Emmanuel Debuyck : "En France, on n’a pas le droit de réussir et encore moins de se planter !"

  • l’année dernière
Thomas Binet reçoit Emmanuel Debuyck, CEO d'Adwanted Group

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##OSEZ_ENTREPRENDRE-2023-11-12##

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Transcription
00:00 Franchise directe, le leader mondial de la mise en relation entre franchiseurs et futurs franchisés présente
00:06 Sud Radio, oser entreprendre, Thomas Binet
00:10 Pourquoi il ne faut jamais hésiter à se lancer dans le monde de l'entreprise. Bonjour Thomas.
00:14 Bonjour Jean-Marie.
00:15 On parle de quoi aujourd'hui ? On commence par les indiscrets du magazine Entreprendre.
00:18 Justement, est-ce qu'on va voir si Patrick Drahi va-t-il céder à SFR ? C'est la vraie question, on y répondra dans un instant.
00:23 Sacrée question, votre grand témoin.
00:25 On va recevoir Emmanuel Dubuik, président d'Advantid, groupe qui est un groupe de sociétés intervenant dans les transactions publicitaires dans les médias.
00:31 Et nous allons parler succès, échecs, création, développement, internationalisation, bref tout un programme, la vie d'un entrepreneur dans un instant.
00:37 Et on termine par les essentiels de l'entrepreneuriat.
00:39 On va parler des étapes qui précèdent la création d'entreprise.
00:42 Il y a eu la genèse en quelque sorte. Tout de suite, en partenariat avec le magazine Entreprendre, vous allez nous faire entrer dans les coulisses des entreprises.
00:48 Vous le disiez, commençons par parler du mania Patrick Drahi, président d'Altice.
00:53 Oui, parce qu'il est endetté d'abord à plus de 60 milliards d'euros, plus que la dette de la SNCF.
00:58 Empêtré dans un scandale au Portugal avec son partenaire historique local Armando Pereira, lui-même accusé de corruption,
01:04 Patrick Drahi est dans l'œil du cyclone de ses créanciers.
01:07 Bref, l'empire Altice est actuellement très chahuté.
01:09 Selon le journal La Tribune, des négociations secrètes auraient eu lieu tant avec Bouy Telecom qu'avec Free Iliad au sujet de SFR.
01:17 Est-ce que Patrick Drahi serait tenté de céder SFR ?
01:20 Les rumeurs vont bon train depuis l'été, sachant que le désendettement du groupe devient le sujet central quand on parle d'Altice.
01:26 Patrick Drahi a réaffirmé récemment qu'il n'a pas la volonté de céder son pôle média, tout au moins pour l'instant.
01:31 Affaire à suivre dans les prochains mois.
01:33 Oui, ça va aller très vite et ce sera spectaculaire, peut-être.
01:36 Autre indiscret de la semaine, c'est la saga de la semaine.
01:38 La maison Montagu, le pull made in Ardèche.
01:41 Oui, parce que c'est une belle saga aussi.
01:43 On essaie d'en raconter toutes les semaines.
01:44 Cette maison familiale dont les dirigeants sont des descendants directs des fondateurs qui datent de 1880.
01:49 A l'origine, ils utilisaient la force de la rivière pour la fabrication des pulls.
01:53 La vie de l'entreprise suit son cours et en 1925, un atelier de tricotage voit le jour.
01:58 La seconde guerre mondiale arrive et la soie disparaît.
02:01 Du coup, Montagu doit s'adapter.
02:02 Ils vont créer un fil artificiel imitant la soie.
02:05 Cette invention devient rapidement l'emblème du savoir-faire de la marque.
02:08 Aujourd'hui, la maison Montagu, ses 80 millions d'euros de chiffre d'affaires,
02:11 dont 80% sont réalisés hors du territoire français et 370 boutiques à travers le monde.
02:16 Le dernier fait d'armes de leur entreprise est le rachat de beaux nuages
02:20 fabriquant de parapluies éco-responsables.
02:22 Un jour, les arts des choix domineront le monde.
02:24 Tout de suite, Thomas, on accueille le témoin de la semaine, votre invité.
02:27 On accueille avec plaisir Emmanuel Dubuik, président d'Advanti,
02:30 d'un groupe de sociétés qui intervient dans les transactions publicitaires pour les médias.
02:35 Bienvenue sur Sud Radio, Emmanuel Dubuik, vous êtes l'invité de Thomas Pinet.
02:38 Merci.
02:38 Emmanuel Dubuik, nombreux sont les entrepreneurs qui ont des parcours originaux,
02:42 mais il y a aussi des trajectoires personnels dans ses vies.
02:44 Vous faites partie de ces entrepreneurs qui ont tracé leur chemin malgré certaines adversités.
02:49 Créateur d'entreprise à 23 ans en créant votre première société,
02:52 qui était une agence de publicité généraliste à Lille.
02:55 13 ans après la crise financière de 2008,
02:57 vous balayez toutes vos ambitions et votre société avec ses 50 collaborateurs.
03:00 Règlement de judiciaire, dépôt de bilan, il faut repartir de zéro.
03:04 Et comme un malheur n'arrive jamais seul, vous divorcez.
03:07 Quel souvenir gardez-vous de cette période ?
03:09 Présenter comme ça, c'est pas simple.
03:12 Toute la période de construction de l'agence était vraiment canon.
03:16 La fin un peu plus compliquée.
03:18 Pendant le...
03:19 Rebâillement.
03:20 Oui, la crise financière, le divorce, tout ça, c'était pas des moments de joie, ça c'est certain.
03:24 Est-ce qu'on apprend ?
03:26 Beaucoup, tous les jours.
03:28 Et on s'en rend compte pas tout de suite d'ailleurs, c'est un peu après que finalement,
03:31 je me suis rendu compte que j'avais fait beaucoup de cuir pendant cette période.
03:34 Et du coup, vous en étirez quels enseignements pour la suite ?
03:38 D'abord de jamais rien lâcher.
03:40 De continuer à croire en soi.
03:42 Et puis d'avancer, de se dire qu'il y a aussi des gens autour pour aider
03:46 et accompagner dans des nouvelles aventures ou des rebonds.
03:49 Emmanuel Debuy, quelques années après, en 2012,
03:51 soit quatre ans après ces événements qu'on vient d'évoquer,
03:54 vous créez une nouvelle entreprise.
03:56 Qu'est-ce qui se passe dans la tête de l'entrepreneur que vous êtes durant ces années ?
03:59 Est-ce que vous n'êtes pas attenaillé entre abandon, salariat ?
04:03 Quelle énergie vous avez ?
04:05 C'est intéressant pour les entrepreneurs qui nous écoutent de savoir,
04:07 parce qu'ils sont toujours seuls dans ce genre de circonstances,
04:09 vous l'avez certainement été, comment vous réagissez ?
04:13 Ça durait beaucoup moins de temps que ça.
04:16 Et heureusement, parce qu'en fait, quand on dépose le bilan en étant gérant majoritaire,
04:19 on n'a aucun matelas de sécurité, pas d'assédic, rien.
04:23 Et puis comme c'est une crise financière, moi je n'avais pas forcément non plus beaucoup de réserve.
04:27 Et en fait, parler, il faut parler beaucoup.
04:30 Moi j'avais dans mes tiroirs un dossier de boîte que j'avais envie de créer quelques années auparavant.
04:35 J'ai ressorti le dossier, j'ai commencé à en parler à quelques copains.
04:38 Le patron de KPMG à l'époque, Alil, qui me dit "mais ton idée elle est canon, il faut que tu y ailles".
04:42 Moi j'y croyais, elle est limite pas beaucoup.
04:44 Et en fait, plusieurs signaux comme ça, positifs, me reviennent, alors que moi je suis au fond du trou.
04:48 Et c'est ce qu'il m'a envie de donner.
04:50 Oui parce que les doutes que vous évoquez, ils sont liés aussi à ce que vous avez vécu.
04:54 Donc toute idée nouvelle, vous dites "bah c'est pas sûr qu'elle réussisse, la preuve, j'y viens de rater".
04:57 Oui, exactement. Pendant une période, j'ai l'impression d'être nul, de rien savoir faire, et que tout va être compliqué.
05:03 Alors, justement, vous allez prendre quand même une décision qui est intéressante.
05:06 Vous avez créé 10 entreprises pour diluer le risque, du coup.
05:09 Oui, alors...
05:10 C'est un enseignement, ça.
05:11 Oui, ma société actuelle, c'est ce qu'on appelle un build-up, donc en fait je me développe en rachetant des sociétés
05:16 pour avoir une offre assez complète.
05:18 Et de facto, en rachetant des sociétés, je dilue le risque à chaque nouvelle entreprise qui est intégrée dans mon groupe.
05:24 Alors, vous avez décidé de partir quand même vivre aux Etats-Unis, ça c'est aussi un fait marquant de votre vie.
05:28 Vous changez de vie, par rapport à ça.
05:30 Vous partez donc vivre aux Etats-Unis.
05:32 C'est qu'un choix professionnel, c'est un choix de vie, il faut mettre tout derrière, il faut partir de zéro.
05:37 Moi, je n'avais rien à cacher, je ne suis pas parti avec la caisse, donc je ne voulais pas m'enfuir pour me soustraire au système.
05:43 Il n'y avait plus de caisse dans le même temps.
05:45 Il n'y avait plus de caisse, mais justement, il n'y avait pas plus de caisse parce que je l'avais volée.
05:48 En fait, quand je lance ma nouvelle société, qui est une start-up, je vais voir la communauté financière, les fonds d'investissement régionaux,
05:56 et tout le monde me dit "Monsieur Debusque, avec votre dépôt de bilan, ça ne va pas être possible".
06:01 Et à peu près au même moment, j'ai eu l'occasion de participer à une formation à l'université de Sanford en Californie.
06:08 Je raconte mon même parcours, et là on m'arrête en me disant "Vous, vous avez un diplôme de plus que les autres".
06:13 Dès ce moment-là, je me suis dit "En fait, c'est ici qu'il faut que je sois, parce que le dépôt de bilan que je vis, ici, c'est une expérience positive, alors qu'en France, c'est un échec".
06:22 Et ça fait toute la différence.
06:23 C'est une forme de médaille.
06:24 Alors justement, c'est ça la différence entre les Etats-Unis et la France ?
06:27 On s'interroge toujours pourquoi ils y arrivent mieux que nous ? Quel est le plus qu'ils ont ?
06:31 C'est quoi cette capacité à donner la seconde chance ?
06:34 Oui, alors en fait, par nature, dès le plus jeune âge, à l'école, on apprend à vendre, à être optimiste.
06:42 On félicite ceux qui réussissent, et on aide ceux qui se plantent.
06:48 En France, on n'a pas le droit de réussir, c'est toujours suspect, et on a encore moins le droit de se planter, parce que là, ça veut dire qu'on est vraiment mauvais.
06:54 Et puis il y a un rapport à l'argent aussi en France.
06:56 Il y a un rapport à l'argent.
06:57 Et effectivement, aux Etats-Unis, tout le monde parle ouvertement de son salaire.
07:00 Ce n'est pas du tout un tabou.
07:02 En France, surtout pas.
07:03 Dans les méthodes managériales, dans votre façon de visiter, depuis cette histoire qu'on a évoquée de 2008, qu'est-ce que vous avez changé ?
07:11 J'ai essayé d'apprendre à être un peu moins gentil, parce que c'était une de mes qualités, mais aussi un défaut quand on est dirigeant d'entreprise.
07:20 Comment vous traduisez ça, justement ?
07:22 C'est que parfois, on attend trop longtemps avant de prendre des décisions difficiles.
07:26 Donc quand une situation s'installe avec des difficultés commerciales ou financières, aujourd'hui, je réagis extrêmement vite.
07:36 Alors qu'avant, je me disais « bon, je vais trouver des solutions, on va compter sur telle ou telle personne ».
07:40 À un moment, quand on est à la barre de son bateau et qu'on sent qu'il y a quelque chose qui ne va pas, il faut être capable de descendre les voiles, affaler, et se poser et repartir sur une autre direction.
07:48 Et ça, c'est ce que vous faites dorénavant ?
07:49 Oui, et puis je dois le dire, en étant à distance de mes équipes, puisque quand je pars aux États-Unis, je n'ai pas de business aux États-Unis, et j'ai une quinzaine de personnes en France,
07:59 le management à distance permet justement de mettre cette distance qui fait que quand on est à 6 000 km, c'est presque plus facile de dire aux gens « là, c'est comme ça qu'on va faire maintenant »,
08:10 plutôt que d'avoir des longues discussions autour d'un café en essayant d'arrondir les enjeux.
08:16 Tout ce que vous êtes en train de dire, c'est votre caractère, il ne change pas, vous adaptez juste les situations en fonction du caractère que vous aviez malgré tout.
08:21 Absolument, et c'est devenu un truc assez dingue, puisque moi, je lance quasiment ma boîte aux États-Unis, et donc on met en place des systèmes de visioconférence,
08:33 de management à distance, et quand le Covid arrive, nous, on est méga prêts, parce que c'est comme ça qu'on fonctionne.
08:38 Une dernière question récurrente dans « Oser entreprendre », quelle est la principale qualité pour être entrepreneur, selon vous ?
08:44 Je pense qu'il faut avoir un peu de vision, du courage et surtout de la confiance en soi.
08:52 Et croire en sa bonne étoile, en tout cas. Merci d'être passé dans le studio de Sud Radio. Merci à vous, en tout cas, tout de suite, Thomas. Les essentiels.
09:00 Bruno, le spécialiste des fournitures et de l'équipement pour les professionnels présente.
09:06 Sud Radio, Oser entreprendre, les essentiels de l'entrepreneuriat.
09:11 Puisqu'une fois qu'on croit en sa bonne étoile, il faut avoir une bonne idée. Vous allez nous parler des étapes qui succèdent entre l'éclosion de l'idée et la création de l'entreprise, Thomas.
09:19 Oui, Jean-Marie, parce qu'il faut bien s'assurer quand même que notre idée soit la bonne avant de se lancer tête baissée.
09:23 Donc, il y a des étapes indispensables à respecter pour comprendre les tendances, la demande, la concurrence entre autres.
09:29 Une analyse du marché, j'ai bien dit du marché éclairée aide à élaborer une stratégie solide.
09:34 Alors, on respecte quelles étapes ?
09:36 La première étape, d'abord, analyser le marché afin d'évaluer son idée. Ce n'est pas l'argent qui fait des idées, mais bien le contraire.
09:42 Estimer son potentiel de marché, donc de clientèle, évaluer la concurrence directe et indirecte et définir ses environnements sociaux économiques.
09:49 La deuxième étape permet d'évaluer les ressources nécessaires.
09:52 Elles sont de trois niveaux humaines, techniques et financières.
09:55 Sur ce dernier point, il faut établir un budget prévisionnel précis afin d'être crédible dans la recherche de capitaux.
10:00 Comment on peut s'assurer, Thomas, que son idée est viable économiquement ?
10:04 C'est le fameux modèle économique recherché dont on parle.
10:06 Bien déterminer son prix de vente, c'est un incontournable.
10:09 On ne peut pas simplement le faire en fonction de ses coûts, mais bien d'une capacité du client à acheter.
10:14 C'est ce qu'on appelle le prix psychologique, par exemple.
10:16 Une fois que tout cela sera décidé, il faut choisir son statut juridique.
10:19 On aura l'occasion d'y revenir parce que c'est un sujet aussi très important, le statut juridique.
10:23 Exactement, Thomas Binet. Merci à vous. Merci à notre invité Emmanuel Debuyck, président du groupe AdWanted.
10:28 À suivre, "Osez investir" ? Tiens, investir avec modération, mais dans le vin pour une fois. À tout de suite.
10:34 Sud Radio. Oser entreprendre. Thomas Binet.
10:37 Avec Franchise Direct, le leader mondial de la mise en relation entre franchiseurs et futurs franchisés.
10:43 Sous-titrage Société Radio-Canada

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