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00:00 (Générique)
00:09 - Bienvenue dans "Les Informés du matin", votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info Radio et France Info Canal 27 avec Renaud Dely. Bonjour Renaud.
00:19 - Bonjour Jean-Rémy.
00:20 - Et avec nous ce matin Virginie Riva, journaliste au site d'Informations Politiques Contexte. Merci Virginie d'être là. Et Jean-Jérôme Berthoulus, éditorialiste politique.
00:27 Merci beaucoup, un grand merci Jean-Jérôme. Renaud, on va commencer par le premier débat. Évidemment, la question de l'actualité israélienne et l'appel d'Emmanuel Macron à l'unité nationale.
00:37 - Le chef d'État qui est intervenu hier soir à la télévision pendant une dizaine de minutes pour clôturer une journée d'ailleurs, lors de laquelle il avait aussi reçu les chefs de parti à l'Élysée,
00:45 au menu donc, essayer d'appeler à l'unité, à l'union nationale, à un moment où des tensions sont susceptibles de se manifester en France à la suite de la guerre en cours entre Israël et le Hamas.
00:59 Je vous propose tout de suite d'écouter un extrait de l'intervention d'Emmanuel Macron.
01:02 "Notre devoir est de rester unis comme nation et comme république. Cette barbarie heurte profondément la conscience humaine universelle et elle touche plus particulièrement nos compatriotes de confession juive.
01:16 Notre premier devoir est d'assurer leur sécurité et celle de tous nos concitoyens sur le sol national et de ne laisser prospérer aucune parole, aucun acte antisémite,
01:27 aucune stigmatisation, ni suspicion, ni division entre nous ne doivent exister au sein de la nation."
01:35 Une centaine d'actes antisémites ont déjà été recensés par l'ministère de l'Intérieur depuis quelques jours.
01:40 D'ailleurs, il y a eu environ 25 interpellations. La haine antisémite s'est aussi déferlée sur les réseaux sociaux ces derniers jours avec plus de 2000 signalements à la plateforme Pharoze.
01:50 Bref, est-ce que l'État va réussir, comme le disait Emmanuel Macron hier soir, à apaiser ces tensions et à protéger les Juifs de France ?
01:59 A-t-il trouvé les mots justes pour justement essayer de bâtir cette union nationale sans division et sans suspicion ?
02:07 L'unité nationale est-elle possible, Virginie Rivard ?
02:10 Alors en tout cas, l'allocution d'Emmanuel Macron peut y contribuer parce que je pense que son allocution a été saluée par tous.
02:16 Il était à la fois grave, déterminé, solennel, vraiment dans son rôle de garant de l'unité de la nation.
02:22 Maintenant, il a aussi une position très équilibrée qui peut déplaire, évidemment, selon les affinités, les citoyens de confession juive ou de confession musulmane, évidemment.
02:36 Mais il a condamné très fermement, il a partagé le chagrin d'Israël. Ensuite, il a reparlé de la protection des Juifs de France, évidemment.
02:44 Il a défendu Israël dans son attaque, mais tout en demandant de respecter les populations civiles.
02:52 Donc une position très équilibrée qui peut ne pas convenir à chacune des deux parties, ça peut se comprendre, mais qui est de nature, je pense, à apaiser les choses.
03:02 Tout le monde, d'ailleurs, a salué cette intervention. En revanche, je pense que...
03:07 À l'exception de Manuel Bompard, d'accord ? De la France Insoumise.
03:09 Évidemment de Manuel Bompard, qui, de toute façon, ne pouvait pas vraiment saluer l'intervention, puisqu'il est quand même directement visé, n'ayant pas reconnu le caractère terroriste de l'organisation du Hamas.
03:19 Mais je pense qu'il faut distinguer le discours du président de la décision, par exemple, du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, interdire...
03:28 D'interdire les manifestations pro-palestiniennes.
03:30 Voilà, exactement. Ça, je ne sais pas si c'est de nature à apaiser. Parce qu'effectivement, vous parliez des 100 actes antisémites.
03:37 Je me réfugie derrière les propos d'un ministre qui nous disait hier "c'est finalement pas beaucoup".
03:43 Alors, je dis ça avec beaucoup de pincettes de précaution, parce qu'évidemment, là, il faut sécuriser les lieux de culte, les écoles.
03:52 Et c'est ce qui est fait depuis samedi. Le président l'a rappelé. L'antisémitisme existe en France. Et il est fort.
03:58 Mais en revanche, l'interdiction de toutes les manifestations est peut-être une réponse sécuritaire qui, elle, n'est pas de nature à totalement apaiser les choses, selon moi.
04:08 On en parle dans un instant, notamment avec vous, Jean-Jérôme Berthelus. Mais c'est juste après. Le Fil info à 9h10. Et Maureen Sunya.
04:15 Le Hamas appelle les Gazaouis à rester chez eux après l'ordre d'évacuation de l'armée israélienne.
04:21 L'armée qui demande à plus d'un million de personnes de quitter le nord de la bande de Gaza vers le sud.
04:26 Ils n'ont que 24 heures pour le faire. Cet ordre laisse penser qu'une offensive massive est imminente.
04:32 1400 Palestiniens sont déjà morts depuis le début de la riposte de l'État hébreu. Après l'attaque du Hamas samedi, 1200 Israéliens sont morts.
04:41 Le Hamas qualifié d'organisation terroriste par Fabien Roussel sur France Info.
04:45 Le patron du parti communiste français en désaccord avec une partie de la France insoumise qui refuse de le faire.
04:52 Il évoque une rupture fondamentale et indique qu'une décision sera prise ce week-end pour évoquer l'avenir du PCF au sein de la NUP.
05:00 Un appel à la mobilisation de la part de l'intersyndicale.
05:04 Journée de grève pour demander des hausses de salaire.
05:06 Des perturbations à attendre dans l'éducation nationale, dans le secteur de l'airien et du côté des TER.
05:12 Les médecins libéraux appellent eux à un vendredi noir.
05:15 Certains ferment leur cabinet aujourd'hui pour demander une revalorisation du tarif des consultations.
05:21 [Musique]
05:23 France Info
05:25 Les informés. Renaud Dely. Jean-Rémi Baudot.
05:30 [Musique]
05:32 Retour sur le plateau des informés de Renaud Dely avec Virginie Rivard et Jean-Jérôme Berthollus, éditorialiste politique.
05:37 Virginie parlait à l'instant de la réponse sécuritaire apportée notamment dans le cadre des rassemblements pro-Gaza.
05:43 Ces manifestations qui sont interdites par défaut systématiquement par le ministère de l'Intérieur.
05:48 Est-ce que cette réponse sécuritaire, puisqu'on parlait de l'unité nationale, est-ce qu'elle permet d'apaiser un peu le débat ?
05:56 Je ne sais pas si elle permet d'apaiser le débat. C'est une réponse inédite.
06:02 Est-ce qu'elles existent quand même ces manifestations ?
06:04 Elles existent quand même, effectivement. Vous faites bien de le rappeler.
06:06 Il y en a eu dans plusieurs villes de France. Il y a eu 3 000 participants à Paris.
06:10 Je dirais que c'est une réponse de court terme, mais un petit peu comme l'allocution du président de la République, finalement.
06:15 Il a clarifié certaines choses à l'attention des Français.
06:20 Oui, le Hamas est un mouvement terroriste. Il faut le dire clairement, a-t-il souligné.
06:25 Non, le Hamas ne représente pas la cause palestinienne. Il l'a dit également clairement.
06:30 Il a, comme le disait Renaud Delis, montré toute l'empathie possible à l'égard d'Israël et à l'égard des Français de confession juive.
06:40 Mais on le sait, l'unité nationale dont on parle autour de ce plateau, oui, elle se trouve dans la classe politique, hormis effectivement Manuel Bompard.
06:48 Mais l'homme ou la femme de la rue, aujourd'hui atteint par les massacres qui se passent en Israël,
06:55 mais peut-être aujourd'hui ou demain atteint par ce qui va se passer à Gaza.
07:00 On a su cette nuit effectivement qu'Israël demande à 1,1 million de Gazaouis de bouger, de passer du nord au sud,
07:14 que l'ONU a tout de suite dit que c'était impossible sans dommages humanitaires majeurs.
07:19 Donc, ce que je veux dire, c'est que la situation… En fait, le président de la République, il a eu ce mot, c'est un séisme.
07:24 Et un séisme qui a des répliques, et il va y avoir des répliques.
07:27 Donc oui, pour vous répondre de façon courte, oui, effectivement, Jean-Rémi, le président de la République a, comment dire, eu les mots justes, sûrement,
07:37 permis l'unité de la nation. Mais à chaque jour, cette guerre va connaître des développements qui vont appeler des nouvelles prises de parole ou des nouvelles décisions.
07:48 - Renaud Delis. - Oui, je crois qu'effectivement, le ton et les mots choisis par Emmanuel Macron étaient justes, utiles, indispensables dans ce contexte en France,
07:54 et probablement inaudibles, effectivement, aux Proches-Orient, d'autre côté de la Méditerranée, parce qu'on est aujourd'hui, il y a une guerre entre Israël et le Hamas.
07:59 Les mots d'Emmanuel Macron sont beaucoup plus justes, d'ailleurs, à mes yeux, en tout cas que ceux du ministre anonyme que vous citiez tout à l'heure, Virginie Riva,
08:05 parce qu'un ministre, et je comprends qu'un ministre de la République, dise que 100 actes antisémites en une semaine, finalement, ce n'est pas beaucoup.
08:11 Moi, personnellement, ça me choque, et je comprends qu'il ne le dise pas publiquement, d'ailleurs, puisque un acte antisémite, évidemment, c'est un acte antisémite de trop,
08:18 et que rien ne justifie dans ce contexte que d'une façon ou d'une autre, on s'en prenne à un juif de France, parce qu'il y a la guerre entre Israël et le Hamas,
08:26 comme rien ne justifierait qu'on s'en prenne à un musulman, un membre de la communauté musulmane de France,
08:31 parce qu'une organisation terroriste comme le Hamas se réclame d'une certaine vision de l'Islam pour proférer les actes barbares que cette organisation a commis.
08:40 Donc, c'est assez, effectivement, étonnant et désolant qu'un ministre puisse penser ça, parce que c'est justement ce contre quoi Emmanuel Macron a essayé de se dresser hier,
08:50 c'est-à-dire, et il est dans son rôle, le chef de l'État, quand il essaye de dresser une barrière infranchissable entre les événements terribles qui se produisent en Israël et à Gaza,
09:00 et puis la situation en France, le modèle français, avec cette particularité qu'a la France, et cette richesse qu'a la France,
09:08 d'avoir en Europe la plus importante communauté juive d'Europe sur son sol et la plus importante communauté musulmane sur son sol,
09:15 c'est une richesse, c'est un trésor qu'il faut préserver parce que ça participe justement du modèle français.
09:20 Et donc, je pense que le discours, encore une fois, d'Emmanuel Macron était extrêmement juste de ce point de vue-là,
09:25 y compris effectivement dans le rappel de la position historique de la France, c'est-à-dire le droit d'Israël à vivre en sécurité et à se défendre,
09:32 en éliminant d'ailleurs cette organisation terroriste qui veut détruire l'Israël, mais en épargnant les populations civiles,
09:38 parce que c'est la seule attitude digne d'une démocratie, a insisté Emmanuel Macron,
09:43 et de l'autre côté, évidemment, la création d'un État pour les Palestiniens, donc la fameuse solution à deux États.
09:49 Maintenant, c'est vrai que dans le contexte qui va, de surcroît, probablement devenir encore plus violent et plus brutal dans les heures qui viennent,
09:57 parce qu'effectivement, on le sait depuis le début, Israël, à un moment ou un autre, va entrer, il y aura une opération terrestre à Gaza,
10:03 non pas dans le but de viser, de cibler les populations civiles, c'est d'ailleurs pour ça qu'Israël appelle les Palestiniens,
10:12 même si c'est infaisable en pratique, mais appelle les Palestiniens à se réfugier au sud de la bande de Gaza.
10:17 C'est aussi la différence, en tout cas, dans la volonté affichée avec les actes du Hamas, qui, eux, ont visé délibérément une population civile,
10:26 mais évidemment que c'est un drame et qu'il faut éviter au maximum qu'il y ait des civils innocents qui soient victimes à la suite de cette guerre déclenchée par le Hamas.
10:36 Et je trouve que là-dessus, encore une fois, Emmanuel Macron a eu les mots justes.
10:40 – M. le Président, M. le Président Bertolus, on comprend que, enfin, on comprend, il n'est pas exclu que dans les prochains jours,
10:46 il y aura peut-être des victimes civiles à travers une opération militaire dans la bande de Gaza.
10:51 Est-ce que vous craignez que l'opinion puisse poser un regard différent, changer de regard sur ce conflit,
10:57 à la lumière et à la vue d'images qui pourront être éventuellement choquantes ?
11:03 – Alors, pour vous répondre plusieurs choses, Jean-Rémi Baudot, il y a déjà, malheureusement, effectivement, des victimes civiles dans la bande de Gaza.
11:09 On parle de 1 600 victimes, mais c'est vrai que, comme le disait à l'instant Renaud Delis, une opération terrestre,
11:16 moi je ne suis pas expert militaire, mais c'est effectivement ce que disent les observateurs qui sont plus experts que moi,
11:22 disent qu'effectivement, une opération terrestre se prépare, et ça ne peut pas se faire sans victimes civiles.
11:29 – Il y en a 1 400 pour l'instant, côté Gaza, oui.
11:31 – Voilà, je termine juste, ça ne peut pas se faire sans victimes civiles,
11:36 parce qu'on le sait, on le rappelle depuis le début de la guerre, enfin depuis 6 jours, maintenant 7 jours,
11:42 2 200 000 personnes sur un tout petit territoire, c'est la densité la plus forte.
11:48 Donc, est-ce que ça peut changer les choses en France ?
11:52 Hier, le ministre de l'Intérieur a parlé d'un djihadisme d'atmosphère en France,
11:58 ce qui veut tout dire et à la fois rien dire, mais ce qui veut bien dire qu'effectivement,
12:04 l'exécutif craint un acte isolé, craint une espèce de réplique comme ça individuelle,
12:10 et craint effectivement une atmosphère relativement explosive quand même.
12:16 – Virginie Réva, en fait on a l'impression que là, on est dans la politique,
12:19 mais on est surtout dans le religieux dans ce conflit-là, et on ne sort pas de ce débat-là.
12:24 – Oui, je pense que vous avez raison de le rappeler,
12:26 parce que Jean-Luc Mélenchon a eu une attitude absolument irresponsable,
12:29 et tout le monde est d'accord pour faire ce consensus, pour partager ce diagnostic,
12:34 mais il n'est pas responsable effectivement de tout l'antisémitisme de gauche en France.
12:39 Et on est obligé de dire que c'est l'islam politique qui fait du conflit israélo-palestinien
12:48 quasiment son combat premier depuis plus de 20 ans en France,
12:54 et qui utilise aussi cette rhétorique-là.
12:58 Donc effectivement, pour reprendre ce que dit Jean-Jérôme Berthollus,
13:03 quand on parle de ce djihadisme, c'est quoi en fait ?
13:06 C'est la crainte que l'islam politique, que les courants salafistes, djihadistes,
13:11 reprennent effectivement ce qui va se passer à Gaza avec la diffusion des images,
13:16 avec la diffusion des attaques terrestres sur les réseaux sociaux.
13:18 On va voir ce qui va se passer à partir de samedi,
13:20 mais c'est vrai que là, il peut y avoir cette dérive-là.
13:24 – Bien sûr, il y a une guerre des images, vous avez tout à fait raison,
13:26 mais il y a aussi la question du sort des 100 ou 150 otages qui sont aux mains du Hamas,
13:32 et d'ailleurs de toute nationalité, parce que c'est vrai qu'il y a aussi,
13:35 et le chef d'État l'a rappelé hier soir, 13 Français qui ont été assassinés
13:38 dans cette tragédie, et 17 qui sont, alors qu'il est toujours porté disparu,
13:42 dont la plupart d'entre eux probablement enlevés par le Hamas.
13:44 – Renaud Delulle, si je vous donne 20 secondes,
13:46 qu'est-ce que vous pensez du fait qu'Emmanuel Macron
13:48 n'a pas particulièrement parlé du blocus de Gaza, du siège de Gaza hier soir ?
13:52 – L'ONU l'a fait, effectivement, je pense qu'Emmanuel Macron a été,
13:56 encore une fois, dans son rôle quand il évoque le fait qu'Israël a le droit,
13:59 évidemment, de se défendre en éliminant le Hamas,
14:03 mais en épargnant les populations civiles.
14:05 Il a été clair sur le fait qu'il fallait épargner, protéger les populations civiles,
14:08 dès lors qu'il y a une victime civile palestinienne de trop,
14:11 une victime civile innocente, c'est évidemment, c'est une victime de trop.
14:14 C'est pour ça que dans ce décompte macabre, qui évolue heure après heure,
14:19 de part et d'autre, il y a effectivement 1 400 tués côté palestinien.
14:24 On ne sait pas quel est le nombre des combattants, des terroristes du Hamas,
14:28 parmi ces 1 400. Est-ce que ce sont uniquement 1 400 civils innocents
14:32 ou est-ce que ce sont des terroristes du Hamas qui ont aussi été ciblés, bien sûr,
14:35 puisque c'est ça la cible qui est visée par l'armée israélienne.
14:38 – Renaud Delis, on se retrouve dans un instant avec les informés de ce matin,
14:42 9h20 pour l'instant, c'est le Fil-Info de Morine Souniar.
14:45 – Les habitants du nord de l'enclave palestinienne ont 24 heures pour évacuer vers le sud.
14:51 L'ultimatum a été lancé par l'armée israélienne pendant la nuit,
14:54 plus d'un million d'habitants sont concernés.
14:57 C'est impossible sans provoquer des conséquences humanitaires dévastatrices, réagit l'ONU.
15:02 Des palestiniens déjà sous les bombes israéliennes, 1 400 morts depuis samedi.
15:07 Rien ne justifie le massacre des innocents,
15:09 d'innonce sur France Info l'imam de la mosquée de Bordeaux.
15:13 Israël qui réplique après l'attaque du Hamas samedi, 1 200 morts dans le pays.
15:18 13 français font partie des victimes.
15:20 Hier, le chef de l'état français a indiqué qu'Israël avait le droit de se défendre
15:25 tout en préservant les populations civiles.
15:28 Après un premier vol entre Tel Aviv et Paris,
15:31 hier d'autres vols sont prévus aujourd'hui et ce week-end,
15:34 des vols affrétés par Air France pour rapatrier d'Israël les français qui le souhaitent,
15:38 en priorité des personnes âgées ou vulnérables.
15:41 Un stade à guichet fermé à Amsterdam,
15:43 50 000 personnes poursuivent la rencontre entre les Pays-Bas et l'équipe de France.
15:47 Un match de qualification pour l'Euro 2024, c'est à 20h45 à suivre bien sûr sur France Info.
15:54 Les Bleus peuvent valider leur ticket dès ce soir en cas de victoire.
16:09 Retour sur le plateau des informés, en direct à la radio et à la télévision avec
16:13 Renaud Dely, Virginie Riva du site Contexte, et Jean-Jérôme Berthollus, élittérialiste politique.
16:18 Avec un vote décisif aujourd'hui au Parlement européen sur le glyphosate,
16:21 est-ce que l'Europe va prolonger l'utilisation de ce pesticide pour les 10 ans à venir ?
16:25 C'est la position de la Commission de Bruxelles.
16:28 La France, on s'en souvient, Emmanuel Macron avait promis en 2017 une sortie du glyphosate en 3 ans.
16:33 Il a finalement renoncé.
16:35 La position de la France, d'ailleurs Olivier Véran s'en faisait le porte-parole, c'est son rôle,
16:40 il est le porte-parole du gouvernement sur ce plateau même, c'était mardi.
16:43 ...et de supprimer totalement, de manière générale d'ailleurs, les pesticides dont on subodore
16:50 ou dont on suspecte un rôle négatif sur la santé.
16:54 La France considère qu'il n'y a pas vocation à reconduire pendant 10 ans
16:58 en faisant comme s'il n'y avait pas des alternatives qui se développent, l'utilisation du glyphosate.
17:02 C'est une solution scientifique rationnelle, on est en train de la développer, on est en train de la mettre en place.
17:06 Alors la France n'est pas pour une propagation de 10 ans, mais la France est pour quoi finalement ?
17:10 Un peu moins, une sortie tout de suite, 7 ans, 8 ans, c'est pas très clair quelle est précisément
17:15 la position de la France sur le glyphosate.
17:17 Et c'est là où le magazine Contexte avait des infos, Virginie Rivard.
17:20 Effectivement, on a sorti la note que la France pousse auprès de la Commission
17:23 parce que la Commission a mis sur la table un allongement de la durée du glyphosate pour 10 ans.
17:28 La France s'y oppose et la France pousse 7 ans, effectivement.
17:32 Pourquoi ? Parce que le discours officiel c'est dire 7 ans en l'absence de solution alternative.
17:37 Effectivement, Olivier Véran le dit, mais il n'y a pas de réelle alternative.
17:42 Aujourd'hui, on a lancé un programme de recherche via l'INRAE en 2020,
17:45 mais aujourd'hui, les alternatives demandent énormément de travail manuel.
17:50 Donc ça, c'est la position de la France.
17:53 En plus, la France a réduit quasiment de 30% l'utilisation du glyphosate.
17:59 Elle l'a interdit, par exemple, aux collectivités, aux citoyens.
18:03 C'est uniquement réservé aux agriculteurs et encore dans certaines périodes,
18:08 c'est-à-dire c'est interdit avant le labour, par exemple, des terres.
18:10 Donc tout ça, la France essaye de le pousser aussi au niveau européen
18:13 et non pas que pour des bonnes raisons.
18:15 Évidemment, vous vous doutez, il y a la question de la concurrence aussi
18:18 entre agriculture, entre États membres.
18:21 Donc ça, c'est la position de la France.
18:23 Objectivement, c'est pas pour faire cocorico, mais le vote de la France va être décisif.
18:27 C'est-à-dire que si elle s'abstient ou si elle est contre ce matin, en fin de matinée,
18:31 ça change le vote.
18:33 Pourquoi ? Parce que c'est une des plus grandes nations agricoles
18:36 et qui bénéficie le plus des subventions, qu'elle a un poids,
18:40 qu'elle a fait cette contre-proposition.
18:42 Et à ce stade, on ne sait pas ce qu'elle vote.
18:44 Parce qu'elle qu'enfin a tweeté hier en disant "à ce stade,
18:47 la proposition de la Commission ne nous convient pas, donc ça sera un non".
18:50 Mais en réalité, on ne sait pas encore ce qu'elle va voter.
18:53 Donc là, ça va être assez décisif dans les heures qui viennent.
18:56 – Jean-Gérard Bertollus, la question du glyphosate pour Emmanuel Macron,
18:58 c'est quasiment un cas d'école.
19:00 C'est-à-dire qu'au départ, en 2017, il est presque à l'avant-garde
19:03 sur ces questions-là au niveau européen et au niveau français.
19:05 Et puis pour des tas de raisons politiques,
19:07 il se prenne complètement les pieds dans le tapis.
19:09 On n'a pas le temps de tout réexpliquer ici.
19:11 Mais d'une certaine manière, maintenant, il est considéré
19:13 comme quasiment pro-glyphosate par une partie de l'opinion française.
19:16 – En France, oui, en France.
19:17 – Par une partie de l'opinion française, je crois.
19:19 – Oui, oui, absolument. Et vous avez raison.
19:21 Parce qu'en fait, Emmanuel Macron et ses différents ministres,
19:25 dont le ministre de l'Agriculture actuel, Marc Fesneau,
19:28 ben ils sont… c'est pas le ministre de l'Agriculture,
19:31 c'est le ministre des agriculteurs, c'est clair.
19:33 – Le ministre de la FNSEA.
19:35 – Je vous le laisse, mais c'est dit effectivement.
19:37 – Il y avait un plan d'interrogation.
19:39 – C'est dit effectivement, donc oui.
19:41 Mais à des charges d'Emmanuel Macron, c'est difficile pour la France,
19:45 par exemple, de prévoir l'interdiction du glyphosate de façon isolée.
19:50 Donc on voit bien qu'il y a une interrogation en Europe.
19:53 Moi, ce qui me pose problème avec ce qui se passe en Europe,
19:56 c'est plutôt l'Europe, là.
19:58 C'est-à-dire que vous dites, et vous avez raison,
20:00 que si la France s'abstient, aujourd'hui, ça serait une abstention décisive.
20:04 Mais dans 15 jours, 3 semaines, on vote à nouveau.
20:07 Et Renaud Delis, peut-être, en fera un des thèmes encore désinformé.
20:10 On vote à nouveau sur… si, par exemple, ça ne passe pas aujourd'hui,
20:14 la Commission européenne a le pouvoir de remettre ça sur le tapis,
20:18 donc un jour, trois semaines, avec un nouveau vote.
20:20 Et si la Commission européenne n'obtient pas un vote positif
20:25 sur, effectivement, 10 ans de glyphosate à nouveau,
20:28 eh bien, la Commission européenne pourra prendre seule la décision.
20:31 – Mais ça n'est pas un sujet politique, c'est un sujet de santé publique.
20:33 – C'est pour ça que la position de la France est intenable.
20:36 Quand vous dites, "Emmanuel Macron passe auprès de certains
20:38 pour être pro-glyphosate", mais dans les faits, il l'est.
20:40 Il l'est pour 7 ans. Pas pour 10, certes, mais pour 7 ans.
20:43 La position, elle est intenable dans le domaine de la santé publique.
20:45 Pourquoi ? Parce que, rappelons que, certes, il y a des études contradictoires,
20:48 mais que l'OMS classe le glyphosate comme un pesticide cancérogène probable.
20:54 Rappelons aussi, d'ailleurs, que cette semaine, pour la première fois,
20:57 une famille a été indemnisée par le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides.
21:01 Et d'ailleurs, la jeune victime a témoigné sur l'antenne de France Info.
21:04 Bref, je pense qu'on ne peut pas être pour et contre le glyphosate
21:08 ou pour pendant un certain temps, mais pas au-delà, etc.
21:11 Ça peut s'entendre d'un point de vue économique, effectivement,
21:14 pour les agriculteurs, parce qu'ils cherchent un produit de substitution
21:17 pour ne pas perdre en termes de compatibilité.
21:19 - Mais c'est réalisme économique versus santé publique.
21:21 - Il y a un moment, il faut choisir son camp, si je puis dire.
21:23 - Et biodiversité. - Et surtout, principe de précaution.
21:25 - Voilà. - C'est Nicolas Hulot qui le disait.
21:28 Il avait raison là-dessus en 2018, vous savez, au moment où le premier procès
21:31 a été gagné aux Etats-Unis contre Monsanto.
21:33 Il disait "il y a un cas d'école, le glyphosate, c'est le principe de précaution qu'il faut appliquer".
21:37 Et effectivement, je rejoins Renaud Delis, c'est typiquement,
21:41 quand on voit qu'il n'y a pas de consensus scientifique,
21:43 qu'il y a un scepticisme énorme qu'a eu les Monsanto Papers,
21:46 c'est-à-dire qu'on a quand même une falsification de contenu
21:49 qui peut faire douter du contenu des études, même produites par les industriels.
21:54 Je pense que, effectivement... - Vous avez tout à fait raison, Virginie Lévin.
21:57 Il y a effectivement un principe de précaution, on va dire,
22:00 il n'y a pas consensus, mais quand même, la majorité en France,
22:04 c'est par exemple l'Inserm qui se pose beaucoup de questions,
22:07 effectivement, sur le facteur cancérigène du glyphosate.
22:10 La plupart des instituts... - Mais comment on explique si c'est si dangereux ?
22:13 On a très peu de temps, mais comment on explique si c'est si dangereux que de ne pas...
22:16 - Parce que l'Agence Européenne de Sécurité Sanitaire
22:19 ne retient que 0,5% des études publiées dans le monde.
22:24 Et récemment, dans Le Monde, dans le quotidien Le Monde,
22:28 deux professeurs de médecine disaient "attention,
22:31 on parle d'une pandémie de la maladie de Parkinson,
22:35 ça ne serait pas sans lien". Donc effectivement,
22:38 on peut avoir un principe de précaution.
22:40 - Jean-Jérôme Bertolus, éditorialiste politique,
22:42 Virginie Rivaz, journaliste au site d'Informations Politiques Contexte.
22:45 Merci beaucoup et surtout merci beaucoup à Renaud Delis.
22:47 - Surtout merci à vous Jean-Rémi. - Accompagné, on vous retrouve la semaine prochaine.
22:49 Les informations de retour, ce soir à 20h.

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