Pour notre série "Tu n’es pas seul·e", Augustin, entrepreneur, témoigne de la place de la santé mentale et du burn-out en entreprise.
Suite à son burn-out post confinement, Augustin s’est donné le challenge d’identifier la source de son mal-être en privilégiant sa santé mentale, après de longues années à ne l’avoir jamais vraiment considérée.
Il témoigne de la manière dont les injonctions à la réussite l’ont poussé à « exploser en vol » et comment s’est organisée sa guérison à travers une autre perception de la solitude et d’un changement de mode de vie.
STAY TUNED pour les prochains témoignages.
Direction : @musaetomorrow
Journaliste : @christelle_tissot
Production et montage vidéo : @musaetomorrow
@pauline.lcmt
DA by : @musaetomorrow @_siobhankeane_
Motion design : @adrienlopes
Retrouvez-nous sur :
- Notre Instagram @musaetomorrow
- Notre TikTok @musae_tomorrow
- Notre site web :
www.musae-tomorrow.com
- Notre newsletter :
www.musae-tomorrow.com/newsletter
#santementale #santémentale #entreprenariat #burnout #semainedelasantementale #entreprise #injonctions
Suite à son burn-out post confinement, Augustin s’est donné le challenge d’identifier la source de son mal-être en privilégiant sa santé mentale, après de longues années à ne l’avoir jamais vraiment considérée.
Il témoigne de la manière dont les injonctions à la réussite l’ont poussé à « exploser en vol » et comment s’est organisée sa guérison à travers une autre perception de la solitude et d’un changement de mode de vie.
STAY TUNED pour les prochains témoignages.
Direction : @musaetomorrow
Journaliste : @christelle_tissot
Production et montage vidéo : @musaetomorrow
@pauline.lcmt
DA by : @musaetomorrow @_siobhankeane_
Motion design : @adrienlopes
Retrouvez-nous sur :
- Notre Instagram @musaetomorrow
- Notre TikTok @musae_tomorrow
- Notre site web :
www.musae-tomorrow.com
- Notre newsletter :
www.musae-tomorrow.com/newsletter
#santementale #santémentale #entreprenariat #burnout #semainedelasantementale #entreprise #injonctions
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00 La vulnérabilité, il faut l'accueillir, il faut presque la goûter, la regarder,
00:04 l'accepter pour la traverser, passer au-delà.
00:07 Bonjour à tous, je m'appelle Augustin, j'ai 33 ans,
00:16 je suis cis, blanc et entrepreneur.
00:20 Je suis muséé depuis son lancement et ça me fait extrêmement plaisir
00:24 de témoigner aujourd'hui pour ce média qui a joué un grand rôle
00:28 pour moi ces dernières années.
00:30 Mon rapport à la santé mentale, il est extrêmement récent
00:37 et ça a été une véritable explosion pour moi
00:40 puisque je viens d'un milieu extrêmement privilégié
00:44 en termes de capital social,
00:47 culturel, économique et je viens d'un milieu
00:51 où tout ce qui est émotionnel est très tu,
00:56 où on est dans des systèmes de valeur, où ce que l'on ressent,
01:00 comment on se sent est très secondaire par rapport à des critères de réussite,
01:04 de rayonnement, etc.
01:05 Et du coup, la santé mentale, c'est vraiment quelque chose
01:07 qui m'est apparu après le confinement,
01:10 où paradoxalement, je n'ai pas pu penser à moi pendant le confinement
01:14 puisque j'étais entrepreneur et beaucoup de choses passaient avant moi.
01:17 Et en fait, j'ai explosé en vol à la sortie du confinement,
01:21 en me rendant compte que j'avais trop…
01:25 j'avais déjà commencé à me consommer pendant le confinement.
01:28 Et donc, vraiment tous ces enjeux de santé mentale me sont apparus trop tard
01:33 et c'est à partir de là où j'ai…
01:35 ou même après avoir connu Musaé,
01:39 c'est là que j'ai vraiment compris de quoi parlait Musaé
01:42 et quelle était sa mission,
01:43 qu'est-ce que ça essayait de faire passer comme message.
01:47 Le burn-out, en fait, quand on se rend compte,
01:50 en tout cas pour moi, en fait, il est déjà trop tard
01:53 et l'explosion en vol,
01:55 c'est le fait de se brûler sans se rendre compte beaucoup plus vite.
01:58 Et un matin, c'est impossible de se lever, son cerveau tourne en boucle
02:02 et on revoit toute sa vie,
02:04 on fait des liens logiques qui n'ont pas forcément de sens.
02:06 Et moi, j'ai vraiment cru que j'allais appeler,
02:09 appeler par exemple le 15 et demander qu'on m'interne.
02:12 Mon cerveau s'était emballé,
02:14 s'emballait, c'était complètement illogique.
02:16 Et ce jour-là, j'ai vraiment compris ce que c'était
02:20 et aussi l'importance de vraiment prendre soin de soi.
02:23 Et justement de son mental.
02:25 Donc, on dit souvent un esprit sain dans un corps sain.
02:29 Ce jour-là, je me suis rendu compte que
02:33 on pourrait aussi avoir un corps sain,
02:35 mais complètement négligé à partie mentale.
02:38 Paradoxalement, ça a été de chercher à comprendre,
02:46 donc se rajouter de la charge mentale, à dire OK, je suis...
02:51 Je ne suis pas allé au bureau pendant 24 heures,
02:54 mais tout de suite après, je suis revenu au bureau,
02:56 j'ai fait bonne figure, j'ai encaissé,
02:58 j'ai rien laissé transparaître.
03:00 J'ai tué mes émotions et je me suis lancé un petit peu dans une quête folle
03:04 de vouloir comprendre ce qui m'était arrivé.
03:07 Et c'est là que je me suis intéressé à mille choses très diverses et variées.
03:11 Donc, bien sûr, j'ai dévoré tous les podcasts muséés d'une part,
03:14 mais c'est là que je me suis mis à regarder plein de reportages artés
03:17 sur le burn-out, sur ce qu'on appelle aussi, du coup, le développement personnel.
03:24 J'ai commencé à regarder tous les bouquins hyper productivistes
03:30 qui sont à la fois des super ressources pour aller mieux,
03:33 mais aussi qui peuvent creuser aussi un peu le problème,
03:38 entre guillemets, avec cette injonction à la performance, à aller bien, etc.
03:42 Donc voilà comment moi, comment j'ai traversé ça,
03:46 c'est que je me suis lancé un peu dans cette quête de comprendre
03:48 comment fonctionne le cerveau, comment on peut en arriver là.
03:51 Je me suis aussi intéressé aux neurosciences,
03:53 où du coup, je me suis rendu compte que notre cerveau et qui on est,
03:55 on peut jouer contre soi.
03:57 Et que donc, c'est hyper important, en fait,
03:59 aussi de s'accorder des moments de pause, des moments de break
04:02 et des choses qui n'ont rien à voir aussi avec le cerveau, justement,
04:05 savoir le mettre en pause.
04:06 Le burn-out a rien changé dans l'immédiat, par exemple, professionnellement,
04:14 où je n'avais pas le choix, il fallait que je continue à maintenir une façade,
04:18 à vendre des prestations, etc.
04:21 Par contre, clairement, petit à petit, j'ai essayé de complètement changer
04:25 mes habitudes, un peu comme on change ses habitudes pour arrêter de fumer,
04:27 chose que j'ai faite récemment, par exemple.
04:30 Forcément, on sort moins, on essaie de changer potentiellement
04:35 de milieu social, de fréquentation, de rythme de fréquentation.
04:39 Mais tout ça se fait de manière très irrégulière au début,
04:43 ou comme une lame de fond.
04:45 On remplace, par exemple, parfois de l'alcool ou des soirées
04:50 par le fait d'aller jardiner et mettre les mains dans la terre en pleine conscience.
04:53 On prend aussi goût à la solitude,
04:58 où du coup, on prend ça, la solitude, mais au sens vertueux du terme,
05:02 où c'est un temps pour soi, où on est face à soi.
05:05 Et parfois, son entourage réagit mal à ça,
05:09 ou son entourage a l'impression qu'on s'isole,
05:12 alors qu'en réalité, c'est l'inverse.
05:14 On ne s'isole pas du tout, on se retrouve avec soi.
05:16 Je pourrais lister mille situations, mille choses qui m'ont changé pour moi
05:21 depuis bientôt un an.
05:25 Mais ce que je sais, c'est que je n'ai pas encore changé assez les choses,
05:29 puisque j'ai décidé de me redécouvrir à partir de maintenant
05:33 et de ne plus laisser certaines choses, certaines injonctions,
05:36 certaines attentes imaginaires, dicter qui je suis et mes choix.
05:41 De mon côté, une des raisons du burn-out, c'est qu'il y a une injonction à la réussite.
05:48 Il y a des systèmes de valeurs, de croyances,
05:52 où on fait passer l'argent avant le bonheur, quelque part.
05:56 On fait passer la réussite avant la santé.
05:59 Et du coup, une fois qu'on est dans ces systèmes de croyances,
06:03 on met complètement de côté qui on est.
06:06 Et il y a quelque chose d'assez pervers où on imagine que
06:11 les autres, la société, le système, ses clients,
06:13 attendent certaines choses de soi,
06:15 alors que ce n'est pas forcément le cas.
06:19 On s'imagine qu'on va être jugé sur tel critère.
06:22 On s'imagine qu'on va être jugé si on n'est pas assez performant,
06:25 si on n'est pas assez rapide, si on n'est pas assez ceci, pas assez cela.
06:28 En fait, c'est comme ça qu'on met tous les curseurs au max,
06:32 alors que personne ne vous les a demandé
06:33 et qu'à la fin, on se retrouve seul et, d'une part, responsable de son burn-out.
06:39 Il faut toujours rester digne, toujours montrer une façade,
06:42 toujours montrer le meilleur, toujours aller plus loin,
06:46 plus vite, plus fort, sans tomber forcément dans des classes préparatoires ou autres.
06:50 Mais on est prédestiné à être une forme d'élite
06:55 ou représenter l'élite ou maintenir une forme d'élite,
06:58 qu'elle soit économique, sociale ou autre.
07:00 Oui, forcément, ça pousse à se dépasser, d'une part.
07:05 Mais quand on n'est pas fait pour la performance,
07:09 on va trop loin et c'est là qu'on se oublie
07:12 et on pense que tout est infini,
07:15 alors que biologiquement, la charge mentale, elle n'est pas infinie.
07:21 Au bout d'un moment, le réservoir est vide.
07:23 Le réservoir d'endorphine, de cytocine, le réservoir d'énergie,
07:27 le réservoir de tout ce qu'on veut, au bout d'un moment, ce n'est pas inépuisable.
07:35 Le déclic pour moi de consulter un professionnel de la santé mentale,
07:39 pour le coup, et un psy, pas un psychiatre, mais un psychologue,
07:44 c'est venu du fait que je cherchais absolument à m'auto-guérir,
07:49 entre guillemets, à prendre soin de moi
07:52 de manière...
07:56 comme un devoir, entre guillemets.
07:59 Et j'ai très vite senti que, en fait,
08:01 parfois, il faut savoir demander de l'aide
08:04 et on ne peut pas s'auto-médicamenter, on ne peut pas toujours s'auto-soigner,
08:08 on ne peut pas s'auto-gérer à 100%
08:10 quand, en fait, on est en souffrance ou qu'on a fait un burn-out, ou peu importe.
08:14 Parfois, il faut savoir aller demander de l'aide.
08:16 Et en fait, quelque part, j'aurais presque aggravé mon burn-out
08:20 à chercher à remédier par moi-même à la situation dans laquelle je me trouvais.
08:26 Je serais tout de suite allé puiser dans des espèces de réflexes,
08:30 de me rajouter de la charge mentale, me rajouter une injonction,
08:34 me rajouter une pression, en fait, que je ne pouvais plus tenir.
08:38 Le fait de demander de l'aide quand on est entrepreneur
08:46 et que beaucoup de choses reposent sur soi, ça devrait être, en fait, un réflexe.
08:51 Et on ne devrait faire que ça, en fait, demander de l'aide quand on est entrepreneur.
08:56 C'est des gens courageux qui demandent de l'aide.
08:58 Et du coup, demander de l'aide par rapport à moi, à ma santé,
09:04 c'est un gros dépassement parce que ça va aux antipodes du fait d'être fort,
09:09 qu'on doit être fort, qu'on doit être un leader, qu'on doit mille choses, en fait.
09:12 Demander de l'aide, ce n'est pas vu comme quelque chose de possible,
09:16 alors que ça devrait être l'inverse à bien des égards.
09:19 Depuis un an, s'il y a bien quelque chose qui a changé,
09:26 c'est mon rapport à la vulnérabilité,
09:28 notamment avec une petite BD qui s'appelle "Les rescapés du burn-out"
09:32 où, du coup, je me suis vraiment rendu compte que...
09:35 Et puis, clin d'œil aussi à Christophe André, si tu m'écoutes, Christophe, je t'aime.
09:39 Tous les êtres humains naissent, souffrent et meurent.
09:44 Et après avoir lu "Les rescapés du burn-out",
09:46 je me suis rendu compte qu'on était tous extrêmement fragiles et vulnérables.
09:51 Et du coup, mon rapport par rapport à ça a vachement changé,
09:54 dans le sens où je suis devenu aussi vachement plus empathique,
09:57 tolérant et, du coup, un cliché bienveillant envers les autres.
10:03 Parce qu'en fait, on a tous nos faiblesses, on a tous nos parcours
10:08 et on traverse tous des épreuves qui peuvent déclencher chez nous
10:12 des événements contrôlés, non contrôlés, etc.
10:17 Et du coup, la vulnérabilité, en fait, il faut...
10:20 Maintenant, ce que ça a changé, c'est qu'il faut l'accueillir, en fait,
10:24 et il faut presque la goûter, la regarder et l'accepter
10:28 pour, en fait, la traverser, passer au-delà.
10:31 Après les années 90 et le tout performance
10:36 et toute cette culture du développement personnel
10:38 où il faut que tout le temps être parfait, aller plus vite, plus fort, etc.
10:41 Ben en fait, je pense qu'il est temps de changer le logiciel,
10:45 parce que c'est une usine à malheur pour la majorité des personnes.
10:51 Et ça ne réussit qu'à une petite minorité qui est mise sur un pied d'estale.
10:57 Depuis que je suis sensibilisé, entre guillemets, à la santé mentale,
11:00 c'est vrai que professionnellement,
11:03 j'ai décidé de faire un gros break, justement,
11:07 pour mettre les choses au bon endroit,
11:11 redéfinir ce qui a de la valeur pour moi,
11:13 mais aussi pour les autres et pour la société.
11:17 Et je pense que ce qui est hyper important, c'est de garder à l'esprit
11:21 que quand on travaille, en fait, quelque part,
11:23 c'est une chose qui est très importante,
11:25 c'est d'avoir l'esprit que quand on travaille, en fait, quelque part,
11:27 directement ou indirectement, on s'engage, en fait.
11:31 Même quand on est dans une entreprise, on travaille avec d'autres personnes.
11:35 Donc on s'engage par rapport à ses collègues de travail.
11:39 Si on est dans une administration, on s'engage pour la société.
11:43 Et je pense que, du coup, la santé mentale devrait être un sujet
11:49 beaucoup plus abordé, que ce soit dans le privé, public, peu importe,
11:54 surtout après le Covid.
11:55 C'est vraiment un sujet qui nous concerne tous, de près ou de loin.
12:00 Ce que je pourrais conseiller aux personnes qui ne sont pas du tout
12:07 à l'aise avec la santé mentale, tout comme moi il y a quelques années,
12:13 ce serait de vraiment s'écouter et écouter, justement, ses vulnérabilités.
12:20 Vraiment être à l'écoute de soi, pas mettre les choses sous le tapis.
12:24 Parce qu'en fait, sinon, ça peut être une bombe à retardement.
12:26 Et juste faire l'expérience de sa vulnérabilité,
12:29 mais qu'elle qu'elle soit, dans son coup, dans son travail,
12:33 dans la pizza qu'on essaie de cuisiner ou autre,
12:37 c'est que ça permet de se rendre compte de ces petites faiblesses,
12:42 de toutes ces petites plaies qui peuvent, dans des contextes plus intenses,
12:47 "s'infecter", ces petites plaies mentales qui peuvent s'infecter
12:51 dans d'autres contextes, avec d'autres intensités, etc.
12:54 Donc, je pense que c'est vraiment s'écouter soi
12:58 et puis ne pas chercher à maquiller, cacher qu'on souffre, en fait.
13:03 Et là, c'est très lié à l'intelligence émotionnelle.
13:05 C'est un peu un gros mot, entre guillemets, qui peut être galvaudé, mais...
13:10 Regarder, regarder, puis avoir de la "be kind",
13:17 "be kind" avec les autres et pour être "kind" avec les autres,
13:21 il faut déjà commencer par soi-même,
13:25 sans tomber dans l'amour propre non plus, mais...
13:27 Tolérant avec soi.
13:30 J'ai adoré, du coup,
13:36 "L'art subtil de s'en foutre",
13:40 qui est vraiment un super livre où, moi, il y a eu l'écho
13:42 et j'ai trouvé ça hyper, hyper décistrayant.
13:46 Et après, dans le même genre, mais autre,
13:51 "Un parfait livre heureux" de Christophe André,
13:54 où pour moi, c'est deux livres
13:59 qui sont très riches et géniaux,
14:02 mais qui ont une tonalité complètement différente.
14:05 Et c'est un peu de l'alpha et l'oméga pour moi,
14:08 mais voilà, c'est deux ressources que je recommanderais,
14:10 en dehors de tous les podcasts musées, bien sûr.
14:13 (rire)
14:14 [Musique]