Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Bonsoir à tous, Gilles-William Golnadel, Louis Dragnel, Philippe Guibert et ce soir nous recevons Eric Zemmour. Bonjour.
00:05 - Bonjour.
00:05 - Nous allons avec vous faire un large tour de l'actualité, vous interroger évidemment sur la situation au Proche-Orient, mais également sur la situation française.
00:13 On va évidemment commencer par ce qui se passe en Israël.
00:16 Nous allons voir la déclaration de Mahmoud Abbas qui a déclaré ces dernières heures
00:22 la guerre à Gaza est une guerre contre l'existence des Palestiniens, contre l'identité nationale palestinienne, l'identité de la terre et l'identité de ses habitants.
00:31 Et puis Emmanuel Macron a pris la parole aujourd'hui. Il est en Suisse et il a pris la parole pour expliquer, justifier la position française
00:41 puisqu'il reçoit beaucoup de critiques actuellement le président de la République.
00:44 Je vous propose d'écouter Emmanuel Macron et vous allez pouvoir réagir.
00:47 - Vous avez fait état de critiques. Bon, ces critiques, si j'ai bien compris, viennent d'un côté et de l'autre, ce qui montre que notre position doit être équilibrée.
00:57 La position française, elle est claire. Elle est claire parce qu'elle s'inscrit aussi dans l'histoire qui est la nôtre.
01:02 Elle s'inscrit dans la tradition française qui est à la fois d'avoir un engagement historique à l'égard d'Israël et de ne jamais transiger sur le droit d'Israël de vivre en paix et en sécurité dans la région.
01:15 Et la France a aussi toujours soutenu les aspirations légitimes du peuple palestinien et continuera d'oeuvrer pour une solution à deux États.
01:23 Et je pense même que l'un et l'autre ne se contradisent pas ni ne s'équilibrent, mais sont la condition réciproque.
01:29 Il n'y aura jamais de sécurité pour Israël s'il n'y a pas un débouché politique à la question palestinienne.
01:35 Cette position, c'est celle que la France a toujours défendue, celle que le président Mitterrand défendait à la Knesset en 1982,
01:41 celle que j'ai défendue ces dernières années, y compris quand certains autres alliés parfois changeaient leur position,
01:46 venant changer la capitale qu'ils reconnaissaient pour Israël ou abandonnant la défense des deux États.
01:52 Jamais nous n'avons cédé à ces sirènes. Jamais.
01:56 Éric Zemmour, je vous sais attentif à la position française dans l'histoire.
01:59 Est ce que vous diriez qu'Emmanuel Macron est dans la suite des présidents français de la Ve République ?
02:05 En l'écoutant, je songeais à nos vieilles dissertations de sciences politiques dans lesquelles il fallait absolument rentrer tout en deux parties.
02:17 Et je me disais que ce qu'il venait de faire était une sorte d'exercice de style ou pour le dire autrement,
02:25 comment rationaliser et faire rentrer dans la logique politique française,
02:31 effectivement depuis 40 ans, des errements incompréhensibles, si on ne tient pas compte,
02:38 mais on va y revenir, de la situation intérieure française.
02:43 Alors oui, en l'écoutant aujourd'hui, on peut dire que c'est la position traditionnelle de la France,
02:50 celle que Dominique de Villepin a défendue hier soir devant vous,
02:54 qui est effectivement celle où on soutient le droit à l'existence d'Israël et où on dit qu'il n'y a pas d'autre solution que celle des deux États palestiniens.
03:05 Mais en vérité, cette situation est complètement dépassée.
03:11 C'est à dire qu'il faut bien comprendre que le général De Gaulle puis ses successeurs
03:15 ont élaboré cette position française dans un cadre géopolitique qui n'a plus rien à voir avec ce que nous vivons aujourd'hui.
03:25 C'était d'abord le cadre géopolitique de la guerre froide et deuxièmement, c'était un affrontement de deux mouvements nationaux.
03:33 L'un, le sionisme hérité du mouvement des nationalités du 19e siècle, hérité de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, etc.
03:42 Comme l'explique très bien Kundera d'ailleurs, dans ces pays de l'Est, toutes les petites nations ont voulu leur nation, la Tchèque, la Polonaise, etc.
03:50 Et ça a fini par ces Juifs d'Europe centrale qui voulaient aussi leur nation et qui ont retrouvé des Juifs en Israël même, en Palestine même,
03:58 comme on disait, qui eux aussi étaient touchés par ce mouvement nationaliste et ça a fait cette rencontre-là.
04:04 Et en face, un mouvement palestinien qui s'est forgé en miroir avec ce mouvement nationaliste israélien, sioniste.
04:12 Mais sauf qu'on n'est plus en 67, on n'est plus dans les années 70. Aujourd'hui, nous avons un mouvement islamiste religieux qui veut la destruction d'Israël
04:22 et qui dit qu'il faut la Palestine du fleuve à la mer, c'est-à-dire du Jourdain à la mer sans aucun Juif.
04:30 Et en vérité, de l'autre côté, nous avons des Israéliens qui ont rendu quasiment impossible l'existence d'un État palestinien parce que si Jordaniens, on ne peut plus.
04:41 Et en plus, on peut d'ailleurs leur reconnaître que quand ils s'en vont, comme ils sont partis de Gaza, c'est là qu'on les attaque.
04:49 - Alors quelle serait la position française si vous aviez été élu président de la République ?
04:55 Quelle position vous auriez prise et comment vous expliquer la position d'Emmanuel Macron qui pense peut-être à ce qui se passe sur le sol de France ?
05:01 - Exactement. Alors je vais commencer par ça si vous le voulez bien et j'expliquerai ensuite parce que c'est un lien avec ce que j'appelle la guerre de civilisation.
05:06 Et j'ai vu que hier, même Dominique de Villepin maintenant évoque cette guerre de civilisation.
05:13 - Je lui ai dit d'ailleurs qu'il parlait comme vous, ça ne lui a pas plu.
05:15 - J'ai vu. Moi je pense que la position d'Emmanuel Macron est incompréhensible si on ne comprend pas qu'il est en vérité le président de deux peuples.
05:26 Si vous voulez, il a compris à l'occasion de cette crise et il refusait de le comprendre auparavant qu'il a désormais deux peuples,
05:38 un peuple judéo-chrétien et un peuple islamo-gauchiste qui en sont au point d'autant découdre, qui ne sont d'accord sur rien,
05:47 qui se détestent de plus en plus, qui se sont séparés depuis 30 ans parce que moi j'ai connu quand j'étais enfant et jeune la banlieue,
05:55 par exemple de la Seine-Saint-Denis et c'est pareil partout, où désormais il n'y a plus quasiment de juifs et de chrétiens.
06:02 Et il n'y a plus qu'un peuple musulman qui fait des enclaves musulmanes dans toutes ces banlieues.
06:08 Et en face, on l'a vu par exemple à la manifestation de dimanche, on va en parler j'imagine,
06:14 on a le peuple historique français qui ne veut pas disparaître et on n'avait pas de gens des banlieues.
06:20 Donc en vérité, vous savez, dans les pays arabes, il y a les présidents comme le président Sisi, égyptien, le roi du Maroc,
06:26 qui veulent avoir des relations avec les israéliens mais qui ont peur de leur rue arabe,
06:32 qui ont peur de la réaction de la rue arabe parce qu'elle est hostile, parce qu'elle est pro-palestinienne, parce qu'elle est anti-israélienne.
06:38 Emmanuel Macron a découvert qu'il avait désormais une rue arabe et donc il s'inquiète beaucoup de cette situation.
06:46 Quand il dit, et on l'a vu pour la manifestation, quand il dit "je ne veux pas y aller parce que je veux bâtir l'unité",
06:53 on découvre qu'il veut bâtir l'unité avec les antisémites puisque, en vérité, c'était une marche contre l'antisémitisme.
07:00 Ce n'est pas une marche pour Israël.
07:02 Mais en vérité, son argumentaire n'est pas qu'il veut bâtir l'unité, il veut éviter l'affrontement, il veut éviter la guerre civile.
07:10 Il a une peur bleue. C'est encore une minute, monsieur le bourreau.
07:13 Donc moi je dis qu'on ne comprend pas cette position si on ne voit pas ce qui se passe en France.
07:19 Réaction peut-être de Philippe Guybert ? Philippe Guybert, je ne sais pas si vous le connaissez,
07:26 les téléspectateurs l'ont découvert depuis maintenant deux saisons sur CNews.
07:32 Vous avez travaillé notamment avec Jean-Marc Ayrault, vous avez dirigé le service d'information du gouvernement
07:38 et vous êtes plutôt un homme, et même vous avez travaillé avec la gauche de ce pays,
07:42 et puis Louis Dragnel et Géloïdem Goldanez, que les uns et les autres connaissent.
07:47 Je retiens de ce que vous venez de dire une formule évidemment chaude,
07:50 je ne sais pas si vous l'aviez employée d'ailleurs, le président de la République est le président de deux peuples.
07:54 Évidemment cette formule sera reprise j'imagine et commentée. Philippe Guybert.
07:59 Justement je voulais réagir sur votre formule.
08:01 Je vous en prie.
08:01 Deux peuples. Mais ce que vous avez appelé le peuple islamo-gauchiste, c'est moins de 20% de la population.
08:09 Vous avez, en admettant même votre distinction, vous dites qu'il est président de deux peuples,
08:16 mais il y a un peuple qui est extrêmement majoritaire,
08:19 et puis ce que vous appelez l'islamo-gauchiste, ça représente quoi dans le pays ?
08:23 Cher monsieur, c'est simple. 69% des musulmans ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour.
08:33 De ce que ce sont ceux qui ont voté ?
08:35 Attendez, je n'ai pas fini. 48% de ces musulmans se sont abstenus.
08:40 Absolument.
08:42 D'ailleurs Jean-Luc Mélenchon espère bien qu'en 2027, avec tout ce qu'il a fait,
08:48 ces gens-là ne s'abstiendront plus. C'est tout son calcul.
08:52 Par ailleurs, vous savez, il y a un décalage générationnel.
08:56 Le peuple majoritaire qu'on a vu à la manifestation, il a plus de 50 ans.
09:02 Le peuple islamo-gauchiste, il a moins de 30 ans.
09:06 Un tiers des naissances en 2021, et de parents, au moins un parent immigré ou étranger.
09:16 Un tiers, ça fait beaucoup.
09:18 Et vous voyez bien qu'à partir du moment où on a ces proportions-là,
09:22 où la dynamique démographique, on a à peu près, les femmes françaises font 1,8 enfant par femme en moyenne,
09:30 et là-dedans vous devez compter des femmes maghrébines et africaines
09:34 qui font plus de 3 enfants, voire 3,5 par femme.
09:38 Vous voyez la dynamique démographique. Dans 20 ans, on n'en parle plus de votre majorité.
09:42 Donc c'est ça que je dis. Il y a deux peuples. Il y a deux peuples qui se sont séparés.
09:47 Mais d'ailleurs, je ne suis pas le seul à le dire.
09:49 Souvenez-vous de M. Gérard Collomb qui disait "Aujourd'hui, ils sont face à face,
09:53 ils sont coute à coute, et demain, ils seront face à face".
09:56 Souvenez-vous de François Hollande qui disait lui-même dans un livre
10:01 "Un président ne devrait pas dire ça, tout ça se finira par une partition".
10:05 Vous voyez, je n'ai rien inventé.
10:07 - Il n'y a plus d'unité possible pour vous ?
10:09 - Ah, je n'ai pas dit ça.
10:11 Je dis qu'aujourd'hui, il n'y a plus d'unité et qu'on va vers la séparation, vers l'affrontement.
10:19 Emmanuel Macron lui-même, dans son fameux discours sur le séparatisme, nous avait dit,
10:24 c'est une phrase qu'on a oubliée, qu'il fallait tenir compte des deux civilisations
10:28 et les mieux connaître qui sont sur notre sol.
10:31 Donc, est-ce qu'il n'y a plus d'unité ? Là, on va en parler, j'imagine.
10:34 Mais oui, il y a une unité possible si les musulmans qui sont sur notre sol
10:40 se rallient à notre civilisation judéo-grétienne, gréco-romaine.
10:45 Mais il ne peut pas y avoir d'unité si chacun garde sa civilisation.
10:48 - Justement, Eric Zemmour, quel discours, si vous étiez président,
10:51 quel discours vous auriez adressé justement à cette France que vous qualifiez
10:55 ou que Philippe Guybert qualifiait d'islamo-gauchiste ?
10:58 Et l'autre question que je voulais vous poser, c'est qu'est-ce que vous répondez aussi
11:02 à tous ceux qui vous disent, vous ne direz pas de vagues, mais il faut éviter la guerre civile,
11:08 à la limite, ce n'est pas plus mal que le président de la République
11:12 cherche à surtout apaiser les choses.
11:15 - Vous savez, pendant la campagne présidentielle, on a passé son temps,
11:21 et tous les journalistes m'ont répété ça en boucle, que je poussais à la guerre civile
11:26 et que je poussais à l'affrontement.
11:29 Je constate que depuis un an et demi, je n'ai pas été élu président de la République,
11:34 qu'on a eu les émeutes en juillet, qu'on a eu les polémiques sur les abayas en septembre,
11:41 qu'on a eu l'invasion à Lampedusa, qu'on a eu le Hamas,
11:44 et qu'on a eu Arras avec l'assassinat de Dominique Bernard.
11:47 C'est de ma faute tout ça ? - Pas du tout.
11:49 - Je précise parce que pendant six mois, on a cessé de me le dire.
11:53 - Beaucoup de gens se posent la question, quels discours, on doit adresser,
11:56 mais tous les politiques, je pense, se posent la question,
11:58 quels discours adresser aux musulmans français pour essayer de les convaincre
12:02 de rallier la France dont vous parlez ?
12:05 - Ou la question populaire, c'est fini, est-ce que c'est trop tard ?
12:07 Parce que c'est ça aussi la vraie question.
12:09 - Est-ce que c'est trop tard ?
12:10 - Est-ce qu'effectivement, il n'y a plus de possibilité,
12:12 ce que disait Philippe Guibert, de s'entendre sur le territoire de France
12:16 parce que nos mœurs, notre culture, nos différences se trompent pas ?
12:19 - Si nous continuons comme ça, c'est évidemment trop tard.
12:24 C'est-à-dire, continuons comme ça, qu'est-ce que ça veut dire ?
12:26 Nous continuons à laisser venir 500 000 immigrés légaux par an,
12:31 sans compter les 800 000 clandestins en gros,
12:33 et nous continuons comme ça en laissant les enclaves étrangères
12:37 de plus en plus islamisées et vivre selon un mode de vie qui n'est pas le nôtre.
12:41 Moi, vous m'avez demandé, quels discours tenir aux musulmans ?
12:45 C'est celui que j'ai tenu pendant la campagne présidentielle.
12:47 C'est-à-dire, vous êtes français,
12:52 mais vous devez considérer que c'est à l'islam de faire des pas vers la France,
13:02 et non pas à l'inverse.
13:03 C'est-à-dire qu'il y a des incompatibilités absolues,
13:06 mais j'imagine qu'on va y revenir entre l'islam et la République et la France,
13:11 j'aurai l'occasion de développer cela,
13:14 c'est aux musulmans de faire les efforts pour abandonner ce qui choque le plus
13:20 et ce qui contrevient le plus à la tradition française.
13:24 - Bon, on va avancer.
13:26 - Ouais.
13:27 - On va avancer parce que j'ai peur autrement que...
13:29 - Non, non, mais je reviendrai.
13:30 - On est que sur le premier thème pour le moment,
13:31 et on en a quatre ou cinq.
13:33 - Allez-y, allez-y.
13:34 - Et on avait déjà...
13:35 - J'aurai l'occasion de y revenir pour vous en parler.
13:36 - Un mot peut-être de Gilles William, qu'il n'a pas parlé ?
13:38 - Oui, je souscris à tout ce qui vient d'être dit,
13:40 sauf sur un point historique qui explique le drame du Proche-Orient.
13:44 C'est que, contrairement à ce que vous dites,
13:46 avant le Hamas ne s'était pas construit en miroir au sionisme,
13:50 un nationalisme palestinien,
13:52 il y avait déjà un islamo-nationalisme
13:54 qui n'était pas intéressé par la création d'un État palestinien
13:58 dans le cadre d'un règlement territorial.
14:00 - Gilles William, une nuance.
14:02 Je suis tout à fait d'accord, et je dis toujours d'ailleurs
14:04 que le plan de partage de 47,
14:06 on parle toujours d'euro-international,
14:08 ce sont d'abord les arabes qui l'ont refusé.
14:10 Deuxièmement, je dis toujours que Gaza était à l'Égypte,
14:13 que la Cisjordanie était à la Jordanie,
14:15 et qu'à l'époque, il n'y avait pas de mouvement national palestinien.
14:18 Je dis troisième chose, je sais les liens
14:20 qui existent toujours dans le monde arabe
14:22 entre l'islam et le nationalisme.
14:24 J'ai connu moi-même l'Algérie,
14:26 où le journal du FLN, c'était El Moujaïd,
14:28 et vous voyiez bien le djihad.
14:30 Mais il n'empêche qu'il y avait quand même une,
14:34 comment dire, une coloration,
14:37 un peu d'ailleurs comme le FLN,
14:39 une coloration nationaliste.
14:41 - Deuxième sujet, je ne voudrais pas qu'on passe trop de temps,
14:44 parce que le président de la République,
14:46 Emmanuel Macron, n'était pas présent
14:49 à la marche pour lutter contre l'antisémitisme.
14:52 On apprend d'ailleurs aujourd'hui,
14:54 je ne sais pas si c'est avéré,
14:56 que M. Belatar a été reçu par des conseillers de l'Élysée,
15:00 envoyé en mission par le président de la République
15:03 pour avoir la couleur, d'une certaine manière,
15:06 ou de la banlieue, ou des quartiers,
15:09 et que M. Belatar aurait dit à ses conseillers,
15:12 "Attention, si le président y va, ça va mettre le feu aux quartiers."
15:16 C'est-à-dire qu'on veut lutter contre l'antisémitisme,
15:19 le président serait allé dans cette manifestation,
15:22 et on aurait mis le feu dans les quartiers.
15:24 Quand même assez étrange comme raccourci.
15:27 Donc on écoute le président de la République
15:29 sur sa place dans la marche,
15:31 et je vous donne la parole.
15:35 La place d'un président de la République
15:37 n'est pas d'aller à une marche, je le regrette.
15:39 Et les exemples qui ont été pris n'ont pas lieu d'être
15:41 la dernière fois qu'un de mes prédécesseurs
15:43 a été à une marche, c'était le lendemain d'un attentat,
15:45 avec 2 millions de personnes,
15:47 et plusieurs dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement
15:49 qui étaient dans la rue en France.
15:51 Etait-ce le cas dimanche dernier ? Non.
15:53 La marche était d'une nature totalement différente,
15:55 je m'en suis félicité, j'en partage les attendus,
15:57 mais mon rôle n'est pas de faire une marche.
15:59 Mon rôle est de travailler pour aider
16:01 à la libération de nos otages,
16:03 en appelant les responsables politiques
16:05 qui m'aident à le faire en Israël et au Qatar,
16:07 et mon rôle est de continuer à préserver dans cette période
16:09 l'unité du pays, et de ne jamais renvoyer
16:11 dos à dos les uns et les autres.
16:13 Et à cet égard, veillons,
16:15 au moment où l'unanimisme semble se faire
16:17 dans la lutte contre l'antisémitisme,
16:19 à bien distinguer ses formes,
16:21 protéger les Français de confession juive,
16:23 ça n'est pas mettre au pilori
16:25 les Français de confession musulmane.
16:27 Ce que j'ai trop entendu ces derniers jours
16:29 et ces dernières semaines,
16:31 c'est de le faire au nom de l'universalisme.
16:33 L'existence même de la République
16:35 dépend de notre capacité à lutter
16:37 contre l'antisémitisme, parce que cette haine
16:39 commence et précède
16:41 les autres. Parce qu'à chaque fois
16:43 qu'un Français de confession juive est attaqué,
16:45 c'est un Français d'une autre confession
16:47 qu'il sera, et un autre
16:49 le jour d'après.
16:51 C'est intéressant.
16:53 Très intéressant.
16:55 D'abord, passons sur
16:57 le choix de l'informateur
16:59 Yassine Benatar.
17:01 On voit la baisse
17:03 du niveau dans les gens
17:05 qu'on reçoit à l'Elysée.
17:07 Là, c'est vraiment
17:09 spectaculaire. Passons.
17:11 J'ai débattu d'ailleurs...
17:13 J'avais animé ce débat.
17:15 Quand je dis animé, vous avez surtout
17:17 écouté. Avec Yassine Benatar,
17:19 et j'avais dit que c'était un faux
17:21 comique et un vrai militant
17:23 islamiste en vérité. Mais passons
17:25 sur Yassine Benatar. En revanche, l'intervention de M. Macron
17:27 est très intéressante. J'ai dit
17:29 ce que j'avais à dire sur sa présence à la marche et sur
17:31 ce que ça signifiait. En revanche, sur ce qu'il
17:33 vient de dire. Il dit
17:35 « soyons universalistes », le message
17:37 de la France, etc. Il a tout à fait raison. Il
17:39 oublie simplement que cet universalisme
17:41 français est issu du
17:43 christianisme et que ça change tout.
17:45 Premièrement. Deuxièmement.
17:47 Deuxièmement.
17:49 Il dit
17:51 « on attaque un
17:53 Français de confession juive,
17:55 c'est qu'on va attaquer un Français de confession
17:57 musulmane ». Ben non.
17:59 Ben non, parce que justement,
18:01 ceux qui attaquent les Français
18:03 de confession juive sont les Français de confession
18:05 musulmane. Non, pas
18:07 certains. Pardonnez-moi. Pas certains.
18:09 On est à 99%. Ça ne veut pas dire
18:11 que tous les musulmans attaquent les juifs. Ça veut
18:13 dire que tous ceux qui attaquent les juifs sont musulmans.
18:15 Parce que tout simplement,
18:17 nous avons... - Même s'il n'y a pas de chiffres
18:19 ou de statistiques... - En tout cas, sur les
18:21 actes, si. - Les actes, c'est évident.
18:23 Je peux vous les donner ? - Oui, donnez.
18:25 - Effectivement, objectivement, c'est
18:27 la religion la plus faible, c'est 131
18:29 actes anti-musulmans, 4 fois
18:31 plus pour les actes anti-chrétiens avec 564.
18:33 - C'est sur les auteurs qu'il nous parle. - Et ensuite,
18:35 on monte à 1762 pour les faits antisémites.
18:37 Donc factuellement... - C'est sur les auteurs.
18:39 - Oui. Enfin là, c'est sur les...
18:41 Là, on parle des faits. - Et je tiens...
18:43 Et je tiens...
18:45 - Je suis toujours prudent et le rôle de modérateur
18:47 que chacun comprend doit
18:49 être exercé. - Tout à fait. Moi, je tiens à dire
18:51 en plus que
18:53 tous les actes
18:55 antisémites
18:57 sont suivis et seront suivis
18:59 dans les chiffres par des actes anti-chrétiens.
19:01 Comme disent les islamistes,
19:03 après le samedi, il y a le dimanche.
19:05 Mais
19:07 Emmanuel Macron, en vérité,
19:09 est tout à fait typique
19:11 de ces élites politiques
19:13 françaises qui ont défilé
19:15 au premier rang de la manifestation.
19:17 Il y avait là
19:19 le banc et l'arrière-banc du Parti socialiste
19:21 et de LR
19:23 et de tous les gens qui ont
19:25 gouverné depuis 40 ans,
19:27 qui vont pleurer des larmes de crocodiles
19:29 sur l'antisémitisme,
19:31 alors que ce sont eux qui ont laissé
19:33 venir une immigration arabo-musulmane
19:35 qui porte ce nouvel
19:37 antisémitisme.
19:39 On songe évidemment à la phrase
19:41 de Bosweg, qui est "Dieu rit
19:43 de ceux qui déplorent les effets des mots
19:45 dont ils chérissent les causes".
19:47 Mais en plein dedans, il y a une hypocrisie
19:49 inouïe dans cette histoire.
19:51 De la part d'Emmanuel Macron,
19:53 comme de ceux qui étaient dans
19:55 la manifestation. Ces gens-là font
19:57 semblant de croire que
19:59 l'antisémitisme est toujours
20:01 celui de grand-papa.
20:03 Non, ceux qui agressent
20:05 les juifs aujourd'hui n'ont pas lu
20:07 Maurras et Drummond, mais en revanche, on l'a lu
20:09 le Coran. Parce qu'on nous bassine
20:11 toujours avec le pseudo-racisme
20:13 systémique de la France
20:15 ou de la police, mais moi je veux
20:17 dire qu'il y a un antisémitisme
20:19 systémique de la civilisation
20:21 arabo-musulmane. C'est
20:23 dans toutes leurs prières, c'est dans
20:25 tous leurs textes sacrés
20:27 qu'il y a cette détestation
20:29 des juifs et des chrétiens, je tiens à dire,
20:31 qui sont comparés aux cochons,
20:33 aux chiens, qui sont
20:35 sommés de se soumettre
20:37 aux musulmans. Alors je sais ce qu'on
20:39 va me dire. Je sais qu'il y a des textes aussi
20:41 qui disent "il faut
20:43 être gentil avec eux", etc.
20:45 On sait bien quelle est
20:47 la part de ce qui est
20:49 privilégié dans
20:51 la culture arabo-musulmane depuis
20:53 mille ans. - Philippe Biber, et puis après on parle de
20:55 le conflit de civilisation.
20:57 - J'ai une question simple à vous poser.
20:59 - Pardon ? - En vous écoutant,
21:01 j'ai une question simple et je vous en posez.
21:03 Est-ce qu'on peut être un musulman
21:05 croyant et pratiquant
21:07 et français ? - Et la réponse est oui.
21:09 - Oui, j'attendais la réponse
21:11 d'Eric Zemmour. Pour le moment, la réponse est
21:13 évidente, mais en vous écoutant, ce n'est pas évident.
21:15 Vous nous dites que... - Mais parce que ce n'est
21:17 pas évident. - Alors allez-y.
21:19 - Je vous répète.
21:23 L'islam est, selon moi,
21:25 incompatible avec la République
21:27 et avec la France. - L'islam ou l'islamisme ?
21:29 - L'islam. Pas l'islamisme.
21:31 Mais je pense qu'on va en parler ensuite. Là, on précède
21:33 un peu... - Même si ce que vous dites
21:35 est contredit
21:37 par la réalité de ce que nous voyons
21:39 sur le terrain, à savoir des musulmans
21:41 français qui vous diront
21:43 le contraire et qui
21:45 se sentent parfaitement bien
21:47 intégrés. Nous en connaissons.
21:49 Vous en connaissez et il n'y a pas de souci.
21:51 - Et j'en connais. - Donc c'est ça.
21:53 - Attendez, j'ai pas fini. Laissez-moi développer.
21:55 Vous allez voir que c'est très simple.
21:57 Qu'est-ce que c'est que la France ? C'est liberté,
21:59 égalité, fraternité. Qu'est-ce que c'est
22:01 que l'islam ? C'est soumission,
22:03 inégalité, une égalité entre les hommes
22:05 et les femmes, une égalité entre les musulmans
22:07 et les infidèles, et
22:09 fraternité. Fraternité, oui,
22:11 en islam, mais seulement avec les musulmans.
22:13 Donc vous voyez, c'est une incompatibilité
22:15 totale. - Alors qu'est-ce qu'il y a ? - En plus,
22:17 dans l'islam, il y a deux choses fondamentales
22:19 qui sont la charia, qui est un droit
22:21 qui s'impose à tous, y compris
22:23 le droit séculier.
22:25 Et vous avez vu que dans les sondages,
22:27 il y a de plus en plus de jeunes musulmans qui considèrent
22:29 que la charia est plus importante que la loi
22:31 de la République. Et deuxièmement, il y a le djihad,
22:33 dont on parle beaucoup, qui est une
22:35 guerre sainte, qui est une conquête de territoire,
22:37 et qui est une guerre aux infidèles.
22:39 Le problème, il y a
22:41 des musulmans, vous avez tout à fait raison,
22:43 qui ne...
22:45 Comment dire ? Qui ne participent pas
22:47 de tout ce que j'ai décrit, et qui
22:49 veulent avoir une pratique personnelle,
22:51 mais ce sont une minorité,
22:53 et surtout, ils sont
22:55 mal vus des autres.
22:57 Dans les quartiers islamisés, et dans
22:59 les enclaves étrangères de banlieue,
23:01 aujourd'hui, ils rasent les murs.
23:03 Ils rasent les murs et ils sont traités de sales français.
23:05 - Je voudrais qu'on avance.
23:07 - Moi, je suis musulman à peu près.
23:09 - Il y a une pression. Et moi, je dis justement
23:11 que si
23:13 on impose aux musulmans
23:15 le respect de
23:17 l'esprit français,
23:19 ça va libérer ceux
23:21 qui sont bien contents de se libérer
23:23 des contraintes de l'islam.
23:25 - Gilles William, et après on parle de la civilisation,
23:27 du conflit de civilisation. - Je trouve
23:29 que vous êtes trop gentil avec M. Macron.
23:31 Je trouve...
23:33 Alain Finkielkraut a parlé ce matin
23:35 d'ébriété, en parlant du
23:37 discours de M. Macron.
23:39 Je pense qu'on a franchi là
23:41 un cap supplémentaire que je ne connaissais pas.
23:43 Laisser à penser,
23:45 au nom de l'unité,
23:47 qu'une manifestation contre l'antisémitisme
23:49 pourrait secréter
23:51 du racisme antimusulman,
23:53 je ne l'avais jamais entendu.
23:55 Critiquer Marine Le Pen, par exemple,
23:57 quand elle défend Israël,
23:59 en laissant à penser
24:01 qu'elle critiquerait les musulmans, je mets au défi
24:03 M. Macron de sortir
24:05 une déclaration de Marine Le Pen
24:07 dans laquelle elle aurait
24:09 critiqué les musulmans.
24:11 Donc mettre en balance,
24:13 comme il l'a fait, c'est un palier supplémentaire,
24:15 le fait
24:17 de défendre, de lutter contre l'antisémitisme
24:19 et de générer
24:21 le racisme antimusulman, je dis que
24:23 c'est extrêmement grave. - C'est extrêmement
24:25 grave, mais c'est une réalité
24:27 qu'on observe sur le terrain.
24:29 - Pardon ? - Ceux qui défendent
24:31 aujourd'hui Israël
24:33 sont vécus par les musulmans de France
24:35 comme des adversaires. - Mais je ne vous ai pas parlé d'Israël,
24:37 M. Prot, la manifestation,
24:39 c'était une manifestation extrêmement consensuelle
24:41 où il n'était même pas question de dire
24:43 "Vive Israël", c'était lutter contre l'antisémitisme.
24:45 - Alors, je vous dis,
24:47 sur le terrain, il suffit
24:49 de voir les réseaux sociaux, ceux qui
24:51 défendent l'antisémitisme,
24:53 ceux qui en clair défendent les juifs,
24:55 sont perçus aujourd'hui
24:57 par certains de nos compatriotes
24:59 musulmans comme
25:01 des adversaires. - Mais cher Pascal,
25:03 - Je suis désolé de vous le dire, il y a juste à lire Twitter.
25:05 - Mais cher Pascal, c'est normal,
25:07 puisque il y a
25:09 deux peuples qui s'affrontent et qui sont
25:11 en gestation et qui, en plus,
25:13 l'antisémitisme
25:15 est porté par
25:17 cette culture musulmane. Encore une fois,
25:19 je ne dis pas par tous les musulmans,
25:21 donc voilà, c'est évident. - Voilà, moi,
25:23 nous recevons des messages d'insultes.
25:25 - Donc, M. Macron a laissé l'immigration,
25:27 Béni, c'est pas l'air de penser.
25:29 - Qu'est-ce qu'on fait avec
25:31 ces millions de musulmans qui sont en France
25:33 et dont la plupart sont français ?
25:35 Si je suis votre raisonnement, c'est la remigration.
25:37 - J'ai dit ce qu'on faisait.
25:39 J'ai dit, il faut que
25:41 les musulmans se détachent
25:43 des parties
25:45 de l'islam qui sont incompatibles
25:47 avec la France. Il y en a qui le font.
25:49 - Donc, pas tous les soirs. - J'en connais,
25:51 Mme Malika Sorel,
25:53 j'en connais, Mme Fatia Bougaja,
25:55 pardon si j'écorce son nom,
25:57 elle, elle le dit elle-même,
25:59 elle dit que l'islam est un vrai problème,
26:01 que c'est la matrice de, aujourd'hui, de l'antisémitisme,
26:03 de l'homophobie. - Boalem Sansal le dit.
26:05 - Boalem Sansal le dit. - Alors, justement,
26:07 Boalem Sansal, on pourrait d'ailleurs commencer
26:09 ce chapitre "guerre ou conflit de civilisation".
26:11 - Et que c'est à l'État de l'imposer, pardonnez-moi.
26:13 - Ce qui est intéressant... - Je ne suis pas au musulman de nous dire.
26:15 C'est à l'État de l'imposer. Ça me fait une grande différence
26:17 avec beaucoup de responsables politiques.
26:19 - Les modalités de l'un... - Deux choses, aujourd'hui, d'ailleurs.
26:21 Vous lirez, peut-être,
26:23 vous découvrirez
26:25 l'interview étonnante
26:27 où, de François Fillon, nous avons refusé
26:29 de voir monter le danger
26:31 totalitaire islamique. Nous avons refusé.
26:33 Tout le monde n'a pas refusé.
26:35 C'est ça qui est drôle. C'est-à-dire que lui était au pouvoir.
26:37 Il a été quand même Premier ministre pendant 5 ans.
26:39 Nous avons refusé. C'est lui
26:41 qui le dit. D'autres le disaient
26:43 depuis 10 ans, 20 ans, 30 ans.
26:45 Et il lui dit "nous avons refusé".
26:47 Non ! Moi, François Fillon, j'ai refusé.
26:49 J'assume d'être aveugle
26:51 sur ce sujet-là. C'est facile
26:53 de dire "nous tous". Non, pas "nous tous".
26:55 Certains ne l'ont pas refusé.
26:57 Mais aveuglé par notre arrogance, distrait
26:59 par nos débats absurdes sur le wokisme
27:01 ou la dégâtion des genres, omnubilé par une
27:03 menace surestimante, nous avons
27:05 oublié l'essentiel, la progression
27:07 continue de l'islamisme radical.
27:09 Et il y a deux pages
27:11 comme ça, mais tu te pinces
27:13 en lisant François Fillon parce que c'est
27:15 tout ce qu'on lui disait ou ce qu'il
27:17 entendait et que manifestement il ne voulait pas entendre.
27:19 Et qu'il faut reconnaître qu'elles sont brillantes, ces deux pages.
27:21 Bien sûr ! Mais elles sont
27:23 brillantes. Non, non, mais il faut les reconnaître.
27:25 T'arrive, t'arrive ! Elles sont intéressantes. T'arrive, mais brillantes !
27:27 Mais j'entends bien, mais je trouve ça
27:29 tellement extravagant.
27:31 Et il dit "la progression continue de l'islamisme radical
27:33 du sud-est asiatique à l'Afrique occidentale
27:35 en passant par la Seine-Saint-Denis,
27:37 Molenbeek et Birmingham".
27:39 Mais ça fait 20 ans ! En fait, c'est le
27:41 rapport Aubin ! Aubin !
27:43 Oui. 2003.
27:45 Bon, parlons de Marine Le Pen et d'A...
27:47 Mais non, mais si... Oui, oui, nous sommes d'accord, Pascal.
27:49 Ce que je suis fait... On peut remonter même plus loin.
27:51 Absolument, au moment de l'affaire de Creil et du foulard,
27:53 il y a des gens qui ont écrit... Marine Le Pen ! C'était plutôt de Marine Le Pen.
27:55 "Nous devons lutter contre l'idéologie
27:57 islamiste", c'était dans le journal du dimanche.
27:59 "Il faut mener, encore une fois, une lutte
28:01 sans merci, en ne les
28:03 confondant pas". Je le dis
28:05 et je le redis de la manière la plus claire qu'il soit, les
28:07 musulmans et les islamistes.
28:09 C'est la raison pour laquelle je suis opposé
28:11 à cette idée de guerre de civilisation.
28:13 La guerre de civilisation, ça voudrait
28:15 dire que de manière presque ontologique,
28:17 les peuples judéo-chrétiens devraient
28:19 se sentir en guerre contre les peuples musulmans.
28:21 Je réfute cette vision.
28:23 Elle est fausse, elle est erronée et je la
28:25 crois dangereuse. Il n'y a aucune
28:27 raison que ces musulmans ne viennent pas à nos côtés
28:29 pour lutter contre cette idéologie totalitaire
28:31 comme cela se passe dans les pays musulmans,
28:33 tels que l'Egypte ou les Émirats
28:35 Arabes Unis. C'est un des
28:37 désaccords profonds que j'ai avec
28:39 Éric Zemmour parce que je crois
28:41 que c'est une vision qui est facile
28:43 et erronée souvent parce que c'est facile,
28:45 c'est erroné. C'était
28:47 dans le journal du dimanche et elle s'adressait à
28:49 vous, Éric Zemmour.
28:51 Écoutez, moi je vais vous dire
28:53 je ne m'offusque pas
28:55 de cette attaque et je pense que c'est un
28:57 problème, une question de fond
28:59 et que c'est bien qu'elle l'aborde
29:01 directement.
29:03 J'aurais aimé l'aborder pendant
29:05 la présidentielle, en débattant avec elle mais au moins
29:07 elle l'aborde et je
29:09 peux répondre. Donc je vous remercie
29:11 de me permettre de répondre.
29:13 D'abord,
29:15 d'où vient cette idée
29:17 de guerre de civilisation ? Allons
29:19 vite, très vite, ne vous inquiétez pas.
29:21 Évidemment, on ne parle
29:23 de guerre de civilisation que depuis à peu près 25
29:25 ans avec le grand texte de
29:27 Samuel Huntington,
29:29 un des plus grands esprits américains
29:31 de la fin du XXe siècle, un grand universitaire
29:33 qui explique
29:35 que les grandes civilisations
29:37 d'aujourd'hui, c'est-à-dire la chinoise,
29:39 l'hindou, l'arabo-musulmane
29:41 ou la turco-musulmane comme on veut,
29:43 l'occidentale et l'orthodoxe,
29:45 héritière de Byzance
29:47 et dirigée désormais par
29:49 Moscou, s'affrontent
29:51 après la fin de la guerre froide.
29:53 Samuel Huntington lui-même
29:55 repose en vérité son analyse
29:59 sur un travail d'un des plus grands
30:01 esprits du XXe siècle,
30:03 le britannique Arnold Tonby,
30:05 qui nous a appris à appréhender
30:07 l'histoire au-delà des histoires
30:09 nationales, dont on avait
30:11 hérité de Michelet et tous les autres,
30:13 par l'histoire des civilisations et de
30:15 voir l'histoire du monde depuis 5000 ans
30:17 comme l'affrontement de ces
30:19 civilisations que je viens
30:21 de désigner.
30:23 Vous savez, M. Tonby a
30:25 mis 27 ans à écrire
30:27 les 12 volumes de son histoire. Je pense
30:29 qu'il aurait eu besoin de son humour tout britannique
30:31 pour se moquer de l'arrogance
30:33 d'une politicienne française qui vient balayer
30:35 tout ça en deux lignes dans
30:37 The Logie des Lé. Mais pas ça !
30:39 Qu'est-ce qui s'est passé
30:41 en vérité ? Les civilisations
30:43 se sont toujours affrontées
30:45 et à partir
30:47 du XVe siècle, du XVIe siècle,
30:49 les occidentaux
30:51 ont percuté toutes les autres
30:53 civilisations, ont imposé
30:55 leurs bateaux, leurs marins
30:57 Basco de Gamache,
30:59 Christophe Colomb, etc.
31:01 Leurs militaires, leurs soldats, Napoléon
31:03 en Égypte, leurs
31:05 commerçants, leurs marchands, etc.
31:07 Et il faut bien comprendre
31:09 que l'Occident a
31:11 déstabilisé toutes
31:13 les sociétés traditionnelles, que ça
31:15 soit l'arabe ou musulmane, que ça soit la chinoise,
31:17 que ça soit la japonaise, l'hindoue,
31:19 etc.
31:21 Et les a humiliées, puisqu'elle
31:23 les a vaincus,
31:25 vous voyez qu'elle les a
31:27 dominées pendant des siècles alors que toutes
31:29 ces civilisations se prenaient
31:31 pour des peuples élus, pour
31:33 des civilisations supérieures, etc.
31:35 Arrivé
31:37 à la guerre froide, où là c'était le
31:39 sommet de toute cette histoire, parce que
31:41 toutes les civilisations étaient absorbées
31:43 par un affrontement entre
31:45 le communisme et le libéral.
31:47 Et donc ? Et donc,
31:49 aujourd'hui, les civilisations
31:51 se réveillent et veulent prendre
31:53 leur revanche contre l'Occident. C'est ça
31:55 la guerre de civilisation. Donc, si
31:57 vous voulez, ce n'est pas rien,
31:59 je voulais prendre le temps de
32:01 développer cela parce que je ne veux pas balayer
32:03 moi en deux phrases. Donc, la guerre de
32:05 civilisation c'est ça. Ça ne veut pas dire,
32:07 qu'il n'y a plus
32:09 de politique nationale, qu'il n'y a plus d'affrontement
32:11 entre nations, au sein des civilisations
32:13 et en dehors, ça ne veut pas dire qu'il ne peut
32:15 pas y avoir... - Mais ça se traduit comment ?
32:17 Sur notre sol ? - C'est très simple.
32:19 Ça se traduit d'abord
32:21 dans la politique mondiale
32:23 avec des alliances qu'on appelle
32:25 le Sud global, même si je déteste cette formule,
32:27 contre l'Occident. Ça se traduit
32:29 dans tous les continents, en particulier
32:31 la civilisation islamique qui
32:33 pose problème à toutes les autres civilisations.
32:35 La hindoue, il y a des conflits,
32:37 la chinoise, les Ougours,
32:39 la Russe, les Tchétchènes, l'Afrique,
32:41 le combat entre les chrétiens et les musulmans
32:43 et l'Europe. Et sur notre sol,
32:45 on le voit en France
32:47 et en Europe, on l'a vu lors des manifestations,
32:49 ça, si vous voulez,
32:51 se manifeste par
32:53 un affrontement entre
32:55 la démographie dynamique
32:57 islamique et
32:59 la spiritualité
33:01 fanatisée mais vigoureuse
33:03 de l'islam
33:05 contre le matérialisme occidental
33:07 et la démographie.
33:09 Et on le voit, si vous voulez, aujourd'hui,
33:11 l'enjeu du 21ème siècle,
33:13 c'est est-ce que l'Europe sera musulmane
33:15 ou pas ? On le voit dans les
33:17 manifestations à Berlin, à Londres,
33:19 à Paris, et on voit ça.
33:21 Mais Marine Le Pen, quand elle dit
33:23 qu'elle n'y croit pas, ça ne m'étonne pas.
33:25 Parce que Marine Le Pen dit,
33:27 par ailleurs, "l'islam est compatible
33:29 avec la République". Moi,
33:31 je dis exactement le contraire.
33:33 Si l'islam est compatible avec la République,
33:35 comme dit Marine Le Pen, il n'y a pas de raison
33:37 de lutter contre l'islamisation.
33:39 Moi, je lutte contre l'islamisation
33:41 de notre pays et de l'Europe.
33:43 La parole, forcément,
33:45 c'est à vous d'interroger. Gilles Williams, j'ai l'impression que...
33:47 Oui, non, mais au-delà de la brillante
33:49 analyse historique... - Merci.
33:51 Qui n'est pas de moi, vous savez, je me réfère
33:53 aux lectures que j'ai eues. - Vous l'avez bien
33:55 résumé, et je ne l'invalide pas,
33:57 je me demande simplement, aujourd'hui,
33:59 si, de manière basique,
34:01 entre, justement,
34:03 ce que vous présentez,
34:05 entre l'islamisme, ce que j'appellerais
34:07 l'islamisme, et l'islamo-wauquisme,
34:09 je me demande
34:11 simplement, de manière basique,
34:13 si, notamment en France,
34:15 on n'assiste pas, tout simplement,
34:17 aux effets d'un racisme anti-occidental,
34:19 un racisme anti-blanc,
34:21 dans lequel je me permettrais
34:23 d'inclure, aujourd'hui, les Juifs.
34:25 Mais, cher Gilles Williams,
34:27 Golden Adel, ce n'est pas
34:29 incompatible. - Ah, je n'ai pas dit ça.
34:31 Il y a...
34:33 Ça s'exprime comme ça,
34:35 mais il n'empêche qu'il y a
34:37 cela, de façon profonde,
34:39 et, si vous voulez,
34:41 il y a quand même un problème majeur.
34:43 C'est que nous avons,
34:45 je l'ai dit tout à l'heure,
34:47 deux civilisations sur notre sol.
34:49 Nous avons des politiques,
34:51 de Marine Le Pen à Mélenchon, en passant par
34:53 Macron, qui ne veulent pas le voir,
34:55 qui continuent de dire... - Emmanuel Macron, c'est plus compliqué.
34:57 Il l'a bien vu. - On est d'accord.
34:59 - C'est parce qu'il l'a bien vu
35:01 qu'il dit et qu'il agit. - On est d'accord.
35:03 En fait, il n'y a plus que Marine Le Pen qui ne le voit pas.
35:05 Parce que même Mélenchon le voit, puisqu'il veut s'en servir...
35:07 - Peut-être que Marine Le Pen, elle-même,
35:09 pense qu'en 2022,
35:11 c'est bien ça ?
35:13 - 23.
35:15 - Non, en 2027,
35:17 elle pourra, elle-même,
35:19 aller chercher cet électorat.
35:21 - Peut-être qu'elle fait ce calcul-là.
35:23 Je sais que c'est un grand calcul qu'elle fait
35:25 depuis 2017-2022, puisqu'elle a
35:27 passé les deux seconds tours
35:29 de 2017 et 2022
35:31 à tenter de séduire les électeurs de Jean-Mick Mélenchon,
35:33 méprisant les électeurs de droite,
35:35 qu'ils soient de François Pillon ou Lémire.
35:37 - Philippe Guibert,
35:39 et puis après on écoute Dominique de Villepin,
35:41 et on écoute sur ce sujet-là Boalem Sandsal,
35:43 que je trouve extrêmement intéressant,
35:45 qui a une pensée très très forte.
35:47 - Si je peux me permettre, je vais défendre Marine Le Pen,
35:49 ce qui ne m'arrive pas tous les jours.
35:51 Est-ce que finalement, on peut constater
35:53 le choc de civilisation ?
35:55 Poser le diagnostic. Mais comme le faisait Villepin hier soir,
35:57 dire qu'il faut chercher à tout prix à l'éviter.
35:59 Et donc, il faut avoir une démarche d'intégration,
36:01 en repoussant les fanatiques
36:03 dont vous parliez, qui s'appellent l'islamisme,
36:05 et en essayant d'intégrer au mieux les musulmans,
36:07 sans les repousser dans la civilisation islamique.
36:11 - Cher monsieur, vous faites la même erreur que Marine Le Pen,
36:13 et que donc ?
36:15 C'est-à-dire que vous pensez qu'il y a une différence
36:17 entre l'islam et l'islamisme.
36:19 - Oui, c'est ce que je pense, effectivement.
36:21 - Mais oui, mais vous vous trompez. Pardonnez-moi.
36:23 L'islamisme, qu'est-ce que c'est ?
36:25 C'est la volonté d'imposer la charia.
36:27 C'est les persécutions des homosexuels.
36:29 C'est les femmes qui sont voilées,
36:31 qui sont enfermées.
36:33 Tout ça, l'islamisme, vous êtes d'accord ?
36:35 Eh bien, ça s'appelle l'islam. Parlez-moi d'en vous le dire.
36:37 Mais c'est comme ça. Je répète
36:39 que la seule solution, c'est de distinguer
36:41 non pas entre l'islam et l'islamisme,
36:43 comme fait Marine Le Pen, comme vous faites,
36:45 comme font toutes les élites politiques
36:47 depuis 20 ans.
36:49 On voit où ça mène. Ça mène à l'échec.
36:51 En revanche, il faut distinguer
36:53 entre l'islam et les musulmans.
36:55 C'est-à-dire dire aux musulmans
36:57 "Vous avez une religion
36:59 qui vous enferme, vous avez une religion
37:01 qui vous empêche d'être libre,
37:03 d'être des individus." Vous savez, je vais vous dire
37:05 un exemple simple, cher monsieur.
37:07 Est-ce que vous savez pourquoi
37:09 les musulmans doivent
37:11 se prosterner la tête contre le sol
37:13 quand ils prient,
37:15 en direction de la Mecque ?
37:17 Est-ce que vous savez pourquoi ? -Par soumission à Dieu.
37:19 -Oui. Par soumission
37:21 et même au-delà.
37:23 C'est-à-dire qu'ils doivent effacer
37:25 leur visage, qui est la marque de l'individu.
37:27 Alors que les juifs et les chrétiens
37:29 prient debout.
37:31 La prière des juifs, c'est la Hamida qui veut dire
37:33 "Debout". La prière des chrétiens,
37:35 ils se lèvent régulièrement. Parce que le judéo-christianisme
37:37 fait émerger l'individu.
37:39 L'islam le nie.
37:41 C'est fondamental. Croyez-moi.
37:43 Donc les musulmans qui veulent devenir
37:45 des individus, et j'en connais,
37:47 ont intérêt à
37:49 venir avec nous, ont intérêt à ce que
37:51 l'État leur dise... Vous savez, par exemple,
37:53 quand l'État interdit le voile dans les écoles,
37:55 ça permet à certaines maires
37:57 de dire "Ah bah non, tu le mettras pas".
37:59 De résister à la pression
38:01 de la banlieue, etc.
38:03 Vous êtes d'accord avec moi là-dessus au moins ?
38:05 - La foi,
38:07 c'est quelque chose de
38:09 toujours personnel. Si vous demandez à quelqu'un
38:11 qui a la foi et qui est musulman
38:13 de renoncer à sa religion,
38:15 je pense que vous ne le feriez pas.
38:17 - Mais j'ai jamais dit qu'ils doivent renoncer à leur religion.
38:19 J'ai dit aux éléments qui sont incompatibles
38:21 avec la France. C'est pas la même chose.
38:23 Et pardonnez-moi, vous vous trompez.
38:25 Vous faites encore une fois la même... Écoutez-moi, écoutez-moi.
38:27 Vous faites encore une fois la même erreur
38:29 que Marine Le Pen. Vous croyez que
38:31 l'islam et le christianisme des arabes,
38:33 ce n'est pas la même religion.
38:35 L'islam est une religion particulière
38:37 que j'ai décrite tout à l'heure.
38:39 - J'entends bien, mais c'est pas ce que je dis.
38:41 - Mais si vous dites ça ! Vous parlez de foi !
38:43 Comme si c'était du christianisme !
38:45 - Mais le musulman, il vit comme ça ? - Non.
38:47 Il sait très bien ce que je dis, le musulman.
38:49 - Ah oui... - Moi, vous savez...
38:51 - Vous m'étonnez ! Mais bon.
38:53 En revanche, est-ce qu'on peut écouter Dominique Devillepin
38:55 sur le choc de civilisation ?
38:57 Parce qu'hier, je me suis amusé.
38:59 D'ailleurs, elle n'était pas contente. - J'ai vu.
39:01 - Vous dites la même chose qu'Eric Zemmour.
39:03 "Ah oui, mais je ne propose pas les mêmes solutions."
39:05 Mais d'une certaine manière, précisément dans cet extrait-là,
39:07 il disait cela. Écoutons-le.
39:09 - Aujourd'hui, l'Europe,
39:11 elle est considérablement affaiblie,
39:13 en voie d'effacement sur la scène internationale.
39:15 Elle ne pèse de quasiment rien
39:17 dans les grands débats d'aujourd'hui.
39:19 Eh bien, nous sommes dans un engrenage
39:21 qui se prépare d'une guerre de civilisation,
39:23 qui est marquée par un combat
39:25 valeur contre valeur,
39:27 un combat système politique
39:29 contre système politique
39:31 et un combat civilisation contre civilisation.
39:33 Donc, si nous ne prenons pas garde
39:35 à éviter ces engrenages,
39:37 justement, qui ont leurs automatismes,
39:39 nous allons nous retrouver
39:41 face à un monde
39:43 qui est le monde qui émerge,
39:45 qui est celui du Sud global,
39:47 qui, aujourd'hui,
39:49 est plus puissant que nous.
39:51 - C'est intéressant, évidemment, ce qu'il dit.
39:53 Il y a quelques nuances. Olivier D'Artigolle,
39:55 qui nous écoute et qui vient souvent dans cette émission,
39:57 il a fait la même analyse que moi. Il dit
39:59 qu'Éric Zemmou ne redemande aux musulmans de rompre avec l'islam.
40:01 - Pas du tout. De rompre
40:03 avec ce qui est incompatible dans l'islam,
40:05 avec la France. Mais, attendez, excusez-moi.
40:07 Pardonnez-moi, Pascal, excusez-moi.
40:09 Non, non, non, excusez-moi. - Vous dites que l'islam
40:11 est incompatible avec la République.
40:13 Donc, s'il faut que vous rompiez
40:15 avec l'islam, vous devriez venir vers la République.
40:17 - C'est trop. - Pardonnez-moi, Pascal Sporro.
40:19 - C'est transitif, ces gens-ci. - Napoléon a demandé
40:21 aux Juifs de rompre avec
40:23 une partie du judaïsme. Et ils l'ont
40:25 fait. Oui, monsieur.
40:27 Absolument. Je peux vous expliquer.
40:29 On aurait toutes les missions pour faire cela.
40:31 - Bien sûr. - Napoléon
40:33 a posé des questions aux grands Sanhédrines.
40:35 Et, selon les réponses,
40:37 il leur a dit "ça, ça ne va pas,
40:39 ça, ça ne va pas, ça, ça ne va pas".
40:41 Et le Sanhédrine, qui réunissait des rabbins et des laïcs,
40:43 a dit "nous obtempérons".
40:45 Et il leur a dit,
40:47 "vous devez considérer
40:49 Paris comme Jérusalem
40:51 et les Français comme vos frères".
40:53 C'est exactement ce que je dis aux musulmans.
40:55 - Alors ? - Ils doivent considérer
40:57 les Français, et non plus le reste des musulmans
40:59 du monde, comme leurs frères.
41:01 Ce n'est pas ce qu'ils font. En tout cas, ce n'est pas
41:03 ce que beaucoup font.
41:05 - Là, évidemment, vous avez raison.
41:07 C'est que tous ces jeunes musulmans
41:09 s'intéressent, évidemment,
41:11 plus, je ne sais pas s'ils se sentent
41:13 plus proches, aujourd'hui, du sort
41:15 des Palestiniens que du sort
41:17 de leurs compatriotes français.
41:19 Je n'en sais rien, il faudrait leur poser la question.
41:21 - Dans les banlieues, "Français" est une insulte, Pascal.
41:23 - Mais la difficulté,
41:25 c'est de généraliser. C'est souvent ce que je dis
41:27 en tant qu'affilié.
41:29 - Hegel disait "si on ne généralise pas, on ne pense pas".
41:31 Bon, il faut penser, et ensuite nuancer.
41:33 - Salem, Boalem,
41:35 Sansal. Écoutez ce qu'il dit, parce que
41:37 ce qu'il dit est depuis de nombreuses années,
41:39 et il met en cause. Alors là, ça renvoie
41:41 à ce que dit François Fillon, puisqu'il dit "moi, je rencontre
41:43 les présidents de la République, je leur dis ce qui va arriver.
41:45 Je leur dis depuis des années. Ils ne veulent pas
41:47 m'écouter". Écoutons
41:49 cet essayiste algérien
41:51 qui annonce
41:53 parfois des temps difficiles.
41:55 - Voilà,
41:57 moi, j'ai écrit,
41:59 j'écrivais pour
42:01 sensibiliser les Européens,
42:03 et en particulier les Français,
42:05 et nos voisins, les Marocains, les Tuisains.
42:07 Vous ne perdez rien pour attendre.
42:09 Vous avez tout intérêt à vous mobiliser
42:11 dès maintenant.
42:13 Nous, on a été laxistes,
42:15 on a l'histoire de l'Algérie comme ça, on est laxistes,
42:17 et donc
42:19 on s'est fait avoir, quoi, voilà.
42:21 Et on y est toujours, dedans.
42:23 Mais les autres ne nous ont pas
42:25 écoutés. Finalement, les conseillers ne sont jamais
42:27 très écoutés. Moi, j'ai rencontré
42:29 maintes fois Jacques Chirac,
42:31 j'ai rencontré Sarkozy,
42:33 j'ai rencontré
42:35 Macron,
42:37 et je ne vous dis pas le nombre de ministres,
42:39 de ministres des Affaires étrangères
42:41 à qui je disais,
42:43 mais vous ne vous rendez pas compte, ou quoi.
42:45 Je lui dis, moi,
42:47 je suis prêt à signer un truc,
42:49 prenons date, je vais vous donner des dates,
42:51 voilà ce qui va se passer. Je vais vous faire
42:53 l'échéancier de la chose.
42:55 Oui, mais vous savez, l'Algérie,
42:57 c'est pas la France, et peut-être,
42:59 mais qu'est-ce qui vous fait dire que l'Algérie, c'est pas la France ?
43:01 Et bien, moi, je vous dis que c'est la même chose.
43:03 Voilà. Les idées poussent
43:05 partout,
43:07 c'est pas parce que,
43:09 voilà,
43:11 vous mettez un premier en France, il pousse,
43:13 vous le mettez en Algérie, il pousse aussi.
43:15 Je vous propose de ne pas réagir puisque
43:17 vous pensez exactement...
43:19 Au moins, on ne pourra pas dire que Boram Sansal est islamophobe
43:21 et déteste les Arabes.
43:23 Sur la guerre de civilisation, on pourra remarquer
43:25 effectivement que si on s'éloigne de l'islam,
43:27 pour quelle civilisation ?
43:29 Le wauquisme aujourd'hui qui est en place,
43:31 parfois, c'est les théories du genre...
43:33 Ils sont alliés pour l'instant. Ils sont alliés,
43:35 Pascal. Ils sont alliés pour détruire
43:37 la civilisation occidentale.
43:39 - Le blanc. J'avais une question, moi,
43:41 à vous poser par rapport à ce que disait Dominique de Villepin,
43:43 et c'est un constat, un diagnostic que vous partagez.
43:45 Vous connaissez la devise
43:47 de l'école de guerre, donc, pour les soldats.
43:49 "Si tu veux la paix,
43:51 prépare la guerre." Vous avez expliqué
43:53 votre projet pour les musulmans de France,
43:55 mais qu'est-ce qu'il faut faire aussi
43:57 en France ? Est-ce qu'il faut s'armer
43:59 par rapport à un choc de civilisation à venir
44:01 avec le choc de puissance ?
44:03 Qu'est-ce qu'il faut faire ? - Moi, vous savez, je respecte
44:05 la loi, je respecte l'État.
44:07 Donc, il faut que l'État, oui,
44:09 s'arme de courage,
44:11 de détermination, et qu'il dise
44:13 ce que je viens de vous dire, c'est-à-dire
44:15 il faut exiger des musulmans
44:17 ce que je vous ai dit. - On a été
44:19 très clairs là-dessus. Je vous propose de parler des Européennes.
44:21 Marion
44:23 Maréchal est donc la candidate.
44:25 C'est vrai que c'est pas facile
44:27 pour elle. Si j'étais Marion Maréchal,
44:29 je viendrais peut-être vers vous
44:31 et je vous dirais, est-ce que je
44:33 peux exister sans que vous
44:35 soyez présent dans l'espace ?
44:37 Vous lui prenez
44:39 beaucoup forcément d'espace
44:41 et les gens sont peut-être
44:43 habitués à vous et moins à
44:45 elle. Donc, il y a toujours un
44:47 rapport humain qui existe
44:49 entre celui qui est président, en l'occurrence
44:51 vous, de Reconquête, et puis celle qui va porter
44:53 vos couleurs. Il y a toujours un
44:55 rapport comme cela. - Vous savez...
44:57 D'abord, comment vous jugez son début de campagne ?
44:59 Comment vous vous entendez avec elle ?
45:01 Est-ce qu'elle vous demande des conseils ? Est-ce que ça se passe bien ?
45:03 Est-ce qu'elle est tout à fait sur
45:05 votre ligne ? Est-ce que vous avez des discussions ensemble ?
45:07 J'ai envie de dire comment ça se passe
45:09 à l'intérieur lorsque la porte se
45:11 referme. - Je peux vous dire que ça se passe
45:13 vraiment très bien. Je vais vous dire
45:15 quelque chose, Pascal.
45:17 J'ai découvert...
45:19 Je la connaissais en tant que journaliste, mais en fait
45:21 de l'extérieur, et je découvais
45:23 à Marion Maréchal.
45:25 Depuis, quand je la connaissais
45:27 en tant que journaliste, maintenant, je l'ai découvert vraiment.
45:29 Quand je la vois régulièrement, je discute
45:31 avec elle. Voilà.
45:33 On se connaît mieux.
45:35 - Mais vous avez plus
45:37 d'expertise qu'elle, forcément. - Attendez. Moi, je vais
45:39 vous dire quelque chose.
45:41 Vous savez,
45:43 Marion Maréchal s'est
45:45 jetée dans la vie politique à 22 ans.
45:47 Elle a
45:49 défendu ses idées veillamment.
45:51 Pendant 5 ans,
45:53 elle a subi
45:55 au sein du
45:57 Front National où elle était,
45:59 les pires
46:01 avenis.
46:03 Sa tante et ses sbires
46:05 la harcelaient,
46:07 la méprisaient,
46:09 la moquaient.
46:11 Tous ses amis étaient mis au placard
46:15 ou virés.
46:17 Donc, de guerre lasse,
46:19 elle a quitté la politique en 2017.
46:21 Elle est allée fonder une école.
46:23 Elle a bien compris que la lutte
46:25 culturelle était essentielle.
46:27 Et puis,
46:29 j'ai lancé ma campagne.
46:31 Et là, elle a retrouvé
46:33 en moi et en ma campagne
46:35 toutes ses idées, toutes ses convictions.
46:37 C'est pour cela qu'elle m'a rejoint.
46:39 C'est une femme de conviction.
46:41 Et donc, elle m'a rejoint pour cela.
46:43 Et je peux vous dire que
46:45 c'est toujours agréable de voir ça.
46:47 Donc, ça, c'est une chose fondamentale.
46:49 Maintenant,
46:51 elle est tête de liste
46:55 de reconquête pour les Européennes.
46:57 Vous me dites
46:59 que je l'écrase et tout ça.
47:01 - Non, je n'ai pas dit ça. J'ai dit que vous prenez de la place.
47:03 - Je faisais de la place.
47:05 - Vous êtes présent dans l'espace médiatique, forcément.
47:07 - Je suis présent comme
47:09 tous les leaders de partis sont présents,
47:11 comme tous les candidats à la présidentielle sont présents.
47:13 Mélenchon est présent.
47:15 Marine Le Pen est présente, etc.
47:17 Je ne crois pas plus.
47:19 Maintenant, si vous voulez,
47:21 sa campagne commence. - Mais fondamentalement, pourquoi vous n'êtes pas allé, vous ?
47:23 - Parce que je n'ai pas vocation
47:25 à être candidat à toutes les élections.
47:27 - C'est une réponse que vous avez faite à tout le monde. - C'est la vérité.
47:29 - Mais elle ne veut rien dire. - Non, elle ne veut pas rien dire.
47:31 - Si c'est elle, il faut la laisser.
47:33 - Mais je la laisse.
47:35 Mais vous rigolez ou quoi ? Je la laisse.
47:37 - Vous la laissez, mais vous êtes très présent.
47:39 - Mais attendez.
47:41 Vous pouvez vous effacer. Vous pouvez dire
47:43 que je fais une diète médiatique et je laisse tout l'espace médiatique.
47:45 - Attendez, attendez.
47:47 - Alors je vous ai invité ce soir. Nous vous avons invité ce soir.
47:49 - Je vous remercie de m'avoir invité.
47:51 Vous ne pouvez pas dire que je passe
47:53 ma vie à la télévision.
47:55 Je ne dors pas à la télévision, comme certains.
47:57 Franchement,
47:59 j'ai assez peu de temps de parole à cause
48:01 justement des rapports
48:03 de force au Parlement. Donc, si vous voulez,
48:05 non. Et je pense que
48:07 Marion Maréchal ne me demande pas
48:09 de me taire. Je pense que je peux
48:11 l'aider du mieux que je peux.
48:13 - Vous êtes content du début de campagne ?
48:15 - Écoutez, le début de campagne, je suis content. Je pense que la campagne
48:17 va durer huit mois. Vous savez,
48:19 moi j'ai toujours appris
48:21 de mes grands maîtres, de mes vieux maîtres, que
48:23 la vie politique était déterminée
48:25 par le mode de scrutin. Il faut bien comprendre ça.
48:27 Et le mode de scrutin, ce n'est pas
48:29 le scrutin majoritaire à deux tours de la présidentielle.
48:31 C'est-à-dire qu'il y a
48:33 un seul tour. - Objectif.
48:35 - C'est la proportionnelle. Attendez.
48:37 Je vais à la suite. C'est la proportionnelle.
48:39 Donc il n'y a pas de vote utile.
48:41 Et à la limite, il n'y a pas de vainqueur.
48:43 L'important est de faire des sièges.
48:45 Et l'important est de rassembler le plus
48:47 possible dans le cadre d'une
48:49 majorité de droite aux européennes.
48:51 Et j'entends, j'entends beaucoup
48:53 Jordan Bardella
48:55 pour ne pas le nommer, et les autres...
48:57 - Objectif. - L'objectif,
48:59 le plus de voix possible, donc le plus de sièges possible.
49:01 - D'accord. - Et pour qu'on rassemble, si vous voulez,
49:03 pour qu'on s'agrège à une majorité
49:05 au Parlement européen qui serait... - Mais vous ne donneriez pas de chiffres ?
49:07 - Non, je ne vous donnerais pas de chiffres. - D'accord. Est-ce que l'Union des Droites,
49:09 si demain Marine Le Pen venait vers vous
49:11 et qu'elle vous disait
49:13 au fond, nous avons une idée commune ?
49:15 - J'ai eu tort. - Oui, mais si vous voulez,
49:17 effectivement, c'est... - Je vous taquine, je vous taquine.
49:19 - Voilà, c'est aller à Canossas, non ?
49:21 - Non, je vous taquine. - Mais est-ce que...
49:23 Parce que ça, c'est une vraie question.
49:25 Parce que vous avez eu aujourd'hui, et chacun l'a dit,
49:27 François-Xavier Bellamy, possible,
49:29 Marion Maréchal,
49:31 qui serait candidate, et également
49:33 Jordan Bardella. Beaucoup de gens disent
49:35 c'est les mêmes.
49:37 Enfin, il y a très peu de différences, moins de différences
49:39 qu'avec les gens de l'ANUPS. - J'entends.
49:41 - Bien sûr. - Oui, d'accord, bien sûr.
49:43 - Oui, mais ils ont gouverné ensemble, les gens de l'ANUPS.
49:45 Est-ce que vous, vous êtes prêts à...
49:47 Est-ce que vous pensez d'abord que ça serait la bonne stratégie ?
49:49 Qu'il faudrait cette Union des Droites ?
49:51 Et est-ce que vous êtes prêts, vous,
49:53 à y aller, à l'amender, à la réflamer ? - Pascal, comment vous pouvez
49:55 me poser cette question, alors que je fus le seul
49:57 pendant la présidentielle,
49:59 avant les législatives, et depuis,
50:01 à proposer cette Union des Droites,
50:03 et que je me suis fait claquer la porte
50:05 dans la tête, pour ne pas être grossier,
50:07 par Marine Le Pen et par les LR.
50:09 Marine Le Pen a expliqué que
50:11 elle préférait les gens de gauche
50:13 et qu'elle préférait les ganges de gauche
50:15 patriotes, et qu'elle a fait des mamours
50:17 à Jean-Luc Mélenchon en méprisant
50:19 les électeurs de Reconquête qui avaient
50:21 voté pour elle, et LR
50:23 dit que non, c'est l'extrême droite,
50:25 etc. Moi, je continue de dire
50:27 qu'il faut une Union des Droites.
50:29 Mais maintenant, chacun a sa spécificité.
50:31 Le Rassemblement national
50:33 ne veut pas d'alliance. Je l'ai compris
50:35 maintenant. Il veut tout absorber.
50:37 Il veut être
50:39 seul. Il ne veut pas de concurrence.
50:41 Il ne supporte pas la concurrence.
50:43 Ils vont devoir s'y habituer,
50:45 tout simplement parce qu'il y a des différences,
50:47 il y a des points communs, mais il y a des différences,
50:49 je les ai développées tout à l'heure, c'est-à-dire
50:51 que, moi, la liste Reconquête,
50:53 la liste de Marion Maréchal, veut lutter
50:55 contre l'islamisation de la France
50:57 et de l'Europe. Donc,
50:59 voter pour la liste de Marion Maréchal, c'est
51:01 contre l'islamisation. Les autres
51:03 ne défendent pas cela.
51:05 - Philippe Guibert, il reste 5 minutes.
51:07 - Juste une question courte. Finalement, est-ce que vous n'avez pas rendu
51:09 un grand service à Marine Le Pen,
51:11 qui fait qu'aujourd'hui, elle est en position de tout aspirer,
51:13 par certaines de vos positions
51:15 très radicales, en finalement lui donnant
51:17 un brevet de centrisme
51:19 et de respectabilité ? - Cher monsieur,
51:21 j'entends ça depuis
51:23 un an et demi. Vous ne faites que sans vouloir
51:25 vous...
51:27 Comment dire ? Être désagréable.
51:29 Vous ne faites que répéter la doxa médiatique
51:31 que j'entends depuis un an et demi.
51:33 - Si vous me permettez, c'est un peu ce qui se passe.
51:35 - Moi, ce n'est pas mon analyse.
51:37 Moi, je continue de penser
51:39 que l'élection présidentielle a été
51:41 bouleversée et faussée
51:43 par l'intervention de Poutine.
51:45 Que tout le reste est littérature.
51:47 Et qu'ensuite, ça s'est déroulé.
51:49 - C'est une analyse forcément qui vous arrange.
51:51 - Comment ? - C'est forcément une analyse
51:53 qui vous arrange. - Ça ne m'arrange pas du tout.
51:55 - C'est humain. - Non, non, pas du tout.
51:57 - La réalité... - Il y a une part de vérité d'ailleurs.
51:59 Sans doute. - Non, mais c'est mon analyse.
52:01 - Le score aurait pu être différent. - C'est mon analyse
52:03 et celle que je tire de toutes les analyses
52:05 de sondage. Mais je pense...
52:07 - Donc, ça veut dire que le prochain cours, le Conquête sera à 10.
52:09 - Je pense, si vous voulez. - Ah si !
52:11 Parce que là, il n'y a pas de guerre.
52:13 - On est bien d'accord. Poutine ne va pas attaquer d'ailleurs.
52:15 Je pense
52:17 que, je répète,
52:19 qu'il y a effectivement
52:21 un choix pour ces Européennes
52:23 qui est existentiel, qui est "voulons-nous
52:25 que Berlin reste Berlin, que Rome reste
52:27 Rome, que Londres reste Londres, que
52:29 Paris reste Paris, ou voulons-nous une Europe
52:31 islamisée". Seule la liste de reconquête
52:33 lutte contre l'islamisation
52:35 de l'Europe et de la France.
52:37 - Pas Marine Le Pen. - Pas Marine Le Pen. Ah bah non.
52:39 Marine Le Pen dit... - Ça serait intéressant de voir effectivement
52:41 les résultats. - Marine Le Pen dit qu'il n'y a pas de guerre de civilisation.
52:43 Et Marine Le Pen dit que l'Islam est compatible avec la République.
52:45 - Il reste 4 minutes. On me fait
52:47 intervention intéressante. Il y a beaucoup de gens
52:49 évidemment qui commentent. J'aurais pu poser cette question
52:51 parce qu'elle me paraît effectivement très pertinente.
52:53 C'est vrai Eric Zemmour voulait sortir de la loi de 1905
52:55 et aboutir à un concordat avec les musulmans.
52:57 Me dit un esprit.
52:59 - Je comprends très très bien.
53:01 Ça serait effectivement l'idéal.
53:03 Mais la loi de 1905
53:05 nous l'en empêche. Donc il faut
53:07 trouver par d'autres
53:09 moyens ce que j'ai demandé.
53:11 - Le policier Naël...
53:13 - Moi avec les juifs. - Bien sûr. - Le policier qui a
53:15 tué Naël est aujourd'hui sorti de prison.
53:17 C'est une information que nous avons eue
53:19 aujourd'hui. - Pascal, vous vous rendez compte
53:21 de ce que vous venez de dire ? - Oui. - Il a fait 4 mois
53:23 de prison pour rien.
53:25 Alors qu'on ne sait pas s'il est condamné ou pas,
53:27 s'il est coupable ou pas. - Dites pas rien
53:29 parce que moi j'ai souvent regretté
53:31 qu'il soit effectivement
53:33 en détention provisoire parce que la prison
53:35 est faite généralement.
53:37 Il y a des cas très précis.
53:39 C'est à dire qu'il entrait
53:41 en contact avec...
53:43 - Absolument. - Mais il n'empêche
53:45 qu'il a manifestement...
53:47 C'est lui qui a
53:49 tiré et qui a tué Naël.
53:51 - Mais attendez, attendez. - Il est mis en examen pour ça.
53:53 - Il est mis en examen à tort.
53:55 Et il a été emprisonné à tort.
53:57 Moi je militais pendant la présidentielle
53:59 pour une présomption
54:01 de légitime défense pour les policiers. C'est à dire
54:03 qu'il y aurait eu la logique inverse.
54:05 Les juges auraient pu juger
54:07 après. Ils ne vont pas... Ils ne vont pas s'envoler
54:09 au Qatar ou à Papie.
54:11 - Oui, oui. - On est d'accord. - J'étais sur cette position.
54:13 - Il a tiré. - Les policiers... - Mais il a tiré.
54:15 - Il n'a pas été survie. - D'accord. - J'ai pas dit
54:17 le contraire. Les policiers...
54:19 Il faut voir le contexte. Les policiers
54:21 doivent avoir une présomption de légitime
54:23 défense. C'est à dire qu'ils doivent être
54:25 jugés a posteriori. Et il est scandaleux
54:27 qu'ils aillent 4 mois en prison
54:29 loin de leur famille, au milieu de toutes les racailles
54:31 de banlieue.
54:33 Vous imaginez quel sort a été le sien.
54:35 - Mais c'est par une arme ce policier.
54:37 - Pardon ? - Il n'était pas en situation de légitime défense.
54:39 - Ecoutez, mais vous allez... - Non, on ne va pas reprendre le dossier.
54:41 - Vous allez pas reprendre le dossier de l'UPR. C'est pas pareil quand un policier sort
54:43 son arme et quand un subit sort son arme.
54:45 - Mais il se trouve que les policiers... - Vous n'êtes pas d'accord avec la parole de Neil Stark.
54:47 - Non mais il se trouve que les policiers...
54:49 On parle de la prison. On parle de l'injustice
54:51 de la prison. - Moi j'étais sur cette ligne là.
54:53 - En fait, tout le monde devine...
54:55 - Il se trouve que les policiers
54:57 sont armés.
54:59 Et il se trouve que Nahel
55:01 n'avait pas
55:03 respecté les préconisations
55:05 de la police. - D'accord, mais il était parmi...
55:07 - Non mais il était parmi, il pouvait foncer sur eux.
55:09 - Mais un policier arraché n'est pas pareil que Nahel.
55:11 - Au moment du fait qu'il a fait 4 mois
55:13 dans la prison, rien d'autre. - Tout le monde devine
55:15 que les émeutes ont été
55:17 extrêmement importantes et qu'au nom
55:19 de l'ordre public, ce policier a fait
55:21 4 mois pour calmer...
55:23 - Je suis d'accord avec vous, parce qu'il a calmé
55:25 les émeutiers. C'était juste par rapport à...
55:27 - Il est 21h. Il est 21h
55:29 et c'est terminé. Bon, évidemment,
55:31 on aurait abordé encore
55:35 d'autres sujets.
55:37 Mais nous sommes aujourd'hui
55:39 le 15 novembre et il y a
55:41 47 ans, un homme nous quittait. C'est un homme
55:43 que vous aimez peut-être parce qu'il
55:45 symbolise la France, une certaine
55:47 France en tout cas, et c'était bien de
55:49 terminer peut-être en chanson, avec quelques
55:51 notes de musique, parce que cet homme, qui a
55:53 surtout joué la comédie, a aussi chanté
55:55 une chanson extrêmement célèbre, que vous connaissez
55:57 peut-être. Vous voyez de qui je parle ?
55:59 - Oh, Jean Gabin.
56:03 - J'imagine que Jean Gabin représente pour vous...
56:09 - J'ai regardé tous ses films à la télévision, le soir.
56:11 C'était magnifique.
56:15 Jean Gabin, c'est la France, vous avez tout à faire vu.
56:17 - C'est la France, mais la France est héroïque.
56:19 C'est la France qui part...
56:21 - Mais je sais bien.
56:23 - Sur un bateau, il est marin, et qui s'engage
56:25 et qui reste pas à Paris travailler.
56:27 - Je sais bien.
56:29 - Et qui va s'engager dans la Résistance.
56:31 - En plus, c'est la France
56:33 dans les films d'avant-guerre.
56:35 Il est l'ouvrier et dans les films d'après-guerre,
56:37 il est soit le bourgeois,
56:39 soit le commissaire,
56:41 il a eu tous les rôles.
56:43 - Il est un président.
56:45 - Il arrive d'être voyou.
56:47 Il a incarné tous les rôles de la France.
56:49 - C'est vrai qu'on a passé un extrait ce matin,
56:51 on n'a pas le temps de le passer,
56:53 mais il a 50 ans dans l'extrait qu'on a passé,
56:55 on a l'impression qu'il a l'air d'être à 70.
56:57 Il est mort très jeune, à 72 ans,
56:59 c'est assez étonnant.
57:01 Merci Eric Zemmour,
57:03 j'espère qu'on aura pu être complets
57:05 avec la question que nous avons abordée.
57:07 Je pense qu'il y aura de la reprise
57:09 sur ce que vous avez dit,
57:11 comme à chaque fois.
57:13 Olivier Benkemoun,
57:15 tous les soirs, vous êtes première
57:17 chez l'Info.
57:19 Je vous félicite.
57:21 - Je suis votre vague.
57:23 - Bravo à vous.
57:25 - Je ne suis que l'écume de l'émission.
57:27 - Ne dites pas ça.
57:29 - Vous avez dit que Jean Gabin
57:31 était dans l'armée.
57:33 - Il est venu des Etats-Unis pour se battre.
57:35 - Il a conduit un char.
57:37 - Vous avez raison.
57:39 - Je suis content que vous le reconnaissiez.
57:41 - Vous me faites passer.
57:43 - Plus sérieusement,
57:45 on va revenir sur cette petite musique
57:47 qui montre la remise en cause
57:49 des chiffres de Gérald Darmanin
57:51 sur l'antisémitisme.
57:53 Il y en a une ce soir,
57:55 elle est derrière moi.
57:57 C'est une stèle d'un cimetière allemand
57:59 consacrée aux militaires
58:01 de la Première Guerre mondiale.
58:03 Il y avait des soldats juifs
58:05 qui faisaient partie.
58:07 Il y a 10 stèles qui ont été cassées
58:09 délibérément.
58:11 Elles étaient notées.
58:13 Encore un acte antisémite.
58:15 On va y revenir.
58:17 Il y aura Joël Mergui,
58:19 consistoire de Paris,
58:21 qui sera à mes côtés.
58:23 On va parler de la bataille d'Al-Shifa,
58:25 l'hôpital d'Al-Shifa,
58:27 dans lequel il y a eu une incursion
58:29 des militaires de la Première Guerre mondiale.
58:31 Merci à Eric Zemmour d'avoir été présent avec nous.
58:33 Merci d'avoir joué le jeu ce soir,
58:35 d'interroger Eric Zemmour.
58:37 Arnold Carra était à la réalisation,
58:39 David Tonnelli était à la vision.
58:41 Merci à Anatole de Beaumont qui était au son.
58:43 Merci à Benjamin Naud.
58:45 Robin Piette qui était là.
58:47 Tant créé de Guy Hôtel.
58:49 Toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
58:51 A 22h, ce sera Julien Pasquet.
58:53 Demain matin, Romain Désarbe.
58:55 On se retrouve demain à 9h.