Brigitte Lahaie - Emission du 9 novembre

  • l’année dernière
Avec Laurent Karila

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-11-09##
Transcript
00:00:00 CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
00:00:05 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:09 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:13 Je sais que vous êtes très addict de cette émission, mais on va plutôt dire passionné, me semble-t-il,
00:00:18 puisque l'on vient avec Laurent Carilla juste avant d'entrer dans le studio,
00:00:21 d'avoir une grande conversation entre les similitudes de l'addiction et de la passion.
00:00:27 En tout cas, ce qui est vrai, c'est qu'on est dans une société de consommation, ça n'échappe à personne.
00:00:32 Et c'est vrai que consommer, c'est un moyen de se remplir, au sens symbolique, évidemment.
00:00:38 Et après tout, pourquoi pas, si manger un carré de chocolat, ça nous fait voir la vie meilleure,
00:00:44 il n'y a pas de problème. Sauf que le problème va se poser si on mange toute la tablette.
00:00:49 Et on va essayer de comprendre avec Laurent Carilla,
00:00:52 qu'est-ce qui fait que quelqu'un va réussir à ne manger qu'un ou deux ou trois carrés de chocolat,
00:00:56 alors qu'un autre va tomber dans l'addiction du chocolat, va manger toute la tablette,
00:01:01 et peut-être encore l'autre, s'il y en a deux, dans le placard.
00:01:04 Alors, les addictions, on verra aussi qu'elles sont de plus en plus nombreuses.
00:01:07 On pourra peut-être aussi faire un point sur ces nouvelles drogues, comme le chemsex,
00:01:12 qui peuvent mettre notre vie en danger.
00:01:14 On pourra voir aussi pourquoi souvent, pour faire l'amour, pour faire du sexe,
00:01:21 on a tendance à se faire aider par des substances, comme l'alcool ou la drogue.
00:01:26 Et puis, on verra d'ailleurs si la drogue c'est un plus ou un moins dans la sexualité.
00:01:32 Et puis, je suis contente que ce soit Laurent Carilla qui soit avec nous pour cette émission sur l'addiction,
00:01:38 parce que ça a été un des premiers psychiatres à signaler la montée en puissance des addictions.
00:01:44 - Il y a déjà longtemps, Brigitte, qu'on se connaît. - Oui.
00:01:47 - On est toujours jeunes. - On est addict l'un l'autre.
00:01:49 - On est addict. - Non, passionnés, passionnés.
00:01:51 - J'ai développé un concept qui s'appelle l'addiction positive.
00:01:54 Et donc, moi, je suis positivement addict à vous.
00:01:56 - Alors, 0826-300-300, ça c'est notre numéro pour venir parler de votre addiction,
00:02:02 de celle de votre partenaire, ou pourquoi pas de poser des questions, de réagir.
00:02:06 Oui, alors, la passion, l'addiction, on les confond parfois un peu.
00:02:10 Le terme "je suis addict" rentre un peu dans le langage courant.
00:02:14 - Oui, c'est ça, le problème du terme "je suis addict" qui rentre dans le langage courant,
00:02:17 c'est "je suis addict au sushi", vous savez, on entend tout et n'importe quoi.
00:02:19 "Je suis addict au sushi", "je suis addict à ceci", "je suis addict à cela".
00:02:22 L'addiction, c'est une maladie chronique.
00:02:24 C'est comme si on était diabétique, c'est comme si on avait un cancer,
00:02:29 c'est comme si on avait une maladie cardiaque, vous voyez, c'est la même chose.
00:02:32 Mais comme c'est une maladie, on va dire, de l'esprit, du cerveau, de la récompense,
00:02:37 avec des contours, enfin, c'est pas comme on dit "t'as un diabète, t'as un diabète".
00:02:42 - Oui, on ne tombe pas malade au point de ne pas se relever.
00:02:46 - Voilà, et quand on dit "t'es addict", c'est mal défini.
00:02:49 Mais une addiction, c'est une maladie.
00:02:50 Donc quand t'es addict, t'es malade, tu souffres, t'as plus de plaisir,
00:02:53 t'as perdu la liberté de te tenir, donc c'est ça le problème.
00:02:57 Et la passion, moi j'ai développé le concept d'addiction positive
00:03:01 parce que justement j'ai remarqué plein de choses,
00:03:03 c'est comme ce que vous disiez tout à l'heure, ce qu'on se disait ensemble, Brigitte,
00:03:06 mais moi pour la musique par exemple, j'ai développé ce concept en quatre mots,
00:03:09 c'est P-P-R-E, P-Plaisir, pour l'addiction positive,
00:03:13 P-Passion, R-Récompense, ça nous fait du bien,
00:03:16 et E-Que des émotions positives.
00:03:18 Et quand on a ces quatre éléments-là, on est dans quelque chose de positif.
00:03:21 Et c'est vrai que ça ressemble beaucoup à l'addiction.
00:03:23 Parce qu'on peut un peu perdre contrôle,
00:03:25 on peut avoir un peu des envies de faire sa passion,
00:03:29 on peut avoir cet usage régulier,
00:03:31 on peut avoir des petites conséquences sur sa vie.
00:03:33 La plupart du temps ça peut être financier,
00:03:36 un gros fan comme moi, je peux un peu dépenser,
00:03:39 ma femme me dit "t'exagères quand même, tu dépenses trop".
00:03:43 - Ça peut passer avant des choses plus importantes ?
00:03:46 - Oui, je peux dire "on part pas en week-end",
00:03:51 et je peux raconter cette anecdote.
00:03:54 Il y avait Metallica qui faisait deux dates,
00:03:58 je crois que c'était un week-end férié,
00:04:00 mais ils étaient au milieu, il y avait la date,
00:04:02 la veille du jour férié, et le lendemain.
00:04:05 Moi je dis "je pars pas en week-end long,
00:04:07 je vais voir Metallica les deux soirs".
00:04:09 Et ça, ça peut entraîner des éléments.
00:04:13 Mais on reste quand même modérés et contrôlés.
00:04:15 Quand on est addict, il n'y a plus aucun contrôle.
00:04:17 - Oui, c'est donc une sorte de prison,
00:04:21 qui au départ est une prison agréable de plaisir,
00:04:23 mais qui très vite devient une prison enfer.
00:04:26 - Oui, je préfère plutôt la tour de Babylone.
00:04:28 On est dans un truc hyper plaisir, plaisir, plaisir,
00:04:31 et quand on est dans l'addiction, c'est l'enfer total.
00:04:34 - Le problème, et on va revenir par exemple sur la sexualité,
00:04:38 il y a des gens qui aiment bien boire un peu d'alcool
00:04:40 parce que ça désinhibe,
00:04:42 et du coup ils vont sexuellement être plus à l'aise
00:04:45 pour aller dans un club libertin,
00:04:46 ou pour tout simplement faire l'amour avec quelqu'un qu'ils ne connaissent pas.
00:04:49 Donc ça, à la limite, pourquoi pas,
00:04:51 sauf qu'il faudra un verre, et puis après deux verres, et puis...
00:04:55 - C'est ça exactement, on sait que l'alcool ça désinhibe,
00:04:58 il y a aussi des drogues qui désinhibent.
00:05:00 Je veux dire, vous en consommez une fois,
00:05:02 c'est pas très grave en fait,
00:05:04 mais si à chaque fois que vous devez passer à l'acte,
00:05:07 faire l'amour, aller dans un club, etc.,
00:05:10 vous devez vous dire "il faut que je consomme pour avoir la pêche,
00:05:13 pour être boosté, etc.",
00:05:15 mais à un moment, votre cerveau lui vous dit "mais vas-y,
00:05:17 mais il faut que tu consommes plus là, parce que ça marche plus".
00:05:20 Et on le voit bien, il y a des cocaïnomanes.
00:05:22 Il y a beaucoup de cocaïnomanes qui boivent de l'alcool,
00:05:24 et qui font de la sexualité avec,
00:05:26 et la cocaïne ça stimule fortement au départ,
00:05:29 et à un moment, ils sont médiés par les sensations qu'ils ont dans le corps,
00:05:32 ce sont souvent des sensations pêleviennes,
00:05:35 ils se disent "moi je peux pas faire autrement que de prendre la coke",
00:05:38 et la coke elle va pas dire "t'en prends qu'une fois",
00:05:40 elle va dire à votre cerveau "vas-y, vas-y, vas-y, vas-y",
00:05:42 et après en fait la sexualité est mauvaise.
00:05:44 - Et d'ailleurs je crois que l'alcool n'est pas un facteur positif pour avoir une érection.
00:05:50 - Toutes les substances ne sont pas positives pour être performant,
00:05:54 pour avoir... il y a un début.
00:05:56 - C'est une fausse impression, c'est une idée fausse.
00:05:58 - Ah oui, complètement, c'est des cognitions complètement erronées,
00:06:01 c'est-à-dire que ce n'est pas parce qu'on consomme
00:06:04 qu'on va être plus performant sexuellement,
00:06:06 qu'on va être plus aphrodisiaque, qu'on va tenir le coup,
00:06:08 que ça va augmenter le désir.
00:06:09 C'est vrai qu'au début, des drogues stimulantes,
00:06:11 comme l'alcool, comme aussi d'autres drogues stimulantes,
00:06:13 au début c'est comme son nom l'indique, c'est stimulant.
00:06:16 Donc on va se dire "waouh, j'ai envie de sexe,
00:06:19 je vais être un dieu du sexe, etc."
00:06:21 mais ça marche pas.
00:06:23 - Et alors comment vous expliquer sur un plan physiologique
00:06:27 que boire un peu d'alcool, prendre un peu de drogue,
00:06:30 ça fait qu'on se sent mieux, qu'on se sent plus beau, qu'on se sent meilleur ?
00:06:34 - C'est stimulant. C'est la propriété clinique.
00:06:37 - "Excitant" vous voulez dire quand vous dites "stimulant" ?
00:06:39 - Oui, oui, stimulant. Il y a "excitant", il y a d'autres choses,
00:06:41 c'est "euphorisant", c'est aussi "empathogène",
00:06:44 vous voyez, on peut aller plus vers l'autre, etc.
00:06:48 Donc c'est les propriétés de ces substances,
00:06:50 et c'est là où il y a le piège en fait.
00:06:52 - Et d'autant plus que quand on est adolescent,
00:06:54 on a encore plus besoin de se stimuler,
00:06:56 donc si on commence dès l'adolescence,
00:06:59 on risque de tomber forcément dans l'addiction.
00:07:01 Plus on consomme tôt, plus il y a un risque de tomber dans l'addiction.
00:07:05 Alors tout le monde ne tombe pas dans l'addiction, mais plus on consomme tôt,
00:07:07 et le cerveau finit sa puberté,
00:07:09 moi j'appelle ça la puberté, à vers 20-25 ans.
00:07:12 Vous avez votre cerveau qui est complètement formé.
00:07:14 Donc tout ce que vous amenez avant, c'est un risque pour vous.
00:07:18 - D'où la nécessité de surveiller un peu ses ados et d'essayer de les prévenir.
00:07:23 - Il faut surtout parler avec ses ados.
00:07:24 - Oui, bien sûr.
00:07:25 - Parler des drogues, parler de l'alcool, parler du sexe, du porno, parler de tout.
00:07:29 - Alors le chemsexe, aujourd'hui,
00:07:32 on sait à quel point c'est devenu une pratique courante,
00:07:36 en tout cas il y a des gens qui se réunissent,
00:07:40 qui prennent du chemsexe et qui restent pendant 24-48 heures à faire l'amour.
00:07:46 - Oui, c'est des marathons de baise.
00:07:48 - Mais il y a plein de choses dans le chemsexe.
00:07:52 Déjà il y a un rapport qui a été écrit en mars 2022,
00:07:55 auquel j'ai participé, et en fait les pouvoirs publics ne s'en sont pas.
00:07:58 C'est une commande gouvernementale, mais il n'y a rien qui est fait pour ça.
00:08:01 C'est un vrai problème le chemsexe, pourquoi ?
00:08:03 Parce qu'il y a deux choses, il y a les consommations de substances,
00:08:06 et c'est plein de substances,
00:08:08 c'est cette sexualité qui finalement où il n'y a plus aucun contrôle,
00:08:11 et il y a des risques d'infection, il y a des risques aussi avec le fistfucking,
00:08:15 il y a des risques liés à la consommation de drogue,
00:08:18 il y a des risques liés aux pratiques sexuelles,
00:08:20 et il y a des risques liés aux deux.
00:08:21 Et avec ces drogues, on fait des comas,
00:08:23 il y en a qui meurent pendant des marathons de chemsexe.
00:08:25 Et ça a été surtout très médiatisé dans la communauté des hommes
00:08:28 qui ont des rapports sexuels avec des hommes,
00:08:30 donc c'est un truc, mais il n'y a pas qu'eux.
00:08:32 Parce que Brigitte, honnêtement, dans certains clubs,
00:08:36 et dans beaucoup de clubs,
00:08:37 les gens consomment de l'alcool et font des marathons de baises.
00:08:40 - On peut, bien sûr. - Vous êtes d'accord ?
00:08:42 Il y en a qui prennent un peu de coke,
00:08:43 ils font de l'alcool, de la coke,
00:08:44 ils fument un joint, ils fument du tabac,
00:08:46 et ça c'est de l'usage sexualisé de drogue,
00:08:48 et ça existe depuis toujours en fait.
00:08:50 Prendre des drogues pour être performant sexuellement.
00:08:52 Mais le chemsexe, ça a fait émerger d'autres produits,
00:08:56 des nouvelles drogues de synthèse qui sont encore plus stimulantes
00:08:58 et encore plus dangereuses en fait.
00:09:00 Voilà, donc ça c'est important aussi,
00:09:02 peut-être qu'on en parlera aujourd'hui avec ceux qui nous écoutent.
00:09:05 En tout cas, oui, il faut tirer la sonnette d'alarme,
00:09:08 parce que c'est en nette augmentation,
00:09:10 et il y a des gens qui meurent.
00:09:13 Il y a des gens qui meurent d'overdoses
00:09:14 ou qui meurent d'accidents liés à ces consommations.
00:09:16 Voilà.
00:09:17 Laurent Carilla est avec nous jusqu'à 16h,
00:09:19 vous venez réagir, vous venez parler ?
00:09:21 Vous venez parler de ce que vous voulez.
00:09:23 En tout cas, on vous donne la parole, on parle vrai.
00:09:25 Au 0826 300 300, à tout de suite.
00:09:28 Nous sommes en compagnie de Laurent Carilla, psychiatre,
00:09:36 et je rappelle aussi qu'on peut vous voir,
00:09:39 on peut vous retrouver, pardon,
00:09:41 sur votre podcast "Addiction avec un K".
00:09:44 Et la saison 3, c'est un spécial femmes,
00:09:48 parce que les femmes, aujourd'hui, malheureusement,
00:09:50 tombent aussi beaucoup dans l'addiction.
00:09:52 Oui, et surtout, il reste quand même des différences
00:09:56 dans la prise en charge, dans l'évaluation,
00:09:58 et puis les femmes, bon maintenant,
00:10:00 peut-être elles viennent un peu plus en consultation,
00:10:02 plus facilement, mais c'est pas si évident que ça,
00:10:04 et quand on les voit en consulte,
00:10:06 elles viennent souvent au stade de complication.
00:10:08 Une femme avec des problèmes d'alcool,
00:10:10 on la voit souvent avec des problèmes
00:10:12 aussi physiques liés à l'alcool,
00:10:14 c'est pas le début du problème.
00:10:16 Donc c'est important, et on a décidé avec
00:10:18 ma productrice Stéphanie Guérin, de faire ce podcast,
00:10:20 on est à la saison 3,
00:10:22 et hier, c'était, mardi, c'était le nouvel épisode,
00:10:24 avec Lisa Deltierra, que vous connaissez peut-être.
00:10:27 Donc n'hésitez pas à aller voir
00:10:30 le podcast "Addiction" de Laurent Carilla.
00:10:32 Bonjour Magali !
00:10:34 Bonjour Brigitte, bonjour Laurent !
00:10:36 Bonjour Magali !
00:10:37 Alors justement, vous, vous allez dans des endroits
00:10:39 de sexe, des clubs libertins ?
00:10:42 C'est ça ! Voilà.
00:10:44 Je voulais déjà dire à Laurent que j'avais
00:10:46 adoré son livre,
00:10:48 "Les 25 idées reçues sur les addictions",
00:10:50 parce que, ouais,
00:10:52 c'était super intéressant,
00:10:54 mais je vous avoue, j'ai un peu testé quand même.
00:10:56 Pourquoi ?
00:10:58 Pourquoi j'ai testé ?
00:11:00 Parce que je trouve que des fois,
00:11:02 c'est un peu direct,
00:11:04 et puis c'est surtout que,
00:11:06 parfois, j'aurais aimé un peu
00:11:08 plus de modération.
00:11:10 Ah ouais, mais pourtant je suis modéré, moi.
00:11:12 Dis-moi si ça m'intéresse.
00:11:14 Modérée ?
00:11:16 Oui, par exemple,
00:11:18 comme disait Brigitte,
00:11:20 moi je fréquente pas mal le milieu libertin,
00:11:22 donc je bois un petit peu,
00:11:24 parfois, oui,
00:11:26 je peux fumer un peu d'herbe, etc.
00:11:28 Et c'est pas pour ça que
00:11:30 je suis passée du côté obscur
00:11:32 de la force, parce que
00:11:34 tout simplement, je sais me dire non
00:11:36 à moi-même quand je trouve que
00:11:38 j'abuse un peu, ou que j'ai décidé
00:11:40 lors d'une soirée de
00:11:42 prendre ni drogue, ni alcool, ni rien,
00:11:44 et que je suis tout à fait apte à le faire,
00:11:46 sans que ça me mette pas mal.
00:11:48 Mais c'est vachement bien, ça.
00:11:50 Et que du coup,
00:11:52 voilà, et que je pense que dans le livre,
00:11:54 ça pourrait être un petit peu plus évoqué,
00:11:56 parce qu'il faudrait mettre
00:11:58 bien en avant le fait de
00:12:00 utiliser une addiction parce
00:12:02 qu'on veut fuir quelque chose,
00:12:04 et utiliser une drogue
00:12:06 parce qu'on accepte de
00:12:08 profiter d'un moment.
00:12:10 Voilà. Moi, dans ce
00:12:12 que je pourrais comme ça
00:12:14 voir du livre, parce qu'au final,
00:12:16 moi je l'ai beaucoup aimé,
00:12:18 et quand j'ai essayé de le faire lire
00:12:20 à des gens qui me semblaient avoir
00:12:22 des vraies addictions, comme par exemple
00:12:24 le portable,
00:12:26 tout de suite ils ont dit "Oh non, non, non, mais là,
00:12:28 non, c'est abusé, c'est un petit peu exagéré,
00:12:30 etc." Et que, en fait,
00:12:32 ceux qui n'ont pas d'addiction l'ont dévoré.
00:12:34 Alors du coup, je me dis,
00:12:36 peut-être que si on commençait le livre
00:12:38 avec quelque chose de plus modéré,
00:12:40 en disant "Oui, vous pouvez utiliser le
00:12:42 portable, oui, vous pouvez chimer un peu
00:12:44 d'herbe de temps en temps, oui, un peu exagérer
00:12:46 l'alcool de temps en temps, sans pour autant
00:12:48 tomber dans la drogue
00:12:50 dure d'un seul coup d'un seul, moi,
00:12:52 je chime un peu d'herbe de temps en temps."
00:12:54 - Vous allez adorer mon prochain livre qui sort en janvier.
00:12:56 - Ah bah, tant mieux, bah voilà.
00:12:58 - C'est quoi ?
00:13:00 - Ça s'appelle "Docteur, addict ou pas ?"
00:13:02 Et en fait, ça part sur...
00:13:04 J'ai écrit une bible, c'est 600 pages.
00:13:06 - Vous êtes addict de l'écriture, Laurent.
00:13:08 - J'adore écrire.
00:13:10 J'adore écrire une diction positive.
00:13:12 Et en fait, ça part de tous nos comportements de base
00:13:14 qui nous font plaisir et comment ils peuvent basculer avec des conseils
00:13:16 et tout. C'est assez fun.
00:13:18 - Oui, parce que finalement, c'est un peu ça,
00:13:20 Magali. Vous, vous êtes...
00:13:22 Vous aimez visiblement la sexualité,
00:13:24 vous aimez de temps en temps
00:13:26 boire un petit coup, etc.
00:13:28 Pour autant, vous n'êtes absolument pas
00:13:30 tombé dans l'addiction, et
00:13:32 vous trouvez qu'il est peut-être un petit peu trop
00:13:34 préventif, le livre de Laurent, c'est ça ?
00:13:37 - Complètement.
00:13:39 - C'est vrai. - Pas un petit peu, Brigitte.
00:13:41 Je dirais, moi,
00:13:43 voilà, moi j'aime les excès.
00:13:45 Mais ponctuellement. Je ne fais pas
00:13:47 de ma vie une fuite
00:13:49 ou un excès permanent. Pas du tout.
00:13:51 - Mais ça, c'est pas une addiction, en fait.
00:13:53 Ça, c'est dans l'épisode d'avant.
00:13:55 - C'est ça. Donc,
00:13:57 par exemple, je rigolais parce que
00:13:59 du coup, j'ai redescendu votre livre,
00:14:01 voilà, je vais le laisser près de
00:14:03 mon mari à nouveau pour
00:14:05 bien lui montrer que j'ai mis un petit truc
00:14:07 interspiste à l'endroit
00:14:09 des portables, voyez,
00:14:11 comme ça n'a l'air de rien.
00:14:13 Mais par exemple, voilà, moi,
00:14:15 j'ai fumé des joints,
00:14:17 de temps en temps, ça m'arrive, c'est pas pour ça que j'ai sombré dans les
00:14:19 drogues dures. Jamais de ma vie.
00:14:21 Parce que j'en ai pas envie.
00:14:23 Parce que, voilà, il y a un côté où...
00:14:25 - Oui, d'accord, mais Magalie, vous n'êtes pas absolument...
00:14:27 Enfin, Laurent ne va absolument pas
00:14:29 être attiquetée comme étant
00:14:31 addict. - Non, non, non.
00:14:33 Et vraiment, c'est justement les idées
00:14:35 reçues à démonter, c'est justement...
00:14:37 C'est pas parce que... Je pense que je l'avais écrite,
00:14:39 ça c'est un livre que j'ai écrit il y a longtemps, mais
00:14:41 c'est pas parce qu'on fume un joint
00:14:43 qu'on va basculer dans les drogues dures. Ça c'est une idée
00:14:45 reçue, hein, de se dire, voilà.
00:14:47 Mais en tout cas, merci de l'avoir lu et de...
00:14:49 - Voilà, et je l'ai redescendu,
00:14:51 puis finalement, ça s'est perdu. - Et votre critique littéraire.
00:14:53 - Je vous en prie.
00:14:55 - Mais si vous voulez, Magalie,
00:14:57 ce qui est quand même important à dire, bon, vous,
00:14:59 visiblement, vous avez la tête sur les épaules,
00:15:01 vous êtes capable
00:15:03 de vous gérer.
00:15:05 Ce qu'il faut quand même dire, c'est que
00:15:07 beaucoup de gens n'ont pas cette capacité-là.
00:15:09 Et il est vrai que pour certaines personnes
00:15:11 qui vont commencer par quelques joints,
00:15:13 puis ensuite, pourquoi pas, un peu de coke,
00:15:15 si elles n'ont pas cette capacité-là,
00:15:17 en effet, elles vont basculer.
00:15:19 Et c'est peut-être ça que Laurent aussi
00:15:21 est obligé de dire, parce que lui, il voit
00:15:23 toutes les personnes qui ont basculé. Parce que personne,
00:15:25 au début, ne va commencer
00:15:27 par prendre dix lignes de coke.
00:15:29 - Non, mais de toute façon, tous les gens qui commencent
00:15:31 à consommer, au début, consomment, ça leur fait plaisir.
00:15:33 On consomme pas parce que ça ne vous fait pas plaisir.
00:15:35 Vous n'allez pas filmer un joint...
00:15:37 - Non, mais je suis complètement d'accord.
00:15:39 C'était une petite boutade.
00:15:41 Mais vraiment, voilà, je suis complètement d'accord,
00:15:43 Brigitte, j'ai bien la tête sur les épaules.
00:15:45 Et c'est surtout que moi, je tenais
00:15:47 justement à intervenir,
00:15:49 parce que ce qui me fait garder
00:15:51 la tête sur les épaules, honnêtement,
00:15:53 c'est le constat de ce que je vois
00:15:55 aujourd'hui. Ça fait
00:15:57 une dizaine d'années que je suis dans le monde
00:15:59 du bertain avec mon compagnon.
00:16:01 On navigue dans les choses
00:16:03 qui nous font plaisir et on a vu les choses évoluer.
00:16:05 Et si vous voulez, moi,
00:16:07 le constat que je fais maintenant, c'est
00:16:09 effectivement la recherche
00:16:11 de sensations extrêmes.
00:16:13 Mais au lieu que ça soit vous-même
00:16:15 avec vos sensations que vous découvrez,
00:16:17 vous avez besoin d'une substance.
00:16:19 Et c'est ce constat-là.
00:16:21 Aujourd'hui, en 2023,
00:16:23 je me dis, ben, auparavant,
00:16:25 les drogues dans le sexe
00:16:27 ont toujours un peu existé, mais c'était
00:16:29 de façon épistolaire,
00:16:31 on va dire. Et puis,
00:16:33 tout d'un coup, ça a pris une ampleur
00:16:35 un peu plus importante. Et maintenant,
00:16:37 quand vous, vous prenez juste une coupette de champagne,
00:16:39 vous passez pour la majoré
00:16:41 du service. - Oui, mais
00:16:43 vous avez raison. On a...
00:16:45 On est quand même
00:16:47 dans une société qui
00:16:49 est devenue très drogue.
00:16:51 - Oui, très addictogène, de toute façon.
00:16:53 Et les drogues font partie de la société.
00:16:55 - Et c'est dommage, parce que c'est pas
00:16:57 nécessaire.
00:16:59 La sexualité peut être
00:17:01 très stimulante, si je puis dire, pour reprendre
00:17:03 le terme de Laurent.
00:17:05 Sans drogue. - Exactement.
00:17:07 Et par exemple, voilà, moi,
00:17:09 à la rigueur, je pourrais
00:17:11 dire que ma drogue, c'est le plaisir
00:17:13 que je vais prendre avec mes partenaires.
00:17:15 Mais j'ai pas besoin d'aller chercher
00:17:17 un artifice complémentaire.
00:17:19 Si, un petit peu d'alcool,
00:17:21 oui, parce que ça me rend moins timide.
00:17:23 Et puis, bah, ça me rend
00:17:25 plus séductrice, d'un coup. Mais juste
00:17:27 parce que, voilà, je sais que ça me met en confiance.
00:17:29 - Mais on pourrait dire, vous savez, Magali, on pourrait dire la même chose
00:17:31 avec les pilules
00:17:33 style Viagra, etc.
00:17:35 Dans les clubs libertins,
00:17:37 beaucoup d'hommes y vont en ayant
00:17:39 pris leur petite pilule
00:17:41 pour être sûr de ne pas avoir de pannes d'érection.
00:17:43 - Pour se rassurer.
00:17:45 - Je trouve qu'on est dans une société
00:17:47 où on... - La performance.
00:17:49 - Oui, oui, on veut toujours
00:17:51 des trucs qui vont nous permettre
00:17:53 d'être plus fort, plus mieux.
00:17:55 - C'est pour ça que les substances
00:17:57 sont là et il y a ce que l'on dit
00:17:59 de la performance. - Alors,
00:18:01 moi, je modérerais par rapport à ce que vous dites.
00:18:03 C'est pas pour être dans la performance.
00:18:05 Moi, je le vois avec mes
00:18:07 complices, parce que, honnêtement,
00:18:09 ils s'en rendent pas compte, mais ils sont plus
00:18:11 du tout dans la performance.
00:18:13 Du coup, je me dirais... - Ça veut dire quoi, Magalie ?
00:18:15 Ils sont plus dans la performance ? - Ah, vous voulez que je vous dise ?
00:18:17 Quelqu'un d'alcoolisé, de trop alcoolisé,
00:18:19 il a l'impression de vous faire l'amour comme un dieu,
00:18:21 ça dure 5 minutes et vous, vous dites
00:18:23 "Ah, ok, c'est fini, terminadé.
00:18:25 Oh, bah d'accord, bon, bah next."
00:18:27 (rires)
00:18:29 Ils ont l'impression de vivre un moment unique.
00:18:31 Mais c'est plutôt...
00:18:33 De mon avis, de ma perception,
00:18:35 ça serait qu'ils recherchent
00:18:37 une sensation
00:18:39 dont ils n'arrivent pas à avoir naturellement,
00:18:41 juste parce qu'en fait,
00:18:43 ils n'arrivent pas à lâcher prise.
00:18:45 Et ce lâcher prise, il est pas juste
00:18:47 pour être performant, il est parce que
00:18:49 "Oh là là, je pense à mes enfants,
00:18:51 je pense à mon travail, c'est compliqué."
00:18:53 Alors du coup, "Oh là là, il me faut quelque chose
00:18:55 de performant pour vite
00:18:57 passer à autre chose."
00:18:59 Alors que par avant, moi j'ai des complices, pour passer à autre chose,
00:19:01 ils vous disaient "Oh là là, j'ai eu une semaine
00:19:03 compliquée." Et ils passaient 5 minutes à vous
00:19:05 embrasser, et puis hop, ça a
00:19:07 descendu la pression et c'était leur drogue !
00:19:09 - C'est vrai que c'est dommage,
00:19:11 on est dans cette société-là,
00:19:13 et on va en parler,
00:19:15 Magali, pendant 2 heures, donc
00:19:17 n'hésitez pas, vous aussi, à venir nous rejoindre.
00:19:19 C'est Laurent Carilla qui est avec nous, psychiatre,
00:19:33 spécialiste de l'addiction,
00:19:35 et justement, c'est Vincent qui vient
00:19:37 de nous appeler parce qu'il veut profiter
00:19:39 de vos lumières. Bonjour Vincent !
00:19:41 - Bonjour Brigitte,
00:19:43 bonjour Laurent. - Bonjour Vincent.
00:19:45 - Je voulais tout d'abord
00:19:47 vous saluer, et donc rendre hommage
00:19:49 à Laurent Carilla qui m'a
00:19:51 soigné, qui a été
00:19:53 à l'oeuvre pour me rendre
00:19:57 abstinent à l'alcool depuis 8 ans.
00:19:59 J'ai une question
00:20:03 relativement simple, a priori,
00:20:05 mais je voulais savoir
00:20:07 l'abstinence
00:20:09 étant accomplie,
00:20:11 est-ce qu'on peut
00:20:13 espérer utiliser
00:20:15 d'autres substances
00:20:17 en les maîtrisant,
00:20:19 ou en espérant les maîtriser,
00:20:21 ou est-ce que c'est un leurre,
00:20:23 et qu'on est addict forcément
00:20:25 à toute substance coactive ?
00:20:27 - C'est une question très intéressante,
00:20:29 parce que, bon, on sait,
00:20:31 vous avez été alcoolique, si j'ai bien compris,
00:20:33 vous avez quand même eu
00:20:35 l'intelligence
00:20:37 d'aller voir Laurent pour
00:20:39 vous guérir, puisqu'on l'a dit, c'est une maladie.
00:20:41 Vous êtes guéri, visiblement,
00:20:43 puisque, enfin, guéri,
00:20:45 on ne sait jamais si on est totalement guéri. - Moi j'aime pas le mot guéri,
00:20:47 j'aime le mot rémission. - D'accord,
00:20:49 vous êtes en rémission de l'alcool,
00:20:51 est-ce que vous avez donc une tendance
00:20:53 à être vite dans l'addiction ?
00:20:55 Est-ce que vous pouvez, au contraire,
00:20:57 puisque vous avez été,
00:20:59 vous êtes en rémission, être...
00:21:01 - Je trouve que ce que...
00:21:03 - C'est-à-dire que je développe...
00:21:05 - Pardon ?
00:21:07 - Allez-y, je vous en prie. - Je développe une attirance
00:21:09 effectivement pour les
00:21:11 états seconds,
00:21:13 si on peut dire, et j'ai toujours
00:21:15 envie, effectivement, de m'évader
00:21:17 à travers d'autres substances,
00:21:19 donc, telles que, je sais pas, par exemple,
00:21:21 la cocaïne,
00:21:23 des substances, comme vous disiez,
00:21:25 pour le sexe, etc.
00:21:27 Et donc, je me demande,
00:21:29 je me remets en question à savoir
00:21:31 est-ce que je peux
00:21:33 espérer maîtriser
00:21:35 ces substances
00:21:37 prises d'une
00:21:39 manière complètement épisodique,
00:21:41 ou est-ce que le fait d'être addict
00:21:43 est gravé dans mon cerveau
00:21:45 à tout jamais ?
00:21:47 - Je vais vous répondre franchement, Vincent.
00:21:49 Quelqu'un qui est addict,
00:21:51 enfin, quelqu'un qui est un
00:21:53 ancien addict, il reste addict, en fait.
00:21:55 Il reste addict, c'est comme ça,
00:21:57 il y a des marqueurs dans le
00:21:59 corps, il y a des marqueurs dans le cerveau,
00:22:01 des marqueurs dans les émotions, des marqueurs dans les
00:22:03 sensations, qui sont
00:22:05 présents tout le temps, en fait. Et en fait,
00:22:07 l'addiction, c'est pas un problème de substances.
00:22:09 L'addiction, c'est un problème,
00:22:11 c'est comme un arbre, en fait, l'addiction.
00:22:13 Il y a des branches, avec toutes les substances
00:22:15 représentent les branches, et il y a plein, plein
00:22:17 de racines. Et quand on se fait traiter
00:22:19 pour une addiction,
00:22:21 on va traiter la branche, on va traiter aussi des racines,
00:22:23 on va arrêter de consommer,
00:22:25 on va se mettre dans un état d'abstinence,
00:22:27 mais le risque,
00:22:29 c'est que les racines qui ont
00:22:31 été mises au calme, les racines, ça peut être
00:22:33 sa génétique, ça peut être
00:22:35 chercher des sensations, être
00:22:37 hyperactif, avoir des troubles de l'attention,
00:22:39 avoir des traumas anciens, etc.
00:22:41 Et bien, en fait, ça fait
00:22:43 réémerger les problèmes avec
00:22:45 d'autres substances. Donc, quelqu'un
00:22:47 qui a été addict à une substance,
00:22:49 peut être addict à plein d'autres substances. Et nous,
00:22:51 dans le traitement des personnes addictes,
00:22:53 on essaye
00:22:55 de contrôler cette variable-là, c'est-à-dire qu'ils basculent
00:22:57 pas d'une substance à l'autre.
00:22:59 - D'accord. Moi, j'étais
00:23:01 polyconsommateur, et c'est vrai que maintenant,
00:23:03 j'ai eu une abstinence relativement
00:23:05 longue à tous les produits. - Bravo, Vincent.
00:23:07 - Et maintenant, c'est vrai que j'ai quand même
00:23:09 une appétence
00:23:11 pour me dire, tiens, pourquoi pas
00:23:13 cueillir un fruit, non pas remonter
00:23:15 dans l'arbre, mais cueillir un fruit de l'arbre
00:23:17 et puis, de temps en temps... - Mais c'est risqué.
00:23:19 C'est risqué parce que c'est comme des
00:23:21 amortisseurs de pétards, en fait.
00:23:23 Si vous allumez un pétard, ok,
00:23:25 vous allez kiffer, vous vous dites "je vais me prendre
00:23:27 deux lignes de coke pour avoir du sexe",
00:23:29 vous allez kiffer, mais après,
00:23:31 les conséquences, le cerveau va dire "ah,
00:23:33 Vincent, c'est bon, tu peux repartir,
00:23:35 vas-y avec cette substance, s'il te plaît".
00:23:37 Et c'est reparti, en fait, parce que le cerveau
00:23:39 est au repos, un cerveau
00:23:41 qu'on met au repos, un cerveau addict qu'on met au repos
00:23:43 avec le temps d'abstinence. Le problème, c'est que
00:23:45 quand vous renvoyez de la substance, au début,
00:23:47 ça va faire super du bien,
00:23:49 mais le cerveau de l'addict, lui,
00:23:51 il est dans la recherche de l'hyper-plaisir,
00:23:53 qui n'est plus du plaisir, en fait.
00:23:55 Et donc ça rallume tout. La consommation métrisée
00:23:57 est impossible. - Oui, alors, mais, pardon,
00:23:59 allez-y, Vincent, oui, allez-y.
00:24:01 - Voilà, c'est l'abstinence de tout
00:24:03 produit psychoactif, quoi.
00:24:05 - Exactement, il faut trouver des plaisirs ailleurs.
00:24:07 - Mais ça veut dire quoi, Laurent Carilla ?
00:24:11 Ça veut dire que Vincent, de toute façon,
00:24:13 naturellement, il a plutôt tendance
00:24:15 à être addict pour des raisons de, on va dire,
00:24:17 parce que ses racines sont comme ça,
00:24:19 et donc, de toute façon...
00:24:21 - Elle se ravive, en fait, c'est comme si...
00:24:23 - Oui, oui, je comprends bien. - Vous voyez, comme si c'était une fleur fanée.
00:24:25 - Mais c'est pas parce qu'il a, une fois,
00:24:27 été dans une addiction qu'il est devenu addict.
00:24:29 C'est-à-dire que, dès l'origine,
00:24:31 il était addict. Enfin, il avait une tendance
00:24:33 à être addict. - Il a plein de facteurs favorisants
00:24:35 pour la maladie, il a développé la maladie,
00:24:37 il s'est soigné de la maladie,
00:24:39 il est en rémission longue, 8 ans, c'est long,
00:24:41 et que le risque, comme le mot l'indique,
00:24:43 rémission, c'est si vous réimpulsez
00:24:45 des trucs mauvais pour sa santé,
00:24:47 et bien, son cerveau, lui,
00:24:49 il ne se rappelle pas des trucs mauvais, le cerveau ne se rappelle que des trucs bien.
00:24:51 - D'accord. - Donc, le cerveau, il ne va pas se rappeler
00:24:53 ses défonces avec l'alcool,
00:24:55 le cerveau va se rappeler des défonces tout court.
00:24:57 - C'est vrai que je mettais en parallèle
00:24:59 un petit peu le fait que, d'une part, j'ai compris
00:25:01 le système de récompense, le système
00:25:03 neurologique, le système des cellules,
00:25:05 et comme, effectivement,
00:25:07 je maîtrise maintenant mon abstinence
00:25:09 de l'alcool, et je ne me rappelle
00:25:11 même plus des bons effets, je ne me rappelle
00:25:13 que des mauvais effets.
00:25:15 - Ça, c'est positif. - Cela m'a basculé
00:25:17 maintenant, au bout de 8 ans, à me dire, est-ce que je ne pourrais pas
00:25:19 reprendre quelques...
00:25:21 Donc, je suis tatoué, quoi.
00:25:23 - Mais les tatouages,
00:25:25 c'est bien, Vincent. - Ouais, ouais,
00:25:27 j'adore ça, il n'y a pas de soucis. - Mais alors,
00:25:29 est-ce qu'on ne pourrait pas conseiller à Vincent
00:25:31 du sexe ? Parce que
00:25:33 ce n'est pas forcément une addiction,
00:25:35 le sexe. - Non, non, non, mais...
00:25:37 Il peut faire du sexe, il peut faire du sport,
00:25:39 il peut acheter des trucs, il peut
00:25:41 faire de la musique, il y a plein de plaisir.
00:25:43 Il peut méditer,
00:25:45 il peut faire de l'auto-hypnose,
00:25:47 il y a plein de trucs qui font plaisir.
00:25:49 - Je peux lire votre Bible aussi.
00:25:51 - Mais pas la cigarette, pas l'alcool,
00:25:53 pas la drogue, quoi. - Non, parce que
00:25:55 il a cette chance
00:25:57 d'être en rémission.
00:25:59 Pourquoi
00:26:01 retomber ? - Pourquoi prendre le risque ?
00:26:03 - Pourquoi réactiver, pourquoi remettre une couche, quoi ?
00:26:05 - Ouais, pourquoi prendre un risque ?
00:26:07 Même si on aime le risque,
00:26:09 prenez des risques ailleurs, faites du deltaplane.
00:26:11 Faites du deltaplane ou du saut dans le vide,
00:26:13 ou de l'hélicoptère, quoi.
00:26:15 - C'est l'humain, effectivement, qui est toujours
00:26:17 tenté de dire "je vais maîtriser, je vais contrôler",
00:26:19 et en fin de compte, on ne contrôle pas
00:26:21 son cerveau quand il est, effectivement,
00:26:23 tatoué à ce point-là. - Exactement.
00:26:25 - Merci beaucoup. - Merci, Vincent.
00:26:27 - En tout cas, merci de votre témoignage,
00:26:29 parce que je crois que ça peut aider beaucoup
00:26:31 de gens qui nous écoutent.
00:26:33 Merci beaucoup, Vincent.
00:26:35 On continue avec Delphine, qui va répondre à trois
00:26:37 questions intimes et qui pourra ensuite en poser
00:26:39 une à Laurent Carilla. Bonjour, Delphine.
00:26:41 - Bonjour, Brigitte,
00:26:43 bonjour, Laurent. - Bonjour, Delphine.
00:26:45 - Alors, quelle serait votre addiction
00:26:47 préférée, Delphine ?
00:26:49 - Euh... Mon addiction
00:26:51 préférée, bon, la première, c'est le sucre.
00:26:53 - Le sucre...
00:26:55 Ça, c'est quand même une addiction...
00:26:57 - C'est la pire des addictions comportementales,
00:26:59 je crois, avec les jeux d'argent.
00:27:01 - Ouais, enfin, ça ne veut pas dire
00:27:03 que vous êtes addict, non plus, Delphine.
00:27:05 Vous aimez beaucoup le sucre, non ?
00:27:07 - J'adore le sucre. - D'accord.
00:27:09 En plus, si vous le dites comme ça...
00:27:11 - Mais Laurent aussi, alors, vous êtes pardonné.
00:27:13 - Après, ma deuxième addiction,
00:27:17 ça serait, oui, faire l'amour avec mon mari.
00:27:19 J'adore. - Ah, c'est des addictions
00:27:21 positives. - Ça, c'est une addiction sacrément
00:27:23 positive. - Des fois, je l'embête, hein.
00:27:25 Des fois, je l'embête. Il veut dormir.
00:27:27 - À la chance.
00:27:29 - Bah oui, c'est ce que je lui dis.
00:27:31 T'as de la chance, quand même.
00:27:33 - Mais c'est parce que c'est
00:27:35 un nounours très sucré, votre mari ?
00:27:37 - Ah oui,
00:27:39 il est... C'est un amour.
00:27:41 - En tout cas, ça fait plaisir de vous entendre,
00:27:45 parce que vous avez l'air d'avoir une sacrée
00:27:47 bonne humeur. Alors, deuxième question,
00:27:49 à quel animal sexuel
00:27:51 vous aimeriez ressembler,
00:27:53 ou vous apprendriez, à part
00:27:55 la pieuvre,
00:27:57 quand vous allez sur votre mari pour faire l'amour ?
00:28:01 - Le chat. - Le chat ?
00:28:03 - Ouais, le chat.
00:28:05 - Vous ronronnez beaucoup ?
00:28:07 - Oui, puis je trouve
00:28:09 qu'il se frotte,
00:28:11 il se caline, il a beaucoup de douceur,
00:28:13 beaucoup... Les regards aussi,
00:28:15 intenses. Je trouve qu'il est très sensuel,
00:28:17 le chat. - D'accord.
00:28:19 Et dernière question, est-ce que vous seriez
00:28:21 tentée par un trio ?
00:28:23 - Euh... Dans mes
00:28:25 fantasmes, dans mes rêves.
00:28:27 - Mais pas dans la réalité ? - Non.
00:28:29 - Vous ajouteriez quoi ? Un deuxième homme
00:28:31 ou une femme ? - Ah non, un homme.
00:28:33 - Ah...
00:28:35 - Ça je suis très gourmande.
00:28:37 - Je suis pas sûre que votre mari va apprécier ça.
00:28:39 - C'est un classique.
00:28:41 - Il serait un petit peu au repos.
00:28:43 - Vous pouvez poser une question
00:28:47 à Laurent, il vous écoute Delphine.
00:28:49 - Est-ce que vous avez une astuce
00:28:51 pour
00:28:53 diminuer le sucre ?
00:28:55 - Il faut pas le...
00:28:57 - La gourmandise ? - Ouais. En fait,
00:28:59 ce qu'il faut faire, c'est tenir un petit agenda de bord,
00:29:01 un petit carnet quotidien avec vos
00:29:03 consommations sucrées.
00:29:05 Il faut voir à quel moment vous avez
00:29:07 cette consommation sucrée, quel type de sucre
00:29:09 vous mangez. Voyez ?
00:29:11 Est-ce que c'est... Et il y a du sucre
00:29:13 un peu partout dans les aliments, donc il faut voir
00:29:15 vraiment les sucres que vous
00:29:17 appréciez, et essayez
00:29:19 jour après jour de réduire un tout
00:29:21 petit peu cette quantité sans la supprimer.
00:29:23 - D'accord. Oh, j'ai
00:29:25 encore une question. - Allez-y. - Je peux ?
00:29:27 - Je suis avec vous. - Est-ce que c'est mieux de
00:29:29 sucrer son café le matin
00:29:31 avec un sucre ou avec du miel ?
00:29:33 Parce que j'adore le miel. - Du miel.
00:29:35 - Ah, ça va alors.
00:29:37 - Du miel dans le café, c'est pas terrible.
00:29:39 - Si elle aime le miel, c'est...
00:29:41 - Dans le thé, c'est formidable, mais dans le café...
00:29:43 - Il y en a qui utilisent le miel comme
00:29:45 apport sucré, ouais. - D'accord. - Moi, j'aime pas le café,
00:29:47 donc voilà. - Comme ça, c'est... - On va faire le thé.
00:29:49 - Bon, eh ben, du miel, donc.
00:29:53 - Merci Delphine. - Bonjour, merci beaucoup Laurent.
00:29:55 Merci Brigitte. - Merci à vous.
00:29:57 Allez, on fait une petite pause, on se retrouve dans un instant.
00:29:59 Vous pouvez vous aussi réagir au 0826-300-300.
00:30:02 À tout de suite.
00:30:04 14h-16h, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:30:07 - Laurent Carilla est avec nous. - Oui, c'est moi.
00:30:19 - Psychiatre spécialiste
00:30:21 des addictions, et je rappelle
00:30:23 votre podcast
00:30:25 "Addiction" avec un cas,
00:30:27 saison 3, le spécial
00:30:29 "Femme", et ça tombe bien, puisque nous avons une
00:30:31 femme, maintenant, à l'antenne. Bonjour,
00:30:33 Florence. - Oui, bonjour.
00:30:35 Bonjour, Brigitte, et bonjour
00:30:37 à votre invitée, Laurent Carilla. - Bonjour.
00:30:39 - Je viens d'entendre
00:30:41 les réponses, et j'avoue, j'ai déjà pas mal
00:30:43 de réponses à mes questions.
00:30:45 En fait, moi,
00:30:47 pour vous dire, dans ma question,
00:30:49 je crois que j'ai commencé
00:30:51 assez jeune, les addictions,
00:30:53 et je fumais pas mal d'herbes,
00:30:55 bon, pas très
00:30:57 souvent, mais
00:30:59 assez régulièrement.
00:31:01 J'ai eu la chance d'arrêter, en fait,
00:31:03 quand j'ai eu 8 enfants,
00:31:05 j'ai arrêté de fumer, j'ai arrêté de fumer ça,
00:31:07 et pendant 25 ans,
00:31:09 je n'ai plus rien touché.
00:31:11 Mais...
00:31:13 Mais une fois que les enfants sont
00:31:15 repartis, la vie
00:31:17 m'a conduit à recommencer
00:31:19 à consommer
00:31:21 ce genre de choses, et je me suis
00:31:23 aperçue que, ben,
00:31:25 j'avais vraiment du mal à arrêter.
00:31:27 Et ça fait que
00:31:29 il n'y a pas très longtemps que je me suis...
00:31:31 Je dis "je me suis débarrassée",
00:31:33 mais des fois, j'ai l'impression que c'est une ombre
00:31:35 qui marche derrière moi,
00:31:37 et qui est énormément...
00:31:39 Comment dire ?
00:31:41 Présente, surtout dans les moments de siesta,
00:31:43 c'est-à-dire que...
00:31:45 En fait, j'aime pas ça, parce que ça me met
00:31:47 dans un état de fatigue énorme.
00:31:49 Je n'aime pas être sous l'emprise
00:31:51 de l'herbe,
00:31:53 mais j'avoue
00:31:55 que c'est très festif et que j'ai du mal
00:31:57 à m'en sortir.
00:31:59 - C'est une belle image, ça tombe derrière
00:32:01 vous, Florent, je trouve.
00:32:03 - Ouais. Et ça m'a quand même
00:32:05 aidée quand j'ai eu
00:32:07 de nouveaux partenaires, parce que déjà,
00:32:09 avec le premier, pendant les 25
00:32:11 premières années de ma vie,
00:32:13 en fait,
00:32:15 au début, j'avais des problèmes
00:32:17 d'anorgasmie
00:32:19 et de vaginisme,
00:32:21 et le psychiatre
00:32:23 sexologue
00:32:25 m'avait donné... Alors, je me rappelle plus
00:32:27 du tout du nom. À l'époque,
00:32:29 c'était il y a quand même
00:32:31 35 ans.
00:32:33 Il m'avait donné...
00:32:35 C'était un liquide transparent
00:32:37 qu'on buvait et qui permettait
00:32:39 de l'acheprise.
00:32:41 Une ampoule.
00:32:43 - C'était pas du Coppers, peut-être ?
00:32:45 - C'était pas une drogue.
00:32:47 C'était quelque chose qui était délivré
00:32:49 par le médecin. - En pharmacie ?
00:32:51 - Oui, en pharmacie, exclusivement sous ordonnance.
00:32:53 Et je sais qu'après, il m'a dit
00:32:55 que ça n'est plus autorisé.
00:32:57 Mais, en fait, ça me permettait
00:32:59 de ne plus avoir de problèmes
00:33:01 - De...
00:33:03 notamment de vaginisme, puisque ça détendait.
00:33:05 - Exactement.
00:33:07 Exactement. Et ça m'a permis de lâcher.
00:33:09 Et quand j'ai eu...
00:33:11 Après ma séparation,
00:33:13 j'ai repris
00:33:15 ces mauvaises habitudes, je me suis reperçue
00:33:17 que ça m'aidait aussi
00:33:19 à lâcher prise.
00:33:21 - Donc le fond du problème, c'est lâcher prise.
00:33:23 C'est pas consommer. - Ouais.
00:33:25 - C'est plutôt ça, en fait.
00:33:27 - Ouais. - Et c'est plutôt sur ça
00:33:29 qu'il faut...
00:33:31 s'axer, en fait, pour vous.
00:33:33 Parce que vous nous racontez que
00:33:35 le problème, la racine
00:33:37 du truc, c'est lâcher prise.
00:33:39 - Et puis, il me semble, si vous étiez
00:33:41 sujette à l'addiction,
00:33:43 je pense que dans ce que vous racontez,
00:33:45 vous seriez tombé dedans.
00:33:47 - Ouais. Après,
00:33:49 j'arrive quand même
00:33:51 pas mal à maîtriser.
00:33:53 - Mais justement, parce que...
00:33:55 - L'addiction, il n'y a plus de maîtrise.
00:33:57 - Vous voyez, parce que...
00:33:59 - Oui, mais quand j'ai plus...
00:34:01 J'ai l'impression que c'est très difficile de sortir.
00:34:03 D'en sortir à chaque fois.
00:34:05 - Tout à fait. Parce que
00:34:07 quand vous fumez un joint, il y a le tabac, il y a le cannabis.
00:34:09 Et il y a cette double
00:34:11 dépendance qui s'est installée, de toute façon.
00:34:13 - La double dépendance
00:34:15 et le...
00:34:17 Je reviens là-dessus, ce plaisir
00:34:19 du lâcher prise, un moment
00:34:21 festif... - Mais c'est fake, ça, vous savez.
00:34:23 C'est du fake, c'est des fausses pensées, en fait.
00:34:25 - Moi, je pense, Florence,
00:34:27 qu'il y a certainement,
00:34:29 chez vous, des blessures,
00:34:31 des traumatismes, qui...
00:34:33 qui font que vous êtes
00:34:35 un petit peu toujours
00:34:37 en état de surveillance,
00:34:39 et donc c'est compliqué pour vous de lâcher prise.
00:34:41 Et donc vous avez besoin de substances
00:34:43 pour lâcher prise. Mais peut-être qu'en travaillant
00:34:45 en amont sur
00:34:47 vos blessures, vous allez pouvoir
00:34:49 vous dégager un petit peu des substances
00:34:51 et un petit peu plus pouvoir
00:34:53 vous détendre.
00:34:55 C'est peut-être...
00:34:57 À vous écouter, c'est un peu l'impression que vous me donnez.
00:34:59 - Oui,
00:35:01 non, mais après, j'ai
00:35:03 beaucoup travaillé sur moi,
00:35:05 oui, effectivement,
00:35:07 j'ai un lourd passé
00:35:09 traumatique, et
00:35:11 effectivement, j'avais
00:35:13 besoin de lâcher prise.
00:35:15 Mais aujourd'hui, ça revient quand même un petit peu
00:35:17 comme un boomerang, c'est-à-dire que
00:35:19 ça peut être
00:35:21 justement parce que je vais
00:35:23 être avec
00:35:25 mon
00:35:27 compagnon, mais ça peut être aussi
00:35:29 quand je suis avec des amis,
00:35:31 il n'y a pas plus beaucoup de raisons, alors que je ne suis pas
00:35:33 vraiment en besoin de lâcher prise.
00:35:35 - Vous faites de la méditation ?
00:35:37 - Oui, je fais surtout de la sophrologie,
00:35:39 je suis sophrologue.
00:35:41 - Mais au fond, quel besoin
00:35:43 de lâcher prise au sens
00:35:45 total du terme, finalement ?
00:35:47 - C'est un plaisir.
00:35:49 C'est un plaisir.
00:35:51 - Non, en fait, vous associez...
00:35:53 - Je sais que c'est une croyance,
00:35:55 je sais que c'est lié...
00:35:57 - Je crois surtout que vous confondez
00:35:59 le plaisir
00:36:01 avec l'éloignement de cette
00:36:03 sorte de tension
00:36:05 permanente qu'il y a chez vous, vous voyez ?
00:36:07 - Oui, c'est ça.
00:36:09 C'est vraiment le lâcher
00:36:11 prise, pourtant que je trouve
00:36:13 par ailleurs, avec la sophro, de la méditation,
00:36:15 mais pas...
00:36:17 - Pas dans la sexualité,
00:36:19 pas dans la relation
00:36:21 festive aux autres.
00:36:23 Parce que quelque part, il reste en vous
00:36:25 cette sensation que l'autre peut être dangereux,
00:36:27 donc je ne lâche pas de prise.
00:36:29 - C'est possible.
00:36:31 - Moi, je suis d'accord avec Brigitte sur ce qu'elle
00:36:33 vient de dire.
00:36:35 Vous mélangez
00:36:37 le plaisir
00:36:39 du bien-être, etc.,
00:36:41 avec cette idée de lâcher prise, et en fait,
00:36:43 vous associez substance
00:36:45 comme le médicament
00:36:47 qui va vous faire du bien, en fait.
00:36:49 Et c'est pas le cas, en fait. Je pense que vous avez
00:36:51 d'autres ressources que
00:36:53 vous pouvez rechercher, d'autres ressources que vous avez déjà,
00:36:55 pour
00:36:57 justement être complètement
00:36:59 apaisé, vous voyez ce que je veux dire ?
00:37:01 - Oui, mais
00:37:03 je pense que même si
00:37:05 j'analyse, ça a été
00:37:07 très très facile d'arrêter
00:37:09 avant d'avoir mes enfants,
00:37:11 alors que je fumais,
00:37:13 j'avais 25 ans, je fumais
00:37:15 depuis l'âge de 16 ans.
00:37:17 Et
00:37:19 j'ai arrêté complètement.
00:37:21 Je ne buvais pas d'alcool
00:37:23 et je ne fumais pas, et tout.
00:37:25 Et à la séparation, il y a eu
00:37:27 un retour à l'arrière, comme si
00:37:29 je revenais effectivement sur un danger
00:37:31 ou quelque chose.
00:37:33 Et du coup, même si
00:37:35 il y a cette conscience
00:37:37 que
00:37:39 je ne suis plus en danger,
00:37:41 que je peux
00:37:43 me passer de tout ça, il y a quand même
00:37:45 très régulièrement...
00:37:49 - Oui, bien sûr, mais
00:37:51 ce qui laisse à penser que notre
00:37:53 analyse est la bonne, Laurent et moi,
00:37:55 c'est qu'au fond, vous avez pris
00:37:57 des substances, vous n'êtes jamais tombé dans l'addiction,
00:37:59 donc vous ne prenez pas
00:38:01 ces substances pour du plaisir,
00:38:03 vous les prenez pour pouvoir lâcher prise,
00:38:05 vous le dites de toute façon, très clairement.
00:38:07 Sauf que
00:38:09 ce n'est pas un lâcher prise,
00:38:11 c'est oublier que l'autre
00:38:13 puisse être dangereux. C'est pour ça
00:38:15 que vous prenez des substances.
00:38:17 - D'accord. - Il me semble.
00:38:19 - Oui, ça me paraît
00:38:21 très cohérent avec mon histoire.
00:38:23 - Et donc, à partir de ce moment-là,
00:38:25 il faut travailler
00:38:27 sur la confiance
00:38:29 en soi... - L'estime de soi.
00:38:31 - Et l'estime de soi qui va vous permettre
00:38:33 de savoir repérer les moments où vous
00:38:35 pouvez faire confiance et les moments où, en effet,
00:38:37 il ne faut pas faire confiance.
00:38:39 - Oui,
00:38:41 alors, normalement, j'ai l'impression
00:38:43 d'être en confiance
00:38:45 avec moi. J'ai
00:38:47 l'impression d'avoir
00:38:49 énormément avancé
00:38:51 de ce côté-là.
00:38:53 Mais je pense qu'effectivement,
00:38:55 il reste une trace, quelque part,
00:38:57 de cette méfiance.
00:38:59 - Allez
00:39:01 voir sur, notamment,
00:39:03 le site de
00:39:05 Violaine Guérin, "Stop aux violences sexuelles",
00:39:07 où, justement, elle fait beaucoup
00:39:09 travailler par le corps pour reprendre
00:39:11 confiance dans son corps. Parce qu'au fond,
00:39:13 vous m'avez parlé de vaginisme,
00:39:15 je crois que c'est ça, c'est une sorte de
00:39:17 méfiance
00:39:19 du corps.
00:39:21 Et c'est même pas
00:39:23 dans la tête, c'est le corps
00:39:25 qui reste tout le temps
00:39:27 en vigilance.
00:39:29 - Oui, je crois que là, vous avez trouvé quelque chose.
00:39:31 Et pourtant,
00:39:35 je travaille
00:39:37 énormément sur le corps.
00:39:39 Et je pense que je suis assez équilibrée parce que je travaille
00:39:41 beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup sur le corps.
00:39:43 Et je fais du théâtre aussi,
00:39:47 je fais beaucoup de choses.
00:39:49 Mais il y a quand même, voilà,
00:39:51 j'ai voulu quand même vous
00:39:53 intervenir parce que je trouvais que c'était
00:39:55 très complexe,
00:39:57 en fait, ce sujet.
00:39:59 - C'est complexe, de toute façon.
00:40:03 - C'est très complexe. Et puis chacun,
00:40:05 il y a une histoire commune d'addiction, mais chacun a sa propre histoire.
00:40:07 Donc c'est hyper complexe.
00:40:09 - Tout le monde a les mêmes racines.
00:40:11 Donc c'est un travail de longue haleine.
00:40:13 - De toute façon, avec Laurent, on en parle tout le temps
00:40:15 de ces questions d'addiction. Et on sait très bien
00:40:17 que beaucoup de personnes qui vont
00:40:19 avoir besoin de substances, c'est des personnes
00:40:21 qui justement ont un rapport au corps
00:40:23 qui est compliqué,
00:40:25 qui n'est pas libre,
00:40:27 soit parce qu'il y a eu
00:40:29 une enfance difficile,
00:40:31 une enfance pas sécurisée, etc.
00:40:33 - Oui, une enfance abusée,
00:40:35 une enfance incestueuse.
00:40:37 - Et la substance
00:40:39 permet de libérer le corps
00:40:41 de ses peurs, de ses traumatismes, etc.
00:40:43 - Oui, elle masque.
00:40:45 - Je ne pense pas qu'il y ait des personnes
00:40:47 qui soient addictives ou qui
00:40:49 ont besoin de substances et qui aient eu
00:40:51 une enfance parfaitement harmonieuse,
00:40:53 équilibrée, etc. Donc on en revient
00:40:55 toujours à la même chose.
00:40:57 - Il y a plein de choses dans l'histoire.
00:40:59 - En tout cas, merci, Florence,
00:41:01 de cet échange. Je crois que c'est
00:41:03 important aussi de comprendre
00:41:05 qu'on puisse être attiré par les substances
00:41:07 sans forcément tomber dans l'addiction.
00:41:09 Et là, je crois que le témoignage de Florence
00:41:11 est assez clair.
00:41:13 - C'est vrai.
00:41:15 - Et puis on va continuer, bien sûr, après
00:41:17 les infos. Vous pouvez, vous aussi, nous appeler
00:41:19 au 0826 300 300.
00:41:21 On l'a dit,
00:41:23 on a parlé de l'addiction,
00:41:25 de la drogue, de l'alcool,
00:41:27 on n'a pas parlé de la cigarette, mais enfin,
00:41:29 ça tombe en substance. - On pourrait, c'est le mois sans tabac.
00:41:31 - Oui, c'est vrai que c'est le mois sans tabac.
00:41:33 Il y a aussi
00:41:35 les jeux qui sont en nette augmentation.
00:41:37 - Oui, les paris sportifs, les jeux de hasard et d'argent.
00:41:39 - Qu'est-ce qu'il y a d'autre aussi ?
00:41:41 - Il y a le sexe. - Oui, le sexe, bien sûr.
00:41:43 - Il y a les achats, il y a aussi le sport,
00:41:45 qui peut devenir une addiction.
00:41:47 Il y a les jeux vidéo, il y a les réseaux sociaux.
00:41:49 - Oui, on pourrait évoquer
00:41:51 l'addiction aux réseaux sociaux
00:41:53 parce que c'est vrai qu'on peut
00:41:55 passer parfois deux heures, trois heures...
00:41:57 - Et basculer dans un processus
00:41:59 addictif. - Oui. Est-ce qu'il y a
00:42:01 une notion de temps, à partir
00:42:03 d'un certain temps ? - Non, comme je le dis
00:42:05 toujours, la variable
00:42:07 temps isolée, ça ne veut rien dire.
00:42:09 Il ne faut pas se focaliser sur
00:42:11 "tu perds du temps". C'est ok, il y a la perte
00:42:13 de temps, mais est-ce que tu perds contrôle ?
00:42:15 Est-ce que tu as ces envies répressibles
00:42:17 de te connecter ou de consommer ?
00:42:19 Est-ce que c'est un usage
00:42:21 très très régulier ? Est-ce que c'est
00:42:23 très compulsif ? Et surtout, est-ce qu'il y a des conséquences
00:42:25 sur ta vie
00:42:27 perso, physique et psychique ?
00:42:29 - D'accord. Eh bien,
00:42:31 je vous donne la petite devinette,
00:42:33 avant les infos, et puis après on laisse la place aux infos.
00:42:35 Comment s'appelle la femelle du hamster ?
00:42:37 Et c'est un peu en lien
00:42:39 avec l'émission d'aujourd'hui.
00:42:41 14h-16h,
00:42:43 Brigitte Laé, Sud Radio.
00:42:45 - Avec Laurent Carilla,
00:42:47 nous évoquons les addictions
00:42:49 en tout genre, quelle que soit votre addiction
00:42:51 ou peut-être celle de votre
00:42:53 conjoint, de je ne sais pas, de votre
00:42:55 père, de votre
00:42:57 ado, vous pouvez nous appeler au 0826
00:42:59 300 300 pour avoir les lumières de
00:43:01 Laurent Carilla qui est avec nous
00:43:03 et qui va me donner la réponse à
00:43:05 ma devinette. Comment s'appelle la femelle
00:43:07 du hamster ?
00:43:09 - Euh...
00:43:11 L'hamstéroïde ? - Non,
00:43:13 c'est simple, c'est une
00:43:15 hamster-dame.
00:43:17 - Ah oui, j'ai compris le rapport,
00:43:19 ok. - Et vous ? - Cannabis ! - Vous avez compris le rapport
00:43:21 avec l'émission d'aujourd'hui, voilà. - Cannabis.
00:43:23 - Ah oui, hamster-dame. - Hamster-dame.
00:43:25 - Voilà.
00:43:27 On continue avec Marine qui est avec nous. Bonjour
00:43:29 Marine. - Bonjour Brésil.
00:43:31 - Bonjour Marine. - Bonjour.
00:43:33 D'abord
00:43:35 Brésil, je voulais vous dire que vous êtes quelqu'un
00:43:37 absolument formidable. - Bah merci Marine.
00:43:39 - Je confirme.
00:43:41 - Votre émission est d'utilité publique
00:43:43 et
00:43:45 en fait, j'ai déjà
00:43:47 appelé hier et je voulais réagir
00:43:49 par rapport à l'émission d'hier
00:43:51 qui parlait des étapes de la
00:43:53 vie de couple et je me disais
00:43:55 mais comment envisager ça quand c'est
00:43:57 une première relation et quand on est
00:43:59 adolescent ? J'ai
00:44:01 une petite adolescente dans ma famille
00:44:03 ce n'est pas ma fille, c'est une cousine
00:44:05 qui a 16 ans
00:44:07 a rencontré le mauvais gars
00:44:09 et qui
00:44:11 l'a fait tomber dans l'addiction.
00:44:13 Il est
00:44:15 lui-même bien entendu addict, lui-même avec
00:44:17 beaucoup de problèmes et
00:44:19 elle est
00:44:21 passée du décrochage scolaire
00:44:23 à s'enfuir
00:44:25 la nuit pour le retrouver
00:44:27 à commencer à boire
00:44:29 à voler de l'alcool en supermarché
00:44:31 fumer
00:44:33 et puis
00:44:35 voilà, ça s'est
00:44:37 épilangronnage.
00:44:39 - Alors, Laurent va
00:44:41 bientôt bien sûr vous répondre
00:44:43 Marine, mais vous en avez
00:44:45 parlé avec ses parents ou est-ce que c'est compliqué ?
00:44:47 - Alors
00:44:49 bien entendu j'en parle
00:44:51 avec la mère, les parents sont séparés
00:44:53 ils ne sont pas séparés depuis très longtemps
00:44:55 le père
00:44:57 est addict lui-même
00:44:59 et ça a été en partie
00:45:01 la cause de séparation des parents
00:45:03 ça s'est fait, elle était très
00:45:05 petite
00:45:07 mais
00:45:09 j'en parle avec la mère mais
00:45:11 je pense qu'il y a éventuellement un problème avec
00:45:13 la mère et ça
00:45:15 ma cousine n'est pas capable de l'entendre.
00:45:17 - C'est un peu ce que je pouvais craindre
00:45:19 justement
00:45:21 puisque vous vous appelez
00:45:23 vous essayez de prendre soin de cette pauvre
00:45:25 fille, je l'imaginais bien que
00:45:27 - Elle n'est pas suivie du tout cette fille ?
00:45:29 - Alors si
00:45:31 il y a eu les démarches
00:45:33 parce que comme avec le déconcharge
00:45:35 scolaire
00:45:37 elle est dans un programme
00:45:39 d'ado mais franchement
00:45:41 les services publics sont complètement dépassés
00:45:43 l'école est complètement
00:45:45 dépassée
00:45:47 il n'aide pas beaucoup
00:45:49 sa mère
00:45:51 les quelques choses qui sont faites
00:45:53 prennent énormément de temps
00:45:55 les gens ne sont pas bienveillants
00:45:57 c'est très très compliqué
00:46:03 et elle est dans un état
00:46:05 la petite, très fragile
00:46:07 - Elle a quel âge ? - 17 ans
00:46:09 - Là maintenant elle a 17 ans
00:46:11 ça fait en gros un an que ça dure
00:46:13 elle vient de casser
00:46:15 à la rentrée avec ce gars
00:46:17 avec qui elle avait
00:46:19 une relation horrible, toxique
00:46:21 il
00:46:23 se défirait, il s'insultait
00:46:25 il y a eu de la violence verbale
00:46:27 - C'est bon signe si elle a rompu avec lui
00:46:29 c'est plutôt positif
00:46:31 - On espère que c'est
00:46:33 une vraie rupture définitive
00:46:35 c'est pas sûr
00:46:41 - Là on essaie de la raccrocher
00:46:43 de la ramener vers nous, de reprendre le contact
00:46:45 avec elle, moi je suis une cousine
00:46:47 j'ai essayé
00:46:49 au début de l'été de la voir
00:46:51 on a fait un déjeuner en ville
00:46:53 et puis j'ai payé
00:46:55 2-3 fringues dans une boutique, c'était sympa
00:46:57 mais ça franchement ne servait à rien
00:46:59 - Ce qu'on voit c'est que c'est pas qu'un problème
00:47:03 d'addiction déjà
00:47:05 il y a plein d'éléments
00:47:07 de toute façon l'addiction isolée ça n'existe pas
00:47:09 donc il y a aussi des problèmes
00:47:11 psychologiques, il y a peut-être des troubles
00:47:13 de personnalité qui se sont installés
00:47:15 il y a des troubles émotionnels
00:47:17 - Excusez-moi mais il y a eu le Covid aussi
00:47:19 - Il y a eu le Covid qui a plutôt
00:47:21 aggravé ou révélé les choses
00:47:23 mais là la prise en charge doit être revue complètement de A à Z
00:47:25 et vous avez
00:47:27 il y a des structures
00:47:29 de prise en charge longue
00:47:31 où les enfants, enfin où les jeunes ados
00:47:33 sont en hôpital de jour
00:47:35 ils sont re-scolarisés
00:47:37 c'est des problèmes de soins à la fois
00:47:39 thérapeutiques, éducatifs
00:47:41 écologiques, etc
00:47:43 il y a des structures, c'est vrai que
00:47:45 les services publics sont complètement dépassés
00:47:47 mais il faut revoir toute la question
00:47:49 avec le médecin généraliste
00:47:51 le psychiatre, l'assistance sociale
00:47:53 tous les intervenants, il faut qu'il y ait une réunion
00:47:55 entre tous les intervenants
00:47:57 qui ont suivi cette jeune femme
00:47:59 - Ouais
00:48:01 le médecin généraliste vient seulement
00:48:03 de prendre la mesure du problème
00:48:05 et résultat
00:48:07 il vient de lui prescrire un médicament
00:48:09 un antidépressant
00:48:11 - Oui mais ça c'est
00:48:13 pas suffisant en fait
00:48:15 c'est bien mais c'est pas suffisant
00:48:17 c'est à dire qu'il faut que, elle a dû voir des psychiatres
00:48:19 des psychologues, une assistante sociale
00:48:21 une éducatrice
00:48:23 il y a bien une structure qui l'a déjà prise en charge quand même
00:48:25 - Oui mais bon
00:48:27 elle a eu
00:48:29 des rendez-vous
00:48:31 très espacés
00:48:33 bon
00:48:35 d'ailleurs elle était pas contre
00:48:37 elle a même fait un rendez-vous avec un petit
00:48:39 elle et son petit ami
00:48:41 à l'époque
00:48:43 mais effectivement
00:48:45 c'est pas suffisant quoi
00:48:47 - Non mais il faut qu'il y ait une vraie prise en charge surtout
00:48:49 parce que c'est super cool que vous déjeuniez
00:48:51 avec elle, que vous lui achetiez
00:48:53 des fringues et tout mais ça résoudra pas le problème
00:48:55 c'est un problème qui est latent et chronique
00:48:57 - Non mais c'est surtout que le déjeuner...
00:48:59 - C'est super qu'elle soit entourée, c'est ça que je veux dire
00:49:01 il faut qu'il y ait un vrai programme de soins
00:49:03 sinon elle s'en sortira
00:49:05 enfin je veux pas être défaitiste
00:49:07 mais il y a très peu de chances que les choses évoluent
00:49:09 positivement donc c'est ça
00:49:11 c'est là où il faut faire attention
00:49:13 c'est-à-dire qu'il faut bouger toutes les structures
00:49:15 et l'acteur principal, le chef d'orchestre
00:49:17 principal ici, à mon avis c'est le médecin traitant
00:49:19 - D'accord
00:49:21 d'accord
00:49:23 donc
00:49:25 parce qu'en fait tout ça
00:49:27 c'est plutôt déclenché par le biais de l'école
00:49:29 - Oui parce que c'est à l'école qu'elle a rencontré ce...
00:49:31 - Oui oui mais c'est...
00:49:33 - Non, non, non, alors pourquoi c'est l'école ?
00:49:35 - C'est... alors en fait
00:49:37 non c'est des copains oui de l'école
00:49:39 et du coup voilà
00:49:41 elle a eu celui-là décroché de l'école il y a déjà longtemps
00:49:43 et du coup
00:49:45 ils ont décroché de l'école
00:49:47 et elle a gardé le contact
00:49:49 et puis elle a rencontré d'autres gens
00:49:51 et voilà, c'est pas les mêmes personnes
00:49:53 - Mais Marine encore une fois là je pense qu'il faudrait
00:49:55 essayer de voir comment
00:49:57 en amont
00:49:59 cette jeune fille qui a 17 ans
00:50:01 a vécu des choses
00:50:03 qui sont difficiles et qui fait qu'elle est
00:50:05 dans cet état là parce que
00:50:07 vous connaissez sa mère
00:50:09 donc je sais pas si sa mère est équilibrée
00:50:11 ou pas mais si sa mère est relativement
00:50:13 équilibrée c'est qu'il y a eu
00:50:15 alors je sais pas si c'est des abus
00:50:17 je sais pas si c'est...
00:50:19 - Bon je sais pas, il y a du traumatisme en tout cas
00:50:21 - Mais il y a eu des choses qui ont touché cette
00:50:23 jeune fille bien avant
00:50:25 c'est 16 ans
00:50:27 - Oui, ah oui, ça c'est sûr
00:50:29 - Et donc c'est ça aussi qu'il faut
00:50:31 comprendre
00:50:33 et peut-être qu'à cette époque là
00:50:35 vous n'avez rien vu parce que
00:50:37 parce qu'elle s'est enfermée dans son mutisme
00:50:39 ou je ne sais quoi, mais je crois
00:50:41 que c'est important de
00:50:43 bien comprendre que c'est pas par hasard
00:50:45 comme ça que parce qu'elle est à l'école
00:50:47 elle a rencontré... - Oui c'est des facteurs favorisants ça
00:50:49 - Elle va trop mal pour que ce soit
00:50:51 juste des rencontres de mauvais garçons
00:50:53 - Et à mon avis
00:50:55 encore une fois c'est
00:50:57 des suivis que en consultation
00:50:59 enfin avec ce que vous racontez en tout cas
00:51:01 des suivis que en consultation espacés
00:51:03 peu importe le temps d'espacement
00:51:05 ça suffira pas, à mon avis il faut tout mettre
00:51:07 à plat avec une hospitalisation
00:51:09 - Mais est-ce que vous vous rendez compte que
00:51:11 même dans le privé, parce que sa mère a
00:51:13 des moyens
00:51:15 elle essaye tout ce qu'elle peut
00:51:17 depuis des mois
00:51:19 et même dans le privé
00:51:21 elle a pas réussi à lui trouver un petit
00:51:23 - Non mais vous trouverez pas de truc en urgence
00:51:25 - Il n'y a pas de place quoi
00:51:27 - C'est pas ça, c'est que moi je suis un adepte
00:51:29 des programmes intégrés de soins, c'est-à-dire que
00:51:31 il faut qu'il y ait un chef d'orchestre
00:51:33 avec différents acteurs et actrices
00:51:35 et sur un programme sur au moins une année
00:51:37 donc tant que c'est pas organisé ça
00:51:39 ça marchera pas, hospitalise en urgence
00:51:41 quelqu'un, ok, elle pourrait très bien
00:51:43 être hospitalisée en urgence cette jeune fille
00:51:45 le médecin la voit, lui dit
00:51:47 sa vie est en danger, on t'hospitalise en psychiatrie
00:51:49 l'adresse, les hôpitaux psychiatriques
00:51:51 sont sectorisés, ils dépendent de l'adresse
00:51:53 où vit la personne, ça on peut
00:51:55 mais il faut que ça soit un programme structuré
00:51:57 si vous voulez, c'est-à-dire que
00:51:59 c'est une aspiration pour mettre à plat les choses
00:52:01 et derrière un hôpital de jour par exemple
00:52:03 je propose quelque chose quoi
00:52:05 un hôpital de jour elle va le matin, elle rentre le soir
00:52:07 où à la fois il y a des soins
00:52:09 psychologiques, des soins psychiatriques
00:52:11 des soins somatiques et des soins sociaux
00:52:13 si vous voulez, il y a tout ça à remettre en place
00:52:15 parce que là on est dans
00:52:17 une désinsertion à la fois psychique
00:52:19 et sociale et donc
00:52:21 si la mère a les moyens, soudant en plus
00:52:25 il faut organiser ce programme de soins
00:52:27 - Oui, oui
00:52:29 mais c'est difficile
00:52:31 de trouver des gens disponibles
00:52:33 - Vous êtes dans quelle région ?
00:52:35 - En Loire-Atlantique
00:52:37 - Près de Nantes ?
00:52:39 - Oui, oui - Bah à Nantes il y a des super structures
00:52:41 - Oui
00:52:43 - Mais voyez, moi j'entends
00:52:45 la détresse de Marine, Laurent
00:52:47 et j'entends vous, comment vous réagissez
00:52:49 sauf que
00:52:51 Marine est la mère de cette jeune fille
00:52:53 on ne connait pas tout ce que vous êtes en train de dire
00:52:55 et c'est là où on voit que notre société quand même
00:52:57 par moments - Mais moi je me bats pour ça Brigitte
00:52:59 - Je sais, je sais
00:53:01 mais c'est terrible quoi
00:53:03 - C'est terrible parce que
00:53:05 les gens qui connaissent pas
00:53:07 ce qui est normal, le grand public
00:53:09 enfin voilà
00:53:11 un docteur va s'occuper
00:53:13 régulièrement des choses
00:53:15 et c'est pas la réalité des choses, il faut qu'il y ait plusieurs acteurs
00:53:17 on peut pas soigner, je parle pas
00:53:19 que des addictions, mais on peut pas soigner
00:53:21 une personne, tout seul
00:53:23 il peut pas y avoir qu'un intervenant
00:53:25 il faut qu'il y ait plusieurs intervenants
00:53:27 - D'accord, c'est bon Marine ?
00:53:29 Vous avez compris la marche à suivre ?
00:53:31 - Bien sûr, je voulais dire aussi
00:53:33 c'est une ado donc
00:53:35 elle s'est assez
00:53:37 manipulée et mentir
00:53:39 elle est allée chez son généraliste
00:53:41 de nombreuses reprises
00:53:43 et elle lui a fait croire que ça allait
00:53:45 - Bien sûr - La situation était sous contrôle
00:53:47 - Mais c'est pour ça qu'il faut qu'il y ait derrière
00:53:49 un psychologue clinicien
00:53:51 qui la suive régulièrement pour travailler
00:53:53 le fonds et qui est peut-être un psychiatre
00:53:55 qui l'aide pour la prise en charge
00:53:57 du médicament et de la psychothérapie
00:53:59 c'est pour ça que je dis qu'il faut que ça soit un truc très étagé
00:54:01 et en tout cas
00:54:03 au CHU de Nantes
00:54:05 même s'ils sont saturés, il y a de très très bonnes équipes
00:54:07 - Bon
00:54:09 Merci Marine en tout cas de ce SOS
00:54:11 et on continue dans un instant avec vous
00:54:13 sur Sud Radio
00:54:15 14h16
00:54:17 Brigitte Lae, Sud Radio
00:54:19 - Nous sommes avec Laurent Carilla
00:54:21 nous évoquons les addictions
00:54:23 en tout genre
00:54:25 et je rappelle que Laurent Carilla vous pouvez le retrouver
00:54:27 dans différents livres
00:54:29 notamment, on en a parlé tout à l'heure
00:54:31 25 idées reçues sur les addictions
00:54:33 aux éditions Le Cavalier Bleu
00:54:35 mais tout de suite on revient sur
00:54:37 l'addiction à l'herbe
00:54:39 avec Valérie qui est avec nous, bonjour Valérie
00:54:41 - Oui, bonjour Brigitte
00:54:43 - Bonjour Valérie
00:54:45 - Bonjour Laurent, écoutez je suis ravie
00:54:47 de vous avoir tous les deux à l'antenne en tout cas
00:54:49 Brigitte, ça fait très longtemps que je vous écoute
00:54:51 - Merci
00:54:53 - Vraiment, je vous adore
00:54:55 - On est addict à Brigitte
00:54:57 - Ah ouais j'adore Brigitte - Moi aussi
00:54:59 - Arrêtez Laurent
00:55:01 - J'adore Brigitte - Et Laurent je vous connais
00:55:03 sur une autre émission en fait et je vous aime beaucoup aussi
00:55:05 - Ah merci - Moi aussi
00:55:07 j'aime beaucoup Laurent - Moi aussi Brigitte, je vous adore
00:55:09 je veux vous embrasser
00:55:11 - Voilà, comme vous êtes addictologue
00:55:13 et moi ça me concerne parce que ça fait
00:55:15 longtemps que je consomme de l'herbe
00:55:17 - Ouais - Donc c'est vrai que
00:55:19 vous, effectivement je vous ai
00:55:21 écouté sur une autre émission
00:55:23 et c'est super intéressant
00:55:25 - Merci - Voilà
00:55:27 je suis un peu aimée aussi quand même
00:55:29 - Nous aussi on est émus de vous avoir
00:55:31 - Merci
00:55:33 - Alors racontez nous un peu votre histoire d'herbe
00:55:35 - Euh
00:55:37 écoutez euh
00:55:39 moi j'ai commencé, je devais avoir 17 ans à peu près
00:55:41 et
00:55:43 en fait j'ai commencé prise rapide
00:55:45 enfin j'ai été vite
00:55:47 dépendante - Dépendante, ouais
00:55:49 - J'avais commencé, je voulais à 12 ans
00:55:51 mon premier pétard ou
00:55:53 12-13 ans ma première colo mon premier pétard
00:55:55 mais ça m'avait endormi donc du coup j'avais pas
00:55:57 été appréciée et par la suite
00:55:59 je me suis retrouvée dans un environnement
00:56:01 où ça fumait
00:56:03 j'étais adolescente, ma meilleure amie a commencé à fumer
00:56:05 à ce moment là
00:56:07 et moi j'ai commencé à 17 ans
00:56:09 à peu près on va dire
00:56:11 - Et là vous fumez tous les jours là actuellement ?
00:56:13 - Alors là je fume tous les jours oui
00:56:15 alors après je me suis arrêtée, j'avais une trentaine
00:56:17 d'années on va dire - Ouais
00:56:19 - J'ai arrêté 5 ans
00:56:21 euh
00:56:23 et j'ai repris en 2014
00:56:25 avec la rencontre avec un amoureux
00:56:27 euh voilà
00:56:29 - Il fumait lui aussi c'est ça ?
00:56:31 - Ouais - C'était pour se détendre, de la sexualité
00:56:33 des moments cools etc ?
00:56:35 - Ah il fumait beaucoup ouais il fume toujours
00:56:37 - Vous êtes avec lui encore ?
00:56:39 - Alors on est plein ensemble non plus
00:56:41 - Et vous fumez combien de
00:56:43 par jour ?
00:56:45 - Alors aujourd'hui j'aime pas exagérer
00:56:47 oui
00:56:49 j'aime pas exagérer on va dire
00:56:51 et finalement j'aime très peu
00:56:53 maintenant je suis à 2
00:56:55 2 par jour
00:56:57 - Donc vous
00:56:59 il y a une consommation
00:57:01 le soir c'est pour dormir que vous le prenez ?
00:57:03 - Ah ben non enfin le soir
00:57:05 - Vous vous détendez ?
00:57:07 - De journée ou
00:57:09 - Mais là tu vois depuis quelques jours j'ai
00:57:11 un tendance un peu à
00:57:13 à fumer un peu plus - Mais finalement est-ce que
00:57:15 ces joints vous posent problème ?
00:57:17 - Non, par contre quand j'arrête
00:57:19 oui - Oui quand vous arrêtez
00:57:21 vous êtes en manque de nicotine et de THC
00:57:23 mais est-ce que c'est des joints
00:57:25 qui posent problème ?
00:57:27 Est-ce qu'il y a d'autres problèmes par ailleurs ?
00:57:29 C'est ça que je veux vous dire
00:57:31 - D'autres problèmes par ailleurs
00:57:33 il y en a eu oui
00:57:35 de forte dépression oui
00:57:37 actuellement je suis sous médicaments
00:57:39 mais
00:57:41 ouais non après
00:57:43 poser problème en fait
00:57:45 quand je m'arrête si vous voulez ça va pas du tout
00:57:47 par contre et c'est pas
00:57:49 dans la durée ça va crescendo
00:57:51 - C'est à dire que vous êtes de moins en moins
00:57:53 bien si vous ne filmez pas pendant plusieurs jours
00:57:55 - C'est ça
00:57:57 au début ça va parce que je me dis bon allez tu vas essayer
00:57:59 maintenant tu te sens bien donc tu vas essayer
00:58:01 et quand je m'arrête
00:58:03 en fait ça va de
00:58:05 moins en moins bien on va dire
00:58:07 - Et moi j'ai une autre question
00:58:09 est-ce que vous avez envie d'arrêter ?
00:58:11 - Mais j'ai peur en fait
00:58:13 parce que là ça c'est
00:58:15 j'avais essayé Saint-Juel
00:58:17 et j'étais avec les chiens je travaillais
00:58:19 dans un chenil en tant que bénévole
00:58:21 pendant 4 mois on va dire
00:58:23 tous les matins pratiquement
00:58:25 et là je fumais
00:58:27 j'étais bien parce que j'avais la stabilité
00:58:29 j'étais bien avec les chiens avec ce que je faisais etc
00:58:31 et à ma place
00:58:33 et quand je me suis arrêté de fumer par contre ça a été la cata quoi
00:58:35 - Oui mais ce que je veux dire c'est
00:58:37 est-ce que vous voulez arrêter de fumer
00:58:39 aidé par des professionnels ?
00:58:41 - Ah ben là c'est plus compliqué
00:58:43 - Ah
00:58:45 - Ouais par les professionnels c'est un peu plus compliqué
00:58:47 - Et pourquoi ?
00:58:49 - Ben ou alors professionnels
00:58:51 en médecine parallèle on va dire
00:58:53 mais blouse blanche
00:58:55 moi c'est un médecin ça me fait un peu
00:58:57 j'aime pas trop
00:58:59 - Ah
00:59:01 - C'est pour ça que je vous ai demandé Laurent
00:59:03 - Moi je suis un médecin sympa
00:59:05 - Ben oui et vous certainement oui
00:59:07 - Non mais il y en a plein
00:59:09 - Pardon ?
00:59:11 - Mais vous avez peur d'être jugé
00:59:13 c'est ça qui vous gêne Valérie ?
00:59:15 - Ben c'est plutôt le corps médical
00:59:17 le milieu médical en fait
00:59:19 me dire bon voilà après je sais que j'ai un souci
00:59:21 par rapport aux addictions
00:59:23 c'est aussi le tabac
00:59:25 l'alcool
00:59:27 jeûne j'ai pris le tout
00:59:29 - D'accord mais vous avez peur de quoi
00:59:31 face à un médecin aux blouses blanches ?
00:59:33 - J'aime pas trop
00:59:35 - Oui j'entends bien ça j'ai bien compris mais alors
00:59:37 qu'est-ce que vous n'aimez pas ? C'est une autorité ?
00:59:39 C'est quelqu'un qui va
00:59:41 vous juger ?
00:59:43 C'est quelqu'un qui va vous
00:59:45 priver de ce que vous aimez ?
00:59:47 Qu'est-ce que vous diriez ?
00:59:49 - C'est le fait d'être face à quelqu'un qui a une blouse blanche
00:59:51 un médecin
00:59:53 - Bon alors s'il n'est pas en blouse blanche alors ?
00:59:55 - Ouais c'est ça
00:59:57 - Précisez votre pensée qu'on comprenne
00:59:59 qu'est-ce que ça cache
01:00:01 Vous avez été
01:00:07 un médecin qui vous a
01:00:09 violé, traumatisé
01:00:11 vous avez des médecins dans votre famille
01:00:13 qu'est-ce que...
01:00:15 - Non après la maladie
01:00:17 elle a...
01:00:19 Non après non
01:00:21 chez nous les hôpitaux
01:00:23 moi j'ai jamais aimé les hôpitaux
01:00:25 j'ai jamais aimé les médecins
01:00:27 trop enfin voilà
01:00:29 - Oui mais ça vient de quelque part ça
01:00:31 c'est pas... vous voyez ce que je veux dire ?
01:00:33 - Oui
01:00:35 - Donc ce sera intéressant
01:00:37 enfin encore une fois je veux pas vous
01:00:39 poser des questions et vous mettre sur un
01:00:41 divan là alors que vous vous appelez pour
01:00:43 simplement parler de votre addiction à l'herbe
01:00:45 mais ça veut dire quelque chose
01:00:47 et ce quelque chose si vous comprenez
01:00:49 ce que ça veut dire vous allez avancer
01:00:51 et vous allez enlever
01:00:53 si je puis dire une épine que vous avez dans le pied
01:00:55 - Oui
01:00:57 - Mais bon vous y réfléchirez
01:00:59 et puis ce sera peut-être l'occasion d'une autre fois
01:01:01 mais en tout cas j'ai l'impression
01:01:03 Laurent quand vous entendez Valérie
01:01:05 qu'elle est pas réellement totalement dans une addiction
01:01:07 - Elle est dans une addiction parce qu'elle consomme
01:01:09 tous les jours etc parce que
01:01:11 elle peut pas s'empêcher d'eux, il y a des symptômes
01:01:13 mais elle est dans une consommation
01:01:15 qui semble pas poser problème
01:01:17 et qu'il y a certaines personnes
01:01:19 qui fument
01:01:21 et qui... bon voilà ils fument
01:01:23 elle est pas motivée pour se dire
01:01:25 "je vais arrêter"
01:01:27 - Moi je me pose beaucoup de questions justement Brigitte et Laurent
01:01:29 par rapport à ça justement à ma consommation
01:01:31 je me suis beaucoup posé de questions
01:01:33 et j'ai ralenti justement parce que je fumais trop
01:01:35 - D'accord donc vous êtes capable
01:01:37 - Oui c'était pareil, si vous voulez je pouvais boire
01:01:39 tous les deux jours
01:01:41 - D'accord donc vous êtes capable
01:01:43 visiblement de ralentir
01:01:45 pour l'instant de gérer
01:01:47 et on peut considérer
01:01:49 - Réduire ça peut aider
01:01:51 - Voilà on peut considérer que Valérie
01:01:53 elle est à la frontière quoi en quelque sorte
01:01:55 - Elle est addict mais réduire
01:01:57 c'est une première étape pour aller
01:01:59 vers un arrêt si elle en a envie
01:02:01 - D'accord mais à condition qu'il n'y ait pas de blouse blanche
01:02:03 - Voilà sans blouse blanche
01:02:05 - Merci Valérie en tout cas
01:02:07 - Merci Aline - Merci beaucoup on va se retrouver
01:02:09 avec le Love Conseil
01:02:11 on aura également Charlotte qui va tester
01:02:13 un coffret coquin pour Noël
01:02:15 et puis vous pouvez vous aussi nous rejoindre
01:02:17 - J'adore ces coffrets - Au 0826 300 300
01:02:19 - Vous voulez parler à Brigitte Lahaye
01:02:23 0826 300 300
01:02:25 CAM4.fr
01:02:27 le plus grand site
01:02:29 de webcam live réservé aux adultes
01:02:31 Brigitte Lahaye
01:02:33 Sud Radio
01:02:35 Le Love Conseil
01:02:37 - Alors Laurent Carilla je vais vous parler
01:02:39 de l'adulte et de l'enfant
01:02:41 qui est en nous parce que
01:02:43 en chacun de nous il reste
01:02:45 notre enfant intérieur
01:02:47 et je dirais
01:02:49 heureusement parce que je trouve que c'est important de garder une part
01:02:51 de naïveté et une part de curiosité
01:02:53 aussi
01:02:55 parce que l'enfant
01:02:57 il est naïf, curieux
01:02:59 joyeux
01:03:01 et malheureusement cet enfant intérieur
01:03:03 si je puis dire est souvent négligé, ignoré
01:03:05 et c'est bien dommage
01:03:07 parce que c'est à l'origine de bien des conflits
01:03:09 intérieurs et tout particulièrement dans le domaine
01:03:11 affectif. Alors il y a une
01:03:13 solution qui est intéressante pour mieux connaître
01:03:15 son enfant intérieur et je vais donc
01:03:17 vous la révéler. Prenez le temps
01:03:19 de choisir quelques photos de vous lorsque vous
01:03:21 aviez entre 3 et 7 ans
01:03:23 et choisissez-en
01:03:25 une dizaine et de temps en temps prenez
01:03:27 le temps de bien regarder ces photos
01:03:29 et laissez remonter les émotions qu'elles provoquent
01:03:31 en vous et voyez si ça vous
01:03:33 provoque des émotions
01:03:35 sympathiques, agréables ou au contraire
01:03:37 négatives et puis n'hésitez
01:03:39 pas à mettre une photo de vous
01:03:41 enfant donc votre photo que vous
01:03:43 aimez particulièrement
01:03:45 quelque part de façon à
01:03:47 ce que vous puissiez de temps en temps
01:03:49 vous remémorer cet enfant qui est en vous
01:03:51 - Vous avez tout à fait
01:03:53 raison, moi j'ai une anecdote à propos de ça
01:03:55 c'est j'étais au Hellfest
01:03:57 et j'étais en inter
01:03:59 on m'interviewait pour mon bouquin
01:04:01 "On n'a qu'une vie" qui venait de sortir en poche là
01:04:03 et j'avais posté sur les réseaux sociaux une photo
01:04:05 de moi petit, je devais avoir
01:04:07 peut-être 7-8 ans avec
01:04:09 une veste avec des badges et des patchs de hard rock
01:04:11 et ma guitare électrique
01:04:13 c'était chez mes parents, c'est une photo
01:04:15 et là
01:04:17 j'ai été surpris en interview
01:04:19 le journaliste me dit
01:04:21 "Qu'est-ce qu'il dirait
01:04:23 Laurent sur la photo d'Instagram
01:04:25 avec sa guitare et sa petite veste
01:04:27 de 7 ans à toi
01:04:29 Laurent maintenant ?"
01:04:31 J'étais empli d'un truc d'émotion
01:04:33 j'avais jamais ressenti ça quoi et c'est
01:04:35 exactement ce que vous dites, c'est que ce truc
01:04:37 de repenser à l'enfant
01:04:39 à cette photo, à ce qu'on a été
01:04:41 ce qu'on a vécu etc c'est un truc
01:04:43 fou, c'est fou. - Oui oui mais ça parle
01:04:45 énormément de nous et c'est important de
01:04:47 bien se le remémorer. Charlotte
01:04:49 alors vous avez reçu
01:04:51 un coffret cadeau
01:04:53 donc comme tous les enfants sauf que
01:04:55 c'est quand même un coffret cadeau pour
01:04:57 adultes puisque c'est un coffret coquin
01:04:59 de Noël, bonjour Charlotte
01:05:01 - Bonjour, bonjour, oui
01:05:03 j'ai bien reçu un joli coffret
01:05:05 qui m'a fait
01:05:07 un peu sourire parce que
01:05:09 j'ai une âme d'enfant par moment mais je ne suis plus une enfant
01:05:11 depuis longtemps
01:05:13 - Donc vous avez pu jouer avec ce coffret
01:05:15 qu'on trouve bien sûr sur l'enseigne
01:05:17 ruedesplaisir.com alors il y en a
01:05:19 des choses dans ce cadre
01:05:21 - On va commencer
01:05:23 par peut-être les choses les plus anecdotiques
01:05:25 et que j'ai un peu
01:05:27 laissé derrière moi
01:05:29 le bonnet du père Noël,
01:05:31 l'anneau, je ne sais pas si vous avez
01:05:33 le coffret par en haut
01:05:35 les cornes, enfin les
01:05:37 - Oui l'élan
01:05:39 - Oui oui c'est un élan, je pense oui
01:05:41 c'est l'élan vital
01:05:43 - Oui
01:05:45 je dois avouer que
01:05:47 je n'ai pas eu le courage de l'essayer
01:05:49 - Ah ben c'est pas bien ça, vous n'avez pas fait
01:05:51 votre travail Charlotte
01:05:53 - Je suis depuis assez
01:05:55 longtemps en couple avec la personne
01:05:57 avec qui je suis pour...
01:05:59 - Pour lui demander de me poser cet anneau vibrant
01:06:01 non il n'est pas vibrant, je ne sais pas
01:06:03 - Non voilà c'est un peu
01:06:05 délicat pour moi
01:06:07 - D'accord, c'est pas grave, vous avez quand même testé
01:06:09 la bougie de massage
01:06:11 - Voilà
01:06:13 - Il y a un jouet
01:06:15 assez classique
01:06:17 - Un sex toy
01:06:19 - On a fait ça, du coup c'était sympa
01:06:21 parce qu'on a fait ça, il s'est pris au jeu
01:06:23 parce qu'il est peut-être moins
01:06:25 porté sur ces choses là que moi
01:06:27 et du coup ça a permis un peu d'ouvrir
01:06:29 la fenêtre là-dessus, c'était rigolo
01:06:31 donc le jouet
01:06:33 oui, classique mais plutôt pas mal
01:06:35 au niveau confort sur eau
01:06:37 il est plutôt esthétique
01:06:39 c'est bien, assorti à la petite
01:06:41 ceinture qui peut servir à bien des choses
01:06:43 c'est mignonne
01:06:45 qui est voilà
01:06:47 - Qui est dorée aussi
01:06:49 - Le gel fonctionne
01:06:51 bien
01:06:53 les menottes
01:06:55 classiques, bon voilà
01:06:57 - Et puis il y a le jeu de dés
01:06:59 position/action qui peut être marrant aussi
01:07:01 - Voilà qui peut être marrant
01:07:03 moi ça m'a fait rire parce que j'ai vu dans les
01:07:05 il y a nombril
01:07:07 sein
01:07:09 pied
01:07:11 fesse, lèvres
01:07:13 il y a quand même pas mal de choses
01:07:15 qui ont été laissées de côté, ça m'a fait sourire qu'il y ait les pieds
01:07:17 et pas d'autres
01:07:19 zones
01:07:21 érogènes qu'on peut peut-être passer avant
01:07:23 ça m'a fait sourire, c'était marrant
01:07:25 une autre petite chose rigolote aussi
01:07:27 c'est quand vous dé... alors je ne vous ai pas
01:07:29 toutes déchirées, vous savez les petits
01:07:31 messages
01:07:33 - Oui les petits messages qui sont dans le coeur
01:07:35 - Oui, alors il y en a quand même
01:07:37 il faut pas que je continue
01:07:39 parce qu'il y en a que qui sont assez drôles
01:07:41 c'est exécuter 10 pompes
01:07:43 alors que
01:07:45 votre partenaire est allongé sous vous
01:07:47 - Ah oui, d'accord
01:07:49 - Si vous réussissez
01:07:51 bon etc etc
01:07:53 donc voilà, une astuce un petit peu sportive
01:07:55 quand même
01:07:57 - En tout cas, bon, moi je trouve qu'il est
01:07:59 marrant ce coffret coquin de Noël
01:08:01 parce qu'il y a plein de choses différentes, on peut s'amuser
01:08:03 et puis franchement
01:08:05 il est à 33 euros
01:08:07 alors que c'est pour, il y a une valeur
01:08:09 de 92 euros
01:08:11 donc c'est...
01:08:13 - Ah oui, je connaissais pas le prix, ouais
01:08:15 - Franchement c'est un joli cadeau
01:08:17 - Oui c'est sympa, ah il y a quand même
01:08:19 on a essayé, bien sûr on a essayé
01:08:21 alors je sais pas comment ça s'appelle
01:08:23 - Ce que vous mettez là sur le sexe
01:08:25 de l'homme, c'est
01:08:27 vous le voyez, c'est
01:08:29 une espèce de plaque en gel
01:08:31 - Ah
01:08:33 - Vous l'avez ou pas ?
01:08:35 - Je ne sais pas parce que c'est Laurent qui m'a volé mon coffret
01:08:37 - Elle m'a offert le coffret pour Noël
01:08:39 - Il l'a volé, c'est comme un gros préservatif
01:08:41 il a déjà dû le voler, il savait ce que c'était, il l'a mis dans sa poche
01:08:43 - Non non, j'ai tout le coffret
01:08:45 elle m'a offert tout le coffret
01:08:47 il y a des menottes, il y a du gel
01:08:49 sex hot
01:08:51 - C'est ça, je vois le gel
01:08:53 - Non, c'est
01:08:55 quelque chose que vous avez posé
01:08:57 sur le gland
01:08:59 pour la masturbation
01:09:01 et en fait il m'a dit
01:09:03 qu'il a trouvé ça très agréable
01:09:05 mais il disait peut-être qu'il fallait que ce soit
01:09:07 un petit peu plus long pour que vous puissiez
01:09:09 prendre l'enfance de la verge avec
01:09:11 - C'est un mini masturbateur
01:09:13 - Ah bah voilà
01:09:15 - C'est un masturbateur de poche
01:09:17 - D'accord
01:09:19 - Vous allez passer de bonnes fêtes
01:09:21 - Ouais, je vais m'éclater
01:09:23 - Quelle note vous lui donnez Charlotte ?
01:09:25 - On met 7 à lui
01:09:27 8 même, on peut mettre 8
01:09:29 - Merci Charlotte
01:09:31 - Merci Charlotte
01:09:33 - Et je rappelle donc que ce coffret coquin
01:09:35 de Noël, vous le retrouvez sur l'enseigne
01:09:37 rue-des-plaisirs.com, merci
01:09:39 beaucoup Charlotte, on continue
01:09:41 avec Louis qui est avec nous, bonjour Louis
01:09:43 - Oui bonjour, bonjour visiteur
01:09:45 bonjour docteur - Bonjour Louis
01:09:47 - Vous pouvez m'appeler Laurent - Bonjour
01:09:49 - Bonjour Laurent, oui je suis
01:09:51 très heureux aujourd'hui parce que j'ai en même
01:09:53 temps Brigitte que j'écoute depuis
01:09:55 le début de l'émission
01:09:57 de l'émission d'Intérêt public
01:09:59 - C'est la meilleure Brigitte
01:10:01 - Vraiment c'est super, vraiment
01:10:03 tout les niveaux
01:10:05 au niveau sexuel mais tout
01:10:07 les niveaux problèmes de couple, j'écoute
01:10:09 cette émission, je sais pas depuis combien de temps
01:10:11 - 22 ans
01:10:13 23 ans je ne sais plus
01:10:15 - 22 ans, oui oui
01:10:17 toute une génération
01:10:19 mais comme je dis souvent
01:10:21 il y en a qui arrivent sur le marché tous les jours
01:10:23 - Oui c'est ça
01:10:25 - Et Laurent donc qui
01:10:27 évidemment de par mon parcours
01:10:29 m'a interpellé depuis longtemps
01:10:31 dans sa démarche d'adictologue
01:10:33 qui a apporté une modernité
01:10:35 un regard nouveau
01:10:37 il y a une quinzaine d'années
01:10:39 sur la façon d'aborder
01:10:41 la toxicomanie
01:10:43 et tous ces problèmes là
01:10:45 multifactoriels
01:10:47 - Oui c'est vrai que c'est très important ce que vous dites
01:10:49 parce que Laurent Karyla oui
01:10:51 par son approche justement un peu
01:10:53 plus cool
01:10:55 - Plus rock'n'roll
01:10:57 - Oui c'est le terme, je pense que vous avez aidé
01:10:59 beaucoup de personnes qui étaient dans l'addiction
01:11:01 parce que vous avez dédramatisé
01:11:03 si je puis dire
01:11:05 et je crois que c'est important parce que
01:11:07 il y a un jugement je trouve
01:11:09 qui existe encore
01:11:11 au moins aujourd'hui certes mais qui existait
01:11:13 de manière terrible sur
01:11:15 les personnes qui étaient dans l'addiction
01:11:17 - Oui je pense que ça a ouvert
01:11:19 d'ailleurs ça a ouvert plutôt le regard
01:11:21 de ceux qui ne vivent pas
01:11:23 cette addiction, c'est à dire ceux qui
01:11:25 le jugent justement et qui avaient
01:11:27 des idées
01:11:29 très arrêtées sur ça
01:11:31 et donc c'est vrai que ça a
01:11:33 beaucoup démocratisé l'idée
01:11:35 que c'est une maladie et que
01:11:37 - On y est pour rien et que ça se soigne
01:11:39 - Voilà, excellent
01:11:41 - Et donc vous étiez
01:11:43 addict - Oui
01:11:45 j'ai vécu une longue toxicomanie
01:11:47 jeune de 18 ans
01:11:49 jusqu'à 30 ans à peu près profonde
01:11:51 héroïne, cocaïne
01:11:53 donc vraiment
01:11:55 dur, ça a commencé évidemment
01:11:57 avec de la consommation de cannabis
01:11:59 alcool, mélangé
01:12:01 et puis
01:12:03 c'est parti avec
01:12:05 des problèmes propres de la jeunesse
01:12:07 évidemment, parce qu'on ne
01:12:09 ne remplaît pas dans la toxicomanie
01:12:11 sans avoir des problèmes personnels
01:12:13 vraiment
01:12:15 même s'il y a quand même un côté festif
01:12:17 qui peut entraîner à ça, c'est quand même
01:12:19 derrière, il y a un problème forcément
01:12:21 et donc je voulais vous apporter
01:12:23 un témoignage, au moins je m'en suis
01:12:25 sorti grâce à des docteurs, grâce à des
01:12:27 dictologues qui m'ont aidé
01:12:29 des traitements
01:12:31 et puis ensuite j'ai eu une vie tout à fait
01:12:33 normale, j'ai eu des enfants
01:12:35 j'ai créé une belle
01:12:37 entreprise, je me suis inséré
01:12:39 dans cette société
01:12:41 donc ce n'est pas une fin
01:12:43 d'un soir, on peut très bien
01:12:45 passer ces moments-là
01:12:47 et pour autant devenir
01:12:49 quelqu'un qui
01:12:51 est inséré
01:12:53 dans cette société
01:12:55 à peu près normale
01:12:57 - C'est intéressant parce que
01:12:59 vous avez quand même été loin
01:13:01 puisque l'héroïne c'est quand même une drogue
01:13:03 très dure - Mais même la cocaïne Brigitte
01:13:05 franchement, l'héroïne
01:13:07 c'est une image un peu stigmatisante de base
01:13:09 - Oui, c'est...
01:13:11 - On dit que ça fait quelque chose
01:13:13 - En tout cas vous vous en êtes sorti
01:13:15 - Bravo - Quel est
01:13:17 Louis le déclic
01:13:19 qui vous a fait prendre conscience
01:13:21 que vous avez commencé
01:13:23 à vous soigner
01:13:25 et qu'est-ce qui vous a permis
01:13:27 d'être en rémission pour utiliser le terme
01:13:29 qu'il faut utiliser - Merci Brigitte
01:13:31 j'ai abordé des déclics, j'en ai eu beaucoup
01:13:33 évidemment, c'est des déclics de survie
01:13:35 donc évidemment, une vie
01:13:37 de toxicomanie c'est une vie
01:13:39 de rechute en fait, on essaie
01:13:41 de s'en sortir à même
01:13:43 des reprises et on rechute
01:13:45 et on rechute, ça dure longtemps
01:13:47 et en fait je pense que malheureusement
01:13:49 dans ce cadre de toxicomanie lourde
01:13:51 et forte, il y a un temps qui doit
01:13:53 passer
01:13:55 en tout cas c'est l'analyse
01:13:57 que j'en ai sorti moi
01:13:59 et je crois que voilà
01:14:01 ce temps était passé
01:14:03 il était vital pour moi de passer à autre chose
01:14:05 en fait, je pense que c'est ça qui a
01:14:07 le déclic
01:14:09 voilà
01:14:11 - Donc c'est que votre élan vital n'était pas
01:14:13 complètement étouffé et
01:14:15 à un moment donné il vous a permis de sortir la tête
01:14:17 hors de vous - Et vous vous êtes fait
01:14:19 aider par une équipe, vous avez pris de la méthadone, des choses
01:14:21 comme ça ?
01:14:23 - C'était à l'époque, mais non c'était
01:14:25 pas le subitex, c'était Thémigésique je crois
01:14:27 - Ah oui d'accord, vous êtes...
01:14:29 - Ah oui c'était les années 80
01:14:31 90, j'ai 58 ans
01:14:33 et donc
01:14:35 et donc
01:14:37 oui oui à l'époque c'était beaucoup plus compliqué
01:14:39 c'était des centres
01:14:41 ça j'ai mal vécu
01:14:43 parce qu'il y avait beaucoup de
01:14:45 gens en tant que détresse sociale
01:14:47 forte, moi c'était pas mon cas
01:14:49 et il a fallu que
01:14:51 voilà, qu'on
01:14:53 se mélange avec des gens
01:14:55 des gens qui avaient
01:14:57 des problèmes beaucoup plus lourds, beaucoup plus
01:14:59 voilà je sais qu'aujourd'hui ça a dû changer
01:15:01 je pense que les centres
01:15:03 - Oui c'est plus structuré
01:15:05 aujourd'hui - Voilà c'est plus structuré
01:15:07 bon à l'époque c'était
01:15:09 très nouveau, il y en avait peu, il y en avait un
01:15:11 par ville, par grande ville
01:15:13 voilà quoi, c'était compliqué
01:15:15 moi personnellement, la rencontre
01:15:17 avec un docteur généraliste
01:15:19 qui m'a suivi
01:15:21 et qui m'a sorti vraiment
01:15:23 définitivement de cette addiction
01:15:25 - Super, bravo en tout cas
01:15:27 bravo aussi pour ce témoignage important
01:15:29 - Bah écoutez, avec plaisir
01:15:31 merci de pouvoir m'exprimer
01:15:33 et en tout cas je suis très heureux
01:15:35 d'avoir eu aujourd'hui un entrainement
01:15:37 tous les deux - Et merci oui
01:15:39 de montrer qu'on peut
01:15:41 vraiment s'en sortir
01:15:43 je crois que c'est ça qui est important
01:15:45 peut-être pas forcément
01:15:47 pour ceux qui sont dans l'addiction parce qu'ils sont peut-être pas à l'écoute
01:15:49 mais pour ceux qui sont
01:15:51 proches de gens qui sont dans l'addiction
01:15:53 - On peut s'en sortir - Et ce que vous dites aussi
01:15:55 je trouve Louis sur lequel je veux
01:15:57 rebondir, c'est qu'en effet
01:15:59 on s'en sort un peu
01:16:01 on replonge, on s'en ressort
01:16:03 et on finit par s'en sortir
01:16:05 et il faut pas, il faut pas
01:16:07 c'est assez fréquent qu'il y ait des
01:16:09 rechutes - C'est très fréquent même et on apprend
01:16:11 de ces rechutes - C'est pas grave
01:16:13 il faut pas
01:16:15 désespérer
01:16:17 et continuer
01:16:19 - Merci beaucoup Louis - Merci Brigitte
01:16:21 et merci Laurent - Au revoir - On fait une petite pause
01:16:23 on va conclure avec Fabienne qui nous rejoint
01:16:25 Laurent Carilla est avec nous
01:16:41 merci Laurent d'être là
01:16:43 pour bien faire comprendre aux gens
01:16:45 ce qu'est l'addiction parce que
01:16:47 des fois on est tous obligatoirement
01:16:49 entourés de gens qui sont dans l'addiction
01:16:51 et c'est important toujours
01:16:53 de ne pas juger et de
01:16:55 - Il faut jamais juger, ni culpabiliser - Parce que
01:16:57 sinon on peut pas les aider - Et c'est pas
01:16:59 sympa pour eux - Exactement
01:17:01 alors Fabienne justement c'est votre frère
01:17:03 je crois qui est dans l'addiction, bonjour
01:17:05 - Oui bonjour Brigitte, bonjour Laurent
01:17:07 - Bonjour Fabienne - Oui moi je
01:17:09 vous appelais justement parce que comme vous disiez
01:17:11 on parle beaucoup de
01:17:13 jugement et de culpabilité
01:17:15 et les familles sont aussi
01:17:17 très dépourvues quand on est sujet à des personnes
01:17:19 addictes
01:17:21 donc moi c'est mon frère qui
01:17:23 est addict à l'alcool - D'accord
01:17:25 - Depuis très très longtemps
01:17:27 et on le voit
01:17:29 s'enfoncer que ce soit
01:17:31 physiquement
01:17:33 au niveau de sa santé et on
01:17:35 n'arrive rien à faire quoi - Et j'imagine
01:17:37 que ça met en péril son couple, son
01:17:39 travail - Alors il est
01:17:41 célibataire - D'accord
01:17:43 - Donc oui ça a joué aussi
01:17:45 dans ses relations de couple
01:17:47 et ça a joué aussi dans son travail
01:17:49 - Et comme
01:17:51 souvent dans les familles
01:17:53 il y a une sorte de non-dit
01:17:55 c'est ça ? - Alors
01:17:57 oui il y a une sorte de
01:17:59 non-dit, on
01:18:01 lui en a parlé à plusieurs reprises
01:18:03 mais il le vit
01:18:05 comme quelque chose de
01:18:07 il a l'impression qu'on l'agresse
01:18:09 - Et il est conscient de sa maladie ?
01:18:11 - Alors là récemment
01:18:13 il a pris
01:18:15 un bon rang dans le visage
01:18:17 puisqu'il a des problèmes hépatiques
01:18:19 - De quel type ?
01:18:21 - Donc là pour l'instant
01:18:23 on en sait trop rien mais il prit de sang qui était vraiment pas
01:18:25 bonne et là
01:18:27 il doit faire des examens pour voir
01:18:29 l'état du foie - D'accord - Je précise
01:18:31 d'ailleurs que lundi avec Michel Odulle on parlera
01:18:33 du foie - D'accord
01:18:35 - Qui est un organe majeur vous savez
01:18:37 - Mais absolument - Pas qu'un
01:18:39 purateur quoi - Absolument - Tout à fait
01:18:41 Et donc
01:18:43 moi je lui ai proposé
01:18:45 d'aller voir un addictologue, d'aller se faire
01:18:47 soigner et c'est
01:18:49 difficile parce qu'il refuse
01:18:51 il y a sa part
01:18:53 - Il a quel âge ?
01:18:55 - Il a 57 ans
01:18:57 - Est-ce que vous avez essayé par le
01:18:59 biais des associations ? Genre
01:19:01 Alcoolique Anonyme ou... - Alors moi j'avais
01:19:03 appelé un jour
01:19:05 j'avais appelé l'association Alcoolique Anonyme
01:19:07 - Ouais - Ils m'avaient un peu donné
01:19:09 des conseils mais si la personne concernée
01:19:11 ne veut pas se faire soigner
01:19:13 - Oui bien sûr mais bon juste
01:19:15 qu'il aille juste pour un peu
01:19:17 entendre un peu les autres témoignés
01:19:19 et puis pour l'entourage il y a une association qui s'appelle
01:19:21 Al-Anon
01:19:23 qui aide
01:19:25 aussi les familles
01:19:27 enfin les familles
01:19:29 de personnes
01:19:31 malades quoi
01:19:33 - Est-ce que par exemple on pourrait pas conseiller
01:19:35 à Fabienne d'y aller avec son frère une fois
01:19:37 une association Alcool Anonyme ?
01:19:39 - Ouais bien sûr
01:19:41 - Ça serait possible
01:19:43 vous pensez Fabienne ?
01:19:45 - Oui oui moi je suis prête à tout faire
01:19:47 pour l'aider mais c'est que
01:19:49 lui ne refuse
01:19:51 - Même avec vous vous pensez qu'il
01:19:53 refuserait si vous lui demandiez tiens
01:19:55 - Il faudrait que j'essaie
01:19:57 - Et peut-être par le biais
01:19:59 aussi des problèmes hépatiques
01:20:01 peut-être ça peut aider
01:20:03 à amorcer quelque chose aussi
01:20:05 - Alors
01:20:07 lui a
01:20:09 décidé d'arrêter de boire
01:20:11 mais est-ce que seul
01:20:13 il peut s'en sortir ?
01:20:15 - Je sais pas quelles étaient ses habitudes
01:20:17 de consommation mais arrêter seul de boire
01:20:19 quand on est si on est... - C'est dangereux en plus
01:20:21 - C'est très dangereux donc il faut vraiment qu'il y ait une supervision
01:20:23 médicale quand même
01:20:25 - C'est dangereux parce qu'il a besoin d'alcool
01:20:27 - S'il est dans la maladie alcoolique
01:20:29 comme le dit Brigitte, la maladie addictive alcoolique
01:20:31 les personnes
01:20:33 n'arrêtent pas de boire seul parce qu'il faut mettre en place
01:20:35 un traitement - Parce que s'il arrête seul
01:20:37 il peut mourir - Il peut faire une crise de convulsion
01:20:39 et il peut faire ce qu'on appelle un délirium
01:20:41 très mince où il y a 20% de mortalité
01:20:43 quand même, c'est un syndrome de sevrage
01:20:45 très gravique qui peut être grave
01:20:47 donc il faut vraiment qu'il y ait un encadrement
01:20:49 médical - D'accord
01:20:51 - C'est ça qui est... oui c'est important de le dire
01:20:53 parce qu'on a toujours l'impression
01:20:55 qu'il suffit d'arrêter de boire - Non non, un addict à l'alcool
01:20:57 n'arrête pas de boire seul
01:20:59 un addict à l'alcool, il se fait aider pour arrêter de boire
01:21:01 - Ok
01:21:03 Ok
01:21:05 - Mais vous avez l'air, je suppose
01:21:07 puisque vous appelez pour votre frère
01:21:09 vous avez l'air d'avoir une relation quand même assez
01:21:11 chouette avec lui - Oui
01:21:13 - Donc je crois
01:21:15 que ce qui est vraiment important
01:21:17 c'est de
01:21:19 ne pas le juger mais ça je pense que c'est pas
01:21:21 votre... et puis
01:21:23 je pense que
01:21:25 vous pourriez l'accompagner en dirant... - Vous êtes dans quelle région ?
01:21:27 - Dans la région des Bouges du Rhône
01:21:29 - Bouges du Rhône...
01:21:31 c'est quoi, Marseille tout ça ?
01:21:33 - Oui - Marseille ?
01:21:35 Vous êtes dans Marseille ? - Oui
01:21:37 - Bah il y a un super service à Marseille
01:21:39 le service du professeur Lançon
01:21:41 - D'accord
01:21:43 Bah je vous remercie beaucoup, je vais tout
01:21:45 noter, l'association et
01:21:47 le professeur Lançon
01:21:49 - L-A-N-C-C-D-O-N
01:21:51 - D'accord - De ma part
01:21:53 je fais pas de la pub, je travaille dans le public
01:21:55 - D'accord - Et puis quand bien même si ça peut aider
01:21:57 Fabienne et son frère - Non mais je pense que c'est ça
01:21:59 comme vous avez dit Brigitte, essayez d'aller
01:22:01 tous les deux à une réunion
01:22:03 d'anciens buveurs, de support
01:22:05 plus le médical, essayez d'aller dans
01:22:07 une structure
01:22:09 via le médecin généraliste, toujours
01:22:11 il faut pas l'oublier, qui joue le rôle
01:22:13 de chef d'orchestre - Vous savez Fabienne
01:22:15 j'ai l'habitude d'entendre
01:22:17 des personnes qui sont victimes, je suis
01:22:19 j'ai autour de moi des personnes
01:22:21 qui sont victimes et je trouve que
01:22:23 là quand vous parlez de votre frère c'est une victime
01:22:25 il est victime de son alcoolisme
01:22:27 et souvent les victimes
01:22:29 n'ont pas l'énergie
01:22:31 pour aller - L'impulsion
01:22:33 - L'impulsion pour d'eux-mêmes aller
01:22:35 faire la démarche et c'est
01:22:37 pour ça que je dis souvent, prendre
01:22:39 par le bras quelqu'un, je pense
01:22:41 notamment aux femmes qui sont dans des
01:22:43 couples toxiques
01:22:45 souvent elles ne vont pas aller toutes seules
01:22:47 porter plainte - Non non, le frayement c'est important
01:22:49 - Et donc amener
01:22:51 quelqu'un qui est
01:22:53 victime, je pense que c'est vraiment
01:22:55 un acte charitable et nécessaire
01:22:57 parce que les victimes sont
01:22:59 parfois elles ont honte
01:23:01 parfois elles sont encore coupables
01:23:03 parfois elles sont complètement affaiblies
01:23:05 par le fardeau qu'elles portent
01:23:07 sur leur dos et donc
01:23:09 je pense que ce serait bien que vous compreniez ça
01:23:11 pour vraiment le soutenir
01:23:14 - Oui
01:23:17 je vais
01:23:19 essayer de voir ça tous avec lui
01:23:21 - Voilà, je pense que ça peut - Bon courage
01:23:23 - Merci infiniment pour tous ces conseils
01:23:25 - Je vous en prie
01:23:27 Je crois qu'on a fait le tour
01:23:29 de beaucoup de choses
01:23:31 on n'a pas parlé
01:23:33 de jeu d'argent
01:23:35 mais c'est pareil, c'est toujours la même
01:23:37 - C'est les mêmes mécanismes Brigitte, jeu d'argent
01:23:39 ou c'est pareil que la drogue, ou l'alcool
01:23:41 ou le tabac, ou les réseaux sociaux
01:23:43 c'est pareil, c'est-à-dire que
01:23:45 finalement c'est que des branches d'arbres
01:23:47 les mécanismes sont identiques
01:23:49 les signes cliniques sont identiques
01:23:51 les complications ne sont pas toutes identiques
01:23:53 mais il y a des problèmes psychologiques
01:23:55 des problèmes physiques, des problèmes sociaux
01:23:57 et c'est plutôt la stratégie de prendre en charge
01:23:59 ces gens-là, mais là ce que je vois
01:24:01 avec tous les témoignages qu'on a eu aujourd'hui
01:24:03 c'est le manque d'informations crucial
01:24:05 des gens, je suis étonné quand même
01:24:07 et alors je reçois plein de messages
01:24:09 sur les réseaux sociaux et malheureusement je ne peux pas répondre à tout ça
01:24:11 - Bien sûr, mais alors là qu'est-ce que vous pourriez dire
01:24:13 justement, il vous reste deux-trois minutes
01:24:15 - Je ne sais pas comment on pourrait faire
01:24:17 mais il faudra avoir déjà le plan
01:24:19 de soins
01:24:21 c'est-à-dire le plan de soins c'est d'abord
01:24:23 le médecin généraliste qui va orchestrer
01:24:25 peu importe s'il y a des compétences en addictologie ou pas
01:24:27 mais il va orchestrer
01:24:29 et il y a des centres, il y a des centres d'addictologie
01:24:31 il y a des centres jeunes consommateurs pour les plus jeunes
01:24:33 il y a des services hospitaliers
01:24:35 d'addictologie, il y a les hôpitaux psychiatriques
01:24:37 aussi pour les problèmes psychiatriques, il y a les urgences
01:24:39 - Est-ce que si on va par exemple
01:24:41 à sa mairie et qu'on demande
01:24:43 est-ce que les maires
01:24:45 ou les gens
01:24:47 qui travaillent dans des mairies sont capables
01:24:49 de donner les bonnes adresses ?
01:24:51 - Normalement il y a
01:24:53 la géographie locale
01:24:55 des soins
01:24:57 et de toute façon le médecin traitant encore une fois
01:24:59 lui, il peut guider
01:25:01 vers des soins
01:25:03 - Oui mais excusez-moi mais les médecins traitants ils sont débordés aussi
01:25:05 ils n'ont pas le temps
01:25:07 - Oui mais donc voilà, il y a ce problème là
01:25:09 je ne vais pas pouvoir le gérer
01:25:11 donc vous allez vers ça, ça et ça
01:25:13 - Oui mais peut-être que les médecins traitants
01:25:15 comme vous dites, ne sont pas tous aussi
01:25:17 renseignés que vous avez l'air de dire
01:25:19 - Il faudrait en tout cas
01:25:21 - Oui je suis d'accord avec vous
01:25:23 mais c'est pour ça que j'essaye de voir
01:25:25 quels sont les endroits où on pourrait
01:25:27 ou n'importe qui pourrait
01:25:29 - Normalement à la mairie, sur l'antenne santé
01:25:31 de la mairie, il devrait
01:25:33 renseigner sur quelles sont les structures
01:25:35 en rapport avec les addictions
01:25:37 - Dans la ville ou le village
01:25:39 le village
01:25:41 le village, l'endroit le plus proche
01:25:43 - Après ceux qui habitent
01:25:45 proche de CHU
01:25:47 le centre hospitalier universitaire, là il y a des services
01:25:49 normalement, de psychiatrie et d'addictologie
01:25:51 - D'accord - Donc là ils peuvent aussi se renseigner
01:25:53 - Et les médecins
01:25:55 addictologues de toute façon sont spécialisés
01:25:57 dans toutes les addictions
01:25:59 - En théorie oui
01:26:01 - J'aime bien votre théorie - En pratique
01:26:03 ça dépend, il y en a qui
01:26:05 connaissent très bien, sur les trucs de base
01:26:07 l'alcool, le tabac
01:26:09 le cannabis, oui après sur des
01:26:11 petits spécificités des fois - L'addiction au
01:26:13 sexe par exemple - Oui l'addiction au sexe
01:26:15 tout le monde n'en fait pas - Je m'écoute bien
01:26:17 - Mais tout le monde devrait en faire - Mais est-ce que
01:26:19 justement un sexothérapeute
01:26:21 sera capable de - Il faut qu'il soit formé
01:26:23 - Il faut qu'il soit formé aussi, d'accord
01:26:25 - Mais on peut s'aider de sexothérapeute
01:26:27 Dans le programme
01:26:29 de soins très global, c'est
01:26:31 médecin généraliste, psychologue clinicien
01:26:33 j'insiste sur le mot clinicien
01:26:35 parce qu'il y a plein de charlatans
01:26:37 addictologue, psychiatre
01:26:39 ou non, peu importe, mais addictologue
01:26:41 - On n'a pas le droit de mettre l'étiquette
01:26:45 addictologue si on ne l'est pas - Ah non
01:26:47 il faut passer un, soit
01:26:49 vous êtes psychiatre comme moi, vous avez passé un diplôme
01:26:51 complémentaire, soit vous avez passé
01:26:53 des diplômes universitaires et vous avez des compétences
01:26:55 ou une capacité et des compétences
01:26:57 - D'accord donc c'est une référence - Mais non, on peut pas être addictologue comme ça
01:26:59 - D'accord, non mais excusez-moi
01:27:01 comme on sait qu'il y a plein d'étiquettes - Vous avez raison parce qu'il y a plein de
01:27:03 coachs en addictologie qui sont des vrais charlatans
01:27:05 donc il faut faire attention, il faut
01:27:07 vraiment, voilà, médecin traitant
01:27:09 psychologue clinicien
01:27:11 médecin avec compétence en addictologie
01:27:13 éducateur spécialisé
01:27:15 vous voyez, après c'est plein de
01:27:17 puzzles dans le truc - Et bien merci de
01:27:19 ces précisions Laurent Camilla - Merci Brigitte
01:27:21 - Et on continuera bien sûr avec vous prochainement
01:27:23 tout de suite vous retrouvez
01:27:25 Alexandre Donovan et demain
01:27:27 on sera avec Christophe Médici
01:27:29 et nous allons adoucir les mœurs puisqu'on
01:27:31 parlera de musique.

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