Les Vraies Voix de l'emploi avec Professeur Sébastien Mulé, radiologue à l’hôpital Henri Mondor, Professeur Pascal Pujol, cancérologue et directeur du service d'oncogénétique du CHU de Montpellier, Stan Le Scolan, Chasseur de têtes depuis 30 ans dans le domaine de la santé, Danaë Géraud, CFO chez SeqOne et Stéphane Chemouny, Président de Certis Therapeutics
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NewsTranscription
00:00 19h-20h, les vraies voies de l'emploi.
00:03 Bonsoir, merci d'être avec nous, avec Philippe David.
00:06 On va parler emploi jusqu'à 20h avec nos invités.
00:10 On va parler de métiers, de la santé.
00:12 L'innovation en santé se caractérise aujourd'hui
00:15 par le développement de solutions multi-technologiques.
00:18 Les acteurs de l'innovation de santé font face à des enjeux majeurs
00:21 liés aux besoins de transversalité entre le digital et le réglementaire.
00:25 L'augmentation du volume et de l'hétérogénéité des données de santé
00:28 nécessitent le développement de nouveaux moyens technologiques
00:31 pour organiser l'usage et l'analyse de ces données
00:33 dans un contexte de nouveaux enjeux réglementaires.
00:35 Donc, quelles sont les nouvelles expertises nécessaires
00:37 et par-delà, les nouveaux métiers de la santé ?
00:39 Bienvenue dans les vraies voies de l'emploi avec Sud Radio.
00:42 Et nos invités, le professeur Sébastien Mulet,
00:49 radiologue à l'hôpital Henri-Mondor,
00:51 maître de conférence à la faculté de santé de Créteil,
00:53 responsable d'un Master 2 en imagerie de santé
00:55 et de la troisième année de la licence sciences pour la santé.
00:57 C'est long comme une carte de visite !
00:59 Bonsoir !
01:01 Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:03 Professeur Pascal Puzol, merci d'être avec nous.
01:05 Vous êtes cancérologue et directeur du service d'oncogénétiques au CHU de Montpellier.
01:10 Bonsoir !
01:11 Et Stan Lescolan, chasseur de tête depuis 30 ans
01:14 dans le domaine de la santé à la tête du cabinet
01:16 qui s'appelle Stan Lescolan, ça ne s'invente pas !
01:18 Bonsoir !
01:19 Bonsoir !
01:20 Et donc, on parlait forcément innovation,
01:22 on va commencer avec vous Sébastien,
01:24 professeur Sébastien Mulet,
01:27 merci d'être avec nous.
01:29 D'abord, la première question, c'est finalement,
01:31 la radiologie aujourd'hui, c'est un instrument de prévention, avant tout ?
01:37 Alors effectivement, la prévention prend aujourd'hui une place très importante dans notre activité,
01:42 mais la radiologie va au-delà de la prévention,
01:44 c'est la prévention, c'est le diagnostic,
01:46 c'est aujourd'hui l'évaluation du pronostic,
01:48 mais c'est vrai qu'on va de plus en plus vers faire uniquement un diagnostic
01:53 avant, aujourd'hui on va plutôt aller vers de la médecine préventive,
01:57 vers essayer de détecter des pathologies à risque,
02:00 des patients à risque de développer soit des pathologies, soit des cancers,
02:04 et c'est vrai que c'est aujourd'hui une des voies importantes de la radiologie.
02:09 47% des postes de radiologues, a priori en hôpital, ne sont pas pourvus,
02:14 comment ça se fait ? C'est la faute au numerus clausus comme d'habitude,
02:17 ou c'est que la radiologie, ça n'attire pas ?
02:20 Alors si, je pense que la radiologie attire,
02:23 mais c'est un problème qui va au-delà de la radiologie,
02:25 c'est vrai qu'aujourd'hui il y a un certain nombre de postes vacants,
02:29 non pourvus en médecine,
02:32 effectivement le nombre de médecins formés est insuffisant
02:35 par rapport au départ que l'on a pu avoir,
02:38 la radiologie est une spécialité qui en plus,
02:41 s'offre d'une concurrence entre le public et le privé
02:47 qui est assez importante, à la fois pour les médecins,
02:50 pour le personnel paramédico,
02:52 mais néanmoins, on arrive à développer
02:56 un certain nombre de points pour maintenir l'attractivité,
03:01 c'est variable selon les CHU,
03:04 mais en maintenant un lien fort avec les services cliniques,
03:08 en développant une activité de recherche de haut niveau,
03:11 on arrive tout de même à garder une attractivité pour les médecins,
03:15 mais c'est vrai que c'est un problème important.
03:18 - Important, Major, forcément,
03:20 et il n'y a pas que dans cette spécialité-là, bien entendu,
03:23 est-ce que finalement l'intelligence artificielle vous permet,
03:26 vous en tant que radiologue,
03:28 d'avoir accès dans votre métier à plus de choses
03:31 et de se libérer peut-être de plein de sujets
03:35 grâce à l'intelligence artificielle ?
03:38 - Oui, tout à fait.
03:39 - Vous avez vu qu'ici l'intelligence était naturelle,
03:41 dans ce studio, et pas artificielle.
03:43 - C'est un des sujets, parce que nous on débute.
03:46 - Elle est très naturelle, la preuve en est la question posée,
03:48 souvent la question est "comment ça se fait que vous n'avez pas encore été remplacé
03:51 par l'intelligence artificielle ?"
03:52 Là on me demande est-ce que finalement ça vous aide dans votre quotidien,
03:54 ce qui à mon avis est la question pertinente.
03:56 - On va arrêter cette émission-là.
03:58 - C'est la question pertinente de la saison.
04:02 - L'intelligence artificielle, vraiment, vient accompagner le radiologue,
04:06 les autres spécialistes aussi,
04:07 mais c'est vrai qu'on est particulièrement impacté dans le domaine de l'imagerie,
04:11 qui nous permet aujourd'hui d'avoir des outils plus fiables,
04:14 d'automatiser un certain nombre de tâches pour nous libérer du temps,
04:18 et puis d'augmenter les capacités et la précision du travail du radiologue.
04:22 Donc c'est vrai que non, l'intelligence artificielle ne remplace pas le radiologue,
04:26 mais par contre, les radiologues qui arrivent à s'accaparer,
04:29 à travailler, à intégrer ces outils d'intelligence artificielle dans leur routine,
04:33 vont probablement être ceux qui demain s'imposeront.
04:36 - Je vais vous faire une métaphore, vous me dites si j'ai juste ou pas,
04:39 vous n'hésitez pas, finalement l'intelligence artificielle pour un médecin,
04:43 c'est comme le pilote automatique pour un commandant de bord,
04:46 c'est très important, mais finalement, l'important c'est l'homme qui tient le manche ?
04:52 - Alors vous avez raison, c'est vrai que, in fine, c'est toujours le médecin qui aura la décision,
04:57 qui signera le compte-rendu en radiologie,
05:00 qui validera ce qui a été détecté, analysé par l'intelligence artificielle,
05:03 donc c'est vrai qu'on est sur une analogie assez proche.
05:06 Après, le pilotage automatique va faire le gros du travail pendant 90% du vol,
05:10 on n'en est pas encore là dans le domaine de la médecine,
05:13 mais effectivement, c'est un outil qui vient nous accompagner, nous aider,
05:16 faciliter notre travail, renforcer la confiance dans ce que l'on fait,
05:19 mais qui ne va en aucun cas nous remplacer.
05:21 - Pour qu'on comprenne bien, pour ceux qui ne sont pas guéris à ces méthodes,
05:25 l'intelligence artificielle, on parle de précision, mais sur quoi ?
05:29 Sur peut-être une tumeur ? Comment ça se passe en fait ?
05:32 Qu'est-ce que ça vous apporte ?
05:34 - Alors surtout, c'est une des grandes forces de ce développement
05:38 et de cet apport de l'intelligence artificielle,
05:40 c'est que finalement, depuis la prise de rendez-vous du patient
05:43 jusqu'à son suivi après une opération,
05:47 tout son parcours, l'intelligence artificielle va avoir un impact
05:50 pour faciliter la prise de rendez-vous,
05:53 pour faciliter la réalisation des examens,
05:57 pour nous aider dans l'analyse de ces examens,
05:59 vraiment à tous les niveaux, l'intelligence artificielle va venir
06:02 pour fluidifier les choses et nous apporter des éléments importants.
06:06 En tout cas, c'est en théorie comme ça qu'on le voudrait.
06:10 On voit bien aujourd'hui que le nombre de solutions d'intelligence artificielle
06:13 qui sont effectives dans notre pratique courante est assez limité,
06:16 ce qui montre bien qu'elle n'est pas là pour nous remplacer,
06:18 mais pour vraiment, sur des points précis, venir apporter en qualité, en fiabilité.
06:22 - Je rebondis, pardon Philippe.
06:24 - Allez-y, je vous en prie.
06:26 - Alors c'est une question un peu cash,
06:29 mais est-ce que ça permet aussi de réduire le risque du problème du diagnostic ?
06:34 - C'est une question compliquée.
06:39 - Vous avez trois heures.
06:41 - Oui, tout à fait.
06:43 L'intelligence artificielle sur certaines tâches simples,
06:45 sur des diagnostics assez simples,
06:47 va venir avec une grande fiabilité nous apporter des éléments.
06:50 L'intelligence artificielle est capable aussi de détecter peut-être des cas complexes
06:55 dans lesquels il faut l'avis d'un expert pour analyser ces situations.
06:59 Et donc dans des centres non experts, ça permet d'adresser les patients si besoin.
07:03 Donc ça peut avoir un rôle de triage.
07:05 Donc ça peut permettre dans ce sens-là d'améliorer la précision de notre travail.
07:10 - Mais quand on voit tout ce qui est en train de se faire,
07:12 les progrès, on va en parler également en génétique,
07:14 on va parler en général pour la médecine.
07:16 A l'époque, les grands médecins, c'était le professeur Barnard
07:18 qui fait la première grève du cœur, je ne sais pas, Pasteur.
07:22 Aujourd'hui, on a l'impression que ceux qui font avancer les choses,
07:24 c'est plus des ingénieurs en intelligence artificielle ou en informatique.
07:28 On se trompe en disant ça ou c'est à moitié vrai ou au quart vrai ou au trois quarts vrai ?
07:33 - Alors effectivement, le focus et la lumière est mis aujourd'hui vraiment sur la porte de l'IA.
07:39 Le buzz est mis sur la porte de l'IA, notamment dans ma spécialité, l'imagerie.
07:43 Mais maintenant, ce sont vraiment les médecins qui font avancer les choses.
07:47 Ce sont des outils, l'intelligence artificielle,
07:49 qui permettent peut-être d'aller un peu plus loin sur certains points
07:51 que ce que l'on pouvait faire avant.
07:53 Mais vraiment, le cœur du réacteur, ça reste la force humaine.
07:57 Et ça, je pense que ce n'est pas prêt de changer.
07:59 - Pour ceux qui ne connaîtraient pas, finalement, autour de vous,
08:03 l'écosystème autour de votre spécialité, c'est quoi ?
08:07 Quel type de métier ?
08:09 - Alors c'est vrai que l'écosystème évolue beaucoup
08:11 avec cette innovation extrêmement présente dans notre écosystème.
08:15 C'est évidemment un écosystème médical avec l'ensemble des autres spécialités
08:18 avec qui nous travaillons, mais au sein d'un service d'imagerie.
08:22 Ce sont des personnels paramédicaux qui nous aident à réaliser les examens.
08:26 Et puis, des nouveaux métiers qui émergent pour nous permettre
08:29 de gérer toutes ces données de santé qui sont de plus en plus nombreuses,
08:32 de plus en plus complexes.
08:34 Toute une partie qui nous aide sur le réglementaire,
08:36 puisque la réglementation évolue et est de plus en plus complexe
08:38 pour accompagner l'utilisation de ces données.
08:40 Donc ce sont ces nouveaux métiers qui viennent se greffer à notre écosystème,
08:43 dont le cœur reste toujours le médecin et les personnels paramédicaux
08:48 au plus proche des patients.
08:50 - On va parler de cette génétique, c'est passionnant.
09:03 Les deux métiers sont passionnants.
09:05 Stan Lescolan sera avec nous, chasseur de tête depuis 30 ans
09:07 dans ce domaine de la santé.
09:09 Vous avez des questions, vous n'hésitez pas.
09:11 0826 300 300, on parle technologie, innovation dans le domaine de la santé.
09:15 C'est passionnant et c'est jusqu'à 20h.
09:17 Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
09:22 - On parle de santé, aujourd'hui l'innovation au cœur de la santé,
09:26 c'est plutôt une bonne nouvelle,
09:28 puisque beaucoup d'avancées, d'innovations qui nous permettent,
09:33 nous en tout cas, qui permettent d'améliorer les parcours de patients,
09:36 mais pas que.
09:37 Le professeur Pascal Pujol est avec nous,
09:39 cancérologue et directeur du service d'encauches génétiques au CHU de Montpellier.
09:43 Merci d'être avec nous, bonsoir.
09:45 Pour qu'on comprenne bien ce qu'est la génomique,
09:48 qui j'y crois, est une science assez récente.
09:51 - Oui, c'est une science récente,
09:53 c'est un outil, comme l'a dit mon confrère aujourd'hui,
09:56 c'est un outil assez précieux, parce qu'il va apporter de la précision,
10:01 soit au niveau du diagnostic,
10:03 c'est le cas dans les maladies rares,
10:06 on en dénombre plusieurs milliers aujourd'hui,
10:09 dans le cancer, par le typage des différents sous-types de cancer,
10:15 et puis au-delà, il va nous apporter de la précision dans les prises en charge.
10:20 Parce qu'on peut faire de la prévention personnalisée,
10:25 et parce qu'enfin, on a aujourd'hui des traitements,
10:28 qu'on dit ciblés, qui vont en fait cibler le mécanisme génétique
10:34 de la tumeur ou de la maladie rare,
10:36 et qui portent tous leurs fruits aujourd'hui.
10:38 - Ça veut dire qu'on ne met pas le même traitement à tout le monde,
10:41 c'est vraiment en fonction de la personne.
10:43 Mais ça veut dire qu'on peut l'anticiper,
10:45 même si aujourd'hui le cancer n'est pas établi ?
10:49 - Oui, alors il y a ces deux choses en fait, dans la génétique,
10:52 il y a un côté de traitement, comme vous l'avez dit,
10:55 qui est très spécifique, qui est précis,
10:58 qui répond au mécanisme intime de la maladie,
11:01 et là on est dans du traitement,
11:03 comme on sait le faire en médecine,
11:05 avec une certaine précision,
11:07 mais il y a ce volet aussi préventif,
11:09 c'est-à-dire que dans certains cas,
11:11 on a des prédispositions qui sont d'ordre génétique,
11:14 et on sait aujourd'hui les identifier,
11:17 et se servir de ce marqueur, en fait,
11:20 comme le traceur du risque familial,
11:22 et à partir de là, on déploie, par exemple,
11:25 du dépistage radiologique,
11:27 ou bien de la prévention, parfois médicale,
11:29 ou parfois chirurgicale.
11:31 - Quel métier décrypte le génome de quelqu'un ?
11:33 Il a fallu 13 ans, je crois, pour décrypter le génome humain,
11:35 merci, Deleton.
11:37 C'est quel métier ?
11:39 C'est médecin, infirmière, laborantin ?
11:41 Parce que c'est des métiers qu'on n'imagine pas.
11:43 - Vous avez raison, on a quand même des déclinaisons,
11:45 aujourd'hui, de l'innovation en santé,
11:47 bien au-delà du corps médical.
11:50 En génétique, il faut des spécialistes
11:54 de ce qu'on appelle la bio-informatique,
11:57 parce que la génétique génère énormément de données,
12:01 et ces données, on va les comparer
12:03 à des données de banques de génomes humains "normaux",
12:08 entre guillemets.
12:10 Mais les quantités sont très importantes,
12:12 et donc on est aidé par des outils numériques, bien sûr,
12:16 mais aussi par des compétences humaines,
12:18 il ne faut pas l'oublier,
12:19 derrière, on a des bio-informaticiens,
12:21 on a des biologistes,
12:23 aujourd'hui, qui vont trier ce qui est une anomalie
12:27 dite délétère, pathologique ou non,
12:30 et enfin, on a des médecins un peu molécularistes
12:34 qui vont dire, en fonction de telle anomalie,
12:37 j'ai tel ou tel traitement adapté à cette anomalie à retrouver.
12:43 - Mais ça veut dire que pendant toute une vie,
12:46 on pourra, si vous avez effectivement des antécédents
12:49 dans votre famille d'une certaine maladie,
12:51 on pourra suivre un patient toute sa vie,
12:54 en disant, vous avez X chances pour l'avoir,
12:57 et à titre préventif, le soigner ?
13:01 - C'est déjà ce qu'on fait, quand on y réfléchit bien,
13:04 aujourd'hui, on a du dépistage
13:07 qui s'applique à la population générale,
13:10 qui a un dépistage dit de masse,
13:12 par exemple, le cancer du sein,
13:14 ou le cancer du col de l'utérus.
13:16 En fait, quand on identifie un risque particulier,
13:21 qu'il soit génétique ou autre,
13:23 on va mettre un cran de plus à cette surveillance.
13:26 Il ne faut pas s'inquiéter du fait que
13:29 la génétique va faire une pression,
13:32 elle va permettre d'avoir de la précision
13:34 dans les sous-populations qui sont en risque,
13:36 et de mettre des crans supplémentaires à ces surveillances.
13:39 - Professeur Pujol, une question,
13:41 pour être bio-informaticien, je ne connaissais pas ce métier,
13:44 il faut faire quoi ? Une licence en informatique,
13:46 ou une licence en biologie, ou les deux ?
13:48 - Il faut en fait faire les deux.
13:50 Donc on a aujourd'hui des scientifiques,
13:53 on a de nouveaux métiers aussi,
13:55 il faut les mentionner,
13:57 on a des conseillers en génétique.
13:59 Ce sont des personnes qui sont Bac+3,
14:03 qui vont être des infirmières, des âges femmes,
14:06 des scientifiques, et qui vont avoir une formation supplémentaire
14:09 au type master, mais qui vont permettre aujourd'hui
14:12 d'être des véritables cliniciens.
14:14 Ils sont depuis un an en capacité de prescrire
14:17 des analyses génétiques à fin médicale,
14:21 et ils vont permettre d'implémenter un besoin
14:24 qui devient grandissant,
14:26 parce que cette génétique applique à la prévention,
14:29 ou au traitement, et aujourd'hui du soin courant.
14:31 - Et c'est un métier qui est transversal, par exemple,
14:33 sur la radiologie, ou pas du tout aussi ?
14:36 - Pour le bio-informaticien,
14:39 oui, ce sont des métiers qui sont transversaux,
14:43 puisqu'on va avoir des bio-informaticiens
14:45 qui vont travailler avec différents types
14:47 de données de santé.
14:49 Et c'est vrai que cette évolution,
14:51 et votre question, quelle formation il faut faire,
14:53 finalement, ça nous amène au véritable challenge
14:56 de l'évolution de la formation
14:58 pour les métiers en santé.
15:00 Et on voit bien qu'on a besoin aujourd'hui
15:02 d'avoir des étudiants qui soient formés
15:05 à de multiples compétences,
15:07 d'être évidemment experts en santé,
15:09 mais également d'avoir des compétences
15:11 d'ingénierie, de digital,
15:13 de gestion des données,
15:15 voire de design aujourd'hui
15:17 dans le domaine du numérique et de la e-santé.
15:19 On voit bien que cette transversalité
15:21 est très importante et qu'il faut faire évoluer
15:23 notre offre de formation
15:25 pour accompagner ce changement
15:27 et former les profils dont nous aurons besoin
15:29 demain, mais en fait dès aujourd'hui.
15:31 0826-300-300, Xavier qui nous appelle de Toulouse,
15:34 il a une question à nous poser. Bonsoir Xavier.
15:36 Oui, bonsoir.
15:38 En fait, plus qu'une question,
15:40 c'était plutôt une réaction, presque un coup de gueule.
15:42 Ben, allez-y.
15:44 En fait, on m'a diagnostiqué un cancer
15:47 en 2020,
15:50 depuis 2020,
15:52 aujourd'hui je suis en rémission,
15:54 mais je vis au rythme des scanners
15:56 et de laboratoire tous les trois mois,
15:58 tous les six mois, et en fait,
16:00 j'entends parler de médecine préventive,
16:02 prédictive, de plus en plus d'ingénierie,
16:04 d'étudiants qui sont hyper pointus
16:06 et c'est sans doute vrai et c'est tant mieux.
16:08 Par contre, je voudrais juste
16:10 remettre le patient
16:12 quand même aussi au centre du système.
16:14 Il n'y a rien de pire
16:16 que d'attendre,
16:18 quand on a une maladie grave, de faire le scanner,
16:20 de faire la radio
16:22 et de repartir avec son résultat
16:24 pour amener à l'oncologue sans que personne
16:26 ne vous ait reçu.
16:28 Vous ne savez pas ce que vous avez dans l'enveloppe,
16:30 vous vivez avec la peur d'ouvrir cette enveloppe.
16:32 Je trouve que, bien sûr,
16:34 ce n'est pas tous les médecins, évidemment,
16:36 mais un peu d'humanité au sein
16:38 de la technologie ferait un peu de bien.
16:40 Je le vis
16:42 depuis trois ans maintenant.
16:44 C'est extrêmement difficile.
16:46 On vit avec cette peur
16:48 sans cesse de la récidive
16:50 et à chaque fois que l'on fait un scanner,
16:52 à chaque fois que l'on fait un examen
16:54 et que l'on repart juste avec une enveloppe
16:56 avec le commentaire certes très pointu du médecin
16:58 mais qui ne vous a pas reçu.
17:00 Pour moi,
17:02 c'est presque de l'intolérable.
17:04 Bien sûr qu'il y a beaucoup de patients
17:06 et que les médecins n'ont pas forcément le temps,
17:08 c'est ce qui m'a été déjà répondu,
17:10 mais j'ai envie de dire que c'est terrible
17:12 et à l'heure où on s'interroge aujourd'hui
17:14 sur la technologie de pointe
17:16 et sur la médecine préventive,
17:18 est-ce qu'il ne serait pas temps aussi
17:20 d'associer le patient ?
17:22 J'en veux pour preuve,
17:24 à titre personnel,
17:26 pour essayer de faire bouger les choses
17:28 à mon petit niveau,
17:30 j'ai passé un diplôme universitaire de patient formateur
17:32 pour enseigner aux questions professionnelles
17:34 de santé.
17:36 Autant les jeunes
17:38 qui sont en
17:40 enseignologie,
17:42 en 5ème année, en 2ème année,
17:44 s'en attendent,
17:46 écoutent,
17:48 en tout cas quand le patient prend la parole,
17:50 ils sont attentifs.
17:52 Par contre,
17:54 la route va être encore longue,
17:56 parce qu'on se retrouve des fois dans des services
17:58 avec des professeurs de médecine,
18:00 et en gros ils nous disent "mais on vous a soigné,
18:02 qu'est-ce que vous voulez de plus ?"
18:04 Je voulais juste réagir par rapport à ça.
18:06 Merci de votre témoignage.
18:08 Une réaction courte du professeur Pujol.
18:10 Il met l'humain de côté dans ce domaine,
18:12 dans les maladies pathologiques graves.
18:14 Je pense monsieur que, d'abord je parie
18:16 à ce que vous dites, qui est assez consternant,
18:18 vous avez été reçu
18:20 techniquement
18:22 et pas humainement.
18:24 Et ça, c'est une erreur.
18:26 Je pense que les médecins aujourd'hui
18:28 qui peuvent avoir des métiers
18:30 avec une certaine technologie,
18:32 en fait ce sont des outils
18:34 dont on dispose.
18:36 Or rien, ils ne dédouanent
18:38 de la relation
18:40 qui se noue
18:42 entre le patient et le médecin.
18:44 Et même parfois
18:46 ils peuvent aider
18:48 techniquement, c'est-à-dire
18:50 qu'on peut avoir
18:52 des solutions, qu'elles soient
18:54 thérapeutiques ou diagnostiques, qui s'imposent
18:56 et ça, ça doit conduire
18:58 au contraire à plus de discussion,
19:00 à plus d'empathie.
19:02 Je me réjouis en tout cas que votre réaction
19:04 soit de contribuer
19:06 à quelque chose
19:08 qui est très important. Aujourd'hui,
19:10 les patients experts
19:12 ne sont plus des patients
19:14 un peu alibis, ce sont des patients
19:16 qui vont réellement rentrer
19:18 dans l'amélioration
19:20 de cet accueil,
19:22 l'amélioration aussi des évaluations,
19:24 des études en vérif et etc.
19:26 Donc merci monsieur de votre témoignage.
19:28 Merci Xavier. - Merci beaucoup Xavier.
19:30 Vous restez avec nous, on fait une petite pause
19:32 et dans un instant, on reviendra
19:34 justement sur ces sujets,
19:36 sur ces métiers, bien entendu,
19:38 qui entourent ces spécialités.
19:40 0826 300 300,
19:42 vous les posez des questions, vous êtes bien entendu comme
19:44 Xavier, les bienvenus.
19:46 Sud Radio, 19h20,
19:48 les vraies voix de l'emploi.
19:50 Les vraies voix de l'emploi,
19:52 on est ensemble avec Philippe David jusqu'à 20h,
19:54 et avec le professeur
19:56 Sébastien Mulet qui est avec nous, radiologue
19:58 à l'hôpital Henri-Mondor, maître de conférence
20:00 à la faculté de santé de Créteil,
20:02 professeur Pascal Pujol,
20:04 cancérologue et directeur du service
20:06 d'enco-génétique au CHU
20:08 de Montpellier, et puis
20:10 viennent nous rejoindre Stan Lescolan,
20:12 chasseur de tête depuis 30 ans dans le domaine
20:14 de la santé, puisqu'on est là forcément pour
20:16 parler de l'emploi.
20:18 Merci d'être avec nous,
20:20 avec des emplois aujourd'hui
20:22 dans le métier
20:24 de la santé,
20:26 à pourvoir, mais
20:28 j'ai envie de dire de façon un peu
20:30 bêtasse, de finalement
20:32 par kilo en fait.
20:34 - Oui, effectivement,
20:36 nous sommes dans une situation pénurique,
20:38 bon on le sait, déjà ça
20:40 date de plusieurs dizaines d'années,
20:42 parce qu'effectivement à l'époque
20:44 il y avait eu l'idée, on diminue l'offre de soins,
20:46 c'est-à-dire on diminue le nombre de médecins,
20:48 et par conséquent il y aura moins de demandes.
20:50 Bon, après on a oublié d'intégrer aussi l'évolution
20:52 de la population, puisque quand vous regardez
20:54 la population française, elle a quand même grossi
20:56 depuis une vingtaine d'années,
20:58 et en même temps l'âge des français.
21:00 - Oui. - Voilà.
21:02 Donc on a une situation qui est difficile
21:04 actuellement, très difficile, et avec
21:06 une projection, puisqu'on parle pour l'avenir,
21:08 avec une projection au moins jusqu'en 2030,
21:10 2035, de pénurie totale
21:12 en France, et d'ailleurs
21:14 en Europe, parce que là actuellement, moi j'ai
21:16 des confrères qui sont d'autres pays européens,
21:18 on passe notre temps, enfin je veux dire les Belges
21:20 par exemple, ils passent leur temps à essayer de déboucher
21:22 les médecins qui sont dans le nord de la France,
21:24 enfin c'est perpétuellement
21:26 une course entre les différents
21:28 pays,
21:30 et même les pays de l'Est qui servaient un peu
21:32 avec la Roumanie d'appoint.
21:34 - Comme ils sont formés en français les premières années. - Voilà.
21:36 Et maintenant, ils ont des avantages
21:38 et des conditions qui font qu'ils restent plus facilement
21:40 dans les pays de l'Est.
21:42 - Alors vous, vous travaillez avec le public, le privé,
21:44 les hôpitaux, les cliniques, les laboratoires,
21:46 c'est très vaste les métiers qu'on propose
21:48 dans la santé aujourd'hui.
21:50 - Oui, c'est très vaste, alors effectivement,
21:52 je travaillais sur les trois segments,
21:54 y compris d'ailleurs
21:56 les fondations, on a parlé du Téléthon tout à l'heure,
21:58 j'ai travaillé dans le passé avec eux.
22:00 Les métiers pénuriques,
22:02 donc on a dit les médecins, toutes spécialités,
22:04 ça y a pas de problème,
22:06 mais également tout ce qui est soignant.
22:08 On a vu de post-Covid
22:10 beaucoup de démissions, et beaucoup
22:12 surtout de reconversions,
22:14 les personnes sont parties sur d'autres postes,
22:16 et même les postes administratifs.
22:18 - D'autres postes où ils sont carrément
22:20 sortis de la santé. - Ils sont sortis de la santé.
22:22 - Je donnais un exemple,
22:24 parce que c'est public, tout à l'heure,
22:26 on parlait ensemble,
22:28 le directeur,
22:30 j'ai pas donné son nom, mais enfin, le directeur du CHU
22:32 de Strasbourg, qui a fait un parcours
22:34 exemplaire,
22:36 Ecole de Rennes, etc.,
22:38 il vient de sortir et il est préfet
22:40 de la Nièvre. - Ah oui !
22:42 - Donc à une cinquantaine d'années, donc oui,
22:44 au plus haut niveau, il y a quand même des mutations.
22:46 Et puis, elle est faite aussi
22:48 récente
22:50 des directions des PAD,
22:52 liées à certains groupes privés,
22:54 ça continue. - Les scandales qu'il y a eu, et qu'il y a encore,
22:56 d'ailleurs. - Et je peux vous assurer,
22:58 un, ils sont tous empénurés, là, de directeurs,
23:00 et
23:02 deux, ce sont
23:04 des, comment dire,
23:06 directeurs et collaborateurs,
23:08 et c'est effectivement des structures qui souffrent actuellement.
23:10 Avec une responsabilité aussi,
23:12 faut pas oublier que le directeur des PAD,
23:14 moi, quelqu'un que j'ai recruté
23:16 il y a pas très longtemps, il me dit, j'ai eu un suicide
23:18 dans les PAD,
23:20 j'ai passé la journée en commissariat.
23:22 C'est-à-dire, en fait, soupçons de savoir,
23:24 on peut basculer dans le pénal.
23:26 Alors, vous savez qu'à un moment donné,
23:28 problème de notoriété, problème de condition
23:30 de travail, plus de risques pénals,
23:32 il y a de moins en moins de candidats.
23:34 - Oui. Professeur Stébastien
23:36 Mullet, forcément, dans votre, bah, vous,
23:38 vous êtes en hôpital, vous êtes
23:40 à l'hôpital Henri-Mondor,
23:42 forcément, bah, le nombre de patients
23:44 entrant se démultiplier,
23:46 surtout depuis le Covid,
23:48 enfin, vous nous direz si c'est, dans la réalité,
23:50 c'est exact. Est-ce que, aujourd'hui,
23:52 quels sont, finalement, les
23:54 postes les plus en tension chez vous ?
23:56 - Alors, effectivement,
23:58 l'activité est plutôt
24:00 en croissance.
24:02 Après,
24:04 je pense qu'il ne faut pas voir que du négatif,
24:06 effectivement, un certain nombre de postes sont en tension.
24:08 Néanmoins, on se rend compte que
24:10 aujourd'hui, le personnel infirmier
24:12 qui avait, effectivement,
24:14 quitté en
24:16 grand nombre
24:18 les hôpitaux dans la période post-Covid,
24:20 aujourd'hui, on retrouve plus
24:22 facilement du personnel infirmier,
24:24 on est capable de réouvrir des lits,
24:26 en tout cas, à l'Assistance Publique Hôpitaux de Paris, où je travaille,
24:28 de fait
24:30 de ce recrutement d'infirmiers
24:32 supplémentaires. Donc, il y a quand même
24:34 des bonnes nouvelles. Mais c'est vrai qu'on est
24:36 en tension sur un certain nombre de
24:38 postes médicaux, paramédicaux,
24:40 et donc, eh bien, il faut
24:42 s'organiser différemment, il faut
24:44 s'organiser sur
24:46 le territoire, avec une solidarité sur le
24:48 territoire, entre les différents établissements,
24:50 de manière à mettre en commun
24:52 ce que l'on peut mettre en commun,
24:54 de l'entraide
24:56 entre les différents intervenants
24:58 sur le territoire. Il faut
25:00 trouver des solutions, mais c'est vrai que nous sommes
25:02 en tension. Et puis, le sujet de cette émission,
25:04 l'innovation en santé, c'est vraiment quelque chose
25:06 aussi qui permet de rester attractif,
25:08 de retenir les personnels
25:10 dans notre hôpital, de leur donner envie
25:12 de continuer à s'impliquer. - De se reconvertir, peut-être ?
25:14 - Et aussi de se reconvertir, pourquoi pas.
25:16 Mais vraiment, c'est un moteur extrêmement important
25:18 pour essayer de lutter au maximum
25:20 contre cette période. - Pour recruter, il faut avoir
25:22 des profils. Est-ce qu'on a les formations
25:24 adéquates pour recruter
25:26 les gens aujourd'hui ? On a parlé
25:28 des bio-informaticiens, qui doivent avoir fait
25:30 de la biologie, de l'informatique.
25:32 Quand vous recevez des CV,
25:34 en tant que chasseur de tête, les formations sont
25:36 adéquates et au niveau, ou pas, en France ?
25:38 - Par rapport aux besoins actuels, oui.
25:40 Mais c'est vrai qu'on est en mutation et on va avoir
25:42 des besoins importants, c'est ce qu'on disait
25:44 tout à l'heure, des postes
25:46 mixtes. Il y a des nouveaux postes qui sont en train
25:48 de se créer, avec
25:50 l'IA, l'intelligence artificielle,
25:52 c'est quelque chose qui est en train de se générer.
25:54 Pour l'instant, on n'a pas une demande, mais ça va évoluer
25:56 assez vite. On n'a pas une demande assez
25:58 forte, parce qu'il y a des pénuries. Ce sont plutôt des gens
26:00 qui sont déjà dans le secteur de la santé, qui sont en train de se
26:02 former en complément.
26:04 - Après, ce qui
26:06 devrait arriver là, puisqu'on parle
26:08 d'innovation, ce sont des techniciens aussi.
26:10 - Voilà. - Des vrais techniciens.
26:12 - Des vrais techniciens qui vont arriver, qui seront formés.
26:14 Bon, après,
26:16 également, on peut en parler,
26:18 mais je pensais aussi tout à l'heure,
26:20 c'est lié à l'intelligence artificielle, mais tout ce qui
26:22 est les robots qui existent déjà dans les opérations,
26:24 vous avez des infirmières, des hybrides, qui sont
26:26 formés aussi à l'utilisation des robots. Enfin, il y a
26:28 un certain nombre d'outils qui vont permettre,
26:30 pas forcément de faire face à la
26:32 pénurie, mais en tout cas d'améliorer la qualité
26:34 des prestations. - Chez vous,
26:36 professeur Pascal Pujol,
26:38 les métiers aujourd'hui,
26:40 les nouveaux métiers qui vont arriver, c'est quoi ?
26:42 C'est quoi les spécificités,
26:44 les expertises ? - Alors, on a vu
26:46 le conseillère génétique pour
26:48 ce qui est clinique,
26:50 qui va aider le généticien
26:52 médical.
26:54 On a quand même un petit problème d'analyse
26:56 génétique dans les laboratoires.
26:58 Alors, on est aidé par
27:00 les outils d'IA de bioinformatique,
27:02 mais il faut quand même réaliser
27:04 ces analyses.
27:06 Il y a deux ordres de choses, il y a la
27:08 prestation elle-même, qui est un peu technologique,
27:10 c'est plus du ressort du
27:12 technicien ou de l'ingénieur
27:14 en biologie, et puis
27:16 après il y a l'interprétation. Et là,
27:18 dans l'interprétation, on a un petit problème.
27:20 On pense
27:22 qu'il faut un petit peu
27:24 élargir les horizons
27:26 à l'interprétation de l'analyse
27:28 génétique, que certains généticiens
27:30 qui ont fait ce qu'on appelle le DES,
27:32 la spécialité, peuvent le faire.
27:34 Que certains scientifiques aussi, ça c'est un vrai
27:36 problème qui est sur la table aujourd'hui,
27:38 on a des scientifiques qui ont
27:40 atteint de très hauts niveaux de compétence
27:42 dans certains
27:44 domaines de pathologie,
27:46 et leur rapport peut être aussi précieux
27:48 à l'interprétation de certaines analyses
27:50 de génétique moléculaire. - Et bien vous restez avec
27:52 nous dans un instant, deux startups
27:54 avec des métiers très innovants.
27:56 La SecOne,
27:58 c'est une
28:00 startup, on va vous en parler
28:02 dans quelques instants, et Certis
28:04 Thérapeutics aussi qui va vous aider
28:06 dans vos métiers que vous connaissez bien.
28:08 0 826 300 300, on est ensemble
28:10 jusqu'à 20h.
28:12 Sud Radio, 19h20,
28:14 les vraies voies de l'emploi.
28:16 On parle d'emploi dans la santé
28:18 et on parle d'innovation surtout,
28:20 et tout de suite un fleuron de la recherche médicale,
28:22 ça s'appelle SecOne Genomics,
28:24 qui développe des solutions d'analyse
28:26 génomique dans la médecine
28:28 personnalisée, et hyper intéressant.
28:30 Danae Giraud est avec nous. Bonsoir,
28:32 merci d'être avec nous, vous êtes
28:34 CFO en charge notamment
28:36 de la partie RH qui nous intéresse
28:38 ce soir. D'abord expliquez-nous
28:40 de façon claire, parce que
28:42 ces métiers sont plutôt assez compliqués
28:44 pour des gens qui sont extérieurs
28:46 à ces spécialités,
28:48 exactement,
28:50 l'intérêt de votre startup.
28:52 - Bonjour, donc
28:54 effectivement, je pense que vous avez bien
28:56 expliqué avec M. Pujol
28:58 la complexité de la génomique,
29:00 et l'objectif de SecOne, c'est de rendre
29:02 l'analyse génétique aussi
29:04 facile et rapide qu'une prise
29:06 de sang. Donc l'idée c'est d'amener un métier qui soit
29:08 efficace, et qui puisse rapidement
29:10 aider le biologiste et le médecin
29:12 à interpréter le génome
29:14 de leur patient.
29:16 Et de ce fait, on a besoin
29:18 de beaucoup, beaucoup de compétences
29:20 et de nouveaux métiers qui sont
29:22 très différents, puisqu'on fait appel à l'intelligence,
29:24 et pour ça, il faut déjà traduire
29:26 le langage médical
29:28 que les médecins ont,
29:30 et ça, les mettre dans des papellanes bioinformatiques.
29:32 Et c'est là qu'interviennent
29:34 deux métiers, c'est les product-owners
29:36 et les bioinformaticiens, dont parlait
29:38 le professeur Pujol tout à l'heure.
29:40 La différence, c'est que
29:42 souvent, les médecins ont une spécialité,
29:44 et que pour l'instant, les bioinformaticiens
29:46 et les formations
29:48 qui permettent de devenir
29:50 bioinformaticiens ne sont pas forcément spécialisés.
29:52 Donc on a des gens
29:54 qui sont à la fois, qui vont travailler
29:56 sur la maladie rare,
29:58 du cancer du sein, du cancer
30:00 du rein ou du fernie, donc c'est là
30:02 qu'est la complexité de ce métier.
30:04 Ensuite, on doit faire appel aussi à
30:06 de la data science, je pense que
30:08 c'est un métier dont on parle
30:10 de plus en plus souvent, et ça, ça sert à quoi ?
30:12 Ça sert à analyser la donnée. Comme
30:14 on disait tout à l'heure, en génétique,
30:16 le plus difficile, c'est qu'on a énormément de données,
30:18 et c'est une donnée qui finalement
30:20 est un peu dans une langue chinoise, donc il va falloir
30:22 arriver à l'analyser correctement
30:24 et à bien faire, et ces data scientists
30:26 sont en génomique,
30:28 sont assez rares, et je pense
30:30 que notre chef peut-être
30:32 pourra nous aider là-dessus.
30:34 Absolument. Petite
30:36 question, forcément,
30:38 ça cartonne, puisque
30:40 vous avez fait une levée de fonds,
30:42 aujourd'hui ça marche très très bien, donc vous allez vous déployer,
30:44 donc ça veut dire qu'aujourd'hui, vous allez chercher
30:46 quoi comme titre de poste ? Vous allez
30:48 agrandir votre équipe ?
30:50 Alors, effectivement, on a déjà recruté
30:52 une cinquantaine de postes sur les trois dernières
30:54 années sur ces métiers-là, donc du informaticien,
30:56 on en a une vingtaine, les data scientists,
30:58 un des métiers qui se développe
31:00 beaucoup pour nous aussi, c'est que ces intelligences
31:02 artificielles, il faut les entraîner,
31:04 il faut qu'on sache leur
31:06 parler, et il faut qu'elles fassent ce qu'on leur demande,
31:08 on disait tout à l'heure que l'humain est derrière,
31:10 et c'est effectivement le cas, donc il va falloir qu'on trouve
31:12 des gens qui vont savoir
31:14 parler à notre intelligence artificielle, et pour ça,
31:16 la grande difficulté aujourd'hui, c'est qu'il n'y a
31:18 pas de formation, donc c'est
31:20 plutôt des autodidactes, des passionnés d'intelligence
31:22 artificielle, et
31:24 on n'a pas de process facile pour les trouver.
31:26 - Allez, vous restez avec nous, on a une autre...
31:28 - Oui, on était à Montpellier, on met le cap
31:30 500 kilomètres à l'ouest, direction Bordeaux,
31:32 bonsoir Stéphane Chemouni,
31:34 chez Mouni, pardon. - Bonsoir à tous.
31:36 - Vous êtes président de Certis Thérapeutiques,
31:38 alors vous savez que la radiologie,
31:40 vous concevez des logiciels, la preuve
31:42 que la médecine c'est devenu, dans certains
31:44 cas, un métier d'ingénieur, de thermométrie
31:46 d'IRM 3D, notamment de lutte
31:48 contre le cancer, ça rejoint le professeur Pujol
31:50 aussi, qu'est-ce que c'est exactement ?
31:52 - Je vais vous expliquer
31:54 un peu plus clairement,
31:56 donc on travaille sur le domaine des thérapies
31:58 mini-invasives, donc l'idée
32:00 c'est que quand on peut, c'est souvent
32:02 intéressant, au lieu d'avoir
32:04 une chirurgie conventionnelle
32:06 où on va ouvrir
32:08 le corps humain,
32:10 on va faire une toute petite rouffe
32:12 et venir avec une aiguille
32:14 brûler quelque chose à l'intérieur du corps,
32:16 en l'occurrence ça peut être une tumeur.
32:18 Donc ça c'est des choses
32:20 qu'on n'a pas du tout inventées,
32:22 qui existent depuis plusieurs décennies,
32:24 qui sont vraiment intéressantes,
32:26 mais qu'on peut améliorer. Le problème
32:28 quand on brûle quelque chose, quand on
32:30 cuit quelque chose, c'est qu'on ne voit pas vraiment
32:32 ce qui se passe. C'est un peu plus compliqué
32:34 à faire cuire qu'en rôti,
32:36 on va dire,
32:38 les médecins se guident
32:40 avec de l'imagerie pour
32:42 bien viser leur aiguille,
32:44 bien viser la tumeur, mais néanmoins,
32:46 pour autant, ils ne savent pas vraiment
32:48 ce qui est en train de se passer.
32:50 Donc quand on ne sait pas, ce qui peut arriver, c'est que des fois
32:52 on ne va pas tout brûler, il y aura
32:54 une décidive, ou une récidive, ou des fois
32:56 on va brûler à côté, et il y aura
32:58 des effets secondaires qui peuvent être
33:00 assez graves. Donc notre métier
33:02 c'est d'aider ces traitements
33:04 avec de l'imagerie IRM,
33:06 on a un logiciel qui va transformer
33:08 les signaux de l'IRM en
33:10 température, et qui va pouvoir
33:12 nous aider à contrôler
33:14 très précisément les procédures.
33:16 C'est ce que veut dire
33:18 certice, certice avec
33:20 certaines certitudes précises.
33:22 Vous avez gagné le grand prix Nationalilab en 2019,
33:24 le premier prix d'innovation
33:26 de la Société Française de la Radiologie en 2020,
33:28 et ça vous a permis de vous développer à l'étranger.
33:30 Est-ce que vous pouvez nous dire rapidement,
33:32 parce qu'après, notre chasseur de tête
33:34 veut dire un mot positif,
33:36 pour conclure.
33:38 C'est très bien.
33:40 Effectivement, c'est
33:42 des labels qui nous crédibilisent,
33:44 et ça sert à lever les fonds,
33:46 à avoir des aides,
33:48 donc ça concourre. Nous avons beaucoup
33:50 d'aides en ce moment,
33:52 on commence à se développer pas mal
33:54 sur des pays comme les Pays-Bas,
33:56 l'Allemagne, les Etats-Unis.
33:58 Un petit mot du professeur Sébastien Mullet.
34:00 Oui, merci beaucoup,
34:02 je voulais rebondir sur cette intervention
34:04 avec la Société Française de Radiologie,
34:06 qui joue un rôle très important
34:08 dans l'accompagnement de l'innovation
34:10 dans le domaine de l'imagerie,
34:12 parce qu'aujourd'hui, l'innovation, il faut l'accompagner, la soutenir,
34:14 mais il faut également être capable de valider
34:16 toutes ces innovations avant de les mettre
34:18 au plus près des patients,
34:20 parce qu'encore une fois, tout ça doit être fait
34:22 dans l'objectif de la prise de soins optimale
34:24 pour les patients, et donc vraiment
34:26 le rôle central de la Société Française de Radiologie
34:28 pour accompagner cette innovation en santé.
34:30 Le mot de la fin positive de notre chasseur de têtes,
34:32 Stan Le Scolan.
34:34 Oui, je voulais quand même rester positif en disant que
34:36 on se plaint de la difficulté
34:38 de recruter des seniors actuellement,
34:40 je peux vous assurer que dans le secteur de la santé,
34:42 que ce soit des administratifs,
34:44 je ne parle pas des médecins qui peuvent durer, j'allais dire,
34:46 le temps qu'ils veulent en activité,
34:48 mais dans le secteur même administratif
34:50 ou de direction d'établissement, moi je recrute régulièrement
34:52 des personnes qui ont plus de 60 ans, plus de 62 ans.
34:54 C'est génial !
34:56 Donc s'il y a un secteur, s'il y a des personnes qui veulent se reconvertir...
34:58 J'ai bientôt 60 ans, Stan !
35:00 Et ça se voit pas !
35:02 Je laisse ma carte !
35:04 Bien volontiers !
35:06 Merci beaucoup, messieurs, merci beaucoup.
35:08 Merci à tous !
35:10 Merci professeur Sébastien Mulet, radiologue à l'hôpital Henri-Mondoré,
35:12 maître de conférence à la faculté de santé de Créteil.
35:16 Merci beaucoup professeur Pascal Pujol,
35:18 cancérologue et directeur du service
35:20 donc au génétique du CHU de Montpellier.
35:22 Merci beaucoup Stan Le Scolan,
35:24 chasseur de têtes depuis
35:26 de nombreuses années.
35:28 Daneil Giroud qui était avec nous,
35:30 CFO de Seekwan,
35:32 exactement.
35:34 Et Sertiz Terapeutic
35:36 qui était avec nous,
35:38 et Stéphane Chemouni, président de cette
35:40 belle start-up. Merci beaucoup !
35:42 On embrasse Nicolas Merlet qui a préparé
35:44 cette émission.
35:46 Merci beaucoup à notre équipe,
35:48 on se retrouve demain à 17h pour les vraies voix.
35:50 Eh bien écoutez, tout de suite !