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En 1991, quatre adolescentes sont tuées par balles à Austin, au Texas. La police se dépêche de trouver la réponse à l'un des crimes les plus célèbres de l'histoire d'Austin.

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00:00 On a vu une épaisse fumée depuis la rue.
00:14 J'ai baissé les yeux et j'ai vu un corps.
00:18 Un incendie s'est déclaré.
00:20 Trois personnes sont mortes.
00:22 Bien reçu, j'arrive.
00:24 Les corps étaient dans un état inimaginable.
00:29 Le feu avait fait éclater leurs cuisses et leurs bras.
00:34 Elles étaient nues.
00:37 Je n'arrivais pas à digérer la nouvelle.
00:40 On retrouve plusieurs ADN masculins sur les écovillons.
00:44 Les témoins disent avoir aperçu un homme d'origine hispanique au volant d'une voiture
00:51 américaine de couleur claire.
00:53 Ça pouvait être eux.
00:55 Si les monstres existent, il en est un.
00:59 S'ils les attrapent, qu'ils les pendent.
01:01 T'as fait quoi ?
01:03 Je les ai tués.
01:05 J'ai toujours entendu parler d'un homme qui avait été tué.
01:34 J'ai toujours entendu parler du crime de la boutique de yaourts glacés.
01:38 C'est une affaire très célèbre au Texas.
01:43 À tel point que quand je suis partie étudier à l'université d'Austin, mes parents m'ont
01:50 dit « Sois prudente.
01:52 N'oublie pas ce qu'il est arrivé aux vendeuses de yaourts.
01:56 » Les habitants étaient en colère, révoltés.
02:00 Ils voulaient des réponses.
02:01 Il y avait comme une chape de plomb sur la ville.
02:06 De mon enfance, je retiens surtout un sentiment de sécurité.
02:12 Austin était plus petite dans les années 80 et 90.
02:19 Les grandes villes, c'était Dallas et Houston.
02:22 Je m'appelle Sonora Thomas, et Elisa était ma grande sœur.
02:26 J'avais 13 ans en 91 et Elisa avait 4 ans de plus que moi.
02:33 Elle était très sociable.
02:36 Elle avait beaucoup d'amis et elle sortait souvent faire la fête et dansait avec eux
02:41 le vendredi soir.
02:44 Elisa Thomas est une adolescente de 17 ans qui adore la mode et le maquillage, mais qui
02:54 aime aussi réparer des voitures.
02:56 Mon père était ravi de lui enseigner la mécanique.
03:00 Mais Elisa avait toujours adoré les animaux.
03:05 Dès qu'une boule de poils entrait dans sa vie, elle la couvrait d'amour.
03:10 Elisa rêve de devenir vétérinaire.
03:14 Après son année de seconde, elle change de lycée et intègre un programme d'enseignement
03:21 agricole.
03:22 Elle avait un cochon quand elle était en première au lycée.
03:29 Elisa devient amie avec les sœurs Harbison, qui suivent le même cursus qu'elle, Jennifer,
03:36 17 ans, et Sarah, 15 ans.
03:38 Jennifer et Elisa travaillent toutes les deux chez un vendeur de yaourts glacés.
03:44 C'était le glacier du quartier.
03:49 Ses amis venaient s'y attabler tous les jours.
03:52 Je m'appelle Beverly Laurie et j'ai fait huit ans d'enquête pour écrire mon livre
03:59 sur cette affaire.
04:01 Le 6 décembre, Elisa et Jennifer ont fait la fermeture de la boutique.
04:08 La petite sœur de Jennifer, Sarah, a demandé à sa mère l'autorisation de les rejoindre.
04:14 Elle a également invité sa meilleure amie, Amy Ayers, qui n'avait que 13 ans et qui
04:20 était encore au collège.
04:22 Sarah et Amy obtiennent l'accord de leurs parents et Jennifer prévoit de ramener tout
04:29 le monde en voiture chez elle pour une soirée pyjama, une fois la boutique de yaourts glacés
04:35 fermée.
04:36 Elisa m'a appelée pour me proposer de venir, mais notre père nous avait interdit de sortir
04:46 sans lui en parler d'abord.
04:48 Et comme il n'était pas là, je n'ai pas pu me joindre à elle.
04:54 À 23h47, un policier d'Austin passe devant le centre commercial où se trouve la boutique
05:03 de yaourts glacés.
05:04 Elle est en flamme.
05:06 Il prévient aussitôt les secours.
05:09 Je m'appelle David Deveau.
05:12 Je suis intervenu sur l'incendie du 6 décembre 1991.
05:16 Quand on est arrivé, on a vu une épaisse fumée.
05:22 Elle semblait venir de l'arrière-boutique du magasin de yaourts glacés.
05:29 J'ignorais s'il y avait quelqu'un à l'intérieur.
05:35 À l'avant, tout semblait calme.
05:38 Je suis entré en premier.
05:41 Je me souviens avoir vu le comptoir de service.
05:47 La réserve était en feu.
05:50 C'était de là que venait la fumée.
05:54 Comme souvent, peu m'importait de savoir ce qui brûlait ou pourquoi.
06:01 Je voulais surtout éteindre les flammes avant qu'elles ne se propagent au commerce voisin.
06:07 Notre mission, c'est surtout d'empêcher que la situation ne s'aggrave.
06:14 Je suis entré dans la réserve.
06:18 Tout était noirci par la fumée.
06:21 Il n'a pas fallu très longtemps pour éteindre l'incendie.
06:25 Quelques minutes, tout au plus.
06:27 Il faisait trop chaud pour rester debout.
06:31 On progressait à genoux.
06:34 Mon lieutenant m'a montré quelque chose.
06:37 J'ai baissé les yeux et j'ai vu le corps d'une fille.
06:42 Et puis, un second.
06:46 Il y avait une troisième fille.
06:47 Le plafond s'était effondré.
06:49 Leur corps était sous les débris.
06:53 Les pompiers sont étonnés de découvrir que des gens sont restés prisonniers des flammes.
06:59 Mais ils remarquent quelque chose d'encore plus déroutant.
07:04 On leur avait tiré dessus.
07:07 Et elles étaient toutes nues.
07:11 C'était manifestement un acte criminel.
07:15 On nous a fait sortir et les inspecteurs de police ont pris le relais.
07:21 Je m'appelle John Jones.
07:23 C'est à moi qu'on a confié ce quadruple homicide.
07:27 Ce soir-là, j'étais accompagné d'un journaliste qui faisait un sujet sur les meurtres au Texas quand on m'a appelé.
07:34 Qu'est-ce qu'on a ? Je suis en route vers l'aéroport.
07:40 Un incendie s'est déclaré.
07:42 Trois personnes sont mortes.
07:45 Bien reçu, j'arrive.
07:48 J'étais à mi-chemin du centre commercial quand on m'a rappelé pour me dire qu'il y avait un quatrième corps.
07:55 Ce serait un braquage et un homicide.
07:58 Nous voici au centre commercial.
08:10 C'est ici que se trouvait la boutique.
08:15 Quand je suis arrivé, il y avait des pompiers partout.
08:19 Dans le magasin, il y avait encore de la fumée et de l'eau.
08:24 Tout était noir dessus, comme on pouvait s'y attendre.
08:29 Trois des filles étaient les unes sur les autres.
08:33 La quatrième était à trois mètres de celle que j'avais trouvée en premier.
08:40 Le feu avait fait éclater leurs cuisses et leurs bras.
08:45 On aurait presque dit des poupées.
08:48 On avait beau savoir que c'était des êtres humains, on avait du mal à en croire nos yeux.
08:55 J'ai vu beaucoup de cadavres, mais des comme ça, jamais.
09:01 Puisqu'elles étaient nues, j'ai pensé à une agression sexuelle.
09:10 Le chrono était lancé.
09:11 En combien de temps allait-on élucider l'affaire ?
09:15 On a coutume de dire qu'au-delà de 48 heures, les choses se compliquent sérieusement.
09:20 Voyant l'état de dégradation de la scène de crime,
09:27 l'inspecteur Jones décide de faire appel au DPS,
09:31 le département de sécurité publique du Texas,
09:34 pour collecter les indices dans les décombres.
09:37 Il n'y avait pas d'armes.
09:39 Mais près d'un siphon de sol, on a trouvé une balle de calibre 380.
09:44 Il fallait qu'on sache si les filles avaient été agressées sexuellement.
09:48 Personne ne devait toucher les corps avant l'arrivée du DPS.
09:51 Des échantillons sont prélevés sur les corps,
09:55 qui sont ensuite confiés aux médecins légistes et transportés à la morgue.
10:00 Pendant ce temps, la police interroge le gérant de la boutique.
10:05 Il explique que deux adolescentes de 17 ans,
10:08 Elisa Thomas et Jennifer Arbison, travaillaient ce soir-là.
10:13 Mes parents ont divorcé peu après ma naissance.
10:16 Je vivais avec mon père.
10:18 Il devait être une heure du matin.
10:21 On dormait quand quelqu'un a frappé à la porte.
10:26 Les policiers annoncent au père d'Elisa
10:29 que l'adolescente fait probablement partie des victimes,
10:32 mais qu'ils ne pourront en être sûrs qu'une fois l'autopsie terminée.
10:39 Elle avait toujours été présente dans ma vie,
10:43 et je n'arrivais pas à digérer la nouvelle.
10:46 Je me suis dit que ce n'était pas elle, qu'on l'avait peut-être kidnappée.
10:50 C'était invraisemblable, mais préférable à la réalité.
10:56 Des amis de mon père, escortés par les policiers,
10:59 nous ont conduits chez ma mère.
11:01 Elle était folle de chagrin.
11:04 Chez les Arbison, c'est Barbara, la mère de Sarah et Jennifer,
11:08 qui a ouvert la porte.
11:11 Quand la police lui a demandé où étaient ses filles,
11:14 elle a répondu « dans leur chambre ».
11:17 Elle pensait qu'Amy dormait avec Sarah dans sa chambre
11:20 et Jennifer dans la sienne.
11:23 Mais lorsqu'elle monte vérifier,
11:25 elle découvre qu'aucune des filles n'est rentrée,
11:28 pas même Amy.
11:30 Les policiers se rendent alors chez les Ayers
11:32 pour vérifier si Amy s'y trouve.
11:35 On a frappé à la porte, à 5h15 du matin.
11:38 Des policiers nous ont parlé d'un incendie à la boutique.
11:43 Ils voulaient savoir si on était les parents d'Amy Ayers.
11:48 Notre vie a basculé cette nuit-là.
11:53 Pendant ce temps, l'inspecteur Jones et son équipe
11:59 passent la nuit à essayer de rassembler les pièces du puzzle.
12:05 C'était un cambriolage.
12:08 Il manquait les 540 dollars de la caisse.
12:12 Des produits de nettoyage étaient disséminés dans la salle,
12:18 suggérant que les filles avaient été interrompues
12:22 pendant la phase de fermeture.
12:26 D'après la police, les 4 adolescentes
12:29 auraient été emmenées dans la réserve.
12:33 On les aurait obligées à se déshabiller.
12:37 Le plus simple pour contrôler des enfants,
12:40 surtout des filles, c'est les déshabiller.
12:43 Puis on les a forcées à s'agenouiller,
12:46 avant de les ligoter et de les baïonner
12:49 avec leurs propres sous-vêtements.
12:53 Une fois les filles attachées,
12:56 le coupable aurait pu voler la caisse et partir.
13:00 Mais ça ne s'est pas passé comme ça.
13:03 On pense qu'il a paniqué et qu'il les a abattues.
13:08 Puis il a mis le feu à la réserve,
13:12 probablement pour faire disparaître les preuves.
13:17 Il n'a pas utilisé d'accélérant.
13:20 Il a mis le feu aux serviettes en papier
13:23 qui étaient rangées à proximité sur une étagère.
13:26 Pendant que la police passe la scène au peigne fin
13:30 avant de rassembler le plus d'indices possibles,
13:34 le médecin légiste fait de son mieux
13:37 pour identifier les victimes.
13:40 Le lendemain, on a dû aller au commissariat
13:43 et apporter le dossier dentaire de mes sœurs.
13:47 Après comparaison des données dentaires,
13:50 les victimes sont officiellement identifiées
13:53 comme étant Elisa Thomas, Jennifer et Sarah Harbison
13:57 et Amy Ayers.
13:59 Puis le DPS rend les conclusions de ces analyses.
14:03 Les échantillons recueillis et analysés par le DPS
14:07 confirmaient l'agression sexuelle.
14:10 On retrouve plusieurs ADN masculins
14:13 sur les écouvillons prélevés sur Jennifer Harbison, 17 ans,
14:17 Sarah Harbison, 15 ans et Amy Ayers, 13 ans,
14:21 mais pas sur Elisa Thomas.
14:24 Ça voulait dire que les coupables étaient au moins deux.
14:28 Mais la technologie n'en est qu'à ses balbutiements
14:32 et les corps ont d'abord été calcinés, puis aspergés.
14:36 Le laboratoire sait que l'ADN en question appartient des hommes,
14:40 mais rien de plus.
14:43 Les policiers étudient le rapport d'autopsie,
14:47 espérant comprendre comment se sont déroulés
14:51 ces derniers instants tragiques.
14:55 On leur a tiré dans la tête avec un calibre 22,
15:00 avant d'entasser les corps.
15:02 Amy s'est échappée.
15:04 Elle a rampé sur environ 3 mètres
15:07 et a été tue par une arme de calibre différent.
15:11 Elles étaient mortes quand l'incendie s'est déclaré.
15:17 Dans la boutique, un indice a survécu aux flammes
15:22 et pourrait permettre de savoir qui était présent ce soir-là.
15:27 La caisse avait enregistré toutes les transactions de la soirée.
15:33 La dernière avait eu lieu à 23h03.
15:37 Les inspecteurs tentent d'identifier le dernier client de la soirée.
15:43 On a fait un communiqué pour demander à tous les clients
15:47 de nous contacter. Beaucoup l'ont fait.
15:51 La police contacte tous ceux qui ont payé par carte le soir des meurtres.
15:56 Des dizaines d'autres personnes se manifestent
15:59 pour dire qu'elles ont payé en liquide.
16:03 On a pris leurs dépositions.
16:05 On pensait avoir tout le monde,
16:08 mais il nous manquait apparemment deux hommes
16:11 aperçus par des témoins.
16:13 Un couple venu consommer sur place vers 22h45
16:20 dit avoir vu deux hommes dans la boutique.
16:25 Je m'appelle Carlos Garcia, je suis avocat exerçant à Houston.
16:29 Le témoin a dit, il y avait deux hommes assis derrière moi.
16:32 Ils portaient des capuches et ils échangeaient à voix basse.
16:35 Ils étaient encore là quand on est partis.
16:38 Une autre cliente, Lucela, décrit deux adolescents blancs
16:44 mesurant entre 1,60m et 1,70m.
16:50 Elle a dit que chacun portait un gros blouson, un jean et des bottes.
16:56 Un était mince, l'autre plus épais.
16:59 D'autres clients disent avoir aperçu un homme d'origine hispanique
17:06 au volant d'une voiture américaine, de couleur claire,
17:11 garé devant la boutique, et ils en font un portrait robot.
17:17 La piste semblait prometteuse, alors on l'a suivie.
17:21 Tandis que l'enquête progresse, les obsèques des quatre adolescentes
17:28 ont lieu à l'église catholique Saint Louis d'Austin.
17:32 Il y avait foule.
17:35 Apparemment, un millier de personnes.
17:39 Je me souviens qu'il y avait beaucoup de monde.
17:45 Dans l'église, les gens étaient debout,
17:48 et il y en avait encore des centaines à l'extérieur.
17:51 On a joué la chanson de Willie Nelson,
17:54 "Seven Spanish Angels", que ma soeur adorait.
17:57 Une autre cérémonie a été organisée pour Amy
18:01 dans l'église que sa famille fréquentait.
18:04 Amy Ayers était le bébé à son papa, l'enfant chéri de la famille.
18:12 Sur les films où elle apparaît,
18:15 on voit que c'était une jeune fille
18:19 pleine de vie et d'énergie.
18:23 Très jeune.
18:25 Elle faisait plus jeune que 13 ans.
18:28 Et après sa mort,
18:31 sa famille était et est toujours inconsolable.
18:40 Sarah avait 15 ans.
18:42 Elle était en seconde dans le même lycée que sa grande soeur Jennifer.
18:46 C'était une athlète accomplie qui faisait du volley et du basket.
18:51 Jennifer était menu, 40 kilos à peine.
18:56 C'était une boule d'énergie.
18:59 Les deux soeurs Harbison, Jennifer et Sarah,
19:04 étaient de vraies Texanes.
19:06 Elles aimaient la musique country et les animaux.
19:10 Jennifer voulait être vétérinaire.
19:13 Elles s'occupaient de leurs bêtes chaque matin et chaque soir.
19:19 Le programme agricole qu'elles suivaient
19:23 disposait de bâtiments dédiés aux animaux des élèves.
19:27 Elles allaient s'en occuper,
19:30 elles les nourrissaient,
19:32 leur donnaient à boire,
19:34 faisaient tout ce qu'il y avait à faire.
19:36 Puis elles rentraient chez elles pour se doucher
19:39 et se changer avant d'aller à l'école.
19:42 Elles commençaient très tôt.
19:44 Elles étaient assidues.
19:46 Et ce n'était pas que pour les notes.
19:49 Elles aimaient leurs animaux.
19:51 On n'imagine pas ne plus avoir dans notre vie
19:55 celle qui en était le moteur depuis si longtemps.
19:58 Il n'y a pas de mots pour exprimer notre douleur.
20:04 J'avais l'impression d'avoir quitté mon corps.
20:07 Elisa était ma soeur et ma meilleure amie.
20:10 Une partie de moi est morte avec elle.
20:14 Tandis que les familles se recueillent,
20:18 la police ouvre une ligne téléphonique.
20:21 Deux semaines plus tard, tout le pays en parlait.
20:25 On recevait presque 2500 appels par semaine.
20:28 Les habitants étaient en colère
20:31 et voulaient des réponses.
20:33 Qui avait tué ces filles ?
20:35 On était perdus.
20:38 On devait savoir qui était les coupables.
20:40 Plus d'une semaine s'est écoulée
20:47 depuis le meurtre des adolescentes.
20:49 Et la police pense avoir découvert une piste.
20:54 Un jeune homme, Maurice Pierce,
20:58 se trouvait au centre commercial
21:01 quand il a soulevé son t-shirt
21:03 pour montrer son arme à feu à un passant.
21:06 Cette personne a averti un vigile.
21:10 Le vigile a confisqué l'arme en question.
21:14 Maurice n'avait que 17 ans.
21:18 Les forces de l'ordre
21:21 avaient pour consigne de rechercher un calibre 380
21:25 et un 22.
21:28 Surpris en possession d'une arme à feu,
21:31 Maurice Pierce a été transféré au centre
21:34 pour délinquant juvénile d'Austin.
21:36 Vers 11 heures, un inspecteur de police
21:40 a interrogé le jeune homme.
21:42 Les policiers apprennent
21:46 que Maurice était en compagnie de trois amis
21:49 le soir du 6 décembre.
21:51 Forrest Wellborn, Robert Springsteen,
21:55 et Michael Scott.
21:57 Springsteen, Scott et Pierce ont tous 17 ans.
22:02 Ils vont au même lycée que Forrest Wellborn,
22:05 qui a 15 ans.
22:07 Au cours de l'interrogatoire,
22:10 les inspecteurs abordent le sujet des meurtres
22:13 et sont choqués par la réponse que leur fait Maurice Pierce.
22:17 On m'a dit que Maurice Pierce était passé aux aveux.
22:22 Je suis allé l'interroger à mon tour.
22:25 Durant notre échange,
22:28 il m'a dit qu'il était en compagnie de Forrest Wellborn,
22:31 Robert Springsteen, et Michael Scott ce soir-là.
22:35 C'était eux qui avaient cambriolé la boutique
22:40 et commis les meurtres
22:42 avant de mettre le feu.
22:44 Mais Maurice Pierce n'a pas été interrogé.
22:51 Mais Maurice a précisé
22:53 qu'il n'avait rien fait à part conduire la voiture.
22:57 La police a interrogé Michael Scott et Robert Springsteen,
23:01 qui en y aient toute implication dans l'affaire,
23:04 si ce n'est qu'ils étaient bien au centre commercial le vendredi soir
23:07 et qu'ils avaient vu les pompiers sur place.
23:10 À un moment,
23:13 Maurice Pierce a volé une voiture sur un parking
23:16 et les quatre amis sont partis à San Antonio
23:19 à bord de ce véhicule.
23:21 Puisque Scott et Springsteen reconnaissent avoir été
23:25 à proximité du lieu du crime,
23:27 l'arme de Pierce est envoyée au labo pour être analysée.
23:31 Puis les inspecteurs s'intéressent au Benjamin du groupe,
23:35 Forrest Wellborn.
23:37 On a équipé Maurice d'un micro
23:40 pour qu'il aille parler à Forrest Wellborn.
23:43 L'idée était de lui faire avouer le crime
23:46 et sa participation.
23:49 Maurice et Forrest se rendent dans une laverie automatique.
23:54 Maurice essaie d'amener la conversation
23:58 sur les événements du soir en question.
24:00 Forrest ne semble pas comprendre les allusions de Maurice.
24:04 Il essaie de participer à la conversation,
24:08 mais à aucun moment il n'avoue le moindre meurtre.
24:11 Il nous paraissait évident que Forrest n'avait rien à voir dans tout ça.
24:17 Les deux profils ADN retrouvés sur les victimes sont incomplets
24:22 et les inspecteurs ne peuvent donc pas les comparer
24:25 à l'ADN des adolescents.
24:27 Sans preuves matérielles,
24:30 ils en viennent à douter de l'implication des quatre garçons.
24:34 Mais tout change lorsqu'un nouvel élément de preuve
24:40 est apporté par l'un des témoins.
24:44 Les policiers retournent voir Lucela,
24:46 la femme qui a donné une description précise
24:49 des deux hommes assis à une table.
24:51 Ils lui montrent six photos
24:54 et l'une d'elles attire son attention.
24:57 Elle la désigne en disant
24:59 « Celui-ci ressemble à l'un des adolescents que j'ai vus dans la boutique. »
25:04 Il s'agit de Maurice Pierce.
25:08 Puisqu'un témoin l'a peut-être identifié,
25:12 les enquêteurs espèrent que les analyses balistiques
25:15 du calibre 22 seront concluantes.
25:18 Les stris présentes sur les balles du revolver de Pierce
25:23 étaient très prononcées car l'arme était relativement neuve.
25:27 Or les balles extraites des corps des victimes
25:31 avaient été tirées avec une arme a priori bien plus ancienne.
25:35 Les analystes du DPS ont dit
25:38 « Non, impossible de relier cette arme à la scène de crime. »
25:42 On n'avait donc que les aveux de Maurice,
25:45 mais c'était insuffisant pour une mise en examen.
25:48 En fait, on n'avait rien.
25:51 Puis, à l'automne 1992,
25:58 presque un an après les meurtres,
26:01 l'enquête fait un bond en avant.
26:05 Un homme correspondrait au portrait robot
26:08 de l'individu aperçu dans une voiture garée devant la boutique.
26:12 Des collègues spécialisés sur les crimes sexuels nous ont dit
26:16 « Le type de votre portrait robot ressemble au nôtre. »
26:20 On a comparé les deux portraits, ils étaient très ressemblants.
26:24 L'homme en question s'appelait Alberto Cortez.
26:28 Il était soupçonné d'agression sexuelle.
26:33 Il s'avère qu'Alberto Cortez a été arrêté au Mexique.
26:37 Il a avoué aux autorités mexicaines
26:42 être l'auteur des meurtres de la boutique de yaourts glacés.
26:46 Quand on a su que quelqu'un avait tout avoué, on s'est dit
26:51 « Ça y est, on va peut-être avoir des réponses. »
26:55 Le problème, c'est qu'Alberto Cortez
26:59 disait avoir utilisé un calibre 38
27:02 et versé de l'essence dans toute la boutique avant d'y mettre le feu.
27:06 Ce n'était pas le bon calibre
27:10 et aucun accélérant n'avait été utilisé.
27:13 Ça ne pouvait pas être lui.
27:15 Deux jours plus tard, il a reconnu avoir avoué sous la contrainte.
27:19 L'année 1992 touche à sa fin
27:26 et l'absence de pistes pèse sur le moral des familles.
27:32 On est restés dans le noir pendant si longtemps.
27:36 Ça a rongé ma mère de l'intérieur.
27:39 Elle souffrait énormément de savoir que celui qui avait commis ce crime
27:44 vivait tranquillement sa vie.
27:46 S'ils les attrapent, qu'ils les pendent.
27:49 Il faut qu'ils souffrent. Pardon.
27:52 Mais on souffre, tous les jours.
27:55 Et ça ne va pas, on s'arrange.
27:58 Les années passent et à chaque date d'anniversaire,
28:02 la presse fait le point sur l'évolution de l'enquête.
28:05 Mais ce que tout le monde retient,
28:08 c'est que les meurtres n'ont toujours pas été élucidés.
28:11 Le 31 août 1999,
28:16 le FBI adressait un nouveau profil des suspects
28:19 afin d'aider la police à résoudre l'enquête.
28:22 D'après ce profil, les coupables étaient jeunes,
28:26 désorganisés et avaient sûrement quitté la ville
28:29 après avoir commis les meurtres.
28:31 Les enquêteurs repensent immédiatement aux quatre adolescents de 1991
28:37 qui, à l'époque, avaient volé une voiture
28:40 pour aller se balader à San Antonio.
28:43 Donc, Maurice Pierce, jeune et désorganisé,
28:48 a quitté la ville avec Wellborn, Springsteen et Scott en pleine nuit,
28:52 ou du moins avant le matin.
28:55 Ça pouvait être eux.
28:57 Huit ans se sont écoulés depuis leur première interrogatoire.
29:03 Maurice Pierce travaille désormais dans un entrepôt au Texas
29:07 et il est papa d'une fillette de sept ans.
29:09 Forrest Wellborn a ouvert un garage automobile.
29:12 Michael Scott est marié et fait des petites réparations.
29:16 Robert Springsteen a déménagé en Virginie-Occidentale.
29:20 Il est marié et gérant d'un McDonald's.
29:23 À cause de leurs agissements ce soir-là,
29:26 les quatre hommes ont été à nouveau convoqués par la police.
29:29 Springsteen a été interrogé en Virginie-Occidentale.
29:33 Les inspecteurs ne sont arrivés à rien avec Pierce, Wellborn et Springsteen.
29:40 En revanche, l'interrogatoire de Michael Scott a duré cinq longues journées
29:47 et s'est soldé par des aveux de sa part.
29:51 Je n'essaie pas de cacher quoi que ce soit.
29:54 Tu sais qui leur a tiré dessus ?
29:56 Non.
29:57 Tu sais qui les a tués ?
29:59 Non.
30:00 T'es sûr ?
30:01 Évidemment.
30:02 Vous essayez de me faire croire que Robert ou Maurice
30:07 auraient dit quelque chose pour m'incriminer.
30:10 Évidemment, Michael. Qu'est-ce que tu crois qu'ils allaient faire ?
30:13 C'est des balances.
30:15 Tu croyais qu'ils allaient se taire ?
30:17 Je suis le bouc émissaire idéal. Le mec gentil.
30:20 T'es le mec gentil.
30:22 Scott a été interrogé pendant 22 heures au total.
30:30 Sa déposition commençait par "Je ne vois pas de quoi vous parlez."
30:36 C'est avec cette arme que t'as tiré ?
30:38 Non.
30:40 C'est avec cette arme que tu leur as tiré dans la tête ?
30:44 Et se concluer par "Oui, c'était moi."
30:48 C'était toi, pas vrai ?
30:50 Oui.
30:51 T'as fait quoi ?
30:53 Je les ai tués.
30:55 Maintenant que Michael Scott a avoué, la police utilise sa déposition
31:02 contre Robert Springsteen, qui avoue à son tour.
31:06 Très vite, les quatre hommes sont arrêtés.
31:10 Tôt ce matin, la police d'Austin a assisté d'autres agences
31:14 à délivrer quatre mandats d'arrêt et mis en examen quatre hommes pour meurtre.
31:18 J'étais sous le choc.
31:20 On avait déjà eu de faux espoirs par le passé.
31:23 Alors on se demandait si cette fois, ces aveux étaient sincères.
31:28 Après avoir obtenu des aveux de Springsteen et Scott,
31:33 les inspecteurs tentent de faire parler Wellborn et Pierce.
31:39 Forrest Wellborn n'a cessé de répéter "Je ne sais pas de quoi vous parlez. J'ai rien fait."
31:45 Je m'appelle Tony Diaz. Je suis avocat à Austin.
31:49 Forrest était défendu par un avocat très compétent au début de cette affaire.
31:54 Il n'a pas été poursuivi parce qu'il n'y avait aucune preuve contre lui.
31:58 Maurice Pierce, qui avait détenu un calibre 22, a aussi été interrogé.
32:05 Mais la police n'a jamais pu prouver qu'il était impliqué.
32:09 Cela fait trois ans et demi que les policiers cherchent en vain à prouver de manière irréfutable que les quatre amis ont commis ce crime.
32:17 Le procureur décide d'annuler les charges qui pèsent contre Pierce et Wellborn pour ne garder que deux accusés.
32:24 Les deux qui étaient passés aux aveux, Robert Springsteen et Michael Scott,
32:30 ont été mis en examen pour le meurtre de quatre adolescentes.
32:35 Un crime passible de la peine de mort.
32:38 Je m'appelle Mike Lynch. Je suis le juge qui a siégé lors des deux procès.
32:44 L'accusation contre chacun des prévenus reposait sur leurs aveux.
32:50 Springsteen a été jugé en premier.
32:53 Je me souviens vaguement avoir assisté au procès et m'être dit "Ce sont des gens normaux."
33:00 C'est un crime d'une telle atrocité et puis on voit arriver un type avec deux bras et deux jambes.
33:08 C'est tellement bizarre.
33:10 Robert Springsteen se rétracte.
33:14 Il prétend qu'on l'a forcé à avouer et qu'il n'a pas commis ces meurtres.
33:19 La défense a déposé une motion disant qu'il avait avoué sous la contrainte
33:25 et que ses aveux étaient donc irrecevables.
33:30 Mais ce n'était pas à moi de déterminer si ce qu'il avait dit était vrai ou non.
33:36 C'était au jury.
33:38 J'ai estimé que sa déposition et celle de Michael Scott étaient recevables.
33:44 Lors du procès, le jury ne croyait pas à la culpabilité de Robert Springsteen
33:50 jusqu'à ce que la transcription de la déposition faite par Michael Scott soit admise.
33:56 C'est ce qui a décidé de son sort.
33:59 Et Rob, il faisait quoi ?
34:01 Il me regardait.
34:02 Il te dit quelque chose ?
34:03 Vas-y Mike, ou tu seras le prochain.
34:07 J'ai vu la réaction des jurés et j'ai compris que ça allait être très compliqué.
34:12 Robert Springsteen a été condamné à la peine de mort.
34:18 Puis Michael Scott a été jugé.
34:21 Le procès de Scott débute en septembre 2002.
34:25 Comme Springsteen avant lui, il prétend avoir avoué sous la contrainte.
34:32 Michael Scott a été interrogé le 9 septembre 1999.
34:38 Son interrogatoire a duré cinq jours, mais tout a basculé dès le premier jour.
34:44 C'est là que le mal a été fait.
34:48 Je veux parler de la méthode Reed.
34:51 C'est une méthode d'interrogatoire coercitive qui permet d'obtenir de faux aveux.
34:57 C'est très simple.
34:58 D'abord, je vous accuse.
35:00 Je prétends savoir que vous êtes coupable.
35:03 Vous êtes coincé et votre seule porte de sortie, ce sont les aveux.
35:08 Pendant cinq jours, ils ont rédigé ces aveux à sa place et il n'a eu qu'à signer.
35:13 Tu t'en sortiras pas.
35:15 Tu seras mouillé jusqu'au cou et on sait pourquoi.
35:19 On essaie juste de t'aider.
35:21 C'est le jour J, c'est ta chance, saisis-la.
35:24 Dis-nous ce qu'il s'est passé, on le note et c'est fini.
35:28 Avec quoi ils étaient licotés ?
35:31 C'est facile, je sais que c'était blanc.
35:34 Quelque chose de blanc.
35:36 Réfléchis.
35:39 Des serviettes ?
35:41 Non, des serviettes en papier, c'est pas possible.
35:43 Ne fiche pas de nous, ok ?
35:45 C'est le jeu des vingt questions.
35:47 Il a fini par dire "avec leurs habits".
35:50 Oui, bravo Michael.
35:52 On les a licotés avec leurs habits.
35:54 Vous les avez licotés avec leurs habits, Rob et toi, et elles étaient comment ?
35:58 Dis-le.
35:59 Nus.
36:00 Nus.
36:01 Et ben voilà.
36:02 C'est absurde de prouver la culpabilité d'une personne de cette manière.
36:08 La Défense tente de réfuter les propos de Scott.
36:12 Notre stratégie consistait à comparer ses aveux à la scène de crime pour montrer que ça ne collait pas.
36:19 Par exemple, c'est dans la réserve que les meurtres ont été commis.
36:23 Mais Scott a placé toute l'action à l'avant, derrière le comptoir, ça ne concordait pas.
36:29 Malgré les efforts de son avocat pour réfuter ses aveux, Michael Scott est jugé coupable et condamné à la prison à vie.
36:41 Le jury n'avait pas envie d'examiner les détails qui constituaient pourtant un doute raisonnable.
36:47 La vision des corps de ces adolescentes était trop forte.
36:51 Quelqu'un devait payer.
36:53 Et ils ont payé.
36:56 Pour les familles des victimes, justice a enfin été rendue.
37:04 Ils ont avoué chacun de leur côté et sans s'être consultés.
37:09 Leurs dépositions se ressemblaient beaucoup et ils ont été jugés coupables.
37:16 J'étais contente.
37:18 Les gens étaient satisfaits que cette affaire soit enfin résolue.
37:25 Parce qu'elle pesait sur les esprits depuis près de dix ans.
37:31 C'était un soulagement, même s'il restait plus de questions que de réponses.
37:38 Mais ce soulagement est de courte durée.
37:42 Les avocats de Springsteen et de Scott décident de faire appel.
37:48 Ils plaident la violation du sixième amendement pour chacun des prévenus,
37:54 puisque les aveux des complices ont été admis aux deux procès.
38:00 En 2004, la Cour suprême a décidé d'édicter une règle absolue.
38:06 Les dépositions faites durant un interrogatoire de police par les co-accusés
38:12 ne sont pas fiables et donc irrecevables.
38:16 Parce que la plupart du temps, un co-accusé avouera peut-être,
38:22 mais il tentera systématiquement de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre.
38:28 Les jugements ont donc été annulés et les deux hommes renvoyés devant la Cour.
38:34 Le juge a dit au procureur, "Vous allez devoir trouver autre chose.
38:40 Les aveux sont irrecevables."
38:44 Pendant trois ans et demi, tandis que Scott et Springsteen dorment en prison,
38:50 l'accusation tente de différer les procès.
38:54 Jusqu'à ce qu'en mars 2008, un nouvel élément soit révélé.
38:59 On sait que de l'ADN masculin avait été retrouvé lors des prélèvements vaginaux.
39:04 Mais avec les progrès de la technologie, la police peut désormais retester ces échantillons.
39:10 Et sur les deux profils partiels découverts en 1991,
39:15 les techniciens parviennent cette fois à obtenir un profil ADN complet.
39:20 Ils le comparent alors à l'ADN des quatre hommes,
39:24 ce qui donne des résultats tout à fait inattendus.
39:28 Les quatre garçons avaient fourni des échantillons
39:31 qui ont été comparés au profil ADN du meurtrier.
39:34 Ça ne concordait pas. Il a fallu les exclure,
39:39 tous les quatre.
39:42 Ça prouvait qu'aucun des hommes arrêtés pour ce crime n'était en fait impliqué.
39:50 Soudain, j'ai vu la procureure à la télé annoncer,
39:54 "On abandonne les poursuites. Ils ne seront plus inquiétés."
39:58 Je ne peux pas laisser cette affaire être jugée
40:02 tant que l'on n'aura pas d'abord identifié l'homme à qui cet ADN appartient
40:06 et que toute la lumière ne sera pas faite.
40:09 Le jour où on les a libérés a été très difficile.
40:14 Je ne sais toujours pas qui a fait ça.
40:17 Chaque fois qu'on pense avancer, on fait trois pas en arrière.
40:22 Les autorités comparent l'ADN à tous les profils enregistrés dans la base nationale,
40:27 sans résultat.
40:30 L'enquête est au point mort.
40:33 32 ans plus tard, ces meurtres ne sont toujours pas élucidés.
40:38 Je pense que la police a mis tous ses œufs dans le même panier
40:43 en se focalisant sur ces quatre hommes.
40:46 Pourtant, rien ne les relie au crime.
40:52 C'est inimaginable de n'avoir toujours aucune réponse.
40:58 On ne résoudra cette affaire qu'en reprenant tout du début.
41:03 On sait qu'un témoin a dit, "Il y avait deux hommes assis derrière moi.
41:08 Ils étaient encore là quand on est partis."
41:12 Tous les clients se sont fait connaître, sauf deux.
41:19 Qui étaient ces hommes?
41:22 C'est un scénario plausible.
41:25 Le couple s'en va, les deux types restent.
41:29 L'un d'eux se lève, sort une arme, et l'enfer commence.
41:36 Quand on retrouvera ces types, l'ADN correspondra, c'est sûr.
41:43 En attendant, les familles des victimes cherchent toujours à comprendre
41:50 ce qu'il est arrivé à Elisa, Jennifer, Sarah et Amy.
41:57 Mon père repense souvent à cette soirée.
42:00 Il repense à la dernière fois où il l'a vue,
42:04 à ce qu'il aurait pu dire ou faire différemment.
42:08 On est tous condamnés à se dire "Et si?"
42:11 à se poser la question.
42:14 Résolue ou non, cette affaire fait partie de moi.
42:20 Peu importe combien de fois je dois la raconter,
42:23 elle ne sort pas de ma tête.
42:26 Elle hante toutes les personnes impliquées.
42:31 Les souvenirs de ma sœur s'effacent.
42:34 Parler d'elle est si douloureux qu'on a totalement arrêté.
42:39 Mais Elisa tenait un journal.
42:42 Il m'a fallu presque 30 ans pour trouver la force de l'ouvrir.
42:46 Mais en le lisant l'année dernière,
42:50 j'ai senti un lien se recréer avec elle.
42:53 Regardez, c'est Elisa.
42:55 Je retrouve l'adolescente insouciante.
42:59 On dit que le temps guérit tout.
43:02 Non, le temps ne guérit rien.
43:05 Notre communauté se doit de découvrir la vérité.
43:09 Ma mère est morte en 2015.
43:12 Elle jugeait important qu'on continue à parler
43:15 de ce qui l'était arrivé à Elisa.
43:18 Ma famille et celle d'Elisa
43:24 espèrent toujours que quelqu'un aura de nouvelles informations
43:28 qui feront peut-être avancer l'enquête.
43:32 J'ai bon espoir qu'on ait un jour des réponses.
43:36 Je ne mourrai pas sans connaître la vérité.
43:40 C'est ma petite fille.
43:43 Et je réclame justice.
43:46 Je ne veux pas mourir.
43:49 Je veux juste me réveiller.
43:52 Je veux juste me réveiller.
43:55 Sous-titrage Société Radio-Canada
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44:13 Sous-titrage Société Radio-Canada
44:17 Sous-titrage Société Radio-Canada
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44:22 [SILENCE]

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