Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.
Pour suivre en direct la cérémonie de remise des trophées IREF, RDV le 13 Novembre à partir de 16h sur CNEWS.fr
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00:00 Merci d'être avec nous, on saura bientôt quels sont les meilleurs enseignes franchisées de France.
00:04 Avec nous Michel Kahn, président de l'IREF, c'est la Fédération des réseaux européens de partenariat et de franchise.
00:11 Alors un franchisé, un commerçant franchisé, qu'est-ce que c'est au juste ?
00:15 Eh bien c'est tout simplement un commerçant qui est juridiquement et économiquement indépendant,
00:20 qui à l'origine était un véritable entrepreneur et qui voulait limiter son risque d'entreprendre,
00:26 donc il a intégré un réseau pour bénéficier de l'assistance technique, du savoir-faire, de l'accompagnement,
00:35 de la force de communication, de la force d'achat.
00:38 Donc pour des grandes marques, pour des grandes enseignes que l'on voit dans les centres-villes, c'est ça ?
00:42 C'est ça, il suffit de regarder les centres-villes, les rues piétonnes, les zones commerciales,
00:47 partout on voit des enseignes nationales et c'est le succès du développement du commerce en France.
00:52 Donc le franchisé est son propre patron, il a ses propres salariés.
00:55 Alors ce concours officiel qui est parrainé par Bruno Le Maire, c'est la 36e édition,
01:01 ça veut dire que ça dure depuis longtemps, vous avez vu évoluer cette franchise au cours du temps ?
01:05 Oui, tout à fait, d'ailleurs la franchise est un phénomène tout à fait français,
01:11 pour dire longtemps oui, j'ai dans ma collection le premier contrat de franchise qui est daté du 4 mars 1232.
01:18 Ah oui, alors c'est plus que 36 ans là !
01:20 Ce sont les franchisés de la ville de Chambéry, c'était le comte Thomas de Maurienne le franchiseur,
01:29 qui pouvait donner des libertés à des bourgeois, à des gens qui avaient les moyens d'acheter des libertés,
01:37 et ils bénéficiaient de la protection armée, ils bénéficiaient de la sécurité au niveau de leur développement,
01:47 ils avaient des exclusivités territoriales pour labourer leur terre, et ils payaient des redévences,
01:52 alors ça ne s'appelait pas les royalties, c'était la dime, la gabelle, l'impôt sur le sel,
01:57 et aujourd'hui il reste de toutes ces dernières féodalités, des expressions courantes comme la franchise douanière,
02:03 la franchise d'impôts, et des lieux où ça s'est passé, c'est-à-dire toutes les villes qui s'appellent villes franches,
02:10 ce sont des villes franchisées, et les rues ou les places qui s'appellent la place ou la rue des francs bourgeois,
02:18 sont des franchisés bourgeois qui pouvaient acheter et racheter des privilèges au franchiseur,
02:25 en l'occurrence ce premier contrat, le comte Thomas de Maurienne.
02:28 – Et alors dans le commerce moderne, quelle a été la première franchise ?
02:31 – Alors ensuite, celui qui a eu l'idée de transformer ce contrat féodal en contrat d'économie
02:39 pour le développement en tant que stratégie levier de croissance,
02:44 c'est Jean Prouveau qui était le président de la lanière de Roubaix,
02:49 avec l'enseigne Pingouin en 1929, qui était la première franchise française,
02:55 et Jean Prouveau a eu l'idée de proposer…
02:58 – Et ça a fait sa fortune, il est devenu un grand patron de presse,
03:01 – Absolument, absolument.
03:02 – François, Paris-Maths, je crois.
03:04 – Et il a sauvé une profession tout entière, qui était la profession de mercière,
03:09 auquel il a proposé l'enseigne Pingouin pour la laine à tricoter.
03:13 – C'est ça, alors d'abord ce prix, quel est l'avantage pour les lauréats
03:16 qui vont le recevoir, il faut le rappeler, la semaine prochaine ?
03:18 – Alors, ce prix a été créé en 1987, à la demande du ministère du commerce et de l'artisanat,
03:27 qui sont venus nous trouver en disant "écoutez, on aimerait mettre en avant
03:31 les entrepreneurs en franchise qui réussissent,
03:34 et pour montrer que c'est un système qui se développe bien et qui est vertueux".
03:39 Cette année, nous avons 65 prix sur un total de réseaux,
03:44 en France nous avons actuellement 2300 réseaux
03:47 de toute forme de commerce organisé indépendant.
03:50 – Quel secteur aujourd'hui est le plus porteur ?
03:52 Est-ce qu'on peut dire "il vaut mieux aller vers les commerces de bouche,
03:54 ou les commerces de vêtements, ou le service par exemple", que recommandez-vous ?
03:59 – Alors, ce que nous observons actuellement, c'est que les secteurs par exemple
04:04 comme le service à la personne, ou le service aux entreprises et porteurs,
04:09 que les chaînes de restauration se développent,
04:13 sans cesse il y a de nouvelles chaînes qui arrivent sur le marché,
04:18 mais il faut être extrêmement prudent quand même,
04:21 car nous voyons arriver chaque année 260 nouveaux concepts en France,
04:28 et bien ces nouveaux concepts, en moins de 3 ans il va en rester 17,
04:32 et en moins de 5 ans il n'en restera plus que 9.
04:34 – Et puis surtout des commerces qui souffrent plus que d'autres,
04:36 en ce moment on voit des grandes enseignes qui ont tendance à disparaître,
04:39 c'est aussi la vie du commerce en France.
04:40 – Oui, mais ça c'est le secteur du prêt-à-porter par exemple,
04:43 qui a connu de grosses difficultés, et personne n'est à l'abri des difficultés,
04:48 mais il est évident que les réseaux structurés ont beaucoup mieux résisté
04:54 que le commerce indépendant, qui malheureusement, pas tous,
04:58 mais beaucoup sont en train de mourir dans leur isolement,
05:01 car la grande question elle est là.
05:02 Personne ne réussira à régler la désertification des centres-villes,
05:07 seul il faut réunir, et je proposerai les états généraux du commerce de centres-villes,
05:13 pour apporter et trouver des solutions avec des accatons,
05:16 où beaucoup de spécialistes et d'experts seraient concernés,
05:21 et pourraient apporter et contribuer à trouver des solutions.
05:24 – C'est ça, l'avenir est au retour des centres-villes, vous pensez ?
05:27 – Alors, le commerce organise son maillage de zones,
05:31 et le maillage de zones c'est la proximité,
05:34 et offrir des services et des produits de proximité,
05:38 c'est la vraie réponse à la demande du consommateur,
05:42 car on l'oublie toujours, le consommateur,
05:44 mais c'est lui qui fait tourner le commerce,
05:46 c'est lui qui achète, c'est lui qui consomme,
05:48 donc c'est lui qu'il faut satisfaire,
05:50 et je me réjouis que, enfin, en tout cas dans les réseaux,
05:52 on ait passé du stade de client roi au client dieu.
05:55 – Très bien, Michel Canne, merci beaucoup,
05:57 on suivra cet événement en partenariat avec CNews, restez avec nous.
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06:05 [SILENCE]