L'Heure des Pros 2 (Émission du 15/05/2024)

  • il y a 4 mois
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00 Bonsoir à tous, Véronique Jacquet, Louis Dragnel, Paul Melun et Gilles-William Golnadel.
00:05 Il y a des soirs où on aimerait que l'actualité, certains soirs, soit plus douce.
00:09 Et vous le savez, cette actualité, elle est dramatique en ce moment, tous les soirs.
00:13 Une situation devenue incontrôlable en Nouvelle-Calédonie.
00:15 Quatre personnes, dont un gendarme, sont décédées après des nuits d'émeutes en Nouvelle-Calédonie.
00:20 Face à cette situation, l'état d'urgence a été déclaré.
00:23 Sandra Buisson, que vous connaissez, qui est du service police-justice,
00:27 m'a, juste avant l'antenne, donné des précisions sur Nicolas Molinari,
00:32 qui avait 22 ans et qui est le gendarme qui était en mission de maintien de l'ordre et qui est décédé.
00:39 Il a été transporté à Ploum dans la nuit, après avoir été victime d'un tir par arme à feu.
00:48 Il a donc été transporté au régiment d'infanterie de marine du Pacifique Nouvelle-Calédonie pour être pris en charge.
00:54 Il a succombé à 23h46, heure locale, suite à ses blessures.
00:59 Le gendarme Molinari est entré en gendarmerie en 2020 comme gendarme adjoint volontaire,
01:04 après une formation à l'école de gendarmerie Montluçon.
01:07 Il est affecté à la brigade de proximité de Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme,
01:10 puis au planton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Romance-Urizère.
01:15 Il souhaite poursuivre son engagement et il est admis en 2022 au concours de sous-officier de gendarmerie,
01:20 intégrant à nouveau l'école de gendarmerie de Montluçon.
01:23 A l'issue de sa scolarité, il choisit la gendarmerie mobile et l'escadron de gendarmerie mobile de Molin en Ile-de-France.
01:30 Je le répète, il avait 22 ans.
01:33 Il était célibataire, il était sans enfants évidemment.
01:36 On aura une pensée ce soir pour lui et pour sa famille.
01:39 Je vous propose de voir le sujet de Maxime Lavandier.
01:42 La situation en Nouvelle-Calédonie empire de jour en jour.
01:47 Face à ce constat, Emmanuel Macron a décidé de déclarer l'état d'urgence dans l'archipel.
01:52 Toutes les violences sont intolérables et feront l'objet d'une réponse implacable pour assurer le retour de l'ordre républicain.
01:58 L'Elysée annonce également un nouveau bilan de quatre morts dont un gendarme après deux nuits d'émeute.
02:04 Un chaos qui contraint les habitants à s'organiser eux-mêmes.
02:08 Pour protéger leurs résidences et assurer leur sécurité, des milices sont créées comme l'explique ce résident.
02:14 Il y a une organisation parce qu'on sent bien que la police est débordée.
02:18 Donc chacun s'organise comme il peut et la solidarité prend le dessus.
02:22 C'est très bien mais on se sent un peu délaissé à 19 000 kilomètres de là.
02:27 On a hâte que les renforts arrivent parce que c'est très compliqué.
02:32 Ces dernières heures, les pillages et les incendies de magasins se sont succédés.
02:36 Les affrontements ont également fait des centaines de blessés du côté des forces de l'ordre.
02:41 Pour tenter de trouver une solution rapidement à cette crise,
02:44 Gabriel Attal proposera une date aux délégations calédoniennes afin de les recevoir à Matignon.
02:49 Vive émotion d'apprendre la mort d'un gendarme de l'escadron de Melun en Nouvelle-Calédonie.
02:53 Ce sont les mots d'Emmanuel Macron.
02:55 La nation pense à sa famille, à ses proches, à tous ses frères d'armes dont l'engagement pour nous protéger force le respect.
03:01 Je vous propose d'écouter Gérald Darmanin au Sénat aujourd'hui.
03:05 Nous venons d'apprendre la mort du gendarme de 24 ans de l'escadron de Melun.
03:09 En effet, il y a quelques minutes, je voudrais bien sûr exprimer mon émotion en tant que ministre de l'Intérieur pour lui, pour sa famille et pour ses camarades.
03:19 La façon dont il est mort, monsieur le sénateur, c'est après une nuit de protection dans un endroit particulièrement dangereux où les tirs ont été à balles réelles.
03:28 Des vieux, comme on dit chez vous, en Nouvelle-Calédonie sont venus parler aux gendarmes.
03:32 Il a alors retiré son casque et alors il s'est fait tirer dessus en plein front.
03:36 La violence qui s'exprime là n'a rien à voir avec la politique.
03:40 Le CCAT, qui est désormais loin, on le sait du FNKS, est un groupe mafieux qui veut manifestement instaurer la violence comme ils l'ont fait dans l'usine du Sud l'année dernière.
03:50 La République ne tremblera pas.
03:51 Alors oui au dialogue politique, vous savez qu'en Nouvelle-Calédonie en ce moment il y a un dialogue politique entre le FNKS, entre les loyalistes.
03:58 Pendant que nous parlions au Parlement, il y avait ces réunions et je salue, comme l'a fait le président du Sénat, comme l'a fait le président de la République,
04:05 comme l'a fait la communauté commune de toutes les forces politiques.
04:08 Mais je veux dire ici qu'il ne faut pas confondre la pression politique, les manifestations, les contestations avec la violence, les tirs à balles réelles et la mort de personnes qui pillent, qui tuent et qui en veulent à la République.
04:21 Oui au dialogue, comme l'a dit le Premier ministre, autant qu'il le faudra, où il le faudra, avec qui il le faudra, mais jamais la République ne doit trembler devant les kalachnikovs.
04:29 Et je précise bien sûr que le Front de Libération Nationale, CANAC et socialiste, le FLNKS est un rassemblement de partis politiques de Nouvelle-Calédonie.
04:37 Il s'agit d'un mouvement indépendantiste et il a parlé de la cellule de coordination des actions de terrain de l'Union calédonienne, le CCAT, qui est le plus important parti indépendantiste aujourd'hui.
04:51 Que dire ?
04:53 Je pense qu'il faut rappeler aux téléspectateurs pourquoi on en est là.
04:59 Il y a eu trois référendums qui tous ont dit que les Calédoniens voulaient cet attachement à la France.
05:07 Et vous avez des gens qui ne supportent pas ça et qui en viennent à cette ultra-violence, ces émeutes.
05:15 La Nouvelle-Calédonie, 271 000 habitants, 100 000 armes à feu chez les Calédoniens.
05:21 C'est-à-dire qu'en moyenne, dans tous les foyers calédoniens, il y a des armes à feu.
05:25 Et donc ce qui est en train de se passer, ce qui va se passer dans les prochaines heures, est ultra-sensible.
05:30 Aujourd'hui, les consignes qui sont données aux forces de l'ordre n'est même pas de protéger les biens.
05:34 La consigne qui est donnée aux forces de l'ordre, c'est exclusivement de protéger les personnes.
05:38 En priorité, les familles des gendarmes, parce que maintenant, les gendarmes et les policiers, les émeutiers, c'est plus que des émeutiers d'ailleurs,
05:45 veulent tuer leur famille, leurs épouses, leurs époux, leurs enfants.
05:49 Donc la priorité, c'est de protéger les personnes.
05:52 Et ensuite, on s'occupera des biens.
05:54 Un détail qui n'en est peut-être pas un, il y a un avion qui est en train de décoller,
05:57 qui va décoller dans les prochaines minutes, de la base militaire d'Istre, pour acheminer des hommes, des renforts.
06:03 Pardon, j'ai suivi cette pute tout à l'heure, j'ai plus les idées très claires.
06:10 Tout ça va être acheminé dans les prochaines minutes, mais on sait que toutes ces personnes vont être envoyées pendant trois semaines sur place.
06:20 Donc le gouvernement s'attend à ce que ça dure longtemps.
06:22 Et rassurez-vous, tout cela a été clair et nous avons compris.
06:27 Je voudrais qu'on écoute les habitants de Nouvelle-Calédonie.
06:31 Nous avons une série de témoignages où ils racontent la difficulté qu'ils ont à se protéger,
06:37 puisqu'aujourd'hui ils sont dans leur maison et ils sont attaqués dans leur propre maison.
06:42 Écoutez ces quelques messages recueillis par les équipes de CNews.
06:46 C'est le chaos, c'est que ça brûle partout, ça pisse des maisons, ça saccage, ça rentre dans les magasins, ça les vole, après ça les brûle.
06:54 C'est un chaos total.
06:56 Je ne l'avais jamais vécu, mais c'est spécial.
07:01 Il y a la crainte, on ne dort pas trop bien la nuit.
07:04 On ne bouge plus, on nous a ordonné de ne plus sortir de chez nous.
07:09 On surveille constamment.
07:12 Évidemment on ne travaille pas, on ne sait même pas si on va pouvoir reprendre le travail ou quoi que ce soit,
07:17 parce que tout est dégradé.
07:20 On a peur d'être volé, on a peur qu'on s'introduise chez nous, on dort à peine.
07:27 Ce qu'on remarque quand même, et vous le soulignez parfois Gilles-William Gollnadel, c'est l'affrontement des communautés.
07:34 En Nouvelle-Calédonie, ça existe aussi en Occident, c'est les Noirs contre les Blancs.
07:40 Alors ce n'est pas tous les Noirs et tous les Blancs, mais il y a des minorités actives qui sont dans cet esprit.
07:48 On ne peut pas dans cette affaire éliminer le racisme anti-Blanc.
07:54 Même ce qui s'est passé, on y reviendra, près de Rouen avec l'administration pénitentiaire hier,
08:00 ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie, au-delà du problème de la République,
08:05 il y a chez certains un plaisir, une jouissance à tuer des représentants de l'État
08:13 et à assassiner ou à piller des membres français.
08:19 Oui, parce que ce n'est pas tant anti-Blanc qu'anti-français.
08:22 - Bien sûr. - Ils sont tous français.
08:26 - Pardon ? - On ne parle que de français.
08:29 - Les Canaques sont français. - Justement.
08:31 - C'est pour ça que je ne peux pas... - Sonia Baquet, c'est ce qu'elle a dit.
08:35 Elle a dit que c'est quelque chose de latin au quotidien, on se fait régulièrement traiter du terme.
08:40 Elle a écrit "d'Anc", de Blanc.
08:44 - C'est la réalité. - C'est la réalité. Mais excusez-moi.
08:47 Quand aux États-Unis, un policier blanc tue quelqu'un de noir,
08:55 on a bizarrement une vision raciale des choses.
08:59 Et les Français blancs ne pourraient pas constater quand même un phénomène ?
09:05 La réalité, elle est là. Et ne pas le dire, c'est encore agréable et mal.
09:10 Je vais parler de mon vécu, puisque je suis allée deux fois en Nouvelle-Calédonie assez longuement.
09:16 Je connais des Kalldosch qui vivent là-bas, puisqu'il y a les Canaques d'un côté et les Kalldosch de l'autre.
09:21 Ce sont des communautés qui n'ont jamais vécu ensemble, qui se sont toujours juxtaposées,
09:25 ne serait-ce que géographiquement, puisque les Kalldosch et les Blancs sont au sud,
09:29 et les Canaques sont au nord, principalement à Yengen et dans les îles Woyote.
09:34 Et ça a toujours été des fiefs indépendantistes, même si, bien entendu,
09:38 il y a des Canaques qui sont loyalistes. Il faut se souvenir quand même qu'en 1988,
09:42 il y a quasiment eu quatre ans de guerre civile, où les Canaques qui étaient indépendantistes
09:46 étaient extrêmement méchants et dangereux. Ça s'est soldé par la tuerie d'Uvea.
09:51 Je suis allée à Uvea 20 ans après la tuerie. Uvea, il n'y a que des Canaques.
09:57 Je peux vous dire qu'on sentait encore une haine qui était extrêmement palpable vis-à-vis du Blanc.
10:02 Le Français, pas tant que ça. Mais culturellement, il y a quelque chose.
10:06 Il y a deux mondes, l'un contre l'autre. Maintenant, attention, les Canaques,
10:10 c'est 39% de la population. Quelque part, il y a le mythe d'une indépendance
10:15 et avec des Blancs qu'on pourrait chasser. Si les Blancs ne sont plus là,
10:19 si les Français ne sont plus là, ce sont les Chinois et les Australiens qui vont occuper le terrain.
10:23 Nouvelle Calédonie, voilà une nouvelle fois, nous dit Nathalie Cricorian, que je cite parfois.
10:27 Voilà une nouvelle fois encore la démonstration de ce qui se passe lorsqu'un peuple de France
10:31 et l'idée politique qui ne connaissent rien à la politique et n'ont aucune idée de ce que signifie
10:36 gouverner un peuple, était-ce bien le moment de faire passer une loi dont l'État n'a pas les moyens
10:40 d'imposer les conséquences ?
10:42 J'ai l'impression quand même que cette loi, c'est un prétexte face à une situation qui,
10:47 on le sait, Véronique le rappelait, depuis 1984 à 1988 et les événements qui se sont soldés
10:52 par la prise d'otages d'Ouva. On sait très bien que malgré les accords de Matignon,
10:56 malgré les accords de Nouméa, malgré trois référendums qui sont sans appel, Louis le rappelait,
11:00 le dernier il y a eu un appel au boycott, mais quand même c'est sans appel.
11:03 Aujourd'hui, il y a des gens là-bas qui effectivement sont dans des logiques, je dirais pas seulement
11:08 de racisme anti-blanc, mais aussi des logiques décolonialistes au sens violent, au sens de la lutte armée.
11:12 Et le discours néocolonialiste, j'ai même vu passer ça et là, discours de certaines personnes
11:16 très à gauche, plutôt woke, etc., qui voulaient même faire une union entre les décolonialistes,
11:20 ils faisaient l'union entre le conflit israélo-palestinien, avec les Palestiniens et les Hamas,
11:24 avec les Kanaks qui sont en lutte et qui aujourd'hui vont tuer des gendarmes.
11:28 C'est du bon verre !
11:30 C'est contre l'homme blanc à laquelle nous agissons.
11:33 Dernière chose, Sonia Bakes, Bakes a pris la parole, elle est présidente de la province sud de la Nouvelle-Calédonie.
11:38 Elle était venue sur ce plateau et nous l'avons eue ce matin en direct, je pense que je la répèderai
11:44 d'ailleurs demain matin, et elle nous parlait de la situation sur place.
11:48 On est en situation insurrectionnelle de guerre civile avec des centaines, voire des milliers
11:54 de jeunes émeutiers qui agressent la population, qui a brûlé la quasi-totalité des commerces
12:02 du Grand Nouméa, qui brûlent les maisons au cocktail Molotov, qui rentrent dans les maisons
12:09 avec des armes à feu. La population aujourd'hui protège les quartiers, les familles,
12:14 finalement elles-mêmes en partie, avec parfois armées.
12:20 Voilà ce que nous pouvions dire ce soir sur ce sujet dramatique.
12:24 Des terroristes qui rentrent dans les maisons pour tuer des gens, c'est tout.
12:26 Voilà ce que nous pouvions dire ce soir sur ce sujet de la Nouvelle-Calédonie.
12:30 Autre information dramatique, vous le savez depuis hier, c'est la mort de ces deux agents
12:36 de la pénitentiaire, et il restait une personne qui était entre la vie et la mort ces dernières heures.
12:44 Le père d'Arnaud Garcia, il avait 34 ans, il aurait dû se marier dans quelques jours.
12:52 Son épouse a appris qu'elle était enceinte depuis, là aussi, quelques jours, et il est mort.
12:59 Hier. Et son père, qui est adjoint au maire dans un village du Calvados,
13:05 qui a commandé la brigade locale de gendarmerie jusqu'en 2012, a pris la parole dans Le Parisien.
13:11 Il a dit "j'ai d'abord appelé l'administration pénitentiaire", qui refusait de me dire quoi que ce soit.
13:16 C'est le ministre de la Justice qui m'a rappelé et m'a appris la mort d'Arnaud.
13:21 Je sais juste qu'Arnaud de Defef n'a pas effectué ce trajet, et qu'il a remplacé l'un de ses collègues.
13:27 Est-ce que toutes les règles ont bien été respectées dans l'organisation de cette escorte ?
13:31 Les membres des équipes régionales d'intervention et de sécurité ne devraient-ils pas être présents à leur côté ?
13:36 J'ai moi-même été gendarme mobile, j'ai connu la dureté des zones de conflit au Liban notamment.
13:40 La mort était là, Elrodei frappait au hasard, mais là il n'y a pas eu de hasard, mon fils a été assassiné.
13:45 Ce guet-apens a été travaillé, préparé, prémédité.
13:48 Je vous propose d'écouter Nicolas. Nicolas, c'est l'ami précisément de Arnaud Garcia.
13:54 Nicolas, c'est son ami de toujours. Ils sont supporters ensemble de l'ANS.
13:59 Et Nicolas, je l'ai eu à l'heure du déjeuner, tout à l'heure sur Europe 1,
14:03 il devait venir chez Nicolas précisément pour être témoin de son mariage, du mariage de Nicolas,
14:11 et aussi lui annoncer cette nouvelle qu'il allait avoir un enfant. Écoutez ce témoignage poignant.
14:16 C'est l'un de mes meilleurs amis, c'était mon futur témoin pour mon mariage le mois prochain.
14:22 C'était un frère, un frère motard, un frère supporter de l'ANS, qui aimait toujours mettre la bonne humeur,
14:34 toujours souriant, un mauvais tonton pour mes filles.
14:42 C'est un choc, surtout en sachant qu'il allait être papa dans quelques mois.
14:48 Ça fait une dizaine d'années qu'on se connaît. C'est inexplicable.
14:53 C'est vrai que quand on entend la radio ou la télévision, qu'on voit des drames pareils, ça nous touche.
15:00 Mais là, c'est... surtout qu'il n'y avait pas de raison qu'il laisse sa vie.
15:07 Le connaissant, il aurait lâché son arme. Et puis voilà, je n'arrive pas à comprendre cette barbarie dans notre pays.
15:16 Et que notre boule de renouement aussi ferme les yeux.
15:20 J'ai appelé dans l'ambulance à la radio et en fait, j'ai tout dit, il s'appelait son épouse.
15:26 On était en attente pendant plus d'une heure, une heure et demie.
15:29 Ça a été très long et dans le fond, je sentais déjà qu'il en faisait partie.
15:34 Je ne sais pas, c'était ancré au fond de moi. C'est dur.
15:39 Ils m'ont envoyé encore un message il y a deux, trois jours pour me dire qu'il était enfin un homme heureux.
15:46 Et je pense que c'était un petit signe pour me dire qu'il avait de papa.
15:51 Mais il devait nous annoncer ce week-end. Profitez de vos proches.
15:58 Il ne faut plus se prendre la tête pour rien. Et puis profitez de la vie parce qu'elle est courte.
16:03 Profitez de ceux qu'on aime avant qu'ils partent.
16:07 Témoignage recueilli grâce à Olivier Guenec d'Europe 1.
16:12 Je voulais qu'on écoute également Jérôme. Jérôme qui est surveillant.
16:15 Et cet accident n'est pas une fatalité.
16:18 C'est ça, évidemment, qu'on observe lorsque on rentre précisément dans le détail de cette opération.
16:26 Et ce qui est terrible, c'est vrai pour ce sujet, mais c'est vrai pour tous les sujets en France.
16:30 Quand il y a un fait divers dramatique, on ouvre le capot et on découvre un manque de moyens qui est invraisemblable.
16:38 Une organisation qui est défaillante dans tous les domaines.
16:42 Là, vous apprenez que le transferment se fait parfois d'exit, les gens de la pénitentiaire, par des camions de livraison DHL ou des Kangoo.
16:52 Voilà ce qu'ils disent. Ils ont des armes, ils appellent ça, on a des pistolets à eau, disent-ils.
16:58 Donc tu apprends ça. Tu apprends des choses extravagantes que moi je ne savais pas.
17:03 Les familles ne sont pas fouillées lorsqu'elles entrent en prison.
17:08 Elles ne sont pas fouillées, c'est la loi.
17:10 Et au nom de quoi les familles ne sont-elles pas fouillées ?
17:13 Puisqu'elles entrent précisément, c'est elles qui font rentrer toutes sortes de choses.
17:18 Comme ça que le gardien de prison a été tué avec la couteau.
17:22 Et comment c'est possible, jusqu'à quand les familles qui entrent en prison ne seront-elles pas ?
17:30 Comment est-ce possible ? Je vous assure, tu découvres toutes ces choses-là.
17:34 Pendant 20 ans, c'était que les droits des millions de personnes.
17:37 Ça ne peut pas marcher. En fait, ce pays ne peut pas marcher.
17:40 Bien sûr.
17:41 Pourquoi n'y a-t-il pas plus de parloir en visioconférence ?
17:46 Pourquoi les magistrats n'interrogent pas en visioconférence ?
17:49 Pourquoi, paraît-il, les avocats ne le souhaitent pas ?
17:51 Vous apprenez des choses, et je crois que Jérôme le dit peut-être dans cet extrait.
17:54 Tu transfères 600 km à l'air tour quelqu'un, pour qu'il aille devant un juge,
17:59 qu'il dise "non, j'ai pas envie de parler".
18:01 Donc tu as mobilisé je ne sais combien de personnes pour le transférer.
18:05 Il arrive devant le juge, il dit "j'ai pas envie de parler", et il repart à sa prison.
18:08 Et on n'a pas fait de visioconférence.
18:10 Mais on marche sur la tête.
18:12 Hier, à Blasca, j'ai mis en cause l'immigration.
18:15 Aujourd'hui, il y a des gens qui se réjouissent de la mort des deux jeunes sur les réseaux sociaux.
18:22 Ils s'en réjouissent.
18:24 Mais c'est encore autre chose.
18:26 Mais c'est le cœur.
18:28 Ce n'est pas le même sujet dont on parle là.
18:30 C'est le cœur du problème.
18:32 C'est la responsabilité de l'État.
18:34 Tous les petits renoncements.
18:36 Ils représentent l'État et la nation, ces gens-là.
18:38 Ils sont doublement haïs.
18:40 J'entends ce que vous dites, mais ce n'est pas ce dont on parle.
18:44 Je parle simplement de faire une loi pour que les familles soient fouillées.
18:49 Ça n'a pas de rapport avec ce que nous disons là.
18:52 Les gens, on va entendre Jérôme, je le répète,
18:56 ils demandent, ces gens-là, d'être protégés, simplement d'être cagoulés.
19:00 Pourquoi ? Parce que tout le monde sait qui ils sont.
19:02 Dans le transfertement, ils demandent d'être cagoulés.
19:05 C'est une question de bon sens.
19:08 Eh bien, on leur dit non.
19:10 Mais comment ?
19:12 Et vous avez un ministre de la Justice, alors il est avocat.
19:16 Je n'ai rien contre les avocats.
19:18 Mais toute sa vie, il a défendu ceux qu'il doit attaquer.
19:22 C'est compliqué.
19:24 C'est compliqué quand même, j'imagine, pour lui.
19:26 Mais écoutons, si vous le voulez bien,
19:28 Jérôme, qui est personnel de la pénitentiaire.
19:31 Aujourd'hui, on est révolté parce que ce qui s'est passé hier,
19:35 on aurait pu l'éviter.
19:37 Mais je suis d'accord avec vous, il n'y a pas de fatalité.
19:39 Ça fait dix ans que je suis dans la pénitentiaire.
19:42 Depuis que j'ai intégré les escorts judiciaires,
19:45 j'ai un rituel tous les jours.
19:47 J'ai un rituel.
19:49 C'est que j'embrasse ma fille et j'embrasse ma femme avant de partir.
19:52 Et j'en dis peut-être à ce soir.
19:54 Hier, ce qui s'est passé,
19:57 habituellement, c'est qu'on nous met en joue.
20:00 Ils mettent en joue les collègues.
20:02 Prenez la personne détenue, les forces de l'ordre vont le retrouver tôt ou tard.
20:06 Voilà, ça c'est une évasion.
20:07 Hier, ce n'était pas une évasion.
20:09 Hier, c'était un assassinat.
20:12 C'était une exécution.
20:14 Point barre. Il n'y a pas d'autre mot.
20:16 Et les mots sont très forts.
20:17 C'était une exécution.
20:19 Les pauvres collègues n'ont pas eu le temps de sortir leurs armes.
20:23 Ils ont été abattus comme des chiens. Point.
20:26 Il n'y a pas d'autre mot.
20:28 Et j'invite, si ça vous intéresse, à écouter ce témoignage de Jérôme
20:31 que j'ai eu pendant plus d'un quart d'heure sur Europe 1.
20:34 C'est un témoignage absolument incroyable.
20:36 En fait, quand on parle de déconnexion, c'est ça.
20:38 Eux, ils savent de quoi ils parlent ?
20:39 Bien sûr.
20:40 Les politiques, ils ne savent pas.
20:41 Bien sûr.
20:42 Enfin, c'est pire que ça.
20:43 C'est-à-dire que j'ai l'impression parfois que le politique échette
20:45 comme de la chair à canon.
20:46 Les serviteurs de l'État, de Nouméa à la métropole,
20:49 les uniformes sont ciblés.
20:50 Les uniformes sont tués.
20:52 C'est terrible ce que dit ce monsieur quand il dit
20:55 "j'embrasse ma femme et mes enfants"
20:56 parce que je me dis peut-être que je ne reviendrai pas.
20:58 Mais l'État laisse ses héros comme ça, sans moyens.
21:02 La florophobie, se faire tuer.
21:04 Pourquoi on n'écoute pas les professionnels ?
21:06 Tout ce qu'ils demandent d'être protégés,
21:08 tous les exemples que j'ai cités.
21:09 On pourrait demander ça à Beauvau.
21:10 C'est pire que ça.
21:11 Ou à la chancellerie.
21:12 C'est un affront de cynisme.
21:13 Il y a une prison qui a été ouverte à Trois-Lavaux
21:16 il y a quelques mois.
21:18 Il y a des bâtiments qui n'ont pas pu,
21:20 qui sont restés fermés par manque de personnel.
21:23 Il manque 2700 membres de la pénitentiaire en France,
21:27 au bas mot.
21:28 Je comprends que personne...
21:29 C'est Eric Dupond-Moretti qui a inauguré cette prison.
21:32 Il s'est bien rendu compte qu'il y avait des bâtiments fermés,
21:34 parce qu'il n'y avait personne.
21:35 Il y a des moyens, il y a l'idéologie aussi.
21:36 Le sujet est sur la table depuis bien longtemps.
21:37 Alors, paraît-il que les visioconférences, c'est vous,
21:39 les avocats, qui n'en voulez pas.
21:41 Et là, vous êtes responsable.
21:42 Ça doit être ça.
21:43 Moi le premier.
21:44 Non.
21:45 Et attendez...
21:46 C'est vous, les avocats, qui ne voulez pas les visioconférences.
21:49 De vous à moi, n'attendez pas de moi
21:51 une grande plaidoirie pour l'idéologie de l'avocat d'aujourd'hui.
21:55 Je ferai un piège avocat pour les défendre.
21:57 Mais on peut imaginer que le juge interroge en visioconférence.
22:03 Ça peut se faire quand même au 21e siècle.
22:05 Ce n'est pas stupide ce que je dis là.
22:07 On fait ça dans tous les corps de métier.
22:08 Je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas.
22:09 Autant votre proposition que le juge se déplace à la prison,
22:12 ça n'avait pas de sens.
22:13 Mais les visioconférences, oui.
22:15 Non, parce qu'ils n'ont pas déjà le temps de s'occuper de quoi que ce soit.
22:18 Ça peut être plus rapide.
22:20 C'est-à-dire qu'avec une économie de...
22:22 Ça oui.
22:23 Nous sommes d'accord.
22:24 On peut généraliser les visioconférences.
22:26 Il y a une escorte juste pour signer un document.
22:28 Je sais.
22:29 On pourrait faire une signature à distance.
22:31 On fait bien pour les comptes en banque.
22:33 On va marquer une pause.
22:34 Sur chaque sujet, tu ouvres le capot.
22:36 Sur chaque sujet.
22:38 Et tu te dis, ça fonctionne.
22:40 Mais n'importe comment.
22:42 N'importe comment.
22:44 La pause.
22:45 On revient.
22:49 On parle évidemment de l'attaque hier et de ce...
22:53 Deux morts.
22:54 Et notamment Arnaud Garcia dont on a beaucoup parlé.
22:57 Quand je dis on ouvre le capot,
22:59 on voit également, on va parler de Mohamed Amra.
23:02 Qui est donc la personne qui...
23:05 Oui.
23:06 Evadé.
23:07 Evadé.
23:08 Et on découvre, alors, pareil, on lève le capot et on découvre le récital judiciaire.
23:12 Bien sûr.
23:13 Donc vous avez 19 affaires classées sans suite entre 11 et 14 ans.
23:16 Donc là il n'y a pas de sanction, c'est ça ?
23:18 Non, c'est ça.
23:19 19 affaires.
23:20 11 et 14 ans.
23:21 19 affaires.
23:22 13 condamnations.
23:24 Depuis qu'il est majeur, il a 30 ans.
23:27 13 condamnations.
23:28 Et d'autres affaires en cours, notamment homicide.
23:31 Les condamnations, il a purgé combien d'années de prison ?
23:33 Il est en cours.
23:34 Il était en cours.
23:35 En cours de...
23:36 Et d'autres affaires qui sont en cours.
23:37 Il était barrière en détention provisoire.
23:39 Voilà.
23:40 En attente de jugement.
23:41 Donc ça c'est 13 sans compter l'homicide et ses armements.
23:44 Donc évidemment la question se pose pour ces gens-là.
23:46 Et à un moment il ne faut plus qu'ils sortent, tout simplement.
23:48 On sait qu'ils sont irrécupérables.
23:50 Mais il y a une responsabilité là-dedans.
23:53 Parce que si ils sont irrécupérables, vous pouvez le sortir, ils sont irrécupérables.
23:57 Donc qu'est-ce que vous faites ?
23:58 Vous faites quoi ?
23:59 Vous rouvrez les bagnes ?
24:00 Vous vous mettez à prison définitivement ?
24:03 Vous faites quoi aujourd'hui ?
24:05 Pour des gens au bout de la 9e, 10e, 11e infraction ?
24:08 C'est-à-dire que...
24:09 Qu'est-ce que vous faites ?
24:10 Au-delà de votre examen légitime sur le plan technique,
24:14 il ne m'empêche pas de penser qu'on a encore franchi un palier
24:20 dans la détestation de l'État et de la Nation
24:23 et dans le sentiment d'impunité.
24:25 Ce garçon-là, s'il organise effectivement,
24:28 il pense que ça ne lui coûte pas plus cher de tuer les deux gardiens de prison.
24:33 Ça ne coûte pas plus cher.
24:35 Ils ont ce sentiment-là, ajouté à la détestation de l'État et de la Nation.
24:39 Alors voyons le sujet du profil de Mohamed Hamra.
24:43 Et nous en parlons ensemble.
24:45 Mohamed A, âgé de 30 ans,
24:48 est un visage connu des services de police depuis son adolescence.
24:52 Des antécédents judiciaires inquiétants
24:54 et détaillés par la procureure de la République de Paris.
24:57 Son casier judiciaire porte mention de 13 condamnations.
25:01 Elle porte sur des atteintes aux biens,
25:04 notamment des vols avec effraction aggravée.
25:07 Son casier judiciaire ne porte à ce jour mention d'aucune condamnation
25:12 pour infraction à la législation sur les stupéfiants.
25:15 Il était emprisonné à la maison d'arrêt d'Evreux depuis le 11 avril.
25:19 La procureure précise que son nom est aussi cité dans deux autres affaires,
25:23 le faisant passer de la délinquance au crime organisé.
25:26 Il a été mis en examen pour tentative d'extorsion avec arme,
25:29 tentative d'assassinat et détention d'armes de catégorie B,
25:32 pour complicité de meurtre avec préméditation en bande organisée,
25:36 complicité d'enlèvement et séquestration d'otages
25:39 pour obtenir l'exécution d'une condition.
25:41 Sa mère s'est exprimée hier.
25:43 Elle évoque un homme peu bavard.
25:45 Dans sa tête, je ne sais pas moi ce qu'il a.
25:47 Moi il ne me parle pas.
25:49 C'est mon fils, il ne me parle de rien.
25:51 Moi il ne m'a rien montré, je ne comprends pas.
25:54 Une enquête à l'encontre du commando et Mohamed A a été ouverte
25:57 pour meurtre, tentative de meurtre et évasion en bande organisée.
26:01 Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
26:04 Les syndicats pénitentiaires ont pris la parole.
26:07 Aujourd'hui, je vous propose d'écouter quelques réactions.
26:10 Ce scénario qui s'est passé, jamais on ne les a vus.
26:13 Des vrais hulls qui utilisent des armes de guerre pour nous attaquer
26:19 alors qu'on est simplement munis d'un pistolet automatique.
26:22 Je pense qu'on a fanché un cap.
26:24 On n'aurait jamais pu croire ce qui nous est arrivé hier.
26:28 Moi j'ai 35 ans d'administration pénitentiaire.
26:31 J'ai connu ça en 92 avec les événements de Rouen et de Clairvaux.
26:35 Là c'est pire aujourd'hui parce qu'on ne s'y attendait pas.
26:39 Ça a été un commando qui a attaqué l'équipage.
26:43 On regarde les vidéos, on voit bien que personne n'aurait pu intervenir et riposter.
26:50 Ça s'est passé tellement vite.
26:52 Pour rebondir sur ce que dit cet homme, ce matin on était avec Pierre Botton.
26:55 Pierre Botton, son témoignage est à la fois poignant et formidable.
26:58 Il dit "je ne suis pas crédible, je ne suis pas audible
27:00 parce que moi-même je suis passé par la casse prison
27:03 et j'ai fait ce que je n'aurais pas dû faire".
27:05 Il le dit plusieurs fois dans l'interview.
27:07 Il dit "je ne suis pas audible".
27:09 Il n'empêche qu'il témoigne de ce qu'il a vu.
27:11 Et notamment de la violence qui est passée,
27:13 de ce que tout le monde voit d'ailleurs en 25 ans,
27:15 qui a multiplié par 10, par 15, je n'en sais rien.
27:18 Écoutez.
27:19 La violence que j'ai vue à 25 ans d'écart en prison
27:23 est juste hallucinante, monsieur Pron.
27:26 Hallucinante.
27:28 Quand je vous dis que c'est hallucinant,
27:30 alors évidemment j'ai très peu de crédibilité
27:32 puisque j'ai été condamné, je suis allé en prison à deux reprises.
27:36 Mais je ne suis pas en train de vous parler de remplir votre feuille d'impôt.
27:39 Je suis en train de vous parler de quelque chose que je connais parfaitement,
27:42 que j'ai vue de mes yeux.
27:44 La première fois il y a 25 ans,
27:46 je ne me suis jamais senti dans la sécurité.
27:48 La deuxième fois,
27:50 trois fois j'ai eu peur pour ma vie.
27:52 Trois fois.
27:54 J'ai entendu des phrases comme celles-ci, monsieur Pron.
27:58 "Moi, tu sais, Pierrot,
28:00 la vie, c'est pour la vivre avec des bagnoles, des filles et du champagne.
28:04 Si c'est pour ne pas vivre comme cela,
28:07 ils peuvent venir me chercher, ils ne m'auront pas,
28:09 je les descendrai à la calache
28:11 et j'irai retrouver Allah."
28:13 Je vous dis que j'ai entendu ces phrases.
28:16 Manifestement, en tout domaine,
28:21 le logiciel des années 80-90 n'est plus valable.
28:25 Là on est au cœur du sujet.
28:28 On a changé de pays.
28:30 On a changé de pays.
28:32 Le pouvoir est responsable de ne pas prendre en compte.
28:36 Et Eric Dupond-Moretti est responsable.
28:39 Eric Dupond-Moretti n'est pas non plus responsable du changement de pays.
28:42 C'est le ministre.
28:44 C'est le ministre.
28:46 C'est le ministre.
28:48 En tout cas, c'est un ministre qui n'est pas pour la rupture avec le cycle que vous décrivez, Pascal.
28:52 C'est le ministre.
28:54 C'est le ministre qui va quand même sermonner les magistrats à Marseille
28:57 parce qu'ils font le jeu du Rassemblement National,
28:59 parce qu'ils disent que la guerre est en train d'être perdue.
29:01 On a la preuve par les faits que l'État est pas mal mené.
29:05 C'est une illustration du fait que la guerre est perdue, en tout cas là.
29:09 Quand il y a 15 jours devant une commission d'enquête,
29:11 d'ailleurs je vous invite à lire le rapport de la commission d'enquête,
29:14 qui est vraiment formidable, avec 35 propositions,
29:16 il est sorti par le plus grand des hasards hier.
29:19 Quand dans cette commission d'enquête vous avez quatre magistrats,
29:21 dont une femme qui dit "on perd la guerre sur le terrain",
29:23 qu'est-ce que fait le ministre ?
29:24 Il l'engueule.
29:26 Il lui dit "vous n'avez..."
29:28 Monsieur Eric Dupond-Moretti, il est obsédé par quoi ?
29:31 Uniquement le Rassemblement National.
29:33 Ça l'obsède et Philippe Pétain.
29:35 C'est ça qui l'intéresse manifestement.
29:38 C'est pas la réalité du terrain.
29:40 Et il va engueuler la phrase de la procureure.
29:45 Elle raisonne étonnamment quelques semaines plus tard.
29:48 C'est elle qui a raison.
29:50 Oui, c'est elle qui a raison,
29:52 mais parce que nous avons des hommes politiques
29:54 qui sont maintenant des commentateurs et pas des réformateurs.
29:57 Il faudrait quand même des gens qui soient capés pour ça.
30:00 Outre tout ce que nous venons de dire et la violence que nous constatons en prison,
30:04 il ne faut pas non plus oublier la surpopulation.
30:07 Evreux, c'est 162 places, il y a 286 détenus.
30:11 Et en plus on en a maintes fois parlé sur ces plateaux.
30:14 On sait que les téléphones rentrent,
30:16 on sait que les chiens n'ont pas le droit de venir fouiller
30:18 pour voir s'il y a de la drogue.
30:20 On sait qu'on sort avec...
30:23 On peut rentrer petit délinquant et sortir avec un brevet de criminologie.
30:27 Enfin, on le sait tout ça.
30:29 Donc ce qui manque c'est la volonté politique.
30:32 Vous avez parfaitement raison.
30:33 Mais ce n'est pas que la faute de...
30:34 Vous avez parfaitement raison.
30:35 Comment aurait-il ? Ça fait 20 ans qu'on peut le dire.
30:37 Mais vous avez parfaitement raison.
30:38 C'est pas que politique, c'est philosophique.
30:40 C'est pareil.
30:41 Je vous ferai du manque de courage.
30:43 Mais le pauvre homme, le pauvre président qui va vouloir vraiment faire les choses...
30:47 Ça va être compliqué maintenant.
30:50 Il va falloir un courage XXL.
30:52 Le G7 est détesté, il est méprisé, il est moqué par ces gens-là.
30:57 Ah oui, il est moqué.
30:59 Il est faible.
31:00 Parce qu'on laisse faire.
31:01 Il n'est pas grain.
31:02 Mais attendez, Gilles William, les discours que j'ai entendus hier,
31:05 il y a une chose qui m'a choqué, quand j'ai écouté le Premier ministre et le garde des Sceaux.
31:08 Tout le monde dit que la République est attaquée.
31:10 Alors très bien.
31:11 Mais les gens ne veulent plus entendre que la République pleure.
31:14 Maintenant, ce qu'on veut c'est un plan de bataille.
31:16 C'est un plan d'attaque.
31:17 C'est plus suffisant.
31:18 Et là-dessus, il n'y a pas grand-chose.
31:20 Et la déception des gens, elle vient de là.
31:23 Mais l'État est faible, c'est tout.
31:25 Le mot "république" est un cash sexe.
31:27 Parce qu'on ne veut pas parler de l'État et de la nation.
31:29 Alors on parle de la République.
31:31 Mais parce que personne ne veut combattre.
31:34 Véronique a raison.
31:35 Celui qui irait au combat...
31:37 En fait, comme il faut aujourd'hui sans doute prendre des mesures absolument radicales.
31:41 Radicales.
31:42 Qui d'ailleurs ne seront peut-être même pas validées par le Conseil constitutionnel.
31:46 L'histoire des fouilles.
31:48 L'histoire des fouilles par exemple des familles.
31:50 Si ça se trouve, il y aurait le Conseil constitutionnel qui dirait "non, on fouille pas les familles".
31:53 Mais idéologie, c'est une question d'idéologie.
31:55 Peut-être.
31:56 Peut-être que William avait raison, c'est une question de philosophie.
31:58 Mais ça c'est un très bon exemple.
31:59 En fait, c'est que les exemples qui sont intéressants.
32:02 Il y a des contre-exemples.
32:04 Parce que, effectivement, ceux qui ont gagné la bataille culturelle et la bataille intellectuelle et philosophique,
32:09 c'est Michel Foucault, c'est les disciples de l'idéologie antichristienne.
32:14 Ils l'ont perdu.
32:15 C'est très important de le titrer parce qu'Eric Dupond-Moretti et son descendant.
32:20 Ils l'ont perdu.
32:21 Je pense que nous avons gagné la bataille des idées seulement à la tête de la réhopage,
32:30 que ce soit le Conseil constitutionnel, que ce soit le Conseil d'État,
32:34 que ce soit la surveillante des prisons, que ce soit la représentante des droits de l'homme.
32:38 Tout ça nommé, c'est de là, par M. Macron.
32:42 Ce n'est pas moi qui les a nommés.
32:44 Il y a la préférence pour l'autre.
32:46 D'accord ? La préférence pour l'autre.
32:48 Le narcotrafic, c'est très intéressant, ce qu'a dit Gérald Darmanin.
32:51 Parce que, là aussi, la France est submergée par le narcotrafic.
32:55 Et c'est exactement le rapport d'enquête qui a été fait par ce député socialiste de Saône-et-Loire, M. Durin, je crois, Jérôme Durin,
33:05 qui parle de subversion, submersion.
33:08 Submersion. Submersion. Et écoutez ce qu'a dit Gérald Darmanin, parce qu'il faut l'écouter, ce qu'il dit Gérald Darmanin.
33:15 Monsieur le sénateur, vous avez parfaitement raison.
33:18 Devant votre commission, moi-même, j'ai évoqué le fait que notre plus grand danger pour l'unité nationale était le narcotrafic.
33:25 Et bien sûr qu'il faut, par le bas, attaquer les points de deal, interpeller les chouffes et les trafiquants,
33:31 et faire des saisies, et attaquer les consommateurs.
33:33 Mais personne ne doute un seul instant que vous-même et que le sénateur Blanc aient raison.
33:37 La confiscation doit être générale, l'argent du crime doit être confisqué,
33:41 et nous devons faire 100 fois plus que nous faisons collectivement.
33:45 Et c'est le pays entier qui le fait, et nous suivrons le Sénat, comme l'a dit la ministre,
33:50 mais je pense que c'est le monde entier qui doit le faire.
33:52 Que se passe-t-il, monsieur le sénateur, vous le savez très bien.
33:55 La première cause de mortalité aux Etats-Unis d'Amérique, le plus grand pays développé au monde, c'est le fentanyl.
34:01 Aux Pays-Bas, en Belgique, on assassine les journalistes et des avocats, et on assassine peut-être mutativement des hommes et des femmes politiques.
34:08 En Amérique du Sud, la production a été multipliée par 100 parce que les Etats-Unis d'Amérique se sont désintéressés de cette production.
34:15 Et en Afghanistan, depuis que nous sommes partis avec les Américains, l'augmentation des ruines et de cocaïne paye justement l'argent de la drogue et la rend moins chère chez nous.
34:23 Alors oui, monsieur le sénateur, il faut tous se réveiller.
34:25 Ça fait 4 ans que je le dis, la drogue, il faut la combattre. C'est jamais festif, c'est toujours mortel.
34:31 Donc nous vous accompagnerons, plus personne ne doit avoir un seul discours qui accepte cette consommation.
34:36 Et je le répète, face à la submersion du pays par la drogue, le sénateur Durin appelle au sursaut, après 6 mois de travail, Jérôme Durand.
34:43 Sénateur de Saône-et-Loire a présenté ce mardi le contenu de son enquête parlementaire sur le narcotrafic en France.
34:49 Et hier, par la plus grande coïncidence, le socialiste a formulé 35 propositions pour éviter à la France de revenir à un narco-état.
34:57 Je rappelle que lorsque ses magistrats ont témoigné devant cette commission, vous avez le ministre de tutelle qui est allé les engueuler.
35:04 Donc je trouve ça invraisemblable.
35:08 La submersion, c'est pas uniquement la submersion de la drogue, c'est la submersion du pays.
35:13 Le mot chouffe, c'est pas un mot français, vous voyez. Le narcotrafic, comme je vous le disais hier, il tombe pas du ciel. La réalité est là.
35:20 Là où vous avez raison, vous dites "le plus grand danger pour l'unité nationale, c'est la drogue", c'est une façon...
35:25 On traite la conséquence, on ne traite pas la cause.
35:28 Par conséquent, si on dit "c'est ça le danger de l'unité nationale", ben non, en fait, c'est pas le grand danger de l'unité nationale.
35:34 L'unité nationale est menacée par le communautarisme, par les déséquilibres dus par l'immigration massive, mais pas par la drogue en tant que substance en elle-même.
35:42 Avec la question des consommateurs.
35:44 Bien sûr.
35:45 Si vous commencez à attaquer des consommateurs, et dans certains milieux notamment...
35:50 Ce qu'avait dit pour le coup, il avait raison, Éric Dupond-Moretti, il y en a conduissant sur les mains, disait-il.
35:57 Des gens d'ailleurs, parfois, qui donnent beaucoup de leçons, mais qui consomment drogue et cocaïne et qui alimentent d'une certaine manière les réseaux.
36:05 Absolument.
36:06 Mais c'est sans doute pour ça qu'il y a un grand relativisme par rapport à la drogue aujourd'hui.
36:10 Il y a une communauté interministérielle de lutte contre la drogue. Est-ce que vous en entendez souvent parler ?
36:14 Est-ce qu'il prend des mesures ? Est-ce qu'il y a des campagnes publiques pour dire "la drogue, c'est pas bien", en même titre que l'alcool ou les cigarettes ?
36:21 Non, il y a une tolérance qui est absolument dramatique.
36:24 Mais si on veut être cohérent, on est cohérent de A à Z.
36:28 Non, mais si on est cohérent, on est cohérent de A à Z.
36:31 On peut pas être relatif et dire "c'est bien de prendre un petit pétard".
36:34 Sur le sujet des consommateurs, si on veut vraiment aller là aussi aux causes, il faut se poser la question
36:38 pourquoi est-ce que dans les pays occidentaux il y a autant de consommateurs de drogue ?
36:41 Pourquoi est-ce que les gens consomment aussi des anxiolytiques dans ces proportions-là ?
36:45 Pourquoi la consommation d'antidépressants aux Etats-Unis est-elle si forte ?
36:48 C'est quand même une question que les gens peuvent se poser.
36:50 C'est un regard sur l'état de la société française.
36:52 Absolument.
36:53 Et je salue Jacqueline.
36:54 Sur l'état de la civilisation occidentale.
36:56 Société largement droguée et démissionnée.
36:58 Je salue.
36:59 La réalité, elle est là aussi.
37:00 Elle dit aussi, elle donne une photographie sur le degré de possibilité de résistance de la société française.
37:09 Je salue Jacqueline Eustache-Brignaud qui me fait préciser, et elle a raison,
37:15 elle me dit "arrêtez de parler du socialiste Durin, c'est une commission d'enquête demandée par les Républicains
37:21 dont le rapporteur s'appelle Étienne Blanc".
37:23 Député d'Auvergne-Rhône-Alpes.
37:25 Mais il était président, monsieur Durin, sans doute il était président de la commission.
37:28 Non mais alors il y a le président, il y a le rapporteur, et effectivement celui qui a fait le gros du travail.
37:32 Et d'ailleurs il y a eu une passe d'armes, on l'avait écouté sur votre plateau,
37:35 entre Étienne Blanc et le garde des Sceaux.
37:37 C'était Étienne Blanc.
37:39 Et c'est lui qui a fait le gros du travail.
37:40 Mais il n'était pas tout, il y avait d'autres personnalités.
37:42 Mais rendons hommage à Étienne Blanc, vous avez raison.
37:44 Mais bien sûr, mais en fait, comme tu es dans un déni sur tous les sujets, sur l'école, sur l'État,
37:51 en fait c'est ça, tout va très bien madame la marquise, c'est "Tchouss France".
37:55 Voilà, c'est ça.
37:56 Hier à Cannes, le principal danger c'était le patriarcat.
38:03 Oui, ça c'est...
38:05 Ce n'est pas prendre un gros risque que de dire ça dans la société pour ceux qui l'ont dit.
38:09 Très grand courage.
38:10 Ça montre le courage et la générosité du milieu artistique.
38:14 On n'a pas à faire aux gens moulins de la pensée.
38:16 Je vous assure, c'était le patriarcat.
38:18 Mais qu'est-ce que je...
38:19 Expliquez-vous.
38:20 Non, c'était pas le terrorisme, c'était pas l'homicide.
38:24 Mais c'est très dangereux le patriarcat.
38:26 C'est le patriarcat.
38:28 Moi je vous dis que si on abat le patriarcat, ça va changer en force à moi de vous dire.
38:33 Mais si vous me permettez, ça va quand même être difficile d'expliquer que c'est l'extrême droite qui est responsable de la tuerie du péage d'un Carville.
38:41 Là ça va être difficile.
38:42 Il y en a qui y arriveront.
38:43 Si vous me permettez.
38:44 Avec un peu d'imagination.
38:45 Ça va être difficile.
38:46 Les tensions dans la société, la racisme.
38:49 Moi je vous le fais, vous me demandez, je vous le fais.
38:52 Bon...
38:54 C'est un métier terrible.
38:55 Non mais n'ironisons pas parce que ce sont des sujets graves et qui ne sont pas pris en compte ni par l'espace médiatique bien souvent.
39:05 Bien sûr.
39:06 Et rarement par le politique.
39:08 La responsabilité idéologique du monde médiatique et artistique pourrait être prise en compte, effectivement.
39:14 Aujourd'hui, dans Paris, et je suis avec Benjamin Nau, comme vous le savez, avec qui on travaille.
39:20 Il se trouve que Benjamin, il a grandi dans le XXème.
39:22 Et c'est toujours intéressant de voir les réactions des uns et des autres quand une information tombe.
39:27 "Tué en plein Paris, un homme a été tué par balle cet après-midi dans le XXème arrondissement de Paris. L'auteur des coups de feu a pris la fuite à scooter."
39:33 Ça se passe dans Paris.
39:34 Donc voilà.
39:36 On ne sait pas pourquoi.
39:38 On n'a pas idée des motivations.
39:39 Il y a une force option de trafic de stupéfiants puisque la personne en question a une vingtaine de mentions au traitement des antécédents judiciaires.
39:46 15h30 cet après-midi, XXème arrondissement de Paris.
39:50 Les faits se sont produits.
39:51 Rue Envierge.
39:53 Un individu qui a pris la fuite à scooter.
39:55 Je vous propose d'écouter un témoignage.
39:57 Je suis en train de travailler.
40:01 J'étais à l'intérieur.
40:02 J'ai entendu deux coups de feu qui venaient de l'extérieur, côté gauche de la terrasse.
40:07 C'était deux personnes.
40:09 Il y en a un qui a sorti un flingue et qui a mis deux coups de feu.
40:12 Un a touché la personne au côte.
40:15 L'autre coup de feu était dans la vitre.
40:21 On a vu la personne qui a tiré partir en moto.
40:26 Je ne pourrais pas vous dire quelle moto.
40:28 La victime, on pense qu'elle s'est rangée au Vieux Belleville.
40:32 On pense qu'elle est décédée.
40:33 Je suis sûr qu'elle est décédée.
40:36 Il y a même un client qui s'est pris un ricochet sur le coude.
40:40 Il n'avait pas remarqué.
40:41 On l'a vu à la fin.
40:42 Mais ce n'est rien de grave.
40:43 C'est une petite grattinure.
40:44 C'est une petite trace rouge.
40:46 Les clients étaient très stressés.
40:48 Il y avait une dame qui avait un bébé de trois semaines dans les bras.
40:50 Elle avait vraiment peur pour son enfant.
40:52 Et puis l'information évolue en Nouvelle-Calédonie.
40:55 Ce soir, il y avait une réunion à Beauvau avec Gabriel Attal et Gérald Armatin.
40:59 On apprend que l'armée est déployée en Nouvelle-Calédonie
41:04 pour protéger les ports, pour protéger l'aéroport.
41:07 C'est une information que nous avons depuis quelques minutes.
41:11 Dans l'actualité, on a appris aujourd'hui une tentative d'assassinat
41:15 contre le premier ministre slovac.
41:17 Il a été blessé par plusieurs balles aujourd'hui après une réunion de cabinet.
41:20 Robert Ficot se trouve actuellement entre la vie et la mort.
41:23 L'assaillant a été arrêté.
41:26 Et ça en dit long là aussi sur la société et sa violence.
41:32 Bien sûr, ça se passe en Slovaquie.
41:35 Il est entre la vie et la mort, je le rappelle.
41:38 Il a 59 ans.
41:40 Il devait subir une intervention urgente après avoir été acheminé par hélicoptère
41:44 dans une ville du centre de la Slovaquie qui s'appelle Bangsa Bistritsa,
41:50 que je ne connaissais pas.
41:52 Le mur des Justes, aujourd'hui, Emmanuel Macron a pris la parole.
41:58 Le mémorial de la Shoah hier avait été tagué.
42:01 Le mur des Justes à l'extérieur du mémorial de la Shoah à Paris
42:05 et sur plusieurs bâtiments du quartier historique juif,
42:09 choqué par des tirs.
42:11 Je me suis mélangé pour vous dire mes fiches.
42:17 Et le président de la République dégradait le mur des Justes parmi les nations.
42:22 Barrage des Lumières contre le nazisme.
42:24 C'est porté atteinte à la mémoire de ces héros comme à celle des victimes de la Shoah.
42:28 Et en marge du mur des Justes, M. Katnas a pris la parole pour parler du 7 octobre.
42:34 C'est assez intéressant puisque plus on s'éloigne du 7 octobre,
42:37 plus finalement la parole de la France Insoumise peut étonner.
42:42 Pour ce qui nous concerne Jacques Bourdin, nous n'avons jamais hésité à condamner
42:47 les actions du Hamas sur le sol israélien qui ont tué plus de 1000 personnes
42:51 et à demander la libération des hôtels.
42:53 Et contre les actions du Hamas et contre aussi le peuple palestinien.
42:56 Bien sûr, on doit pouvoir, Jean-Jacques Bourdin, dénoncer...
42:59 Vous avez parlé de résistance.
43:01 Non, non, mais attendez.
43:02 Vous avez parlé de résistance du Hamas.
43:03 Qu'une partie du peuple palestinien pense que ce qui a été fait le 7 octobre
43:07 est en réaction à la colonisation, c'est une certitude.
43:09 C'est un acte de résistance.
43:10 C'est un acte terroriste. Voilà, c'est clair.
43:12 Ce n'était pas un acte de résistance, on est bien d'accord.
43:14 Mais par contre, Jean-Jacques Bourdin, on doit bien dire une chose.
43:16 C'est que le 7 octobre, il n'est pas tombé du ciel. D'accord ?
43:18 Il y a quand même là aussi une histoire longue.
43:21 Le 7 octobre, la responsabilité est partagée, Adrien Quatennens.
43:24 Le 7 octobre, la responsabilité...
43:26 La responsabilité est partagée.
43:27 La responsabilité du 7 octobre incombe entièrement à ceux qui ont décidé de massacrer des Israéliens.
43:31 Ça, il n'y a pas de doute.
43:32 En revanche, comme contextualiser, expliquer, comprendre n'est pas excuser,
43:38 il faut dire que le 7 octobre ne vient pas de nulle part
43:41 et que depuis des décennies, Israël ne respecte pas le droit international,
43:45 colonise des territoires, fait souffrir une population.
43:48 Les Palestiniens, le Hamas avait donc le droit de se défendre.
43:51 Non, pas de cette manière-là.
43:55 Il est évident que des crimes contre des innocents, quels qu'ils soient,
43:58 sont des crimes de guerre et devront être jugés.
44:00 Mais ce que je veux dire, c'est qu'il est insupportable dans le débat public
44:04 de considérer que tout a commencé le 7 octobre.
44:07 Vous le savez, ça n'est pas vrai.
44:09 Il y a une colonisation, quelque chose qui a duré depuis longtemps.
44:12 Et maintenant, la France doit agir sur cette question.
44:15 Donc le sous-texte de M. Katnas, c'est "ils l'ont bien cherché, les Juifs".
44:20 "Ils l'ont bien cherché, le 7 octobre". C'est ça, le sous-texte.
44:23 Mais attendez, d'abord, Jean-Jacques Bourdin a raison de rappeler
44:26 que, par exemple, Mme Obono tient le Hamas pour un mouvement de résistance
44:31 et beaucoup de membres insoumis du parti de M. Yatins, mais il a raison.
44:35 Le 7 octobre, il ne tombe pas du ciel. Il a raison, M. Katnas.
44:38 Pendant des années, y compris dans des journaux à Paris,
44:43 on ne voulait pas dire que le Hamas était terroriste.
44:46 On ne voulait pas dire que dans la charte du Hamas...
44:49 C'est une charte où on dit que si tu vois un Juif, un Israélien...
44:54 Ça n'existe pas, les Israéliens, pour le Hamas.
44:57 Il ne sait que des Juifs.
44:58 Si tu vois un Juif, d'Hervière-le-Rocher, tu le...
45:01 On ne voulait pas dire que la société palestinienne
45:05 était plutôt favorable au Hamas.
45:07 Il a raison, M. Katnas.
45:09 Ça ne tombe pas du ciel, le 7 octobre.
45:11 - On va terminer cette émission par une image différente.
45:15 Une image que j'ai trouvée extraordinaire, pour tout vous dire.
45:20 Hier soir, il y avait le centenaire des Girondins de Bordeaux.
45:25 - Stach à Bordelvasse. - Au Stach à Bordelvasse.
45:27 Et Zidane est entré dans le vestiaire.
45:29 Zidane, il est de 72, donc il a maintenant 52 ans.
45:34 Il y avait des jeunes joueurs et des anciens joueurs.
45:38 Et vous allez voir dans l'œil des personnalités,
45:42 il y a Yannick Noé également, des anciens joueurs, des nouveaux joueurs,
45:45 la différence, l'admiration, le respect pour Zinedine Zidane.
45:51 Voyons cette séquence.
45:53 Et puis je vais vous commenter peut-être les joueurs que vous ne reconnaîtrez peut-être pas.
45:57 Parce qu'ils ont un peu changé.
46:00 Voyons cette séquence, parce que j'ai trouvé cette séquence à la fois émouvante.
46:04 Bah il entre. Zidane, il arrive.
46:08 Il salue, Jacques Vendroux est à côté.
46:11 Grégory Coupé, ancien gardien de Lyon.
46:14 Sine Négovou, ancien joueur de Lyon et à Canal.
46:25 Je pense que c'est Van Buyten, mais je ne suis pas sûr.
46:28 C'était Van Buyten. Ludovic Giuli.
46:31 Merveilleux joueur également, footballeur, Christian Carambeu,
46:35 qui est néo-calédonien, qui a commencé au FC Nantes.
46:39 Yannick Noa.
46:44 Et Laurent Blanc. Regardez comme c'est émouvant.
46:49 Ces deux joueurs ont été champions du monde.
46:52 Et Carambeu a été bien sûr champion du monde.
46:57 Tu ne peux pas me faire les arabesques.
47:00 Les arabesques, tu les laisses...
47:02 Il a salué Hilton, un ancien joueur de Montpellier.
47:06 Redouane Bouguera, humoriste que vous connaissez.
47:23 Et il va saluer tout le monde.
47:26 Soliman Diawara, Taiwo, qu'il a salué.
47:30 Je pense que c'est Claude Puel qu'il vient de saluer,
47:36 ex-entraîneur de Monaco.
47:38 Et il salue tout le monde jusqu'au dernier, la classe.
47:42 L'élégance, pas seulement sur le terrain.
47:50 Voilà une image.
47:53 On dit parfois que quand quelqu'un entre dans un endroit,
47:56 le monde s'arrête.
47:58 Et bien pour Zidane, c'est le cas.
48:00 Et alors, il y avait 40 000 personnes hier soir au Parc Lescure,
48:05 Stade Chabonne-Elmas.
48:07 Et vous allez voir un extrait du match.
48:10 Alors évidemment, c'est un petit peu plus lent aujourd'hui,
48:13 on va un peu moins vite que jadis.
48:15 Mais vous allez voir cette action de Zidane,
48:17 qui s'est fait plaisir en jonglant.
48:19 Regardez, il prend le ballon.
48:21 Allez, allez, allez.
48:23 Et voilà.
48:24 Alors il n'est pas attaqué, bien sûr.
48:26 Mais...
48:28 - Pour 52 ans, il est en forme.
48:31 - Il est très, très en forme.
48:33 - C'est ce que je te souhaite.
48:35 - Et vous allez voir, regardez, c'est Alain Gires.
48:37 Alain Gires, il a 70 ans.
48:39 C'est lui qui fait le centre.
48:41 Et tête de Paoletta, c'est lui qui a fait le centre.
48:45 Alain Gires, gloire évidemment parmi les gloires
48:48 des Girondins de Bordeaux.
48:50 Et Paoletta qui a été notamment au Paris Saint-Germain.
48:54 Je voulais terminer sur cette image,
48:56 parce que, évidemment, dans cette actualité si sombre,
48:59 elle nous permet de respirer quelques secondes.
49:02 Olivier Benkemun est avec nous.
49:04 - Jacques Vendroit a fait un truc génial.
49:08 Vendroit a fait un truc génial.
49:10 Il a obtenu ce que n'a pas réussi à faire
49:12 Tony Estanguet.
49:13 Il a eu Zidane.
49:15 - C'est pas faux.
49:17 - Zidane n'est pas arrivé.
49:19 - La flamme n'est pas encore arrivée.
49:21 - C'est à Marseille qu'on avait envie de la voir
49:24 dans la main de Zidane.
49:26 Bravo Jacques Vendroit.
49:28 On va partir à Nouméa dans un instant.
49:31 Vous avez vu la principale information de ce soir.
49:33 L'envoi de troupes pour sécuriser l'aéroport,
49:36 pour sécuriser Nouméa.
49:38 Mais interdiction du réseau social TikTok.
49:41 Très important.
49:42 Interdiction, Gabriel Attal a annoncé il y a quelques minutes.
49:44 Interdiction du réseau social TikTok.
49:46 Pourquoi c'est important ?
49:47 Pourquoi c'est même essentiel ?
49:48 Il s'est aperçu que les émeutiers,
49:50 qui ont entre 15 et 25 ans pour la plupart,
49:52 ils sont structurés comme pour les émeutes
49:55 de l'été dernier en France.
49:57 Donc les réseaux sociaux.
49:58 C'est structuré, c'est pas un mouvement au hasard.
50:00 Et on va en parler dans un instant.
50:02 - Si on apprend de nos...
50:04 - C'était pareil pour les émeutes en banlieue en France,
50:06 métropolitaines.
50:07 C'est-à-dire qu'il y avait les Snapchat, etc.
50:09 qui permettaient de donner les informations
50:11 qui disparaissaient au fur et à mesure.
50:12 - Mais si on apprend de nos erreurs, tant mieux.
50:14 Et s'il y a un peu de fermeté, tant mieux.
50:16 - On peut que saluer ce qui se passe.
50:18 - Michael Thomas était à la réalisation,
50:19 Philippe était à la vision.
50:20 Merci à Jean-François Gouvelard, à Benjamin Nau,
50:22 à Thomas Saint-Jean, à Florian Doré.
50:24 Toutes ces émissions seront retrouvées
50:26 sur cnews.fr.
50:28 Et une nouvelle fois nos pensées ce soir
50:30 iront vers les familles endeuillées.
50:32 Familles de gendarmes, familles de la pénitentiaire endeuillée,
50:35 à qui nous penserons bien évidemment ces prochaines heures.
50:37 Bonne soirée.
50:39 [SILENCE]