Les informés du matin du 28 juin 2023

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00:00 [Musique]
00:05 Un plateau de choix ce matin à la table des informes et j'ai le plaisir d'accueillir Nathalie Saincrick, éditorialiste politique à France Télévisions. Bonjour.
00:12 Bonjour Marc.
00:13 Et bienvenue Jean-Jérôme Bertelus, éditorialiste politique. Ravie de vous retrouver également Jean-Jérôme.
00:18 Gilles Bornstein, complète le plateau éditorialiste politique à France Info, Canal 27.
00:22 Bonjour Marc.
00:23 Bienvenue également Renaud Delis. On va parler d'un sujet qui ne vous concerne plus depuis...
00:26 Bonjour Marc.
00:27 Pardon, depuis quelques années maintenant, c'est le rythme scolaire.
00:30 Et oui en effet, parce qu'hier, au deuxième jour de sa visite à Marseille, le chef de l'État Emmanuel Macron a donc annoncé son intention de rouvrir le débat autour du temps scolaire, dit-il.
00:38 Alors un débat qui ressemble à un serpent de mer. Faut-il modifier le temps scolaire la semaine ? Faut-il aussi envisager de raccourcir les vacances d'été ?
00:49 Voici les annonces hier d'Emmanuel Macron à Marseille.
00:53 On doit rouvrir un débat qui est celui du temps scolaire dans l'année.
00:57 On a aujourd'hui des enfants qui ont deux mois et demi parfois de vacances. Quelques-uns presque trois mois de vacances.
01:03 C'est parce que les enfants partent trop tôt et ont des vacances qui se sont plutôt allongées durant ces vingt dernières années,
01:08 que vous avez vos mêmes enfants, quand vous les comparez avec les voisins, qui arrivent crevés tous les soirs.
01:14 Et vous dites "comment les Allemands font pour avoir du sport l'après-midi ?"
01:17 Et parce qu'ils ont un temps scolaire qui est réparti différemment dans l'année.
01:20 Alors c'est un débat qui est vieux comme l'éducation nationale ou presque.
01:23 Effectivement, faut-il modifier le temps scolaire ? Faut-il raccourcir les vacances d'été ?
01:26 Pourquoi est-ce que c'est si compliqué d'ailleurs de toucher à ce sujet ?
01:29 Quelles sont les lobbies ou les corporations qui s'y opposent ?
01:33 Est-ce que par exemple le lobby du tourisme pourrait s'y opposer ?
01:36 Est-ce que les enseignants y sont favorables ou pas ?
01:38 Et d'ailleurs, est-ce que les parents aussi y sont favorables ou pas ?
01:41 Qui veut se lancer en premier ? Nathalie Saint-Cricq ?
01:43 Oui, je veux bien. Alors moi aussi, ça fait longtemps que je ne suis plus concernée.
01:46 J'attendais de grand-mère.
01:48 Clairement, c'est un serpent de mer, vous l'avez tous dit depuis ce matin.
01:51 Mais ce n'est pas parce que c'est un serpent de mer que ça ne doit pas être traité.
01:54 Je trouve que pour la première fois, il y a un argument supplémentaire,
01:57 qui est celui de l'inégalité.
01:59 C'est-à-dire partant du principe que tout le monde ne peut pas partir en vacances,
02:02 qu'il n'y a pas de vision idyllique des vacances.
02:04 Alors si effectivement, comme je l'entendais avec votre chronobiologiste,
02:07 Claire Lecomte ce matin.
02:09 Oui, qui disait que c'est aussi le moment où on retrouve les parents, les grands-parents.
02:11 Oui, on joue au petit chevau le soir avec les parents à la veillée.
02:14 Ou on apprend à faire des gâteaux avec sa grand-mère.
02:17 Je pense que c'est une vision qui date des choses.
02:22 Il se trouve que beaucoup d'enfants ne partent pas en vacances.
02:25 Il se trouve que beaucoup d'enfants sont laissés sur le côté.
02:28 Et qu'il n'y a pas forcément des grands-parents qui sont présents avec la mobilité,
02:32 les gens qui ne travaillent pas au même endroit.
02:34 Il se trouve qu'il y a encore des grands-parents qui travaillent,
02:36 ou à l'âge de nos grands-parents.
02:38 Donc si la vie rêvée, c'était, non pas le divorce,
02:41 parce qu'elle a aussi invoqué cette cause, c'était le mois sur deux.
02:44 Les grands-parents ou deux parents qui sont divorcés.
02:46 On peut encore foutre le titre que les deux parents puissent prendre un mois chacun,
02:48 qu'on puisse occuper des enfants.
02:49 En revanche, je trouve que ça mériterait vraiment,
02:51 même si le tourisme est contre, puisqu'ils sont favorables à l'étalement,
02:54 puisque ça donne une période de fréquentation des campings, des hôtels qui est plus longue,
02:58 donc ils ont toujours été favorables.
03:00 Même si les professeurs considèrent que, d'une certaine manière,
03:03 des vacances un peu longues est une compensation
03:05 par rapport à leur rythme de travail et leur rémunération.
03:08 Même si, on pourrait quand même éventuellement réfléchir
03:12 à quelque chose qui, un, occuperait les enfants,
03:14 qui n'ont pas d'autre alternative,
03:16 parce qu'il n'y a pas toujours quelqu'un derrière pour faire le cahier de vacances,
03:19 et il y a des parents qui travaillent tout le temps,
03:21 et il y a des femmes seules qui élèvent leurs enfants,
03:23 et dont le mari ou l'expert des enfants ne peut pas les prendre.
03:26 Donc c'est un serpent de mer, mais ça mérite d'être mis sur le pied.
03:28 – Mais c'est plutôt oui, si je vous suis bien de votre côté.
03:30 – Ecoutez, je ne vais pas vous faire le "oh mon Dieu, les enfants ne font rien",
03:32 mais je trouve quand même que, de mon époque, c'est très long.
03:36 – Jean-Jérôme Berthelus.
03:37 – Oui, effectivement, Nathalie Saint-Criq a raison,
03:40 c'est intéressant de rentrer par la porte des inégalités,
03:43 surtout que ça vient au terme, non pas d'un débat,
03:46 mais d'un non-débat sur la mixité scolaire, en fait.
03:49 Pape Diaille qui a été pris un peu à revers, va-t-on dire.
03:52 – C'est ça.
03:53 – Donc c'est intéressant que, effectivement,
03:55 le Président de la République remette ça un petit peu au centre du débat.
03:58 Maintenant, moi, sans me prononcer, effectivement,
04:01 sur les vacances scolaires d'été, sont-elles trop longues ?
04:05 Effectivement, Claire Lecomte, ce matin, à votre micro,
04:08 était absolument passionnante de ce point de vue-là.
04:10 – Elle disait "vacances d'été", on n'y touche pas, petites vacances,
04:13 en revanche, on voit le calendrier, il faut sans doute les raconter,
04:15 et modifier l'emplacement dans l'année.
04:18 – Et déjà, Marc Faubel, c'est un début de réponse,
04:20 c'est-à-dire que le Président dit "les vacances d'été sont trop longues",
04:23 mais il parle du temps scolaire, pas du rythme scolaire,
04:26 or, bien sûr, c'est la question du rythme scolaire,
04:29 c'est les vacances d'été, c'est les autres vacances,
04:31 c'est la journée, même s'il en a parlé,
04:33 puisqu'il souhaite que les collèges soient ouverts,
04:35 enfin qu'il y ait plus de…
04:36 – Et que les gens soient moins bourrés, qu'il dise.
04:38 – Voilà, prise en charge, mais, et la deuxième, ma réserve d'importance,
04:41 si je puis dire, qui est partagée par beaucoup,
04:44 c'est qu'on ne lance pas comme ça une réforme,
04:48 voire simplement une idée, à la volée, à des journalistes.
04:52 Tous les syndicats sont concernés, on l'a dit,
04:55 tous les parents sont concernés, le tourisme est concerné,
04:58 bref, c'est la France qui est concernée,
05:00 donc c'est un peu, je dirais, dommage de lancer ça, comme ça,
05:04 alors qu'il n'y a pas eu de concertation globale sur ce sujet
05:09 qui concerne absolument tout le monde.
05:11 – Je vois Gilles Bernstein qui trépigne, et quand Gilles trépigne,
05:14 il faut lui donner vite la parole, en 80 secondes.
05:16 – Je suis en train de dire mon nom.
05:17 – Promis, Gilles, le temps du Fil-Info à 9h.
05:18 – Avec plaisir.
05:19 – Merci, avec Maureen Suynard.
05:21 [Musique]
05:22 – Toute la lumière sera faite sur cette affaire,
05:24 promet le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,
05:27 qui appelle au CAM tout comme Gérald Darmanin,
05:30 le ministre de l'Intérieur, après une nuit agitée en région parisienne,
05:33 après la mort de Naël, ce jeune de 17 ans,
05:36 mort lors d'un contrôle de police alors qu'il était au volant d'une voiture,
05:40 une enquête ouverte pour homicide volontaire.
05:43 5 ans après la mort de 8 personnes dans l'effondrement
05:45 de 2 immeubles insalubres en plein cœur de Marseille,
05:48 le chef de l'État parle de la lutte contre l'habitat indigne
05:51 dans la cité phocéenne.
05:53 Dernière journée sur place pour Emmanuel Macron,
05:55 le développement du port aussi à l'ordre du jour.
05:58 Le début des soldes en France,
06:00 des ristournes dans les magasins jusqu'au 25 juillet prochain.
06:03 Sur France Info, Michel-Edouard Leclerc annonce que dès vendredi,
06:07 dans son groupe, les carburants seront à prix coûtant le week-end.
06:11 Les fumées des immenses incendies au Canada ont traversé l'Atlantique
06:14 et volent dans le ciel français.
06:16 Le pic est attendu la nuit prochaine.
06:19 La pluie prévue demain doit les plaquer au sol.
06:22 [Musique]
06:25 France Info
06:27 Les informés. Renaud Delis. Marc Fauvel.
06:31 [Musique]
06:33 - M. Bernstein, pour vous, est-ce qu'il faut toucher
06:35 aux grandes vacances et aux vacances tout courts ?
06:37 - En tout cas, je vais remettre ça d'un point de vue politique.
06:39 Je trouve que du côté d'Emmanuel Macron,
06:43 c'est un retour au macronisme originel
06:45 et que ça a le mérite de lancer quelque chose dans le débat public.
06:49 On sent, Jean-Jérôme disait, mais il ne s'est pas concerté,
06:52 on ne lance pas un sujet comme ça.
06:54 J'ai le sentiment que, justement, ça lui plaît de faire ça.
06:57 Il est paralysé par l'idée d'un quinquennat,
06:59 d'un deuxième quinquennat inutile,
07:01 empêché, il ne veut pas être le roi fainéant
07:03 qu'il avait dénoncé chez Jacques Chirac.
07:05 Donc, je pense que cette espèce de...
07:07 Mais c'est Guillaume Darré qui lui a posé la question hier.
07:10 - Le journaliste à France 2.
07:11 - Le journaliste à France 2.
07:12 Et il m'a dit, j'ai eu l'impression, franchement,
07:14 que sa réponse n'était pas vraiment préparée.
07:17 Donc, il y a un côté retour de la disruption,
07:19 retour du côté Emmanuel Macron
07:21 qui repart dans la réforme de tous les côtés
07:24 parce qu'il veut ce quinquennat utile.
07:26 - Mais est-ce que lancer un sujet comme ça à la volée,
07:28 ce n'est pas le meilleur moyen de ne pas faire cette réforme ?
07:30 - Ça peut être.
07:31 Ça, je ne vous dis pas que les tentatives à la USARD
07:33 d'Emmanuel Macron ont toujours été couronnées de succès.
07:35 Ce que je constate, c'est qu'il a souvent été coutumier du fait.
07:39 Et de ce point de vue-là, en tout cas,
07:41 je trouve que c'est assez macronien
07:44 parce que c'est en même temps et de droite et de gauche.
07:46 C'est de droite parce que, comme ça a été avoqué tout à l'heure,
07:50 ça heurte les conservatismes de gauche,
07:52 ça va heurter les syndicats de prof.
07:54 On sait que pour la réforme de la SNCF, par exemple,
07:56 Emmanuel Macron voulait un scalp
07:58 de faire plier les syndicats de la SNCF,
08:02 faire plier les syndicats profs,
08:04 même s'il en a besoin.
08:05 Je ne vous dis pas que c'est habile,
08:06 mais on sait que c'est le genre de choses
08:07 pour montrer qu'il est réformateur,
08:08 pour parler à la droite, ça peut être utile.
08:11 Et c'est aussi de gauche parce que, comme l'a dit Nathalie,
08:13 il s'attaque au sujet non pas que par les rythmes scolaires,
08:16 mais aussi par les inégalités.
08:19 Et là, c'est vrai, c'est incontestable.
08:21 Quand il dit les vacances longues,
08:22 c'est le retour des inégalités, c'est incontestable.
08:24 C'est vrai que nos enfants à nous, quand ils étaient petits,
08:26 ils avaient des cahiers de vacances,
08:27 ils avaient des conversations,
08:28 ils avaient des sorties culturelles,
08:30 ils avaient des conseils de lecture,
08:31 ils avaient tout ce que vous voulez
08:32 qui faisait que le temps de vacances
08:33 était aussi utile que le temps scolaire,
08:35 ce qui, c'est vrai, n'est pas vrai pour les milieux populaires.
08:37 Donc ça, c'est une entrée de gauche.
08:40 Donc voilà, c'est un moyen pour Emmanuel Macron
08:42 de rentrer dans un problème des deux côtés à la fois.
08:46 – Renaud Delis.
08:47 – Juste sur la méthode, effectivement,
08:48 c'est pas parce qu'Emmanuel Macron balance une idée comme ça à la volée
08:53 qu'elle entre en application, c'est bien le problème.
08:55 C'est qu'il l'a déjà fait.
08:56 Et donc, il y a toujours cette tendance à accroître à la parole performative.
09:00 C'est pas forcément le meilleur moyen d'ouvrir ce débat.
09:02 Parce que sur le fond, c'est vrai que c'est non seulement
09:04 un débat nécessaire mais légitime.
09:06 Et puis, c'est une question de bon sens.
09:08 Parfois, certains critiquent notre civilisation de l'enfant roi
09:13 auquel on passerait tout, on passerait tout.
09:15 Il y aurait une forme de perte d'autorité dans certains sénacles ou autres.
09:19 S'il y a un domaine, me semble-t-il,
09:21 où l'intérêt de l'enfant, évidemment, est primordial
09:25 et doit dominer tous les autres intérêts concurrents éventuels,
09:28 c'est bien la question du temps scolaire.
09:30 Et c'est vrai que c'est étonnant parfois d'entendre certains chronobiologistes
09:33 dire qu'ils sont opposés à une telle réforme,
09:36 alors qu'on le voit bien,
09:38 notamment au regard des pays de la plupart de nos voisins,
09:41 la durée des vacances d'été est un problème
09:44 pour ce qui concerne le décrochage par rapport à l'activité scolaire,
09:48 le fait que les enfants s'en éloignent longtemps,
09:50 la question des inégalités, évidemment, qui est un vrai sujet.
09:53 Et donc, une meilleure répartition du temps scolaire sur l'ensemble de l'année,
09:56 du point de vue de l'enfant, ce qui encore une fois devrait être,
09:59 sur ce sujet-là, le seul point de vue à prendre en compte,
10:02 c'est une évidence en suite.
10:04 – Juste un dernier point, c'est vrai qu'on regarde les réalités,
10:07 c'est-à-dire la difficulté touchée à ce sujet-là,
10:10 la dernière tentative en date sous Vincent Péon,
10:13 c'est quand même heurté à une foultitude de conservatisme,
10:16 y compris d'ailleurs des collectivités locales ou d'autres,
10:18 quand il s'agissait d'aménager le temps scolaire,
10:20 d'ajouter des activités dites périscolaires,
10:23 et Jean-Michel Blanquer, et puis avec l'appui de la plupart des collectivités locales,
10:27 la plupart des mairies, est revenu très vite dessus.
10:30 Et puis il y a une vraie contradiction, c'est qu'on passe notre temps à allonger,
10:33 à alourdir les programmes, à rajouter des heures,
10:36 certes légitimes, mais même indispensables,
10:38 d'enseignement civique, d'autres programmes, etc.
10:41 On allonge, on alourdit la tâche des enseignants,
10:44 en même temps il ne faut pas s'étonner à un moment
10:46 que les emplois du temps explosent.
10:49 – Pour aller dans le sens de ce que disait Gilles tout à l'heure,
10:51 1) ça ne sert à rien, et Renaud, ça ne sert à rien d'annoncer des trucs
10:54 si on ne peut pas les faire, c'est-à-dire qu'au bout d'un moment,
10:56 les gens vont être là et vont s'en rendre compte.
10:58 Donc effectivement, si on veut que les écoles soient ouvertes plus longtemps,
11:01 notamment en juin ou en septembre, il faut des gens pour être là,
11:04 et puis il faut des gens qui ne soient pas simplement des surveillants,
11:06 il faut des gens pour les aider aux devoirs,
11:08 pour les faire recommencer à faire des maths, éventuellement faire du sport,
11:11 enfin je ne sais pas, faire quelque chose,
11:12 que ce ne soit pas forcément une colonie de vacances,
11:14 mais que ce soit un mix, et ça il faut le faire en payant les gens,
11:17 en les formant, et en ayant tout ce qu'il faut sous la main.
11:19 À côté de ça, moi qui entends ce débat, je ne dis pas moi,
11:22 parce que je suis centré sur moi-même,
11:24 puisque ça fait un certain temps que cette histoire m'exaspère,
11:27 c'est que j'ai entendu tout et son contraire.
11:28 Et pour revenir dans ce que dit Renaud, tout et son contraire au nom de l'enfant.
11:32 J'ai entendu qu'il fallait qu'il se lève plus tôt le matin,
11:34 qu'il se lève plus tard le matin,
11:35 que l'école devait commencer à 9h et non pas à 8h.
11:38 J'ai entendu les chronobiologistes dire que la semaine de 4 jours était géniale,
11:40 j'en ai entendu d'autres me dire 5h, et tout ça souvent habillé d'idéologie.
11:44 Et quand je dis habillé d'idéologie, c'est qu'il y a sous-jacent derrière l'idée
11:48 qu'il faut bien se reposer deux mois avec les profs,
11:51 donc on nous raconte des choses qui, au nom du bien de l'enfant,
11:54 sont en fait soit une défense du corps enseignant,
11:56 ce qu'on a totalement le droit de faire, mais il faut le dire, et qui n'est pas.
11:59 – Il ne faut pas avancer masqué sur cette question.
12:01 – Ce qui serait bien, c'est qu'on nous dise exactement ce que l'on sait,
12:04 comme la dame de ce matin qui vous disait qu'en gros,
12:06 il fallait deux heures pour se faire un changement d'horaire,
12:09 deux semaines, pardon, donc vous-même, vous allez en faire l'expérience,
12:12 vous viendrez nous dire si effectivement les deux semaines, vous avez repris vos marques.
12:15 Mais qu'on sache pertinemment ce qui est bon en se foutant du tourisme,
12:19 en se moquant des profs, en s'intéressant simplement aux parents aussi,
12:22 et après on fait avec.
12:24 Je ne dis pas qu'on se moque tout le temps.
12:26 – Et ça fait du monde autour de la table.
12:28 – Mais oui, mais ça va se faire.
12:30 – Il faut mettre les parents, les enfants, les enseignants évidemment,
12:32 les professionnels du tourisme qui vont venir.
12:34 – Les collectivités locales.
12:36 – Mais d'accord, mais la réforme Payon n'avait pas été préparée.
12:38 C'est qu'on a balancé en gros des enfants qui devaient avoir des activités périscolaires,
12:42 et il n'y avait rien, personne pour les accueillir.
12:44 Macron l'a dit, je lance ça, on peut prendre l'année quoi.
12:49 – C'est un sujet un petit peu en communication citoyenne.
12:51 – J'ai eu l'idée de changer de mot tout d'abord.
12:53 – Oui, ça fait du monde autour de la table,
12:55 mais j'ai envie de dire, et bien oui c'est très bien.
12:57 Et ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ce président de la République
13:00 qui a dit "je vais changer de gouvernance" lors du deuxième quinquennat,
13:03 qui a lancé, qui a été un échec manifeste, le CNR,
13:06 c'est-à-dire ces débats au niveau régional.
13:09 – Conseil national de la refondation.
13:11 – Ça aurait été très bien, c'est un débat qui aurait pu être embrassé
13:16 par tout le pays, ces rythmes scolaires,
13:18 pas que ça soit lancé comme ça.
13:20 On sait, et vous l'avez rappelé Renaud,
13:22 qu'effectivement Vincent Péon a trébuché, plus que trébuché d'ailleurs,
13:27 ça a été un échec parce qu'il n'y a pas eu assez de concertation.
13:30 C'est la maladie infantile de la France.
13:32 – Et justement c'est un débat typique pour une convention citoyenne.
13:36 C'est-à-dire qu'on sait que le chef de l'État a mis en place
13:39 cet outil à deux reprises, avec des résultats divers,
13:42 mais en tout cas il y a eu l'environnement et puis la fin de vie,
13:44 dont on verra l'aboutissement législatif, mais en tout cas
13:46 il y a eu le mérite de mettre tous les acteurs au sein de cette convention
13:51 avec une foultitude d'auditions et d'aboutir finalement à un débat
13:54 somme toute assez apaisé et extrêmement large, riche.
13:57 Là je parle de celle sur la fin de vie.
13:59 Je pense qu'un débat sur le temps scolaire,
14:02 au vu de la multitude des acteurs qui vont faire entendre
14:04 des points de vue différents, et du fait que ce sujet concerne
14:10 des millions et des millions de Français,
14:12 directement ou indirectement, les enfants directement,
14:14 leurs parents et autres indirectement, je pense que c'est un sujet typique
14:17 si on veut qu'il avance d'un point de vue démocratique
14:20 et qu'il se concrétise d'un moment à un autre,
14:22 qui pourrait passer par le filtre d'une convention citoyenne.
14:25 Renaud Delis, Nathalie Saint-Cricq, Gilles Bornstein et Jean-Jérôme Berthelus,
14:28 vous restez avec nous pour la dernière partie des Informés.
14:30 C'est dans une minute le temps du Fil info à 9h20 avec Maureen Suignard.
14:34 J'appelle au calme et à la vérité réagit ce matin le ministre de l'Intérieur.
14:39 Il s'exprime après la mort hier de Naël, 17 ans,
14:42 ce jeune de Nanterre était au volant d'une voiture
14:45 quand un fonctionnaire de police l'a mortellement touché avec son arme.
14:48 Il y aura des sanctions administratives s'il est avéré
14:52 que ce geste du policier n'est pas conforme à la loi,
14:55 dit encore Gérald Darmanin.
14:57 Il n'y a pas d'inquiétude à avoir sur la sécurité d'approvisionnement
15:00 en électricité cet été et l'automne prochain,
15:03 dit RTE, le gestionnaire du réseau décrit une situation
15:06 bien plus favorable l'hiver prochain
15:09 que la situation qui s'est passée cet hiver.
15:12 Les journalistes du JDD votent de nouveau ce matin
15:15 pour ou contre la poursuite de la grève.
15:17 Ils s'opposent à la nomination de Geoffroy Lejeune
15:20 à la tête du journal du dimanche.
15:22 Il était jusque-là au magazine classé à l'extrême droite "Valeurs actuelles".
15:26 Un fond doré, une femme de profil tenant un éventail dans sa main,
15:30 "La dame à l'éventail", l'une des oeuvres les plus connues
15:33 du peintre autrichien Klimt, vient d'être vendue à Londres
15:36 pour 86 millions d'euros, un montant record
15:39 pour une oeuvre d'art en Europe.
15:41 Habituellement, Renaud Delis, c'est l'heure où je lance
15:55 le deuxième débat des informés, mais la feuille est vide.
15:58 Ce matin, la feuille est blanche.
16:00 La feuille est vide, mais en revanche, le studio est plein.
16:02 Vous le constaterez Marc, effectivement, beaucoup de monde nous a rejoints
16:04 parce qu'on va aborder un deuxième sujet quand même,
16:07 un deuxième sujet d'actualité, ou combien d'actualité aujourd'hui.
16:09 Et quel sujet puisque c'est vous, Marc Fauvel.
16:12 Nous allons donc vous dire au revoir ici avec toute votre équipe.
16:16 Marie Dupin, qui est à mes côtés, a accepté de relever une mission
16:19 ô combien difficile.
16:21 Et oui, elle est ambitieuse Marie, car elle aspire à se glisser,
16:25 et elle va le faire tout de suite, elle va se glisser dans votre peau.
16:28 - Oui, Marc, et je peux vous dire que moi, Marc Fauvel,
16:31 je n'aime pas trop ce qui est en train de se passer
16:33 parce que je n'aime pas trop parler de moi, en tout cas au micro.
16:37 Mais comme je le dis souvent, les règles sont faites
16:39 pour ne pas être respectées.
16:41 Et puisque les auditeurs viennent sur France Info pour avoir de l'information,
16:46 et bien je vais vous donner quelques informations exclusives.
16:49 Saviez-vous par exemple que moi, Marc Fauvel,
16:51 quand je ne suis pas en train de siffler,
16:53 en écrivant ma matinale, je pousse la sérénade à 4h du matin
16:57 au milieu de la rédaction.
16:58 - La Rousseau sur place à Marseille en concert au Vélodrome.
17:01 - Maradamama, maradamama, tu m'oublieras.
17:06 - Tu m'oublieras, le fait de me faire accrocher au téléphone.
17:12 - On fait une photo.
17:14 - Quand tu lui feras l'amour, tu m'oublieras.
17:19 - Je crois qu'on est fatigué. Tu ne la mets pas sur les réseaux sociaux.
17:23 Jamais de la vie.
17:25 - Jamais de la vie.
17:27 - La Rousseau attaque en justice.
17:29 - Jamais de la vie, évidemment. On va dévoiler ça.
17:32 Moi, Marc Fauvel, je peux faire confiance à mon équipe
17:35 qui en 5 ans n'a jamais dévoilé mes petits ni mes grands secrets.
17:38 Ce que je veux absolument garder pour moi
17:40 au nom de la neutralité journalistique.
17:42 Par exemple, le nom de mon équipe de foot préférée,
17:45 le Paris Saint-Germain.
17:46 Et oui, maintenant, on s'en fout, on balance.
17:48 En parlant de foot, est-ce qu'on peut parler de cette photo de 2003
17:51 de l'équipe de France Info ?
17:53 Moi, Marc Fauvel, j'étais alors, dit-on, sur le terrain,
17:55 comme à l'antenne, assez pugnace, mais pas mauvais joueur.
17:58 Saviez-vous aussi que j'ai commencé les matinales il y a 13 ans.
18:00 Je me levais alors à 2h25.
18:02 Or, chaque année, à la rentrée, je décale mon réveil d'une minute.
18:05 - C'est à 2h38.
18:06 - Exactement.
18:07 Mais à la rentrée, il n'y aura pas de réveil à 2h39.
18:11 Et ça, c'est de l'information, mais aussi un peu d'émotion.
18:13 Parce que ce matin, moi, Marc Fauvel, je dis au revoir à France Info,
18:16 mais aussi au micro, moi qui ai grandi avec une radio collée à l'oreille
18:20 au point de faire antenne avec mon corps.
18:22 Je n'entrerai plus par effraction dans vos cuisines le matin.
18:25 Terminé le studio, les sourires,
18:27 les larmes que personne ne voit et les rires aussi parfois.
18:30 - Bonjour Bordien Taral.
18:31 - Oui, bonjour Marc Fauvel.
18:33 - Marc Fauvel, merci à tous les dieux, à tous les deux.
18:36 C'est un lapsus, tiens.
18:37 Merci à tous les dieux, j'avais jamais fait de ça.
18:39 - Voilà, si vous allumez la télé ou la radio en ce moment sur France Info,
18:49 ne vous inquiétez pas, il n'y a pas le feu chez vous.
18:52 C'est une alerte incendie ici, dans les bureaux de Radio France.
18:57 On s'est renseignés pendant le fil info, a priori.
18:59 Je dis a priori, j'espère en tout cas, c'est une fausse alerte.
19:01 Julien Doré en live sur France Inter.
19:08 Ce serait bien de la refaire en public aussi.
19:10 - On est sur France Info.
19:11 - On est sur France Info.
19:12 - Oh la France Info.
19:13 - Oh le lapsus.
19:14 - Si vous le saviez, je me suis fait passer un savon par Jean-Philippe Balli.
19:17 - Ça ne m'étonne pas.
19:18 - Parce que j'avais désannoncé France Inter au lieu de France Info.
19:21 C'était un peu promenitoire.
19:22 - Et la boucle est bouclée.
19:23 - Je m'en suis voulu.
19:24 - Et la boucle est bouclée puisqu'à la rentrée, moi Marc Fauvel, je remonte au cinquième.
19:27 Terminer les réveils nocturnes mais aussi les parts de gâteau des collègues
19:30 et les mini viennoiseries englouties 5 par 5 parce qu'après tout,
19:33 ils sont vraiment mini.
19:34 - C'est pas beau de balancer.
19:35 - Ils sont vraiment mini, c'est pas un chocolat.
19:36 - J'ai pas envie de ça.
19:37 - Terminer les boulettes de papier lancées sur William avant le 7h,
19:40 les clopes taxées sur la terrasse parce que j'ai arrêté d'arrêter,
19:42 mais demain j'arrête.
19:43 Terminer le clavier martyrisé sur lequel, moi Marc Fauvel, je frappe frénétiquement
19:48 en marmonnant ce qu'il fera la matinale du jour mais en remplaçant les vrais mots par
19:51 "nata nata nata nata nata".
19:53 Terminer aussi les questions du genre "02% de pipe, ça fait combien de milliards ?"
19:57 ou encore "t'as envie de lui demander quoi, Nunez, toi ?"
20:00 Et bien sûr, le fameux bruni, on rend à quelle heure alors qu'on rend tous les matins à la même heure ?
20:05 A France Inter, moi Marc Fauvel.
20:06 - Brunissante, c'est la réunion de son chef adoré de la matinale.
20:09 - A France Inter, moi Marc Fauvel, j'emporte ma mémoire d'éléphant
20:12 qui me permettait de ne jamais oublier ni le taux de chômage du premier semestre 2017
20:16 ni mes collègues dans les moments importants.
20:18 D'ailleurs aujourd'hui, c'est le concours d'Antoine, Maureen a des cernes,
20:21 elle a sans doute mal dormi et il faut absolument que j'appelle Julie.
20:24 Avant de conclure, quelques petits messages de service.
20:27 Thibault, mon lapin, je t'embrasse.
20:29 Aurélien et Solène, promis, je vais vous rembourser vos 3000 dosettes de café
20:32 et vos 4600 amandes grillées empruntées.
20:35 Bruni, pas la peine de me dire que je vais encore trop travailler, de toute façon tu le sais.
20:39 Et Salia, qui va me dire maintenant quelle veste je vais porter ?
20:41 Remarque maintenant que je serai directeur, je vais peut-être devoir apprendre à me coiffer et à m'habiller tout seul.
20:48 Même si je resterai, c'est sûr, un éternel gamin, parce que la radio ce n'est pas terminé.
20:55 Et la radio, citons du Marc Fauvel, ce n'est pas l'enfance, c'est l'état de l'enfance,
20:59 celui où on ferme les yeux pour se laisser emporter, celui de l'ouverture au monde et à la liberté.
21:04 *Musique*
21:26 Si on m'avait dit qu'un jour je titrerais France Info sur du Larousseau,
21:30 en plus franchement, à mon tour de vous dire à tous et à toutes dans ce studio un immense merci
21:35 pour ces 5 très très très très belles années qu'on a passées ensemble, vraiment.
21:40 J'ai pris quelques cheveux blancs mais je n'ai pas vu le temps passer.
21:43 Je voudrais aussi remercier les auditrices et les auditeurs de France Info
21:46 qui ont été nombreux à nous rejoindre ces dernières années.
21:49 Merci pour la confiance, c'est un mot important la confiance en ce moment, encore plus peut-être dans les médias.
21:54 Merci pour la confiance que vous m'avez accordée, que vous nous avez accordé.
21:58 Vous serez entre de bonnes mains à la rentrée puisque Jérôme Chatpuy,
22:02 qui est un immense pro, va me remplacer à ce micro.
22:06 Je vous embrasse, on se voit à la cafette.
22:09 A très vite, je vous embrasse tous.
22:11 (Applaudissements)