:31on va les avoir jusqu'à Noël.
08:32Et ce sera une période aussi
08:33dans l'opinion
08:34où on parlera encore plus,
08:35où on ressentira encore plus
08:37le thème du pouvoir d'achat.
08:38Et donc, ça peut aussi
08:40aider ces partis
08:42à appuyer leurs arguments.
08:43La question de la durée
08:44des débats qui se pose
08:45parce qu'on apprend ce matin
08:46via la porte-parole du gouvernement
08:48Maude Bréjon
08:49que le Conseil des ministres
08:50tout à l'heure
08:51devrait entériner
08:52la possibilité d'avoir recours
08:53au 49-3.
08:54Alors ça, c'est la procédure
08:55effectivement qui est logique,
08:57qui est habituelle en quelque sorte.
08:59On sait que le 49-3,
09:00le gouvernement peut y recourir
09:02autant qu'il le veut
09:03sur les textes financiers,
09:04donc en l'occurrence
09:05le projet de loi de finances
09:06et le projet de loi de financement
09:07de la Sécurité sociale.
09:08Et avant de dégainer,
09:10en tout cas de recourir
09:11à l'article 49-3,
09:12il doit y avoir une délibération
09:13au Conseil des ministres.
09:14C'est la procédure normale.
09:15Le fait que la procédure,
09:16que la délibération ait lieu
09:18ce matin,
09:19comme le disait
09:20la porte-parole Maude Bréjon,
09:21ne signifie pas pour autant
09:22que le gouvernement
09:24va le déclencher
09:26dans les heures qui viennent
09:28ou dans les jours qui viennent,
09:29ne signifie même pas
09:30d'ailleurs automatiquement
09:31qu'il va le déclencher,
09:32en quelque sorte,
09:33pour que ce soit fait
09:34et pour pouvoir le faire
09:35le moment venu.
09:36Après, personne n'a doute
09:37sur le fait que le gouvernement
09:38devra y recourir
09:39faute de majorité.
09:40Et d'ailleurs,
09:41ça arrange tout le monde.
09:42Ça arrange les composantes
09:43du socle commun
09:44qui se déchirent allègrement
09:46sur un certain nombre
09:47d'amendements de disposition,
09:48y compris sur la question
09:49des retraités,
09:50tous en sachant très bien
09:51que le 49-3,
09:52c'est l'ardoise magique.
09:53C'est-à-dire que le Premier ministre,
09:54lorsqu'il dégainera l'article 49-3,
09:56on reviendra au texte initial,
09:58lequel pourra être amendé.
10:01Le gouvernement pourra y intégrer
10:03les amendements adoptés
10:05en cours de discussion,
10:06mais qui conviendront au gouvernement.
10:07Et là, on saura
10:08si le gouvernement va faire
10:09la différence entre les retraités
10:10en ce qui concerne
10:11le report de l'indexation
10:12sur l'inflation.
10:139h16 sur France Info.
10:14Dans un instant,
10:15on va parler de la grogne
10:16des agriculteurs
10:17qui reprend progressivement.
10:19Mais d'abord,
10:20un passage par le Fil-Info,
10:21Maxime Glorieux.
10:23L'examen du budget
10:24qui continue
10:25à l'Assemblée nationale.
10:26Avec, ce matin,
10:27vous le disiez,
10:28le recours au 49-3
10:29sur la table
10:30du Conseil des ministres.
10:31L'exécutif qui veut,
10:32à ce stade,
10:33aller jusqu'au bout des débats,
10:34souligne sur France Info
10:35Valérie Lettard.
10:36« On n'a jamais recours
10:37au 49-3 avec plaisir »,
10:38rajoute la ministre du Logement,
10:40qui prévient « son secteur
10:42n'échappera pas
10:43à la rigueur budgétaire ».
10:44L'alerte enlèvement
10:45est levée en France,
10:46mais les recherches
10:47continuent en Belgique
10:48pour retrouver
10:49Santiago,
10:50un grand prématuré,
10:51enlevé dans une
10:52maternité de la région parisienne.
10:53Lundi soir,
10:54les suspects
10:55sont ses deux parents.
10:56Un loup aperçu
10:57en Gironde,
10:58du jamais vu
10:59dans la région
11:00depuis un siècle.
11:01Confirmation
11:02de l'Office français
11:03de la biodiversité.
11:04La préfecture
11:05demande aux éleveurs
11:06de mettre
11:07leur troupeau
11:08à l'abri.
11:09Et puis,
11:10quand l'intelligence artificielle
11:11se sert gratuitement
11:12dans des chansons
11:13pour alimenter
11:14ses algorithmes,
11:15c'est ce que dénoncent
11:16des membres
11:17des groupes ABBA,
11:18Radiohead
11:19ou encore The Cure,
11:20dans une pétition
11:21signée
11:22par plus de 11 000 artistes.
11:35Les informés reprennent
11:36avec Victoria Coussa,
11:37journaliste au service politique
11:38de France Info,
11:39avec Paul Quignot,
11:40directeur délégué
11:41de la rédaction
11:42de Libération.
11:43Renaud,
11:44la grogne
11:45chez les agriculteurs
11:46est de retour.
11:47Ils appellent
11:48à de nouvelles manifestations.
11:49Et oui,
11:519 mois plus tard,
11:52à peu près,
11:53on se souvient
11:54du grand mouvement
11:55des agriculteurs
11:56au mois de janvier
11:57et février,
11:58en ce début d'année,
11:59ce vaste mouvement
12:00qui avait bloqué
12:01une partie du pays,
12:02à l'issue duquel,
12:03d'ailleurs,
12:04les agriculteurs
12:05pensaient avoir
12:06obtenu satisfaction
12:07avec un certain
12:08nombre de mesures
12:09annoncées par le gouvernement
12:10de l'époque,
12:11le gouvernement Attal.
12:12Voici donc
12:13l'agriculteur
12:14appelle à un nouveau mouvement.
12:15Parmi leurs motifs
12:16de mécontentement
12:17et de mobilisation,
12:18il y a la peur
12:19d'un accord
12:20entre l'Union européenne
12:21et un certain nombre
12:22de pays d'Amérique latine.
12:23Même si,
12:24sur ce sujet-là,
12:25la France,
12:26par la voix
12:27du chef de l'État
12:28il y a quelque temps
12:29et puis par le gouvernement
12:30encore tout récemment
12:31et d'ailleurs hier aussi,
12:32a manifesté son refus
12:33de signer et d'approuver
12:34cet accord du Mercosur.
12:35Et puis,
12:36il y a un certain nombre
12:37à écouter
12:38les syndicats
12:39d'agriculteurs
12:40et un certain nombre
12:41de promesses,
12:42d'engagement
12:43du gouvernement
12:44lors de la précédente crise
12:45qui n'ont pas été tenues.
12:46Voici ce qu'en disait ce matin
12:47Pierrick Aurel,
12:49Il y a des promesses
12:50qui ne sont pas tenues
12:51sur les contrôles uniques.
12:52On n'avance pas
12:53même si la volonté est là.
12:54Concrètement,
12:55un agriculteur aujourd'hui
12:56il se voit contrôlé
12:57par des contrôles
12:58qui sont programmatiques
12:59et ça c'est plus supportable.
13:00Les prêts garantis aujourd'hui
13:01on nous annonce
13:02dans la semaine,
13:03dans les jours qui viennent
13:04des avancées.
13:05Aujourd'hui,
13:06toujours pas de dossier
13:07et c'était annoncé
13:08déjà dès le printemps dernier.
13:09Alors,
13:10la simplification
13:11d'un certain nombre de règles,
13:12de procédures,
13:13de contrôles,
13:14les prêts garantis
13:15par l'État
13:16qui visiblement n'ont pas avancé
13:17depuis le début de l'année.
13:18C'est ce qu'on a vu
13:19dans le courriel.
13:20Et puis,
13:21toutes les questions aussi liées
13:22aux urgences de trésorerie
13:23auxquelles se heurtaient
13:24les agriculteurs
13:25en début d'année.
13:26Est-ce que
13:27la parole de l'État
13:28ne s'est toujours pas concrétisée ?
13:29Et si oui,
13:30pour quelles raisons ?
13:31Et puis,
13:32est-ce qu'on peut redouter
13:33ou envisager
13:34un deuxième round
13:35en quelque sorte
13:36et un nouveau mouvement
13:37vaste des agriculteurs
13:38à partir de la mi-novembre ?
13:39Paul Quignot,
13:40sur les promesses
13:41qui avaient été annoncées
13:42au printemps
13:43et qui n'ont pas forcément
13:45Ça prend du temps.
13:46Et puis,
13:47il y en avait beaucoup
13:48aussi,
13:49des promesses.
13:50Que ça prenne du temps,
13:51bien sûr,
13:52mais je pense que c'est
13:53quand même aussi
13:54le résultat
13:55de la paralysie politique
13:56dans laquelle on est
13:57depuis la dissolution.
13:58Évidemment,
13:59qu'un certain nombre
14:00de dossiers,
14:01que ce soit
14:02dans les cabinets ministériels,
14:03dans l'administration centrale,
14:04voilà,
14:05il y a des gens
14:06qui ne savaient pas
14:07trop comment continuer
14:08à avancer sur les dossiers.
14:09Donc,
14:10c'est bien sûr
14:11que ça a joué.
14:12Et après,
14:13il y a des choses
14:14qui prennent du temps.
14:15Mais,
14:16au-delà de ça,
14:17la situation
14:18dans laquelle on est,
14:19c'est que,
14:20pourquoi il y a
14:21un risque de crise ?
14:22C'est que,
14:23oui,
14:24à cause de ce qu'on vient de dire,
14:25ça traîne,
14:26ça ne va pas assez vite.
14:27Mais aussi,
14:28parce qu'au moment
14:29de la résolution
14:30de la crise agricole,
14:31les vrais sujets
14:32n'ont pas été
14:33complètement abordés.
14:34La question
14:35du prix,
14:36de comment
14:37sont rémunérés
14:38les agriculteurs,
14:39les discussions très compliquées
14:40avec les centrales d'achat,
14:41avec la grande
14:42distribution.
14:43Mais y compris,
14:44qu'est-ce qu'on demande
14:45aujourd'hui aux agriculteurs ?
14:46C'est quoi leur métier
14:47aujourd'hui ?
14:48Le rapport
14:49de l'agriculture
14:50à la politique
14:51environnementale
14:52et à la nécessité
14:53de s'atteler
14:54à ces questions-là ?
14:55Tout ça
14:56a été mis
14:57sous le tapis
14:58à l'époque.
14:59Avec des questions,
15:00justement,
15:01Emmanuel Macron lui-même
15:02disait au Salon
15:03de l'Agriculture,
15:04il y a des sujets
15:05qui relèvent aussi
15:06de l'Union européenne.
15:07Et donc,
15:08il a un peu les mains
15:09liées là-dessus,
15:10Victoria ?
15:11C'est finalement
15:12plus vraiment
15:13entre les mains
15:14de la France,
15:15c'est entre les mains
15:16de tous les pays européens.
15:17Et ce qui est sûr,
15:18c'est que la situation
15:19actuelle
15:20inquiète l'exécutif,
15:21surtout que
15:22Michel Barnier
15:23vient d'arriver à Matignon.
15:24On sait que
15:25Gabriel Attal a été
15:26pris de plein fouet
15:27par cette crise
15:28dès son arrivée
15:29également à Matignon.
15:30Et la situation
15:31est encore plus sensible
15:32finalement qu'il y a
15:33un an.
15:34Parce qu'aujourd'hui,
15:35il y a eu
15:36des épisodes de pluie
15:37qui ont dévasté
15:38les sols.
15:39On a la pire
15:40récolte de blé
15:41depuis 60 ans.
15:42Il y a le facteur
15:43climatique
15:44qui accentue
15:45ce malaise
15:46et qui se concrétise
15:47visiblement
15:48dans toutes les
15:49exploitations
15:50agricoles,
15:51ou en tout cas
15:52dans une grande partie
15:53de ces exploitations.
15:54Donc, le malaise
15:55est encore plus
15:56persistant,
15:57les épidémies
15:58effectivement.
15:59Et un autre facteur
16:00à prendre en compte,
16:01et c'est aussi pour ça
16:02que Matignon surveille
16:03de près la situation,
16:04c'est qu'il y aura
16:05des élections
16:06syndicales
16:07en janvier.
16:08Et donc,
16:10on l'entend même
16:11aujourd'hui,
16:12la coordination orale
16:13qui dit
16:14qu'on va affamer
16:15Paris,
16:16ou on va affamer
16:17les grandes villes,
16:18etc.
16:19Donc, il y a quand même
16:20cette menace-là
16:21qui plane
16:22sur Michel Barnier.
16:23Donc, le deuxième round
16:24est possible, en fait.
16:25On se rend compte
16:26qu'effectivement,
16:27les mesures
16:28qui ont été prises,
16:29qu'elles soient ou pas
16:30entrées en application
16:31au moment de la crise
16:32de l'hiver dernier,
16:33ne sont pas
16:34des mesures structurelles
16:35qui visent,
16:36comme le disait Paul Quignot,
16:37à stabiliser
16:38les revenus
16:39des agriculteurs.
16:40Alors, on sait
16:41qu'il y a des engagements
16:42qui ont été pris en la matière,
16:43mais à assurer aussi
16:44la transmission
16:45des exploitations,
16:46puisqu'il y a un problème
16:47démographique aussi,
16:48évidemment, pour assurer
16:49la survie et l'avenir
16:50de l'agriculture en France.
16:51Et puis, on voit
16:52qu'il y a un point
16:53de crispation très fort
16:54sur le Mercosur
16:55avec un enjeu
16:56très lourd
16:57pour le gouvernement
16:58et pour la part de l'État.
16:59Parce qu'il faut bien
17:00comprendre que la France
17:01est hostile,
17:02elle l'a dit et répété
17:03par la voix
17:04du chef de l'État
17:05et des différents gouvernements
17:06à la conclusion
17:07de cet accord
17:08qui, selon
17:09les associations,
17:10selon les syndicats
17:11agricoles,
17:12les mettraient
17:13vraiment en péril,
17:14puisqu'il ouvrirait
17:15les marchés,
17:16le marché en France
17:17à, selon les calculs
17:18de ces organisations
17:19agricoles,
17:2099 000 tonnes
17:21de viande bovine,
17:22180 000 tonnes
17:23de viande de volaille,
17:24etc.
17:25La concurrence
17:26serait trop importante.
17:27Une concurrence
17:28qui, alors que
17:29ces producteurs-là,
17:30ces producteurs
17:31d'Amérique du Sud,
17:32ne sont pas soumis
17:33aux mêmes contraintes,
17:34y compris aux mêmes
17:35contraintes
17:36environnementales
17:37et globalement
17:38réglementaires
17:39que la France.
17:40Donc, la France
17:41est hostile
17:42à cet accord,
17:43mais il faut savoir
17:44que la voix de la France,
17:45elle est affaiblie
17:46en Europe aujourd'hui.
17:47La France est assez isolée
17:48déjà sur cette position.
17:49Il y a beaucoup
17:50de pays européens
17:51qui sont favorables
17:52à la conclusion
17:53de cet accord
17:54et la voix de la France
17:55est beaucoup moins entendue
17:56pour des raisons politiques
17:57d'ailleurs,
17:58parce qu'aussi
17:59le chef de l'État
18:00est considérablement
18:01affaibli au niveau européen.
18:02Donc, on voit bien
18:03qu'il y a un point
18:04de crispation
18:05selon la position
18:06que prendra
18:07finalement à l'arrivée
18:08de l'Union européenne,
18:09peut avoir des conséquences
18:10d'abord peut-être,
18:11et c'est ce qu'ils redoutent,
18:12économiques et financières
18:13pour les agriculteurs français,
18:14et puis je pense
18:15des conséquences politiques
18:16et électorales aussi
18:17au passage extrêmement lourdes
18:19potentiellement.
18:20C'est vrai que je pense
18:21que cet enjeu-là
18:22est très important.
18:23Juste pour préciser,
18:24le Mercosur,
18:25ce n'est pas
18:26qu'un accord agricole.
18:27Il faut redire aux gens
18:28qu'il y a
18:29les services,
18:30il y a l'industrie
18:31et de ce que je comprends,
18:32c'est qu'ils sont
18:33plutôt favorables
18:34sur ces deux aspects-là,
18:35services et industrie
18:36à l'Europe.
18:37Effectivement,
18:38sur le volet agricole,
18:39ils seraient défavorables
18:40et donc évidemment,
18:41en premier lieu,
18:42à la France,
18:43à l'Allemagne,
18:44ce n'est pas un hasard
18:45si elle est favorable
18:46au Mercosur.
18:47Pour son industrie automobile,
18:48c'est des débouchés importants.
18:49Et effectivement,
18:50là,
18:51autant depuis cinq ans,
18:52Emmanuel Macron
18:53a pu peser
18:54ou freiner
18:55l'avancée de ce dossier.
18:56Là,
18:57aujourd'hui,
18:58en termes de poids politique,
18:59eh bien,
19:00il y a des conséquences
19:01politiques,
19:02il y a des conséquences
19:03économiques,
19:04il y a des conséquences
19:05politiques,
19:06c'est beaucoup plus compliqué.
19:07Et en France,
19:08ce qui serait intéressant
19:09d'analyser politiquement,
19:10c'est la méthode Barnier
19:11parce qu'on a beaucoup,
19:12on parle de la méthode Barnier
19:13à l'Assemblée,
19:14des députés qui vantent
19:15son sens politique
19:16et sa façon
19:17de s'adresser aussi
19:18aux parlementaires.
19:19Comment va-t-il gérer
19:21la situation
19:22avec les agriculteurs ?
19:23On sait que Gabriel Attal
19:24a vraiment voulu en faire
19:25une qualité,
19:26ou en tout cas,
19:27une marque
19:28de son passage à Matignon.
19:29Oui,
19:30il a multiplié
19:31les déplacements
19:32pour les exploitations.
19:33De surcroît,
19:34pour ce qui est
19:35de la méthode Barnier,
19:36c'est vrai qu'il a un CV,
19:37c'est-à-dire qu'il a
19:38une longue expérience,
19:39tout le monde le sait,
19:40qu'il a occupé
19:41un grand nombre
19:42de postes ministériels,
19:43que l'agriculture,
19:44les affaires européennes,
19:45tout ça,
19:46c'est supposé être
19:47ses domaines
19:48de prédilection,
19:49en tout cas,
19:50il est supposé jouer
19:51à domicile en quelque sorte
19:52et que d'ailleurs
19:53Michel Barnier
19:54a l'intention,
19:55il l'a manifesté
19:56déjà ces derniers temps,
19:57d'essayer de se faire entendre
19:58aussi au niveau européen,
19:59parce que l'Europe
20:00n'est pas un domaine
20:01réservé du président
20:02de la République,
20:03mais plutôt un domaine
20:04partagé entre les deux
20:05têtes de l'exécutif,
20:06ce qui explique
20:07qu'il se soit rendu
20:08la semaine dernière
20:09à la réunion de rentrée
20:10du groupe PPE d'ailleurs.
20:11Et donc,
20:12il joue effectivement
20:13très gros,
20:14lui aussi,
20:15au premier chef,
20:16notamment en vertu
20:17de son identité politique
20:18sur ce dossier-là,
20:19sur le Mercosur,
20:20qui est effectivement
20:21un accord qui,
20:22en contrepartie
20:23de l'ouverture
20:24de nos marchés
20:25à un certain nombre
20:26de productions agricoles
20:27venant d'Amérique latine,
20:28est extrêmement positif,
20:29potentiellement,
20:30pour les services,
20:31pour l'industrie,
20:32effectivement,
20:33d'un certain nombre
20:34de concurrents,
20:35mais y compris aussi,
20:36d'ailleurs,
20:37pour la France,
20:38de ce point de vue-là.
20:39Donc, c'est toujours
20:40ce deal,
20:41en quelque sorte,
20:42c'est le cas de le dire,
20:43enfin,
20:44cet échange
20:45qui est en jeu.
20:46Qu'est-ce qui est
20:47plus profitable
20:48à un pays,
20:49voire à un ensemble
20:50de pays
20:51comme l'Union européenne,
20:52lorsque,
20:53au moment de la conclusion
20:54d'un accord de libre-échange,
20:55sauf que ça a aussi
20:56des répercussions,
20:57encore une fois,
20:58politiques et presque,
20:59j'allais dire,
21:00presque civilisationnelles.
21:01C'est-à-dire qu'il y a aussi
21:02un poids extrêmement symbolique
21:03et extrêmement important,
21:04humain d'abord,
21:05bien sûr,
21:06et puis au-delà,
21:07presque historique
21:08de l'agriculture
21:09pour la France.
21:10C'est quoi le calendrier
21:11du Mercosur ?
21:12Parce que ça fait
21:13des années que ça traîne.
21:14C'est la fin novembre,
21:15il me semble,
21:16entre mi-novembre.
21:17Donc, assez vite,
21:18les agriculteurs,
21:19c'est mi-novembre.
21:20C'est pour ça
21:21qu'ils ont décrété le 15.
21:22Les agriculteurs vont savoir
21:23assez vite à quelle sauce
21:24ils vont être mangés,
21:25et il faut nous envoyer
21:26spéciaux,
21:27nos reporters,
21:28que les panneaux
21:29commencent à être retournés
21:30dans plusieurs communes.
21:31C'est le signe
21:32de la colère
21:33qui monte.
21:34Oui, d'une colère
21:35et d'un malaise
21:36qui est profond
21:37dans cette profession.
21:38Ça fait des années
21:39qu'on raconte,
21:40que ce soit sur France Info
21:41ou dans l'Ebay
21:42ou ailleurs,
21:43le malaise d'une profession
21:44où le taux de suicide
21:45est important,
21:46où les gens
21:47travaillent énormément,
21:48une partie des agriculteurs,
21:49pas tous.
21:50C'est là aussi
21:51où il faut essayer
21:52d'être dans la nuance.
21:53Il y a des agriculteurs
21:54qui s'en sortent très bien,
21:55les très gros,
21:56il n'y a pas de souci.
21:57Mais il y a énormément
21:58d'exploitations familiales
21:59où les horaires
22:00sont complètement dingues
22:01et le revenu
22:02à la fin du mois
22:03n'est pas très important.
22:04Et dont le sort
22:05reste suspendu
22:06à chaque fois
22:07à l'Union Européenne.
22:08Merci.
22:09Merci à tous les trois.
22:10On va attendre
22:11ce qui va se passer
22:12à mi-novembre.
22:13Effectivement,
22:14Victoria Coussa,
22:15journaliste au service politique
22:16de France Info.
22:17Je rappelle le brief politique
22:18à 7h24 tous les matins.
22:19Merci Paul Quignot,
22:20directeur délégué
22:21de la rédaction de Libération.
22:22Libé qui titre aujourd'hui
22:23sur l'immigration.
22:24Deux stratégies
22:25qui s'opposent en Europe.
22:26Mélanie en Italie
22:27qui veut expulser
22:28les migrants.
22:29Sanchez en Espagne
22:30qui régularise.
22:31Et si l'Espagne avait raison,
22:32c'est la question
22:33que se pose Libé ce matin
22:34à découvrir,
22:35à lire le dossier
22:36dans Libération.
22:37Merci beaucoup.
22:38Merci.
22:39Au revoir.
22:40Les informés du soir
22:41arrivent à 20h.

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